Pour dire vrai, je n'étais pas au départ très attirée par cette BD, j'ai mis longtemps à me décider malgré des avis dithyrambiques toujours plus nombreux, "c'est magnifique, gna gna gna". Puis je me suis laissée convaincre et oui c'est magnifique et gna gna gna.:)
Tout d'abord, le dessin. Ce dernier est simple, sans fioritures inutiles, et allié à de jolies couleurs oscillant entre les tons chauds pour les parties de "rêves" et plus douces pour le reste de l'album.
Justement la "douceur", c'est le maître-mot de cette histoire malgré une certaine dureté du sujet et la rudesse des villageois. Le sujet est conté simplement, doucement et avec plaisir. Les auteurs prennent le temps de faire "souffler" leurs personnages, ne brusquent pas le lecteur et le laissent découvrir. Et quelle découverte! On se sent littéralement transporté en cette époque et ce lieu.
De plus, l'histoire devient plus captivante à chaque page, faisant durer le suspense...
Vivement le tome 2, d'ailleurs c'est pour cette raison seulement que ma note est inférieure à 5/5, j'attendrai que la série soit complète avant de (peut-être) l'augmenter.
Donc, achetez-la, vous ne le regretterez pas! Quant à ceux qui trouvent son prix un peu trop élevé (14 euros), sachez qu'elle contient tout de même deux fois plus de pages qu'une BD classique! :)
Bon, il faut bien le dire, les couleurs – très vives et lorgnant du côté du gros aplat fait au pot de peinture – ne sont pas le point fort de cet album. Le dessin n’en sort pas amélioré, même si dans son genre il est plutôt pas mal, avec un côté outré, grotesque, parfois prononcé.
En ce sens, il s’accorde très bien avec l’histoire. Corbeyran nous a plus ou moins habitué à des scénarios fantastiques avec un aspect sérieux marqué. Ce n’est pas le cas ici. On pourrait même opposer « Le village qui s’amenuise » à « Archipel », par exemple. Ce dernier est en effet une aventure où l’ironie est peu présente. Où le dessin est assez typé « fantastique ». Où l’histoire est « sérieuse ».
Rien de tout ça ici. « Le village qui s’amenuise » c’est avant tout une histoire bon enfant, parfois à la limite du grand-guignolesque, où l’on ne rit pas franchement, mais qui présente un fort côté décalé. Les trois premières pages ne sont pourtant pas encourageantes. Dessin sombre, découpage spécial où l’on sent l’intention mais à la réalisation un peu bizarre… C’est seulement après que, malgré l’aspect visuel très spécial, on se laisse entraîner dans cette histoire complètement loufoque. Même si elle part un peu dans tous les sens (avec des morts bien vivants, un marquis qui ressemble étrangement au professeur Stanislas de « Time is Money » jeune, etc.), c’est finalement une petite fable délirante, très rafraîchissante et plaisante.
Donc, à lire. :)
Culte, bien sûr.
Lucky Luke et Astérix, mes deux premières collections complètes ! (euh, tout du moins jusqu'à la disparition de Goscinny).
Les premiers albums sont à prendre avec complaisance, comme coups d'essai. Mais ensuite, c'est le top du top. J'ai tellement lu et relu ces bd que je connais des séquences entières par coeur. Comment se fait-il alors que j'y trouve encore de nouvelles choses à chaque lecture?
Non, vraiment, au risque de tomber dans la nostalgie de bas étage, je pense qu'on n'a rien fait de mieux depuis.
Aux albums cités plus haut par ArzaK, je rajouterais "Le grand duc", "Le pied tendre", "Les barbelés sur la prairie", "le chasseur de prime" ou encore "Tortillas pour les Daltons". Mais il y en a tellement...
Seul petit bémol, les derniers albums, post-Goscinny. Les scénarios sont inexistants, les Daltons sont cuisinés à toutes les sauces jusqu'à l'overdose, l'humour se traîne. Le ponpon à "La fiancée de Lucky Luke", recueil de morceaux choisis de misogynie d'une légèreté éléphantesque.
