Wow, quel dessin, j'adore ! Dès le début, on est plongé dans un Paris sous la pluie, un décor oppressant, magnifiquement rendu par le noir et blanc de Peeters. Il maîtrise à merveille l'art du clair-obscur, avec ses ambiances lourdes. Les décors sont vivants, qu'il s'agisse d'un Paris sous une pluie constante ou de paysages plus naturels, presque fantastiques. Il y a aussi une certaine économie dans les détails, mais chaque trait compte. L'ensemble est mis en relief par des cadrages recherchés sans en faire trop, qui servent très bien le récit. Là franchement, bravo Mr Peeters.
Le scénario de Lehman n'est pas en reste, il monte en puissance, avec cette lente progression vers le mystique. Au départ, on suit des histoires de famille, des non-dits qui pèsent sur trois générations de femmes. Puis, petit à petit, le fantastique s’invite, sans forcer, tout ça s’intègre naturellement dans l’histoire. J'ai beaucoup aimé cette frontière floue entre le réel et l’imaginaire, qui n’est jamais clairement tranchée.
Si je devais lui trouver un défaut, je dirais que la fin va un peu vite, mais une fin plus longue aurait elle apporté le même équilibre global ?
Un one shot qui fait fort, très fort, autant par son récit que par son ambiance visuelle.
Coup de coeur pour moi. J'ai tellement été touché par rosa. Une sacrée femme ! A cette époque où la femme reste bien inférieure à l'homme, elle a su faire entendre sa voix, elle a pu découvrir son pouvoir face à des hommes qui pensent que la virilité ne tient qu'à la brutalité et la force. Elle est devenue maîtresse de chacun d'eux, découvrant leur fragilité et leurs âmes d'enfants. Mais ce qui est le plus beau dans cette histoire, c'est qu'elle a pu se découvrir elle-même et goûter la Liberté la vraie, celle dont peu de femmes de cette époque pouvaient soupçonner l'existence...
Un monument de la BD, une spirale de réflexions sur la réalité et la fiction. Dans chaque album, Marc-Antoine Mathieu joue avec les codes de la bande dessinée, prenant un malin plaisir à déconstruire le médium, tout en piégeant son lecteur dans une série d’énigmes visuelles et narratives. Peut-on encore parler d’auteur de BD pour Marc Antoine Mathieu ? Il joue tellement avec le medium que je le qualifierais de plasticien.
Le personnage de Julius, fonctionnaire d’un ministère du rêve, est perpétuellement coincé dans des situations surréalistes et kafkaïennes. L’univers de la série est sombre, oppressant, avec une atmosphère qui rappelle les méandres d’un cauchemar éveillé.
Ce qui frappe, c’est la précision du trait en noir et blanc, tout en contrastes et en volumes. Magnifique.
Les jeux sur la mise en page, les effets de mise en abyme et les trompe-l’œil rendent la lecture unique. On se retrouve souvent à observer chaque case pour dénicher les indices cachés. La série regorge d’humour noir, mais aussi de moments philosophiques qui interrogent notre rapport au réel et à l’imaginaire.
Certains albums, comme L’Origine, sont particulièrement marquants par leurs idées vertigineuses : une histoire où Julius oublie de fermer un tiroir et en subit des conséquences disproportionnées, ou encore cet ascenseur qui traverse les murs de son appartement à des horaires stricts, accentuant le sentiment d’écrasement par des règles absurdes.
Un univers visuel original, audacieux, inventif. Une série exigeante, captivante, qui fait réfléchir sur les limites de la bande dessinée en tant qu’art et médium narratif
Zénith, c’est pour moi le pilier de l’univers de Donjon. L’humour absurde s’impose comme la marque de fabrique de cette époque, avec des personnages aussi improbables qu’attachants. Herbert, l’anti-héros parfait, et Marvin, le dragon végétarien, évoluent dans un monde bourré de clins d’œil aux jeux de rôle et à l’heroic fantasy, tout en renversant les clichés habituels du genre.
