Prix Goscinny 2004.
Voilà une bien belle récompense pour une bien sympathique BD. Mon avis rejoint ceux des gens en-dessous, en particulier celui de Steril. Le dessin de Sattouf sur cet album est très surprenant, différent de ce qu'il avait fait auparavant. Il semble hésitant, pas terminé, et cela colle en somme parfaitement au propos, contant les aventures amoureuseument erratiques d'un jeune homme comme les autres, informaticien qui plus est. Comment ne pas s'attendrir pour Jérémie, tellement proche de nous, qui cherche à trouver sa place dans la société, à se rendre là où son coeur le porte...
Vraiment un coup de coeur, cet album, une découverte et une réussite incontestable.
Effectivement, c'est dans doute l'album de Cosey le moins abordable (il me reste "Zélie nord-sud" à découvrir). Je comprends aisément que la plupart des lecteurs soient décontenancés tant la narration est étrange. En mêlant histoires fantasmées et histoires réelles, en alternant diapositives en gaufrier et paysages en cinémascope, Cosey bouleverse la narration et le découpage habituel du monde de la bande dessinée. Rien que pour ça, ce livre vaut le détour.
Sur le fond, je suis également séduit. L'auteur aborde avec pudeur et force l'ensemble des thèmes qui ont construit son oeuvre : la paternité ("Orchidéa", "Le voyage en Italie"), l'absence ("A la recherche de Peter Pan"...) et la (re)découverte de l'autre. Nombres de ses oeuvres précédentes ont un lien avec l'Asie du sud-est mais il plonge pour la première fois ses personnages au coeur de cette partie du globe; ses dessins sont magnifiques, Cosey arrive à retranscrire parfaitement les méandres du Mékong ou l'atmosphère de Luang Prabang, chose que je n'ai jamais ressentie ailleurs.
Les critiques ici-bas sont assez dures. Malgré sa complexité et les inspirations évidentes de Pécau, "Zentak" n'est pas une mauvaise série. Le monde anticipé est très crédible et cohérent, la trame de l'histoire est intéressante, même si l'on s'y perd effectivement parfois un peu, notamment dans le tome 3, et l'ensemble se lit donc avec plaisir, pour peu que l'on soit concentré. Niveau dessin, c'est plutôt efficace même si le héros ressemble à s'y méprendre à John Diffool. Une série sympatoche donc qui ne révolutionne pas le monde du cyber punk, qui se prend peut-être un peu trop au sérieux parfois mais qui reste toutefois agréable et prenante.
Oh là là !
Oh là là !
J'ai découvert ça chez une amie qui a beaucoup de goût. Elle me parlait depuis longtemps d'une BD à l'atmosphère envoûtante, aux dessins exquis, au scénario ensorceleur...
Djinn est un véritable bijou, ciselé par l'orfèvre jean Dufaux (décidément un excellent scénariste), serti dans un écrin sublime réalisé par Ana Miralles, une dessinatrice fantastique. Son style confine à un réalisme un peu "facile", proche de Léo, ou Pavlovic, pour s'échapper (dans les moments où la moiteur ne peut s'empêcher de s'accumuler sur votre nuque) vers un trait sensuel, troublant pour les deux sexes...
Entièrement d'accord avec ArzaK, "La fille aux Ibis" est une vraie réussite. Giroud mêle avec talent Histoire et histoire. L'histoire d'amour racontée sur fond de révolution roumaine est poignante parce que justement, elle est intimement liée aux bouleversements que vit le pays. Giroud utilise pleinement le contexte historique pour magnifier la petite histoire, un drame poignant raconté avec beaucoup de tact et de pudeur.
Lax, qui pourtant renie plus ou moins ce travail antérieur à "Azrayen", produit des planches magnifiques et aussi subtiles que l'histoire. De la BD intelligente et touchante, la définition du plaisir selon "Aire Libre".
Ceux qui attendent de "Broderies" une continuation de "Persepolis" en seront pour leur frais. "Broderies" quitte volontairement la guerre et les islamistes pour plonger dans la légèreté des bavardages entre femmes, ces petites piques sur leurs voisines, amies, etc.
Et l'on se rend compte que quelque soient les pays, les langues vont bon train dès qu'il s'agit de révéler quelques secrets, de sortir les cadavres des placards.
C'est drôle, léger, un peu triste si l'on tient compte de l'esclavage dans lequel sont tenues les Iraniennes (voile, relation à l'homme, etc.). C'est agréable à lire.
Tardi est talentueux, c'est indéniable. "Le cri de peuple" n'a pas le charme d'un "Nestor Burma", le contexte politique est parfois un peu mis sous l'éteignoir, ce qui est un comble vu le thème, mais ça n'empêche pas l'ensemble d'être passionnant et diablement beau.
