Les derniers avis (39336 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Fax de Sarajevo
Fax de Sarajevo

Soyons direct et franc : je n'ai pas du tout, mais pas du tout aimé le dessin. Il me fait penser à un dessin de BD d'action, à quelque chose de complètement inadéquat pour le propos. Et pourtant ça marche ! Car malgré ce défaut tout personnel, je dois reconnaitre que cette BD est d'une efficacité totale. Si on parle de la guerre en Yougoslavie, souvent les infos sont évasives et rares. C'est proche dans le temps et dans l'espace, mais j'ai toujours l'impression que c'est un conflit passé inaperçu par chez nous. Pourtant, cette guerre a fait des ravages que l'on constate encore aujourd'hui et qui sont malheureusement bien d'actualité ... La BD suit véritablement les personnes prises dans ce conflit et dans une ville de Sarajevo entièrement encerclée, dans laquelle la vie devient un enfer et les morts régulières. Un cauchemar qu'on ne croirait pas si récent, et pourtant ... C'est véritablement une guerre qui nous est montrée, dans toute son horreur, sans concession. Ce qui me frappe surtout, c'est qu'au fur et à mesure on est pris avec ces pauvres gens qui ne peuvent s'enfuir. Ils sont piégés d'une ville et de la passivité des autres états face à ce qui est pourtant un massacre et une guerre sanglante. C'est triste à en pleurer, mais cela est d'autant plus dur qu'on sait que cela eu lieu il y a moins de trente ans maintenant. Une BD qui est forte par son message, et qui permet de mieux se rendre compte de la violence que fut ce conflit. Il ne s'agit pas de simples rivalités d'état lors de l'éclatement de la Yougoslavie. Il y eut une authentique guerre, dans laquelle beaucoup trop de gens ont péris au nom d'idées abjectes. Et il est bon de se le rappeler, quand ces idées semblent parfois ressurgir aujourd'hui.

28/03/2019 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Pour la peau
Pour la peau

Une jolie découverte que je dois à Little Miss Giggles lors du festival d'Angoulême, et que j'ai vraiment bien apprécié ! J'ai pu échanger pendant un long moment avec l'auteur, que je regrette sincèrement de ne pas voir interviewé par ailleurs, et j'ai beaucoup apprécié son approche de la BD érotique. Car oui, c'est bien de la BD érotique, il n'y a aucun doute là-dessus. Mais comme l'a souligné l'auteur, il l'a faite avant tout pour raconter l'histoire et non par plaisir de faire une BD de cul. C'est pourquoi je suis particulièrement fan de cette BD. Si on limite souvent tout l'érotisme du neuvième art à des pages mal imprimées, des dessins déformés et des scénarios inexistants, c'est que le genre est toujours très mal vu et ne peut pas sortir du cliché de la BD qu'on tient à une main. En somme, tout l'inverse de celle-ci. Car nous avons là une BD qui tient la route sur toute son histoire, histoire par ailleurs peu banale. C'est un adultère, mais un adultère qui dépasse le simple cadre de la partie de jambes en l'air en dehors du couple. C'est une question d'osmose sexuelle, de désir retrouvé et d'envie de se retrouver. C'est une histoire qui part du sexe et flirte avec les sentiments. Et je n'ai pas parlé du dessin qui est pourtant une trouvaille délicieuse : le rendu entre le noir et les nuances de bruns, rehaussés par les traits rouges et bleus qui rajoutent à la suggestion érotique. Tout en nuances et en délicatesse, ne se privant pas de montrer explicitement le sexe et le plaisir, cette BD m'a charmé. Par son audace et son propos, par son histoire et son dessin. Ce n'est pas tous les jours qu'on a le droit à une belle BD de cul, et quand on le voit, ça fait plaisir ! Et ce dans tous les sens qu'on voudra mettre derrière ce mot ...

28/03/2019 (modifier)
Couverture de la série Sur Liste Noire
Sur Liste Noire

Voilà un album vraiment très intéressant, que j’ai découvert assez tardivement, et qui regroupe une grosse vingtaine d’histoires (qui n’ont pas vraiment de lien entre elles). Si ce n’est que – comme le sous-tend le titre – elles sont toutes très fortement teintées de noir ! Que le fantastique, l’humour dominent (un peu de Foerster parfois), que les décors soient contemporains, western ou préhistoriques, c’est bien cette noirceur qui prédomine à chaque fois. Beaucoup de cynisme aussi – mais c’est souvent lié. La grande majorité de ces histoires sont franchement réussies, et la lecture des quelques 150 pages de l’album se fait très agréablement et relativement rapidement. Abuli pond des scénarios bien fichus, efficaces, bien tranchés. Comme l’est le dessin de Bernet d’ailleurs, dans un beau Noir et Blanc. Décors épurés, visages taillés au scalpel, le trait de Bernet sied parfaitement aux histoires de son compère Abuli (complémentarité déjà vérifiée ailleurs, sur Torpedo notamment). Les sujets ne s’y prêtant pas forcément, nous n’avons par contre là pas droit à ses belles femmes (snif). Je regrette juste un peu (format oblige ?) la taille un peu trop petite parfois de certains textes (en phylactères ou en commentaires en dehors des cases). C’est en tout cas un album sur lequel je vous recommande vraiment de vous pencher. Et, comme mon prédécesseur, je m’étonne que cet album – aux qualités évidentes, et pourtant pas réalisé par des inconnus – ait suscité si peu d’avis !

