Ah ça se dévore ce truc ! C'est diablement sympathique, intemporellement charmant, et surtout complètement emballant !
Une histoire où les personnages sont bien charmants, des situations à pleurer de rire (voir Victoria dans cette situation, je suis pété de rire !), tout ça donne une BD qui fait passer un bon (petit) moment. Seul bémol : on aimerait en savoir plus sur le passé d'Imhotep IV.
Effectivement, cette histoire qui résume très bien, le style unique de Pratt et sa maîtrise narrative, est très prenante. Les personnages possèdent une épaisseur humaine réelle, leurs motivations s'inscrivent dans une cohérence jamais prise à défaut, et leurs trajectoires parfois dramatiques reflètent bien les réalités de leurs époques.
Les amateurs de Pratt y trouveront donc forcément leur compte et ce fut mon cas.
Une bd que je ne saurais donc que conseiller vivement.
Bonne nouvelle : le tome 6 de "Fog" est sorti et permet, de ce fait, de clôturer l'histoire initiée lors du tome 5. A nouveau, nous sommes face à une intrigue mêlant mystère et rationalité. Un subtil mélange des deux opposés qui fait la richesse de cette série… Au niveau de l’histoire, on part de la découverte d'une jeune femme amnésique et l'enquête nous amène jusqu'en écosse où la domination anglaise ne semble toujours pas acceptée. Au niveau du dessin, il reste à mes yeux exceptionnel (même si nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus, mais les goûts sont dans la nature et tant mieux). Bref un bon moment de lecture…
Oui, et définitivement oui !
Larcenet se construit une place à part dans la production BD d'aujourd'hui. Cette série en est encore une belle preuve. A travers le parcours de Marco, jeune homme qui essaie de construire sa vie sans réelle certitude, sans plan... Simplement avec ses idées, ses idéaux, sa passion, son amour... Un homme simple, dans le sens il semble si proche de la plupart d'entre nous, avec ses coups de gueule, ses moments d'incertitude, ses failles immenses... C'est peut-être là que réside le talent de Larcenet : il vous prend aux tripes, se met à nu devant vous, et laisse parler son coeur...
Après un Pourquoi Pete Duel s'est-il suicidé ? assez glauque, à la limite du déprimant, mais très bien rendu et très efficace dans son genre, on pouvait s'attendre à un album assez désespérant. Et effectivement, "Mariée par correspondance" ce n'est pas un roman à l'eau de rose ni la description d'une intégration réussie.
Les deux personnages principaux se sont mariés par correspondance et ne se connaissent donc pas. Une gène se fait donc sentir. Mais la gène en question ne va pas s'estomper. Les personnages ne vont pas apprendre à se découvrir. Ils ne vont pas composer. Au contraire, leurs différences vont se montrer de plus en plus clairement, et apparaître de plus en plus fondamentales aux yeux du lecteur. Qu'on pense à "La guerre des Rose", et on verra un peu le genre de mécanisme infernal qui se met en place. Divergence des intérêts qui deviennent divergence des personnalités. Désir de s'envoler mais pieds pris dans le ciment...
Mais si cet aspect occupe la majeure partie de l'album, c'est bien la fin qui m'a convaincu, puisqu'elle échappe justement à ce mécanisme. Elle rappelle un peu certains films asiatiques (Old Boy, par exemple, puisqu'il vient de sortir) où les personnages ne sont pas exactement ce qu'ils paraissent à première vue et où les personnalités se brouillent de façon étonnante.
C'est noir, oui, mais c'est tellement vrai.
Et bien moi elle m’a beaucoup plu cette BD. Certes, c’est court, il s’agit presque d’une nouvelle. Mais je trouve malgré tout que l’histoire a suffisamment le temps de se développer. La mise en scène est très « Moorienne », les fans de l’auteur (dont je fais partie) auront déjà deviné que comme à son habitude, Alan Moore maîtrise les enchaînements graphiques, les plans originaux et les dialogues recherchés. Bon, soyez averti, on n’atteint quand même pas les sommets de Watchmen !
