Un auteur est né ! La dame a un style épuré qui pourtant ne manque pas de chaire, que ce soit dans le récit ou dans le coup de trait ! Le faux coupable et le flic fatigué me plaisent bien dans leur relation à la fois distante et filiale. L'auteur sait montrer le ciel, le métro, l'appartement, des visages fins, surtout celui du jeune héros, d'une manière différente, les fait redécouvrir. Les deux personnages principaux ne sont pas des Blancs sans que pour autant on se focalise sur cette caractéristique : bien trop pris par l'intrigue pour en faire plus de cas que par le vide qui règne toujours plus ou moins dans les cases. Solitudes des personnages, esthétique, philosophie bouddhique ? En tout cas, il intrigue, plus prenant que la ville et presque que l'intrigue… Des traits si purs et un vide qui n'étouffe pas mais qui oscille entre écrin de solitude et respiration sont rares.
Avec Gaston, on oscille entre rire, sourire et tendresse… Si Gaston nous libère par sa fantaisie, on aime tout le monde. Bien sûr, je dirais comme tout le monde, tous ses potes, et la mouette, et le chat, et l'instrument de musique qui fait fuir les taupes du champ des paysans où il va l'essayer. Mais aussi tout le monde, tout le monde ! Les collègues de Gaston, qui sont gentils avec lui, l'agent de police psychorigide mais pas méchant, l'homme d'affaires qui n'arrive pas à signer les contrats mais ne demande jamais qu'on saque Gaston. Et il y a le trait incisif et tendre de Franquin ! Son dynamisme. Assez de détails pour qu'on ait plaisir à relire, mais pas trop pour ne pas ralentir la lecture. Il fait aimer le moindre objet, les voitures notamment, normales, et plus encore étranges comme le char de notre héros. Les frites ? On en sent l'odeur et on a envie de les manger. Et l'idylle avec M'oiselle Jeanne. Bref, en écrivant, je me sens fondre, ce qui méritera un coup de cœur !
Cet BD assez glaçante sur le fond est particulièrement colorée et guillerette sur la forme. Le dessin présente des personnages à têtes d'animaux, bien joufflus et patauds qui laissent imaginer une dégoulinade de bons sentiments. La transparence de l'aquarelle avec le léger modelé des ombres au gris de Payne, le plaisir de représenter tous les détails du quotidien : tout cela rapproche l'ambiance générale de celle d'un livre pour enfant où tu pourrais designer chaque objet en faisant deviner le mot à un tout jeune enfant...
Mais dès la page 11, tu comprends que tu ne pourras pas faire lire ça à ton gamin.
Une intrigue très simple finalement mais plutôt inattendue, une tension gore, des meurtres en série... c'est prenant mais la construction manque de solidité, c'est surtout l'ambiance qui est réussie. La fin est beaucoup plus convenue que le démarrage.
Dommage.
Depuis « René·e aux bois dormants », un premier album acclamé par la critique et auréolé du Grand Prix ACDB, Elene Usdin ne s’est pas reposée sur ses lauriers. L’autrice française nous revient ici avec un ouvrage produit à quatre mains, avec Boni, quasi-inconnu dans la bande dessinée mais référencé comme « artiste pluridisciplinaire », « compositeur, scénariste, artiste visuel, multi-instrumentiste et développeur sonore ». Les deux artistes ont ainsi mis en commun leur savoir-faire graphique et scénaristique pour produire « Detroit Roma », un objet que l’on peut qualifier de monumental, à mi-chemin entre l’ « art séquentiel » cher à Will Eisner et le livre d’art, et bénéficiant de la qualité éditoriale, désormais proverbiale, de l’éditeur Sarbacane
Et ce qui saute aux yeux ici, c’est bien la puissance visuelle qui se déploie sur ces pages au format à l’italienne, un choix assez logique au regard du titre, mais un format qui rappelle également le septième art, une thématique qui imprègne tout le livre.