Je suis fan du genre et je dois dire que Wayne Redlake ne m'a pas déçu. Certes, il y a le côté Clint Eastwood qui fait un peu vu et revu, mais les personnages restent attachants et, sans vouloir trop en dévoiler, le scénario réussit quand même à surprendre.
Côté dessin, rien à dire.
Un bon achat, somme toute, même si la suite ne viendra probablement jamais. Mais c'est peut-être mieux ainsi.
Prophet nous fait découvrir un univers surréaliste mais très proche de nos croyances et nos mythes. Le bien et le mal s'affrontent à nouveau dans cette série, pour notre plus grande joie.
Xavier Dorison n'est plus à présenter. Il y a bien longtemps que ce scénariste a prouvé son talent, et cette série ne fait que confirmer ses qualités d'auteur.
L'histoire est très bien construite. Un archéologue découvre, au sommet de l'Himalaya, un sanctuaire. Après avoir fait cette surprenante découverte, bien des choses vont changer autour de lui, et cela va finalement le plonger dans un univers apocalyptique, aux limites de l'enfer.
Au premier abord, on se demande où va nous conduire ce récit, car la première approche est un peu surprenante. Le contexte où évoluent les personnages est assez déconcertant. Sont-ils dans un monde onirique, fantastique ou mythologique ? En avançant dans la lecture beaucoup d'éléments viennent donner des réponses à nos questions, et on accompagne ce héros un peu desorienté (Jack Stanton) avec beaucoup de plaisir. La galerie de personnages est assez intéressante également. Certains d'entre eux ont des personnalités hautes en couleur.
Grâce à tout ses éléments, on ne s'ennuie pas un seul instant.
Mathieu Lauffray nous prouve ici son talent. Son trait, très fin et vigoureux, donne beaucoup de punch au récit. Les vues de Manhattan au soleil couchant sont très belles et les expressions des visages sont plutôt convaincantes. Pour le tome 2, le dessinateur a repris le scénario et c'est franchement réussi, donc je pense que cette bd a un avenir prometteur.
En résumé, je vous conseille Prophet, sans hésitation !
Je vous avoue que ce qui m'a motivé à acheter "Le Dernier Troyen" c'est avant tout "Le Fléau des Dieux" dont je suis fan. Ces deux séries étant liées, cet achat était logique pour moi. Dans cette même logique, je me suis dit que comme beaucoup de secondes séries extraites d'un univers, le scénario du "Dernier Troyen" serait plus faible. Autrement dit, celui-ci serait agréable mais sans plus. Et bien non, à ma grande surprise, j'ai trouvé cette histoire assez captivante.
Valérie Mangin nous propose un "remake" de la guerre de Troie façon empire galactique, et je dois dire que j'ai trouvé le résultat crédible. Les bases de ces Chroniques de l'Antiquité Galactique sont bien dévéloppées et on rentre dans le récit avec beaucoup de plaisir. Cette nouvelle série est chronologiquement antérieure au "Fléau des Dieux" et d'une manière plus précise, les héros du récit sont en fait les ancêtres de Flavia, héroïne de la série précitée.
Sans fioriture, l'auteur décrit très bien ce que sont les luttes pour le pouvoir et les conflits des peuples.
Pour rester dans la comparaison avec "Le Fléau des Dieux", je trouve le dessin de Thierry Démarez un peu moins abouti que celui d'Aleksa Gajic. Le principal problème vient des visages, ceux-ci manquent totalement d'expression. Par contre, j'ai beaucoup aimé certains plans larges comme par exemple à la double page 38-39 , le résultat est vraiment très impressionnant.
Valérie Mangin est en train de créer un univers original et fascinant, aidée bien sûr par Aleksa Gajic et Thierry Démarez.
Félicitations à ce trio plein de talent.
A suivre !!!
Comment peut-on mettre des notes aussi basses à cet album ???
