Après les Contes du Korrigan, ceux de l'Ankou, voici ceux de Brocéliande...
Les auteurs savent comment s'y prendre à présent et l'ensemble se révele distrayant et homogène. Les différents dessinateurs ont un coup de crayon sympathique, les contes sont plus ou moins originaux et les couleurs d'Elsa Brants subliment le tout sur ce premier album.
Ca fait un très joli cadeau et la couverture est très réussie !
Bien que je ne sois pas fan particulièrement de comics, j'ai bien accroché à cette ambiance de thriller noir et sanglant. Ces ambiances devrais-je dire car chaque volume est composé de 3 ou 4 histoires plus ou moins liées, chronologiques ou non. Des bonnes idées là-dedans dans un contexte fin 70's, début des années 80 dans l'amérique "profonde" si on veut. Le dessin noir et blanc, très propre et noir qui pourrait s'apparenter au style qu'on trouve dans la collection "Petits meurtres" des éditions EP.
Tome 1 :
Une très bonne surprise : cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un comics. The Authority, du moins les épisodes de Quitely et Millar parus chez Semics, les seuls que j'ai lus, sont d'une qualité excellente.
Le dessin de Quitely est très bon. Dans la veine du dessin de comics moderne, un peu trop parfait et sans âme, il donne cependant un aspect visuel très appréciable à la série.
Mais l'important n'est pas là : c'est le scénario qui est excellent.
La base de l'histoire est on ne peut plus simple, voire conventionnelle : The Authority est une sorte de Justice League of America politiquement incorrecte. Elle se compose de :
- Jack Hawksmoor, le Dieu des villes, qui contrôle les cités et ne peut vivre en dehors.
- Swift, une jeune femme ailée pourvue de serres acérées.
- Le Docteur, le shaman héroïnomane de la Terre, qui peut transformer toute matière en une autre (et tue parfois ses ennemis en transformant leurs os en slips Calvin Klein).
- l'Ingénieur, une jeune femme au corps de métal liquide qui peut se transformer en toute sorte de machine ou arme.
- Apollo et le Midnighter, respectivement version dépravée et homo sexuelle de Superman et Batman.
Cette équipe de super héros là ne combat pas chaque mois un nouveau super méchant. Au lieu de ça, ils ont décidé de faire leur propre loi pour le Bien sur le Monde : ils s'en prennent aux dictateurs asiatiques, ils engueulent le Président des USA, ils interviennent dans les conflits armés, etc... Ils agissent plus ou moins pour le Bien, mais pourtant ce ne sont vraiment pas des gentils : ils prennent un vrai plaisir à massacrer leurs ennemis, ont une vie plutôt dépravée à base d'alcool, de sexe et de bagarres, quand ils ont vaincu un super-méchant, au lieu de l'éliminer, ils préfèrent l'embaucher pour qu'il bosse avec eux, etc...
Le traitement de cette BD m'a vraiment agréablement surpris : il mélange de vrais bastons entre super-héros comme on en voit dans tant de comics, avec des dialogues truculents, un sens du politiquement incorrect et du second degré excellent et des comportements des "héros" qui oscillent entre celui de Superman et celui de la Pro de manière tout à fait réaliste et intelligente.
En outre, l'humour des dialogues et de certaines situations m'a franchement fait rire. Du vrai bon second degré.
Franchement, j'ai vraiment beaucoup apprécié le tome 1 de cette série.
Tome 2 : Tome 3 et 4 :
Maintenant, je dois avouer que les tomes suivants sont un cran voire deux en dessous à mes yeux.
Le tome 2 part dans un délire de pouvoirs ultra-puissants qui n'apporte pas grand chose à mes yeux.
Quant aux tomes 3 et 4, ils ont sans doute eu pour ambition de tenter de bousculer les lecteurs en faisant mourir tous les héros de The Authority et les faisant remplacer par une bande de peaux de vaches encore pire qu'eux (mais bien sûr, n'est pas mort ce qui à jamais dort, enfin je me comprends...). Le scénario tient sur 2 tomes et pourtant il n'apporte rien, les personnages ne sont pas attachants du tout, l'intrigue mauvaise. Bof.
Les tomes suivants ne sont donc pas du tout à la hauteur du premier.
