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Couverture de la série Strange Fruit - La Chanson d'Abel
Strange Fruit - La Chanson d'Abel

Je connaissais l’expression « strange fruit », et j’avais déjà entendu la chanson de Billie Holiday, sans l’avoir vraiment retenue. Cet album permet de resituer la composition du texte par Abel Meeropol, son interprétation par Billie Holiday, mais aussi – c’est presque parfois aussi, voire plus important – de resituer le contexte. Deux biographies en une donc. Celle de Billie Holiday, dont la carrière a été freinée, voire en partie gâchée par la consommation d’alcool et de drogue, mais aussi le racisme sévissant aux États-Unis. Il est intéressant de voir qu’elle a mis un certain temps avant de chanter « Strange fruit », car au départ peu concernée par une chanson « politique » (la chanson dénonce les lynchages de « Nègres » dans le sud des États-Unis). Mais c’est surtout l’occasion de connaitre Abel, resté dans l’anonymat, compositeur « engagé », dont les convictions et la rigueur morale lui coûteront une carrière brillante (avant et pendant la guerre, puis au temps du Maccarthysme, sa défense des « Nègres » étant assimilé à du communisme, et donc amenant à le blacklister). On l’a bien compris, c’est aussi la société américaine qui est mise à nu par cette biographie bicéphale. Le parangon des libertés et de la démocratie est aussi le pays de la ségrégation et de la chasse aux sorcières du maccarthysme. Ce dernier aspect – en plus de découvrir au détour de quelques pages certains des très grands noms du jazz – ajoute à l’intérêt purement biographique de l’album. Mais, si le dessin est agréable, et si le sujet est intéressant, j’ai trouvé que la narration aurait pu être moins retenue, plus dynamique. Ça reste une lecture que j’ai trouvée intéressante en tout cas.

25/11/2025 (modifier)
Couverture de la série 40 days dans le désert B
40 days dans le désert B

Avis subjectif, pour un album pas très courant, et qui je pense plaira surtout aux amateurs de l’auteur. Mais aussi aux lecteurs curieux, férus de poésie – surréaliste essentiellement. Et comme je fais partie de ces deux catégories, voilà un album que j’ai grandement apprécié ! L’album est vite lu, car totalement muet. Même s’il y a un récit sous-jacent, c’est surtout une suite d’images, de rêveries, l’exploration de l’imaginaire de Moebius. J’ai parlé d’une lecture rapide. Certes. Mais elle en appelle presque à l’infini d’autres, pour observer les détails. Car Moebius allie ici la minutie et l’épure, dans un dessin excellent, souvent hypnotique et onirique. Giraud/Moebius a toujours aimé les déserts, les a souvent représentés, dans les Blueberry de façon réaliste, et dans pas mal d’œuvres moebiusiennes de façon plus épurée, comme c’est le cas ici. Ses visites aux États-Unis, au Mexique – et probablement l’usage de substances « exotiques » – l’ont fortement inspiré, pour donner ici quelque chose de superbe visuellement, et d’intrigant intellectuellement. Une lecture envoûtante.

25/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Terreur à Hollywood
Terreur à Hollywood

Voilà un album franchement inclassable. Une petite curiosité qu’on ne croise pas partout. Mais cette collection Atome m’attire généralement. J’aime bien la maquette, et on peut y trouver des histoires originales. C’est le cas ici, même si j’ai trouvé le scénario à la fois « léger » et obscur. En tout cas pas mal foutraque. C’est ainsi que nous suivons un héros bicéphale à double personnalité, Suplex et Caltex donc, qui rêvent de devenir acteur, et croient d’ailleurs y être parvenus, dans un Hollywood futuriste où sont singés les grands studios et quelques producteurs/réalisateurs mégalomanes. Nos deux têtes doivent hélas faire face à un iconoclaste extrémiste (aux airs de gourou), qui crie sa haine des grands cinéastes, et les prend pour cible (alors qu’ils croient que tout fait partie d’un scénario et d’un film en cours de tournage). Disons que ça se laisse lire, mais l’ensemble est très décousu, et m’a un peu perdu. J’ai par contre bien aimé le dessin, dans un style atome intéressant, et l’usage d’une bichromie discrète. Une petite curiosité à redécouvrir à l’occasion. Note réelle 2,5/5.

25/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 2/5
Couverture de la série L'Or du spectre
L'Or du spectre

Le duo nous ayant offert Le Serpent et le Coyote remet le couvert en proposant un polar lui ouvrant la voie. Malheureusement, le résultat est autrement plus banal. Quand sur "Le serpent..." les codes du genre (polar & western) étaient habilement usités, l'intrigue menée tambour battant jusque dans ses rebondissements bienvenus, les changements de décor et la gestion des différents protagonistes gérés avec clarté et d'une justesse indéniable, tout est cette fois plus emprunté. L'on devine l'envie de proposer une chasse au trésor jubilatoire, rebattant sempiternellement les cartes de ce jeu de dupes entre les personnages : qui poursuit qui, qui est par pur intérêt personnel momentanément associé à qui, etc. Malheureusement, cela paraît très artificiel, la faute aux rebondissements moins habiles, aux personnages moins ciselés, au rythme moins tenu, aux dialogues non jubilatoires, à un puzzle s'imbriquant sans souffle. Demeure un récit très honorable, plutôt divertissant, mais fort oubliable.