Le style graphique, au départ minimaliste avec Trondheim, a pris un tournant avec l’arrivée de Boulet qui a su apporter un souffle nouveau tout en restant fidèle à l’esprit de la série. L’évolution des personnages, bien qu’inscrite dans un univers volontairement décalé, donne une véritable consistance à leurs aventures. Les tomes successifs, s’ils gardent ce ton léger et parodique, apportent une vraie profondeur à l’intrigue, notamment avec les ramifications entre les différentes époques de l’univers Donjon.
En fait, Donjon Zénith n’est pas qu’une simple parodie : sous l’apparence légère, il y a un vrai savoir-faire narratif.
Tout simplement un incontournable, que ce soit pour ses personnages inoubliables ou son humour singulier. Ce n’est peut-être pas toujours aussi surprenant qu’à ses débuts, mais l’univers reste solide et attachant, un must pour les amateurs de fantasy et de BD d’aventure.
Suis-je encore objectif quand j'avise des BD de Trondheim ? Je ne suis pas fan absolu mais très sensible à son humour et sa vision des choses c'est certain.
Trondheim propose un univers où tout paraît simple, voire minimaliste, que ce soit dans le dessin ou dans la narration. Alors oui, Trondheim n'est pas le meilleur dans le dessin et c'est ce qui m'a fait hésiter pour aller jusqu'au 5.
Mais sous cette surface simple voire simpliste, on découvre un regard plus acéré sur les interactions humaines. Les tomes contemporains sont ceux qui m'ont le plus accroché, avec un humour fin et des dialogues qui ne tombent jamais dans la facilité. On y parle du quotidien, des relations, des petites galères qui résonnent fort.
Ce qui est intéressant, c’est cette alternance entre les histoires ancrées dans la vie actuelle et celles qui emmènent Lapinot et ses amis dans des contextes décalés (western, fantastique). On y retrouve un sens de l’absurde qui fait mouche à chaque page, sans jamais trop forcer. Le ton est assez sobre, les personnages sont rarement héroïques, mais c’est ce qui en fait toute la singularité.
Pas besoin de surcharger, l’essentiel passe. Et si certains trouvent cela un peu léger, ça participe à la cohérence de l’ensemble.
Chaque tome apporte son lot de réflexions cachées sous l’humour, et c’est ce que je trouve le plus marquant chez Trondheim : il n’y a rien d’écrasant, mais tout résonne subtilement.
À découvrir pour ceux qui aiment les histoires simples avec beaucoup de profondeur en arrière-plan. Clairement dans mon top des séries, que je prends plaisir à relire.
Une belle et bonne surprise. On peut se dire qu’un sujet aussi lourd que la création de la première bombe atomique peut vite devenir indigeste, et pourtant, à aucun moment on n’est noyé sous les faits historiques. Les auteurs ont réussi à rendre cette histoire captivante, presque cinématographique, sans tomber dans le documentaire rigide. L’énormité du sujet est traitée avec finesse, sans excès ni emphase. C’est l’histoire de l’Histoire, mais racontée à hauteur d’hommes et de femmes, à travers ceux qui l’ont faite et subie.
Le dessin, est simple, précis, très efficace. Il capte bien la tension croissante à mesure que l’on s’approche de l’explosion finale. Ce choix graphique minimaliste fait que rien ne détourne notre attention de l’essentiel : l’humanité derrière la technologie destructrice. On suit le cheminement qui mène à Hiroshima, sans jugement direct, juste un constat implacable de la mécanique qui se met en place.
Ce que j’ai apprécié dans La Bombe, c’est la manière dont chaque acteur de cette course nucléaire est humanisé. Oppenheimer, bien sûr, mais aussi les physiciens moins connus, les politiciens, et même les citoyens de Hiroshima. Pas de super-héros ici, juste des individus face à des choix impossibles. La BD évite le manichéisme, ce qui la rend encore plus intéressante.
Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre explications techniques, scènes de vie, et moments de tension. On n’est jamais submergé par la complexité scientifique, tout est fluide, accessible. Et même si on sait comment ça finit, la lecture reste prenante jusqu’à la dernière page.
