Pas besoin d'avoir lu Love hotel pour lire cet album. Même s'il reprend le même personnage et en est, d'une certaine manière, la suite logique. Le fait que cet album soit réédité sans Love hotel dans la collection "Classiques" de Casterman, montre bien que pour l'éditeur, en tout cas, il s'agit bien de deux oeuvres différentes. Il est vrai que ce "Tokyo est mon jardin" est bien meilleur encore que le réussi Love hotel. Le dessin de Boilet quitte le pur contraste noir et blanc pour gagner de subtiles nuances grâce aux trames de Taniguchi. L'histoire est émouvante et pleine de dérision et d'humour. Le personnage principal est terriblement attachant. C'est vraiment une réussite, sur tous les plans!
Boilet est un auteur à part. Sur tout les plans. Déjà, un auteur européen qui part vivre au Japon et devient mangaka, ce n’est pas banal ; à part Moebius, qui a vécu un moment là-bas, tout en ne faisant pas de manga pour autant, je n’ai pas d’autres exemples. Mais la véritable originalité de Boilet ne réside pas que dans cette particularité (même si ça fait partie du charme de son œuvre et que cela en est, d’une certaine manière, un des sujets principaux), sa réelle particularité réside dans autre chose : son sujet de prédilection : le sentiment amoureux.
Pas besoin de vous faire un dessin… la bd européenne en parle si peu. Historiquement déjà, l’absence des femmes dans le bd classique européenne confinait à la misogynie, on ne peut pas dire que cela se soit spécialement arrangé avec le temps… Oui, aujourd’hui, les femmes sont bien là, en tant qu’héroïnes. Mais rarement en tant qu’objet de désir, le vrai désir, je ne parle pas de l’héroïne Soleil à qui ont a scotchés de gros seins pour faire baver les ados, mais du désir animé par les sentiments, de l’ivresse charnelle.
Boilet ose ça, depuis 3615 Alexia, il parle du désir sans fausse pudeur, flirtant avec ce que certains considéreraient comme de la pornographie mais n’est en fait que de l’érotisme, le vrai. Pas étonnant que cet auteur se soit finalement cassé au Japon, là où moins pudibonds, dans l’imaginaire bédéphilique en tout cas, les Japonais aiment le mélange des genres et appellent une chatte une chatte.
Boilet navigue en terrain vierge, toujours aux confins de l’auto-biographie et de l’auto-fiction, il nous livre une nouvelle fois, sa énième version de son amour déçu. Ce qui est amusant, c’est qu’ici, il parle de Mariko, qui lui avait servi de modèle pour un personnage fictif, dans l’épinard de Yukiko (de qui un mangaka français, (tiens…ça me dit quelque chose) tombait amoureux). Ici, il dévoile un peu plus le voile. Chose étrange, alors qu’il accepte enfin de faire de l’auto-biographie à visage découvert et à ne plus jouer le jeu de l’auto-fiction façon « c’est pas moi mais un peu quand même », il file le dessin à quelqu’un d’autre… une dessinatrice japonaise. L’histoire ne nous dit pas si son prochain album racontera son aventure avec cette dessinatrice :) Mais cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Il tombe déjà amoureux de ses modèles, je vois pas pourquoi il ne tomberait pas amoureux de sa dessinatrice… :D euh… je m’éloigne là… Que dire de ce dessin ? C’est très beau, très particulier, il y a une parenté claire avec le dessin de Boilet, mais ici, il y a quelque chose de plus doux, de plus féminin, de plus soyeux, que le dessin de Boilet qui a toujours eu un côté un peu « brut » (ce n’est pas un défaut, juste une particularité).
Ce qui rend cet album encore plus particulier, c’est qu’il avait pour but premier de réunir quelques histoires courtes pour lesquelles Mariko avait également servis de modèle. Celles-ci, dessinées par Boilet lui-même, s’insèrent avec aisance dans l’histoire générale construite autour qui ne souffre pas, comme on pourrait le penser, du côté fourre-tout du projet.
Le projet de la « Nouvelle manga », mouvement moderniste lancé par Boilet, qui se voudrait la « Nouvelle vague » du manga prend de plus en plus forme. Il rappelle en tout cas les premiers films de Godard, ceux dans lequel, le cinéaste, encore jeune, déjà intello, mais encore loin de ses préoccupations d’esthète devenu emmerdant, filmait la vie dans toute sa langueur et sa douceur mélancolique, je pense à un film comme « Vivre sa vie » dans lequel le cinéaste filmait sa petite amie comme un amoureux transi. Boilet a quelque chose du Godard du manga. Espérons juste que Boilet ne tombe pas à l’avenir, à l’instar du cinéaste vieillissant, dans l’auto-complaisance outrancière.
