Les derniers avis (113114 avis)

Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

La lecture des 3 premiers tomes en 2005 m’avait profondément marqué, au point d’allouer la note maximum. Quelle merveille, quelle créativité, si vous pensez que Léo avec ses mondes d’Aldébaran est un maître en la matière, vous allez halluciner en lisant Cyann. Je relis aujourd’hui l’intégrale de la série à l’occasion de la sortie du 6ème et dernier tome, et je ressors plutôt satisfait de ma lecture. Le premier tome met tout en place, et est un peu difficile à suivre, surtout la 1ère moitié. On est bombardé de termes obscurs, la situation politique et sociale nous est décrite un peu brusquement, et on patauge allégrement… Mais une fois que tous les éléments sont en place, quel bonheur, quelle richesse ! Le second tome s’éloigne des thèmes sédentaires du premier, et nous fait voyager dans une variété de décors époustouflants. Certes le scénario tourne à la bête « course poursuite », mais ça reste quand même très intéressant à suivre. Les tomes 3, 4 et 5 permettent à Cyan d’utiliser le réseau de portes pour voyager dans l’espace mais aussi le temps, ce qui donne lieu à des aventures variées et prenantes, mais parfois un peu difficiles à suivre (notamment dans le cinquième tome). Le sixième tome remet tout en place et conclut l’histoire de manière satisfaisante. Une chouette aventure, même si je dois avouer avoir parfois eu un peu de mal avec la personnalité je-m’en-foutiste et vulgaire de Cyan.

06/03/2005 (MAJ le 26/11/2025) (modifier)
Couverture de la série Le Retour de la Bondrée
Le Retour de la Bondrée

J'ai découvert cet album dans sa réédition à prix mesuré mais au format plus petit. J'étais bien curieux de découvrir une des premières œuvres de l'auteure malheureusement j'en suis sorti plutôt déçu. Rien à dire sur la partie graphique, son trait me plaît beaucoup et le n&b lui sied bien, on ajoute à ça une narration douce pour qu'on arrive au bout sans trop de soucis. Je serai plus critique sur l'histoire. Si le début m'a intrigué, le personnage principal m'a rapidement énervé et du coup ça l'a fout mal niveau émotions. En fait, j'ai du grave décroché en cours de route ne comprenant plus grand chose à ce que l'auteure souhaitait mettre en place. Ok pour le deuil, le parallèle avec l'oiseau mais la jeune fille je cherche encore. Malgré une bonne réalisation, je ressors très mitigé de ma lecture, pas clair dans les intentions et trop autocentré sur notre héros. 2,5 mais le bof l'emporte.

26/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Air - Sous un ciel moins gris
Air - Sous un ciel moins gris

Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit. La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage. Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire. Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.

26/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Sur la piste de Blueberry
Sur la piste de Blueberry

« Sur la piste… » c’est un peu la réaction de Dargaud aux éditions Grand Angle et sa série des « Go West... » conceptualisé par Tiburce Oger. C’est comme cela que je le perçoit, tout comme Oxymore Édition pioche ses idées chez Soleil ou Drakoo et vice-versa. En tout cas sur le principe c’est un peu la même recette : on convoque une ribambelle d’auteurs reconnus pour leur approche du western, quelques histoires sympatoches, et voilà ! Sauf que Dargaud a un avantage pas négligeable : plutôt qu’une série originale, on sort des tiroirs LA série emblématique du western franco-belge, j’ai nommé : Blueberry. Et puis, quelle brochette d’artistes ! Il y a du beau monde sur « Go West... » aussi, mais là sur un one shot je n’ai jamais vu son pareil. Jugez plutôt : Lauffray, Bertail, Gastine, Marini, Meyer, Perriot, Rouge, Toulhoat, etc. On va se régaler déjà ça pour moi c’était la garantie ! Alors, inconvénient ou non, je n’ai, je dois le confesser, jamais lu Blueberry. Seulement vu l’immonde adaptation ciné signé Jan Kounen. Sur certaines histoires c’est un petit peu incommode car un scénariste peu caler son récit au milieu d’un cycle de la série originale, et même si c’est à chaque fois bien expliqué, bien encadré, et qu’on n’est jamais vraiment perdu, j’aurai préféré lire uniquement des histoires avec un début et une fin. Il y en a, et de très bonnes, mais elles ne constituent pas la majorité d’entre elles. J’en ai aussi relevé 3 ou 4, on ne dira pas lesquelles, que je jugerai comme anecdotiques et sans intérêt (en général elles ne dépassent pas les 4 planches…). Bon sinon visuellement avec les auteurs que j’ai cité plus haut, on s’éclate bien, c’est du bonbon pour les yeux, donc les 120 pages on ne les voit pas défiler. En plus ça permet à des gens comme moi de se familiariser avec le personnage, ses aventures, ses drames, sa vie en somme. Je n’irai peut être pas jusqu’à me plonger dans la série créée par Charlier et Giraux mais je comprends beaucoup mieux le pourquoi du comment du succès. Un incontournable de cette fin d’année.

