Avant l'avis de NoirDesir, je n'avais jamais entendu parler de cette BD alors que j'adore Gotlib et son œuvre. Après l'avoir finalement dénichée, je comprends pourquoi elle est restée si discrète : elle n'a rien de particulièrement enthousiasmant...
L'idée semble venir avant tout de Richard Gotainer, qui a proposé à Gotlib et à Uderzo de représenter quelques grandes caractéristiques attribuées aux Gaulois contemporains, autrement dit aux Français. Et qu'est-ce qu'Astérix et Obélix viennent faire dans cette histoire ? Pas grand-chose : ils servent surtout de prétexte visuel, apparaissant ponctuellement en bas de page, via de petits dessins d'Uderzo qui, pour la plupart, semblent repris directement des albums.
Chaque chapitre (il y en a neuf) se concentre sur un trait typique du Français moyen. On y trouve un texte introductif signé Gotainer, les paroles d'une chanson écrite avec son complice Kristy, et deux petites pages de BD dessinées par Gotlib inspirées du thème abordé.
Les textes alignent surtout des lieux communs sur ce que seraient les Français bien franchouillards, des généralités si larges qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe quel peuple. Ni vraiment drôles, ni mordants, ils laissent assez indifférent. Les paroles de chanson, sans leur musique, peinent à susciter l'intérêt et ne brillent pas non plus par leur humour. Quant aux pages de Gotlib, on y retrouve un dessin impeccable et une mise en scène évoquant forcément la Rubrique-à-Brac, mais l'inspiration n'y est pas : l'humour reste timide, comme s'il s'agissait surtout d'illustrations produites faute de meilleure idée. C'est du Gotlib, donc le niveau reste correct, mais rarement plus qu'un léger sourire.
Bref, ce n'est clairement pas un indispensable. Seuls les collectionneurs complétistes fans de Gotlib auront envie d'ajouter cet album à leurs étagères.
Cette série fonde tous ses gags sur des clichés sexistes et oublie totalement d'être drôle. J'ignorais ces stéréotypes sur les rousses : j'apprends donc ici qu'elles seraient toutes sexy, intelligentes, jalouses et colériques. Les blondes croisées au fil des pages sont dépeintes comme complètement cruches, et la seule brune, qu'on y voit le temps de deux cases, est inexistante. Toute la BD tourne autour de ces idées creuses, de façon répétitive et sans aucun sens de la mise en scène.
Le dessin est raide, sans attrait, et l'humour tombe systématiquement à plat. Aucun gag ne m'a fait sourire ; j'ai plutôt ressenti de l'agacement face à ces stéréotypes absurdes et à des blagues niveau cour de récré ou plutôt niveau comptoir de bar.
A oublier.
C'est une série de strips comiques en quatre cases mettant en scène un couple de quadragénaires et leur grand adolescent. Les gags reposent tantôt sur les clichés liés à l'ado traînard et je-m'en-foutiste, tantôt sur la crise de la quarantaine que traversent les parents en instance de divorce, et parfois aussi sur leurs visites à la grand-mère en maison médicalisée, peu tendre avec sa famille.
Le dessin de Madaule est fluide et efficace, à mi-chemin entre la tradition franco-belge et le comic strip. La mise en scène, directe et lisible, fonctionne bien pour représenter un ado apathique face à des parents désabusés et perplexes. Le rythme humoristique est dans l'ensemble maîtrisé.
Les gags sont assez variables. Certains tombent un peu à plat, mais d'autres sont vraiment réussis et m'ont fait éclater de rire, surtout ceux centrés sur l'adolescent ou la grand-mère. Les scènes liées au couple m'ont moins marqué. Dommage que l'ensemble ne soit pas plus homogène, car la série aurait pu être une vraie recommandation. En l'état, j'ai passé un bon moment, avec plusieurs bons éclats de rire, mais je ne suis pas certain que l'humour parlera à tout le monde.
Bof, bof, bof, si on veut critiquer la religion et d'abord ses présupposés, il y a Le Grand Pouvoir du Chninkel. Tellement plus fort ! La religion et un éventuel dieu tout puissant créateur reçoivent le traitement qui leur est dû. Ici ? Il est facile de s'en prendre à des… bonnes sœurs, des gens tout en bas de la hiérarchie catholique. Des personnes qui ne sont pas des prêtres, et qui ne pourraient pas l'être, car des femmes, autant dire : rien !
