MAJ du 11/08/2009
Je modifie mon avis en profondeur après lecture des 4 opus.
Ma vision sur cette série a complètement changé. De "gentillet, voire sympathique mais sans plus", mon impression se mue en "intelligent, inventif et distrayant".
"Intelligent" car Fabien Vehlmann offre ici une caricature fine de l’appréhension de sa propre vie (questions existentielles), de la complexité des rapports humains et de la vie sociale en général.
"Inventif" car les sujets traités le sont à travers les relations de deux lézards vivant sur une île complètement loufoque.
"Distrayant" car nos deux héros sont l’objet de bien des (més)aventures très tarazimboumant. L’humour y est bien présent sans toutefois devenir trop envahissant.
Si chaque tome forme une histoire complète, l’ensemble constitue un récit suivi qui présente l’évolution de nos deux compères. Enfin, la lecture se fait à deux niveaux (l’un basique, qui satisfera les plus jeunes, l’autre plus fin, que l’adulte appréciera à sa juste valeur).
Petit bémol pour le 4eme opus qui, s’il renforce les relations entre Samedi et Dimanche, n’apporte pas grand-chose de vital pour la série. Peut-être un tome de trop ?
Quelle surprise que ce premier album ! Il se déroule en deux parties, distinctes et pourtant inextricablement liées. La première est un réquisitoire contre la guerre, où l'on suit deux observateurs un peu particuliers, mais surtout improbables. Pas vraiment inattendu comme propos, venant d'un gars comme Larcenet. puis ensuite, l'histoire bascule dans le métaphysique, le merveilleux, le conte noir. Et c'est là qu'il prend toute sa saveur. Au style brut, rocailleux et rude que Larcent (re-)prend pour dépeindre la guerre et ses victimes, s'oppose la douceur des traits de la mère des obus. L'ensemble est d'une originalité assez marquante (retenez l'histoire des engoulevents).
Juste une remarque : j'ai lu cet album juste après Soyons fous, du même auteur, où apparaissait déjà Van Gogh dans une dimension assez proche.
Lu le tome 1 après le tome 2. cela ne pose pas de problème, puisqu’ils sont indépendants. Mais j’ai moins apprécié cette aventure de Sigmund freud. Alors bien sûr, l’humour de Larcenet est distillé à bon escient, c’est très divertissant (comme la plupart de ses albums), mais celui-ci est un ton en-dessous. Difficile de dire pourquoi. Peut-être à cause du scénario, un peu faible à mon goût ?
Pour tout ce que vous faites, merci M. Larcenet. :)
Une BD sur les camps, oui. Mais pas que ça.
C’est une œuvre pleine de sensibilité. On s’attache de suite à ces personnages si vrais, et on vit avec eux leurs émotions : les douloureux souvenirs du père, la crainte qu’ils ont vécu lui et Anja pendant la guerre, la tristesse du fils et ses doutes, le mal-être de Mala...
Les dessins n’ont rien d’extraordinaire ? En eux-mêmes, non. Mais certaines images se révèlent très fortes, et l’émotion passe.
J'ai hésité à mettre 5. Peut-être après une relecture...
J’aime beaucoup le dessin de Lepage, doux et lumineux.
Côté scénario, on suit Eliane qui nous emmène dans une quête de paradis. Suivant les Mbyas, elle nous fait partager ses doutes, sa fatigue, son désespoir, mais aussi son bonheur et sa foi.
C’est tout un questionnement métaphysique que représente ce périple à travers le Paraguay. On voit du pays, mais on visite aussi l’esprit humain.