Voilà, je donne cinq étoiles à ce manga, parce que je ne peux faire autrement. Ca me porte réellement. C’est si juste, c’est si fin. La description des sentiments est si parfaite. Loin d’une logique d’action, Boilet et Takahama flirtent avec le temps mort, le non-événement pour nous offrir des blocs de sentiments fugaces ou refoulés, avec une prestance qui me laisse pantois. C’est si rare en bd… rare de trouver à la fois cette intensité romanesque et cette légèreté, Boilet n’en fais jamais trop, il n’a pas besoin de forcer la dose ou de dramatiser son récit pour lui donner de l’ampleur. Pas de mélodrame, pas de pleurnicheries, pas de suicide… Il trouve la juste mesure entre l’insignifiant et le narratif (d’une certaine manière, ce récit n’est qu’un accumulation de détails, qui pris séparément n’ont aucuns sens réel). Ce flottement permanent crée une tension, fait du lecteur un acteur à part entière. On ne lit pas cette bd, on la vit, comme si l’espace d’un instant on était partie prenante de ce couple qui lentement, presque délicieusement, court à sa perte… Un bijou…
Dans un monde futuriste gigantesque, un détective privé minable se retrouve pris dans l'engrenage d'une aventure qui le dépasse complètement où se mêlent de la grande science-fiction et un côté mystique et quasiment divin.
L'Incal est une œuvre grandiose qui mêle science-fiction, mysticisme et une forme d'humour cynique. Le scénario, sans être très complexe, déploie une aventure à la fois épique et inventive, qui a largement influencé le genre. Jodorowsky signe ici l'une de ses meilleures histoires, servie par le graphisme magistral de Moebius.
Le style coloré des années 80, parfois jugé rebutant, fait selon moi partie intégrante du charme et de l'identité unique de cette série. L'univers de la cité-puits, ses multiples niveaux sociaux, et les décors impressionnants sont autant de preuves d'une imagination débordante. John Difool, anti-héros minable embarqué dans une histoire plus grande que lui, est incarné avec brio : son évolution, pleine d'humour et d'humanité, donne vie à cette aventure mystico-transcendantale.
Les rebondissements s'enchaînent dans un décor à la fois réaliste et fantastique, mêlant attentats extra-terrestres, manipulations politiques et révélations cosmiques. La fin, plus rapide et plus mystique, peut dérouter mais reste cohérente avec l'ensemble.
L'Incal est un monument de la BD de science-fiction, une œuvre innovante qui allie un univers foisonnant à une narration limpide. Pour moi, c'est un classique incontournable, dont la richesse graphique et narrative continue d'inspirer et de marquer les lecteurs, même plusieurs décennies après sa parution.
Excellent tant au niveau du graphisme que de l'intelligence et l'originalité avec lesquels le thème de Peter Pan a été revisité par Loisel.
L'auteur nous offre un prequel particulièrement fort de l'oeuvre de J.M. Barrie. C'est à la fois très proche de l'esprit du Peter Pan que l'on connait et très loin de la gentillesse et de la grâce du dessin animé de Disney. Le récit est dur mais crédible, à la fois cruel et beau. L'état d'esprit enfantin est mis en scène dans ce qu'il a de gai, d'amusant mais aussi de dur et insouciant. Entre les scènes dans les quartiers sombres de Londres, le sort de Pan et les évènements du dernier tome, il y a de quoi avoir la gorge assez nouée par ce récit. Il se révèle non seulement intelligent mais il ne se laisse pas non plus cerner, à la manière de la fin ouverte de la série qui m'a beaucoup plu.
Un immanquable dans toute bédéthèque.
Un classique de l'Heroic-Fantasy sublimé par la patte unique de Loisel. En quatre tomes seulement, La Quête de l'oiseau du temps déploie un univers riche et vivant, où chaque région traversée semble dotée d'une âme propre. Le ton oscille avec justesse entre l'épique, le mélancolique et le comique, sans jamais perdre en cohérence.
