Hormis l'avis de Tristan, je trouve les autres assez sévères avec cette BD. Il faut dire aussi que ces avis portent uniquement sur le premier tome. A ce jour deux tomes sont donc parus "La jeunesse de Catamount" et "Le train des maudits".
Tout d'abord je n'avais jamais entendu parler de cet Albert Bonneau auteur dont sont tirées ces BD, auteur à priori prolifique dans un genre qui ne m'a jamais attiré le western en roman. a cette époque je découvrais la science fiction française et étrangère.
D'emblée ce qui attire l'attention c'est la puissance du dessin avec une colorisation dans des tons assez sombres, a ce titre je recommande la couverture du tome deux qui en jette vraiment.
Pour ce qui est du scénario rien de révolutionnaire mais l'ensemble se tient et est bougrement efficace. Alors oui certains dirons que les personnages sont un brin caricaturaux, les indiens très méchants et les blancs bien gentils, mais bon il faut se replacer dans une époque ou la vision des choses étaient plus manichéenne. Quoiqu'il en soit cela ne nuit à mon sens pas au récit.
Un mot du jeune auteur Benjamin Blasco-Martinez au demeurant fort sympathique qui n'a pas été spécialement biberonné à la dernière séance mais qui possède un coup de crayon très sur, il est indéniablement à surveiller.
Un troisème tome est en préparation et nul doute que j'irais l’acquérir.
L'anglais dans l'arbre d'Olivia Burton, c'est son grand-oncle, Richard Francis Burton, le célèbre explorateur. Enfin, c'est que prétend son père. A la mort de celui-ci, elle décide, presque sur un coup de tête, elle décide de partir sur les traces de cet ancêtre prestigieux. Elle part ainsi à Londres, en Inde, puis en Afrique subsaharienne, à la recherche, comme lui, des sources du Nil. Mais au fil de ses découvertes, elle se demande s'il est vraiment son ancêtre...
Assez vite je me suis demandé pourquoi Olivia Burton ne s'est pas plus documentée sur ce personnage particulier, sujet à pas mal de controverses, avant de s'engager sur ses traces... Car, il faut le dire, elle a plusieurs déconvenues en chemin, un peu imputable à sa crédulité... Il n'en reste pas moins que ce one-shot est très agréable à lire, que l'idée de mettre Burton sur l'épaule de son héritière présomptive pour commenter ou la guider dans son périple est une bonne idée. Et puis bon, dans les années 2010, voyager aussi loin n'est plus un problème, Olivia Burton a quand même des conditions assez confortables pour boucler son semi-tour du monde.
Mahi Grand, avec lequel elle avait déjà collaboré sur une bd autobiographique en 2015, complète bien ce récit, avec son style "semi-réaliste" qui oscille entre action assez dynamique et cabotinage de l'explorateur du XIXème siècle...
Un chouette album.
J'avais pu lire ce documentaire dans un numéro de la Revue dessinée, il y a quelques années. mais, jugeant certainement qu'il était dommage de le laisser mourir de sa petite mort, la maison d'édition Eidola a décidé de l'éditer en album.
Il faut dire que c'eût été bien dommage, car la genèse en est la thèse réalisée par Marie Gloris au sujet de la peine de mort, et un chapitre consacré à la guillotine. Fruit de plusieurs années de recherche, d'entretiens, de visionnages de nombreuses archives, ces ... pages forcent le respect, face à l'érudition mais aussi le souci de pédagogie (n'oublions pas que la scénariste fut longtemps enseignante). La guillotine est ainsi envisagée sous les angles historique, sociologique, et même technique, puisqu'on a des précisions chirurgicales sur l'engin... Glaçant autant que fascinant. On notera le souhait, réitéré par Marie Gloris, qui a présidé à sa création : rendre la sentence de mort moins barbare, moins douloureuse et plus rapide...
