Un récit qui présente Klimt par un petit bout de sa vie, presque de l'anecdote et mélangeant des bouts de rêves d'anciens peuples babyloniens. On y découvre un homme à femmes, d'apparence hirsute, et qui réalise des toiles d'un nouveau genre, de l'art nouveau même. Le dossier en fin d'album est intéressant pour en apprendre plus de cet artiste viennois qui fut reconnu et célèbre de son vivant puis n'a été "redécouvert" que plusieurs dizaines d'années après sa mort. Je n'avais par exemple jamais entendu parler du courant de la Sécession au début du XXème siècle ou de la revue Ver Sacrum (printemps sacré). La couverture dorée fort jolie fait écho à l'art même de Klimt et de son oeuvre Portrait d'Adele Bloch-Bauer, la femme d'un riche mécène de l'artiste.
Un one-shot qui marche bien, je m'attendais à quelque chose sans grande surprise, un peu froid vu le dessin, mais c'est bien exécuté. On est dans un monde futuriste, la société est clivée en plusieurs zones sociales (on retrouve encore cela dans Chien 51 récemment adapté au cinéma). Toutes les plantes sont bannies car elles ont provoqué une catastrophe dans le passé et un peu comme dans Fahrenheit 451 des brigades sont chargées d'éliminer tout ce qui n'est pas dans la doxa. L'héroïne en fait partie et subrepticement décide contrairement à son devoir de conserver des graines de tomates et de faire pousser ça dans une pièce, en cachette de son mari. Mais aussi elle doit se procurer de l'eau qui est rationnée et surveillée. Une dystopie qui ne révolutionne pas le genre mais une bonne lecture.
Cet album de Kago contient plusieurs courtes histoires de quelques pages, à la frontière de plusieurs genres car il y a de l'humour et de l'absurde, de l'érotique et du scato, un peu de gore mais pas ce qu'il a fait de pire dans le genre. A réserver à un public averti néanmoins, la couverture montrant une des histoires qui est loin d'être la plus trash. On a par exemple un homme dont les problèmes de dents sont liés à l'état des buildings de la ville, en lien avec le titre. Mais d'autres ne sont pas forcément dans cette thématique, comme cette enfant qui utilise beaucoup de papier toilette, et sa mère cherche à savoir pourquoi, avec de bons gros plans je vous passe les détails. Voilà un auteur atypique que j'aime bien et son dessin est très soigné.
Étrange histoire, pas dénuée de qualités, mais qui m’a quand même déçu.
La narration est assez littéraire (pas mal de longs textes décrivant l’état d’esprit du héros, Aldebarran, ce vers quoi va aller l’intrigue). Ça n’est pas inutile, tant cette histoire manque singulièrement de clarté, mais ce texte parfois poétique, s’il se marie bien aux étendues désertiques dans lesquelles l’histoire se développe, n’est pas toujours clair, et il débouche au final sur quelque chose de décevant.
En effet, outre le manque de clarté, la fin est brutale et étonnante (je n’ai rien compris au retour de Féline !?, ni à l’identité des cavaliers noirs…), et les pérégrinations du héros ne m’ont pas passionné. On ne s’attache pas à lui, ballotté qu’il est par les événements, presque tous les personnages rencontrés, et aussi par un scénario un peu obscur, personnage semblant épris de récits mythiques et en quête d’amour, un type qui couche avec 100 % des femmes rencontrées sans trop se poser de questions.
Dessin et colorisation ne sont pas désagréables, mais font bien leur âge. Le rendu est un chouia trop terne ou tamisé à mon goût, mais c’est affaire de goût, et l’ensemble passe bien de toute façon.
Une lecture qui m’a laissé sur ma faim donc.
Au fil des albums, Jung poursuit sa quête d’identité, mais aussi propose à son lectorat de découvrir certains aspects de la société coréenne, en particulier, puisque ça a été au cœur de son expérience personnelle, les nombreuses adoptions « forcées », en tout cas pas vraiment choisies par les mères.
