Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur.
Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté.
Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc.
Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable.
Un album à lire !
Que dire...
Un regret déjà, celui de ne pas l'avoir lue avant. Pffou, quelle claque !
D'une simplicité effarante de complexité, d'une tristesse pleine de joie, cette tranche de vie touche assurément. Quelle est la part d'autobiographie de l'oeuvre ? Peut-on s'identifier au héros ? Aucune importance. Evidemment que chaque lecteur trouvera une plus ou moins grande part de lui-même dans la personnalité de Marco, mais c'est SON histoire à lui qui compte ici. Et elle touche où il faut. C'est un album de plus (après les oeuvres de Tezuka notamment) qui me fait dire qu'un dessin simple et humoristique, quand il est expressif, est aussi souvent porteur d'émotion qu'un trait qui en met plein la vue.
Les 2 dernières pages, qui closent l'album avec tristesse et espoir entremêlés, m'ont scotché une bonne demi-heure, et inutile de dire qu'une bd m'a rarement fait autant d'effet. C'est pourquoi j'attribue les 5 étoiles sans hésitation, une note que j'ai pourtant du mal à donner en temps ordinaire. Mais ici, mis à part le titre, absolument rien n'est ordinaire...
Quoi ??? seulement "pas mal", "Partie de chasse" ? Alors là, je m'indigne et m'insurge... Je ne suis pas particulièrement fan de Bilal et pas mal de ses albums me rasent. Mais celui-là est particulier, que diable !!!
Personne n'a mentionné le fait que cet album est sorti plusieurs années avant la chute du communisme ! Le scénario a un côté prophétique et/ou clairvoyant qui ne peut laisser personne indifférent !
Alors peut-être qu'il est trop estampillé "années 80" et qu'on a oublié de nos jours ce qu'étaient les pays de l'Est. Peut-être qu'on a oublié à quel point il était exceptionnel dans ces années là de dresser un tel portrait de ces pays alors que personne n'aurait oser imaginer que tout finirait par s'écrouler de l'intérieur comme un chateau de carte.
Peut-être.
N'empêche que cet album est un véritable morceau d'histoire.
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques.
De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire.
Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87...
C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble.
Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur !
Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages...
Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi.
Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.
Le 6ème tome vient de sortir, je l'ai lu d'une traite comme tous les précédents et comme à chaque fois, j'ai adoré ; et pourtant on n'en sait toujours pas plus sur ce qu'est Gantz, sur pourquoi ces gens se retrouvent là. Donc 6 tomes et une intrigue qui n'avance presque pas et c'est en cela que Gantz pourrait déplaire à certains.
Malgré tout je maintiens ma note, car j'adore vraiment ce manga, aussi bien pour sa très grande originalité, le dessin très agréable, pour cette surenchère dans les adversaires que Gantz fait rencontrer aux personnages (on commence avec le martien poireau pour en arriver à un Bouddha géant)...
Gantz a tout pour plaire ! Du moins pour l'instant ; mais il faudrait juste attendre de voir pendant combien de temps l'auteur prévoit de nous balader de la sorte, sans nous donner de réponses (peut être que nous n'en saurons jamais davantage).
Enfin, il est à noter qu'un long métrage d'animation va bientôt sortir au Japon, et que la bande annonce semble très prometteuse (du moins pour ce qui est de l'animation).
Bon, ce qui explique cette note est tout simplement le fait que Hunter x Hunter est mon manga préféré et de loin. Pourquoi ? Et bien parce que :
Sous ses airs de shônen de prime abord, Hunter x Hunter se découvre des points qui l'en diffère des autres productions du genre, et c'est très agréable puisque ce sont des points qui viennent casser les défauts que je trouve aux autres shônen. En particulier, le manga est cohérent et très intelligent.
Cohérent et intelligent parce qu'il n'y a pas eu une seule fois où j'ai pu me dire "Si tu es si rapide, pourquoi là tu ne fais pas ça ?" comme j'ai pu me dire dans un Dragon Ball ou dans un Naruto. Ce n'est qu'un exemple ; ce que je veux dire c'est que les combats et le monde dans lequel évoluent les protagonistes ne sont jamais à remettre en question, d'après moi. De plus, on a la chance de voir dès le début des personnages qui sont parmi les plus puissants (je me demande ce qu'aurait fait Goku, si Bou était arrivé au premier tome). Vous n'aurez pas non plus le classique "Je lui ai donné un coup dont il ne se relèvera jamais" puis le "gentil" qui se relève... Ca fait partie du code des shônen et ça n'existe pas dans HxH ; et je préfère que ce soit ainsi car ici, quand quelqu'un meurt, il n'aura pas un dernier mot à dire. Il est mort, point final pour lui, qu'il ait été "gentil", "méchant", un personnage important ou non. Pas de pleurs interminables non plus pour un match de foot perdu. Je ne me souviens d'avoir vu quelqu'un pleurer dans HxH qu'une seule fois, pour la mort d'un proche (et c'est dans un arrière-plan).