A l'illustration, Rica apporte son énergie, son trait impressionniste et clinique. Parfait.
Voici deux BD qui sont faites pour tous les amateurs d'un Japon féodal fantasmé, de combats de sabre, de vengeance, de héros légendaire, "La rédemption du samouraï" et "Les fleurs du massacre". Tout comme Gruizzli, c'est attiré par les dédicaces de l'auteur Andrea Accardi que j'ai fait l'achat de cette histoire.
Contrairement à ce qu'une lecture rapide pourrait laisser penser il se dégage de ces deux récits une certaine noirceur, j'en veux pour preuve le final du tome deux qui se déroule dans l'univers des courtisanes.
Le ton est sérieux pas de personnage assurant la touche comique comme c'est parfois le cas dans ce genre de bande, cela semble être des adaptations de légendes japonaises.
Le dessin est dynamique, il offre même quelques planches contemplatives du plus bel effet, seul bémol une colorisation qui manque parfois de tranchant.
Quoi qu'il en soit je ne boude pas mon plaisir et j'attends un troisième tome prévu prochainement, au dire du dessinateur, avec impatience, je serai de l'affaire.
Fascinant, envoûtant.
Nous vivons dans un monde où la rapidité, l'immédiateté règnent en maîtres. L'on zappe, l'on tchatte, bref il reste peu d'instants qui nous permettent de prendre notre temps pour regarder les choses.
Cet album de Barbara Baldi arrive à point nommé pour nous redonner le goût de la contemplation. Le dessin ou devrait-on dire les illustrations de ce récit sont à mille lieues de ce à quoi la BD classique nous a habitué. C'est particulier, sombre et cela nous oblige en tant que lecteur à sortir de notre zone de confort.
Comme dit par mes camarades précédents, la lecture est assez rapide au vu du peu de dialogues mais une fois la dernière page tournée, un besoin irrépressible oblige à revenir au début pour goûter encore une fois les planches magnifiques de cet album. Nous voici replongés dans les livres d'Emily Brontë, je pense bien sûr au roman "Les hauts de hurle-vent", titre romantique au possible qui enflammait l'imagination de l'ado que j'étais.
Que c'est beau, je pense aux toutes premières planches qui possèdent à mon sens un pouvoir quasi hypnotique et là l'esprit enfin arrêté nous pouvons nous abîmer dans la contemplation.
J'ai eu la chance à Angoulême sur le stand de l'éditeur (Ici même), de pouvoir feuilleter le prochain album de Barbara Baldi Ada, qui s'annonce au moins aussi grandiose et beau que celui-ci.
D'un abord exigeant, une BD qui ne laisse pas indifférent mais qui mérite à coup sûr le détour.
J’aime beaucoup les albums de Vianello, grand ami de Pratt, avec qui il partage le goût de l’aventure.
« Une île lointaine » est une histoire maritime certes classique, mais rondement menée et prenante. Le capitaine Drake en verra de toutes les couleurs : magouilles, trahisons, arrestation, évasion… avant de se retrouver naufragé sur une île remplie de cannibales. Mais un geste anodin lors de son évasion viendra changer son destin en fin d’album… bien vu !
Le dessin en noir et blanc est sublime, pas de surprises de ce côté-là.
Un excellent (mais court) moment de lecture.
Un album vraiment bluffant.
François Deflandre mélange habillement plusieurs contes (mais surtout la Belle au bois dormant) à une histoire plus moderne. La narration est très onirique, on navigue entre rêve et réalité (un peu à la Lewis Caroll - l’héroïne se nomme d’ailleurs Alice), sans jamais perdre le fil de l’intrigue (ou alors pas pour très longtemps), qui reste relativement cohérente. Le ton est noir, voire glauque par moments, et à ce titre on pense aux contes traditionnels de Grimm et compagnie.
Le dessin est original et sert parfaitement l’histoire. Le style ligne-claire, l’aspect déformé et les couleurs me rappellent un peu les albums d’Andreas (Arq etc.)
