Des jeunes new-yorkais qui après leurs études sont remplis de rancœur et de désillusions car leur avenir n'est ni rose ni tout tracé.
Sherman est un écrivain qui rêve d'être édité mais il a un job de libraire qu'il considère minable. Sa patronne surnommée "Dragon" lui mène la vie dure. Il ne cesse de ressasser qu'il ne mérite pas ça.
Ed son ami est un garçon au physique ingrat, encore puceau, fan de Starwars qui se lamente de travailler dans la quincaillerie de son père car il voudrait être dessinateur de comics de super héros.
Jane et Stephen sont les colocataires de Sherman, Stephen est prof d'histoire son métier le passionne, il est physiquement impressionnant mais c'est un coeur d'or. Jane sa petite amie est la gentille peste de l'histoire, volontier mesquine elle est attachante, elle aspire à être auteur de Bandes Dessinées.
Et puis Dorothy: Alcoolique, bordélique, explosive et menteuse qui est rédactrice dans un magazine féminin "Hype": Métro chic.
Bien sûr énormément de gens les croisent tout au long de la BD, cela crée des rapports compliqués, conflictuels ou sympathiques entre les différents personnages.
Une rencontre entre Ed et Lazor, vieux monsieur aigri mais passionnant sera le point d'orgue de cette histoire...
Je trouve que cette BD dans son traitement est très comparable au film « Short cuts » de Robert Altman, plutôt qu'une insipide resucée de Friends ou autre sitcom comme son thème pourrait le laisser supposer.
L'auteur est très habile pour faire s'enchaîner les évènements sans brusquerie ni facilité scénaristique grossière, les personnages évoluent de façon naturelle et c'est un plaisir de les accompagner en lecture. De plus ils ont tous une vraie profondeur ça les rend très humains.
En plus l'humour est présent et l'on passe souvent du rire au drame au fil des pages.
Cette oeuvre est d'une richesse colossale, impossible de tout décrire, l'auteur dit avoir mit six ans pour achever ce pavé de 600 pages!
Lisez le! Vous y penserez longtemps encore après l'avoir fermée.
Plus j'y pense, moins j'ai été enthousiasmé par Monster, du même auteur (je vais de ce pas retirer une étoile d'ailleurs). La lecture de "20th Century Boy" n'a fait que renforcer cette impression tant cette série plane 20 000 pieds au dessus.
"20th Century Boy", c'est l'art de faire croire à l'invraisemblable. Quand on y réfléchit à tête reposée, on ne peut pas croire deux secondes à ce complot planétaire et surtout à la facilité avec laquelle la secte d'Ami arrive au pouvoir. Pourtant, à aucun moment, ces invraisemblances ne viennent gacher la lecture tant tout est maîtrisé et tant le talent narratif d'Urasawa est étincelant.
"20th Century Boy" est autant un thriller (super efficace et haletant) qu'une analyse de la société japonaise, un décryptage des moeurs de ce pays comme Urasawa a pu le faire sur l'Allemagne et la République Tchèque dans Monster, avec le même talent. S'il parvient à nous faire croire à l'incroyable, c'est justement parce qu'il ancre profondément son récit dans la société réelle, par le biais de multiples détails et références historiques.
Urasawa, réussit de plus à multiplier les personnages et surtout les époques avec une vraie maestria. Toujours clair, relançant sans cesse l'intérêt du récit à mesure qu'il rajoute ou éclaircit une époque, il arrive à ne jamais provoquer de lassitude (ce qui n'est à mon avis définitivement pas le cas de Monster où on s'essouffle nettement après les 10 premiers tomes) et, tout en préservant le mystère, à apporter suffisament de réponses à chaque tome pour exciter davantage.
Pour balancer cet avis dythirambique, je ferai quelques remarques:
- les tomes se situant lors de la quatrième époque, c'est-à-dire à partir du tome 17 ou 18, sont un poil moins passionnants ; les dialogues autour du justicier musicien étant parfois à la limite du ridicule.
- le tome 22 sensé conclure en beauté cette série ne conclue rien du tout et nous laisse pantois en pleine action. J'entends parler de deux tomes à suivre sous le nom de 21st Century Boy ; j'espère qu'ils apportent toutes les réponses attendues au risque de me facher tout rouge !