Alors bien sûr, ce n'est pas une BD "facile", distrayante. La lecture en est éprouvante.
Le dessin incroyable de Mattotti vous aspire, vous fait vivre la descente aux enfer du Dr Jekyll, il est l'expression picturale même des tourments du docteur. Quand on referme l'album, on a légèrement la nausée et l'impression d'être descendu dans les tréfonds de la noirceur de l'âme humaine.
C'est dur, mais magistral !
(PS : je précise que je n'avais pas lu la critique de Ro avant d'avoir écrit la mienne. C'est troublant de voir comment à partir des mêmes impressions on peut avoir des avis différents.
Cette BD tient du chef d'oeuvre. Mais si vous ne lisez des BDs que pour vous distraire, passez votre chemin, elle n'est pas pour vous.)
Je viens de relire le tome 1 et de m'enfiler le tome 2 dans la suite.
Verdict ?
Au niveau graphisme et couleurs, c'est très beau, tout le monde est unanime. Le seul défaut est, comme beaucoup de monde le dit, que les personnages sont trop statiques. Et c'est vrai, on dirait qu'ils sont posés sur le décor, simplement.
Au niveau scénario, il reste très classique. Le tome 2 apporte quelques rebondissements, mais sans trop sortir du classicisme. Cependant, j'ai envie de savoir la suite.
Et puis, comme l'a dit un autre "reviewer" : pourquoi doit-on toujours faire quelque chose de différent?
Alors pourquoi 4/5?
Ben, simplement parce que :
- ça reste une très bonne BD,
- le tout ensemble prend bien,
- c'est un plaisir de lecture,
- j'aime bien quand une BD me donne envie de lire la suivante.
Mh mh... Bon, l'idée de départ de cette série n'est pas originale, et les auteurs ne le cachent même pas, puisqu'ils citent allègrement certains des films qui les ont inspirés (Scream, La Nuit des Masques...) ; on pourra également citer Stephen King pour certains éléments (les bêtises commises par un groupe d'enfants, qui le paieront plus tard, le copain pas gâté par la nature, j'ai pensé à Dreamcatcher entre autres...). Bon, le moins que l'on puisse dire, c'est que Callède et Denys connaissent leurs classiques !
Mais c'est bien beau de citer les grands du genre, mais la mayonnaise prend-elle ? Eh bien oui, car le dessin de Denys est très bon, surtout dans les visages grimaçants, le basculement du calme à l'horreur pure. J'ai eu des frissons dans le dos à la vision de certaines cases. Quant au scénario, il montre la bonne digestion de Callède, car toute l'intrigue se tient, se referme au bout du triptyque, bref, une symétrie parfaite sur la longueur.
Une très bonne BD, presque une référence (trop méconnue) du genre.
Et merci à sousoune pour avoir été la première à m'y intéresser. ;)
Ici, le dessin est simple, souple et épuré. Un dessin qui convient très bien à une BD jeunesse et qui est très agréable à la lecture.
Ensuite, l'histoire est elle aussi toute en simplicité et en ambiance. Nos deux héros, Alice et Léopold vivent avec une grande partie de leur famille, cousins, oncles, etc... dans l'Afrique coloniale. Et leurs aventures sont tout simplement celles d'une vie (assez agréable la plupart du temps) dans l'univers chaud, sec et douillet de l'Afrique et de la jeunesse. Certains albums se contentent de raconter quelques anecdotes de leur vie dans cet univers colonial dépaysant, d'autres incluent une plus grande part d'aventures, avec par exemple une sorte de chasse au trésor dans les tomes 2 et 3. On y trouve également une légère réflexion, ou du moins représentation, des relations entre blancs et noirs à cette époque, avec sa part de xénophobie et de racisme, mais toujours vu avec les yeux d'enfants d'Alice et Léopold.
Bref, une série agréable, intelligente, qui vous plonge avec douceur dans un univers plaisant et plein d'attraits.
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Où le regard ne porte pas...