En bref, La Bombe est une réussite. Un ouvrage dense, mais qui se lit avec une vraie fluidité, où la complexité du sujet n’étouffe jamais la narration.
Un album marquant, qui montre avec sobriété et précision l’horreur de la Première Guerre mondiale. Pas de héros ou de personnages principaux ici, Tardi ne suit pas un individu mais une série de soldats anonymes, chacun perdu dans l’absurdité de la guerre. On plonge dans des fragments de vie, des histoires courtes où la mort est omniprésente, souvent brutale, toujours dénuée de sens. C’est cette simplicité qui rend le récit puissant : pas de discours moralisateur ou de mise en scène dramatique, juste des faits froids et cruels.
Le dessin caractéristique de Tardi ne plait pas à tout le monde, moi j'aime beaucoup et le trouve parfaitement adapté à ce type de récit. Chaque case nous transporte dans les tranchées, entre boue, froid et cadavres. Sans chercher à en faire trop, Tardi parvient à créer une atmosphère lourde, où chaque page rappelle la souffrance quotidienne des soldats. Le dessin, avec son trait épais et ses visages marqués, renforce l’idée de vies broyées par la guerre.
Ce qui ressort surtout de l’album, c’est l’absurdité de cette guerre. Les soldats, qu’ils soient français ou allemands, sont tous pris dans une machine qui les dépasse, envoyés au front sans comprendre vraiment pourquoi. Les dialogues sont simples, souvent désabusés, et reflètent bien le sentiment d’impuissance qui régnait à l’époque. Le message est clair : cette guerre, comme toutes les guerres, n’a fait que détruire des vies pour des gains dérisoires.
Un album qui ne cherche pas à choquer, ne fait pas dans le grandiloquent mais qui cherche juste à montrer la réalité telle qu’elle était. Et c’est cette approche directe, sans embellissement, qui rend l’album si fort. Il n’y a pas de moments de gloire ou de victoires héroïques, seulement la brutalité quotidienne d’une guerre où la mort était banalisée. Une BD qui marque, un grand et bon classique.
Calvin et Hobbes, c’est le premier cadeau que je me suis fait avec mon premier salaire : l'intégrale d'occasion. J'avais évidemment eu l'occasion de les lire avant mais comme pour beaucoup ici, c'est un peu la madeleine de Proust. Avec cette série, Bill Watterson a réussi à capturer une sorte de magie de l’enfance, tout en y insufflant une bonne dose de philosophie et d’humour. Chaque strip est une petite tranche de vie où l’imaginaire débordant de Calvin nous transporte dans des aventures folles, toujours accompagné de son fidèle tigre Hobbes, qui, selon les moments, est soit une simple peluche, soit un tigre plus vrai que nature.
Ce qui est très bon avec Calvin et Hobbes, c’est la justesse des dialogues et des situations. Calvin est un gamin infernal, avec des réflexions d’adulte souvent cyniques, mais toujours drôles et pertinentes. Il questionne le monde, la société, les adultes, avec cette insolence propre aux enfants. Hobbes, de son côté, est un parfait contrepoint, plus sage, plus réfléchi, mais toujours partant pour une bonne bagarre ou une escapade dans la nature.
J'adore aussi le dessin de Watterson : simple mais super expressif et qui peut partir en live dans la mise en page quand Calvin part dans ses rêves. Le dessinateur n'est pas beaucoup plus sage que celui qu'il dessine.
Ce qui rend cette série aussi intemporelle, c’est l’équilibre parfait entre l’humour absurde, parfois cartoonesque, et des moments beaucoup plus tendres, voire mélancoliques. La relation entre Calvin et Hobbes est au cœur de tout ça. Hobbes représente cette part d’enfance qui ne veut jamais grandir, ce besoin de rêver, de s’évader, même quand le monde des adultes semble peser de plus en plus lourd sur les épaules de Calvin.