26/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Paf & Hencule
Paf & Hencule

Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers. Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger. Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album. J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.

26/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Sasha
Sasha

Je suis désolé de ne pas mettre plus mais je trouve que cette BD rate ce qu'elle veut faire et c'est franchement dommage. Yatuu explore avec son humour et son dessin habituel l'entrée au collège, la difficulté pour une jeune femme de juste exister (trop masculine d'apparence), les moqueries permanentes, les brimades etc ... Cependant je dois bien dire que la problématique est que la BD est rarement drôle, les situations sont traités de manière beaucoup trop accélérées et certains détails semblent trop importants (le rôle de sa mère, par exemple) mais auraient mérités d'avoir plus de développement. Globalement l'idée est de développer la difficulté que représente le collège pour des gens ordinaires, l'humiliation et la violence de ce système. Je suis parfaitement d'accord, mais je dirais que le récit manque de consistance. Les intentions sont claires, mais pas assez travaillées et je note également qu'il manque une vraie direction dans le propos, une finalité. C'est d'autant plus dommage que la fin propose quelque chose, une ouverture vers ce que la BD aurait pu être, mais qu'elle n'est jamais au final. Il y aurait eu matière à faire un vrai commentaire sur la violence du collège et la mal-être qu'il provoque, sur la normalisation qu'il impose, autant dans les genres que dans les attitudes. Je ne peux pas vraiment vous recommander cette BD, d'autant que Yatuu a plus réussi d'autres BD avec des sujets similaires. Celle-ci est mineure dans la production et je vous recommanderais plutôt les autres !

26/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série L'Ami Fritz
L'Ami Fritz

Ah, l'ami Fritz, tout une légende en Alsace celui-là ! Inspiré d'un roman célèbre au XIXè siècle qui connu une grande heure de gloire après l'annexion de 1870 comme personnage typique alsacien. C'est devenu suffisamment légendaire pour être ensuite repris en réel, puisque tout les ans à Marlenheim, depuis les années 70, se tient son mariage en chair et en os, incarné par des acteurs en costume. Une petite fête locale célèbre qui vaut le détour. Ce personnage et cette histoire sont donc alsaciens dans l'âme, et si le sujet vous intéresse les deux auteurs d'origine ont fait de nombreux écrits autour de l'Alsace du XIXè. Quant à la BD en elle-même, que vaut-elle ? Eh bien, c'est une adaptation d'histoire du XIXè, quoi. Le dessin est sympathique et tente de retranscrire l'ambiance de village de l'époque, avec les costumes bien évidemment. C'est plutôt bien fait, même si j'ai noté des erreurs dans les proportions et les perspectives plusieurs fois, tout comme le traitement des couleurs en aplat fait parfois assez fade. C'est du dessin qui fait assez basique mais convient, en somme. Pour l'histoire, on suit assez fidèlement le roman d'origine. C'est une histoire de célibataire qui tombe amoureux, lui qui prêchait le bonheur dans la solitude. C'est une histoire qui va dans le sens qu'on imagine, tout comme le déroulé reste sans grande surprise. Ça vaut surtout pour les détails annexes, très typés alsaciens et qui font folklorique. On notera aussi la volonté de faire de l'Alsace le plus bel endroit du monde, tout comme il y a une volonté de faire de l'Alsace une terre d'accueil de toutes les confessions, qui s'entendent à merveille. On est dans une histoire classique, assez datée dans le style et le déroulé. En somme, une BD qui raconte l'histoire de ce jeune homme devenu référence locale pour l'Alsace. Si vous vous intéressez à la région et à son histoire notamment folklorique, la BD est intéressante à découvrir. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, c'est loin d'être indispensable.

26/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Complainte des landes perdues - Les Chevaliers du Pardon
Complainte des landes perdues - Les Chevaliers du Pardon