J’ai passé un excellent moment de lecture.
La première chose qui marque en ouvrant cet album, c’est bien entendu le graphisme. Je conçois tout à fait qu’il ne sera pas du goût de tout le monde. Je n’arrive pas à saisir tous les détails de la technique employée. Il s’agit clairement d’aquarelle, mais retravaillée à l’informatique, au point que certaines cases ressemblent presque à des photographies retouchées. Mais bon sang, que c’est beau. Les planches sont magistrales, notamment la présentation de la campagne du Nottinghamshire, mise en valeur dans les nombreux passages muets contemplatifs. On retrouve des références à des peintres et peintures connus, mais le fait que ces « emprunts » ne soient référencés nul part dans l’album est un peu limite je trouve (je vous laisse comparer la 3eme case de la page 38, et le tableau « Saison d'octobre » de Jules Bastien-Lepage par exemple. Merci Chandre pour l’information).
L’histoire fait très « fable victorienne », dans le genre « Downton Abbey ». Le destin des deux sœurs, déchirées par le testament de leur grand-mère, est touchant au possible. J’ai trouvé le ton très juste, et la fin très belle, avec ce tout dernier sourire. Je note quand même quelques petits soucis de narration par moment, des enchainements un peu brusques, ou des phylactères agencés bizarrement et que j’ai lus dans le désordre (voir page 75, première case par exemple). M’enfin, rien de bien grave au final.
J’ai passé un excellent moment de lecture. L’histoire m’a beaucoup plu, et puis surtout j’adore le style graphique. Je feuillette l’album régulièrement depuis ma lecture, pour admirer les nombreux paysages.
Voici une série bâtie autour de deux clampins pas finauds, qui visitent les bas-fonds – les décors sont généralement glauques.
Série sans prétention, mais qui se révèle jouissive, plutôt drôle, en tout cas qui procure d’agréables moments de lecture. Les histoires sont amusantes. Pas forcément dans l’intrigue elle-même, mais plutôt dans les situations, les dialogues, la foultitude de jeux de mots. En effet, les bons – ou mauvais mots fusent, autant que les mauvais coups d’ailleurs.
Et il faut dire que le dessin de Prugne – encore très éloigné de son fabuleux travail à l’aquarelle des séries qu’il produira une vingtaine d’années plus tard – est tout à fait raccord avec les textes. En effet, il est très dynamique, et les cases sont souvent remplies de petits trucs rigolos (détails, bestioles se baladant avec des pancartes – comme dans La Jungle en folie mais en plus drôle ici).
Une bonne série détente.
Note réelle 3,5/5.
J’ai bien aimé ce récit, certes très classique sur son fond, mais joli et poétique dans sa forme.
L’histoire de ce sans-abri voguant au fil des paysages, vivant de poèmes vendus de portes en portes et qui prend sous son aile protectrice et éducatrice un jeune fugueur, ce n’est clairement pas ce qui se fait de plus original. Mais tout classique qu’il soit, ce récit n’en est pas moins touchant.
Je craignais un peu que l’écriture en vers et en pieds fatigue à force, ou m’oblige à relire certains dialogues pour bien les comprendre. Ce n’est absolument pas le cas, cette écriture demeure très fluide et agréable à lire. L’humour est bien présent mais demeure léger car ce sont la poésie des mots et la musicalité du verbe qui sont mis en avant.
Le dessin est vraiment beau. La colorisation apporte une mélancolie au récit tandis que le trait expressif et caricatural laisse passer beaucoup d’émotions. Des décors se dégage encore une forme de mélancolie, de douceur, de beauté dans la normalité. Rien d’exceptionnel mais je me suis senti bien dans ces pages.
En clair, j’ai bien aimé… même si ce récit est tout sauf surprenant.
