Ben voilà, depuis ma lecture dans le Lanfeust Mag, je n'ai pas pu l'oublier.
Le dessin est sublime, j'adore ce style plutot carré, enfin ça s'explique. Les couleurs splendides, c'est fait à l'ordi mais ça ne paraît pas, c'est naturel. Quant au scénario, ben rien à redire, Jarry lance plein de pistes et plein de mystère et on n'a qu'une envie, lire la suite. Sinon j'ai vraiment aimé le combat contre la relique, ça fait très cinéma.
Bon si vous voulez en savoir plus, le site avec des images inédites : http://membres.lycos.fr/leschroniquesdemagon, avec la présence des auteurs sur le forum.
Très agréable surprise, une bonne nouvelle série de chez Dargaud Poisson Pilote!
Les dessins sont plaisants, marrants, agréables à suivre et bien adapté aux thème de la série. Pour les couleurs, Walter (Donjon...) fait comme à son habitude un très bon boulot, graphiquement une réussite!!!
Pour le scénario, ce dyptique s'annonce vraiment très bien, très agréable à lire et à suivre. L'histoire se met bien et rapidement en place, les persos sont sympas, surtout Maki le héros qui est très attachant, on a pitié de ce pauvre perso. :(
Donc un bon premier tome, espérons que la suite et fin, sera de la même qualité, mais pour l'instant c'est une réussite !
J'avoue avoir été un peu déçu par le dernier tome qui, je pensais, clôturerait la série... C'est vrai que ça traîne en longueur et le deuxième tome est vraiment lent. Même si le troisième apporte quelques révélations, on se demande pourquoi ne pas mettre une fin à l'histoire. En attendant, "le cri du peuple" reste une bonne bd malgré ses longueurs et sa dispersion.
L'histoire est très très éclatée mais c'est solidement structuré et on ne se perd jamais. Les personnages mènent chacun leur chemin dans le tourbillon de l'Histoire et on approche ainsi différentes réalités du moment. La narration est bien faite et les coupures tombent à point. L'argot donne une touche d'authenticité au tableau et nous fait mieux pénétrer dans le Paris révolutionnaire. On ressent vraiment l'ambiance de la Commune, l'effervescence qui gagne toute la ville. Sur ce point c'est très réussi et vraiment on se sent monter la fièvre révolutionnaire !
Les dessins permettent d'accentuer l'atmosphère déjà posée par le texte. Paris est beau dans ces planches, et on retrouve la ville telle qu'elle était à l'époque. Les personnages transmettent bien leurs émotions et on distingue bien leur personnalité. Le noir et blanc sert bien le côté fresque révolutionnaire. On a parfois l'impression d'un dessin d'époque. La Commune semble palpable. Le trait de Tardi fait vraiment XIXème et convient parfaitement à ce peuple de Paris tant chanté mais si peu dessiné.
Tardi réussit ainsi à nous fait revivre la Commune, la dernière révolution parisienne, c'est une réussite pédagogique. Malheureusement l'Histoire semble au détriment de l'histoire, et le flot des évènements a raison de l'intérêt divers que l'on porte aux personnages. Autant les aventures de Bassicoussé et d'Hyppolite sont prenantes, autant les autres sont peu intéressantes à mon goût. Donc j'ai hésité entre le 3 et le 4 et j'ai mis 4 car c'est une bonne bd historique qui rend hommage avec tendresse aux derniers révolutionnaires. Vive la Commune !
Tome 1 :
Un petit chef- d'oeuvre, tant au niveau du graphisme que du scénario. Vehlmann m'avait déjà enchanté pour ses scénarii de Le Marquis d'Anaon, et cette nouvelle histoire est véritablement originale. Le dessin de Duchazeau est superbe, même si parfois on sent l'influence de Blain et de Sfar, bref de cette nouvelle école de la BD.
En tant qu'admirateur d'Hergé, je ne peux être que touché par l'allusion (peut-être involontaire, mais cela m'étonnerait beaucoup) faite au "Temple du soleil" avec cette éclipse (ou autre phénomène) interminable (puisque nous ne connaissons toujours pas l'origine de l'absence de soleil à la fin de ce premier volume). Les couleurs de l'album collent avec l'histoire, bref scénario, dessin et couleurs sont en parfaite harmonie. Au final, il s'agit d'un album plaisant, dépaysant et plein d'humour. J'en conseille vivement la lecture (et l'achat).