Ce dont parle « Detroit Roma » en quelques mots, c’est cette fascination des Européens pour le fameux rêve américain, en confrontation avec les histoires les plus sordides dans un pays où l’argent est roi, où la cupidité de quelques-uns conduit une vaste frange de la population au bord de la pauvreté. C’est ainsi que démarre le récit, avec l’arrivée dans un motel des deux protagonistes, Summer et Becki, avec une référence bien trouvée au cultissime « Thelma & Louise ». Issue d’une famille très modeste, Becki en sera la narratrice, évoquant son enfance difficile à Detroit, ville touchée de plein fouet par le déclin industriel, la mort de sa mère noyée dans sa baignoire ou le combat quotidien de son père pour subvenir aux besoins du foyer. Elle trouvera son salut dans sa passion pour le dessin et le « street art ». Quant à Summer, elle est son antithèse absolue en apparence. Fille d’une ancienne actrice aisée mais désormais en fin de course, elle est loin d’être dans le besoin mais cherche une échappatoire entre cette mère aigrie et alcoolique, et un père queutard se complaisant dans les orgies. Summer côtoie les milieux artistiques underground, au grand dam de sa mère. Becki, en quête de petits boulots pour pouvoir satisfaire sa passion artistique, va être recrutée par Gloria en tant qu’aide à domicile et sera amenée à faire la connaissance de Summer. Les deux jeunes filles découvriront bientôt les raisons de l’étrange complicité qui les unit. Notons que ces deux personnages sont assez réalistes psychologiquement et également touchants dans leur fragilité.
On ne rentre pas si facilement dans ce récit globalement assez lent et à la narration morcelée. Mais heureusement, l’incroyable force du graphisme permet de patienter jusqu’à la moitié du livre, c’est alors que les éléments commencent à se mettre en place, avec des révélations qui pourront émouvoir les cœurs les plus sensibles.
Mais clairement, c’est bien le graphisme le gros point fort de « Detroit Roma ». Le travail à quatre mains donne lieu à une succession de styles très variés mais qui mystérieusement parviennent à trouver leur équilibre et leur cohérence. On retrouve bien la patte d’Elene Usdin avec son art maîtrisé de la couleur dont elle avait fait preuve avec « Renée aux bois dormants ». On pourra en déduire que les séquences monochromes, plus sombres, ont été réalisées par Boni. Les séquences cinématographiques, contemplatives et plus « optimistes », avec moult références au cinéma hollywoodien ou italien du XXe siècle (Fellini, Pasolini, Jarmusch, Cassavetes, Coppola ou encore Wim Wenders), mais également à la Rome antique, s’enchaînent avec les scènes plus âpres, teintés d’onirisme, où souvent la violence et l’anxiété entrent en jeu.
Mais au-delà des représentations clichées (et pleinement assumées) de l’Amérique des grands espaces, des drive-in et de l’imaginaire collectif, Usdin transcende par sa palette arc-en-ciel un monde où le bonheur résiderait, à tort ou à raison, dans le clinquant consumériste. Sous son pinceau, elle parvient à rendre « artistique » un très moche rayonnage de supermarché ou une zone commerciale hérissée d’enseignes KFC ou H&M. Et ça, c’est très fort, et ça rappelle un peu ce qu’avait fait Edward Hopper avec son célèbre tableau « Essence ». Dans cette Amérique sans passé, les constructions, souvent délabrés, prennent parfois des airs de décors de cinéma, dégageant un sentiment de grande solitude. Ponctuant la narration, les portraits en esquisse d’anonymes d’une Amérique pré-trumpiste, loin des spots, confèrent un côté authentique à l’objet.
Si « Detroit Roma », incontestablement un ouvrage qui marquera cette année 2025 (un OVNI peut-être, mais pas pour autant hermétique), confirme le talent d’Elene Usdin, il révélera aussi celui de Boni, dont c’est la première incursion dans le neuvième art. Ce road trip dense et visuellement généreux comblera sans aucun doute les cinéphiles, mais aussi celles et ceux qui aiment l’ « Amérique » pour ce qu’elle est — ou plus précisément ce qu’elle a été, étant donné le contexte actuel —, avec ses qualités et ses travers. Celles et ceux qui savent qu’à côté des rêves les plus ostentatoires, le cauchemar demeure en embuscade, et parfois vient gangréner toute une société.
Je suis vraiment pas sur de ce que je dois penser de Liv Strömquist. J'aime son discours, je suis complètement d'accord avec ses idées, j'aime la façon dont elle lie les thématiques de lutte sociale, écologie, féminisme et anti-capitalisme. Mais en même temps, je dois avouer que je me suis emmerdé à la lecture. Et c'est un problème ...
Si je dois être honnête, ma lecture a été lente et surtout j'ai sauté quelques passages, n'ayant pas envie de m'infliger ça. La raison, c'est que Strömquist a un style de dessin que je qualifierais de bordélique. Rien que les quelques pages visibles en galerie donnent le ton, c'est plein de textes en tout sens avec quelques personnages pas très bien dessinés en plein milieu. C'est vite illisible à mes yeux et plusieurs fois j'ai vu des pages que je n'avais pas envie de lire, fatigué d'avance de la quantité de texte mis en tout sens. En fait, ça m'a évoqué la BD de Klou Bagarre érotique - Récits d'une travailleuse du sexe mais sauf que là, franchement, j'étais vite saturé des informations.