Ici, c’est encore un récit en partie autobiographique, mais qui est construit autour d’une jeune Coréenne, avec laquelle il est entré en contact après que celle-ci ait découvert une de ses BD : tombée enceinte – le « père » l’ayant abandonnée, cette femme, « Joy », est victime des lourds carcans de la société coréenne. « Fille perdue », ses études – et sa vie sociale – mises entre parenthèse, elle peine à supporter seule la violence des injonctions sociales, alors qu’aucune aide de l’État ne peut alléger son fardeau, des institutions ayant pignon sur rue la poussant même à abandonner son enfant pour qu’il soit adopté.
Les questionnements habituels de Jung s’entremêlent à l’histoire de Joy, jusqu’aux brèves retrouvailles finales. Jung parvient à dresser le portrait de Joy, tout en dressant celui – plus sombre – d’une société hypocrite et sexiste, dans laquelle les femmes ne bénéficient clairement pas des mêmes droits que les hommes (cela ressemble pas mal à ce que nous avons pu connaître en France jusqu’aux années 1960/1970).
La narration est fluide. Ceci est accentué par le dessin, toujours aussi agréable – dessin assez simplifié au niveau des décors, souvent absent, tout se concentrant sur les personnages.
Une lecture intéressante.
J’ai lu le premier tome de ce recueil d’histoires courtes (de deux à trois pages), qui nous propose une sorte d’encyclopédie historique, en présentant quelques moments fort de l’Histoire de l’humanité, quelques inventions plus ou moins célèbres et essentielles.
Libon joue sur de petits décalages, un peu d’absurde et de loufoque, pour une Histoire des connaissances qui ne se prend bien évidemment jamais au sérieux. De l’approximation volontairement fragile pour présenter des inventions prétendument majeures.
D’autres ont déjà balisé ce terrain comme Gotlib (dans ses Rubrique-à-Brac entre autres) ou Goscinny (avec ce même Gotlib dans Les Dingodossiers ou avec Martial dans Les Divagations de Mr Sait-Tout) ou, dans un autre registre, Katia Even dans Le Petit derrière de l'Histoire.
Libon joue sur un style clairement moins efficace et percutant que Goscinny et Gotlib (et aussi moins réussi et drôle, en tout cas plus inégal je trouve), alors même que son dessin, qui se prête bien aux strips, n’est a priori pas ma tasse de thé. Malgré un langage parfois familier ça semble partir vers le trashouille, ça reste généralement assez soft, et l’humour proposé ne m’a pas toujours convaincu.
Une petite lecture d’emprunt.
J’ai vraiment passé un bon moment avec Wolverine – Snikt !. Oui, le scénario est léger et clairement pas très développé, mais je trouve que beaucoup d’avis que j’ai pu lire sont franchement trop sévères. On sait à quoi s’attendre avec Nihei : ce n’est pas un auteur qui mise sur les dialogues ou la complexité narrative, mais sur l’ambiance, le rythme et la puissance visuelle.
Et de ce côté-là, j’ai été servi. J’ai trouvé les illustrations splendides : les décors démesurés, les environnements métalliques et post-apocalyptiques, cette sensation d’immensité et de solitude… tout ça crée une atmosphère qui m’a vraiment accroché. Wolverine est presque une silhouette mythique qui avance dans un monde en ruine, et j’ai adoré cette approche.
Ça se lit très vite, ça ne raconte pas mille choses, mais ça fonctionne. Pour moi, c’est un one-shot à savourer pour son univers, son style et son énergie visuelle, plus que pour son intrigue. Et dans ce cadre-là, je trouve que c’est une réussite.
C'était le commencement d'une mode a l'époque, je crois. Les sagas, les fantasy... Beaucoup de jeunes ont découvert la bd avec ces produits pour le commerce et la consommation facile. J'ai lu les premiers Thorgal en 1982/83. Van Hamme commençait ses soap operas interminables... et j'avais déjà un problème avec le dessin de Rosinski. Je n'ai jamais aimé les proportions anatomiques tête-corps: est-ce réalisme, caricature ou autre chose? J'ai lu tous les albums, quand-même. Ma note serait plus sévère s'il n'y avait pas eu Kriss de Valnor.