- enfin, je regrette un peu que le même gimmick sur la perte supposée de mémoire des différents protagonistes soit utilisé plus que régulièrement : on oublie et finalement on se rappelle pour faire progresser l'intrigue, faire réapparaitre un personne voire même créer un nouveau personnage dont on n'avait jamais entendu parler pendant 20 tomes (le DJ pour ne pas le citer). Cette répétitivité scénaristique, un peu la même que dans Monster devient lassante. J'aurais bien racourci la série de quelques tomes.
A part ça rien à jeter, attention chef d'oeuvre.
Une fois encore, Renaud Dillies arrive à nous émouvoir avec ce deuxième album tout aussi touchant que le premier. La sensibilité des dessins s’accorde à merveille avec cette histoire mélancolique aux parfums embrumés des bars américains. La présence de pleines pages parsemant l’album est bien à propos en appuyant un récit riche en émotions. A la lecture de Sumato, c’est bizarrement des violons que j’entends jouer dans mon imaginaire.
Pour tous ceux qui ont apprécié Betty Blues ...
Mais qué sot gamin, le Didier!
C'est difficile d'expliquer pourquoi on accroche à telle forme d'humour et pas à une autre mais si vous avez un minimum de sang Belge (même très dilué) dans les veines ou si votre thèse de fin d'études porte sur Les Belch, leurs moules, leurs frites et leur humour, CET ALBUM VOUS EST INDISPENSABLE.
Alala Peter Pan!!!
Par où commencer?
Il s'agit là d'une série tellement hors norme...
Peut-être par le début: Peter est un enfant du Londres du début du siècle dernier (voir fin du précédent en fait). Un Londres noir, obscur, le Londres de « Jack the ripper ».
Le Peter de Loisel n'est pas le Peter de Disney (ou pas encore du moins). Il est un véritable enfant, un enfant avec ses peines et ses colères, un enfant un peu menteur, un peu arrogant, un enfant qui vit dans un monde imaginaire, pas encore LE monde imaginaire mais son monde à lui, un monde où sa mère serait douce gentille et lui ferait bon chaud en le serrant fort...
Peter pan de Loisel est donc une série très noire où la seule lueur, le fil conducteur est celui de l'innocence, l'innocence de Peter dans ce monde où sa mère qui l'élève seul le bat et boit!!! Mais s'agit-il d'innocence ou de schizophrénie... sa mère qu'il aime, sa mère qu'il déteste, sa mère qui le bat, sa mère qui le serre fort dans ses bras...
Peter est déjà l'enfant qui ne veut pas grandir. Du monde des adultes il ne voit que le mal, les prostituées, les clochards... Seul îlot de lumière dans ce monde qu'il hait, son ami mister Kundal. Mister Kundal est un vieil homme qui lui aussi a décidé de ne pas grandir...
Un soir plus sombre que les autres où sa mère le menace de l'égorger et où il se réfugie sur les docks, il fait la rencontre qui va changer sa vie... La petite fée clochette qui l'emmène au pays imaginaire...
Voici une bonne introduction à ce conte fabuleux... Pour la suite plongez-vous dans votre lecture pour suivre Peter dans ses aventures fantastiques au pays imaginaire mais méfiez-vous, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent et l'être humain n'est ni bon ni mauvais, il est juste humain...
Attention pour lire la suite il vaudrait mieux avoir lu le dernier tome (SPOILER).
Je tenais particulièrement à apporter mon point de vue aux critiques adressées au dernier tome de la série...
Je ne pense pas que le dernier tome ait pu être mené autrement que de cette façon. Depuis le début, tout était là... Tous les éléments concouraient à cette issue tragique.
Ce Peter là n'est pas un Peter Pan pour les enfants, son monde est noir, sa schizophrénie palpable; il est Peter, il est Pan, il aime sa mère, il hait sa mère, il veut rester enfant, il veut être chef...
Pour la mort de Rose, aurait-il pu en être autrement? Y-a-t-il une fille chez les enfants perdus de Disney??? Bien sur que non!!!