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Catamount
Hormis l'avis de Tristan, je trouve les autres assez sévères avec cette BD. Il faut dire aussi que ces avis portent uniquement sur le premier tome. A ce jour deux tomes sont donc parus "La jeunesse de Catamount" et "Le train des maudits". Tout d'abord je n'avais jamais entendu parler de cet Albert Bonneau auteur dont sont tirées ces BD, auteur à priori prolifique dans un genre qui ne m'a jamais attiré le western en roman. a cette époque je découvrais la science fiction française et étrangère. D'emblée ce qui attire l'attention c'est la puissance du dessin avec une colorisation dans des tons assez sombres, a ce titre je recommande la couverture du tome deux qui en jette vraiment. Pour ce qui est du scénario rien de révolutionnaire mais l'ensemble se tient et est bougrement efficace. Alors oui certains dirons que les personnages sont un brin caricaturaux, les indiens très méchants et les blancs bien gentils, mais bon il faut se replacer dans une époque ou la vision des choses étaient plus manichéenne. Quoiqu'il en soit cela ne nuit à mon sens pas au récit. Un mot du jeune auteur Benjamin Blasco-Martinez au demeurant fort sympathique qui n'a pas été spécialement biberonné à la dernière séance mais qui possède un coup de crayon très sur, il est indéniablement à surveiller. Un troisème tome est en préparation et nul doute que j'irais l’acquérir.
Un Anglais dans mon arbre
L'anglais dans l'arbre d'Olivia Burton, c'est son grand-oncle, Richard Francis Burton, le célèbre explorateur. Enfin, c'est que prétend son père. A la mort de celui-ci, elle décide, presque sur un coup de tête, elle décide de partir sur les traces de cet ancêtre prestigieux. Elle part ainsi à Londres, en Inde, puis en Afrique subsaharienne, à la recherche, comme lui, des sources du Nil. Mais au fil de ses découvertes, elle se demande s'il est vraiment son ancêtre... Assez vite je me suis demandé pourquoi Olivia Burton ne s'est pas plus documentée sur ce personnage particulier, sujet à pas mal de controverses, avant de s'engager sur ses traces... Car, il faut le dire, elle a plusieurs déconvenues en chemin, un peu imputable à sa crédulité... Il n'en reste pas moins que ce one-shot est très agréable à lire, que l'idée de mettre Burton sur l'épaule de son héritière présomptive pour commenter ou la guider dans son périple est une bonne idée. Et puis bon, dans les années 2010, voyager aussi loin n'est plus un problème, Olivia Burton a quand même des conditions assez confortables pour boucler son semi-tour du monde. Mahi Grand, avec lequel elle avait déjà collaboré sur une bd autobiographique en 2015, complète bien ce récit, avec son style "semi-réaliste" qui oscille entre action assez dynamique et cabotinage de l'explorateur du XIXème siècle... Un chouette album.
La Guillotine
J'avais pu lire ce documentaire dans un numéro de la Revue dessinée, il y a quelques années. mais, jugeant certainement qu'il était dommage de le laisser mourir de sa petite mort, la maison d'édition Eidola a décidé de l'éditer en album. Il faut dire que c'eût été bien dommage, car la genèse en est la thèse réalisée par Marie Gloris au sujet de la peine de mort, et un chapitre consacré à la guillotine. Fruit de plusieurs années de recherche, d'entretiens, de visionnages de nombreuses archives, ces ... pages forcent le respect, face à l'érudition mais aussi le souci de pédagogie (n'oublions pas que la scénariste fut longtemps enseignante). La guillotine est ainsi envisagée sous les angles historique, sociologique, et même technique, puisqu'on a des précisions chirurgicales sur l'engin... Glaçant autant que fascinant. On notera le souhait, réitéré par Marie Gloris, qui a présidé à sa création : rendre la sentence de mort moins barbare, moins douloureuse et plus rapide... A l'illustration, Rica apporte son énergie, son trait impressionniste et clinique. Parfait.