Bien plus qu’une simple série de gags en strip. C’est un petit bijou qui parle de l’enfance, de l’amitié, et du monde avec une intelligence et une sensibilité rares. Une série qui vieillit très bien. Je ne regretterai jamais ce premier achat !
J'ai trouvé le scénario de cette bande dessinée vraiment fascinant. L'histoire est bien construite et m'a tenu en haleine du début à la fin. Chaque page m'a donné envie de découvrir la suite. Les rebondissements sont bien placés et rendent la lecture très agréable. J'ai particulièrement aimé la profondeur des thèmes abordés, qui ajoutent une dimension supplémentaire à l'intrigue.
Les thèmes abordés dans cette bande dessinée sont très intéressants. Ils sont traités avec beaucoup de sensibilité et de justesse. J'ai été touché par la manière dont l'auteur aborde des sujets complexes et parfois difficiles. Cela donne à réfléchir et ajoute une dimension supplémentaire à la lecture. C'est une bande dessinée qui ne se contente pas de divertir, mais qui pousse également à la réflexion.
Les personnages sont très bien développés. Chacun a sa propre personnalité et ses propres motivations, ce qui les rend très attachants. J'ai particulièrement apprécié le personnage principal, dont l'évolution au fil de l'histoire est très bien écrite. Les interactions entre les personnages sont crédibles et ajoutent beaucoup de profondeur à l'intrigue.
Enfin, les dessins sont tout simplement magnifiques. Chaque planche est un véritable plaisir pour les yeux. Les détails sont soignés et les couleurs sont éclatantes. J'ai été impressionné par la qualité du graphisme, qui apporte une réelle valeur ajoutée à l'histoire. Les scènes de combat et les moments plus calmes sont tous superbement illustrés.
Le scénario est juste incroyable !
Les dessins magnifiques d'Olivier Vatine m'ont frappé par leur maîtrise de l'art de la bande dessinée et les détails. Un chef-d'œuvre !
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L'Homme gribouillé
Wow, quel dessin, j'adore ! Dès le début, on est plongé dans un Paris sous la pluie, un décor oppressant, magnifiquement rendu par le noir et blanc de Peeters. Il maîtrise à merveille l'art du clair-obscur, avec ses ambiances lourdes. Les décors sont vivants, qu'il s'agisse d'un Paris sous une pluie constante ou de paysages plus naturels, presque fantastiques. Il y a aussi une certaine économie dans les détails, mais chaque trait compte. L'ensemble est mis en relief par des cadrages recherchés sans en faire trop, qui servent très bien le récit. Là franchement, bravo Mr Peeters. Le scénario de Lehman n'est pas en reste, il monte en puissance, avec cette lente progression vers le mystique. Au départ, on suit des histoires de famille, des non-dits qui pèsent sur trois générations de femmes. Puis, petit à petit, le fantastique s’invite, sans forcer, tout ça s’intègre naturellement dans l’histoire. J'ai beaucoup aimé cette frontière floue entre le réel et l’imaginaire, qui n’est jamais clairement tranchée. Si je devais lui trouver un défaut, je dirais que la fin va un peu vite, mais une fin plus longue aurait elle apporté le même équilibre global ? Un one shot qui fait fort, très fort, autant par son récit que par son ambiance visuelle.
Rosa
Coup de coeur pour moi. J'ai tellement été touché par rosa. Une sacrée femme ! A cette époque où la femme reste bien inférieure à l'homme, elle a su faire entendre sa voix, elle a pu découvrir son pouvoir face à des hommes qui pensent que la virilité ne tient qu'à la brutalité et la force. Elle est devenue maîtresse de chacun d'eux, découvrant leur fragilité et leurs âmes d'enfants. Mais ce qui est le plus beau dans cette histoire, c'est qu'elle a pu se découvrir elle-même et goûter la Liberté la vraie, celle dont peu de femmes de cette époque pouvaient soupçonner l'existence...