Pouvait-elle réellement décider de rentrer chez elle? Non! Il fallait donc qu'elle disparaisse... les pirates? Non déjà fait!! Et puis Crochet n'est que le guignol de la farce tout juste bon à tuer ses hommes et à courir après Peter... les Indiens? Non ils sont plutôt sympas les indiens dans le fond... Reste la jalousie féminine et le croco... Jalousie féminine exacerbée à chaque rencontre entre les trois personnages féminins... Lys tigrée Clochette et Rose... Cette jalousie maladive devait bien conduire quelque part... et pourquoi pas au meurtre! Je le rappelle, ce Peter Pan n'est pas un Peter Pan qui pouvait finir bien, il est et restera le Peter Pan de Jack l'éventreur et qui sait peut être the ripper himself...
Il est impossible que Regis Loisel ait lui-même sabordé 14 ans de sa vie... Il l'aurait voulu, il n'aurait pas mis 4 ans entre chaque tome, 1 aurait suffit et puis il aurait repassé le bébé à un autre dessinateur... Non, je pense que toute cette fin était déjà écrite dans les autres tomes et que rien n'a été laissé au hasard. (ou alors il est super fort le hasard!!!)
Une de mes lectures les plus intenses de cette année 2004.
J'ai d'abord craqué pour le scénario, ou du moins l'idée de départ que je trouvais originale. Une maison en vente dont les propriétaires défunts ont posé la condition suivante : ne toucher à rien. Passionnés de taxidermie, le couple décédé trône dans la maison. Ils se sont fait naturaliser ! Gare à ceux qui ne respecteront pas le "contrat"...
En ouvrant la BD, dessins magnifiques (je ne connaissais pas Bézian), qualité de papier très agréable... Je feuillette un peu... j'achète malgré le prix un peu élevé (environ 19 euros).
Le soir, lumière tamisée, je commence la lecture de ce bel objet. Très vite, un sentiment d'angoisse. Ambiance horrifique. Une terreur indicible s'empare des protagonistes de l'histoire et du lecteur qui entre dans ce lieu " hanté ". Par petites touches successives, les auteurs réussissent à instaurer un parfum de terreur qui met vraiment mal à l'aise.
Bref, une BD qui, en plus d'être un beau livre, prend aux tripes et vous "accompagne" encore longtemps après la lecture. C'est là pour moi le signe des grandes oeuvres, des oeuvres cultes.
Akira !!!!
Tout bonnement culte !!!
Un monde post apocalyptique souvent copié, jamais égalé !!!
Un scénario si riche qu'il serait réducteur de le résumer ici. Des personnages aux personnalités complexes, torturées, aux prises à un monde qui les a depuis longtemps dépassé...
Des paysages de fin du monde, mais doit-on chercher dans le futur cette vision apocalyptique ou doit on y voir une psychothérapie pour un Japon qui ne peut oublier les 210 000 victimes d'Hiroshima et Nagasaki ?
Une oeuvre magistrale, à préférer à son adaptation animée bien trop réductrice...
Le premier tome m’avait enthousiasmé, le deuxième m’a laissé sur mon popotin. Ceci n’est pas une bd, c’est un cri. Le cri de douleur d’un pays à l’agonie, ravagé par la guerre et la pauvreté. Et ça fait mal… Et dire qu’après tout ce qui est décrit dans ces deux tomes, l’Afghanistan a encore du vivre les guerres tribales, la tyrannie des talibans et l’intervention américaine…
Un reportage en bd. A la base c'est un reportage photo sur la situation en Afghanistan et le travail des ONG sur place, puis ça devient une bd semi illustrée de dessins et de photos, peut-être pour toucher une plus large audience. Des dessins de Guibert qui sont plutôt là pour accompagner une narration de choses qui ne sont pas en photos comme raconter des anecdotes, la culture afghane et ses différences par rapport à la nôtre etc., ce qui est surtout fait lors du premier tome. Les photos montrent les paysages, les gens qu'ils soient afghans ou l'équipe médicale qui se rend sur place, d'ailleurs souvent vus comme des héros par le photographe. Lui qui est au final si impuissant et ne peut que rapporter ce qu'il voit.