Ce qui est dommage, la BD est clairement intéressantes, avec des chapitres sur différents éléments de la culture capitaliste que nous vivons et ses différentes facettes. On reparle ici d'Ayn Rand et son importance capitale dans le néo-libéralisme, mais aussi des problématiques psychologiques des riches ou de la gauche, les questions sur la classe moyenne sur-représentée, etc ... Ce qui est dommage, c'est que parfois son discours clairement radical est tempéré par une volonté de ne pas taper sur des gens trop durement. Pour ma part, j'estime qu'on peut y aller franco, ça ne fait pas de mal face aux dérives de ce système qui est en train de faire crever doucement l'humanité.
C'est donc un album de BD que je ne recommande pas. Il est lourd à lire, porté par un dessin pas très beau mais surtout une mise en page très peu lisible, qui ne donne pas envie de s'y attaquer et parfois trop brouillon, au moins en apparence. Le propos a beau être intéressant et les idées franchement bonnes, je n'arrive pas à recommander la lecture parce que la mienne fut laborieuse et que je pense qu'elle le sera sans doute pour vous aussi.
Une BD étrange, qui n'a pas été sans me rappeler le livre de Frank Herbert "L'étoile et le fouet" qui parle lui aussi de l'incommunication entre êtres fondamentalement différents. Et si la BD présente pas mal de situations similaires, notamment une enquête permettant de comprendre ce qu'il en est de l'impossibilité de comprendre une autre espèce sans s'intéresser à tout ce qui le concerne (physiologie, culture, histoire ...) il est aussi vraie que la BD est étrangement dispersée.
L'histoire de la BD est lente, assez lente pour explorer plusieurs choses qui ne seront jamais vraiment développées, puisque le propos reste centré sur cet immortel, ses questionnements intérieurs et son enquête sur ces créatures étranges qui ne parviennent pas à communiquer. Sauf qu'il y a la question de son ami qui est mort sans l'avoir revu, sa copine qui le questionne sur son immobilité physiologique et qui semble avoir d'autres questionnements pas vraiment développés autour de la sexualité (que j'avoue ne pas avoir compris ni intégré au reste), et d'autres petits détails (comme la perception de l'art ou la question de la mémoire). Et franchement, je ne suis pas sur d'avoir compris le final, qui s'arrête sur une considération qu'il n'est pas facile de relier à tout le reste. Son immortalité s'arrête, pourquoi ? Qu'il puisse revivre pleinement ?
En dehors de ces questions, la BD est plutôt bien réalisée. Il y a de nombreuses thématiques qui parsèment l'ouvrage, notamment l'impossibilité de se comprendre qui touche évidemment des espèces différentes mais reste aussi palpable au niveau humain. On sent la difficulté de comprendre sincèrement l'autre, de savoir si ce qu'on comprend est réellement ce que l'autre veut dire, etc ... Le personnage principal reste aussi intéressant avec ses doutes qu'on comprend à demi-mot, sa vie qui semble si chaotique.
Bref, une BD intéressante mais pas complètement aboutie, qui m'a paru trop cryptique sur certains points mais globalement bien gérée dans l'ensemble. Une lecture que je recommande tout de même !
Comme les westerns, les récits de pirates semblent ne jamais être démodés. Ce n’est a priori pas pour me déplaire, mais cela met aussi la pression sur les auteurs, qui doivent a minima s’écarter du déjà-vu, et proposer quelque chose d’originale pour captiver un lecteur un peu blasé.
Ici je suis clairement resté sur ma faim. Jarry est un auteur hyper productif, qui multiplie les séries de genre. Il sait donc a priori bâtir une intrigue. Mais celle-ci, malgré quelques bonnes idées, ne m’a pas convaincu.
C’est semble-t-il adapté d’un jeu vidéo (que je ne connais pas). Cela explique peut-être pourquoi l’action est prioritaire sur la profondeur de l’intrigue ou la psychologie des personnages. C’est du coup un divertissement léger, qui ne va pas aller au-delà de quelques clichés ou facilités. Que les pirates soient ici dirigés par une femme, pourquoi pas ? Mais qu’elle ne soit habillée que d’un bustier me laisse circonspect : l’aspect sexy a semble-t-il prévalu sur une certaine crédibilité.
Jarry mélange des influences européennes et asiatiques (Asie du sud-est plus précisément), ce qui donne une touche originale – hélas pas forcément très ancré dans l’Histoire réelle, et donc pas exploité au maximum.
Le dessin de Pelliccia fait le boulot, mais sans plus me concernant. Dessin et colorisation en fait manquent eux aussi de profondeur, de détails.