Julius Corentin Acquefacques
Un monument de la BD, une spirale de réflexions sur la réalité et la fiction. Dans chaque album, Marc-Antoine Mathieu joue avec les codes de la bande dessinée, prenant un malin plaisir à déconstruire le médium, tout en piégeant son lecteur dans une série d’énigmes visuelles et narratives. Peut-on encore parler d’auteur de BD pour Marc Antoine Mathieu ? Il joue tellement avec le medium que je le qualifierais de plasticien. Le personnage de Julius, fonctionnaire d’un ministère du rêve, est perpétuellement coincé dans des situations surréalistes et kafkaïennes. L’univers de la série est sombre, oppressant, avec une atmosphère qui rappelle les méandres d’un cauchemar éveillé. Ce qui frappe, c’est la précision du trait en noir et blanc, tout en contrastes et en volumes. Magnifique. Les jeux sur la mise en page, les effets de mise en abyme et les trompe-l’œil rendent la lecture unique. On se retrouve souvent à observer chaque case pour dénicher les indices cachés. La série regorge d’humour noir, mais aussi de moments philosophiques qui interrogent notre rapport au réel et à l’imaginaire. Certains albums, comme L’Origine, sont particulièrement marquants par leurs idées vertigineuses : une histoire où Julius oublie de fermer un tiroir et en subit des conséquences disproportionnées, ou encore cet ascenseur qui traverse les murs de son appartement à des horaires stricts, accentuant le sentiment d’écrasement par des règles absurdes. Un univers visuel original, audacieux, inventif. Une série exigeante, captivante, qui fait réfléchir sur les limites de la bande dessinée en tant qu’art et médium narratif
Donjon Zenith
Zénith, c’est pour moi le pilier de l’univers de Donjon. L’humour absurde s’impose comme la marque de fabrique de cette époque, avec des personnages aussi improbables qu’attachants. Herbert, l’anti-héros parfait, et Marvin, le dragon végétarien, évoluent dans un monde bourré de clins d’œil aux jeux de rôle et à l’heroic fantasy, tout en renversant les clichés habituels du genre. Le style graphique, au départ minimaliste avec Trondheim, a pris un tournant avec l’arrivée de Boulet qui a su apporter un souffle nouveau tout en restant fidèle à l’esprit de la série. L’évolution des personnages, bien qu’inscrite dans un univers volontairement décalé, donne une véritable consistance à leurs aventures. Les tomes successifs, s’ils gardent ce ton léger et parodique, apportent une vraie profondeur à l’intrigue, notamment avec les ramifications entre les différentes époques de l’univers Donjon. En fait, Donjon Zénith n’est pas qu’une simple parodie : sous l’apparence légère, il y a un vrai savoir-faire narratif. Tout simplement un incontournable, que ce soit pour ses personnages inoubliables ou son humour singulier. Ce n’est peut-être pas toujours aussi surprenant qu’à ses débuts, mais l’univers reste solide et attachant, un must pour les amateurs de fantasy et de BD d’aventure.
Les Formidables Aventures de Lapinot
Suis-je encore objectif quand j'avise des BD de Trondheim ? Je ne suis pas fan absolu mais très sensible à son humour et sa vision des choses c'est certain. Trondheim propose un univers où tout paraît simple, voire minimaliste, que ce soit dans le dessin ou dans la narration. Alors oui, Trondheim n'est pas le meilleur dans le dessin et c'est ce qui m'a fait hésiter pour aller jusqu'au 5. Mais sous cette surface simple voire simpliste, on découvre un regard plus acéré sur les interactions humaines. Les tomes contemporains sont ceux qui m'ont le plus accroché, avec un humour fin et des dialogues qui ne tombent jamais dans la facilité. On y parle du quotidien, des relations, des petites galères qui résonnent fort. Ce qui est intéressant, c’est cette alternance entre les histoires ancrées dans la vie actuelle et celles qui emmènent Lapinot et ses amis dans des contextes décalés (western, fantastique). On y retrouve un sens de l’absurde qui fait mouche à chaque page, sans jamais trop forcer. Le ton est assez sobre, les personnages sont rarement héroïques, mais c’est ce qui en fait toute la singularité. Pas besoin de surcharger, l’essentiel passe. Et si certains trouvent cela un peu léger, ça participe à la cohérence de l’ensemble. Chaque tome apporte son lot de réflexions cachées sous l’humour, et c’est ce que je trouve le plus marquant chez Trondheim : il n’y a rien d’écrasant, mais tout résonne subtilement. À découvrir pour ceux qui aiment les histoires simples avec beaucoup de profondeur en arrière-plan. Clairement dans mon top des séries, que je prends plaisir à relire.