Cependant, prier ne nuit pas aux gens de l'extérieur. Et certaines exercent une action charitable non négligeable. La caricature vise de préférence les puissants, or de nos jours, des religieuses exerçant quelque pouvoir ? En plus, cela doit être un minimum crédible, même dans l'exagération, et il suffit de voir la couverture pour constater que ce n'est pas le cas. Dommage, je vois bien que le dessinateur a du talent. Mais enfin, il n'y a pas de souffle de folie, et d'ailleurs aucun souffle là-dedans. Je note donc en conséquence.
Une BD picaresque ! Le héros est un malin qu'on veut voir gagner car il est louable de ne pas accepter la misère. En même temps, on s'en moque un peu. Et de tous les personnages d'ailleurs : pas un pour racheter l'autre. Le dessin est bon et les couleurs aussi, sans qu'il ait de quoi s'enthousiasmer. Le final est surprenant, le reste moins. A lire, pas forcément à relire.
J’ai lu Ranx et je dois dire que je n’ai pas du tout accroché. Le dessin est certes très travaillé et l’univers visuellement marquant, mais cela ne suffit pas à compenser l’absence totale de scénario. On a l’impression que l’histoire n’a aucun fil conducteur : tout semble n’être qu’un enchaînement de scènes choquantes ou provocatrices, sans véritable intention narrative derrière. Le personnage de Ranx et sa relation dérangeante avec Lubna ne sont jamais approfondis ; tout paraît gratuit, forcé, et uniquement conçu pour provoquer un malaise ou un choc, plutôt que pour raconter quelque chose. Au final, la BD ne propose aucune réflexion, aucun enjeu clair, et ne parvient pas à maintenir l’intérêt du lecteur. Elle accumule les excès sans âme et sans but, ce qui rend la lecture plus pénible que stimulante. Pour ma part, c’est un rendez-vous manqué : malgré le style graphique impressionnant, l’œuvre est creuse et franchement décevante. Je lui mets 2/5.
Deuxième série de ce mangaka que je lis et deuxième fois que je tombe sur un truc bien délirant !
J'ai quand même pris un certain temps à lire cette série parce que le résumé me faisait un peu lever les sourcils et j'avais peur d'un truc à base de gags sur 'le viol s'est marrant lorsque ça arrive à un mec transformé en femme'. Il y a certes des passages un peu crus que je n'ai pas trop aimés, mais globalement c'est moins pire que ce que j'ai déjà vu ailleurs. Une bonne partie de l'humour repose surtout sur le coté con et débile des personnages. Alors certes c'est une lecture pour public averti et je ne la conseille pas à tout le monde, mais moi j'ai bien aimé et il y a quelque chose de jouissif de voir des violeurs montrés comme des types pathétiques et minables qui finissent par subir le sort qu'ils méritent !
Le scénario est bien construit. L'auteur utilise bien son idée délirante jusqu'au bout. C'est rempli de rebondissements et on n'a pas le temps de s'ennuyer à la lecture des 5 tomes. Le scénario est vraiment prenant parce que je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. Il y a même des passages étonnamment émouvants. Le dessin est dynamique et expressif comme je l'aime.
Sans lire le nom de l'auteur sur la couverture, on peut penser à un manga venu du Japon en voyant ce livre, lecture de droite à gauche, environ 200 pages et un dessin noir et blanc reprenant tous les codes du genre. Mais c'est bien Camille Broutin qui y est écrit et c'est une jeune autrice française. Son histoire est prenante et bien menée. Les personnages en majorité féminins sont bien campés. Les premières pages peuvent faire penser à une nouvelle histoire sur les aventures au lycée, le harcèlement etc. mais un événement fait basculer dans le fantastique avec de mystérieuses petites sphères survenues d'on ne sait où et surtout mortelles. Les habitants semblent en avoir l'habitude et se cachent le temps que le phénomène se dissipe. Je ne sais pas combien de tomes sont prévus mais il y a un bon potentiel.
Comme à son habitude, Jean Dytar n’a pas fait les choses à moitié avec ce nouvel opus, mené en collaboration avec l’historien Romain Bertrand et publié conjointement par Delcourt et les éditions La Découverte. Et ce livre est tellement impressionnant par son contenu, très richement documenté, qu’il paraît presque dérisoire d’en parler correctement en quelques lignes.