Un album honnête, mais pas ma came.
J'ai commencé sur la foi d'un bon dessin mais j'ai laissé tomber. Le dessin qui m'a fait survoler une BD où rien n'est approfondi ni porte au rêve ? Il me sera au moins une occasion de redire de lire voire acheter et relire Le vent des dieux, et surtout, surtout, les deux cycles des Eaux de Mortelune !
Voilà ! J'ai achetu, j'ai lu, j'ai adoru !
C'est vraiment génial ce truc. Cette BD a rempli sa fonction plus que bien. En effet, je cherchai un truc facile, pas chiant, récréatif, prenant... Et bien ça coche toutes les cases. Le scénario est bien mené, même si classique, guidé (c'est un "remake" des 7 mercenaires, en effet), les personnages tous bien campés, il y a de l'humour jusque dans le titre, du rythme, des dialogues décalés, un dessin sympatoche, un contexte historique dense qui mine de rien apporte une profondeur qu'on n'attendait pas.
En ce moment, je suis aussi en train d'essayer de lire Tongues (le tome 1) dont la lecture s'avère plus que douloureuse (j'ai mal rien que de le voir sur ma table de chevet, avec son petit marque page coincé à la page 80), et ben franchement, ce tome 1 de Knight Club (quel titre !) a beau être plus consensuel, donc supposément "facile", par conséquent peut-être moins expérimental, ben y a pas photo : c'est autrement plus cool. C'est presque l'antithèse. Alors des fois, quand j'me dis que j'ai des goûts quand même élitistes (si si, ça fait chier de le dire, mais on me l'a déjà dit - je trouve d'ailleurs ça nul de faire cette différence entrer les trucs d'avant gââârde d'un côté, et le reste), et bien je pense à ça, ou à Bouzard, et je réalise qu'on s'en balec : moi, je préférerai toujours un bon truc bien torché et plus grand-public comme ce Knight Club que LE truc qui "casse tous les codes du moment", mais nettement plus imbitable !
Bref ! On s'en fout. Knight Club, c'est excellent et prometteur. J'attend la suite avec une rare ferveur.
Merci M'sieur de Pins (sans rire ?) !
Le dessin n'est pas terrible mais il ratisse large. Et l'histoire me parait idéale pour montrer que l'homosexualité ne fait pas des personnes concernées des gens pires que les autres, et que cerise sur le gâteau, on ne devient pas gay parce qu'on fréquente l'ancien compagnon de son frère décédé. Pour cela, il me semble bien que l'ingénu soit vraiment ingénu. Celui qui apprend ne sait vraiment rien : on prend les choses à zéro. Cela fait écho à tous les romans d'apprentissage type Perceval qui voyant des chevaliers croit croiser des anges ! De façon plus moderne, dans Les gouttes de dieu, un des héros ne connaît rien de rien au vin, vraiment rien… Cependant, ici il n'est pas question de pratiquer la chevalerie, la dégustation ou… l'homosexualité. Non, il s'agit de comprendre rétrospectivement son frère qui était gay, et pour cela, de s'informer sur l'homosexualité !
C'est un apprentissage autour d'une relation manquée et de la mémoire, ce qui sous des abords un peu lisse sature tout de même le récit de tristesse. Heureusement, il y a la fillette ! Avec son regard d'enfant, elle ne voit pas de mal à ce qu'on s'aime de façon non hétérosexuelle. Et puis pour elle, le géant canadien est un peu distrayant, il faut le dire ! Je ne trouve pas qu'avoir choisi une fillette soit lâche, type un garçon pourrait vouloir devenir, au secours, un inverti ! Je signale que les femmes existent, eh oui, et que si on suit la logique voir des homos rend homo, elle pourrait avoir l'idée de se lancer dans le saphisme. Non mais ! En fait, je pense que c'est une fillette par soucis d'équilibrer. Ce personnage : un enfant face aux adultes, une fille face aux garçons. L'équilibre, ça compte, surtout en Orient, le ying et le yang, le ciel et la terre, les saisons n'y sont pas que des motifs décoratifs.
Touche finale, je pense que la bd se coule certes dans la lutte plus générale des droits des minorités mais fait aussi ressortir la tradition du Japon en rien hostile à l'homosexualité décriée par les Occidentaux quand ils l'ont vue tout à fait assumée dans le pays, même si par désir de ne pas prendre la tête du lecteur novice, on n'en dit rien. A chaque œuvre suffit sa peine, ici, on dégrossit !