Quand j’ai ouvert Enfer glacé, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un simple récit de plus pour Matt Murdock/Daredevil, c’est un vrai « retour d’âge », un monde brisé, un héros usé, et pourtant prêt à se relever pour ce qu’il croit juste. Dans cette version, Murdock a vieilli, a perdu ses pouvoirs, mais l’horreur d’une explosion dans le métro et les événements qui s’ensuivent le forcent à redevenir le justicier. L’ambiance, le ton, le désespoir sous-jacent, c’est sombre, très sombre.
Ce qui m’a plu, c’est justement cette vibe « old man » / « dernier acte » : ça m’a évoqué des œuvres comme Old Man Logan, Old Man Hawkeye, ou Old Man Quill, ce héros fatigué, passablement cabossé par la vie, qui malgré tout porte encore sur ses épaules le poids d’un devoir moral. Dans Enfer glacé, on sent ce combat intérieur : Murdock n’est plus dans la fleur de l’âge, il doute, il saigne, mais il reste Daredevil.
Le découpage des cases, la narration, le rythme, m’ont fait penser à The Dark Knight Returns (de Frank Miller). On retrouve ce style de « gravité visuelle », cette tension permanente, cette idée qu’un héros d’un autre âge peut redevenir l’incarnation brute de la justice, mais à un prix. Ici, c’est plus crasseux, plus urbain, plus désespéré c’est un « Old Man Murdock ».
Concernant l’objet livre : c’est agréable qu’il existe en plusieurs formats, il y a la version standard « 100% Marvel » pour les plus classiques, mais aussi l’édition « Marvel Prestige » avec dos toilé, grand format, papier mat, un peu plus luxueuse, plus sympa pour contempler les planches. La version Prestige offre en outre 32 pages bonus : scripts, croquis, making-of, ça ajoute clairement un gros plus pour qui veut entrer dans le processus créatif. Et il y a deux magnifiques couvertures variantes : l’une signée par Gabriele Dell’Otto (édition exclusive librairie spécialisée Pulp’s), l’autre par Mathieu Bablet (édition spéciale Panini).
En résumé : j’ai bien aimé, c’est un bon comics, Enfer glacé m’a marqué. On sent un vrai parti pris, un ton mature, un Daredevil brisé mais humain, un récit qui ne fait pas de concessions. Si tu aimes les récits noirs, durs, qui prennent le temps de donner du poids à chaque case, c’est clairement un indispensable. Et si tu es collectionneur, foncer sur l’édition Prestige avec l’une des couvertures variantes ou régulières, c’est clairement un très bel objet.
Le scénario de cet album ne m'a pas trop convaincu.
Un serbe qui a passé les dernières années en dehors du pays revient au début des années 1990 et il va découvrir petit à petit comment la situation et les mentalités ont bien changé. Ses amis l'en emmené à la chasse, mais ce n'est pas le genre de chasse à lequel il pensait et je pense que n'importe qui ayant des connaissances en histoire va vite comprendre ce qui se passe.
J'ai vite trouvé le récit un peu confus. Ce n'est pas toujours facile à suivre, l'ethnie des personnages n'étant pas souvent claire par exemple. C'est peut-être fait exprès pour qu'on s'identifie au personnage principal, un expatrié qui ne semble pas trop avoir suivit l'actualité politique de sa patrie. En tout cas, je n'ai pas trop aimé lire l'album sans avoir été certain de bien comprendre certains passages. Le dessin n'est pas très attirant et ne dégage pas beaucoup d'émotions. Ce qui n'aide pas trop est que j'ai déjà lu des bandes dessinés sur les troubles dans l'ex-Yougoslavie qui étaient bien mieux. Cette BD n'apporte rien de nouveau et je me suis ennuyé.
Peut-être que d'autres lecteurs vont mieux accrocher que moi.