Tome 2 :
Vehlmann et Duchazeau confirment dans ce deuxième et dernier tome, tout le talent qu'ils avaient mis dans le premier volume. Même si l'atmosphère est plus dramatique içi, l'histoire est toujours aussi prenante et les couleurs magifiques. Un très joli conte. On retrouve le thème des mythes et superstitions que Velhmann a développé dans Le Marquis d'Anaon. Encore un bel album à l'actif de la collection "Poisson Pilote" de Dargaud.
C'est la petite et agréable surprise de la rentrée. Un scénario original où se mêlent les hommes (surtout les femmes) , les anges gardiens et la camarde, qui pour l'occasion a pris les traits de Madame, véritable Médusa de la mort ou Cruella selon les goûts. Sans réveler le contenu de l'histoire, cet album met en scène de façon magistrale la vie interrompue de Kim (surtout de ses conséquences), jeune ado de 15 ans.
L'ambiance festive de Noël doublée d'un drame imminent, retracé par Zidrou, n'est pas sans rappeler "la vie est belle" de Franck Capra avec James Stewart (film des années 30). Le dessin de Matteo est classique, et cadre parfaitement avec les dessins du journal Spirou... de mon enfance.
Bref, mon coup de coeur de cette rentrée.
Voilà une BD dont la réalisation surprend au premier coup d'oeil...
Techniquement, les personnages et les décors sont proche d'un Disney, c'est du solide. Les couleurs bien choisies et les effets de lumière grandioses renforcent la grande fluidité du récit...
L'histoire est assez simple, elle s'adresse avant tout au jeune public... Donc si vous êtes plus vieux, c'est le moment de retourner en enfance... Ca vaut le détour!
Boilet est un auteur à part. Sur tout les plans. Déjà, un auteur européen qui part vivre au Japon et devient mangaka, ce n’est pas banal ; à part Moebius, qui a vécu un moment là-bas, tout en ne faisant pas de manga pour autant, je n’ai pas d’autres exemples. Mais la véritable originalité de Boilet ne réside pas que dans cette particularité (même si ça fait partie du charme de son œuvre et que cela en est, d’une certaine manière, un des sujets principaux), sa réelle particularité réside dans autre chose : son sujet de prédilection : le sentiment amoureux.
Pas besoin de vous faire un dessin… la bd européenne en parle si peu. Historiquement déjà, l’absence des femmes dans le bd classique européenne confinait à la misogynie, on ne peut pas dire que cela se soit spécialement arrangé avec le temps… Oui, aujourd’hui, les femmes sont bien là, en tant qu’héroïnes. Mais rarement en tant qu’objet de désir, le vrai désir, je ne parle pas de l’héroïne Soleil à qui ont a scotchés de gros seins pour faire baver les ados, mais du désir animé par les sentiments, de l’ivresse charnelle.
Boilet ose ça, depuis 3615 Alexia, il parle du désir sans fausse pudeur, flirtant avec ce que certains considéreraient comme de la pornographie mais n’est en fait que de l’érotisme, le vrai. Pas étonnant que cet auteur se soit finalement cassé au Japon, là où moins pudibonds, dans l’imaginaire bédéphilique en tout cas, les Japonais aiment le mélange des genres et appellent une chatte une chatte.
Boilet navigue en terrain vierge, toujours aux confins de l’auto-biographie et de l’auto-fiction, il nous livre une nouvelle fois, sa énième version de son amour déçu. Ce qui est amusant, c’est qu’ici, il parle de Mariko, qui lui avait servi de modèle pour un personnage fictif, dans l’épinard de Yukiko (de qui un mangaka français, (tiens…ça me dit quelque chose) tombait amoureux). Ici, il dévoile un peu plus le voile. Chose étrange, alors qu’il accepte enfin de faire de l’auto-biographie à visage découvert et à ne plus jouer le jeu de l’auto-fiction façon « c’est pas moi mais un peu quand même », il file le dessin à quelqu’un d’autre… une dessinatrice japonaise. L’histoire ne nous dit pas si son prochain album racontera son aventure avec cette dessinatrice :) Mais cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Il tombe déjà amoureux de ses modèles, je vois pas pourquoi il ne tomberait pas amoureux de sa dessinatrice… :D euh… je m’éloigne là… Que dire de ce dessin ? C’est très beau, très particulier, il y a une parenté claire avec le dessin de Boilet, mais ici, il y a quelque chose de plus doux, de plus féminin, de plus soyeux, que le dessin de Boilet qui a toujours eu un côté un peu « brut » (ce n’est pas un défaut, juste une particularité).