25/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Rester jeune à tout prix
Rester jeune à tout prix

A force de lire les albums de Jim et Fredman, je commence à faire de la psychanalyse de comptoir tant la personnalité de Jim en tant qu'auteur s'y dévoile peu à peu entre ces anciens albums-là et les suivants, moins humoristiques. Et cette analyse, aussi superficielle soit-elle, révèle une insécurité étonnante : une peur de vieillir, une peur de s'encroûter, de ne pas vivre sa vie, de passer à côté d'une expérience ou d'une romance, jamais serein à sa place. Insécurité propre aux artistes en général ? En tout cas, ça ne me parle pas car, outre ma sérénité, j'ai largement dépassé cet âge trentenaire qu'il voyait comme le début de la vieillesse. Comme les autres albums du duo, le bon point reste le dessin de Fredman, toujours aussi souple et efficace, si l'on excepte la couverture que je trouve très laide, surtout dans ses choix de couleurs. Pour le reste, je suis bien plus circonspect. Outre ces thèmes de l'insécurité et de la peur de vieillir qui ne me touchent pas, j'ai trouvé le récit non seulement dépassé mais aussi légèrement malsain, si l'on excepte la toute fin qui revient à quelque chose de plus sage mais aussi assez convenu. Pour commencer, l'album est trop ancré dans son époque, début des années 2000, et les jeunes de la génération SMS qui y sont décrits sont déjà les vieux d'aujourd'hui. D'ailleurs : djeun'z, neuj... rien qu'avec ces expressions utilisées à tout-va ici, on voit que cette BD a mal vieilli. Ensuite, les obsessions des personnages, et en particulier du principal, sont pénibles. Il ne lui faut surtout pas d'enfants, le confort et la tranquillité c'est ringard, sortir avec des très jeunes femmes, voire des mineures, c'est cool : le message laisse franchement perplexe. Puis l'ensemble tourne trop vite en rond. Les gags s'étirent, la thématique du jeunisme est survolée sans mordant, et Jim peine à trouver des situations vraiment percutantes. Le fil narratif, censé relier les scènes et réutilisant des personnages issus de ses albums précédents, apporte finalement peu. Pris par petites touches, l'humour fonctionne parfois, mais la lecture d'ensemble reste répétitive, prévisible, plutôt fade et surtout agaçante par le message qu'elle transmet. Vraiment pas le meilleur du duo, mais assez parlant pour tracer les contours de l'esprit de Jim à travers son œuvre (avec toutes les erreurs d'interprétation que je peux faire puisque ce n'est jamais là que son œuvre et pas lui-même que je découvre).

25/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Tous mes
Tous mes "vrais" amis

Quand je feuilletais les albums de Jim en supermarché il y a plus de vingt ans, je ne m'étais pas rendu compte à quel point il se livrait déjà sur son mode de vie et ses relations sociales, comme il le fera par la suite dans ses albums moins humoristiques. Il semble que la norme pour lui à cette époque était d'être un trentenaire urbain surtout pas casé, avec énormément d'amis plus ou moins proches pour faire la fête, s'entraider et rester jeune à tout jamais. Tous les gags et saynètes de cet album vont dans cette optique, avec des personnages récurrents et l'avatar de Jim ou de Fredman au milieu. Je n'avais déjà pas d'affinités avec lui pour tout ce qui était vision des relations sentimentales, je n'en ai donc pas non plus concernant les relations amicales, moi dont les vrais amis se comptent sur les doigts de la main, casés, sages et parents depuis longtemps, et n'en ayant pas changé depuis plus de 25 ans. Autant dire que cette BD ne m'a pas parlé. Le bon point reste le dessin de Fredman, toujours aussi souple et efficace. Mais à côté de ça, les gags manquent de relief, les personnages sont caricaturaux et assez pénibles, les situations tournent court, et l'ensemble rappelle davantage ces petites blagues qu'on oublie aussitôt qu'on les a entendues. Le thème de l'amitié aurait pu offrir bien plus de mordant, mais le livre reste prévisible et rarement drôle. Le dessin, correct sans être marquant, ne suffit pas à rattraper un humour poussif qui rend la lecture étonnamment longue. Au final, un album dispensable, loin des quelques réussites du duo, et que je ne conseillerais pas à l'achat.