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Klimt
Un récit qui présente Klimt par un petit bout de sa vie, presque de l'anecdote et mélangeant des bouts de rêves d'anciens peuples babyloniens. On y découvre un homme à femmes, d'apparence hirsute, et qui réalise des toiles d'un nouveau genre, de l'art nouveau même. Le dossier en fin d'album est intéressant pour en apprendre plus de cet artiste viennois qui fut reconnu et célèbre de son vivant puis n'a été "redécouvert" que plusieurs dizaines d'années après sa mort. Je n'avais par exemple jamais entendu parler du courant de la Sécession au début du XXème siècle ou de la revue Ver Sacrum (printemps sacré). La couverture dorée fort jolie fait écho à l'art même de Klimt et de son oeuvre Portrait d'Adele Bloch-Bauer, la femme d'un riche mécène de l'artiste.
La Tomate
Un one-shot qui marche bien, je m'attendais à quelque chose sans grande surprise, un peu froid vu le dessin, mais c'est bien exécuté. On est dans un monde futuriste, la société est clivée en plusieurs zones sociales (on retrouve encore cela dans Chien 51 récemment adapté au cinéma). Toutes les plantes sont bannies car elles ont provoqué une catastrophe dans le passé et un peu comme dans Fahrenheit 451 des brigades sont chargées d'éliminer tout ce qui n'est pas dans la doxa. L'héroïne en fait partie et subrepticement décide contrairement à son devoir de conserver des graines de tomates et de faire pousser ça dans une pièce, en cachette de son mari. Mais aussi elle doit se procurer de l'eau qui est rationnée et surveillée. Une dystopie qui ne révolutionne pas le genre mais une bonne lecture.
Villes et infrastructure
Cet album de Kago contient plusieurs courtes histoires de quelques pages, à la frontière de plusieurs genres car il y a de l'humour et de l'absurde, de l'érotique et du scato, un peu de gore mais pas ce qu'il a fait de pire dans le genre. A réserver à un public averti néanmoins, la couverture montrant une des histoires qui est loin d'être la plus trash. On a par exemple un homme dont les problèmes de dents sont liés à l'état des buildings de la ville, en lien avec le titre. Mais d'autres ne sont pas forcément dans cette thématique, comme cette enfant qui utilise beaucoup de papier toilette, et sa mère cherche à savoir pourquoi, avec de bons gros plans je vous passe les détails. Voilà un auteur atypique que j'aime bien et son dessin est très soigné.
Le Poids de l'ombre
Étrange histoire, pas dénuée de qualités, mais qui m’a quand même déçu. La narration est assez littéraire (pas mal de longs textes décrivant l’état d’esprit du héros, Aldebarran, ce vers quoi va aller l’intrigue). Ça n’est pas inutile, tant cette histoire manque singulièrement de clarté, mais ce texte parfois poétique, s’il se marie bien aux étendues désertiques dans lesquelles l’histoire se développe, n’est pas toujours clair, et il débouche au final sur quelque chose de décevant. En effet, outre le manque de clarté, la fin est brutale et étonnante (je n’ai rien compris au retour de Féline !?, ni à l’identité des cavaliers noirs…), et les pérégrinations du héros ne m’ont pas passionné. On ne s’attache pas à lui, ballotté qu’il est par les événements, presque tous les personnages rencontrés, et aussi par un scénario un peu obscur, personnage semblant épris de récits mythiques et en quête d’amour, un type qui couche avec 100 % des femmes rencontrées sans trop se poser de questions. Dessin et colorisation ne sont pas désagréables, mais font bien leur âge. Le rendu est un chouia trop terne ou tamisé à mon goût, mais c’est affaire de goût, et l’ensemble passe bien de toute façon. Une lecture qui m’a laissé sur ma faim donc.