L'ambiance est exceptionnelle : on a la sensation de vivre une grande aventure, portée par des personnages inoubliables. Bragon et Pélisse, duo central, marquent par leur force de caractère, leur humanité et une complicité aussi vibrante qu'attachante. La compagnie qui les entoure dégage une chaleur rare, rendant leur quête aussi prenante qu'émotive.
Graphiquement, c'est un ravissement permanent. Le trait expressif de Loisel donne vie à des paysages somptueux et variés, à la fois exotiques et envoûtants. Chaque décor, chaque lieu traversé, invite au voyage, avec une richesse de détails qui contribue pleinement à l'immersion.
Le scénario, bien que classique dans sa structure, évite les clichés et préfère creuser la psychologie de ses personnages. Et surtout, il offre un des plus beaux dénouements du genre : fort, émouvant, inoubliable. Une fin qui laisse une vraie empreinte, laissant le lecteur avec ce sentiment qui prend à la gorge et que l'on nomme Nostalgie.
Un chef-d'œuvre absolu. Watchmen est une œuvre qui transcende les genres, à la fois roman graphique, réflexion politique, essai philosophique et expérience sensorielle. Une histoire unique en son genre et ultra innovante pour l'époque, un scénario très intelligent, un univers uchronique détaillé, des personnages fouillés et originaux, une mise en scène exemplaire, une utilisation exceptionnelle du média qu'est la bande dessinée, et j'en passe... Le récit est si dense, si intelligemment construit, que chaque détail compte, chaque plan est signifiant.
Alan Moore signe ici un scénario d'une maturité rare, une uchronie captivante, un monde en miroir du nôtre où les super-héros ne sont ni des modèles ni des sauveurs, mais des êtres profondément humains, faillibles, ambigus. Gibbons, de son côté, offre un dessin très structuré, parfois jugé rigide ou criard notamment par sa colorisation, mais qui se révèle d'une lisibilité exemplaire et sert avec brio la narration. Son découpage, ses arrière-plans, sa précision graphique participent pleinement à la lecture multiple du récit.
Les personnages sont inoubliables : Manhattan et Rorschach surtout, incarnent deux visions opposées mais complémentaires de l'humanité, l'un froid et métaphysique, l'autre viscéral et nihiliste. Ils cristallisent l'un des grands thèmes de l'œuvre : qu'est-ce que l'homme, au fond ? À travers eux, Watchmen interroge notre rapport au pouvoir, à la morale, à la société, à la mémoire.
Ce n'est pas qu'un comics culte, c'est une œuvre fondatrice. Intelligente, sombre, exigeante, dérangeante parfois, mais toujours passionnante. Un monument inclassable et inégalé, à lire et relire, comme on relit une grande œuvre littéraire.
La série possède des inégalités." La marque jaune "est sans doute un des meilleurs et " l'affaire du collier" le moins bon. Il ne faut pas négliger les postérieurs à Jacobs: "L'affaire F. Blake" ou "la machination Voronof" sont très moyens, en ne respectant que peu l'esprit Jacobs. Par contre, "l'étrange rendez-vous" est, à mon sens, très réussi, bien dans la ligne avec science très avancée et suspens haletant. Que va donner " les sarcophages du sixième continent" ? ( 2 volumes, déja parus ailleurs qu'en France). Il n'empèche que la série totale, excepté "le rayon U" ( mais il ne fait pas réellement partie de la série) vaut la lecture...Il s'agit d'une série culte: Lorsque "la marque jaune" est sortie, on ne pouvait plus trouver de craie jaune chez les papetiers:Rupture de stock. Tout avait été vendu, et l'on trouvait la fameuse marque sur tous les murs...Ancètre des tags ?
PS: Jacobs était baryton d'opéra. Voici pourquoi on surnomme sa série: un opéra de papier.
Les sarcophages du 6° continent : 3/5
Je viens juste de terminer la lecture des "sarcophages du 6° continent". Pas mal, cela commence bien et l'on attend le deuxième tome avec impatience. Le retour en arrière du début, avec la jeunesse de B. et M. fixe les idées. Bonne initiative, originale. Leur première rencontre, des nouvelles de la famille, le premier amour de M. (hé oui !). L'histoire mélange science et magie, selon les critères appréciés par Jacobs. Et l'infâme Olrik est toujours là ! De plus, on rencontre plusieurs personnages des albums précédents, ce qui permet de relier cette histoire aux autres dans la continuité. Le dessin est clair et épuré, plus plat que celui de T. Benoit, et sans doute moins ressemblant à celui de Jacobs. Mais il faut savoir évoluer. Si le deuxième tome tient ses promesses, l'essai non transformé de "l'affaire F. Blake" ne sera plus qu'un souvenir.
