Je ne connaissais pas Delisle, et je dois avouer que ce premier album lu va certainement me pousser à ne pas en rester là.
Les récits autobiographiques peuvent être de deux sortes : mal racontés, ils deviennent rapidement un calvaire intimiste qui ne touche pas le lecteur ou qui lui passe au-dessus ; et bien racontés, ils se transforment en véritable petit bijou de la BD. C'est dans cette deuxième catégorie qu'entre "Pyongyang", avec une force narrative particulièrement brillante.
Le ton est très juste et donne un parfait décalage entre la vie occidentale telle que la connaît Delisle et le quotidien de ce régime totalitaire qu'est la Corée du Nord. Le moindre détail devient le vecteur d'une réflexion humaine qui ne s'embarrasse ni de questions fumeuses ni de théories fantasques : le narrateur est un Homme comme vous et moi. Ses réflexions sont pertinentes et elles ont un écho que tout lecteur partagera à la lecture de cet album. Les pensées décalées de l'auteur apportent un comique qui constitue un violent contraste avec l'univers décrit. De tous petits détails prennent une importance aiguë dans l'analyse sociologique et politique de ce monde si différent du nôtre. Des anecdotes du quotidien revêtent un ton croustillant et joyeux qui invitent le lecteur à s'imprégner complètement de cette ambiance atypique.
C'est tellement mesuré, drôle et bien rapporté qu'on a vraiment l'impression de partir avec lui et de partager sa chambre dans l'hôtel froid et impersonnel où il loge.
Le dessin en nuances de gris s'accorde parfaitement à l'histoire décrite, les bâtiments et les autres signes du régime apparaissent parfois sur des planches d'une page entière très réussies. Le découpage est varié, et participe à la facile lecture de la BD.
Gros pavé, cet album n'est toutefois jamais ennuyeux, et le rythme est savamment dosé. Ces trois mois passés par Delisle à Pyongyang se déroulent devant nos yeux curieux et enthousiastes et je suis littéralement tombé sous le charme de cet univers et de ce ton qui ne tombe ni dans la caricature ni dans le parti pris.
Le poulpe n°7 - J'irai faire kafkfa sur vos tombes
J'étais curieux à l'idée de découvrir cette célèbre série polar transposée à la BD, avec aux crayons le talentueux Vincent Vanoli. L'ambiance du Poulpe est bien présente, et la dimension fantastique introduite dans cet album est vraiment réussie. Les dessins torturés de Vanoli se font plus sages par moments (notamment sur les visages) mais s'imprègnent d'un trait nouveau, qui explore de nouvelles dimensions graphiques plus en rapport avec le thème du polar. Le découpage est varié, et on retrouve les éléments chers à Vanoli qui un perfectionniste en la matière, n'hésitant jamais à surprendre, à changer, à modifier les codes et les règles du genre.
Cet album est noir, très noir, et les allusions multiples au monde du génial Franz Kafka participent à l'ambiance très réussie : la colonie pénitentiaire, le château et bien entendu les Kafkas, ces êtres rejetés et isolés dans leur monde sombre.
Certaines scènes sont parfois confuses, sans dialogue, elles misent tout sur l'interprétation graphique et peuvent dérouter, c'est le sentiment que j'ai eu sur certaines en tous les cas. C'est une œuvre qui happe son lecteur en le projetant d'emblée dans un monde dur et sans poésie, en ouvrant de larges brèches qui sont autant de passerelles avec notre quotidien parfois démentiel.
Le polar fantastique existe en BD et cet album en est une bien belle interprétation.
Attention! chef d'oeuvre.
Il n'y a en effet pas d'autre mot pour définir ce comics.
Le scénario est un des meilleurs que j'aie lu. Tout est bien foutu :
- une histoire intéressante
- des personnages profonds (ah Laurel, blasée et cynique à souhait)
- de l'humour subtil
- des questions exsitentielles
- cohérence et facilité de lecture
Au niveau des dessins et des couleurs, rien à redire : tout est vraiment bien.
Alors, même si vous n'êtes pas attiré par les comics (tout comme moi), foncez sur celui-là, il est bien supérieur à beaucoup de BDs...
PS : et non, il n'y a pas de super héros avec des super pouvoirs de la mort qui tue. :)
Le talent au service de l'imagination... et l'originalité en plus, ce qui ne gâche rien !