Le format à l'italienne est tout à fait adapté au dessin de Tardi qui tire sa quintessence de l'espace qui lui est alloué. On peut regretter que ses personnages évoluent de manière parfois un peu déconnectée de l'environnement révolutionnaire (qui n'est jamais occulté, ceci dit) mais Tardi nous entraîne, par leur intermédiaires, des dorures de la préfecture aux bas-fonds des XVIIIème et XIXème arrondissement dans un Paris que je ne connaissais pas (forcément, vu l'époque) et j'ai envie de dire que l'essentiel est là. Tardi raconte Paris sous fond de Commune et il le fait mieux que personne. Il serait cependant temps de conclure, un 5ème tome serait de trop.
Quelle tristesse que les 2e, 3e et 4e cycles portent le même nom et fassent soi-disant partie de la même série que le premier cycle de "Balade au bout du monde"... Car autant le premier cycle est franchement bien, autant les autres sont inintéressants et nuls à mes yeux.
Bref, je conseille l'achat du premier cycle, qui mêle mystère, fantastique et médiéval avec finesse, mais je déconseille les autres cycles.
Les 2 premiers tomes de cette série, reprise de l'ancien Little Nemo in Slumberland, sont bien réussis et on sent la touche imaginative de Moebius. On y retrouve les personnages qui ont gagné en profondeur au fil des anciennes aventures de Little Nemo (Flip, le professeur, la princesse, etc.), et cette fois ils vont vivre une aventure plus linéaire, plus complexe, et surtout plus moderne. Néanmoins, l'esprit de Moebius fait en sorte qu'on retrouve la magie et l'onirisme du Little Nemo original.
Puis Bruno Marchand reprendra seul la série. La qualité reste bonne, tant au niveau du dessin que du scénario, même si les histoires désormais en 1 tome sont un peu plus simplistes et enfantines. Néanmoins, on y retrouve une réflexion sur le monde du rêve, sur ce qui forme les rêves d'un enfant comme Nemo, ce qui est assez sympa.
Binet a un tel humour qu'il parvient à nous rendre ce couple beauf et minable aussi sympathique que si on se regardait soi-même. Robert et Raymonde sont plein d'humanité, et voir leur petite vie dépeinte par Binet me fait le plus souvent éclater de rire.
Bref, je suis très sensible à cet humour, et je trouve que les Bidochons sont un monument de la BD satirique du monde moderne.
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Les pauvres aventures de Jérémie
Prix Goscinny 2004. Voilà une bien belle récompense pour une bien sympathique BD. Mon avis rejoint ceux des gens en-dessous, en particulier celui de Steril. Le dessin de Sattouf sur cet album est très surprenant, différent de ce qu'il avait fait auparavant. Il semble hésitant, pas terminé, et cela colle en somme parfaitement au propos, contant les aventures amoureuseument erratiques d'un jeune homme comme les autres, informaticien qui plus est. Comment ne pas s'attendrir pour Jérémie, tellement proche de nous, qui cherche à trouver sa place dans la société, à se rendre là où son coeur le porte... Vraiment un coup de coeur, cet album, une découverte et une réussite incontestable.
Zeke raconte des histoires
Effectivement, c'est dans doute l'album de Cosey le moins abordable (il me reste "Zélie nord-sud" à découvrir). Je comprends aisément que la plupart des lecteurs soient décontenancés tant la narration est étrange. En mêlant histoires fantasmées et histoires réelles, en alternant diapositives en gaufrier et paysages en cinémascope, Cosey bouleverse la narration et le découpage habituel du monde de la bande dessinée. Rien que pour ça, ce livre vaut le détour. Sur le fond, je suis également séduit. L'auteur aborde avec pudeur et force l'ensemble des thèmes qui ont construit son oeuvre : la paternité ("Orchidéa", "Le voyage en Italie"), l'absence ("A la recherche de Peter Pan"...) et la (re)découverte de l'autre. Nombres de ses oeuvres précédentes ont un lien avec l'Asie du sud-est mais il plonge pour la première fois ses personnages au coeur de cette partie du globe; ses dessins sont magnifiques, Cosey arrive à retranscrire parfaitement les méandres du Mékong ou l'atmosphère de Luang Prabang, chose que je n'ai jamais ressentie ailleurs.
Zentak
Les critiques ici-bas sont assez dures. Malgré sa complexité et les inspirations évidentes de Pécau, "Zentak" n'est pas une mauvaise série. Le monde anticipé est très crédible et cohérent, la trame de l'histoire est intéressante, même si l'on s'y perd effectivement parfois un peu, notamment dans le tome 3, et l'ensemble se lit donc avec plaisir, pour peu que l'on soit concentré. Niveau dessin, c'est plutôt efficace même si le héros ressemble à s'y méprendre à John Diffool. Une série sympatoche donc qui ne révolutionne pas le monde du cyber punk, qui se prend peut-être un peu trop au sérieux parfois mais qui reste toutefois agréable et prenante.