Mais c'est une chance d'une certaine manière : le tome 1 formant une histoire complète; ceux qui veulent s'essayer à cette série peuvent donc se contenter de cet album là et au pire éviter les suivants.
(Pour info, les tomes 1 et 2 sont chacun des histoires indépendantes, les tomes 3 et 4 forment une histoire en 2 tomes)
Mais qué sot gamin, le Didier!
C'est difficile d'expliquer pourquoi on accroche à telle forme d'humour et pas à une autre mais si vous avez un minimum de sang Belge (même très dilué) dans les veines ou si votre thèse de fin d'études porte sur Les Belch, leurs moules, leurs frites et leur humour, CET ALBUM VOUS EST INDISPENSABLE.
Malheureusement trop vite tombé aux oubliettes... Voilà des histoires pas si simples, où le héros se confond avec ses énigmes de la France (un peu trop) mélancolique des années 60. La série mériterait d'être mieux connue.
Voilà une série originale à bien des égards : dessin N&B époustouflant de finesse et scénario loin des sentiers battus.
Rendons d'abord hommage au dessin. Gros, que dis-je, énorme, monumental coup de coeur pour le coup de crayon d'Eric Liberge. Quel virtuose ! Les expressions des squelettes et les paysages sont d'une extrême minutie. Ce noir et blanc-là n'a rien à voir avec celui de David B. Mais il me plaît tout autant. Et de tome en tome, c'est de plus en plus beau, les scènes gagnent en profondeur, certaines sont vertigineuses et offrent un cadre spectaculaire tout-à-fait approprié aux angoisses métaphysiques post-mortem. Quant au petit clin d'oeil à Gaudí dans le premier tome, sympa ça !
L'histoire, maintenant : l'idée de départ, l'arrivée dans "l'au-delà" d'un homme fraîchement décédé est déjà originale.
Mais en plus, la vision de l'après-vie que nous propose Liberge est intéressante à plus d'un titre. C'est une réflexion sur la condition humaine, mais aussi sur les rapports de chacun à la religion où à l'autorité quelqu'en soit la forme, comment certains s'en accommodent et même "jouent le jeu", tel celui qui organise une jerrycan party et veut épater ses amis à l'apéro, alors que d'autres comme Victor, se révoltent, n'acceptent pas l'ordre établi ; c'est aussi une hypothèse sur ce que nous réserve l'après mort.
Certains trouvent cette série trop ésotérique et bavarde. Certes, il y a tout un discours mystico-lyrico-ésotérique assez pompeux, mais c'est du second degré, c'est souvent ironique et irrévérencieux, c'est même plutôt une dénonciation de la religion en tant qu'instrument d'asservissement et d'engourdissement des cerveaux.
Les dialogues, quant à eux, sont truculents et nous rendent ces squelettes bien vivants et sympathiques !
Cette histoire est également profondément émouvante car elle nous place en face de LA question par excellence : qu'y a t'il après la mort ? Le désarroi de ces squelettes, malgré leur aspect physique presque comique, est touchant.
Il faut avoir le moral pour lire cette série, pleine d'un humour assez désespéré, mais je ne peux que vous en conseiller l'achat, c'est trop beau !
N.B. : J'ai le tome 1 dans la 1ère version, celle éditée par Zone Créative, collector donc !
Etonnant !
Comme souligné dès les premières pages (jolie auto-explication), le ton de l'album est totalement partagé entre la naïve candeur de Colombe d'une part et l'affreuse réalité d'autre part. Le trait est forcé (volontairement, c'est important), et pas mal de personnages sont donc "un peu trop" : Colombe trop naïve, la horde trop horrible, Etienne (le membre du Chass' Foune Club) trop macho, les gendarmes trop j'menfoutistes... Mais à la lecture cette exagération semble couler de source et elle emporte le lecteur dans ce petit monde si étrangement ressemblant au nôtre. Le partage entre rêves / espoirs et réalité est assez superbe... Jusqu'à la fin on ne sait pas comment tout cela va évoluer tant le tiraillement est fort des deux côtés.
En plus de ce double aspect basé sur Colombe et la horde, il y a bien sûr Edmond et Cécile, les deux collégiens (lycéens ?), qui apportent une autre sorte d'histoire d'amour, et donc un autre parallèle, lui aussi un peu exagéré mais d'une grande beauté.