Le deuxième tome mise sur "l'action" en elle-même. Maintenant toute l'équipe se trouve sur place et commence à travailler, c'est à dire à soigner la population des blessures diverses provoquées soient par la guerre mais pas toujours, accident domestique par exemple. Et là attention, le choc des photos est dur. Ca montre vraiment les horreurs de la guerre et pas par un simple dessin si je puis dire mais une vraie photo, la réalité d'une personne mutilée, brûlée ou que sais-je, les opérations faites par les médecins, sachant qu'on retrouve souvent des enfants malheureusement.
Bref tout ça est très émouvant et instructif sur les relations qui peuvent exister entre les hommes là-bas, la personnalité des personnes, les choses qu'on ne sait pas, nous qui n'y sommes jamais allés.
Une très belle série originale sur la forme, même si au final la part du dessin n'est pas prépondérante, et puissante par son propos, et d'ailleurs je lui mets 5/5.
Depuis le temps que j’en entendais parler, comme quoi « que c’était bien ». Puis j’ai lu une autre œuvre de l’auteur, les 2 tomes de « Nouvelles » parus également chez Génération Comics. Ca m’a bien plu alors je me lance dans ce fameux Eden. On retrouve un peu les mêmes vecteurs dans cette histoire : violence, sexe, réflexion sur le sens de la vie.
Pour être violent, c’est très violent, et la mention « pour lecteurs avertis » est bienvenue même si c’est un peu hypocrite il faut le reconnaître car n’importe quel gamin de 10 ans pourrait l’acheter sans qu’un libraire l’en empêche.
Dans le premier tome, on découvre que suite à un virus une grande partie de l’humanité a été décimée par un virus dont on n’a pas de vaccin (pour ce côté ça m’a fait penser à Jeremiah, la série télé, j’ai pas lu la bd). Deux gamins sont eux immunisés et vivent avec un médecin qui tente de survivre avec une médication de sa composition. On se croit vraiment dans l’eden tel que décrit dans le mythe, on se dit que ces deux gamins vont repeupler la Terre, les nouveaux Adam et Eve.
Et en fait non, on se retrouve 20 ans plus tard avec les enfants du couple, notamment Elia le fils d’une quinzaine d’années – ce qui permet une identification du jeune lecteur. Puis ça devient guerre d’organisations, mercenaires, drogue etc. Vers les tomes 2 à 4 environ, on suit la lutte d’Elia, avec une bande de mercenaires justement, pour retrouver sa mère et sa sœur, enlevées par une méchante organisation. Puis, dans les tomes suivants, on perd complètement de vue ce que deviennent ces gens qu’on avait appris à connaître, à comprendre à l’aide de flash-backs sur leur enfance, comment ils en sont arrivés là. L’histoire vire à une lutte de maffieux autour de la drogue et la prostitution même s’il y a des histoires humaines derrière. Dans le tome 9, nouvelle coupure avec des personnages totalement différents même si on retrouve quelques têtes connues, et une évidente envie de parler du terrorisme de la part de l’auteur. La série semble fonctionner par cycle de quelques tomes.
J’ai trouvé le tome 8 un peu plus « comique », fait retomber la tension des tomes précédents notamment par le jeu entre Elia et Helena. Le dessin se fait plus « kawai » dans le sens personnages déformés etc. Ce tome est quand même le sommet en ce qui concerne les scènes sexe, ça vire hentaï.
Dans chaque volume on a une allusion au paradis, à dieu, des réflexions sur l’homme. L’auteur m’a l’air d’être assez allumé quand même :), déjà quand on lit ses préfaces, on peut avoir des doutes.
Côté adaptation, c’est plutôt bien. Le principal reproche porte sur le sens de lecture à l’occidentale, et en conséquence le retournement des planches, et en conséquence des confusions main gauche / droite, œil gauche, œil droit, cicatrice, pied droit arraché, pied gauche :) etc.
Malgré certaines faiblesses, on pourra lui reprocher un certain manque d’originalité parfois, je trouve ce manga vraiment passionnant - la preuve c'est que j'ai avalé 9 tomes en un rien de temps. C'est prenant comme un bon film de truands avec un cocktail de violence/émotions/etc. bien dosé, et tout de même une réflexion en filigrane même si c'est juste une excuse pour dire qu'il n'y a pas que de la violence "gratuite".
