L’histoire prête parfois à sourire mais c’est suffisamment rare que la BD érotique essaye de s’ancrer dans l’histoire pour ne pas trop faire la fine bouche, même si ces temps troublés de première guerre mondiale ne servent qu’à voir des scènes légères.
Le dessin de Morale est égal à lui-même : souvent trop carré et sommaire, il est cependant très plaisant, les visages étant souvent particulièrement bien réussis.
Certaines des histoires courtes de ce recueil sont plutôt originales mais elles sont au final trop nombreuses pour éviter cette désagréable impression de vide qu’il y a régulièrement en BD érotique. Comme le dessin est propret sans être éblouissant (comme de bien entendu avec Mazzotti), on a au final un volume juste passable.
Alors que l’on pourrait s’attendre à un bouquin absolument insupportable vu la taille réduite des histoires, on a en fait une BD érotique assez savoureuse et d’une égale qualité. L’ensemble est certes frivole mais plutôt plaisant. Le dessin en noir et blanc est conforme à ce que Jacobsen à l’habitude de faire, pas de révolution graphique avec lui.
Je m’emballe peut-être un peu mais les dessins m’ont fait penser à du Frezatto en moins travaillé (notamment au niveau des visages), c’est dire si je les trouve beaux. Il y un côté un peu enfantin dans les personnages de ce volume, dû au trait très particulier de l’auteur. Il multiplie toutefois les belles femmes et les scènes érotiques pour un résultat absolument superbe. C’est parfois politiquement très incorrect, par exemple lorsque l’héroïne se grime en religieuse ou que deux prêtres (des vrais cette fois) n’hésitent pas à s’enfiler.
Si le canevas de départ tient donc sur un timbre poste, on ne sombre jamais dans l’ennui, aidé en cela par les superbes dessins de Lubrix (qui n’est par contre pas super doué pour les pseudos). Clairement une des meilleures BD érotiques que j’ai lues, à ne pas rater dans ce genre qui compte de nombreux mauvais ouvrages.
S’il y a des flash back, vous avez des chances de lire du David Chauvel. Ca marche aussi dans l’autre sens. Pas de surprise avec "Les enragés", on est dans le genre noir qui sied si bien au sieur Chauvel ("Le poisson clown", "Rails", "Nuit noire", "Station debout", "Ce qui est à nous", ...) et la violence est omniprésente (il doit y avoir plus de morts que de personnages qui restent en vie dans ces 5 tomes).
L’intrigue autour de ce tueur à gages poursuivi par (excusez du peu) la mafia, les flics, le FBI, des inconnus (tome 3), un contrôleur du fisc et une belle-mère énervée (je déconne pour les deux derniers, il a du les buter auparavant) est vraiment prenante même si, pour une fois, la forme prend parfois trop le pas sur le fond.
Je pense notamment au 3ème tome où des inconnus kidnappent le tueur et où le passé de ces personnages, le secret qui les lie, est raconté par de multiples flash back. C’est maîtrisé, pas ennuyeux, mais on a presque l’impression que l’auteur se fait plaisir tant on a du mal à voir ce que cela apporte à l’histoire.
Ne faisons pas la fine bouche cependant, on est ici face à une bonne série. Le dessin de Le Saëc est moins urbain et maîtrisé que dans "Ce qui est à nous" (forcément vu le thème et les quelques années qui séparent les deux séries); il va parfois un peu trop à l’essentiel mais son trait colle bien cette histoire très brute de décoffrage qui va coûter cher en figuration et en faux sang le jour où elle sera adaptée au cinéma.
Deuxième lecture de Chabouté pour moi, "Pleine lune" fait évidemment penser à l’excellent "After Hours" de Martin Scorcese où un Griffin Dune complètement paumé une nuit dans Manhattan croise une foule de marginaux et de paumés (Rosanna Arquette et Linda Fiorentino notamment) qui, souvent, lui veulent du mal. "Pleine lune" exploite donc un peu la même trame même si la rase campagne remplace les buildings de New York.