Djinn
Oh là là ! Oh là là ! J'ai découvert ça chez une amie qui a beaucoup de goût. Elle me parlait depuis longtemps d'une BD à l'atmosphère envoûtante, aux dessins exquis, au scénario ensorceleur... Djinn est un véritable bijou, ciselé par l'orfèvre jean Dufaux (décidément un excellent scénariste), serti dans un écrin sublime réalisé par Ana Miralles, une dessinatrice fantastique. Son style confine à un réalisme un peu "facile", proche de Léo, ou Pavlovic, pour s'échapper (dans les moments où la moiteur ne peut s'empêcher de s'accumuler sur votre nuque) vers un trait sensuel, troublant pour les deux sexes...
La Fille aux Ibis
Entièrement d'accord avec ArzaK, "La fille aux Ibis" est une vraie réussite. Giroud mêle avec talent Histoire et histoire. L'histoire d'amour racontée sur fond de révolution roumaine est poignante parce que justement, elle est intimement liée aux bouleversements que vit le pays. Giroud utilise pleinement le contexte historique pour magnifier la petite histoire, un drame poignant raconté avec beaucoup de tact et de pudeur. Lax, qui pourtant renie plus ou moins ce travail antérieur à "Azrayen", produit des planches magnifiques et aussi subtiles que l'histoire. De la BD intelligente et touchante, la définition du plaisir selon "Aire Libre".
Broderies
Ceux qui attendent de "Broderies" une continuation de "Persepolis" en seront pour leur frais. "Broderies" quitte volontairement la guerre et les islamistes pour plonger dans la légèreté des bavardages entre femmes, ces petites piques sur leurs voisines, amies, etc. Et l'on se rend compte que quelque soient les pays, les langues vont bon train dès qu'il s'agit de révéler quelques secrets, de sortir les cadavres des placards. C'est drôle, léger, un peu triste si l'on tient compte de l'esclavage dans lequel sont tenues les Iraniennes (voile, relation à l'homme, etc.). C'est agréable à lire.
Le Cri du Peuple
Tardi est talentueux, c'est indéniable. "Le cri de peuple" n'a pas le charme d'un "Nestor Burma", le contexte politique est parfois un peu mis sous l'éteignoir, ce qui est un comble vu le thème, mais ça n'empêche pas l'ensemble d'être passionnant et diablement beau. Le format à l'italienne est tout à fait adapté au dessin de Tardi qui tire sa quintessence de l'espace qui lui est alloué. On peut regretter que ses personnages évoluent de manière parfois un peu déconnectée de l'environnement révolutionnaire (qui n'est jamais occulté, ceci dit) mais Tardi nous entraîne, par leur intermédiaires, des dorures de la préfecture aux bas-fonds des XVIIIème et XIXème arrondissement dans un Paris que je ne connaissais pas (forcément, vu l'époque) et j'ai envie de dire que l'essentiel est là. Tardi raconte Paris sous fond de Commune et il le fait mieux que personne. Il serait cependant temps de conclure, un 5ème tome serait de trop.
Balade au bout du monde
Quelle tristesse que les 2e, 3e et 4e cycles portent le même nom et fassent soi-disant partie de la même série que le premier cycle de "Balade au bout du monde"... Car autant le premier cycle est franchement bien, autant les autres sont inintéressants et nuls à mes yeux. Bref, je conseille l'achat du premier cycle, qui mêle mystère, fantastique et médiéval avec finesse, mais je déconseille les autres cycles.
Little Nemo (Marchand)
Les 2 premiers tomes de cette série, reprise de l'ancien Little Nemo in Slumberland, sont bien réussis et on sent la touche imaginative de Moebius. On y retrouve les personnages qui ont gagné en profondeur au fil des anciennes aventures de Little Nemo (Flip, le professeur, la princesse, etc.), et cette fois ils vont vivre une aventure plus linéaire, plus complexe, et surtout plus moderne. Néanmoins, l'esprit de Moebius fait en sorte qu'on retrouve la magie et l'onirisme du Little Nemo original. Puis Bruno Marchand reprendra seul la série. La qualité reste bonne, tant au niveau du dessin que du scénario, même si les histoires désormais en 1 tome sont un peu plus simplistes et enfantines. Néanmoins, on y retrouve une réflexion sur le monde du rêve, sur ce qui forme les rêves d'un enfant comme Nemo, ce qui est assez sympa.
Les Bidochon
Binet a un tel humour qu'il parvient à nous rendre ce couple beauf et minable aussi sympathique que si on se regardait soi-même. Robert et Raymonde sont plein d'humanité, et voir leur petite vie dépeinte par Binet me fait le plus souvent éclater de rire. Bref, je suis très sensible à cet humour, et je trouve que les Bidochons sont un monument de la BD satirique du monde moderne.