27/03/2019 (modifier)
Par nospamoi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Wollodrïn
Wollodrïn

Déjà, on peut noter que c'est une série qui aura su respecter sa promesse de tenir en 10 volumes plutôt que de prolonger à l'infini une recette qui tient la route. Certes, elle repose sur des éléments archi-connus de toute épopée fantasy, mais les auteurs ont su innover et créer avec réussite quelques innovations sur chaque race. L'univers est bien foutu, chaque volume raconte une histoire sympa, laquelle se raccroche harmonieusement au cycle complet. Très belle fin, que l'on lit avec un peu de tristesse. Je ne mets pas 5 étoiles, car ce n'est pas non plus complètement innovant, mais ça reste du très très solide à côté de nombreuses autres sagas.

27/03/2019 (modifier)
Couverture de la série Popeye - Un homme à la mer
Popeye - Un homme à la mer

Sans l’avis de Canarde, je ne me serais sans doute pas forcément penché sur cet album, dont la couverture ne m’avait pas attiré lorsque je l’avais croisé en librairie. J’ai finalement sauté le pas, et lu ce qui ressemble à une sorte de « préquel » du personnage, mais alors totalement revisité. Et il faut dire que – en tout cas cela a été mon cas – rentrer dans cette série peut paraître difficile. D’abord parce qu’il faut faire abstraction du personnage cartoon que tout le monde connait (idem pour Olive d’ailleurs, qui n’a ici que le physique longiligne pour rappeler l’originale). Cela se passe « avant » (et Ozanam retombe sur ses pattes en fin d’album, pour raccorder son histoire à celle que dessinera Elzie Crisler Segar), et sur un ton totalement différent, plus « adulte », moins saccadé. Ensuite parce que le dessin de Lelis (que je découvre ici) est très éloigné de celui du cartooniste. Et qu’il est d’un abord difficile. Mais il faut faire l’effort de l’apprivoiser, car il est très beau, avec un trait frêle, tremblotant (proche de Carlos Nine parfois), comme si certains dessins n’étaient que des crayonnés « jetés » sur le papier. La colorisation, très lumineuse et « terne », pâle (aspect délavé parfois), ajoute aussi à l’originalité du dessin, et le distingue des tons utilisés pour les dessins animés. Un album réussi donc, dont j’ai apprécié la lecture, mais que je ne me vois pas acheter, ni forcément relire. Ce n’est pas forcément ce genre d’album que je recherche, même si je lui reconnais bien des qualités. A vous de voir donc pour l’achat. Note réelle 3,5/5.

26/03/2019 (modifier)
Couverture de la série Nymphéas noirs
Nymphéas noirs

Comme les précédents lecteurs, je me suis fait avoir par cette intrigue policière et une fois la dernière page tournée, je n’ai eu qu’une envie : revenir en arrière pour m’assurer de la cohérence de l’ensemble… cohérence que je n’ai pas su prendre en défaut. C’est très bien construit, bien amené, intrigant et intelligent. D’une certaine manière, cet album m’a fait le même effet que « Watertown » dans le sens où les auteurs m’ont emmené exactement là où ils le voulaient pour bien me retourner, façon crêpe à la Chandeleur, dans un final… où je me serais bien foutu des baffes tellement j’ai été aveugle !! Le dessin m’a également séduit par sa colorisation. Les personnages sont bien typés, les décors sont soignés mais c’est surtout cette colorisation tout en nuances que je garde en mémoire. Lecture bien entendu conseillée à tout amateur de récit policier… du moins s’il n’a pas peur de se faire manipuler par l’auteur. Et achat conseillé du simple fait qu’une fois la lecture terminée, la tentation d’y revenir sera grande même si l’effet de surprise ne jouera plus. J’ai pris presque autant de plaisir dans une relecture, à découvrir tous ces indices laissés par les auteurs et auxquels je n’avais pas fait attention en première lecture, que durant ma découverte de l’album. Une franche réussite.