Malheureusement, cette BD est une succession de clichés : le personnage central travaille à la Sécu, est raciste et feignant comme pas deux, tous ses collègues fonctionnaires comptent leurs heures à la seconde, il croise des gitans un peu voleurs qui veulent lui faire la peau, des zonards qui braquent un magasin, un arabe sympa qui le ramène chez lui, etc... Pas de racisme chez Chabouté, que ce soit clair, mais des stéréotypes un peu pesant et une histoire qui tourne à vide après quelques pages. A noter tout de même l’apparition d’un éléphant sorti de nulle part qui m’a fait hurler de rire (j’adore ces touches d’absurde) et rachète presque à lui seul les imperfections de ce bouquin.
Je ne connaissais de David B. que Le Capitaine Ecarlate dessiné par Guibert. Je ne sais pas si c’est représentatif de l’oeuvre de cet auteur mais j’avais été séduit. En lisant "La lecture des ruines", je me rends compte que j’avais été séduit déjà parce que ce n’était pas dessiné par David B. Dire que ce graphisme n’est pas ce que j’aime en bande dessinée serait en dessous de la vérité. Je reconnais qu’il est diablement original mais cela m’a gâché un peu le plaisir de la lecture à la base.
Le scénario lui même, où David B. digresse sur la guerre, m’a laissé totalement froid. Ca part dans tous les sens et si tout cela a un lien avec l’ensemble des livres de l’auteur, je ne puis malheureusement pas m’en rendre compte. Le grand spécialiste JBT m’a conseillé de le relire mais c’est au dessus de mes forces tant je me suis ennuyé. Un auteur à part donc, qui n’est sans doute pas adapté à tous les lecteurs ; à moins que ce ne soit que ce livre-là ?
J'avais été très déçu en lisant mon premier "Soda". Il faut dire que j'ai commencé par le tome 2 qui est, à mon avis, loin d'être le meilleur. Je dirais même que les deux premiers tomes dessinés par Warrant parviennent à grouper un scénario très plat à un dessin relativement moche (Soda dans le tome 1 est à la limite du grotesque). Bien heureusement j'ai un peu insisté suite à la quantité d’avis dithyrambiques ici présent et bien m’en pris.
Et j’ai peu à peu pris du plaisir à lire les aventures de David Solomon, même s’il me paraît clair que je n’aurai pas envie de relire ces tomes avant un bon moment, ce qui explique pourquoi je ne conseille au final pas l’achat. Car si les enquêtes sont intéressantes à suivre, si le mélange humour/policier est souvent efficace, il y a une évidente redondance au gré des tomes, par ailleurs assez inégaux (les tomes 1, 2, 6 et 9 sont par exemple assez inférieurs). Une série sympa donc mais que je ne trouve pas follement originale et dont la réputation me paraît tout de même un brin flatteuse.
De Ledroit je connais "Sha" et "Requiem" et le moins que l’on puisse dire est qu’il joint de superbes dessins à une mise en page tellement bordélique que cela gâche parfois un peu le plaisir. Heureusement, on s’habitue au gré de la lecture des ces trois tomes mais un effort non superflu est demandé si on veut comprendre quelque chose à cette histoire de réincarnation.
Le thème de l’histoire est ambitieux mais, sans que son exploitation ne soit totalement ratée, j’ai quand même été déçu par la simplicité de la trame (une histoire de vengeance à travers les siècles) alors que la réincarnation, l’embrigadement et la religion étaient des thèmes vraiment porteurs.
Une fois acceptée cela, ces trois volumes se lisent avec plaisir même si l’univers crée par Mills et Ledroit, qui semble vaste et cohérent, est sous exploité, à l’inverse de ce que ferait un Jodorowsky par exemple. On a donc au final une BD sympa mais un goût d’inachevé me reste sur la langue : si les idées qui parsèment "Sha" avaient été mieux développés et exploités, on aurait eu, je pense, une grande série.
Je n'ai pas mis 5, même si bien sûr cette bd est culte, car elle ne fait pas partie des ouvrages que j'idolâtre.
Je viens de relire mes innombrables tomes de Snoopy, et je ne comprends pas qu'on puisse ne pas rire ou même sourire devant ces gags originaux et qui critiquent si bien l'absurdité de notre société. Snoopy semble plus humain que les humains, et les observe en prenant du recul, livrant au final un jugement toujours juste. Les adultes n'existent pas dans Snoopy (je ne crois même pas qu'ils sont évoqués, mis à part le professeur), et c'est une microsociété à laquelle on s'attache qui évolue dans ces strips.