Ce « D-day » est une très belle curiosité. Moi, j’ai carrément accroché au délire de Brin et cela jusqu’au bout. Quelle imagination! Ce gars nous fait avaler un beau paquet de couleuvres! Mais qu'est-ce que c'est bon! C’est vrai que la différence de ton et de rythme narratif entre les trois chapitres a de quoi dérouter, mais le propos général, bien que tout à fait tordu, vole haut. Le propos est complexe et y’a clairement moyen de passer à côté… Mais pour peu qu’on y prenne gare le message final est loin d’être crétin, il interroge notre vision du monde et du divin, notre besoin d’allégorie et de héros… La fin carrément ouverte peut même donner l’impression que Brin n’a pas su finir son histoire. Ce n’est pas mon avis…
Je dirais la même chose que mes prédécesseurs sur la double page où toutes les religions monothéistes se donnent la main en se pardonnant tout, c’est d’un crétinisme absolu. Cela a eu le mérite de me faire rire… de m’agacer aussi, malheureusement. Un détail m’a particulièrement heurté… Brin fait dire à l’émissaire arabe, prenant la main de son frère juif : « Pourquoi n’avons-nous pas accueilli à bras ouverts les fils d’Isaac dans leur propre terre, après vingt siècles d’exil ? » Faire du bon sentiment, c’est une chose, mais oser passer un tel message au vu de la situation actuelle que vit le peuple palestinien, c’est une vraie honte… D’autant que le juif, lui ne s’excuse en rien d’avoir pris la terre de l’Arabe…(ben non, puisque c'est la sienne, me répondrait David Brin...). Entre l’attitude des deux, on sent un clair parti pris de l’auteur dans le problème israélo-palestinien… enfin, passons, ça doit être le côté évangéliste de David Brin… Heureusement son livre vaut mieux que cela…
Cet album N&B petit format a titillé ma curiosité en sachant que le beau-frère de ma tendre moitié est l’auteur d’un des récits publié dans ce collectif.
Le titre est plutôt bien trouvé puisqu’on se trouve en face d’un vrai "fourbi", tant le genre que le graphisme diffèrent d’un récit à l’autre (humour, humour noir, polar, récit plus intimiste). La qualité de ces histoires m’a (agréablement) surpris. En effet, je suis étonné de la profondeur de certains récits ou encore de la réflexion que d’autres suscitent. En fait, j’aurais bien vu plusieurs de ces mini-récits édités dans la collection Patte de mouche de l’Association.
Sans pouvoir l’affirmer, je pense que peu de ces auteurs ont encore réellement percé. Dommage car ce recueil est truffé de bonnes idées et de graphismes souvent accrocheurs. Un beau potentiel malheureusement inexploité ...
Bref, très plaisant à lire ! :)
Will Eisner a deux obsessions. New York, et en particulier ses quartiers populaires, et sa condition de juif. Les deux sont souvent inextricablement liés dans son oeuvre.. De fait, on retrouve un peu dans ce recueil ce qui a fait l'essence (et la saveur !) de son album Le Building. c'est à dire un humour décalé, couplé avec un pessimisme assez déroutant parfois. La première des quatrenouvelles done son nom au recueil, et se trouve peut-être la plus intéressante du lot. Pour le reste, il s'agit plutôt d'une étude de moeurs des juifs new-yorkais. Cette vision de l'intérieur est pleine de tendresse, mais nous amène à réfléchir sur leur condition.
C'est donc un regard de sociologue qu'il faut avoir, sans s'arrêter au style très caricature de presse d'Eisner.
Oulala, par où commencer ?
Sans doute par dire que c’est une série qui m’a énormément plue. Le monde mécanique imaginé par Lebeault est riche, cohérent, solide, original, subtil, bien construit et intéressant. On sent derrière "Horologiom" le travail conséquent fourni par l’auteur. J’apprécie particulièrement son inventivité pour créer des moyens de transports aussi farfelus que géniaux. D’aspect figé, le graphisme se révèle pourtant d’une grande précision. De plus, il est soigné et minutieux.
Petit bémol : comme JBT900, je trouve que trop peu d’éléments explicatifs sur la genèse d’Horologiom sont distillés avant d’asseoir la fin dans le 5e tome. Ceci n’enlève en rien les qualités intrinsèques de cette série qui est à découvrir absolument si ce n’est déjà fait ! D’ailleurs, le final, bien loin d’être ridicule, conclu la série de fort belle manière.
Quelle superbe découverte ! Un de mes coup de coeur 2004 à n'en pas douter. Lisez "Pest" vous serez conquis parole de Guillaume.M :)
Le dessin tout d'abord a un très bon style. C'est original c'est sûr. Je note tout de même une influence graphique de La Nef des fous et de Horologiom. Je veux également souligner, comme tous les autres, que les pages 30 et 31 sont vraiment superbes. Le tout est servi par des couleurs à dominance grise et beige qui accentuent encore le style du dessin : c'est beau...