Je trouve également que les personnages sont tous d'un charisme incroyable. Ils ont tous une personnalité qui leur est propre et qui va directement en adéquation avec leur pouvoir. C'est encore une fois intelligent et bien foutu.
J'aime également le fait que les méchants ne se considèrent pas comme méchants. Ils font ce qui leur semble juste pour parvenir à leurs fins. Donc pas de méchant avec un sourire méchant qui va tuer juste pour le plaisir parce que c'est un méchant (bon, à part Hisoka, je vous l'accorde ^^).
Finalement, côté dessin, la plupart du temps c'est joli, sans plus du tout, avec quelques passages plutôt vides même.
Mais la qualité du scénario, l'envie que vous aurez de continuer toujours plus à lire, l'évolution progressive des héros, et surtout, encore une fois, l'intelligence et la cohérence du monde, font que vous ne pouvez pas passer à côté de cette oeuvre.
Cet album est assez étrange. Dans son graphisme complètement personnel (et donc inhabituel, mais néanmoins très séduisant, tout en courbes et ondulations); dans son histoire, se déroulant dans la Hollande du XVIème siècle et qui ne peut que rappeler fortement les contes de fées (en particulier La Belle et la Bête); dans son ryhtme, lent, parfois haché du fait des deux histoires qui s'entrecoupent; et aussi dans les questions qu'il fait se poser... et qui ne trouvent pas forcément réponse.
Pourtant, l'ambiance ainsi créée est assez envoutante. Ce (presque) huis-clos est fascinant au même titre qu'un conte, dont il propose d'ailleurs le même genre de double lecture, avec un double sens que certains pourront certes trouver un peu "moral", mais qui est à mon avis bienvenue et n'est pas trop mis en avant.
L'ensemble est assez fin. Loin de bon nombre de scénarios plus ou moins efficaces mais peu raffinés, cet album-ci est vraiment plaisant, et plutôt subtil.
La façon dont Magriete est objectivée est elle aussi très intéressante, ainsi que son comportement par rapport à ce regard imposé, même si ce thème est surtout suggéré et esquissé.
Bref. Bon album, atypique et intéressant. Le premier de l'auteur, en plus, de quoi espérer beaucoup pour l'avenir. :)
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Coeur Tam-Tam
Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur. Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté. Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc. Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable. Un album à lire !
Le combat ordinaire
Que dire... Un regret déjà, celui de ne pas l'avoir lue avant. Pffou, quelle claque ! D'une simplicité effarante de complexité, d'une tristesse pleine de joie, cette tranche de vie touche assurément. Quelle est la part d'autobiographie de l'oeuvre ? Peut-on s'identifier au héros ? Aucune importance. Evidemment que chaque lecteur trouvera une plus ou moins grande part de lui-même dans la personnalité de Marco, mais c'est SON histoire à lui qui compte ici. Et elle touche où il faut. C'est un album de plus (après les oeuvres de Tezuka notamment) qui me fait dire qu'un dessin simple et humoristique, quand il est expressif, est aussi souvent porteur d'émotion qu'un trait qui en met plein la vue. Les 2 dernières pages, qui closent l'album avec tristesse et espoir entremêlés, m'ont scotché une bonne demi-heure, et inutile de dire qu'une bd m'a rarement fait autant d'effet. C'est pourquoi j'attribue les 5 étoiles sans hésitation, une note que j'ai pourtant du mal à donner en temps ordinaire. Mais ici, mis à part le titre, absolument rien n'est ordinaire...
Partie de chasse
Quoi ??? seulement "pas mal", "Partie de chasse" ? Alors là, je m'indigne et m'insurge... Je ne suis pas particulièrement fan de Bilal et pas mal de ses albums me rasent. Mais celui-là est particulier, que diable !!! Personne n'a mentionné le fait que cet album est sorti plusieurs années avant la chute du communisme ! Le scénario a un côté prophétique et/ou clairvoyant qui ne peut laisser personne indifférent ! Alors peut-être qu'il est trop estampillé "années 80" et qu'on a oublié de nos jours ce qu'étaient les pays de l'Est. Peut-être qu'on a oublié à quel point il était exceptionnel dans ces années là de dresser un tel portrait de ces pays alors que personne n'aurait oser imaginer que tout finirait par s'écrouler de l'intérieur comme un chateau de carte. Peut-être. N'empêche que cet album est un véritable morceau d'histoire.
Rural !
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques. De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire. Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87... C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
L'Immeuble d'en face
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble. Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur ! Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages... Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Batman - Un long Halloween
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi. Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.