Les premiers albums sont extraordinaires. La série "la machine à conquérir le monde " et " le rayon supergamma" présentent une descrition d'un univers totalitaire ( situé à l'est !) démentiel mais qui rappelle certains souvenirs de certains pays.... Replaçons nous à l'époque où les albums ont été dessinés. Les albums récents sont moins "politiques" mais aussi intéressants.
Mais relisez cette dénonciation: on peut même se poser la question: comment la censure de l'époque a pu laisser passer, elle qui édulcorait ou interdisait pour presque rien les publications pour la jeunesse...
Attention chef d'oeuvre ! J'ai rarement vu une bd aussi bien écrite que celle-là. Racontée de manière hyper maîtrisée, cette histoire fantastique est un modèle sur bien des plans. L'univers décrit tout d'abord. Trés riche, il regorge de personnages parfaitement identifiables, cohérents au regard de leur place dans l'intrige et d'une réelle profondeur dramatique. A la fin du troisième tome, on reste littéralement scotchés par l'histoire, sans trop savoir où elle va finalement nous conduire. C'est d'autant plus jubilatoire, que tous les éléments et les ressorts dramatiques présents et bien présents, sont défendus par un graphisme lumineux de précision et de sobriété.
De la très grande bd fantastique. De celles qui prouvent qu'en bande dessinée, on peut aussi croiser la rigueur, l'exigence et l'imagination.
Vite la suite....
« Lone Wolf & Cub » est une série culte de facto. Datant des années 70, cette série a laissé sur le manga une empreinte profonde. Les recherches historiques de Kazuo Koike, son souci du détail, le dessin très particulier de Goseki Kojima, le côté extrêmement charismatique et en même temps complètement atypiques des personnages (Ogami Itto et son fils Daigoro – sans oublier le landau de l’enfant qui est un personnage à lui seul !), y sont pour une grande part.
Il y aurait bien des choses à dire sur bien des aspects, de quoi faire un dossier très fourni. Je vous renverrai pour cela au texte d’introduction de ce premier volume qui le fera bien mieux que moi, ou encore à www.the-ryoweb.com qui présente un avis détaillé, et me contenterai de donner mon impression.
Déjà, je trouve cette adaptation très réussie : le texte d’introduction est bien rédigé, informatif à souhait, et met l’eau à la bouche. En fin d’album on trouve quelques pages où sont résumés de façon claire, synthétique et précise quelques éléments de l’histoire japonaise concernant la période pendant laquelle se déroule la série. On y trouve aussi un lexique de tous les termes japonais spécifiques employés dans l’album, là encore avec des explications claires et précises. Ce genre de chose donne tout de suite au livre un certain cachet et montre un souci de l’adaptation poussé.
Ceci dit, en commençant la lecture je suis resté un peu perplexe… Le dessin est en effet assez spécial et n’a quasiment rien à voir avec… à peu près tous les mangas que j’ai pu lire jusqu’ici. D’un aspect très sérieux, rarement outré, c’est sa technique même qui intrigue. Absence quasi totale de trames, tout à l’encre en noir et blanc, des expressions farouches et très particulières… Je ne saurais préciser, mais si j’ai été un peu gêné au départ, en refermant ce tome je suis conquis.
Conquis également par l’histoire, ou plutôt les histoires. Car Lone Wolf & Cub c’est pour ce premier tome neuf petites histoires, qui ne se suivent pas et dont on ne connaît pas l’ordre chronologique. Ca surprend. Ca rappelle ces feuilletons où le héros connaît des tas d’aventures et où l’on découvre des éléments sur les personnages au fur et à mesure des épisodes sans qu’ils changent ou vieillissent. Je ne sais si la série sera dans ce goût-là, mais le tome 1 l’est. En tout cas la première histoire est pas mal, la deuxième m’a intrigué, la troisième a été distrayante sans plus… et puis j’ai perdu le fil du temps, refermé le livre et je n’avais qu’une envie : le relire, et lire la suite.
Par petites touches on s’attache à ces deux personnages de façon incroyable, sans même s’en rendre compte. Et l’aspect samouraï super-héros (la première histoire avec le landau m’a largement fait penser au Surfer d’argent :D) s’atténue pour laisser une sensation d’invincibilité, de force tranquille assez impressionnantes (les détracteurs pourront dire que c’est comme dans « Ken le survivant », sauf que là c’est bien fait). Les histoires ont une saveur étrange, parfois d’inachevé, de trop court, de conclusion trop rapide. Mais toutes et chacune contribuent à créer une ambiance fascinante.