Au-delà de son aspect didactique, une caractéristique commune à l’œuvre de Jean Dytar, « Les Sentiers d’Anahuac » est une œuvre hors norme, qui prouve une fois encore la capacité de l’auteur à se renouveler en permanence et de façon très originale, chacun de ses ouvrages étant différents tant dans leur conception narrative que graphique.
Cette fiction, basée sur le fameux codex de Florence et d’autres datant de la même période, le XVIe sècle, nous parle de ce jeune « Mexica » (ou Aztèque), Antonio Valeriano, qui va embrasser le catholicisme, la religion des vainqueurs, en l’occurrence les Espagnols. Accueilli par le padre Bernardino de Sahagún dans le Collège de la Sainte Croix de Tlatelolco, le jeune étudiant, très doué notamment dans l’apprentissage du latin, deviendra l’un des collaborateurs essentiels du missionnaire pour l’élaboration du codex, avec d’autres camarades amérindiens. Il nouera par ailleurs une amitié indéfectible avec le franciscain, laquelle durera jusqu’à la mort de ce dernier. Parallèlement, Antonio va connaître un parcours brillant et accédera aux plus hautes sphères du pouvoir de la cité de Tenochtitlan, actuelle Mexico.
A travers ces deux personnages-clé du récit, on réalise que les choses ne sont pas aussi simples que ce que l’Histoire traditionnelle a bien voulu nous enseigner, qu’il y a des zones grises et d’autres totalement éludées. Certes, les choses ont changé et l’épopée prétendument héroïque liée à la conquête des Amériques a perdu de sa superbe avec les revendications croissantes des peuples dits natifs de nos jours. Mais le padre Bernardino, s’il appartenait à un système dominateur et n’était là que pour convertir les autochtones au catholicisme, était ambivalent. Si pour lui, la production de ce codex devait permettre de connaître ce peuple afin de mieux le convertir, il avait également cette préoccupation de conserver une trace de cette culture « païenne ». Quant à Antonio, son intérêt réside dans le fait qu’il soit à la fois natif et acteur de l’évangélisation de son peuple. On le voit vieillir au fil des pages, avec ses questionnements identitaires. Jeune homme candide au début du récit, il va gagner en maturité et en sagesse, tout en assumant cette amnésie collective imposée par les Espagnols. Trop souvent absents des récits historiques produits par les Européens, les peuples vaincus ont souvent peu voix au chapitre dans le narratif officiel. Ainsi, on apprécie ici la démarche des auteurs de mettre en lumière ce personnage loin d’être fictif, malgré le fait que l’on sache peu de choses sur lui.
Dans un format carré, le livre, qui bénéfice d’une présentation soignée, est imprimée sur un papier beige évoquant les vieux manuscrits, un parti pris tout à fait cohérent avec son contenu. Pour ce qui est du graphisme, l’approche est particulièrement originale et synchrone avec le propos du livre, qui parle de l’hybridation de deux mondes très différents, l’Espagne catholique et le Mexique précolombien, qui intègre la culture de l’envahisseur tout en s’efforçant de conserver ses traditions. Pour ce faire, Jean Dytar fait dialoguer un style inspiré des gravures européennes du XVIe siècle et l’iconographie nahuatl. On peut même parler d’un triple dialogue puisque ces deux cultures graphiques ont été fusionnées ici à l’aide de ce média moderne qu’est le neuvième art, véritable chaudron de créativité aux possibilités infinies.
Si le scénario est très bien construit, il faudra tout de même s’accrocher pour ne pas se perdre parmi la profusion de nombreux termes en nahuatl. Mais comme Jean Dytar pense à tout, il a eu la bonne idée de glisser un mini-lexique des mots les plus récurrents en fin d’ouvrage, ainsi qu’une liste des divinités aztèques. Ce glossaire est même doublé d’une version « volante » qui peut faire office de marque-page !