La Bombe
Une belle et bonne surprise. On peut se dire qu’un sujet aussi lourd que la création de la première bombe atomique peut vite devenir indigeste, et pourtant, à aucun moment on n’est noyé sous les faits historiques. Les auteurs ont réussi à rendre cette histoire captivante, presque cinématographique, sans tomber dans le documentaire rigide. L’énormité du sujet est traitée avec finesse, sans excès ni emphase. C’est l’histoire de l’Histoire, mais racontée à hauteur d’hommes et de femmes, à travers ceux qui l’ont faite et subie. Le dessin, est simple, précis, très efficace. Il capte bien la tension croissante à mesure que l’on s’approche de l’explosion finale. Ce choix graphique minimaliste fait que rien ne détourne notre attention de l’essentiel : l’humanité derrière la technologie destructrice. On suit le cheminement qui mène à Hiroshima, sans jugement direct, juste un constat implacable de la mécanique qui se met en place. Ce que j’ai apprécié dans La Bombe, c’est la manière dont chaque acteur de cette course nucléaire est humanisé. Oppenheimer, bien sûr, mais aussi les physiciens moins connus, les politiciens, et même les citoyens de Hiroshima. Pas de super-héros ici, juste des individus face à des choix impossibles. La BD évite le manichéisme, ce qui la rend encore plus intéressante. Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre explications techniques, scènes de vie, et moments de tension. On n’est jamais submergé par la complexité scientifique, tout est fluide, accessible. Et même si on sait comment ça finit, la lecture reste prenante jusqu’à la dernière page. En bref, La Bombe est une réussite. Un ouvrage dense, mais qui se lit avec une vraie fluidité, où la complexité du sujet n’étouffe jamais la narration.
C'était la guerre des tranchées
Un album marquant, qui montre avec sobriété et précision l’horreur de la Première Guerre mondiale. Pas de héros ou de personnages principaux ici, Tardi ne suit pas un individu mais une série de soldats anonymes, chacun perdu dans l’absurdité de la guerre. On plonge dans des fragments de vie, des histoires courtes où la mort est omniprésente, souvent brutale, toujours dénuée de sens. C’est cette simplicité qui rend le récit puissant : pas de discours moralisateur ou de mise en scène dramatique, juste des faits froids et cruels. Le dessin caractéristique de Tardi ne plait pas à tout le monde, moi j'aime beaucoup et le trouve parfaitement adapté à ce type de récit. Chaque case nous transporte dans les tranchées, entre boue, froid et cadavres. Sans chercher à en faire trop, Tardi parvient à créer une atmosphère lourde, où chaque page rappelle la souffrance quotidienne des soldats. Le dessin, avec son trait épais et ses visages marqués, renforce l’idée de vies broyées par la guerre. Ce qui ressort surtout de l’album, c’est l’absurdité de cette guerre. Les soldats, qu’ils soient français ou allemands, sont tous pris dans une machine qui les dépasse, envoyés au front sans comprendre vraiment pourquoi. Les dialogues sont simples, souvent désabusés, et reflètent bien le sentiment d’impuissance qui régnait à l’époque. Le message est clair : cette guerre, comme toutes les guerres, n’a fait que détruire des vies pour des gains dérisoires. Un album qui ne cherche pas à choquer, ne fait pas dans le grandiloquent mais qui cherche juste à montrer la réalité telle qu’elle était. Et c’est cette approche directe, sans embellissement, qui rend l’album si fort. Il n’y a pas de moments de gloire ou de victoires héroïques, seulement la brutalité quotidienne d’une guerre où la mort était banalisée. Une BD qui marque, un grand et bon classique.