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De mal en pis
Des jeunes new-yorkais qui après leurs études sont remplis de rancœur et de désillusions car leur avenir n'est ni rose ni tout tracé. Sherman est un écrivain qui rêve d'être édité mais il a un job de libraire qu'il considère minable. Sa patronne surnommée "Dragon" lui mène la vie dure. Il ne cesse de ressasser qu'il ne mérite pas ça. Ed son ami est un garçon au physique ingrat, encore puceau, fan de Starwars qui se lamente de travailler dans la quincaillerie de son père car il voudrait être dessinateur de comics de super héros. Jane et Stephen sont les colocataires de Sherman, Stephen est prof d'histoire son métier le passionne, il est physiquement impressionnant mais c'est un coeur d'or. Jane sa petite amie est la gentille peste de l'histoire, volontier mesquine elle est attachante, elle aspire à être auteur de Bandes Dessinées. Et puis Dorothy: Alcoolique, bordélique, explosive et menteuse qui est rédactrice dans un magazine féminin "Hype": Métro chic. Bien sûr énormément de gens les croisent tout au long de la BD, cela crée des rapports compliqués, conflictuels ou sympathiques entre les différents personnages. Une rencontre entre Ed et Lazor, vieux monsieur aigri mais passionnant sera le point d'orgue de cette histoire... Je trouve que cette BD dans son traitement est très comparable au film « Short cuts » de Robert Altman, plutôt qu'une insipide resucée de Friends ou autre sitcom comme son thème pourrait le laisser supposer. L'auteur est très habile pour faire s'enchaîner les évènements sans brusquerie ni facilité scénaristique grossière, les personnages évoluent de façon naturelle et c'est un plaisir de les accompagner en lecture. De plus ils ont tous une vraie profondeur ça les rend très humains. En plus l'humour est présent et l'on passe souvent du rire au drame au fil des pages. Cette oeuvre est d'une richesse colossale, impossible de tout décrire, l'auteur dit avoir mit six ans pour achever ce pavé de 600 pages! Lisez le! Vous y penserez longtemps encore après l'avoir fermée.
20th Century Boys
Plus j'y pense, moins j'ai été enthousiasmé par Monster, du même auteur (je vais de ce pas retirer une étoile d'ailleurs). La lecture de "20th Century Boy" n'a fait que renforcer cette impression tant cette série plane 20 000 pieds au dessus. "20th Century Boy", c'est l'art de faire croire à l'invraisemblable. Quand on y réfléchit à tête reposée, on ne peut pas croire deux secondes à ce complot planétaire et surtout à la facilité avec laquelle la secte d'Ami arrive au pouvoir. Pourtant, à aucun moment, ces invraisemblances ne viennent gacher la lecture tant tout est maîtrisé et tant le talent narratif d'Urasawa est étincelant. "20th Century Boy" est autant un thriller (super efficace et haletant) qu'une analyse de la société japonaise, un décryptage des moeurs de ce pays comme Urasawa a pu le faire sur l'Allemagne et la République Tchèque dans Monster, avec le même talent. S'il parvient à nous faire croire à l'incroyable, c'est justement parce qu'il ancre profondément son récit dans la société réelle, par le biais de multiples détails et références historiques. Urasawa, réussit de plus à multiplier les personnages et surtout les époques avec une vraie maestria. Toujours clair, relançant sans cesse l'intérêt du récit à mesure qu'il rajoute ou éclaircit une époque, il arrive à ne jamais provoquer de lassitude (ce qui n'est à mon avis définitivement pas le cas de Monster où on s'essouffle nettement après les 10 premiers tomes) et, tout en préservant le mystère, à apporter suffisament de réponses à chaque tome pour exciter davantage. Pour balancer cet avis dythirambique, je ferai quelques remarques: - les tomes se situant lors de la quatrième époque, c'est-à-dire à partir du tome 17 ou 18, sont un poil moins passionnants ; les dialogues autour du justicier musicien étant parfois à la limite du ridicule. - le tome 22 sensé conclure en beauté cette série ne conclue rien du tout et nous laisse pantois en pleine action. J'entends parler de deux tomes à suivre sous le nom de 21st Century Boy ; j'espère qu'ils apportent toutes les réponses attendues au risque de me facher tout rouge ! - enfin, je regrette un peu que le même gimmick sur la perte supposée de mémoire des différents protagonistes soit utilisé plus que régulièrement : on oublie et finalement on se rappelle pour faire progresser l'intrigue, faire réapparaitre un personne voire même créer un nouveau personnage dont on n'avait jamais entendu parler pendant 20 tomes (le DJ pour ne pas le citer). Cette répétitivité scénaristique, un peu la même que dans Monster devient lassante. J'aurais bien racourci la série de quelques tomes. A part ça rien à jeter, attention chef d'oeuvre.