Pour dire vrai, je n'étais pas au départ très attirée par cette BD, j'ai mis longtemps à me décider malgré des avis dithyrambiques toujours plus nombreux, "c'est magnifique, gna gna gna". Puis je me suis laissée convaincre et oui c'est magnifique et gna gna gna.:) Tout d'abord, le dessin. Ce dernier est simple, sans fioritures inutiles, et allié à de jolies couleurs oscillant entre les tons chauds pour les parties de "rêves" et plus douces pour le reste de l'album. Justement la "douceur", c'est le maître-mot de cette histoire malgré une certaine dureté du sujet et la rudesse des villageois. Le sujet est conté simplement, doucement et avec plaisir. Les auteurs prennent le temps de faire "souffler" leurs personnages, ne brusquent pas le lecteur et le laissent découvrir. Et quelle découverte! On se sent littéralement transporté en cette époque et ce lieu. De plus, l'histoire devient plus captivante à chaque page, faisant durer le suspense... Vivement le tome 2, d'ailleurs c'est pour cette raison seulement que ma note est inférieure à 5/5, j'attendrai que la série soit complète avant de (peut-être) l'augmenter. Donc, achetez-la, vous ne le regretterez pas! Quant à ceux qui trouvent son prix un peu trop élevé (14 euros), sachez qu'elle contient tout de même deux fois plus de pages qu'une BD classique! :)
Le village qui s'amenuise
Bon, il faut bien le dire, les couleurs – très vives et lorgnant du côté du gros aplat fait au pot de peinture – ne sont pas le point fort de cet album. Le dessin n’en sort pas amélioré, même si dans son genre il est plutôt pas mal, avec un côté outré, grotesque, parfois prononcé. En ce sens, il s’accorde très bien avec l’histoire. Corbeyran nous a plus ou moins habitué à des scénarios fantastiques avec un aspect sérieux marqué. Ce n’est pas le cas ici. On pourrait même opposer « Le village qui s’amenuise » à « Archipel », par exemple. Ce dernier est en effet une aventure où l’ironie est peu présente. Où le dessin est assez typé « fantastique ». Où l’histoire est « sérieuse ». Rien de tout ça ici. « Le village qui s’amenuise » c’est avant tout une histoire bon enfant, parfois à la limite du grand-guignolesque, où l’on ne rit pas franchement, mais qui présente un fort côté décalé. Les trois premières pages ne sont pourtant pas encourageantes. Dessin sombre, découpage spécial où l’on sent l’intention mais à la réalisation un peu bizarre… C’est seulement après que, malgré l’aspect visuel très spécial, on se laisse entraîner dans cette histoire complètement loufoque. Même si elle part un peu dans tous les sens (avec des morts bien vivants, un marquis qui ressemble étrangement au professeur Stanislas de « Time is Money » jeune, etc.), c’est finalement une petite fable délirante, très rafraîchissante et plaisante. Donc, à lire. :)
Lucky Luke
Culte, bien sûr. Lucky Luke et Astérix, mes deux premières collections complètes ! (euh, tout du moins jusqu'à la disparition de Goscinny). Les premiers albums sont à prendre avec complaisance, comme coups d'essai. Mais ensuite, c'est le top du top. J'ai tellement lu et relu ces bd que je connais des séquences entières par coeur. Comment se fait-il alors que j'y trouve encore de nouvelles choses à chaque lecture? Non, vraiment, au risque de tomber dans la nostalgie de bas étage, je pense qu'on n'a rien fait de mieux depuis. Aux albums cités plus haut par ArzaK, je rajouterais "Le grand duc", "Le pied tendre", "Les barbelés sur la prairie", "le chasseur de prime" ou encore "Tortillas pour les Daltons". Mais il y en a tellement... Seul petit bémol, les derniers albums, post-Goscinny. Les scénarios sont inexistants, les Daltons sont cuisinés à toutes les sauces jusqu'à l'overdose, l'humour se traîne. Le ponpon à "La fiancée de Lucky Luke", recueil de morceaux choisis de misogynie d'une légèreté éléphantesque.