Le dessin de Hureau n'est pas vraiment aguichant quand on feuillette l'album, mais il se révèle petit, précis, clair et fouillé, et séduisant à la lecture. La bichromie avec du jaune peut paraître déconcertante mais elle est vraiment de toute beauté.
Colombe et la horde, c'est réel et c'est exagéré, c'est beau et c'est laid, c'est triste et c'est joyeux. Et c'est à lire et à lire !
Le seul affreux point noir de cet album, c'est page 14 : il est dit que Pi = 3,141592724071106... alors que tout le monde sait bien que Pi = 3,141592653589793...
Aah, Lanfeust des Etoiles...
Eh oui, je suis un lecteur tardif de Lanfeust : j'ai commencé par les Etoiles...
Je ne vais pas épiloguer, en parlant du scénario (génial, comme se doit), du dessin (en constant progrès), des couleurs (appuyées par des effets spéciaux, magnifiques), je vous conseille juste l'achat de la série dès que possible. Si, si allez-y, c'est une valeur on ne peut plus sûre. Et pour ceux qui critiquaient le fait que Lanfeust dispose du pouvoir absolu et que ça lui facilitait la tâche... Dans les premiers tomes, il était la moitié du temps bloqué par la crypte tonique, et maintenant, il l'a perdu. Franchement, je suis curieux de savoir comment il va le regagner... J'attends la suite avec impatience.
Cette série ne manquent vraiment pas de charme. Avec ce récit, Guibert et Sfar nous prouvent, une fois de plus, qu'ils ont beaucoup de talent.
Dès les premières pages, on est attendri par Gamaliel, cet enfant qui sera le fil conducteur de la série. Par la suite, on va découvrir une galerie de personnages haut en couleurs. On peut remarquer que l'auteur s'est donné beaucoup de mal pour créer une vraie densité autour d'eux et on ne s'en plaindra pas. J'ai beaucoup aimé Josué mais ceux qui m'ont semblé les plus intéressant, ce sont les deux centurions : Cotus et Camulos. Ces deux-là m'ont fait mourir de rire avec leur circoncision, aarf ! Tordant !
Sinon en résumé, l'histoire se passe en Judée, au début de notre ère et on suit les mésaventures d'un gamin qui met tout en oeuvre pour retrouver son père, injustement emprisonné. C'est très bien écrit, le ton est très fluide et je serais curieux de savoir où va nous conduire cette histoire. Sfar nous propose une vision originale de cette époque. On participe à cette aventure un peu au jour le jour, au rythme de nos héros. Cela donne beaucoup de réalisme au récit.
J'aime beaucoup le coup de crayon de Guibert ("Le Photographe"). Son trait est aéré et les visages qu'il dessine sont très doux et expressifs.
D'ailleurs, j'ai remarqué une certaine évolution à partir du tome 3, son graphisme a prit de l'assurance et son trait s'est affiné. A noter : Les couleurs de Walter sont très réussies.
Les Olives Noires est une série à suivre sans hésitation. Vous serez séduit par l'humour qui s'en dégage ainsi que par son ton si particulier.
C'est du très beau travail.
A conseiller !
Promethea est une BD particulière. C'est l'histoire d'un personnage mythique incarné selon les époques, par diverses personnes. Ici on suit le parcours de Sophie Bangs et de la Promethea qui partage son être, car selon la personne en laquelle Promethea s'incarne elle est différente.
Ce n'est pas un prétexte pour donner des pouvoirs magiques à son héroïne que l'auteur se sert de ce postulat, en fait cette BD est une interprétation sur l'occulte et le mysticisme.
Ceci dit l'héroïne au fil de l'histoire passe d'une réalité à l'autre, le monde dit "réel" et le monde de l'imaginaire nommé Immateria. Le monde réel celui que tout le monde connaît est l'aspect matériel de cette réalité, Immateria est un monde différent, les codes et lois du monde réel sont ici abstraits et ne signifient rien, bien sûr ce lieu est dépeint de façon très onirique.
De ce fait même si Sophie a en elle les pouvoirs de Promethea et sa mémoire elle n'est pas pour autant dépossédée de la sienne et du coup elle a beaucoup de mal à vivre et comprendre ces changements de réalité.