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Lost Lad London
Un auteur est né ! La dame a un style épuré qui pourtant ne manque pas de chaire, que ce soit dans le récit ou dans le coup de trait ! Le faux coupable et le flic fatigué me plaisent bien dans leur relation à la fois distante et filiale. L'auteur sait montrer le ciel, le métro, l'appartement, des visages fins, surtout celui du jeune héros, d'une manière différente, les fait redécouvrir. Les deux personnages principaux ne sont pas des Blancs sans que pour autant on se focalise sur cette caractéristique : bien trop pris par l'intrigue pour en faire plus de cas que par le vide qui règne toujours plus ou moins dans les cases. Solitudes des personnages, esthétique, philosophie bouddhique ? En tout cas, il intrigue, plus prenant que la ville et presque que l'intrigue… Des traits si purs et un vide qui n'étouffe pas mais qui oscille entre écrin de solitude et respiration sont rares.
Gaston Lagaffe
Avec Gaston, on oscille entre rire, sourire et tendresse… Si Gaston nous libère par sa fantaisie, on aime tout le monde. Bien sûr, je dirais comme tout le monde, tous ses potes, et la mouette, et le chat, et l'instrument de musique qui fait fuir les taupes du champ des paysans où il va l'essayer. Mais aussi tout le monde, tout le monde ! Les collègues de Gaston, qui sont gentils avec lui, l'agent de police psychorigide mais pas méchant, l'homme d'affaires qui n'arrive pas à signer les contrats mais ne demande jamais qu'on saque Gaston. Et il y a le trait incisif et tendre de Franquin ! Son dynamisme. Assez de détails pour qu'on ait plaisir à relire, mais pas trop pour ne pas ralentir la lecture. Il fait aimer le moindre objet, les voitures notamment, normales, et plus encore étranges comme le char de notre héros. Les frites ? On en sent l'odeur et on a envie de les manger. Et l'idylle avec M'oiselle Jeanne. Bref, en écrivant, je me sens fondre, ce qui méritera un coup de cœur !
Beneath The Trees - Where Nobody Sees
Cet BD assez glaçante sur le fond est particulièrement colorée et guillerette sur la forme. Le dessin présente des personnages à têtes d'animaux, bien joufflus et patauds qui laissent imaginer une dégoulinade de bons sentiments. La transparence de l'aquarelle avec le léger modelé des ombres au gris de Payne, le plaisir de représenter tous les détails du quotidien : tout cela rapproche l'ambiance générale de celle d'un livre pour enfant où tu pourrais designer chaque objet en faisant deviner le mot à un tout jeune enfant... Mais dès la page 11, tu comprends que tu ne pourras pas faire lire ça à ton gamin. Une intrigue très simple finalement mais plutôt inattendue, une tension gore, des meurtres en série... c'est prenant mais la construction manque de solidité, c'est surtout l'ambiance qui est réussie. La fin est beaucoup plus convenue que le démarrage. Dommage.
Detroit Roma
Depuis « René·e aux bois dormants », un premier album acclamé par la critique et auréolé du Grand Prix ACDB, Elene Usdin ne s’est pas reposée sur ses lauriers. L’autrice française nous revient ici avec un ouvrage produit à quatre mains, avec Boni, quasi-inconnu dans la bande dessinée mais référencé comme « artiste pluridisciplinaire », « compositeur, scénariste, artiste visuel, multi-instrumentiste et développeur sonore ». Les deux artistes ont ainsi mis en commun leur savoir-faire graphique et scénaristique pour produire « Detroit Roma », un objet que l’on peut qualifier de monumental, à mi-chemin entre l’ « art séquentiel » cher à Will Eisner et le livre d’art, et bénéficiant de la qualité éditoriale, désormais proverbiale, de l’éditeur Sarbacane Et ce qui saute aux yeux ici, c’est bien la puissance visuelle qui se déploie sur ces pages au format à l’italienne, un choix assez logique au regard du titre, mais un format qui rappelle également le septième art, une thématique qui imprègne tout le livre. Ce dont parle « Detroit Roma » en quelques mots, c’est cette fascination des Européens pour le fameux rêve américain, en confrontation avec les histoires les plus sordides dans un