Ce qui rend cet album encore plus particulier, c’est qu’il avait pour but premier de réunir quelques histoires courtes pour lesquelles Mariko avait également servis de modèle. Celles-ci, dessinées par Boilet lui-même, s’insèrent avec aisance dans l’histoire générale construite autour qui ne souffre pas, comme on pourrait le penser, du côté fourre-tout du projet.
Le projet de la « Nouvelle manga », mouvement moderniste lancé par Boilet, qui se voudrait la « Nouvelle vague » du manga prend de plus en plus forme. Il rappelle en tout cas les premiers films de Godard, ceux dans lequel, le cinéaste, encore jeune, déjà intello, mais encore loin de ses préoccupations d’esthète devenu emmerdant, filmait la vie dans toute sa langueur et sa douceur mélancolique, je pense à un film comme « Vivre sa vie » dans lequel le cinéaste filmait sa petite amie comme un amoureux transi. Boilet a quelque chose du Godard du manga. Espérons juste que Boilet ne tombe pas à l’avenir, à l’instar du cinéaste vieillissant, dans l’auto-complaisance outrancière.
Voilà, je donne cinq étoiles à ce manga, parce que je ne peux faire autrement. Ca me porte réellement. C’est si juste, c’est si fin. La description des sentiments est si parfaite. Loin d’une logique d’action, Boilet et Takahama flirtent avec le temps mort, le non-événement pour nous offrir des blocs de sentiments fugaces ou refoulés, avec une prestance qui me laisse pantois. C’est si rare en bd… rare de trouver à la fois cette intensité romanesque et cette légèreté, Boilet n’en fais jamais trop, il n’a pas besoin de forcer la dose ou de dramatiser son récit pour lui donner de l’ampleur. Pas de mélodrame, pas de pleurnicheries, pas de suicide… Il trouve la juste mesure entre l’insignifiant et le narratif (d’une certaine manière, ce récit n’est qu’un accumulation de détails, qui pris séparément n’ont aucuns sens réel). Ce flottement permanent crée une tension, fait du lecteur un acteur à part entière. On ne lit pas cette bd, on la vit, comme si l’espace d’un instant on était partie prenante de ce couple qui lentement, presque délicieusement, court à sa perte… Un bijou…
Voilà une série qui m'a attiré par son originalité : originalité dans les couleurs, le style, le personnage de la poupée et aussi le scénario. Ce monde de religion-marketing me rappelle fortement celui de Sha (quoique je préfère le scénario de SkyDoll) et cette guerre entre adorateurs d'Agape et de Dominique me rappelle aussi Avant l'Incal en ce qui concerne le conflit entre anarcho-psychotiques d'un côté et la société décadente et ses tv-addicts de l'autre. Pourtant, malgré ces réminiscences scénaristiques, les auteurs ont su créer de l'originalité dans leur monde. Les personnages sont attachants et bien dessinés, et les couleurs sont esthétiques même quand elles se veulent kitschs. Pourtant à la lecture du tome 2, je ne me sens pas encore convaincu. Il m'apparaît tout d'abord quelques incohérences entre les comportements des personnages entre le tome 1 et le tome 2 comme si le scénario avait changé en cours de route. Puis l'histoire qui promettait au départ de pouvoir devenir originale et nouvelle, avec un développement intéressant des personnages de Noa et de ses deux compagnons de voyage, se recadre à la fin du tome 2 dans un scénario un peu bateau de complot politiques sans grand envergure avec l'option d'une éventuelle prophétie réalisée. En bref, j'attends des tomes suivants qu'ils me montrent que l'histoire de SkyDoll se révèle un peu moins superficielle qu'elle risque de le devenir si la tendance de la fin du tome 2 se poursuit.
Après lecture du tome 3 :
Le tome 3 s'est largement fait attendre mais le voilà enfin et le tome 4 est lui aussi annoncé.
J'ai retrouvé avec plaisir le dessin et les couleurs que je trouve définitivement excellents. L'histoire pour sa part est assez confuse mais avec le temps, je me suis attaché à Sky Doll et même si le scénario ne me parait pas transcendant, je le lis avec un réel plaisir désormais.