Le premier volume de cette série est une présentation, après une courte intro où l'on voit l'existence de Promethea au travers d'un ancien culte à Alexandrie en 414 après JC, on se retrouve de nos jours avec Sophie Bangs une jeune fille ordinaire qui vit dans une réalité légèrement différente de la notre. Ensuite c'est la rencontre avec le mythe et on entre rapidement dans l'action.
La deuxième partie montre la relation que Sophie et Promethea entretiennent et les interactions avec des personnages secondaires mais néanmoins importants.
Les actions sont vues d'Immateria par les autres Promethea qui s'interrogent sur les capacités de Sophie.
Le deuxième volume rentre dans le vif du sujet c'est le parcours initiatique de l'héroïne avec les Promethea dans Immateria et là ça devient vraiment une Kabbale, la narration à différentes couches sert l'histoire de façon impeccable.
Le troisième volume est plus surprenant encore surtout en tenant compte des précédents...
Les dessins dans cette BD sont très corrects au niveau de la forme et c'est fouillé il y a de nombreux détails assez plaisants dans les cases, j'ai bien aimé les pensées du singe pleureur par exemple, que l'on aperçoit sur des affiches publicitaires. Mais l'important c'est le découpage et la mise en forme des cases qui est inventive et surprenante à souhait. Ca renforce l'esprit décalé et magique du récit.
A noter à la fin du volume deux une petite histoire fort sympathique: La petite Margie au monde des brumes magiques, les auteurs sont Steve Moore et Eric Shanower, indépendante du récit cette histoire gentille porte un peu de fraîcheur après la fin brutale de ce volume.
Je pense que (même si ça fait cliché) cette BD est vraiment particulière pas par son thème mais surtout pour sa mise en forme. Et je ne crois pas qu'on puisse avoir un avis partagé dessus, on aime ou pas, point!
En plus le sujet est assez casse gueule et c'est parfois complexe.
Moi j'aime, de plus c'est une alternative aux autres oeuvres d'Alan Moore. Un seul regret: Je trouve la couverture du premier tome remarquablement laide.
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Les contes de Brocéliande
Après les Contes du Korrigan, ceux de l'Ankou, voici ceux de Brocéliande... Les auteurs savent comment s'y prendre à présent et l'ensemble se révele distrayant et homogène. Les différents dessinateurs ont un coup de crayon sympathique, les contes sont plus ou moins originaux et les couleurs d'Elsa Brants subliment le tout sur ce premier album. Ca fait un très joli cadeau et la couverture est très réussie !
Stray Bullets (Balles Perdues)
Bien que je ne sois pas fan particulièrement de comics, j'ai bien accroché à cette ambiance de thriller noir et sanglant. Ces ambiances devrais-je dire car chaque volume est composé de 3 ou 4 histoires plus ou moins liées, chronologiques ou non. Des bonnes idées là-dedans dans un contexte fin 70's, début des années 80 dans l'amérique "profonde" si on veut. Le dessin noir et blanc, très propre et noir qui pourrait s'apparenter au style qu'on trouve dans la collection "Petits meurtres" des éditions EP.
The Authority (Mark Millar)
Tome 1 :
Une très bonne surprise : cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un comics. The Authority, du moins les épisodes de Quitely et Millar parus chez Semics, les seuls que j'ai lus, sont d'une qualité excellente.
Le dessin de Quitely est très bon. Dans la veine du dessin de comics moderne, un peu trop parfait et sans âme, il donne cependant un aspect visuel très appréciable à la série.
Mais l'important n'est pas là : c'est le scénario qui est excellent.
La base de l'histoire est on ne peut plus simple, voire conventionnelle : The Authority est une sorte de Justice League of America politiquement incorrecte. Elle se compose de :
- Jack Hawksmoor, le Dieu des villes, qui contrôle les cités et ne peut vivre en dehors.
- Swift, une jeune femme ailée pourvue de serres acérées.
- Le Docteur, le shaman héroïnomane de la Terre, qui peut transformer toute matière en une autre (et tue parfois ses ennemis en transformant leurs os en slips Calvin Klein).
- l'Ingénieur, une jeune femme au corps de métal liquide qui peut se transformer en toute sorte de machine ou arme.
- Apollo et le Midnighter, respectivement version dépravée et homo sexuelle de Superman et Batman.