:) Il est nul cet avis. Lisez donc « Lone Wolf & Cub », et faites vous le vôtre, d’avis. Vous ne le regretterez pas. :)
(Ah, et si la série continue comme ça ou s’améliore, c’est un 5 direct)
Tome 3 :
Peu de choses à en dire, c'est toujours aussi bon à tous les niveaux…
On remarquera tout de même qu'une des histoires nous fait découvrir plus avant le passé d'Ogami Itto et les raisons pour lesquelles il a décidé d'emprunter la voie de l'assassin. Une autre diffère de la majorité des intrigues montrées jusqu'à présent en ce qu'il ne s'agit pas d'un meurtre commandité, mais d'une rencontre fortuite avec un maître sabreur devenu "attraction de foire", aux convictions poussées.
Le ton général est toujours aussi farouche, sérieux, axé sur le code de l'honneur des samouraïs (code parfois flexible selon les intérêts desdits samouraïs, bien sûr… respecter la lettre plutôt que l'esprit conduit à de nombreuses dérives dont les personnages ne se privent pas).
C'est vraiment bien, mais la lecture de "La pierre et le sabre", d'Eiji Yoshikawa (857 pages, chez J'ai Lu) aidera peut-être à comprendre mieux encore un état d'esprit général somme toute complexe.
Ah, dernière différence notable : le berceau a disparu. :'(
Tome 5 :
Ahlala ! Probablement le meilleur des cinq premiers tomes ! Non seulement on retrouve toute l'ambiance et toute la force des autres épisodes, mais en plus l'histoire de fond est véritablement traitée ici, et progresse de manière vraiment prenante. Superbe !
Tome 7 :
La première histoire de ce volume est sans doute la première de la série où Lone Wolf résoud un "problème" non en combattant, mais avec son esprit. Ceux qui aiment les intrigues ploiticiennes avec multiples niveaux de subtilité vont être absolument ravis. Je regretterais juste que les auteurs n'aient pu s'empêcher de la conclure par un combat... car même quand Lone Wolf a "vaincu", les Yagyu ne s'avouent pas battus et essaient de résoudre par les armes ce qu'ils n'ont pu faire par la ruse, comportement plutôt puéril.
A noter que le personnage de Daigoro prend de la consistance. S'il doit être développé plus avant par la suite, ça risque d'être très intéressant.
Tome 8 :
Je ne devais pas être récéptif quand je l'ai lu. Les histoires m'ont paru incroyablement exagérées et répétitives...
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Tokyo est mon jardin
Pas besoin d'avoir lu Love hotel pour lire cet album. Même s'il reprend le même personnage et en est, d'une certaine manière, la suite logique. Le fait que cet album soit réédité sans Love hotel dans la collection "Classiques" de Casterman, montre bien que pour l'éditeur, en tout cas, il s'agit bien de deux oeuvres différentes. Il est vrai que ce "Tokyo est mon jardin" est bien meilleur encore que le réussi Love hotel. Le dessin de Boilet quitte le pur contraste noir et blanc pour gagner de subtiles nuances grâce aux trames de Taniguchi. L'histoire est émouvante et pleine de dérision et d'humour. Le personnage principal est terriblement attachant. C'est vraiment une réussite, sur tous les plans!