Les personnages sont bien pensés avec un gentil propulsé malgré lui au centre des intérêts de Spleen City, un grand méchant, un méchant tiraillé par des remord,...
Le scénario est très bon. Une bonne intrigue avec du rythme voilà ce qu'il me fallait. A noter que vu la manière dont se termine l'album, je serai au premier rang pour la sortie du second.
Je mets 4/5 pour le moment mais si le second tome est aussi bon, je mettrais le 5/5 sans hésiter.
Captain Biceps ne fait pas dans la dentelle. Ses auteurs non plus.
Pourtant comment ne pas rire aux éclats devant ces gags tous très percutant et parodiant allègrement un genre qui pèche souvent par son absence d'humour ou de second degré, les comics de super-héros. On pourrait citer en référence la série TV "The Tick" de Bary Sonnenfeld (celui des Men In Black) qui maniait aussi l'humour complètement absurde dans un monde super-héroïque. Captain Biceps a en plus de taper directement sur les icônes du genre (les FF, Spidey, Batman et consor, mais aussi un Michael Jakson à l'honomatopée "spéciale" ou encore Terminator). A noter qu'un autre auteur, Cyril Munaro, s'attaque lui aussi au genre, dans des petits strips très drôles (faut quand même une certaine culture des super-héroïqueries de Marvel et DC) qu'on peut retrouver dans les éditions française des périodiques US.
Pour en revenir au Captain Biceps, bien sûr, les blagues sont un peu lourdingues (mon fils de 4 ans adore), mais des petits strip verticaux en fin de planche font à chaque fois preuve d'un humour bien plus subtil et ravageur.
Et certaines planches valent leur pesant de non-sens hypertrophié (les super-héros méconnus comme "nounoursman" ou "super-mal-gaulé", les super-pouvoirs inutiles, ...).
Mais surtout l'album mets plusieurs fois en scène un nouveau type de super-héros (mon chouchou) :
Pacific Man, l'ami des yaourts. Ce nouveau personnage justfie à lui seul l'existence de cette BD.
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Samedi et Dimanche
MAJ du 11/08/2009 Je modifie mon avis en profondeur après lecture des 4 opus. Ma vision sur cette série a complètement changé. De "gentillet, voire sympathique mais sans plus", mon impression se mue en "intelligent, inventif et distrayant". "Intelligent" car Fabien Vehlmann offre ici une caricature fine de l’appréhension de sa propre vie (questions existentielles), de la complexité des rapports humains et de la vie sociale en général. "Inventif" car les sujets traités le sont à travers les relations de deux lézards vivant sur une île complètement loufoque. "Distrayant" car nos deux héros sont l’objet de bien des (més)aventures très tarazimboumant. L’humour y est bien présent sans toutefois devenir trop envahissant. Si chaque tome forme une histoire complète, l’ensemble constitue un récit suivi qui présente l’évolution de nos deux compères. Enfin, la lecture se fait à deux niveaux (l’un basique, qui satisfera les plus jeunes, l’autre plus fin, que l’adulte appréciera à sa juste valeur). Petit bémol pour le 4eme opus qui, s’il renforce les relations entre Samedi et Dimanche, n’apporte pas grand-chose de vital pour la série. Peut-être un tome de trop ?
Une aventure rocambolesque de...
Quelle surprise que ce premier album ! Il se déroule en deux parties, distinctes et pourtant inextricablement liées. La première est un réquisitoire contre la guerre, où l'on suit deux observateurs un peu particuliers, mais surtout improbables. Pas vraiment inattendu comme propos, venant d'un gars comme Larcenet. puis ensuite, l'histoire bascule dans le métaphysique, le merveilleux, le conte noir. Et c'est là qu'il prend toute sa saveur. Au style brut, rocailleux et rude que Larcent (re-)prend pour dépeindre la guerre et ses victimes, s'oppose la douceur des traits de la mère des obus. L'ensemble est d'une originalité assez marquante (retenez l'histoire des engoulevents). Juste une remarque : j'ai lu cet album juste après Soyons fous, du même auteur, où apparaissait déjà Van Gogh dans une dimension assez proche. Lu le tome 1 après le tome 2. cela ne pose pas de problème, puisqu’ils sont indépendants. Mais j’ai moins apprécié cette aventure de Sigmund freud. Alors bien sûr, l’humour de Larcenet est distillé à bon escient, c’est très divertissant (comme la plupart de ses albums), mais celui-ci est un ton en-dessous. Difficile de dire pourquoi. Peut-être à cause du scénario, un peu faible à mon goût ? Pour tout ce que vous faites, merci M. Larcenet. :)
Maus
Une BD sur les camps, oui. Mais pas que ça. C’est une œuvre pleine de sensibilité. On s’attache de suite à ces personnages si vrais, et on vit avec eux leurs émotions : les douloureux souvenirs du père, la crainte qu’ils ont vécu lui et Anja pendant la guerre, la tristesse du fils et ses doutes, le mal-être de Mala... Les dessins n’ont rien d’extraordinaire ? En eux-mêmes, non. Mais certaines images se révèlent très fortes, et l’émotion passe. J'ai hésité à mettre 5. Peut-être après une relecture...