pays où l’argent est roi, où la cupidité de quelques-uns conduit une vaste frange de la population au bord de la pauvreté. C’est ainsi que démarre le récit, avec l’arrivée dans un motel des deux protagonistes, Summer et Becki, avec une référence bien trouvée au cultissime « Thelma & Louise ». Issue d’une famille très modeste, Becki en sera la narratrice, évoquant son enfance difficile à Detroit, ville touchée de plein fouet par le déclin industriel, la mort de sa mère noyée dans sa baignoire ou le combat quotidien de son père pour subvenir aux besoins du foyer. Elle trouvera son salut dans sa passion pour le dessin et le « street art ». Quant à Summer, elle est son antithèse absolue en apparence. Fille d’une ancienne actrice aisée mais désormais en fin de course, elle est loin d’être dans le besoin mais cherche une échappatoire entre cette mère aigrie et alcoolique, et un père queutard se complaisant dans les orgies. Summer côtoie les milieux artistiques underground, au grand dam de sa mère. Becki, en quête de petits boulots pour pouvoir satisfaire sa passion artistique, va être recrutée par Gloria en tant qu’aide à domicile et sera amenée à faire la connaissance de Summer. Les deux jeunes filles découvriront bientôt les raisons de l’étrange complicité qui les unit. Notons que ces deux personnages sont assez réalistes psychologiquement et également touchants dans leur fragilité. On ne rentre pas si facilement dans ce récit globalement assez lent et à la narration morcelée. Mais heureusement, l’incroyable force du graphisme permet de patienter jusqu’à la moitié du livre, c’est alors que les éléments commencent à se mettre en place, avec des révélations qui pourront émouvoir les cœurs les plus sensibles. Mais clairement, c’est bien le graphisme le gros point fort de « Detroit Roma ». Le travail à quatre mains donne lieu à une succession de styles très variés mais qui mystérieusement parviennent à trouver leur équilibre et leur cohérence. On retrouve bien la patte d’Elene Usdin avec son art maîtrisé de la couleur dont elle avait fait preuve avec « Renée aux bois dormants ». On pourra en déduire que les séquences monochromes, plus sombres, ont été réalisées par Boni. Les séquences cinématographiques, contemplatives et plus « optimistes », avec moult références au cinéma hollywoodien ou italien du XXe siècle (Fellini, Pasolini, Jarmusch, Cassavetes, Coppola ou encore Wim Wenders), mais également à la Rome antique, s’enchaînent avec les scènes plus âpres, teintés d’onirisme, où souvent la violence et l’anxiété entrent en jeu. Mais au-delà des représentations clichées (et pleinement assumées) de l’Amérique des grands espaces, des drive-in et de l’imaginaire collectif, Usdin transcende par sa palette arc-en-ciel un monde où le bonheur résiderait, à tort ou à raison, dans le clinquant consumériste. Sous son pinceau, elle parvient à rendre « artistique » un très moche rayonnage de supermarché ou une zone commerciale hérissée d’enseignes KFC ou H&M. Et ça, c’est très fort, et ça rappelle un peu ce qu’avait fait Edward Hopper avec son célèbre tableau « Essence ». Dans cette Amérique sans passé, les constructions, souvent délabrés, prennent parfois des airs de décors de cinéma, dégageant un sentiment de grande solitude. Ponctuant la narration, les portraits en esquisse d’anonymes d’une Amérique pré-trumpiste, loin des spots, confèrent un côté authentique à l’objet. Si « Detroit Roma », incontestablement un ouvrage qui marquera cette année 2025 (un OVNI peut-être, mais pas pour autant hermétique), confirme le talent d’Elene Usdin, il révélera aussi celui de Boni, dont c’est la première incursion dans le neuvième art. Ce road trip dense et visuellement généreux comblera sans aucun doute les cinéphiles, mais aussi celles et ceux qui aiment l’ « Amérique » pour ce qu’elle est — ou plus précisément ce qu’elle a été, étant donné le contexte actuel —, avec ses qualités et ses travers. Celles et ceux qui savent qu’à côté des rêves les plus ostentatoires, le cauchemar demeure en embuscade, et parfois vient gangréner toute une société.