Cette équipe de super héros là ne combat pas chaque mois un nouveau super méchant. Au lieu de ça, ils ont décidé de faire leur propre loi pour le Bien sur le Monde : ils s'en prennent aux dictateurs asiatiques, ils engueulent le Président des USA, ils interviennent dans les conflits armés, etc... Ils agissent plus ou moins pour le Bien, mais pourtant ce ne sont vraiment pas des gentils : ils prennent un vrai plaisir à massacrer leurs ennemis, ont une vie plutôt dépravée à base d'alcool, de sexe et de bagarres, quand ils ont vaincu un super-méchant, au lieu de l'éliminer, ils préfèrent l'embaucher pour qu'il bosse avec eux, etc...
Le traitement de cette BD m'a vraiment agréablement surpris : il mélange de vrais bastons entre super-héros comme on en voit dans tant de comics, avec des dialogues truculents, un sens du politiquement incorrect et du second degré excellent et des comportements des "héros" qui oscillent entre celui de Superman et celui de la Pro de manière tout à fait réaliste et intelligente.
En outre, l'humour des dialogues et de certaines situations m'a franchement fait rire. Du vrai bon second degré.
Franchement, j'ai vraiment beaucoup apprécié le tome 1 de cette série.
Tome 2 :
Tome 3 et 4 :
Maintenant, je dois avouer que les tomes suivants sont un cran voire deux en dessous à mes yeux.
Le tome 2 part dans un délire de pouvoirs ultra-puissants qui n'apporte pas grand chose à mes yeux.
Quant aux tomes 3 et 4, ils ont sans doute eu pour ambition de tenter de bousculer les lecteurs en faisant mourir tous les héros de The Authority et les faisant remplacer par une bande de peaux de vaches encore pire qu'eux (mais bien sûr, n'est pas mort ce qui à jamais dort, enfin je me comprends...). Le scénario tient sur 2 tomes et pourtant il n'apporte rien, les personnages ne sont pas attachants du tout, l'intrigue mauvaise. Bof.
Les tomes suivants ne sont donc pas du tout à la hauteur du premier.
Mais c'est une chance d'une certaine manière : le tome 1 formant une histoire complète; ceux qui veulent s'essayer à cette série peuvent donc se contenter de cet album là et au pire éviter les suivants.
(Pour info, les tomes 1 et 2 sont chacun des histoires indépendantes, les tomes 3 et 4 forment une histoire en 2 tomes)
Voyage au bout de la Lune
Mais qué sot gamin, le Didier! C'est difficile d'expliquer pourquoi on accroche à telle forme d'humour et pas à une autre mais si vous avez un minimum de sang Belge (même très dilué) dans les veines ou si votre thèse de fin d'études porte sur Les Belch, leurs moules, leurs frites et leur humour, CET ALBUM VOUS EST INDISPENSABLE.
Les Dossiers secrets de Maître Berger
Malheureusement trop vite tombé aux oubliettes... Voilà des histoires pas si simples, où le héros se confond avec ses énigmes de la France (un peu trop) mélancolique des années 60. La série mériterait d'être mieux connue.