L'excellence du dessin et des couleurs porte vraiment cette BD qui autrement serait sans doute oubliée parmi les nombreuses BDs de SF au scénario sans grande originalité si ce n'est la reflexion sur la religion show-business. Mais pour une fois, ce superbe dessin suffit pour moi à me faire vraiment aimer cette série.
L'histoire : Dans un monde futuriste gigantesque, un détective privé minable se retrouve pris dans l'engrenage d'une aventure qui le dépasse complètement où se mêlent de la grande science-fiction et un côté mystique et quasiment divin.
Mon commentaire : Cette oeuvre cache un scénario qui, sans être très complexe, est grandiose et à l'échelle de cette merveilleuse aventure de science-fiction. L'originalité de ce qui a été créé dans l'Incal est telle que beaucoup de ce qu'il contient a été réutilisé dans d'autres oeuvres. Jodorowsky a signé là une de ces meilleures histoires et le tout est bien desservi par le graphisme simple et coloré d'un grand maître de la bande-dessinée de science-fiction : Moebius.
Seule petite critique : la colorisation peut paraitre rebutante à certains.
Excellent tant au niveau du graphisme que de l'intelligence et l'originalité avec lesquels le thème de Peter Pan a été revisité par Loisel.
L'auteur nous offre un prequel particulièrement fort de l'oeuvre de J.M. Barrie. C'est à la fois très proche de l'esprit du Peter Pan que l'on connait et très loin de la gentillesse et de la grâce du dessin animé de Disney. Le récit est dur mais crédible, à la fois cruel et beau. L'état d'esprit enfantin est mis en scène dans ce qu'il a de gai, d'amusant mais aussi de dur et insouciant. Entre les scènes dans les quartiers sombres de Londres, le sort de Pan et les évènements du dernier tome, il y a de quoi avoir la gorge assez nouée par ce récit. Il se révèle non seulement intelligent mais il ne se laisse pas non plus cerner, à la manière de la fin ouverte de la série qui m'a beaucoup plu.
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Les Chroniques de Magon
Ben voilà, depuis ma lecture dans le Lanfeust Mag, je n'ai pas pu l'oublier. Le dessin est sublime, j'adore ce style plutot carré, enfin ça s'explique. Les couleurs splendides, c'est fait à l'ordi mais ça ne paraît pas, c'est naturel. Quant au scénario, ben rien à redire, Jarry lance plein de pistes et plein de mystère et on n'a qu'une envie, lire la suite. Sinon j'ai vraiment aimé le combat contre la relique, ça fait très cinéma. Bon si vous voulez en savoir plus, le site avec des images inédites : http://membres.lycos.fr/leschroniquesdemagon, avec la présence des auteurs sur le forum.
La Nuit de l'Inca
Très agréable surprise, une bonne nouvelle série de chez Dargaud Poisson Pilote! Les dessins sont plaisants, marrants, agréables à suivre et bien adapté aux thème de la série. Pour les couleurs, Walter (Donjon...) fait comme à son habitude un très bon boulot, graphiquement une réussite!!! Pour le scénario, ce dyptique s'annonce vraiment très bien, très agréable à lire et à suivre. L'histoire se met bien et rapidement en place, les persos sont sympas, surtout Maki le héros qui est très attachant, on a pitié de ce pauvre perso. :( Donc un bon premier tome, espérons que la suite et fin, sera de la même qualité, mais pour l'instant c'est une réussite !