« Les Sentiers d’Anahuac » ne déroge pas à la ligne exigeante de l’auteur, toujours cohérent d’un point de vue graphique et attaché à la vérité historique. Comme tous ses ouvrages précédents, la qualité est au rendez-vous, et l’on ressort plus que satisfait de cette lecture aussi immersive qu’enrichissante. Avec la participation fructueuse de Romain Bertrand, Jean Dytar nous propose un angle de lecture différent, plus altruiste et nuancé donc plus actuel, pour appréhender la période des conquêtes européennes des Amériques, chapitre à la fois tragique et exaltant de l’Histoire de l’humanité.
Je connais l’univers en ayant suivi la bataille des 3 royaumes (voir Dark knights of steel) mais c’est loin d’être un pré requis pour suivre le présent tome, des références y sont faites mais sans enjeux ou impact sur l’histoire. Ce qu’il faut juste connaître en démarrant cet album, c’est qu’on entre dans l’univers DC revisité à la sauce médiévale fantastique, les héros bien connus y sont réinterprétés.
J’avoue que je préfère la présente proposition par rapport à la série mère. J’étais particulièrement dedans pendant 2 tiers de ma lecture puis malheureusement le soufflé retombe.
Dans les bons points, on a droit à une partie graphique très agréable, la tonalité de couleurs, en plus de donner du corps au scénario, amène de sacrées ambiances et donne un rendu assez stylé.
J’ai apprécié également d’avoir une histoire plutôt linéaire et de ne pas assister à la grand réunion de famille DC (reproche que je faisais à la série mère). Ici nous suivrons Deathstroke (que je connais peu) dans une aventure un peu classique de « sauvetage de messie », reste que c’est pas désagréable à suivre, il y a un petit côté sanglant sympathique.
Et j’ai bien accrocher au fond, un monde sans couleurs qui sied bien à ce monde d’inspiration viking.
Bref tout ça m’a bien mis en appétit jusqu’à ce final sans saveur et en forme de Happy end, ça jure vraiment avec toute l’aventure et ça gâche le ressenti final. Dommage.
L’album contient une 2eme histoire que je n’ai pas aimé. C’est comme un teaser pour la suite de cet univers (façon générique du MCU), on y introduit Aquaman.
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Vive la Gaule
Avant l'avis de NoirDesir, je n'avais jamais entendu parler de cette BD alors que j'adore Gotlib et son œuvre. Après l'avoir finalement dénichée, je comprends pourquoi elle est restée si discrète : elle n'a rien de particulièrement enthousiasmant... L'idée semble venir avant tout de Richard Gotainer, qui a proposé à Gotlib et à Uderzo de représenter quelques grandes caractéristiques attribuées aux Gaulois contemporains, autrement dit aux Français. Et qu'est-ce qu'Astérix et Obélix viennent faire dans cette histoire ? Pas grand-chose : ils servent surtout de prétexte visuel, apparaissant ponctuellement en bas de page, via de petits dessins d'Uderzo qui, pour la plupart, semblent repris directement des albums. Chaque chapitre (il y en a neuf) se concentre sur un trait typique du Français moyen. On y trouve un texte introductif signé Gotainer, les paroles d'une chanson écrite avec son complice Kristy, et deux petites pages de BD dessinées par Gotlib inspirées du thème abordé. Les textes alignent surtout des lieux communs sur ce que seraient les Français bien franchouillards, des généralités si larges qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe quel peuple. Ni vraiment drôles, ni mordants, ils laissent assez indifférent. Les paroles de chanson, sans leur musique, peinent à susciter l'intérêt et ne brillent pas non plus par leur humour. Quant aux pages de Gotlib, on y retrouve un dessin impeccable et une mise en scène évoquant forcément la Rubrique-à-Brac, mais l'inspiration n'y est pas : l'humour reste timide, comme s'il s'agissait surtout d'illustrations produites faute de meilleure idée. C'est du Gotlib, donc le niveau reste correct, mais rarement plus qu'un léger sourire. Bref, ce n'est clairement pas un indispensable. Seuls les collectionneurs complétistes fans de Gotlib auront envie d'ajouter cet album à leurs étagères.