Sumato
Une fois encore, Renaud Dillies arrive à nous émouvoir avec ce deuxième album tout aussi touchant que le premier. La sensibilité des dessins s’accorde à merveille avec cette histoire mélancolique aux parfums embrumés des bars américains. La présence de pleines pages parsemant l’album est bien à propos en appuyant un récit riche en émotions. A la lecture de Sumato, c’est bizarrement des violons que j’entends jouer dans mon imaginaire. Pour tous ceux qui ont apprécié Betty Blues ...
Voyage au bout de la Lune
Mais qué sot gamin, le Didier! C'est difficile d'expliquer pourquoi on accroche à telle forme d'humour et pas à une autre mais si vous avez un minimum de sang Belge (même très dilué) dans les veines ou si votre thèse de fin d'études porte sur Les Belch, leurs moules, leurs frites et leur humour, CET ALBUM VOUS EST INDISPENSABLE.
Peter Pan
Alala Peter Pan!!! Par où commencer? Il s'agit là d'une série tellement hors norme... Peut-être par le début: Peter est un enfant du Londres du début du siècle dernier (voir fin du précédent en fait). Un Londres noir, obscur, le Londres de « Jack the ripper ». Le Peter de Loisel n'est pas le Peter de Disney (ou pas encore du moins). Il est un véritable enfant, un enfant avec ses peines et ses colères, un enfant un peu menteur, un peu arrogant, un enfant qui vit dans un monde imaginaire, pas encore LE monde imaginaire mais son monde à lui, un monde où sa mère serait douce gentille et lui ferait bon chaud en le serrant fort... Peter pan de Loisel est donc une série très noire où la seule lueur, le fil conducteur est celui de l'innocence, l'innocence de Peter dans ce monde où sa mère qui l'élève seul le bat et boit!!! Mais s'agit-il d'innocence ou de schizophrénie... sa mère qu'il aime, sa mère qu'il déteste, sa mère qui le bat, sa mère qui le serre fort dans ses bras... Peter est déjà l'enfant qui ne veut pas grandir. Du monde des adultes il ne voit que le mal, les prostituées, les clochards... Seul îlot de lumière dans ce monde qu'il hait, son ami mister Kundal. Mister Kundal est un vieil homme qui lui aussi a décidé de ne pas grandir... Un soir plus sombre que les autres où sa mère le menace de l'égorger et où il se réfugie sur les docks, il fait la rencontre qui va changer sa vie... La petite fée clochette qui l'emmène au pays imaginaire... Voici une bonne introduction à ce conte fabuleux... Pour la suite plongez-vous dans votre lecture pour suivre Peter dans ses aventures fantastiques au pays imaginaire mais méfiez-vous, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent et l'être humain n'est ni bon ni mauvais, il est juste humain... Attention pour lire la suite il vaudrait mieux avoir lu le dernier tome (SPOILER). Je tenais particulièrement à apporter mon point de vue aux critiques adressées au dernier tome de la série... Je ne pense pas que le dernier tome ait pu être mené autrement que de cette façon. Depuis le début, tout était là... Tous les éléments concouraient à cette issue tragique. Ce Peter là n'est pas un Peter Pan pour les enfants, son monde est noir, sa schizophrénie palpable; il est Peter, il est Pan, il aime sa mère, il hait sa mère, il veut rester enfant, il veut être chef... Pour la mort de Rose, aurait-il pu en être autrement? Y-a-t-il une fille chez les enfants perdus de Disney??? Bien sur que non!!! Pouvait-elle réellement décider de rentrer chez elle? Non! Il fallait donc qu'elle disparaisse... les pirates? Non déjà fait!! Et puis Crochet n'est que le guignol de la farce tout juste bon à tuer ses hommes et à courir après Peter... les Indiens? Non ils sont plutôt sympas les indiens dans le fond... Reste la jalousie féminine et le croco... Jalousie féminine exacerbée à chaque rencontre entre les trois personnages féminins... Lys tigrée Clochette et Rose... Cette jalousie maladive devait bien conduire quelque part... et pourquoi pas au meurtre! Je le rappelle, ce Peter Pan n'est pas un Peter Pan qui pouvait finir bien, il est et restera le Peter Pan de Jack l'éventreur et qui sait peut être the ripper himself... Il est impossible que Regis Loisel ait lui-même sabordé 14 ans de sa vie... Il l'aurait voulu, il n'aurait pas mis 4 ans entre chaque tome, 1 aurait suffit et puis il aurait repassé le bébé à un autre dessinateur... Non, je pense que toute cette fin était déjà écrite dans les autres tomes et que rien n'a été laissé au hasard. (ou alors il est super fort le hasard!!!)