Mariko Parade
Boilet est un auteur à part. Sur tout les plans. Déjà, un auteur européen qui part vivre au Japon et devient mangaka, ce n’est pas banal ; à part Moebius, qui a vécu un moment là-bas, tout en ne faisant pas de manga pour autant, je n’ai pas d’autres exemples. Mais la véritable originalité de Boilet ne réside pas que dans cette particularité (même si ça fait partie du charme de son œuvre et que cela en est, d’une certaine manière, un des sujets principaux), sa réelle particularité réside dans autre chose : son sujet de prédilection : le sentiment amoureux. Pas besoin de vous faire un dessin… la bd européenne en parle si peu. Historiquement déjà, l’absence des femmes dans le bd classique européenne confinait à la misogynie, on ne peut pas dire que cela se soit spécialement arrangé avec le temps… Oui, aujourd’hui, les femmes sont bien là, en tant qu’héroïnes. Mais rarement en tant qu’objet de désir, le vrai désir, je ne parle pas de l’héroïne Soleil à qui ont a scotchés de gros seins pour faire baver les ados, mais du désir animé par les sentiments, de l’ivresse charnelle. Boilet ose ça, depuis 3615 Alexia, il parle du désir sans fausse pudeur, flirtant avec ce que certains considéreraient comme de la pornographie mais n’est en fait que de l’érotisme, le vrai. Pas étonnant que cet auteur se soit finalement cassé au Japon, là où moins pudibonds, dans l’imaginaire bédéphilique en tout cas, les Japonais aiment le mélange des genres et appellent une chatte une chatte. Boilet navigue en terrain vierge, toujours aux confins de l’auto-biographie et de l’auto-fiction, il nous livre une nouvelle fois, sa énième version de son amour déçu. Ce qui est amusant, c’est qu’ici, il parle de Mariko, qui lui avait servi de modèle pour un personnage fictif, dans l’épinard de Yukiko (de qui un mangaka français, (tiens…ça me dit quelque chose) tombait amoureux). Ici, il dévoile un peu plus le voile. Chose étrange, alors qu’il accepte enfin de faire de l’auto-biographie à visage découvert et à ne plus jouer le jeu de l’auto-fiction façon « c’est pas moi mais un peu quand même », il file le dessin à quelqu’un d’autre… une dessinatrice japonaise. L’histoire ne nous dit pas si son prochain album racontera son aventure avec cette dessinatrice :) Mais cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Il tombe déjà amoureux de ses modèles, je vois pas pourquoi il ne tomberait pas amoureux de sa dessinatrice… :D euh… je m’éloigne là… Que dire de ce dessin ? C’est très beau, très particulier, il y a une parenté claire avec le dessin de Boilet, mais ici, il y a quelque chose de plus doux, de plus féminin, de plus soyeux, que le dessin de Boilet qui a toujours eu un côté un peu « brut » (ce n’est pas un défaut, juste une particularité). Ce qui rend cet album encore plus particulier, c’est qu’il avait pour but premier de réunir quelques histoires courtes pour lesquelles Mariko avait également servis de modèle. Celles-ci, dessinées par Boilet lui-même, s’insèrent avec aisance dans l’histoire générale construite autour qui ne souffre pas, comme on pourrait le penser, du côté fourre-tout du projet. Le projet de la « Nouvelle manga », mouvement moderniste lancé par Boilet, qui se voudrait la « Nouvelle vague » du manga prend de plus en plus forme. Il rappelle en tout cas les premiers films de Godard, ceux dans lequel, le cinéaste, encore jeune, déjà intello, mais encore loin de ses préoccupations d’esthète devenu emmerdant, filmait la vie dans toute sa langueur et sa douceur mélancolique, je pense à un film comme « Vivre sa vie » dans lequel le cinéaste filmait sa petite amie comme un amoureux transi. Boilet a quelque chose du Godard du manga. Espérons juste que Boilet ne tombe pas à l’avenir, à l’instar du cinéaste vieillissant, dans l’auto-complaisance outrancière. Voilà, je donne cinq étoiles à ce manga, parce que je ne peux faire autrement. Ca me porte réellement. C’est si juste, c’est si fin. La description des sentiments est si parfaite. Loin d’une logique d’action, Boilet et Takahama flirtent avec le temps mort, le non-événement pour nous offrir des blocs de sentiments fugaces ou refoulés, avec une prestance qui me laisse pantois. C’est si rare en bd… rare de trouver à la fois cette intensité romanesque et cette légèreté, Boilet n’en fais jamais trop, il n’a pas besoin de forcer la dose ou de dramatiser son récit pour lui donner de l’ampleur. Pas de mélodrame, pas de pleurnicheries, pas de suicide… Il trouve la juste mesure entre l’insignifiant et le narratif (d’une certaine manière, ce récit n’est qu’un accumulation de détails, qui pris séparément n’ont aucuns sens réel). Ce flottement permanent crée une tension, fait du lecteur un acteur à part entière. On ne lit pas cette bd, on la vit, comme si l’espace d’un instant on était partie prenante de ce couple qui lentement, presque délicieusement, court à sa perte… Un bijou…