Les Rousses
Cette série fonde tous ses gags sur des clichés sexistes et oublie totalement d'être drôle. J'ignorais ces stéréotypes sur les rousses : j'apprends donc ici qu'elles seraient toutes sexy, intelligentes, jalouses et colériques. Les blondes croisées au fil des pages sont dépeintes comme complètement cruches, et la seule brune, qu'on y voit le temps de deux cases, est inexistante. Toute la BD tourne autour de ces idées creuses, de façon répétitive et sans aucun sens de la mise en scène. Le dessin est raide, sans attrait, et l'humour tombe systématiquement à plat. Aucun gag ne m'a fait sourire ; j'ai plutôt ressenti de l'agacement face à ces stéréotypes absurdes et à des blagues niveau cour de récré ou plutôt niveau comptoir de bar. A oublier.
Horace, ô désespoir
C'est une série de strips comiques en quatre cases mettant en scène un couple de quadragénaires et leur grand adolescent. Les gags reposent tantôt sur les clichés liés à l'ado traînard et je-m'en-foutiste, tantôt sur la crise de la quarantaine que traversent les parents en instance de divorce, et parfois aussi sur leurs visites à la grand-mère en maison médicalisée, peu tendre avec sa famille. Le dessin de Madaule est fluide et efficace, à mi-chemin entre la tradition franco-belge et le comic strip. La mise en scène, directe et lisible, fonctionne bien pour représenter un ado apathique face à des parents désabusés et perplexes. Le rythme humoristique est dans l'ensemble maîtrisé. Les gags sont assez variables. Certains tombent un peu à plat, mais d'autres sont vraiment réussis et m'ont fait éclater de rire, surtout ceux centrés sur l'adolescent ou la grand-mère. Les scènes liées au couple m'ont moins marqué. Dommage que l'ensemble ne soit pas plus homogène, car la série aurait pu être une vraie recommandation. En l'état, j'ai passé un bon moment, avec plusieurs bons éclats de rire, mais je ne suis pas certain que l'humour parlera à tout le monde.
Soeur Marie-Thérèse des Batignolles
Bof, bof, bof, si on veut critiquer la religion et d'abord ses présupposés, il y a Le Grand Pouvoir du Chninkel. Tellement plus fort ! La religion et un éventuel dieu tout puissant créateur reçoivent le traitement qui leur est dû. Ici ? Il est facile de s'en prendre à des… bonnes sœurs, des gens tout en bas de la hiérarchie catholique. Des personnes qui ne sont pas des prêtres, et qui ne pourraient pas l'être, car des femmes, autant dire : rien ! Cependant, prier ne nuit pas aux gens de l'extérieur. Et certaines exercent une action charitable non négligeable. La caricature vise de préférence les puissants, or de nos jours, des religieuses exerçant quelque pouvoir ? En plus, cela doit être un minimum crédible, même dans l'exagération, et il suffit de voir la couverture pour constater que ce n'est pas le cas. Dommage, je vois bien que le dessinateur a du talent. Mais enfin, il n'y a pas de souffle de folie, et d'ailleurs aucun souffle là-dedans. Je note donc en conséquence.
Les Indes fourbes
Une BD picaresque ! Le héros est un malin qu'on veut voir gagner car il est louable de ne pas accepter la misère. En même temps, on s'en moque un peu. Et de tous les personnages d'ailleurs : pas un pour racheter l'autre. Le dessin est bon et les couleurs aussi, sans qu'il ait de quoi s'enthousiasmer. Le final est surprenant, le reste moins. A lire, pas forcément à relire.
Ranxerox
J’ai lu Ranx et je dois dire que je n’ai pas du tout accroché. Le dessin est certes très travaillé et l’univers visuellement marquant, mais cela ne suffit pas à compenser l’absence totale de scénario. On a l’impression que l’histoire n’a aucun fil conducteur : tout semble n’être qu’un enchaînement de scènes choquantes ou provocatrices, sans véritable intention narrative derrière. Le personnage de Ranx et sa relation dérangeante avec Lubna ne sont jamais approfondis ; tout paraît gratuit, forcé, et uniquement conçu pour provoquer un malaise ou un choc, plutôt que pour raconter quelque chose. Au final, la BD ne propose aucune réflexion, aucun enjeu clair, et ne parvient pas à maintenir l’intérêt du lecteur. Elle accumule les excès sans âme et sans but, ce qui rend la lecture plus pénible que stimulante. Pour ma part, c’est un rendez-vous manqué : malgré le style graphique impressionnant, l’œuvre est creuse et franchement décevante. Je lui mets 2/5.