L’histoire elle-même est très originale, et aborde la relation Batman - Joker, le passé du Joker et la façon dont il utilise la folie pour tenir le coup dans cette vie dénuée de tout sens. La fin est très originale, même si je comprends qu’on puisse la trouver un peu… bizarre. Elle rapproche deux personnages qui ne sont finalement pas aussi différents que l’on pourrait le croire (c’est en tout cas ce que le Joker essaye de nous démontrer).
J’ai aussi remarqué que jamais les deux protagonistes ne s’appellent par leur nom respectif. Ils reformulent toujours leurs phrases pour ne pas avoir à prononcer le mot « Batman » ou « Joker ». Je me demande bien pourquoi… ils ont un peu honte de ce qu’ils sont ? Ils trouvent ces noms ridicules ? Ils veulent en finir avec cette mascarade ? Questions que j’aimerais bien poser à l’auteur. On remarque aussi que les autres personnages non plus ne prononcent jamais ces deux noms.
Pour finir, le dessin est très chouette, bien dans l’esprit de la BD. Je suis vraiment content de mon achat, et je pense la relire assez souvent. En plus ça se trouve facilement d’occasion pour quelques euros.
A conseiller à tous les adorateurs de Batman ou d'Alan Moore.
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte.
L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance.
Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ?
Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
Comment parler de Watchmen, exercice difficile(impossible?). Moore est un auteur particulier, un franc tireur, un poète, beaucoup pensent qu'il est un génie, moi perso je suis fan mais tout de même ai-je assez de recul pour donner mon avis sur son chef-d’œuvre ? Car oui Watchmen est sa BD ultime et ça ce n'est pas rien car ce type est quand même l'auteur de V pour Vendetta et From Hell entre autres...
J'ai souvent entendu dire que Watchmen décevrait les fans purs et durs de super héros en collant, moi ça me fait bien rigoler. Comme pas mal de monde j'ai commencé à lire avec les revues périodiques de chez MARVEL, j'adorais ça, mais bon au bout d'un certain temps tout ce petit monde bien guimauve et coloré devient lassant, même pour les plus nostalgiques et c'est là, quand on a lâché tout ça depuis longtemps que l'on tombe sur un ouvrage comme Watchmen!
Le seul truc que j'ai regretté en lisant cette histoire c'est de la connaître seulement à sa sortie en intégrale, quel dommage j'ai perdu 10 ans avant de lire cette merveille. Les super héros que l'on trouve dans Watchmen sont vraiment super héroïques dans l'âme, ce sont tous des clichés et pourtant tout le monde s'accorde pour dire qu'ils sont crédibles, humains, réalistes etc...
Et là est la force de Watchmen, car tous ces personnages si caricaturaux soient-ils, ne sont-ils pas le reflet d'une société que Moore dans ses oeuvres ne cesse de fustiger ?
Donc nous voila à suivre à travers 6 volumes, les aventures de ces personnages tous différents autrefois alliés aujourd'hui unis par des circonstances tragiques, et c'est difficile pour ces gens de se recoller à la lourde tâche du sauvetage perpétuel d'une humanité qui n'en demandait pas tant, et qui voit d'un oeil amusé ces vieux comiques kitsch et fatigués. Car presque tous ont oublié leur passé dans ce récit, ils se bornent à en parler comme d'une bonne vieille époque adolescente et tous s'accordent à dire qu'ils se trompaient, comme pour dissimuler des souvenirs dont on a un peu honte.
Ce qu'il est intéressant de constater aussi c'est la complexité et la différence des personnages principaux, mais je ne m'étendrais pas sur ce point car c'est un avis personnel et chacun aura son propre ressenti à la lecture.
Maintenant un mot sur le découpage : C'est tout simplement fantastique et en accord avec le déroulement de l'intrigue, celle ci étant d'ailleurs constituée de flash-back est parfaitement maîtrisée, c'est déroutant de simplicité. Je finirai avec les dessins de Gibbons qui sont géniaux, en effet leurs formes démodées et les couleurs délavées voire passées nous immergent parfaitement dans le monde rétro où se situe l'intrigue. Bref pour terminer je dirais que Watchmen est un vrai monument, un pavé que l'on ne se lasse pas de relire (c'est plutôt rare) une des meilleures BDs que j'ai lues tout simplement.