Monsieur Mardi-Gras Descendres
Voilà une série originale à bien des égards : dessin N&B époustouflant de finesse et scénario loin des sentiers battus. Rendons d'abord hommage au dessin. Gros, que dis-je, énorme, monumental coup de coeur pour le coup de crayon d'Eric Liberge. Quel virtuose ! Les expressions des squelettes et les paysages sont d'une extrême minutie. Ce noir et blanc-là n'a rien à voir avec celui de David B. Mais il me plaît tout autant. Et de tome en tome, c'est de plus en plus beau, les scènes gagnent en profondeur, certaines sont vertigineuses et offrent un cadre spectaculaire tout-à-fait approprié aux angoisses métaphysiques post-mortem. Quant au petit clin d'oeil à Gaudí dans le premier tome, sympa ça ! L'histoire, maintenant : l'idée de départ, l'arrivée dans "l'au-delà" d'un homme fraîchement décédé est déjà originale. Mais en plus, la vision de l'après-vie que nous propose Liberge est intéressante à plus d'un titre. C'est une réflexion sur la condition humaine, mais aussi sur les rapports de chacun à la religion où à l'autorité quelqu'en soit la forme, comment certains s'en accommodent et même "jouent le jeu", tel celui qui organise une jerrycan party et veut épater ses amis à l'apéro, alors que d'autres comme Victor, se révoltent, n'acceptent pas l'ordre établi ; c'est aussi une hypothèse sur ce que nous réserve l'après mort. Certains trouvent cette série trop ésotérique et bavarde. Certes, il y a tout un discours mystico-lyrico-ésotérique assez pompeux, mais c'est du second degré, c'est souvent ironique et irrévérencieux, c'est même plutôt une dénonciation de la religion en tant qu'instrument d'asservissement et d'engourdissement des cerveaux. Les dialogues, quant à eux, sont truculents et nous rendent ces squelettes bien vivants et sympathiques ! Cette histoire est également profondément émouvante car elle nous place en face de LA question par excellence : qu'y a t'il après la mort ? Le désarroi de ces squelettes, malgré leur aspect physique presque comique, est touchant. Il faut avoir le moral pour lire cette série, pleine d'un humour assez désespéré, mais je ne peux que vous en conseiller l'achat, c'est trop beau ! N.B. : J'ai le tome 1 dans la 1ère version, celle éditée par Zone Créative, collector donc !
Colombe et la Horde
Etonnant ! Comme souligné dès les premières pages (jolie auto-explication), le ton de l'album est totalement partagé entre la naïve candeur de Colombe d'une part et l'affreuse réalité d'autre part. Le trait est forcé (volontairement, c'est important), et pas mal de personnages sont donc "un peu trop" : Colombe trop naïve, la horde trop horrible, Etienne (le membre du Chass' Foune Club) trop macho, les gendarmes trop j'menfoutistes... Mais à la lecture cette exagération semble couler de source et elle emporte le lecteur dans ce petit monde si étrangement ressemblant au nôtre. Le partage entre rêves / espoirs et réalité est assez superbe... Jusqu'à la fin on ne sait pas comment tout cela va évoluer tant le tiraillement est fort des deux côtés. En plus de ce double aspect basé sur Colombe et la horde, il y a bien sûr Edmond et Cécile, les deux collégiens (lycéens ?), qui apportent une autre sorte d'histoire d'amour, et donc un autre parallèle, lui aussi un peu exagéré mais d'une grande beauté. Le dessin de Hureau n'est pas vraiment aguichant quand on feuillette l'album, mais il se révèle petit, précis, clair et fouillé, et séduisant à la lecture. La bichromie avec du jaune peut paraître déconcertante mais elle est vraiment de toute beauté. Colombe et la horde, c'est réel et c'est exagéré, c'est beau et c'est laid, c'est triste et c'est joyeux. Et c'est à lire et à lire ! Le seul affreux point noir de cet album, c'est page 14 : il est dit que Pi = 3,141592724071106... alors que tout le monde sait bien que Pi = 3,141592653589793...
Lanfeust des Etoiles
Aah, Lanfeust des Etoiles... Eh oui, je suis un lecteur tardif de Lanfeust : j'ai commencé par les Etoiles... Je ne vais pas épiloguer, en parlant du scénario (génial, comme se doit), du dessin (en constant progrès), des couleurs (appuyées par des effets spéciaux, magnifiques), je vous conseille juste l'achat de la série dès que possible. Si, si allez-y, c'est une valeur on ne peut plus sûre. Et pour ceux qui critiquaient le fait que Lanfeust dispose du pouvoir absolu et que ça lui facilitait la tâche... Dans les premiers tomes, il était la moitié du temps bloqué par la crypte tonique, et maintenant, il l'a perdu. Franchement, je suis curieux de savoir comment il va le regagner... J'attends la suite avec impatience.