Chanbara
Voici deux BD qui sont faites pour tous les amateurs d'un Japon féodal fantasmé, de combats de sabre, de vengeance, de héros légendaire, "La rédemption du samouraï" et "Les fleurs du massacre". Tout comme Gruizzli, c'est attiré par les dédicaces de l'auteur Andrea Accardi que j'ai fait l'achat de cette histoire. Contrairement à ce qu'une lecture rapide pourrait laisser penser il se dégage de ces deux récits une certaine noirceur, j'en veux pour preuve le final du tome deux qui se déroule dans l'univers des courtisanes. Le ton est sérieux pas de personnage assurant la touche comique comme c'est parfois le cas dans ce genre de bande, cela semble être des adaptations de légendes japonaises. Le dessin est dynamique, il offre même quelques planches contemplatives du plus bel effet, seul bémol une colorisation qui manque parfois de tranchant. Quoi qu'il en soit je ne boude pas mon plaisir et j'attends un troisième tome prévu prochainement, au dire du dessinateur, avec impatience, je serai de l'affaire.
La Partition de Flintham
Fascinant, envoûtant. Nous vivons dans un monde où la rapidité, l'immédiateté règnent en maîtres. L'on zappe, l'on tchatte, bref il reste peu d'instants qui nous permettent de prendre notre temps pour regarder les choses. Cet album de Barbara Baldi arrive à point nommé pour nous redonner le goût de la contemplation. Le dessin ou devrait-on dire les illustrations de ce récit sont à mille lieues de ce à quoi la BD classique nous a habitué. C'est particulier, sombre et cela nous oblige en tant que lecteur à sortir de notre zone de confort. Comme dit par mes camarades précédents, la lecture est assez rapide au vu du peu de dialogues mais une fois la dernière page tournée, un besoin irrépressible oblige à revenir au début pour goûter encore une fois les planches magnifiques de cet album. Nous voici replongés dans les livres d'Emily Brontë, je pense bien sûr au roman "Les hauts de hurle-vent", titre romantique au possible qui enflammait l'imagination de l'ado que j'étais. Que c'est beau, je pense aux toutes premières planches qui possèdent à mon sens un pouvoir quasi hypnotique et là l'esprit enfin arrêté nous pouvons nous abîmer dans la contemplation. J'ai eu la chance à Angoulême sur le stand de l'éditeur (Ici même), de pouvoir feuilleter le prochain album de Barbara Baldi Ada, qui s'annonce au moins aussi grandiose et beau que celui-ci. D'un abord exigeant, une BD qui ne laisse pas indifférent mais qui mérite à coup sûr le détour.
Une île lointaine
J’aime beaucoup les albums de Vianello, grand ami de Pratt, avec qui il partage le goût de l’aventure. « Une île lointaine » est une histoire maritime certes classique, mais rondement menée et prenante. Le capitaine Drake en verra de toutes les couleurs : magouilles, trahisons, arrestation, évasion… avant de se retrouver naufragé sur une île remplie de cannibales. Mais un geste anodin lors de son évasion viendra changer son destin en fin d’album… bien vu ! Le dessin en noir et blanc est sublime, pas de surprises de ce côté-là. Un excellent (mais court) moment de lecture.
Perceforest
Un album vraiment bluffant. François Deflandre mélange habillement plusieurs contes (mais surtout la Belle au bois dormant) à une histoire plus moderne. La narration est très onirique, on navigue entre rêve et réalité (un peu à la Lewis Caroll - l’héroïne se nomme d’ailleurs Alice), sans jamais perdre le fil de l’intrigue (ou alors pas pour très longtemps), qui reste relativement cohérente. Le ton est noir, voire glauque par moments, et à ce titre on pense aux contes traditionnels de Grimm et compagnie. Le dessin est original et sert parfaitement l’histoire. Le style ligne-claire, l’aspect déformé et les couleurs me rappellent un peu les albums d’Andreas (Arq etc.) J’ai passé un excellent moment de lecture.