La terre sans mal
J’aime beaucoup le dessin de Lepage, doux et lumineux. Côté scénario, on suit Eliane qui nous emmène dans une quête de paradis. Suivant les Mbyas, elle nous fait partager ses doutes, sa fatigue, son désespoir, mais aussi son bonheur et sa foi. C’est tout un questionnement métaphysique que représente ce périple à travers le Paraguay. On voit du pays, mais on visite aussi l’esprit humain.
D-day, le jour du désastre
Ce « D-day » est une très belle curiosité. Moi, j’ai carrément accroché au délire de Brin et cela jusqu’au bout. Quelle imagination! Ce gars nous fait avaler un beau paquet de couleuvres! Mais qu'est-ce que c'est bon! C’est vrai que la différence de ton et de rythme narratif entre les trois chapitres a de quoi dérouter, mais le propos général, bien que tout à fait tordu, vole haut. Le propos est complexe et y’a clairement moyen de passer à côté… Mais pour peu qu’on y prenne gare le message final est loin d’être crétin, il interroge notre vision du monde et du divin, notre besoin d’allégorie et de héros… La fin carrément ouverte peut même donner l’impression que Brin n’a pas su finir son histoire. Ce n’est pas mon avis… Je dirais la même chose que mes prédécesseurs sur la double page où toutes les religions monothéistes se donnent la main en se pardonnant tout, c’est d’un crétinisme absolu. Cela a eu le mérite de me faire rire… de m’agacer aussi, malheureusement. Un détail m’a particulièrement heurté… Brin fait dire à l’émissaire arabe, prenant la main de son frère juif : « Pourquoi n’avons-nous pas accueilli à bras ouverts les fils d’Isaac dans leur propre terre, après vingt siècles d’exil ? » Faire du bon sentiment, c’est une chose, mais oser passer un tel message au vu de la situation actuelle que vit le peuple palestinien, c’est une vraie honte… D’autant que le juif, lui ne s’excuse en rien d’avoir pris la terre de l’Arabe…(ben non, puisque c'est la sienne, me répondrait David Brin...). Entre l’attitude des deux, on sent un clair parti pris de l’auteur dans le problème israélo-palestinien… enfin, passons, ça doit être le côté évangéliste de David Brin… Heureusement son livre vaut mieux que cela…
Fourbi
Cet album N&B petit format a titillé ma curiosité en sachant que le beau-frère de ma tendre moitié est l’auteur d’un des récits publié dans ce collectif. Le titre est plutôt bien trouvé puisqu’on se trouve en face d’un vrai "fourbi", tant le genre que le graphisme diffèrent d’un récit à l’autre (humour, humour noir, polar, récit plus intimiste). La qualité de ces histoires m’a (agréablement) surpris. En effet, je suis étonné de la profondeur de certains récits ou encore de la réflexion que d’autres suscitent. En fait, j’aurais bien vu plusieurs de ces mini-récits édités dans la collection Patte de mouche de l’Association. Sans pouvoir l’affirmer, je pense que peu de ces auteurs ont encore réellement percé. Dommage car ce recueil est truffé de bonnes idées et de graphismes souvent accrocheurs. Un beau potentiel malheureusement inexploité ... Bref, très plaisant à lire ! :)
Un Pacte avec Dieu (Un bail avec Dieu / Le Contrat)
Will Eisner a deux obsessions. New York, et en particulier ses quartiers populaires, et sa condition de juif. Les deux sont souvent inextricablement liés dans son oeuvre.. De fait, on retrouve un peu dans ce recueil ce qui a fait l'essence (et la saveur !) de son album Le Building. c'est à dire un humour décalé, couplé avec un pessimisme assez déroutant parfois. La première des quatrenouvelles done son nom au recueil, et se trouve peut-être la plus intéressante du lot. Pour le reste, il s'agit plutôt d'une étude de moeurs des juifs new-yorkais. Cette vision de l'intérieur est pleine de tendresse, mais nous amène à réfléchir sur leur condition. C'est donc un regard de sociologue qu'il faut avoir, sans s'arrêter au style très caricature de presse d'Eisner.