Ne touchez à rien
Une de mes lectures les plus intenses de cette année 2004. J'ai d'abord craqué pour le scénario, ou du moins l'idée de départ que je trouvais originale. Une maison en vente dont les propriétaires défunts ont posé la condition suivante : ne toucher à rien. Passionnés de taxidermie, le couple décédé trône dans la maison. Ils se sont fait naturaliser ! Gare à ceux qui ne respecteront pas le "contrat"... En ouvrant la BD, dessins magnifiques (je ne connaissais pas Bézian), qualité de papier très agréable... Je feuillette un peu... j'achète malgré le prix un peu élevé (environ 19 euros). Le soir, lumière tamisée, je commence la lecture de ce bel objet. Très vite, un sentiment d'angoisse. Ambiance horrifique. Une terreur indicible s'empare des protagonistes de l'histoire et du lecteur qui entre dans ce lieu " hanté ". Par petites touches successives, les auteurs réussissent à instaurer un parfum de terreur qui met vraiment mal à l'aise. Bref, une BD qui, en plus d'être un beau livre, prend aux tripes et vous "accompagne" encore longtemps après la lecture. C'est là pour moi le signe des grandes oeuvres, des oeuvres cultes.
Akira
Akira !!!! Tout bonnement culte !!! Un monde post apocalyptique souvent copié, jamais égalé !!! Un scénario si riche qu'il serait réducteur de le résumer ici. Des personnages aux personnalités complexes, torturées, aux prises à un monde qui les a depuis longtemps dépassé... Des paysages de fin du monde, mais doit-on chercher dans le futur cette vision apocalyptique ou doit on y voir une psychothérapie pour un Japon qui ne peut oublier les 210 000 victimes d'Hiroshima et Nagasaki ? Une oeuvre magistrale, à préférer à son adaptation animée bien trop réductrice...
Le Photographe
Le premier tome m’avait enthousiasmé, le deuxième m’a laissé sur mon popotin. Ceci n’est pas une bd, c’est un cri. Le cri de douleur d’un pays à l’agonie, ravagé par la guerre et la pauvreté. Et ça fait mal… Et dire qu’après tout ce qui est décrit dans ces deux tomes, l’Afghanistan a encore du vivre les guerres tribales, la tyrannie des talibans et l’intervention américaine…
Le Photographe
Un reportage en bd. A la base c'est un reportage photo sur la situation en Afghanistan et le travail des ONG sur place, puis ça devient une bd semi illustrée de dessins et de photos, peut-être pour toucher une plus large audience. Des dessins de Guibert qui sont plutôt là pour accompagner une narration de choses qui ne sont pas en photos comme raconter des anecdotes, la culture afghane et ses différences par rapport à la nôtre etc., ce qui est surtout fait lors du premier tome. Les photos montrent les paysages, les gens qu'ils soient afghans ou l'équipe médicale qui se rend sur place, d'ailleurs souvent vus comme des héros par le photographe. Lui qui est au final si impuissant et ne peut que rapporter ce qu'il voit. Le deuxième tome mise sur "l'action" en elle-même. Maintenant toute l'équipe se trouve sur place et commence à travailler, c'est à dire à soigner la population des blessures diverses provoquées soient par la guerre mais pas toujours, accident domestique par exemple. Et là attention, le choc des photos est dur. Ca montre vraiment les horreurs de la guerre et pas par un simple dessin si je puis dire mais une vraie photo, la réalité d'une personne mutilée, brûlée ou que sais-je, les opérations faites par les médecins, sachant qu'on retrouve souvent des enfants malheureusement. Bref tout ça est très émouvant et instructif sur les relations qui peuvent exister entre les hommes là-bas, la personnalité des personnes, les choses qu'on ne sait pas, nous qui n'y sommes jamais allés. Une très belle série originale sur la forme, même si au final la part du dessin n'est pas prépondérante, et puissante par son propos, et d'ailleurs je lui mets 5/5.