La Partition de Flintham
La première chose qui marque en ouvrant cet album, c’est bien entendu le graphisme. Je conçois tout à fait qu’il ne sera pas du goût de tout le monde. Je n’arrive pas à saisir tous les détails de la technique employée. Il s’agit clairement d’aquarelle, mais retravaillée à l’informatique, au point que certaines cases ressemblent presque à des photographies retouchées. Mais bon sang, que c’est beau. Les planches sont magistrales, notamment la présentation de la campagne du Nottinghamshire, mise en valeur dans les nombreux passages muets contemplatifs. On retrouve des références à des peintres et peintures connus, mais le fait que ces « emprunts » ne soient référencés nul part dans l’album est un peu limite je trouve (je vous laisse comparer la 3eme case de la page 38, et le tableau « Saison d'octobre » de Jules Bastien-Lepage par exemple. Merci Chandre pour l’information). L’histoire fait très « fable victorienne », dans le genre « Downton Abbey ». Le destin des deux sœurs, déchirées par le testament de leur grand-mère, est touchant au possible. J’ai trouvé le ton très juste, et la fin très belle, avec ce tout dernier sourire. Je note quand même quelques petits soucis de narration par moment, des enchainements un peu brusques, ou des phylactères agencés bizarrement et que j’ai lus dans le désordre (voir page 75, première case par exemple). M’enfin, rien de bien grave au final. J’ai passé un excellent moment de lecture. L’histoire m’a beaucoup plu, et puis surtout j’adore le style graphique. Je feuillette l’album régulièrement depuis ma lecture, pour admirer les nombreux paysages.
Nelson et Trafalgar
Voici une série bâtie autour de deux clampins pas finauds, qui visitent les bas-fonds – les décors sont généralement glauques. Série sans prétention, mais qui se révèle jouissive, plutôt drôle, en tout cas qui procure d’agréables moments de lecture. Les histoires sont amusantes. Pas forcément dans l’intrigue elle-même, mais plutôt dans les situations, les dialogues, la foultitude de jeux de mots. En effet, les bons – ou mauvais mots fusent, autant que les mauvais coups d’ailleurs. Et il faut dire que le dessin de Prugne – encore très éloigné de son fabuleux travail à l’aquarelle des séries qu’il produira une vingtaine d’années plus tard – est tout à fait raccord avec les textes. En effet, il est très dynamique, et les cases sont souvent remplies de petits trucs rigolos (détails, bestioles se baladant avec des pancartes – comme dans La Jungle en folie mais en plus drôle ici). Une bonne série détente. Note réelle 3,5/5.
Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied
J’ai bien aimé ce récit, certes très classique sur son fond, mais joli et poétique dans sa forme. L’histoire de ce sans-abri voguant au fil des paysages, vivant de poèmes vendus de portes en portes et qui prend sous son aile protectrice et éducatrice un jeune fugueur, ce n’est clairement pas ce qui se fait de plus original. Mais tout classique qu’il soit, ce récit n’en est pas moins touchant. Je craignais un peu que l’écriture en vers et en pieds fatigue à force, ou m’oblige à relire certains dialogues pour bien les comprendre. Ce n’est absolument pas le cas, cette écriture demeure très fluide et agréable à lire. L’humour est bien présent mais demeure léger car ce sont la poésie des mots et la musicalité du verbe qui sont mis en avant. Le dessin est vraiment beau. La colorisation apporte une mélancolie au récit tandis que le trait expressif et caricatural laisse passer beaucoup d’émotions. Des décors se dégage encore une forme de mélancolie, de douceur, de beauté dans la normalité. Rien d’exceptionnel mais je me suis senti bien dans ces pages. En clair, j’ai bien aimé… même si ce récit est tout sauf surprenant.