Grandeur et décadence
Je suis vraiment pas sur de ce que je dois penser de Liv Strömquist. J'aime son discours, je suis complètement d'accord avec ses idées, j'aime la façon dont elle lie les thématiques de lutte sociale, écologie, féminisme et anti-capitalisme. Mais en même temps, je dois avouer que je me suis emmerdé à la lecture. Et c'est un problème ... Si je dois être honnête, ma lecture a été lente et surtout j'ai sauté quelques passages, n'ayant pas envie de m'infliger ça. La raison, c'est que Strömquist a un style de dessin que je qualifierais de bordélique. Rien que les quelques pages visibles en galerie donnent le ton, c'est plein de textes en tout sens avec quelques personnages pas très bien dessinés en plein milieu. C'est vite illisible à mes yeux et plusieurs fois j'ai vu des pages que je n'avais pas envie de lire, fatigué d'avance de la quantité de texte mis en tout sens. En fait, ça m'a évoqué la BD de Klou Bagarre érotique - Récits d'une travailleuse du sexe mais sauf que là, franchement, j'étais vite saturé des informations. Ce qui est dommage, la BD est clairement intéressantes, avec des chapitres sur différents éléments de la culture capitaliste que nous vivons et ses différentes facettes. On reparle ici d'Ayn Rand et son importance capitale dans le néo-libéralisme, mais aussi des problématiques psychologiques des riches ou de la gauche, les questions sur la classe moyenne sur-représentée, etc ... Ce qui est dommage, c'est que parfois son discours clairement radical est tempéré par une volonté de ne pas taper sur des gens trop durement. Pour ma part, j'estime qu'on peut y aller franco, ça ne fait pas de mal face aux dérives de ce système qui est en train de faire crever doucement l'humanité. C'est donc un album de BD que je ne recommande pas. Il est lourd à lire, porté par un dessin pas très beau mais surtout une mise en page très peu lisible, qui ne donne pas envie de s'y attaquer et parfois trop brouillon, au moins en apparence. Le propos a beau être intéressant et les idées franchement bonnes, je n'arrive pas à recommander la lecture parce que la mienne fut laborieuse et que je pense qu'elle le sera sans doute pour vous aussi.
Les Derniers jours d'un immortel
Une BD étrange, qui n'a pas été sans me rappeler le livre de Frank Herbert "L'étoile et le fouet" qui parle lui aussi de l'incommunication entre êtres fondamentalement différents. Et si la BD présente pas mal de situations similaires, notamment une enquête permettant de comprendre ce qu'il en est de l'impossibilité de comprendre une autre espèce sans s'intéresser à tout ce qui le concerne (physiologie, culture, histoire ...) il est aussi vraie que la BD est étrangement dispersée. L'histoire de la BD est lente, assez lente pour explorer plusieurs choses qui ne seront jamais vraiment développées, puisque le propos reste centré sur cet immortel, ses questionnements intérieurs et son enquête sur ces créatures étranges qui ne parviennent pas à communiquer. Sauf qu'il y a la question de son ami qui est mort sans l'avoir revu, sa copine qui le questionne sur son immobilité physiologique et qui semble avoir d'autres questionnements pas vraiment développés autour de la sexualité (que j'avoue ne pas avoir compris ni intégré au reste), et d'autres petits détails (comme la perception de l'art ou la question de la mémoire). Et franchement, je ne suis pas sur d'avoir compris le final, qui s'arrête sur une considération qu'il n'est pas facile de relier à tout le reste. Son immortalité s'arrête, pourquoi ? Qu'il puisse revivre pleinement ? En dehors de ces questions, la BD est plutôt bien réalisée. Il y a de nombreuses thématiques qui parsèment l'ouvrage, notamment l'impossibilité de se comprendre qui touche évidemment des espèces différentes mais reste aussi palpable au niveau humain. On sent la difficulté de comprendre sincèrement l'autre, de savoir si ce qu'on comprend est réellement ce que l'autre veut dire, etc ... Le personnage principal reste aussi intéressant avec ses doutes qu'on comprend à demi-mot, sa vie qui semble si chaotique. Bref, une BD intéressante mais pas complètement aboutie, qui m'a paru trop cryptique sur certains points mais globalement bien gérée dans l'ensemble. Une lecture que je recommande tout de même !
Skull & Bones
Comme les westerns, les récits de pirates semblent ne jamais être démodés. Ce n’est a priori pas pour me déplaire, mais cela met aussi la pression sur les auteurs, qui doivent a minima s’écarter du déjà-vu, et proposer quelque chose d’originale pour captiver un lecteur un peu blasé. Ici je suis clairement resté sur ma faim. Jarry est un auteur hyper productif, qui multiplie les séries de genre. Il sait donc a priori bâtir une intrigue. Mais celle-ci, malgré quelques bonnes idées, ne m’a pas convaincu. C’est semble-t-il adapté d’un jeu vidéo (que je ne connais pas). Cela explique peut-être pourquoi l’action est prioritaire sur la profondeur de l’intrigue ou la psychologie des personnages. C’est du coup un divertissement léger, qui ne va pas aller au-delà de quelques clichés ou facilités. Que les pirates soient ici dirigés par une femme, pourquoi pas ? Mais qu’elle ne soit habillée que d’un bustier me laisse circonspect : l’aspect sexy a semble-t-il prévalu sur une certaine crédibilité. Jarry mélange des influences européennes et asiatiques (Asie du sud-est plus précisément), ce qui donne une touche originale – hélas pas forcément très ancré dans l’Histoire réelle, et donc pas exploité au maximum. Le dessin de Pelliccia fait le boulot, mais sans plus me concernant. Dessin et colorisation en fait manquent eux aussi de profondeur, de détails. Un album honnête, mais pas ma came.