Destins coréens
Au fil des albums, Jung poursuit sa quête d’identité, mais aussi propose à son lectorat de découvrir certains aspects de la société coréenne, en particulier, puisque ça a été au cœur de son expérience personnelle, les nombreuses adoptions « forcées », en tout cas pas vraiment choisies par les mères. Ici, c’est encore un récit en partie autobiographique, mais qui est construit autour d’une jeune Coréenne, avec laquelle il est entré en contact après que celle-ci ait découvert une de ses BD : tombée enceinte – le « père » l’ayant abandonnée, cette femme, « Joy », est victime des lourds carcans de la société coréenne. « Fille perdue », ses études – et sa vie sociale – mises entre parenthèse, elle peine à supporter seule la violence des injonctions sociales, alors qu’aucune aide de l’État ne peut alléger son fardeau, des institutions ayant pignon sur rue la poussant même à abandonner son enfant pour qu’il soit adopté. Les questionnements habituels de Jung s’entremêlent à l’histoire de Joy, jusqu’aux brèves retrouvailles finales. Jung parvient à dresser le portrait de Joy, tout en dressant celui – plus sombre – d’une société hypocrite et sexiste, dans laquelle les femmes ne bénéficient clairement pas des mêmes droits que les hommes (cela ressemble pas mal à ce que nous avons pu connaître en France jusqu’aux années 1960/1970). La narration est fluide. Ceci est accentué par le dessin, toujours aussi agréable – dessin assez simplifié au niveau des décors, souvent absent, tout se concentrant sur les personnages. Une lecture intéressante.
Un petit pas pour l'homme, un croche-patte pour l'humanité
J’ai lu le premier tome de ce recueil d’histoires courtes (de deux à trois pages), qui nous propose une sorte d’encyclopédie historique, en présentant quelques moments fort de l’Histoire de l’humanité, quelques inventions plus ou moins célèbres et essentielles. Libon joue sur de petits décalages, un peu d’absurde et de loufoque, pour une Histoire des connaissances qui ne se prend bien évidemment jamais au sérieux. De l’approximation volontairement fragile pour présenter des inventions prétendument majeures. D’autres ont déjà balisé ce terrain comme Gotlib (dans ses Rubrique-à-Brac entre autres) ou Goscinny (avec ce même Gotlib dans Les Dingodossiers ou avec Martial dans Les Divagations de Mr Sait-Tout) ou, dans un autre registre, Katia Even dans Le Petit derrière de l'Histoire. Libon joue sur un style clairement moins efficace et percutant que Goscinny et Gotlib (et aussi moins réussi et drôle, en tout cas plus inégal je trouve), alors même que son dessin, qui se prête bien aux strips, n’est a priori pas ma tasse de thé. Malgré un langage parfois familier ça semble partir vers le trashouille, ça reste généralement assez soft, et l’humour proposé ne m’a pas toujours convaincu. Une petite lecture d’emprunt.
Wolverine - Snikt !
J’ai vraiment passé un bon moment avec Wolverine – Snikt !. Oui, le scénario est léger et clairement pas très développé, mais je trouve que beaucoup d’avis que j’ai pu lire sont franchement trop sévères. On sait à quoi s’attendre avec Nihei : ce n’est pas un auteur qui mise sur les dialogues ou la complexité narrative, mais sur l’ambiance, le rythme et la puissance visuelle. Et de ce côté-là, j’ai été servi. J’ai trouvé les illustrations splendides : les décors démesurés, les environnements métalliques et post-apocalyptiques, cette sensation d’immensité et de solitude… tout ça crée une atmosphère qui m’a vraiment accroché. Wolverine est presque une silhouette mythique qui avance dans un monde en ruine, et j’ai adoré cette approche. Ça se lit très vite, ça ne raconte pas mille choses, mais ça fonctionne. Pour moi, c’est un one-shot à savourer pour son univers, son style et son énergie visuelle, plus que pour son intrigue. Et dans ce cadre-là, je trouve que c’est une réussite.
Thorgal
C'était le commencement d'une mode a l'époque, je crois. Les sagas, les fantasy... Beaucoup de jeunes ont découvert la bd avec ces produits pour le commerce et la consommation facile. J'ai lu les premiers Thorgal en 1982/83. Van Hamme commençait ses soap operas interminables... et j'avais déjà un problème avec le dessin de Rosinski. Je n'ai jamais aimé les proportions anatomiques tête-corps: est-ce réalisme, caricature ou autre chose? J'ai lu tous les albums, quand-même. Ma note serait plus sévère s'il n'y avait pas eu Kriss de Valnor.