25/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Knight club
Knight club

Les 7 mercenaires au temps des Croisades ! À la fin du XIIe siècle, une jeune forgeronne se rend à Jérusalem pour recruter des chevaliers capables de défendre son village contre des croisés sans scrupules. Sa seule monnaie d'échange : des armures d'une qualité exceptionnelle qu'elle est la seule à savoir forger. En chemin, elle réunit une équipe hétéroclite de combattants venus d'horizons très divers, qui acceptent de la suivre et de se battre à ses côtés. Voilà une publication des plus réjouissantes. Certes, le schéma des 7 mercenaires a été exploité maintes fois, mais le transposer dans le royaume de Jérusalem, véritable carrefour où se côtoyaient Européens, Africains, Nizârites, Mongols ou Tatars, offre un terrain culturel riche et propice à un récit haut en couleurs. Et confié à Arthur de Pins, le concept fonctionne d'autant mieux. Son graphisme fait toujours mouche. Il s'éloigne ici un peu de l'esthétique très numérique de Zombillénium : pas de dégradés, et la 3D n'apparaît que dans certains décors, tandis que les personnages et l'essentiel des planches adoptent un rendu en aplats, plus sobre visuellement mais tout aussi efficace. L'auteur s'autorise en prime plusieurs compositions d'une grande élégance, proches d'illustrations d'artistes conceptuels. La narration, elle aussi, apporte une vraie fraîcheur. Malgré un cadre historique soigné et quasiment dépourvu d'anachronismes, les dialogues adoptent une vivacité très contemporaine, presque cinématographique. Le rythme est excellent, soutenu par une galerie de personnages réussie, par la personnalité forte de la forgeronne qui les rassemble et par un zeste d'humour bienvenu dans la mise en scène. L'intrigue principale reste simple et rappelle les exactions commises par certains croisés en Terre sainte, mais elle s'enrichit de sous-intrigues bien dosées qui maintiennent l'intérêt et donnent envie d'avancer. C'est une BD très aboutie et particulièrement plaisante.

25/11/2025 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5
Couverture de la série La Vallée des oubliées
La Vallée des oubliées

Après avoir parcouru la version couleur, j'ai tout de suite opté pour l'édition noir et blanc de l'album tant j'ai trouvé que les couleurs figeaient les personnages et ne collaient pas à ce western. Et, je pense avoir bien fait. Dans cette version n&b, le dessin de Henriet (auteur que je découvre ici) est magnifique. Mais j'avoue avoir acheté cet album sur le seul nom de Pierre Dubois, dont les deux autres western Sykes et Texas Jack, publiés aussi chez le Lombard (collection Signé) m'avaient enchanté. Il faut dire que Pierre Dubois, que je croisais régulièrement lorsque j'étais étudiant à Rennes, prend son temps pour installer son intrigue et ses personnages : 144 pages de poursuites, de fusillades, de trahisons aussi, bref du bon western. Les personnages sont bien campés, et on retrouve ce qui fait le sel des bons westerns : du propriétaire terrien véreux, au jeune cow boy fougueux, au colporteur (Scurly, personnage attachant) en passant par la jeune fille ingénue ou beaucoup moins farouche. Même les indiens ne sont pas oubliés! j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette bande dessinée, et les amateurs de western devraient se tourner vers cet album, qui mérite que l'on s'y attarde.

25/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Traquée - La Cavale d'Angela Davis
Traquée - La Cavale d'Angela Davis

Une biographie pas mal sur une figure du black power à savoir Angela Davis. On évite la biographie BD qui résume la vie d'un personnage historique en seulement 44 pages. Non seulement l'album est plus long que 44 pages, mais on se focalise surtout sur une partie de la vie de Davis qui a été importante pour elle: sa traque par les autorités et le procès qui s'en est suivit. Le récit est divisé en chapitres qui sont eux mêmes divisé en deux sujets: ce qui arrive à Angela Davis lorsqu'elle doit se cacher et des moments de sa vie qui montrent comment elle est devenue une militante des droits civiques. Si on connait un peu l'histoire politique des États-Unis, on n'est pas surpris de voir des représentants de l'ordre établis comme Edgar Hoover tout faire pour mettre une femme noir communiste en prison, c'est plus facile que de régler les inégalités de la société. Le récit est agréable à lire et c'est un bon résumé de la vie d'une militante marquante du black power. L'album souffre un peu du fait que j'ai déjà lu des bandes dessinées qui traitaient plus en profondeur le mouvement des droits civiques et/ou du Black Panther donc j'ai pas eu l'impression d'apprendre grand chose, mais cela reste une bonne BD.

24/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Les Amis de Pancho Villa
Les Amis de Pancho Villa

Un album qui m'a grandement déçu. Déjà, vu la collection dont elle est tirée ,je pense que cette BD était un polar et ce n'est pas le cas. C'est une bande dessinée d'aventure qui se passe durant la révolution mexicaine. Ce n'est pas une idée mauvaise à la base et le dessin est pas mal, mais je n'ai pas été captivé par le scénario. Je le trouve trop linéaire et banale, c'est une suite de scènes qui montrent ce qui se passait durant cette guerre civile et après un moment cela finit par tourner un peu en ronds. Ajoutons que l'évolution des personnages est prévisibles pour n'importe qui ayant lu une œuvre de fiction qui se passe durant une révolutionne ou qui connait bien l'histoire en générale. Il y a quelques bonnes scènes, mais la plupart du temps je me suis ennuyé.

24/11/2025 (modifier)