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La divine
L’histoire prête parfois à sourire mais c’est suffisamment rare que la BD érotique essaye de s’ancrer dans l’histoire pour ne pas trop faire la fine bouche, même si ces temps troublés de première guerre mondiale ne servent qu’à voir des scènes légères. Le dessin de Morale est égal à lui-même : souvent trop carré et sommaire, il est cependant très plaisant, les visages étant souvent particulièrement bien réussis.
Métamorphoses
Certaines des histoires courtes de ce recueil sont plutôt originales mais elles sont au final trop nombreuses pour éviter cette désagréable impression de vide qu’il y a régulièrement en BD érotique. Comme le dessin est propret sans être éblouissant (comme de bien entendu avec Mazzotti), on a au final un volume juste passable.
Dialogues de Pierre Louÿs
Alors que l’on pourrait s’attendre à un bouquin absolument insupportable vu la taille réduite des histoires, on a en fait une BD érotique assez savoureuse et d’une égale qualité. L’ensemble est certes frivole mais plutôt plaisant. Le dessin en noir et blanc est conforme à ce que Jacobsen à l’habitude de faire, pas de révolution graphique avec lui.
Connexion X
Je m’emballe peut-être un peu mais les dessins m’ont fait penser à du Frezatto en moins travaillé (notamment au niveau des visages), c’est dire si je les trouve beaux. Il y un côté un peu enfantin dans les personnages de ce volume, dû au trait très particulier de l’auteur. Il multiplie toutefois les belles femmes et les scènes érotiques pour un résultat absolument superbe. C’est parfois politiquement très incorrect, par exemple lorsque l’héroïne se grime en religieuse ou que deux prêtres (des vrais cette fois) n’hésitent pas à s’enfiler. Si le canevas de départ tient donc sur un timbre poste, on ne sombre jamais dans l’ennui, aidé en cela par les superbes dessins de Lubrix (qui n’est par contre pas super doué pour les pseudos). Clairement une des meilleures BD érotiques que j’ai lues, à ne pas rater dans ce genre qui compte de nombreux mauvais ouvrages.
Les Enragés
S’il y a des flash back, vous avez des chances de lire du David Chauvel. Ca marche aussi dans l’autre sens. Pas de surprise avec "Les enragés", on est dans le genre noir qui sied si bien au sieur Chauvel ("Le poisson clown", "Rails", "Nuit noire", "Station debout", "Ce qui est à nous", ...) et la violence est omniprésente (il doit y avoir plus de morts que de personnages qui restent en vie dans ces 5 tomes). L’intrigue autour de ce tueur à gages poursuivi par (excusez du peu) la mafia, les flics, le FBI, des inconnus (tome 3), un contrôleur du fisc et une belle-mère énervée (je déconne pour les deux derniers, il a du les buter auparavant) est vraiment prenante même si, pour une fois, la forme prend parfois trop le pas sur le fond. Je pense notamment au 3ème tome où des inconnus kidnappent le tueur et où le passé de ces personnages, le secret qui les lie, est raconté par de multiples flash back. C’est maîtrisé, pas ennuyeux, mais on a presque l’impression que l’auteur se fait plaisir tant on a du mal à voir ce que cela apporte à l’histoire. Ne faisons pas la fine bouche cependant, on est ici face à une bonne série. Le dessin de Le Saëc est moins urbain et maîtrisé que dans "Ce qui est à nous" (forcément vu le thème et les quelques années qui séparent les deux séries); il va parfois un peu trop à l’essentiel mais son trait colle bien cette histoire très brute de décoffrage qui va coûter cher en figuration et en faux sang le jour où elle sera adaptée au cinéma.
Pleine lune
Deuxième lecture de Chabouté pour moi, "Pleine lune" fait évidemment penser à l’excellent "After Hours" de Martin Scorcese où un Griffin Dune complètement paumé une nuit dans Manhattan croise une foule de marginaux et de paumés (Rosanna Arquette et Linda Fiorentino notamment) qui, souvent, lui veulent du mal. "Pleine lune" exploite donc un peu la même trame même si la rase campagne remplace les buildings de New York. Malheureusement, cette BD est une succession de clichés : le personnage central travaille à la Sécu, est raciste et feignant comme pas deux, tous ses collègues fonctionnaires comptent leurs heures à la seconde, il croise des gitans un peu voleurs qui veulent lui faire la peau, des zonards qui braquent un magasin, un arabe sympa qui le ramène chez lui, etc... Pas de racisme chez Chabouté, que ce soit clair, mais des stéréotypes un peu pesant et une histoire qui tourne à vide après quelques pages. A noter tout de même l’apparition d’un éléphant sorti de nulle part qui m’a fait hurler de rire (j’adore ces touches d’absurde) et rachète presque à lui seul les imperfections de ce bouquin.