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La fille du professeur
Ah ça se dévore ce truc ! C'est diablement sympathique, intemporellement charmant, et surtout complètement emballant ! Une histoire où les personnages sont bien charmants, des situations à pleurer de rire (voir Victoria dans cette situation, je suis pété de rire !), tout ça donne une BD qui fait passer un bon (petit) moment. Seul bémol : on aimerait en savoir plus sur le passé d'Imhotep IV.
Fort Wheeling
Effectivement, cette histoire qui résume très bien, le style unique de Pratt et sa maîtrise narrative, est très prenante. Les personnages possèdent une épaisseur humaine réelle, leurs motivations s'inscrivent dans une cohérence jamais prise à défaut, et leurs trajectoires parfois dramatiques reflètent bien les réalités de leurs époques. Les amateurs de Pratt y trouveront donc forcément leur compte et ce fut mon cas. Une bd que je ne saurais donc que conseiller vivement.
Fog
Bonne nouvelle : le tome 6 de "Fog" est sorti et permet, de ce fait, de clôturer l'histoire initiée lors du tome 5. A nouveau, nous sommes face à une intrigue mêlant mystère et rationalité. Un subtil mélange des deux opposés qui fait la richesse de cette série… Au niveau de l’histoire, on part de la découverte d'une jeune femme amnésique et l'enquête nous amène jusqu'en écosse où la domination anglaise ne semble toujours pas acceptée. Au niveau du dessin, il reste à mes yeux exceptionnel (même si nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus, mais les goûts sont dans la nature et tant mieux). Bref un bon moment de lecture…
Le combat ordinaire
Oui, et définitivement oui ! Larcenet se construit une place à part dans la production BD d'aujourd'hui. Cette série en est encore une belle preuve. A travers le parcours de Marco, jeune homme qui essaie de construire sa vie sans réelle certitude, sans plan... Simplement avec ses idées, ses idéaux, sa passion, son amour... Un homme simple, dans le sens il semble si proche de la plupart d'entre nous, avec ses coups de gueule, ses moments d'incertitude, ses failles immenses... C'est peut-être là que réside le talent de Larcenet : il vous prend aux tripes, se met à nu devant vous, et laisse parler son coeur...
Mariée par correspondance
Après un Pourquoi Pete Duel s'est-il suicidé ? assez glauque, à la limite du déprimant, mais très bien rendu et très efficace dans son genre, on pouvait s'attendre à un album assez désespérant. Et effectivement, "Mariée par correspondance" ce n'est pas un roman à l'eau de rose ni la description d'une intégration réussie. Les deux personnages principaux se sont mariés par correspondance et ne se connaissent donc pas. Une gène se fait donc sentir. Mais la gène en question ne va pas s'estomper. Les personnages ne vont pas apprendre à se découvrir. Ils ne vont pas composer. Au contraire, leurs différences vont se montrer de plus en plus clairement, et apparaître de plus en plus fondamentales aux yeux du lecteur. Qu'on pense à "La guerre des Rose", et on verra un peu le genre de mécanisme infernal qui se met en place. Divergence des intérêts qui deviennent divergence des personnalités. Désir de s'envoler mais pieds pris dans le ciment... Mais si cet aspect occupe la majeure partie de l'album, c'est bien la fin qui m'a convaincu, puisqu'elle échappe justement à ce mécanisme. Elle rappelle un peu certains films asiatiques (Old Boy, par exemple, puisqu'il vient de sortir) où les personnages ne sont pas exactement ce qu'ils paraissent à première vue et où les personnalités se brouillent de façon étonnante. C'est noir, oui, mais c'est tellement vrai.