Les Olives noires
Cette série ne manquent vraiment pas de charme. Avec ce récit, Guibert et Sfar nous prouvent, une fois de plus, qu'ils ont beaucoup de talent. Dès les premières pages, on est attendri par Gamaliel, cet enfant qui sera le fil conducteur de la série. Par la suite, on va découvrir une galerie de personnages haut en couleurs. On peut remarquer que l'auteur s'est donné beaucoup de mal pour créer une vraie densité autour d'eux et on ne s'en plaindra pas. J'ai beaucoup aimé Josué mais ceux qui m'ont semblé les plus intéressant, ce sont les deux centurions : Cotus et Camulos. Ces deux-là m'ont fait mourir de rire avec leur circoncision, aarf ! Tordant ! Sinon en résumé, l'histoire se passe en Judée, au début de notre ère et on suit les mésaventures d'un gamin qui met tout en oeuvre pour retrouver son père, injustement emprisonné. C'est très bien écrit, le ton est très fluide et je serais curieux de savoir où va nous conduire cette histoire. Sfar nous propose une vision originale de cette époque. On participe à cette aventure un peu au jour le jour, au rythme de nos héros. Cela donne beaucoup de réalisme au récit. J'aime beaucoup le coup de crayon de Guibert ("Le Photographe"). Son trait est aéré et les visages qu'il dessine sont très doux et expressifs. D'ailleurs, j'ai remarqué une certaine évolution à partir du tome 3, son graphisme a prit de l'assurance et son trait s'est affiné. A noter : Les couleurs de Walter sont très réussies. Les Olives Noires est une série à suivre sans hésitation. Vous serez séduit par l'humour qui s'en dégage ainsi que par son ton si particulier. C'est du très beau travail. A conseiller !
Promethea
Promethea est une BD particulière. C'est l'histoire d'un personnage mythique incarné selon les époques, par diverses personnes. Ici on suit le parcours de Sophie Bangs et de la Promethea qui partage son être, car selon la personne en laquelle Promethea s'incarne elle est différente. Ce n'est pas un prétexte pour donner des pouvoirs magiques à son héroïne que l'auteur se sert de ce postulat, en fait cette BD est une interprétation sur l'occulte et le mysticisme. Ceci dit l'héroïne au fil de l'histoire passe d'une réalité à l'autre, le monde dit "réel" et le monde de l'imaginaire nommé Immateria. Le monde réel celui que tout le monde connaît est l'aspect matériel de cette réalité, Immateria est un monde différent, les codes et lois du monde réel sont ici abstraits et ne signifient rien, bien sûr ce lieu est dépeint de façon très onirique. De ce fait même si Sophie a en elle les pouvoirs de Promethea et sa mémoire elle n'est pas pour autant dépossédée de la sienne et du coup elle a beaucoup de mal à vivre et comprendre ces changements de réalité. Le premier volume de cette série est une présentation, après une courte intro où l'on voit l'existence de Promethea au travers d'un ancien culte à Alexandrie en 414 après JC, on se retrouve de nos jours avec Sophie Bangs une jeune fille ordinaire qui vit dans une réalité légèrement différente de la notre. Ensuite c'est la rencontre avec le mythe et on entre rapidement dans l'action. La deuxième partie montre la relation que Sophie et Promethea entretiennent et les interactions avec des personnages secondaires mais néanmoins importants. Les actions sont vues d'Immateria par les autres Promethea qui s'interrogent sur les capacités de Sophie. Le deuxième volume rentre dans le vif du sujet c'est le parcours initiatique de l'héroïne avec les Promethea dans Immateria et là ça devient vraiment une Kabbale, la narration à différentes couches sert l'histoire de façon impeccable. Le troisième volume est plus surprenant encore surtout en tenant compte des précédents... Les dessins dans cette BD sont très corrects au niveau de la forme et c'est fouillé il y a de nombreux détails assez plaisants dans les cases, j'ai bien aimé les pensées du singe pleureur par exemple, que l'on aperçoit sur des affiches publicitaires. Mais l'important c'est le découpage et la mise en forme des cases qui est inventive et surprenante à souhait. Ca renforce l'esprit décalé et magique du récit. A noter à la fin du volume deux une petite histoire fort sympathique: La petite Margie au monde des brumes magiques, les auteurs sont Steve Moore et Eric Shanower, indépendante du récit cette histoire gentille porte un peu de fraîcheur après la fin brutale de ce volume. Je pense que (même si ça fait cliché) cette BD est vraiment particulière pas par son thème mais surtout pour sa mise en forme. Et je ne crois pas qu'on puisse avoir un avis partagé dessus, on aime ou pas, point! En plus le sujet est assez casse gueule et c'est parfois complexe. Moi j'aime, de plus c'est une alternative aux autres oeuvres d'Alan Moore. Un seul regret: Je trouve la couverture du premier tome remarquablement laide.