La lecture des ruines
Je ne connaissais de David B. que Le Capitaine Ecarlate dessiné par Guibert. Je ne sais pas si c’est représentatif de l’oeuvre de cet auteur mais j’avais été séduit. En lisant "La lecture des ruines", je me rends compte que j’avais été séduit déjà parce que ce n’était pas dessiné par David B. Dire que ce graphisme n’est pas ce que j’aime en bande dessinée serait en dessous de la vérité. Je reconnais qu’il est diablement original mais cela m’a gâché un peu le plaisir de la lecture à la base. Le scénario lui même, où David B. digresse sur la guerre, m’a laissé totalement froid. Ca part dans tous les sens et si tout cela a un lien avec l’ensemble des livres de l’auteur, je ne puis malheureusement pas m’en rendre compte. Le grand spécialiste JBT m’a conseillé de le relire mais c’est au dessus de mes forces tant je me suis ennuyé. Un auteur à part donc, qui n’est sans doute pas adapté à tous les lecteurs ; à moins que ce ne soit que ce livre-là ?
Soda
J'avais été très déçu en lisant mon premier "Soda". Il faut dire que j'ai commencé par le tome 2 qui est, à mon avis, loin d'être le meilleur. Je dirais même que les deux premiers tomes dessinés par Warrant parviennent à grouper un scénario très plat à un dessin relativement moche (Soda dans le tome 1 est à la limite du grotesque). Bien heureusement j'ai un peu insisté suite à la quantité d’avis dithyrambiques ici présent et bien m’en pris. Et j’ai peu à peu pris du plaisir à lire les aventures de David Solomon, même s’il me paraît clair que je n’aurai pas envie de relire ces tomes avant un bon moment, ce qui explique pourquoi je ne conseille au final pas l’achat. Car si les enquêtes sont intéressantes à suivre, si le mélange humour/policier est souvent efficace, il y a une évidente redondance au gré des tomes, par ailleurs assez inégaux (les tomes 1, 2, 6 et 9 sont par exemple assez inférieurs). Une série sympa donc mais que je ne trouve pas follement originale et dont la réputation me paraît tout de même un brin flatteuse.
Sha
De Ledroit je connais "Sha" et "Requiem" et le moins que l’on puisse dire est qu’il joint de superbes dessins à une mise en page tellement bordélique que cela gâche parfois un peu le plaisir. Heureusement, on s’habitue au gré de la lecture des ces trois tomes mais un effort non superflu est demandé si on veut comprendre quelque chose à cette histoire de réincarnation. Le thème de l’histoire est ambitieux mais, sans que son exploitation ne soit totalement ratée, j’ai quand même été déçu par la simplicité de la trame (une histoire de vengeance à travers les siècles) alors que la réincarnation, l’embrigadement et la religion étaient des thèmes vraiment porteurs. Une fois acceptée cela, ces trois volumes se lisent avec plaisir même si l’univers crée par Mills et Ledroit, qui semble vaste et cohérent, est sous exploité, à l’inverse de ce que ferait un Jodorowsky par exemple. On a donc au final une BD sympa mais un goût d’inachevé me reste sur la langue : si les idées qui parsèment "Sha" avaient été mieux développés et exploités, on aurait eu, je pense, une grande série.
Snoopy
Je n'ai pas mis 5, même si bien sûr cette bd est culte, car elle ne fait pas partie des ouvrages que j'idolâtre. Je viens de relire mes innombrables tomes de Snoopy, et je ne comprends pas qu'on puisse ne pas rire ou même sourire devant ces gags originaux et qui critiquent si bien l'absurdité de notre société. Snoopy semble plus humain que les humains, et les observe en prenant du recul, livrant au final un jugement toujours juste. Les adultes n'existent pas dans Snoopy (je ne crois même pas qu'ils sont évoqués, mis à part le professeur), et c'est une microsociété à laquelle on s'attache qui évolue dans ces strips. Immanquable, c'est sûr !