Ladyboy vs Yakuzas - L'ïle du désespoir
Deuxième série de ce mangaka que je lis et deuxième fois que je tombe sur un truc bien délirant ! J'ai quand même pris un certain temps à lire cette série parce que le résumé me faisait un peu lever les sourcils et j'avais peur d'un truc à base de gags sur 'le viol s'est marrant lorsque ça arrive à un mec transformé en femme'. Il y a certes des passages un peu crus que je n'ai pas trop aimés, mais globalement c'est moins pire que ce que j'ai déjà vu ailleurs. Une bonne partie de l'humour repose surtout sur le coté con et débile des personnages. Alors certes c'est une lecture pour public averti et je ne la conseille pas à tout le monde, mais moi j'ai bien aimé et il y a quelque chose de jouissif de voir des violeurs montrés comme des types pathétiques et minables qui finissent par subir le sort qu'ils méritent ! Le scénario est bien construit. L'auteur utilise bien son idée délirante jusqu'au bout. C'est rempli de rebondissements et on n'a pas le temps de s'ennuyer à la lecture des 5 tomes. Le scénario est vraiment prenant parce que je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. Il y a même des passages étonnamment émouvants. Le dessin est dynamique et expressif comme je l'aime.
Yon
Sans lire le nom de l'auteur sur la couverture, on peut penser à un manga venu du Japon en voyant ce livre, lecture de droite à gauche, environ 200 pages et un dessin noir et blanc reprenant tous les codes du genre. Mais c'est bien Camille Broutin qui y est écrit et c'est une jeune autrice française. Son histoire est prenante et bien menée. Les personnages en majorité féminins sont bien campés. Les premières pages peuvent faire penser à une nouvelle histoire sur les aventures au lycée, le harcèlement etc. mais un événement fait basculer dans le fantastique avec de mystérieuses petites sphères survenues d'on ne sait où et surtout mortelles. Les habitants semblent en avoir l'habitude et se cachent le temps que le phénomène se dissipe. Je ne sais pas combien de tomes sont prévus mais il y a un bon potentiel.
Les Sentiers d'Anahuac
Comme à son habitude, Jean Dytar n’a pas fait les choses à moitié avec ce nouvel opus, mené en collaboration avec l’historien Romain Bertrand et publié conjointement par Delcourt et les éditions La Découverte. Et ce livre est tellement impressionnant par son contenu, très richement documenté, qu’il paraît presque dérisoire d’en parler correctement en quelques lignes. Au-delà de son aspect didactique, une caractéristique commune à l’œuvre de Jean Dytar, « Les Sentiers d’Anahuac » est une œuvre hors norme, qui prouve une fois encore la capacité de l’auteur à se renouveler en permanence et de façon très originale, chacun de ses ouvrages étant différents tant dans leur conception narrative que graphique. Cette fiction, basée sur le fameux codex de Florence et d’autres datant de la même période, le XVIe sècle, nous parle de ce jeune « Mexica » (ou Aztèque), Antonio Valeriano, qui va embrasser le catholicisme, la religion des vainqueurs, en l’occurrence les Espagnols. Accueilli par le padre Bernardino de Sahagún dans le Collège de la Sainte Croix de Tlatelolco, le jeune étudiant, très doué notamment dans l’apprentissage du latin, deviendra l’un des collaborateurs essentiels du missionnaire pour l’élaboration du codex, avec d’autres camarades amérindiens. Il nouera par ailleurs une amitié indéfectible avec le franciscain, laquelle durera jusqu’à la mort de ce dernier. Parallèlement, Antonio va connaître un parcours brillant et accédera aux plus hautes sphères du pouvoir de la cité de Tenochtitlan, actuelle Mexico. A travers ces deux personnages-clé du récit, on réalise que les choses ne sont pas aussi simples que ce que l’Histoire traditionnelle a bien voulu nous enseigner, qu’il y a des zones grises et d’autres totalement éludées. Certes, les choses ont changé et l’épopée prétendument héroïque liée à la conquête des Amériques a perdu de sa superbe avec les revendications croissantes des peuples dits natifs de nos jours. Mais le padre Bernardino, s’il appartenait à un système dominateur et n’était là que pour convertir les autochtones au catholicisme, était ambivalent. Si pour lui, la production de ce codex devait permettre