l'Incal
Dans un monde futuriste gigantesque, un détective privé minable se retrouve pris dans l'engrenage d'une aventure qui le dépasse complètement où se mêlent de la grande science-fiction et un côté mystique et quasiment divin. L'Incal est une œuvre grandiose qui mêle science-fiction, mysticisme et une forme d'humour cynique. Le scénario, sans être très complexe, déploie une aventure à la fois épique et inventive, qui a largement influencé le genre. Jodorowsky signe ici l'une de ses meilleures histoires, servie par le graphisme magistral de Moebius. Le style coloré des années 80, parfois jugé rebutant, fait selon moi partie intégrante du charme et de l'identité unique de cette série. L'univers de la cité-puits, ses multiples niveaux sociaux, et les décors impressionnants sont autant de preuves d'une imagination débordante. John Difool, anti-héros minable embarqué dans une histoire plus grande que lui, est incarné avec brio : son évolution, pleine d'humour et d'humanité, donne vie à cette aventure mystico-transcendantale. Les rebondissements s'enchaînent dans un décor à la fois réaliste et fantastique, mêlant attentats extra-terrestres, manipulations politiques et révélations cosmiques. La fin, plus rapide et plus mystique, peut dérouter mais reste cohérente avec l'ensemble. L'Incal est un monument de la BD de science-fiction, une œuvre innovante qui allie un univers foisonnant à une narration limpide. Pour moi, c'est un classique incontournable, dont la richesse graphique et narrative continue d'inspirer et de marquer les lecteurs, même plusieurs décennies après sa parution.
Peter Pan
Excellent tant au niveau du graphisme que de l'intelligence et l'originalité avec lesquels le thème de Peter Pan a été revisité par Loisel. L'auteur nous offre un prequel particulièrement fort de l'oeuvre de J.M. Barrie. C'est à la fois très proche de l'esprit du Peter Pan que l'on connait et très loin de la gentillesse et de la grâce du dessin animé de Disney. Le récit est dur mais crédible, à la fois cruel et beau. L'état d'esprit enfantin est mis en scène dans ce qu'il a de gai, d'amusant mais aussi de dur et insouciant. Entre les scènes dans les quartiers sombres de Londres, le sort de Pan et les évènements du dernier tome, il y a de quoi avoir la gorge assez nouée par ce récit. Il se révèle non seulement intelligent mais il ne se laisse pas non plus cerner, à la manière de la fin ouverte de la série qui m'a beaucoup plu. Un immanquable dans toute bédéthèque.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Un classique de l'Heroic-Fantasy sublimé par la patte unique de Loisel. En quatre tomes seulement, La Quête de l'oiseau du temps déploie un univers riche et vivant, où chaque région traversée semble dotée d'une âme propre. Le ton oscille avec justesse entre l'épique, le mélancolique et le comique, sans jamais perdre en cohérence. L'ambiance est exceptionnelle : on a la sensation de vivre une grande aventure, portée par des personnages inoubliables. Bragon et Pélisse, duo central, marquent par leur force de caractère, leur humanité et une complicité aussi vibrante qu'attachante. La compagnie qui les entoure dégage une chaleur rare, rendant leur quête aussi prenante qu'émotive. Graphiquement, c'est un ravissement permanent. Le trait expressif de Loisel donne vie à des paysages somptueux et variés, à la fois exotiques et envoûtants. Chaque décor, chaque lieu traversé, invite au voyage, avec une richesse de détails qui contribue pleinement à l'immersion. Le scénario, bien que classique dans sa structure, évite les clichés et préfère creuser la psychologie de ses personnages. Et surtout, il offre un des plus beaux dénouements du genre : fort, émouvant, inoubliable. Une fin qui laisse une vraie empreinte, laissant le lecteur avec ce sentiment qui prend à la gorge et que l'on nomme Nostalgie.