Horologiom
Oulala, par où commencer ? Sans doute par dire que c’est une série qui m’a énormément plue. Le monde mécanique imaginé par Lebeault est riche, cohérent, solide, original, subtil, bien construit et intéressant. On sent derrière "Horologiom" le travail conséquent fourni par l’auteur. J’apprécie particulièrement son inventivité pour créer des moyens de transports aussi farfelus que géniaux. D’aspect figé, le graphisme se révèle pourtant d’une grande précision. De plus, il est soigné et minutieux. Petit bémol : comme JBT900, je trouve que trop peu d’éléments explicatifs sur la genèse d’Horologiom sont distillés avant d’asseoir la fin dans le 5e tome. Ceci n’enlève en rien les qualités intrinsèques de cette série qui est à découvrir absolument si ce n’est déjà fait ! D’ailleurs, le final, bien loin d’être ridicule, conclu la série de fort belle manière.
Pest
Quelle superbe découverte ! Un de mes coup de coeur 2004 à n'en pas douter. Lisez "Pest" vous serez conquis parole de Guillaume.M :) Le dessin tout d'abord a un très bon style. C'est original c'est sûr. Je note tout de même une influence graphique de La Nef des fous et de Horologiom. Je veux également souligner, comme tous les autres, que les pages 30 et 31 sont vraiment superbes. Le tout est servi par des couleurs à dominance grise et beige qui accentuent encore le style du dessin : c'est beau... Les personnages sont bien pensés avec un gentil propulsé malgré lui au centre des intérêts de Spleen City, un grand méchant, un méchant tiraillé par des remord,... Le scénario est très bon. Une bonne intrigue avec du rythme voilà ce qu'il me fallait. A noter que vu la manière dont se termine l'album, je serai au premier rang pour la sortie du second. Je mets 4/5 pour le moment mais si le second tome est aussi bon, je mettrais le 5/5 sans hésiter.
Captain Biceps
Captain Biceps ne fait pas dans la dentelle. Ses auteurs non plus. Pourtant comment ne pas rire aux éclats devant ces gags tous très percutant et parodiant allègrement un genre qui pèche souvent par son absence d'humour ou de second degré, les comics de super-héros. On pourrait citer en référence la série TV "The Tick" de Bary Sonnenfeld (celui des Men In Black) qui maniait aussi l'humour complètement absurde dans un monde super-héroïque. Captain Biceps a en plus de taper directement sur les icônes du genre (les FF, Spidey, Batman et consor, mais aussi un Michael Jakson à l'honomatopée "spéciale" ou encore Terminator). A noter qu'un autre auteur, Cyril Munaro, s'attaque lui aussi au genre, dans des petits strips très drôles (faut quand même une certaine culture des super-héroïqueries de Marvel et DC) qu'on peut retrouver dans les éditions française des périodiques US. Pour en revenir au Captain Biceps, bien sûr, les blagues sont un peu lourdingues (mon fils de 4 ans adore), mais des petits strip verticaux en fin de planche font à chaque fois preuve d'un humour bien plus subtil et ravageur. Et certaines planches valent leur pesant de non-sens hypertrophié (les super-héros méconnus comme "nounoursman" ou "super-mal-gaulé", les super-pouvoirs inutiles, ...). Mais surtout l'album mets plusieurs fois en scène un nouveau type de super-héros (mon chouchou) : Pacific Man, l'ami des yaourts. Ce nouveau personnage justfie à lui seul l'existence de cette BD.