Wayne Redlake - 500 Fusils
Je suis fan du genre et je dois dire que Wayne Redlake ne m'a pas déçu. Certes, il y a le côté Clint Eastwood qui fait un peu vu et revu, mais les personnages restent attachants et, sans vouloir trop en dévoiler, le scénario réussit quand même à surprendre. Côté dessin, rien à dire. Un bon achat, somme toute, même si la suite ne viendra probablement jamais. Mais c'est peut-être mieux ainsi.
Prophet
Prophet nous fait découvrir un univers surréaliste mais très proche de nos croyances et nos mythes. Le bien et le mal s'affrontent à nouveau dans cette série, pour notre plus grande joie. Xavier Dorison n'est plus à présenter. Il y a bien longtemps que ce scénariste a prouvé son talent, et cette série ne fait que confirmer ses qualités d'auteur. L'histoire est très bien construite. Un archéologue découvre, au sommet de l'Himalaya, un sanctuaire. Après avoir fait cette surprenante découverte, bien des choses vont changer autour de lui, et cela va finalement le plonger dans un univers apocalyptique, aux limites de l'enfer. Au premier abord, on se demande où va nous conduire ce récit, car la première approche est un peu surprenante. Le contexte où évoluent les personnages est assez déconcertant. Sont-ils dans un monde onirique, fantastique ou mythologique ? En avançant dans la lecture beaucoup d'éléments viennent donner des réponses à nos questions, et on accompagne ce héros un peu desorienté (Jack Stanton) avec beaucoup de plaisir. La galerie de personnages est assez intéressante également. Certains d'entre eux ont des personnalités hautes en couleur. Grâce à tout ses éléments, on ne s'ennuie pas un seul instant. Mathieu Lauffray nous prouve ici son talent. Son trait, très fin et vigoureux, donne beaucoup de punch au récit. Les vues de Manhattan au soleil couchant sont très belles et les expressions des visages sont plutôt convaincantes. Pour le tome 2, le dessinateur a repris le scénario et c'est franchement réussi, donc je pense que cette bd a un avenir prometteur. En résumé, je vous conseille Prophet, sans hésitation !
Le dernier Troyen
Je vous avoue que ce qui m'a motivé à acheter "Le Dernier Troyen" c'est avant tout "Le Fléau des Dieux" dont je suis fan. Ces deux séries étant liées, cet achat était logique pour moi. Dans cette même logique, je me suis dit que comme beaucoup de secondes séries extraites d'un univers, le scénario du "Dernier Troyen" serait plus faible. Autrement dit, celui-ci serait agréable mais sans plus. Et bien non, à ma grande surprise, j'ai trouvé cette histoire assez captivante. Valérie Mangin nous propose un "remake" de la guerre de Troie façon empire galactique, et je dois dire que j'ai trouvé le résultat crédible. Les bases de ces Chroniques de l'Antiquité Galactique sont bien dévéloppées et on rentre dans le récit avec beaucoup de plaisir. Cette nouvelle série est chronologiquement antérieure au "Fléau des Dieux" et d'une manière plus précise, les héros du récit sont en fait les ancêtres de Flavia, héroïne de la série précitée. Sans fioriture, l'auteur décrit très bien ce que sont les luttes pour le pouvoir et les conflits des peuples. Pour rester dans la comparaison avec "Le Fléau des Dieux", je trouve le dessin de Thierry Démarez un peu moins abouti que celui d'Aleksa Gajic. Le principal problème vient des visages, ceux-ci manquent totalement d'expression. Par contre, j'ai beaucoup aimé certains plans larges comme par exemple à la double page 38-39 , le résultat est vraiment très impressionnant. Valérie Mangin est en train de créer un univers original et fascinant, aidée bien sûr par Aleksa Gajic et Thierry Démarez. Félicitations à ce trio plein de talent. A suivre !!!