Le Cri du Peuple
J'avoue avoir été un peu déçu par le dernier tome qui, je pensais, clôturerait la série... C'est vrai que ça traîne en longueur et le deuxième tome est vraiment lent. Même si le troisième apporte quelques révélations, on se demande pourquoi ne pas mettre une fin à l'histoire. En attendant, "le cri du peuple" reste une bonne bd malgré ses longueurs et sa dispersion. L'histoire est très très éclatée mais c'est solidement structuré et on ne se perd jamais. Les personnages mènent chacun leur chemin dans le tourbillon de l'Histoire et on approche ainsi différentes réalités du moment. La narration est bien faite et les coupures tombent à point. L'argot donne une touche d'authenticité au tableau et nous fait mieux pénétrer dans le Paris révolutionnaire. On ressent vraiment l'ambiance de la Commune, l'effervescence qui gagne toute la ville. Sur ce point c'est très réussi et vraiment on se sent monter la fièvre révolutionnaire ! Les dessins permettent d'accentuer l'atmosphère déjà posée par le texte. Paris est beau dans ces planches, et on retrouve la ville telle qu'elle était à l'époque. Les personnages transmettent bien leurs émotions et on distingue bien leur personnalité. Le noir et blanc sert bien le côté fresque révolutionnaire. On a parfois l'impression d'un dessin d'époque. La Commune semble palpable. Le trait de Tardi fait vraiment XIXème et convient parfaitement à ce peuple de Paris tant chanté mais si peu dessiné. Tardi réussit ainsi à nous fait revivre la Commune, la dernière révolution parisienne, c'est une réussite pédagogique. Malheureusement l'Histoire semble au détriment de l'histoire, et le flot des évènements a raison de l'intérêt divers que l'on porte aux personnages. Autant les aventures de Bassicoussé et d'Hyppolite sont prenantes, autant les autres sont peu intéressantes à mon goût. Donc j'ai hésité entre le 3 et le 4 et j'ai mis 4 car c'est une bonne bd historique qui rend hommage avec tendresse aux derniers révolutionnaires. Vive la Commune !
La Nuit de l'Inca
Tome 1 :
Un petit chef- d'oeuvre, tant au niveau du graphisme que du scénario. Vehlmann m'avait déjà enchanté pour ses scénarii de Le Marquis d'Anaon, et cette nouvelle histoire est véritablement originale. Le dessin de Duchazeau est superbe, même si parfois on sent l'influence de Blain et de Sfar, bref de cette nouvelle école de la BD.
En tant qu'admirateur d'Hergé, je ne peux être que touché par l'allusion (peut-être involontaire, mais cela m'étonnerait beaucoup) faite au "Temple du soleil" avec cette éclipse (ou autre phénomène) interminable (puisque nous ne connaissons toujours pas l'origine de l'absence de soleil à la fin de ce premier volume). Les couleurs de l'album collent avec l'histoire, bref scénario, dessin et couleurs sont en parfaite harmonie. Au final, il s'agit d'un album plaisant, dépaysant et plein d'humour. J'en conseille vivement la lecture (et l'achat).
Tome 2 :
Vehlmann et Duchazeau confirment dans ce deuxième et dernier tome, tout le talent qu'ils avaient mis dans le premier volume. Même si l'atmosphère est plus dramatique içi, l'histoire est toujours aussi prenante et les couleurs magifiques. Un très joli conte. On retrouve le thème des mythes et superstitions que Velhmann a développé dans Le Marquis d'Anaon. Encore un bel album à l'actif de la collection "Poisson Pilote" de Dargaud.
Mèche rebelle
C'est la petite et agréable surprise de la rentrée. Un scénario original où se mêlent les hommes (surtout les femmes) , les anges gardiens et la camarde, qui pour l'occasion a pris les traits de Madame, véritable Médusa de la mort ou Cruella selon les goûts. Sans réveler le contenu de l'histoire, cet album met en scène de façon magistrale la vie interrompue de Kim (surtout de ses conséquences), jeune ado de 15 ans. L'ambiance festive de Noël doublée d'un drame imminent, retracé par Zidrou, n'est pas sans rappeler "la vie est belle" de Franck Capra avec James Stewart (film des années 30). Le dessin de Matteo est classique, et cadre parfaitement avec les dessins du journal Spirou... de mon enfance. Bref, mon coup de coeur de cette rentrée.
Gargouilles
Voilà une BD dont la réalisation surprend au premier coup d'oeil... Techniquement, les personnages et les décors sont proche d'un Disney, c'est du solide. Les couleurs bien choisies et les effets de lumière grandioses renforcent la grande fluidité du récit... L'histoire est assez simple, elle s'adresse avant tout au jeune public... Donc si vous êtes plus vieux, c'est le moment de retourner en enfance... Ca vaut le détour!