Un univers à mi-chemin entre Terry Gilliam ("Brazil" notamment) et Franz Kafka ("Le procès", "La métamorphose", "La colonie pénitentiaire"...)
5/5 pour les tomes 1 et 3
4/5 pour les tomes 2 et 4
Après avoir lu de mauvaises critiques sur un autre site, je m’attendais à devoir faire un effort pour passer à travers cet album. J’ai donc été agréablement surpris. C’est dynamique, concis et toujours intéressant. Mig et Richez forment un tandem efficace et je suis bien d’accord avec garath, moi aussi je vous recommande « Sam Larry » des mêmes auteurs.
Par où commencer... Corto c'est :
- l'aventure et les voyages (Mandchourie, Caraïbes, le Brésil, le Mexique, l'Irlande, l'Ethiopie, l'Italie, la Turquie, la Sibérie, Samarkand, l'Argentine... cf. numéro spécial de Géo)
- la découverte de cultures ("caribéenne", maori, chinoise, russe, africaine, celte, helvétique...)
- le rêve et la poésie
- l'histoire (Jack London, Kipling, le baron rouge, Staline, Butch Cassidy & le Kid, le baron "Von Ugern", Hermann Hess...) et l'ésotérisme (vaudou, derviche, francs-maçons...)
Corto c'est également un homme attachant, intègre et paradoxal à la fois, transpirant l'indépendance et la tolérance, courageux et curieux, un des derniers "gentilhommes de fortune" !
Autrement c'est le plaisir de voir se "densifier une personnalité", de voir évoluer le style d'un dessinateur et d'explorer une des plus belle symbiose entre un homme et sa création.
J’ai été séduit par la couverture dès que je l’ai vu annoncée sur les sites BD. J’ai été un peu déçu par le dessin lorsque j’ai commencé à lire les premières planches, mais ça n’a pas duré. Les auteurs m’ont rapidement embarqué dans ce western dur, mais bien raconté.
Pour ma part, l’insertion des noms des personnages de contes biens connus ne m’a pas dérangé. C’était même intéressant de reconnaître les contes de mon enfance à travers ce western, qui ne connaît pas de temps mort.
Cette série démontre si besoin en était, notre attirance pour la marginalité et la violence.
Ce personnage de tueur attire en même temps sympathie et révulsion, présentant le criminel professionnel comme un "artisan quelconque"... avec une certaine éthique et un certain savoir-faire.
Le dessin est très habile car son esthétisme (trait simple et couleur pastel) nuance le propos et atténue la violence des actes (à l'opposé de Gilles Hamesh / Jodo).
Ce paradoxe dessin / histoire facilite même l'identification au personnage.
Réf. : Delon dans "Le Samouraï" (Melville) ou Serrault dans "Assassins" (Kassovitz)
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu beaucoup de Trondheim (sisi, si, j'assume !). En plus, lors de ma rencontre avec lui, j'ai été un peu échaudé par son humour si particulier.
Je suis tombé par hasard sur cet opus dans une bibliothèque, et comme j'avais du temps, je l'ai lu sur le champ. Eh bien, je dois dire que j'ai encore du mal avec Trondheim, notamment son humour, mais que j'ai trouvé cette lecture tout à fait intéressante, de par sa forme d'abord (est-ce une suite de strips ou une histoire découpée en strips, comme le dit si bien ThePatrick ?), mais aussi par l'alibi que prend l'auteur (c'est à dire une histoire de quête peu banale) pour délivrer en quelque sorte sa vision du monde, mais aussi coucher sur le papier certaines questions existentielles bien senties.
Le dessin est très particulier, mais colle parfaitement à l'histoire.
Merci à Arzak de m'avoir permis de découvrir cette série.
Un personnage complexe et attachant, déprimé et révolté, romantique insatisfait. Un homme en marge de la société américaine. Avec un recul parfois cynique, jamais fataliste, il témoigne de l'abrutissement des masses, des laissés pour compte du modèle capitaliste US, des communautarismes, du ségrégationnisme et de la répression policière.
Un dessin évolutif de Munoz traduisant de façon exceptionnelle les ambiances et les sentiments (disciple de Breccia et Pratt). Attention cependant, le graphisme épuré des derniers volumes ne facilite pas la lecture et pourrait apparaître comme bâclé aux yeux de certains.