Watchmen
Un chef-d'œuvre absolu. Watchmen est une œuvre qui transcende les genres, à la fois roman graphique, réflexion politique, essai philosophique et expérience sensorielle. Une histoire unique en son genre et ultra innovante pour l'époque, un scénario très intelligent, un univers uchronique détaillé, des personnages fouillés et originaux, une mise en scène exemplaire, une utilisation exceptionnelle du média qu'est la bande dessinée, et j'en passe... Le récit est si dense, si intelligemment construit, que chaque détail compte, chaque plan est signifiant. Alan Moore signe ici un scénario d'une maturité rare, une uchronie captivante, un monde en miroir du nôtre où les super-héros ne sont ni des modèles ni des sauveurs, mais des êtres profondément humains, faillibles, ambigus. Gibbons, de son côté, offre un dessin très structuré, parfois jugé rigide ou criard notamment par sa colorisation, mais qui se révèle d'une lisibilité exemplaire et sert avec brio la narration. Son découpage, ses arrière-plans, sa précision graphique participent pleinement à la lecture multiple du récit. Les personnages sont inoubliables : Manhattan et Rorschach surtout, incarnent deux visions opposées mais complémentaires de l'humanité, l'un froid et métaphysique, l'autre viscéral et nihiliste. Ils cristallisent l'un des grands thèmes de l'œuvre : qu'est-ce que l'homme, au fond ? À travers eux, Watchmen interroge notre rapport au pouvoir, à la morale, à la société, à la mémoire. Ce n'est pas qu'un comics culte, c'est une œuvre fondatrice. Intelligente, sombre, exigeante, dérangeante parfois, mais toujours passionnante. Un monument inclassable et inégalé, à lire et relire, comme on relit une grande œuvre littéraire.
Blake et Mortimer
La série possède des inégalités." La marque jaune "est sans doute un des meilleurs et " l'affaire du collier" le moins bon. Il ne faut pas négliger les postérieurs à Jacobs: "L'affaire F. Blake" ou "la machination Voronof" sont très moyens, en ne respectant que peu l'esprit Jacobs. Par contre, "l'étrange rendez-vous" est, à mon sens, très réussi, bien dans la ligne avec science très avancée et suspens haletant. Que va donner " les sarcophages du sixième continent" ? ( 2 volumes, déja parus ailleurs qu'en France). Il n'empèche que la série totale, excepté "le rayon U" ( mais il ne fait pas réellement partie de la série) vaut la lecture...Il s'agit d'une série culte: Lorsque "la marque jaune" est sortie, on ne pouvait plus trouver de craie jaune chez les papetiers:Rupture de stock. Tout avait été vendu, et l'on trouvait la fameuse marque sur tous les murs...Ancètre des tags ? PS: Jacobs était baryton d'opéra. Voici pourquoi on surnomme sa série: un opéra de papier. Les sarcophages du 6° continent : 3/5 Je viens juste de terminer la lecture des "sarcophages du 6° continent". Pas mal, cela commence bien et l'on attend le deuxième tome avec impatience. Le retour en arrière du début, avec la jeunesse de B. et M. fixe les idées. Bonne initiative, originale. Leur première rencontre, des nouvelles de la famille, le premier amour de M. (hé oui !). L'histoire mélange science et magie, selon les critères appréciés par Jacobs. Et l'infâme Olrik est toujours là ! De plus, on rencontre plusieurs personnages des albums précédents, ce qui permet de relier cette histoire aux autres dans la continuité. Le dessin est clair et épuré, plus plat que celui de T. Benoit, et sans doute moins ressemblant à celui de Jacobs. Mais il faut savoir évoluer. Si le deuxième tome tient ses promesses, l'essai non transformé de "l'affaire F. Blake" ne sera plus qu'un souvenir.
Jean Valhardi
Les premiers albums sont extraordinaires. La série "la machine à conquérir le monde " et " le rayon supergamma" présentent une descrition d'un univers totalitaire ( situé à l'est !) démentiel mais qui rappelle certains souvenirs de certains pays.... Replaçons nous à l'époque où les albums ont été dessinés. Les albums récents sont moins "politiques" mais aussi intéressants. Mais relisez cette dénonciation: on peut même se poser la question: comment la censure de l'époque a pu laisser passer, elle qui édulcorait ou interdisait pour presque rien les publications pour la jeunesse...
Candélabres
Attention chef d'oeuvre ! J'ai rarement vu une bd aussi bien écrite que celle-là. Racontée de manière hyper maîtrisée, cette histoire fantastique est un modèle sur bien des plans. L'univers décrit tout d'abord. Trés riche, il regorge de personnages parfaitement identifiables, cohérents au regard de leur place dans l'intrige et d'une réelle profondeur dramatique. A la fin du troisième tome, on reste littéralement scotchés par l'histoire, sans trop savoir où elle va finalement nous conduire. C'est d'autant plus jubilatoire, que tous les éléments et les ressorts dramatiques présents et bien présents, sont défendus par un graphisme lumineux de précision et de sobriété. De la très grande bd fantastique. De celles qui prouvent qu'en bande dessinée, on peut aussi croiser la rigueur, l'exigence et l'imagination. Vite la suite....
Lone Wolf & Cub