Daredevil - Enfer glacé
Quand j’ai ouvert Enfer glacé, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un simple récit de plus pour Matt Murdock/Daredevil, c’est un vrai « retour d’âge », un monde brisé, un héros usé, et pourtant prêt à se relever pour ce qu’il croit juste. Dans cette version, Murdock a vieilli, a perdu ses pouvoirs, mais l’horreur d’une explosion dans le métro et les événements qui s’ensuivent le forcent à redevenir le justicier. L’ambiance, le ton, le désespoir sous-jacent, c’est sombre, très sombre. Ce qui m’a plu, c’est justement cette vibe « old man » / « dernier acte » : ça m’a évoqué des œuvres comme Old Man Logan, Old Man Hawkeye, ou Old Man Quill, ce héros fatigué, passablement cabossé par la vie, qui malgré tout porte encore sur ses épaules le poids d’un devoir moral. Dans Enfer glacé, on sent ce combat intérieur : Murdock n’est plus dans la fleur de l’âge, il doute, il saigne, mais il reste Daredevil. Le découpage des cases, la narration, le rythme, m’ont fait penser à The Dark Knight Returns (de Frank Miller). On retrouve ce style de « gravité visuelle », cette tension permanente, cette idée qu’un héros d’un autre âge peut redevenir l’incarnation brute de la justice, mais à un prix. Ici, c’est plus crasseux, plus urbain, plus désespéré c’est un « Old Man Murdock ». Concernant l’objet livre : c’est agréable qu’il existe en plusieurs formats, il y a la version standard « 100% Marvel » pour les plus classiques, mais aussi l’édition « Marvel Prestige » avec dos toilé, grand format, papier mat, un peu plus luxueuse, plus sympa pour contempler les planches. La version Prestige offre en outre 32 pages bonus : scripts, croquis, making-of, ça ajoute clairement un gros plus pour qui veut entrer dans le processus créatif. Et il y a deux magnifiques couvertures variantes : l’une signée par Gabriele Dell’Otto (édition exclusive librairie spécialisée Pulp’s), l’autre par Mathieu Bablet (édition spéciale Panini). En résumé : j’ai bien aimé, c’est un bon comics, Enfer glacé m’a marqué. On sent un vrai parti pris, un ton mature, un Daredevil brisé mais humain, un récit qui ne fait pas de concessions. Si tu aimes les récits noirs, durs, qui prennent le temps de donner du poids à chaque case, c’est clairement un indispensable. Et si tu es collectionneur, foncer sur l’édition Prestige avec l’une des couvertures variantes ou régulières, c’est clairement un très bel objet.
Jours de chasse
Le scénario de cet album ne m'a pas trop convaincu. Un serbe qui a passé les dernières années en dehors du pays revient au début des années 1990 et il va découvrir petit à petit comment la situation et les mentalités ont bien changé. Ses amis l'en emmené à la chasse, mais ce n'est pas le genre de chasse à lequel il pensait et je pense que n'importe qui ayant des connaissances en histoire va vite comprendre ce qui se passe. J'ai vite trouvé le récit un peu confus. Ce n'est pas toujours facile à suivre, l'ethnie des personnages n'étant pas souvent claire par exemple. C'est peut-être fait exprès pour qu'on s'identifie au personnage principal, un expatrié qui ne semble pas trop avoir suivit l'actualité politique de sa patrie. En tout cas, je n'ai pas trop aimé lire l'album sans avoir été certain de bien comprendre certains passages. Le dessin n'est pas très attirant et ne dégage pas beaucoup d'émotions. Ce qui n'aide pas trop est que j'ai déjà lu des bandes dessinés sur les troubles dans l'ex-Yougoslavie qui étaient bien mieux. Cette BD n'apporte rien de nouveau et je me suis ennuyé. Peut-être que d'autres lecteurs vont mieux accrocher que moi.