de connaître ce peuple afin de mieux le convertir, il avait également cette préoccupation de conserver une trace de cette culture « païenne ». Quant à Antonio, son intérêt réside dans le fait qu’il soit à la fois natif et acteur de l’évangélisation de son peuple. On le voit vieillir au fil des pages, avec ses questionnements identitaires. Jeune homme candide au début du récit, il va gagner en maturité et en sagesse, tout en assumant cette amnésie collective imposée par les Espagnols. Trop souvent absents des récits historiques produits par les Européens, les peuples vaincus ont souvent peu voix au chapitre dans le narratif officiel. Ainsi, on apprécie ici la démarche des auteurs de mettre en lumière ce personnage loin d’être fictif, malgré le fait que l’on sache peu de choses sur lui. Dans un format carré, le livre, qui bénéfice d’une présentation soignée, est imprimée sur un papier beige évoquant les vieux manuscrits, un parti pris tout à fait cohérent avec son contenu. Pour ce qui est du graphisme, l’approche est particulièrement originale et synchrone avec le propos du livre, qui parle de l’hybridation de deux mondes très différents, l’Espagne catholique et le Mexique précolombien, qui intègre la culture de l’envahisseur tout en s’efforçant de conserver ses traditions. Pour ce faire, Jean Dytar fait dialoguer un style inspiré des gravures européennes du XVIe siècle et l’iconographie nahuatl. On peut même parler d’un triple dialogue puisque ces deux cultures graphiques ont été fusionnées ici à l’aide de ce média moderne qu’est le neuvième art, véritable chaudron de créativité aux possibilités infinies. Si le scénario est très bien construit, il faudra tout de même s’accrocher pour ne pas se perdre parmi la profusion de nombreux termes en nahuatl. Mais comme Jean Dytar pense à tout, il a eu la bonne idée de glisser un mini-lexique des mots les plus récurrents en fin d’ouvrage, ainsi qu’une liste des divinités aztèques. Ce glossaire est même doublé d’une version « volante » qui peut faire office de marque-page ! « Les Sentiers d’Anahuac » ne déroge pas à la ligne exigeante de l’auteur, toujours cohérent d’un point de vue graphique et attaché à la vérité historique. Comme tous ses ouvrages précédents, la qualité est au rendez-vous, et l’on ressort plus que satisfait de cette lecture aussi immersive qu’enrichissante. Avec la participation fructueuse de Romain Bertrand, Jean Dytar nous propose un angle de lecture différent, plus altruiste et nuancé donc plus actuel, pour appréhender la période des conquêtes européennes des Amériques, chapitre à la fois tragique et exaltant de l’Histoire de l’humanité.
Dark Knights of Steel - Allwinter
Je connais l’univers en ayant suivi la bataille des 3 royaumes (voir Dark knights of steel) mais c’est loin d’être un pré requis pour suivre le présent tome, des références y sont faites mais sans enjeux ou impact sur l’histoire. Ce qu’il faut juste connaître en démarrant cet album, c’est qu’on entre dans l’univers DC revisité à la sauce médiévale fantastique, les héros bien connus y sont réinterprétés. J’avoue que je préfère la présente proposition par rapport à la série mère. J’étais particulièrement dedans pendant 2 tiers de ma lecture puis malheureusement le soufflé retombe. Dans les bons points, on a droit à une partie graphique très agréable, la tonalité de couleurs, en plus de donner du corps au scénario, amène de sacrées ambiances et donne un rendu assez stylé. J’ai apprécié également d’avoir une histoire plutôt linéaire et de ne pas assister à la grand réunion de famille DC (reproche que je faisais à la série mère). Ici nous suivrons Deathstroke (que je connais peu) dans une aventure un peu classique de « sauvetage de messie », reste que c’est pas désagréable à suivre, il y a un petit côté sanglant sympathique. Et j’ai bien accrocher au fond, un monde sans couleurs qui sied bien à ce monde d’inspiration viking. Bref tout ça m’a bien mis en appétit jusqu’à ce final sans saveur et en forme de Happy end, ça jure vraiment avec toute l’aventure et ça gâche le ressenti final. Dommage. L’album contient une 2eme histoire que je n’ai pas aimé. C’est comme un teaser pour la suite de cet univers (façon générique du MCU), on y introduit Aquaman.