L'Impératrice rouge
J'ai commencé sur la foi d'un bon dessin mais j'ai laissé tomber. Le dessin qui m'a fait survoler une BD où rien n'est approfondi ni porte au rêve ? Il me sera au moins une occasion de redire de lire voire acheter et relire Le vent des dieux, et surtout, surtout, les deux cycles des Eaux de Mortelune !
Knight club
Voilà ! J'ai achetu, j'ai lu, j'ai adoru ! C'est vraiment génial ce truc. Cette BD a rempli sa fonction plus que bien. En effet, je cherchai un truc facile, pas chiant, récréatif, prenant... Et bien ça coche toutes les cases. Le scénario est bien mené, même si classique, guidé (c'est un "remake" des 7 mercenaires, en effet), les personnages tous bien campés, il y a de l'humour jusque dans le titre, du rythme, des dialogues décalés, un dessin sympatoche, un contexte historique dense qui mine de rien apporte une profondeur qu'on n'attendait pas. En ce moment, je suis aussi en train d'essayer de lire Tongues (le tome 1) dont la lecture s'avère plus que douloureuse (j'ai mal rien que de le voir sur ma table de chevet, avec son petit marque page coincé à la page 80), et ben franchement, ce tome 1 de Knight Club (quel titre !) a beau être plus consensuel, donc supposément "facile", par conséquent peut-être moins expérimental, ben y a pas photo : c'est autrement plus cool. C'est presque l'antithèse. Alors des fois, quand j'me dis que j'ai des goûts quand même élitistes (si si, ça fait chier de le dire, mais on me l'a déjà dit - je trouve d'ailleurs ça nul de faire cette différence entrer les trucs d'avant gââârde d'un côté, et le reste), et bien je pense à ça, ou à Bouzard, et je réalise qu'on s'en balec : moi, je préférerai toujours un bon truc bien torché et plus grand-public comme ce Knight Club que LE truc qui "casse tous les codes du moment", mais nettement plus imbitable ! Bref ! On s'en fout. Knight Club, c'est excellent et prometteur. J'attend la suite avec une rare ferveur. Merci M'sieur de Pins (sans rire ?) !
Le Mari de mon frère
Le dessin n'est pas terrible mais il ratisse large. Et l'histoire me parait idéale pour montrer que l'homosexualité ne fait pas des personnes concernées des gens pires que les autres, et que cerise sur le gâteau, on ne devient pas gay parce qu'on fréquente l'ancien compagnon de son frère décédé. Pour cela, il me semble bien que l'ingénu soit vraiment ingénu. Celui qui apprend ne sait vraiment rien : on prend les choses à zéro. Cela fait écho à tous les romans d'apprentissage type Perceval qui voyant des chevaliers croit croiser des anges ! De façon plus moderne, dans Les gouttes de dieu, un des héros ne connaît rien de rien au vin, vraiment rien… Cependant, ici il n'est pas question de pratiquer la chevalerie, la dégustation ou… l'homosexualité. Non, il s'agit de comprendre rétrospectivement son frère qui était gay, et pour cela, de s'informer sur l'homosexualité ! C'est un apprentissage autour d'une relation manquée et de la mémoire, ce qui sous des abords un peu lisse sature tout de même le récit de tristesse. Heureusement, il y a la fillette ! Avec son regard d'enfant, elle ne voit pas de mal à ce qu'on s'aime de façon non hétérosexuelle. Et puis pour elle, le géant canadien est un peu distrayant, il faut le dire ! Je ne trouve pas qu'avoir choisi une fillette soit lâche, type un garçon pourrait vouloir devenir, au secours, un inverti ! Je signale que les femmes existent, eh oui, et que si on suit la logique voir des homos rend homo, elle pourrait avoir l'idée de se lancer dans le saphisme. Non mais ! En fait, je pense que c'est une fillette par soucis d'équilibrer. Ce personnage : un enfant face aux adultes, une fille face aux garçons. L'équilibre, ça compte, surtout en Orient, le ying et le yang, le ciel et la terre, les saisons n'y sont pas que des motifs décoratifs. Touche finale, je pense que la bd se coule certes dans la lutte plus générale des droits des minorités mais fait aussi ressortir la tradition du Japon en rien hostile à l'homosexualité décriée par les Occidentaux quand ils l'ont vue tout à fait assumée dans le pays, même si par désir de ne pas prendre la tête du lecteur novice, on n'en dit rien. A chaque œuvre suffit sa peine, ici, on dégrossit !