Eden - It's an Endless World!
Depuis le temps que j’en entendais parler, comme quoi « que c’était bien ». Puis j’ai lu une autre œuvre de l’auteur, les 2 tomes de « Nouvelles » parus également chez Génération Comics. Ca m’a bien plu alors je me lance dans ce fameux Eden. On retrouve un peu les mêmes vecteurs dans cette histoire : violence, sexe, réflexion sur le sens de la vie. Pour être violent, c’est très violent, et la mention « pour lecteurs avertis » est bienvenue même si c’est un peu hypocrite il faut le reconnaître car n’importe quel gamin de 10 ans pourrait l’acheter sans qu’un libraire l’en empêche. Dans le premier tome, on découvre que suite à un virus une grande partie de l’humanité a été décimée par un virus dont on n’a pas de vaccin (pour ce côté ça m’a fait penser à Jeremiah, la série télé, j’ai pas lu la bd). Deux gamins sont eux immunisés et vivent avec un médecin qui tente de survivre avec une médication de sa composition. On se croit vraiment dans l’eden tel que décrit dans le mythe, on se dit que ces deux gamins vont repeupler la Terre, les nouveaux Adam et Eve. Et en fait non, on se retrouve 20 ans plus tard avec les enfants du couple, notamment Elia le fils d’une quinzaine d’années – ce qui permet une identification du jeune lecteur. Puis ça devient guerre d’organisations, mercenaires, drogue etc. Vers les tomes 2 à 4 environ, on suit la lutte d’Elia, avec une bande de mercenaires justement, pour retrouver sa mère et sa sœur, enlevées par une méchante organisation. Puis, dans les tomes suivants, on perd complètement de vue ce que deviennent ces gens qu’on avait appris à connaître, à comprendre à l’aide de flash-backs sur leur enfance, comment ils en sont arrivés là. L’histoire vire à une lutte de maffieux autour de la drogue et la prostitution même s’il y a des histoires humaines derrière. Dans le tome 9, nouvelle coupure avec des personnages totalement différents même si on retrouve quelques têtes connues, et une évidente envie de parler du terrorisme de la part de l’auteur. La série semble fonctionner par cycle de quelques tomes. J’ai trouvé le tome 8 un peu plus « comique », fait retomber la tension des tomes précédents notamment par le jeu entre Elia et Helena. Le dessin se fait plus « kawai » dans le sens personnages déformés etc. Ce tome est quand même le sommet en ce qui concerne les scènes sexe, ça vire hentaï. Dans chaque volume on a une allusion au paradis, à dieu, des réflexions sur l’homme. L’auteur m’a l’air d’être assez allumé quand même :), déjà quand on lit ses préfaces, on peut avoir des doutes. Côté adaptation, c’est plutôt bien. Le principal reproche porte sur le sens de lecture à l’occidentale, et en conséquence le retournement des planches, et en conséquence des confusions main gauche / droite, œil gauche, œil droit, cicatrice, pied droit arraché, pied gauche :) etc. Malgré certaines faiblesses, on pourra lui reprocher un certain manque d’originalité parfois, je trouve ce manga vraiment passionnant - la preuve c'est que j'ai avalé 9 tomes en un rien de temps. C'est prenant comme un bon film de truands avec un cocktail de violence/émotions/etc. bien dosé, et tout de même une réflexion en filigrane même si c'est juste une excuse pour dire qu'il n'y a pas que de la violence "gratuite".