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Pyongyang
Je ne connaissais pas Delisle, et je dois avouer que ce premier album lu va certainement me pousser à ne pas en rester là. Les récits autobiographiques peuvent être de deux sortes : mal racontés, ils deviennent rapidement un calvaire intimiste qui ne touche pas le lecteur ou qui lui passe au-dessus ; et bien racontés, ils se transforment en véritable petit bijou de la BD. C'est dans cette deuxième catégorie qu'entre "Pyongyang", avec une force narrative particulièrement brillante. Le ton est très juste et donne un parfait décalage entre la vie occidentale telle que la connaît Delisle et le quotidien de ce régime totalitaire qu'est la Corée du Nord. Le moindre détail devient le vecteur d'une réflexion humaine qui ne s'embarrasse ni de questions fumeuses ni de théories fantasques : le narrateur est un Homme comme vous et moi. Ses réflexions sont pertinentes et elles ont un écho que tout lecteur partagera à la lecture de cet album. Les pensées décalées de l'auteur apportent un comique qui constitue un violent contraste avec l'univers décrit. De tous petits détails prennent une importance aiguë dans l'analyse sociologique et politique de ce monde si différent du nôtre. Des anecdotes du quotidien revêtent un ton croustillant et joyeux qui invitent le lecteur à s'imprégner complètement de cette ambiance atypique. C'est tellement mesuré, drôle et bien rapporté qu'on a vraiment l'impression de partir avec lui et de partager sa chambre dans l'hôtel froid et impersonnel où il loge. Le dessin en nuances de gris s'accorde parfaitement à l'histoire décrite, les bâtiments et les autres signes du régime apparaissent parfois sur des planches d'une page entière très réussies. Le découpage est varié, et participe à la facile lecture de la BD. Gros pavé, cet album n'est toutefois jamais ennuyeux, et le rythme est savamment dosé. Ces trois mois passés par Delisle à Pyongyang se déroulent devant nos yeux curieux et enthousiastes et je suis littéralement tombé sous le charme de cet univers et de ce ton qui ne tombe ni dans la caricature ni dans le parti pris.
Le Poulpe
Le poulpe n°7 - J'irai faire kafkfa sur vos tombes J'étais curieux à l'idée de découvrir cette célèbre série polar transposée à la BD, avec aux crayons le talentueux Vincent Vanoli. L'ambiance du Poulpe est bien présente, et la dimension fantastique introduite dans cet album est vraiment réussie. Les dessins torturés de Vanoli se font plus sages par moments (notamment sur les visages) mais s'imprègnent d'un trait nouveau, qui explore de nouvelles dimensions graphiques plus en rapport avec le thème du polar. Le découpage est varié, et on retrouve les éléments chers à Vanoli qui un perfectionniste en la matière, n'hésitant jamais à surprendre, à changer, à modifier les codes et les règles du genre. Cet album est noir, très noir, et les allusions multiples au monde du génial Franz Kafka participent à l'ambiance très réussie : la colonie pénitentiaire, le château et bien entendu les Kafkas, ces êtres rejetés et isolés dans leur monde sombre. Certaines scènes sont parfois confuses, sans dialogue, elles misent tout sur l'interprétation graphique et peuvent dérouter, c'est le sentiment que j'ai eu sur certaines en tous les cas. C'est une œuvre qui happe son lecteur en le projetant d'emblée dans un monde dur et sans poésie, en ouvrant de larges brèches qui sont autant de passerelles avec notre quotidien parfois démentiel. Le polar fantastique existe en BD et cet album en est une bien belle interprétation.
Midnight Nation
Attention! chef d'oeuvre. Il n'y a en effet pas d'autre mot pour définir ce comics. Le scénario est un des meilleurs que j'aie lu. Tout est bien foutu : - une histoire intéressante - des personnages profonds (ah Laurel, blasée et cynique à souhait) - de l'humour subtil - des questions exsitentielles - cohérence et facilité de lecture Au niveau des dessins et des couleurs, rien à redire : tout est vraiment bien. Alors, même si vous n'êtes pas attiré par les comics (tout comme moi), foncez sur celui-là, il est bien supérieur à beaucoup de BDs... PS : et non, il n'y a pas de super héros avec des super pouvoirs de la mort qui tue. :)
Julius Corentin Acquefacques
Le talent au service de l'imagination... et l'originalité en plus, ce qui ne gâche rien ! Un univers à mi-chemin entre Terry Gilliam ("Brazil" notamment) et Franz Kafka ("Le procès", "La métamorphose", "La colonie pénitentiaire"...) 5/5 pour les tomes 1 et 3 4/5 pour les tomes 2 et 4
Le Messager
Après avoir lu de mauvaises critiques sur un autre site, je m’attendais à devoir faire un effort pour passer à travers cet album. J’ai donc été agréablement surpris. C’est dynamique, concis et toujours intéressant. Mig et Richez forment un tandem efficace et je suis bien d’accord avec garath, moi aussi je vous recommande « Sam Larry » des mêmes auteurs.