Gantz
Le 6ème tome vient de sortir, je l'ai lu d'une traite comme tous les précédents et comme à chaque fois, j'ai adoré ; et pourtant on n'en sait toujours pas plus sur ce qu'est Gantz, sur pourquoi ces gens se retrouvent là. Donc 6 tomes et une intrigue qui n'avance presque pas et c'est en cela que Gantz pourrait déplaire à certains. Malgré tout je maintiens ma note, car j'adore vraiment ce manga, aussi bien pour sa très grande originalité, le dessin très agréable, pour cette surenchère dans les adversaires que Gantz fait rencontrer aux personnages (on commence avec le martien poireau pour en arriver à un Bouddha géant)... Gantz a tout pour plaire ! Du moins pour l'instant ; mais il faudrait juste attendre de voir pendant combien de temps l'auteur prévoit de nous balader de la sorte, sans nous donner de réponses (peut être que nous n'en saurons jamais davantage). Enfin, il est à noter qu'un long métrage d'animation va bientôt sortir au Japon, et que la bande annonce semble très prometteuse (du moins pour ce qui est de l'animation).
Hunter X Hunter
Bon, ce qui explique cette note est tout simplement le fait que Hunter x Hunter est mon manga préféré et de loin. Pourquoi ? Et bien parce que : Sous ses airs de shônen de prime abord, Hunter x Hunter se découvre des points qui l'en diffère des autres productions du genre, et c'est très agréable puisque ce sont des points qui viennent casser les défauts que je trouve aux autres shônen. En particulier, le manga est cohérent et très intelligent. Cohérent et intelligent parce qu'il n'y a pas eu une seule fois où j'ai pu me dire "Si tu es si rapide, pourquoi là tu ne fais pas ça ?" comme j'ai pu me dire dans un Dragon Ball ou dans un Naruto. Ce n'est qu'un exemple ; ce que je veux dire c'est que les combats et le monde dans lequel évoluent les protagonistes ne sont jamais à remettre en question, d'après moi. De plus, on a la chance de voir dès le début des personnages qui sont parmi les plus puissants (je me demande ce qu'aurait fait Goku, si Bou était arrivé au premier tome). Vous n'aurez pas non plus le classique "Je lui ai donné un coup dont il ne se relèvera jamais" puis le "gentil" qui se relève... Ca fait partie du code des shônen et ça n'existe pas dans HxH ; et je préfère que ce soit ainsi car ici, quand quelqu'un meurt, il n'aura pas un dernier mot à dire. Il est mort, point final pour lui, qu'il ait été "gentil", "méchant", un personnage important ou non. Pas de pleurs interminables non plus pour un match de foot perdu. Je ne me souviens d'avoir vu quelqu'un pleurer dans HxH qu'une seule fois, pour la mort d'un proche (et c'est dans un arrière-plan). Je trouve également que les personnages sont tous d'un charisme incroyable. Ils ont tous une personnalité qui leur est propre et qui va directement en adéquation avec leur pouvoir. C'est encore une fois intelligent et bien foutu. J'aime également le fait que les méchants ne se considèrent pas comme méchants. Ils font ce qui leur semble juste pour parvenir à leurs fins. Donc pas de méchant avec un sourire méchant qui va tuer juste pour le plaisir parce que c'est un méchant (bon, à part Hisoka, je vous l'accorde ^^). Finalement, côté dessin, la plupart du temps c'est joli, sans plus du tout, avec quelques passages plutôt vides même. Mais la qualité du scénario, l'envie que vous aurez de continuer toujours plus à lire, l'évolution progressive des héros, et surtout, encore une fois, l'intelligence et la cohérence du monde, font que vous ne pouvez pas passer à côté de cette oeuvre.
Le Cabinet Chinois
Cet album est assez étrange. Dans son graphisme complètement personnel (et donc inhabituel, mais néanmoins très séduisant, tout en courbes et ondulations); dans son histoire, se déroulant dans la Hollande du XVIème siècle et qui ne peut que rappeler fortement les contes de fées (en particulier La Belle et la Bête); dans son ryhtme, lent, parfois haché du fait des deux histoires qui s'entrecoupent; et aussi dans les questions qu'il fait se poser... et qui ne trouvent pas forcément réponse. Pourtant, l'ambiance ainsi créée est assez envoutante. Ce (presque) huis-clos est fascinant au même titre qu'un conte, dont il propose d'ailleurs le même genre de double lecture, avec un double sens que certains pourront certes trouver un peu "moral", mais qui est à mon avis bienvenue et n'est pas trop mis en avant. L'ensemble est assez fin. Loin de bon nombre de scénarios plus ou moins efficaces mais peu raffinés, cet album-ci est vraiment plaisant, et plutôt subtil. La façon dont Magriete est objectivée est elle aussi très intéressante, ainsi que son comportement par rapport à ce regard imposé, même si ce thème est surtout suggéré et esquissé. Bref. Bon album, atypique et intéressant. Le premier de l'auteur, en plus, de quoi espérer beaucoup pour l'avenir. :)