Calvin et Hobbes
Calvin et Hobbes, c’est le premier cadeau que je me suis fait avec mon premier salaire : l'intégrale d'occasion. J'avais évidemment eu l'occasion de les lire avant mais comme pour beaucoup ici, c'est un peu la madeleine de Proust. Avec cette série, Bill Watterson a réussi à capturer une sorte de magie de l’enfance, tout en y insufflant une bonne dose de philosophie et d’humour. Chaque strip est une petite tranche de vie où l’imaginaire débordant de Calvin nous transporte dans des aventures folles, toujours accompagné de son fidèle tigre Hobbes, qui, selon les moments, est soit une simple peluche, soit un tigre plus vrai que nature. Ce qui est très bon avec Calvin et Hobbes, c’est la justesse des dialogues et des situations. Calvin est un gamin infernal, avec des réflexions d’adulte souvent cyniques, mais toujours drôles et pertinentes. Il questionne le monde, la société, les adultes, avec cette insolence propre aux enfants. Hobbes, de son côté, est un parfait contrepoint, plus sage, plus réfléchi, mais toujours partant pour une bonne bagarre ou une escapade dans la nature. J'adore aussi le dessin de Watterson : simple mais super expressif et qui peut partir en live dans la mise en page quand Calvin part dans ses rêves. Le dessinateur n'est pas beaucoup plus sage que celui qu'il dessine. Ce qui rend cette série aussi intemporelle, c’est l’équilibre parfait entre l’humour absurde, parfois cartoonesque, et des moments beaucoup plus tendres, voire mélancoliques. La relation entre Calvin et Hobbes est au cœur de tout ça. Hobbes représente cette part d’enfance qui ne veut jamais grandir, ce besoin de rêver, de s’évader, même quand le monde des adultes semble peser de plus en plus lourd sur les épaules de Calvin. Bien plus qu’une simple série de gags en strip. C’est un petit bijou qui parle de l’enfance, de l’amitié, et du monde avec une intelligence et une sensibilité rares. Une série qui vieillit très bien. Je ne regretterai jamais ce premier achat !
Porcelaine
J'ai trouvé le scénario de cette bande dessinée vraiment fascinant. L'histoire est bien construite et m'a tenu en haleine du début à la fin. Chaque page m'a donné envie de découvrir la suite. Les rebondissements sont bien placés et rendent la lecture très agréable. J'ai particulièrement aimé la profondeur des thèmes abordés, qui ajoutent une dimension supplémentaire à l'intrigue. Les thèmes abordés dans cette bande dessinée sont très intéressants. Ils sont traités avec beaucoup de sensibilité et de justesse. J'ai été touché par la manière dont l'auteur aborde des sujets complexes et parfois difficiles. Cela donne à réfléchir et ajoute une dimension supplémentaire à la lecture. C'est une bande dessinée qui ne se contente pas de divertir, mais qui pousse également à la réflexion. Les personnages sont très bien développés. Chacun a sa propre personnalité et ses propres motivations, ce qui les rend très attachants. J'ai particulièrement apprécié le personnage principal, dont l'évolution au fil de l'histoire est très bien écrite. Les interactions entre les personnages sont crédibles et ajoutent beaucoup de profondeur à l'intrigue. Enfin, les dessins sont tout simplement magnifiques. Chaque planche est un véritable plaisir pour les yeux. Les détails sont soignés et les couleurs sont éclatantes. J'ai été impressionné par la qualité du graphisme, qui apporte une réelle valeur ajoutée à l'histoire. Les scènes de combat et les moments plus calmes sont tous superbement illustrés.
Niourk
Le scénario est juste incroyable ! Les dessins magnifiques d'Olivier Vatine m'ont frappé par leur maîtrise de l'art de la bande dessinée et les détails. Un chef-d'œuvre !