Mariko Parade
Boilet est un auteur à part. Sur tout les plans. Déjà, un auteur européen qui part vivre au Japon et devient mangaka, ce n’est pas banal ; à part Moebius, qui a vécu un moment là-bas, tout en ne faisant pas de manga pour autant, je n’ai pas d’autres exemples. Mais la véritable originalité de Boilet ne réside pas que dans cette particularité (même si ça fait partie du charme de son œuvre et que cela en est, d’une certaine manière, un des sujets principaux), sa réelle particularité réside dans autre chose : son sujet de prédilection : le sentiment amoureux. Pas besoin de vous faire un dessin… la bd européenne en parle si peu. Historiquement déjà, l’absence des femmes dans le bd classique européenne confinait à la misogynie, on ne peut pas dire que cela se soit spécialement arrangé avec le temps… Oui, aujourd’hui, les femmes sont bien là, en tant qu’héroïnes. Mais rarement en tant qu’objet de désir, le vrai désir, je ne parle pas de l’héroïne Soleil à qui ont a scotchés de gros seins pour faire baver les ados, mais du désir animé par les sentiments, de l’ivresse charnelle. Boilet ose ça, depuis 3615 Alexia, il parle du désir sans fausse pudeur, flirtant avec ce que certains considéreraient comme de la pornographie mais n’est en fait que de l’érotisme, le vrai. Pas étonnant que cet auteur se soit finalement cassé au Japon, là où moins pudibonds, dans l’imaginaire bédéphilique en tout cas, les Japonais aiment le mélange des genres et appellent une chatte une chatte. Boilet navigue en terrain vierge, toujours aux confins de l’auto-biographie et de l’auto-fiction, il nous livre une nouvelle fois, sa énième version de son amour déçu. Ce qui est amusant, c’est qu’ici, il parle de Mariko, qui lui avait servi de modèle pour un personnage fictif, dans l’épinard de Yukiko (de qui un mangaka français, (tiens…ça me dit quelque chose) tombait amoureux). Ici, il dévoile un peu plus le voile. Chose étrange, alors qu’il accepte enfin de faire de l’auto-biographie à visage découvert et à ne plus jouer le jeu de l’auto-fiction façon « c’est pas moi mais un peu quand même », il file le dessin à quelqu’un d’autre… une dessinatrice japonaise. L’histoire ne nous dit pas si son prochain album racontera son aventure avec cette dessinatrice :) Mais cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Il tombe déjà amoureux de ses modèles, je vois pas pourquoi il ne tomberait pas amoureux de sa dessinatrice… :D euh… je m’éloigne là… Que dire de ce dessin ? C’est très beau, très particulier, il y a une parenté claire avec le dessin de Boilet, mais ici, il y a quelque chose de plus doux, de plus féminin, de plus soyeux, que le dessin de Boilet qui a toujours eu un côté un peu « brut » (ce n’est pas un défaut, juste une particularité). Ce qui rend cet album encore plus particulier, c’est qu’il avait pour but premier de réunir quelques histoires courtes pour lesquelles Mariko avait également servis de modèle. Celles-ci, dessinées par Boilet lui-même, s’insèrent avec aisance dans l’histoire générale construite autour qui ne souffre pas, comme on pourrait le penser, du côté fourre-tout du projet. Le projet de la « Nouvelle manga », mouvement moderniste lancé par Boilet, qui se voudrait la « Nouvelle vague » du manga prend de plus en plus forme. Il rappelle en tout cas les premiers films de Godard, ceux dans lequel, le cinéaste, encore jeune, déjà intello, mais encore loin de ses préoccupations d’esthète devenu emmerdant, filmait la vie dans toute sa langueur et sa douceur mélancolique, je pense à un film comme « Vivre sa vie » dans lequel le cinéaste filmait sa petite amie comme un amoureux transi. Boilet a quelque chose du Godard du manga. Espérons juste que Boilet ne tombe pas à l’avenir, à l’instar du cinéaste vieillissant, dans l’auto-complaisance outrancière. Voilà, je donne cinq étoiles à ce manga, parce que je ne peux faire autrement. Ca me porte réellement. C’est si juste, c’est si fin. La description des sentiments est si parfaite. Loin d’une logique d’action, Boilet et Takahama flirtent avec le temps mort, le non-événement pour nous offrir des blocs de sentiments fugaces ou refoulés, avec une prestance qui me laisse pantois. C’est si rare en bd… rare de trouver à la fois cette intensité romanesque et cette légèreté, Boilet n’en fais jamais trop, il n’a pas besoin de forcer la dose ou de dramatiser son récit pour lui donner de l’ampleur. Pas de mélodrame, pas de pleurnicheries, pas de suicide… Il trouve la juste mesure entre l’insignifiant et le narratif (d’une certaine manière, ce récit n’est qu’un accumulation de détails, qui pris séparément n’ont aucuns sens réel). Ce flottement permanent crée une tension, fait du lecteur un acteur à part entière. On ne lit pas cette bd, on la vit, comme si l’espace d’un instant on était partie prenante de ce couple qui lentement, presque délicieusement, court à sa perte… Un bijou…