Docteur Jekyll & Mister Hyde
Comment peut-on mettre des notes aussi basses à cet album ??? Alors bien sûr, ce n'est pas une BD "facile", distrayante. La lecture en est éprouvante. Le dessin incroyable de Mattotti vous aspire, vous fait vivre la descente aux enfer du Dr Jekyll, il est l'expression picturale même des tourments du docteur. Quand on referme l'album, on a légèrement la nausée et l'impression d'être descendu dans les tréfonds de la noirceur de l'âme humaine. C'est dur, mais magistral ! (PS : je précise que je n'avais pas lu la critique de Ro avant d'avoir écrit la mienne. C'est troublant de voir comment à partir des mêmes impressions on peut avoir des avis différents. Cette BD tient du chef d'oeuvre. Mais si vous ne lisez des BDs que pour vous distraire, passez votre chemin, elle n'est pas pour vous.)
Korrigans
Je viens de relire le tome 1 et de m'enfiler le tome 2 dans la suite. Verdict ? Au niveau graphisme et couleurs, c'est très beau, tout le monde est unanime. Le seul défaut est, comme beaucoup de monde le dit, que les personnages sont trop statiques. Et c'est vrai, on dirait qu'ils sont posés sur le décor, simplement. Au niveau scénario, il reste très classique. Le tome 2 apporte quelques rebondissements, mais sans trop sortir du classicisme. Cependant, j'ai envie de savoir la suite. Et puis, comme l'a dit un autre "reviewer" : pourquoi doit-on toujours faire quelque chose de différent? Alors pourquoi 4/5? Ben, simplement parce que : - ça reste une très bonne BD, - le tout ensemble prend bien, - c'est un plaisir de lecture, - j'aime bien quand une BD me donne envie de lire la suivante.
Comptine d'Halloween
Mh mh... Bon, l'idée de départ de cette série n'est pas originale, et les auteurs ne le cachent même pas, puisqu'ils citent allègrement certains des films qui les ont inspirés (Scream, La Nuit des Masques...) ; on pourra également citer Stephen King pour certains éléments (les bêtises commises par un groupe d'enfants, qui le paieront plus tard, le copain pas gâté par la nature, j'ai pensé à Dreamcatcher entre autres...). Bon, le moins que l'on puisse dire, c'est que Callède et Denys connaissent leurs classiques ! Mais c'est bien beau de citer les grands du genre, mais la mayonnaise prend-elle ? Eh bien oui, car le dessin de Denys est très bon, surtout dans les visages grimaçants, le basculement du calme à l'horreur pure. J'ai eu des frissons dans le dos à la vision de certaines cases. Quant au scénario, il montre la bonne digestion de Callède, car toute l'intrigue se tient, se referme au bout du triptyque, bref, une symétrie parfaite sur la longueur. Une très bonne BD, presque une référence (trop méconnue) du genre. Et merci à sousoune pour avoir été la première à m'y intéresser. ;)
Alice et Léopold
Ici, le dessin est simple, souple et épuré. Un dessin qui convient très bien à une BD jeunesse et qui est très agréable à la lecture. Ensuite, l'histoire est elle aussi toute en simplicité et en ambiance. Nos deux héros, Alice et Léopold vivent avec une grande partie de leur famille, cousins, oncles, etc... dans l'Afrique coloniale. Et leurs aventures sont tout simplement celles d'une vie (assez agréable la plupart du temps) dans l'univers chaud, sec et douillet de l'Afrique et de la jeunesse. Certains albums se contentent de raconter quelques anecdotes de leur vie dans cet univers colonial dépaysant, d'autres incluent une plus grande part d'aventures, avec par exemple une sorte de chasse au trésor dans les tomes 2 et 3. On y trouve également une légère réflexion, ou du moins représentation, des relations entre blancs et noirs à cette époque, avec sa part de xénophobie et de racisme, mais toujours vu avec les yeux d'enfants d'Alice et Léopold. Bref, une série agréable, intelligente, qui vous plonge avec douceur dans un univers plaisant et plein d'attraits.