Deuxième cycle de la Complainte des landes perdues, il se distingue nettement du premier qui a longtemps formé une œuvre complète se suffisant à elle-même. A sa sortie, Moriganes affichait d'emblée un ton et un graphisme résolument plus modernes et tournés vers l'action que le cycle de Sioban. Et pourtant, ce deuxième cycle se déroule chronologiquement avant le premier, même si je ne l'ai appris qu'en le terminant, plus de vingt ans après ma lecture du premier de ses quatre tomes. Sans savoir cela, j'étais assez circonspect en découvrant cet ordre de chevaliers combattant le Mal, qui n'étaient pas sans rappeler les Jedi de Star Wars transposés dans un univers médiéval fantastique peuplé de créatures cauchemardesques bernant et massacrant les humains. Graphiquement, Delaby (remplacé sur la toute fin par Jeremy suite à son décès) livre des planches d'une grande maîtrise technique, élégantes, pleines de souffle et de présence. Leur modernité tranche toutefois avec le style plus lyrique de Rosinski qui avait marqué de son empreinte le premier cycle, et cette différence m'avait laissé un peu perplexe quand j'avais découvert cette suite inattendue à l'époque. Toutefois, bien des années plus tard et moins imprégné de l'atmosphère du premier cycle, j'ai pu savourer plus sereinement ce dessin très réussi et les personnages, créatures et décors auxquels il donne vie. Au niveau du scénario, ce n'est pas parfait mais l'impression est globalement très positive. S'éloignant de l'atmosphère envoûtante du premier cycle, Dufaux raconte une vraie histoire d'action en s'appuyant sur des codes largement exploités ailleurs (anciennes créatures maléfiques, ordre chevaleresque, initiations, seigneur mystérieux au passé sombre...). Ce manque d'originalité crée une forme de déjà-vu qui rend l'ensemble moins marquant que le cycle de Sioban, mais il ne suffit pas à gâcher la lecture. L'écriture se veut ample et grave, mais elle paraît parfois froide, presque désincarnée, comme si le récit cherchait à se donner plus de densité qu'il n'en possède vraiment. On notera aussi que chaque album forme quasiment une histoire complète, ce qui est parfois un avantage mais donne également une légère impression de renouvellement à chaque nouveau tome, avec de nouveaux personnages apparaissant parfois de nulle part (je pense au Guinea Lord, à la Mère noire ou à la Dame à l'Hermine) pour prendre une importance capitale, comme si l'auteur ne savait pas trop à l'avance vers où orienter sa série. Je regrette aussi que Seamus et les Chevaliers du Pardon ne soient jamais vraiment exploités à la hauteur de ce que leur concept promettait. Je m'attendais à une exploration plus poussée de leur fonctionnement, de leurs zones d'ombre, de leurs contradictions. Au lieu de cela, j'ai le sentiment que ces éléments restent en surface, comme s'ils servaient surtout de décor thématique sans être liés à une trajectoire narrative solide. Je finis donc avec l'impression frustrante d'effleurer un univers pourtant très riche, sans jamais y entrer complètement. J'ai néanmoins pris plaisir à lire ces albums, parce que leur pouvoir visuel est énorme et que le rythme narratif est accrocheur et donne envie de savoir la suite. Mais pour être honnête, je ne peux pas dire que l'histoire me transporte autant que je l'espérais, car je suis tenu à distance par un scénario trop convenu pour vraiment m'emporter. Je retiens en tout cas l'envie qu'il m'a donné de relire le cycle de Sioban en sachant ce que j'ai appris ici du passé de son univers. Note : 3,5/5

26/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Yoko Tsuno
Yoko Tsuno

Yoko Tsuno serait trop parfaite si on ne la sentait pas vivante. Enfin, je ne l'ai pas lu depuis longtemps, mais que de bons souvenirs ! On dit que qui se ressemble s'assemble ? Il me semble que certains personnages sont presque aussi parfaits qu'elle, mais cela ne nuit pas non plus à la crédibilité… A mon avis, c'est Tintin, qui n'a jamais fait crédible, tellement il est lisse. Ceci dit, le fait qu'il ne soit personne aide chacun à s'y glisser comme derrière un masque, si on n'est pas allergique au vide. Contrairement à lui, on en apprend un peu sur Yoko, son passé, sa famille, sans parler des autres, comme les extraterrestres… Et puis, on voit ses émotions. Sans être hautaine, elle a de la classe. Tout a été dit sur la qualité du dessin, des intrigues. A écrire sur Yoko, j'ai bien envie de renouer avec ses aventures !

26/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série La Loterie
La Loterie

Cette BD dit ce qui fonde les sociétés, lire l'œuvre de René Girard, pour ceux que ça intéresse. Problème, on devine ce qui va arriver dès les premières pages, autre problème, on n'a pas d'explication sur le fait de savoir pourquoi cela arrive ici et de cette manière… Si ce flou était voulu pour ajouter de le force expressive, on le verrait, ici, il n'y a qu'un vide, une carence. On ne fait qu'attendre l'inévitable, aidé par les superbes images, dans le style Hopper, d'attente. Cela fait quand même beaucoup, beaucoup d'attente, tout ça : images et scénario, ce qui fait que l'œuvre se laisse lire une fois mais pas deux.

26/11/2025 (modifier)