Sky-Doll
Voilà une série qui m'a attiré par son originalité : originalité dans les couleurs, le style, le personnage de la poupée et aussi le scénario. Ce monde de religion-marketing me rappelle fortement celui de Sha (quoique je préfère le scénario de SkyDoll) et cette guerre entre adorateurs d'Agape et de Dominique me rappelle aussi Avant l'Incal en ce qui concerne le conflit entre anarcho-psychotiques d'un côté et la société décadente et ses tv-addicts de l'autre. Pourtant, malgré ces réminiscences scénaristiques, les auteurs ont su créer de l'originalité dans leur monde. Les personnages sont attachants et bien dessinés, et les couleurs sont esthétiques même quand elles se veulent kitschs. Pourtant à la lecture du tome 2, je ne me sens pas encore convaincu. Il m'apparaît tout d'abord quelques incohérences entre les comportements des personnages entre le tome 1 et le tome 2 comme si le scénario avait changé en cours de route. Puis l'histoire qui promettait au départ de pouvoir devenir originale et nouvelle, avec un développement intéressant des personnages de Noa et de ses deux compagnons de voyage, se recadre à la fin du tome 2 dans un scénario un peu bateau de complot politiques sans grand envergure avec l'option d'une éventuelle prophétie réalisée. En bref, j'attends des tomes suivants qu'ils me montrent que l'histoire de SkyDoll se révèle un peu moins superficielle qu'elle risque de le devenir si la tendance de la fin du tome 2 se poursuit. Après lecture du tome 3 : Le tome 3 s'est largement fait attendre mais le voilà enfin et le tome 4 est lui aussi annoncé. J'ai retrouvé avec plaisir le dessin et les couleurs que je trouve définitivement excellents. L'histoire pour sa part est assez confuse mais avec le temps, je me suis attaché à Sky Doll et même si le scénario ne me parait pas transcendant, je le lis avec un réel plaisir désormais. L'excellence du dessin et des couleurs porte vraiment cette BD qui autrement serait sans doute oubliée parmi les nombreuses BDs de SF au scénario sans grande originalité si ce n'est la reflexion sur la religion show-business. Mais pour une fois, ce superbe dessin suffit pour moi à me faire vraiment aimer cette série.
l'Incal
L'histoire : Dans un monde futuriste gigantesque, un détective privé minable se retrouve pris dans l'engrenage d'une aventure qui le dépasse complètement où se mêlent de la grande science-fiction et un côté mystique et quasiment divin. Mon commentaire : Cette oeuvre cache un scénario qui, sans être très complexe, est grandiose et à l'échelle de cette merveilleuse aventure de science-fiction. L'originalité de ce qui a été créé dans l'Incal est telle que beaucoup de ce qu'il contient a été réutilisé dans d'autres oeuvres. Jodorowsky a signé là une de ces meilleures histoires et le tout est bien desservi par le graphisme simple et coloré d'un grand maître de la bande-dessinée de science-fiction : Moebius. Seule petite critique : la colorisation peut paraitre rebutante à certains.
Peter Pan
Excellent tant au niveau du graphisme que de l'intelligence et l'originalité avec lesquels le thème de Peter Pan a été revisité par Loisel. L'auteur nous offre un prequel particulièrement fort de l'oeuvre de J.M. Barrie. C'est à la fois très proche de l'esprit du Peter Pan que l'on connait et très loin de la gentillesse et de la grâce du dessin animé de Disney. Le récit est dur mais crédible, à la fois cruel et beau. L'état d'esprit enfantin est mis en scène dans ce qu'il a de gai, d'amusant mais aussi de dur et insouciant. Entre les scènes dans les quartiers sombres de Londres, le sort de Pan et les évènements du dernier tome, il y a de quoi avoir la gorge assez nouée par ce récit. Il se révèle non seulement intelligent mais il ne se laisse pas non plus cerner, à la manière de la fin ouverte de la série qui m'a beaucoup plu. Un immanquable dans toute bédéthèque.