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Et bien moi elle m’a beaucoup plu cette BD. Certes, c’est court, il s’agit presque d’une nouvelle. Mais je trouve malgré tout que l’histoire a suffisamment le temps de se développer. La mise en scène est très « Moorienne », les fans de l’auteur (dont je fais partie) auront déjà deviné que comme à son habitude, Alan Moore maîtrise les enchaînements graphiques, les plans originaux et les dialogues recherchés. Bon, soyez averti, on n’atteint quand même pas les sommets de Watchmen ! L’histoire elle-même est très originale, et aborde la relation Batman - Joker, le passé du Joker et la façon dont il utilise la folie pour tenir le coup dans cette vie dénuée de tout sens. La fin est très originale, même si je comprends qu’on puisse la trouver un peu… bizarre. Elle rapproche deux personnages qui ne sont finalement pas aussi différents que l’on pourrait le croire (c’est en tout cas ce que le Joker essaye de nous démontrer). J’ai aussi remarqué que jamais les deux protagonistes ne s’appellent par leur nom respectif. Ils reformulent toujours leurs phrases pour ne pas avoir à prononcer le mot « Batman » ou « Joker ». Je me demande bien pourquoi… ils ont un peu honte de ce qu’ils sont ? Ils trouvent ces noms ridicules ? Ils veulent en finir avec cette mascarade ? Questions que j’aimerais bien poser à l’auteur. On remarque aussi que les autres personnages non plus ne prononcent jamais ces deux noms. Pour finir, le dessin est très chouette, bien dans l’esprit de la BD. Je suis vraiment content de mon achat, et je pense la relire assez souvent. En plus ça se trouve facilement d’occasion pour quelques euros. A conseiller à tous les adorateurs de Batman ou d'Alan Moore.
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Maus
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
Maus
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte. L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance. Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ? Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
Watchmen
Comment parler de Watchmen, exercice difficile(impossible?). Moore est un auteur particulier, un franc tireur, un poète, beaucoup pensent qu'il est un génie, moi perso je suis fan mais tout de même ai-je assez de recul pour donner mon avis sur son chef-d’œuvre ? Car oui Watchmen est sa BD ultime et ça ce n'est pas rien car ce type est quand même l'auteur de V pour Vendetta et From Hell entre autres... J'ai souvent entendu dire que Watchmen décevrait les fans purs et durs de super héros en collant, moi ça me fait bien rigoler. Comme pas mal de monde j'ai commencé à lire avec les revues périodiques de chez MARVEL, j'adorais ça, mais bon au bout d'un certain temps tout ce petit monde bien guimauve et coloré devient lassant, même pour les plus nostalgiques et c'est là, quand on a lâché tout ça depuis longtemps que l'on tombe sur un ouvrage comme Watchmen! Le seul truc que j'ai regretté en lisant cette histoire c'est de la connaître seulement à sa sortie en intégrale, quel dommage j'ai perdu 10 ans avant de lire cette merveille. Les super héros que l'on trouve dans Watchmen sont vraiment super héroïques dans l'âme, ce sont tous des clichés et pourtant tout le monde s'accorde pour dire qu'ils sont crédibles, humains, réalistes etc... Et là est la force de Watchmen, car tous ces personnages si caricaturaux soient-ils, ne sont-ils pas le reflet d'une société que Moore dans ses oeuvres ne cesse de fustiger ? Donc nous voila à suivre à travers 6 volumes, les aventures de ces personnages tous différents autrefois alliés aujourd'hui unis par des circonstances tragiques, et c'est difficile pour ces gens de se recoller à la lourde tâche du sauvetage perpétuel d'une humanité qui n'en demandait pas tant, et qui voit d'un oeil amusé ces vieux comiques kitsch et fatigués. Car presque tous ont oublié leur passé dans ce récit, ils se bornent à en parler comme d'une bonne vieille époque adolescente et tous s'accordent à dire qu'ils se trompaient, comme pour dissimuler des souvenirs dont on a un peu honte. Ce qu'il est intéressant de constater aussi c'est la complexité et la différence des personnages principaux, mais je ne m'étendrais pas sur ce point car c'est un avis personnel et chacun aura son propre ressenti à la lecture. Maintenant un mot sur le découpage : C'est tout simplement fantastique et en accord avec le déroulement de l'intrigue, celle ci étant d'ailleurs constituée de flash-back est parfaitement maîtrisée, c'est déroutant de simplicité. Je finirai avec les dessins de Gibbons qui sont géniaux, en effet leurs formes démodées et les couleurs délavées voire passées nous immergent parfaitement dans le monde rétro où se situe l'intrigue. Bref pour terminer je dirais que Watchmen est un vrai monument, un pavé que l'on ne se lasse pas de relire (c'est plutôt rare) une des meilleures BDs que j'ai lues tout simplement.