26/03/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Tout va bien (Delcourt)
Tout va bien (Delcourt)

A vingt ans, Ellie vit dans une famille où tout est un peu compliqué au niveau relationnel. Un frère en pleine crise d'adolescence, des parents qui au delà de leur couple ont aussi du mal à gérer leurs 3 enfants et une soeur trisomique... Pas facile dans ce contexte de passer le cap de l'âge adulte et surtout d'y trouver son compte dans une relation amoureuse. Car c'est cela qui rend Ellie malheureuse. Elle vient de fêter ses vingt ans mais n'a jamais connu l'amour... Tout va bien est un récit autobiographique qui met le doigt là où ça fait mal à un âge charnière et le fait de façon très juste et intelligente. C'est typiquement le genre d'album à mettre d'urgence entre les mains de grands ados ou de jeunes adultes qui se cherchent (et pas que). Charlie Genmor décortique au travers de son parcours personnel toutes les questions qu'on se pose sur les relations amoureuses et sexuelles à cet âge là. Et c'est fait de manière simple, non didactique, juste en nous faisant partager son expérience et en montrant l'importance de la parole et de l'échange. On a tous le droit à nos expériences, de se tromper, de faire des erreurs, le tout étant de ne pas s'enfermer dans ses doutes et d'avancer pour parvenir à un certain épanouissement. C'est tout cela et bien plus encore que nous propose cet album au fil de ses quelques 230 pages dans un dessin au trait fin, tout en délicatesse, juste rehaussé d'un camaïeu de bleu des plus chouette qui donne à cet album toute la sensibilité nécessaire.

25/03/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Bezimena
Bezimena

Nina Bunjevac que je découvre avec cet album nous emmène bien loin dans la tête d'un délinquant sexuel. Cette "adaptation moderne du mythe de Diane et Actéon" (cf le sous titre de cet album) nous raconte donc comment Benny, un petit garçon "comme les autres" va rapidement inquiéter son entourage à sa façon de regarder les filles et de se tripoter continuellement. Que faire de cet enfant qu'on ne sait pas gérer et que va-t-il faire de sa vie ? C'est ce que va nous raconter ce conte cruel mis en image de la plus belle des manières. Un contraste saisissant... Voilà un album intrigant, au graphisme sophistiqué tout de noir et blanc vêtu qui sous couvert d'un conte bien noir traite d'un sujet peu traité. C'est fait avec grande élégance et une certaine froideur un peu chirurgicale, ce qui rend l'ensemble encore plus glaçant. C'est avant tout ce coup de crayon prodigieux de Nina Bunjevac que j'ai découvert sur le stand de la maison d'édition Ici Même à Angoulême qui m'a motivé à acheter cet album. Grand fan d'illustration et de noir et blanc, cet album semblait m'ouvrir les bras. 224 pages plus tard je ne regrette en rien cet achat tant certaines pages sont tout bonnement hypnotiques.

25/03/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Andy - Un conte de faits
Andy - Un conte de faits

Wow ! C'te claque ! Pourtant il m'en aura fallu du temps pour venir à bout de ce pavé (et là quand je dis pavé, c'est pas un blague ! 562 pages !). Quel travail de dingue ! Typex que je découvre avec cet album nous sort le grand jeu avec un album impressionnant retraçant ans concessions toute la vie d'Andy Warhol, depuis sa jeunesse avec sa famille jusqu'à sa mort à New York en 1987. Pourtant Warhol, on connait ! Ou plutôt on croit connaitre. Car même moi qui ai bercé dans des études artistiques et qui me suis penché assez en avant sur le pop art j'avoue avoir découvert des facettes du personnage et de son histoire que je ne connaissais absolument pas. Je savais le bonhomme perturbé, mais pas autant :D ! Et quelle vie mes amis ! Entre dessin, peinture, films d'avant-garde, producteur de musique, ses rencontres avec les grands intellectuels de cette 2e moitié du XXe siècle, les stars, les politiques, Warhol réussit le grand écart entre les mouvances underground et VIP américaines de l'époque. C'est magistralement retranscrit de la part de Typex en jouant à bon escient des codes graphiques propres à chaque période que va traverser Warhol, jusqu'à cette tranche du livre argenté, clin d'oeil ultime que l'artiste affectionnait tant. Alors oui, ce parti pris graphique en dérangera certainement plus d'un, et c'est typiquement le genre d'album qu'on aime ou qu'on aime pas, mais ce n'est là qu'un juste hommage que rend Typex à l'artiste, qui lui aussi ne donnait pas dans le compromis.

25/03/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Negalyod
Negalyod

Bam ! Et bien en voilà un magnifique album SF comme je les aime ! Je sais j'arrive un peu après la marée, mais mieux vaut tard que jamais :) C'est donc à Angoulême que j'ai pu tailler le bout de gras avec Vincent Perriot lors d'une séance de dédicace sans pour autant avoir lu ledit album à ce moment. Et bien quel régal depuis ! Alors oui, je ne vais pas revenir sur les influences diverses et variées qui transpirent de ce pavé, mais que c'est bien digéré, intégré et remanié à sa sauce ! Et puis la colorisation de Florence Breton (oui celle qui a travaillé avec Moebius) est tout bonnement sublime et donne tout son supplément d'âme à cet univers imaginé par Vincent Perriot. Cet album de plus de 200 pages au grand format permet à l'auteur de laisser libre cours à son imagination et de nous embarquer au fil de planches parfois sublimes dans un univers futuriste hors normes (ah ces grandes cases ou ces planches entières sur une page me donnent juste envie de plonger dedans !). Un vrai régal pour les yeux, surtout dans ses décors qu'ils soient naturels ou architecturaux ! Voilà un album que je compte bien relire bientôt, juste pour le plaisir des yeux !

25/03/2019 (modifier)