Corto Maltese
Par où commencer... Corto c'est : - l'aventure et les voyages (Mandchourie, Caraïbes, le Brésil, le Mexique, l'Irlande, l'Ethiopie, l'Italie, la Turquie, la Sibérie, Samarkand, l'Argentine... cf. numéro spécial de Géo) - la découverte de cultures ("caribéenne", maori, chinoise, russe, africaine, celte, helvétique...) - le rêve et la poésie - l'histoire (Jack London, Kipling, le baron rouge, Staline, Butch Cassidy & le Kid, le baron "Von Ugern", Hermann Hess...) et l'ésotérisme (vaudou, derviche, francs-maçons...) Corto c'est également un homme attachant, intègre et paradoxal à la fois, transpirant l'indépendance et la tolérance, courageux et curieux, un des derniers "gentilhommes de fortune" ! Autrement c'est le plaisir de voir se "densifier une personnalité", de voir évoluer le style d'un dessinateur et d'explorer une des plus belle symbiose entre un homme et sa création.
Règlement de contes
J’ai été séduit par la couverture dès que je l’ai vu annoncée sur les sites BD. J’ai été un peu déçu par le dessin lorsque j’ai commencé à lire les premières planches, mais ça n’a pas duré. Les auteurs m’ont rapidement embarqué dans ce western dur, mais bien raconté. Pour ma part, l’insertion des noms des personnages de contes biens connus ne m’a pas dérangé. C’était même intéressant de reconnaître les contes de mon enfance à travers ce western, qui ne connaît pas de temps mort.
Le Tueur
Cette série démontre si besoin en était, notre attirance pour la marginalité et la violence. Ce personnage de tueur attire en même temps sympathie et révulsion, présentant le criminel professionnel comme un "artisan quelconque"... avec une certaine éthique et un certain savoir-faire. Le dessin est très habile car son esthétisme (trait simple et couleur pastel) nuance le propos et atténue la violence des actes (à l'opposé de Gilles Hamesh / Jodo). Ce paradoxe dessin / histoire facilite même l'identification au personnage. Réf. : Delon dans "Le Samouraï" (Melville) ou Serrault dans "Assassins" (Kassovitz)
Le pays des trois sourires
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu beaucoup de Trondheim (sisi, si, j'assume !). En plus, lors de ma rencontre avec lui, j'ai été un peu échaudé par son humour si particulier. Je suis tombé par hasard sur cet opus dans une bibliothèque, et comme j'avais du temps, je l'ai lu sur le champ. Eh bien, je dois dire que j'ai encore du mal avec Trondheim, notamment son humour, mais que j'ai trouvé cette lecture tout à fait intéressante, de par sa forme d'abord (est-ce une suite de strips ou une histoire découpée en strips, comme le dit si bien ThePatrick ?), mais aussi par l'alibi que prend l'auteur (c'est à dire une histoire de quête peu banale) pour délivrer en quelque sorte sa vision du monde, mais aussi coucher sur le papier certaines questions existentielles bien senties. Le dessin est très particulier, mais colle parfaitement à l'histoire.
Alack Sinner
Merci à Arzak de m'avoir permis de découvrir cette série. Un personnage complexe et attachant, déprimé et révolté, romantique insatisfait. Un homme en marge de la société américaine. Avec un recul parfois cynique, jamais fataliste, il témoigne de l'abrutissement des masses, des laissés pour compte du modèle capitaliste US, des communautarismes, du ségrégationnisme et de la répression policière. Un dessin évolutif de Munoz traduisant de façon exceptionnelle les ambiances et les sentiments (disciple de Breccia et Pratt). Attention cependant, le graphisme épuré des derniers volumes ne facilite pas la lecture et pourrait apparaître comme bâclé aux yeux de certains.