Haaa Blueberry, ça c'est du pur western et de la pure BD !
Une narration claire, précise, fluide et il est difficile de s'ennuyer.
Quelle talent d’écriture il avait ce Charlier ! Beaucoup de scénaristes devraient s’en inspirer…
Puis, faut avouer que le personnage de Mike Blueberry est très charismatique, attachant, généreux et est incontestablement un de mes héros de BD favori.
Les seconds rôles ne sont pas en reste non plus et sont aussi très réussis et riches : Jim Mc Clure en tête bien évidemment, Red Neck, Chihuahua Pearl,...La liste est longue, il y en a tellement...
Il est marrant aussi de voir l’évolution du dessin qui est assez proche du style de Jijé au début mais qui, dès le tome 5, passe à la vitesse supérieure… La machine Giraudienne est en marche et le niveau graphique, déjà bien élevé, ne fera que s'améliorer au fil des tomes.
Grand moment de lecture !
Quel bouquin mes aïeux !
Difficile d'être original, tant de choses ont été écrites sur "Alpha... directions"... Allons-y sans réfléchir, presque à chaud, puisque ma lecture s'est achevée hier soir. C'est le résultat d'une formidable gageure, qui consistait à raconter l'histoire de l'évolution jusqu'avant l'arrivée de l'Homme, en bandes dessinées, en un tome, sans faire dans le scientifique chiant.
Le pari est gagné haut la main !
Je ne saurais dire ce que j'ai apprécié le plus dans cet album : le sujet en lui-même est passionnant, et pour tout dire, l'archéologie et les sciences associées auraient pu être une voie que j'aurais choisie. J'ai encore dans un coin de ma bibliothèque d'adolescents quelques bouquins sur les dinosaures. Il paraît que c'est fréquent à présent, mais à mon époque pas tant que ça. Il est vrai que Jurassic Park est passé par là... C'est d'ailleurs à mon avis le premier coup de génie de Jens Harder : utiliser une iconographie où chacun -ou presque- peut se retrouver. Extraits de films, de comics connus (j'ai été surpris de voir la Mouche de Trondheim, au passage), mais aussi certaines oeuvres d'art, issues de nombreuses époques et de tous les continents. De l'universalité, en somme.
Alors bien sûr, pour comprendre un peu plus finement comme la vie est apparue, il faut un minimum d'explications ; les cases sont parfois accompagnées de phrases descriptives, complétées par des résumés chronologiques entre les chapitres.
Le dessin est très évocateur, semblant puiser dans différents styles sans qu'il s'en détache véritablement un, même si réaliste est probablement le qualificatif qui convient le mieux en la circonstance, si tant qu'on puisse représenter avec réalisme des époques disparues depuis longtemps.
Le tout est complété par un texte de l'auteur sur sa démarche, ce qui éclaire encore plus l'ouvrage. On apprend ainsi qu'il a essayé de puiser dans les découvertes les plus récentes (et ça se voit, rien qu'avec les dinosaures ailés), tout en "arrangeant" certaines choses pour que ce soit plus dynamique, plus spectaculaire peut-être. On en lui en tiendra aucune rigueur, tant la qualité de l'ensemble est immense.
Jens Harder poursuit son immense oeuvre sur l'histoire du monde avec le diptyque "Beta...civilisations" consacré à l'histoire des hommes, des temps protohistoriques à nos jours, avec une césure à la date symbolique de l'an 0.
Bien sûr, comme il le relève lui-même en postface, le temps s'est considérablement ralenti, puisque de plusieurs milliards d'années on passe à quelques dizaines de millions. Et dans le prochain tome, seulement 200 ans... La recette est cependant la même : dans un patchwork étourdissant d'images (près de 2400 dans le premier tome), rythmé par quelques commentaires factuels, Harder propose donc une iconographie non exhaustive mais remarquablement variée de ces millions d'années. Passent à la moulinette images sacrées, extraits de films, de BD, croquis scientifiques... Chaque grande époque est regroupée par chapitre, introduite par un récapitulatif chronologique. On retrouve dans cette première partie le passage progressif des quatre pattes à la station debout de certains primates, la domestication du feu (passée un peur rapidement il me semble), l'invention de la roue... La vocation de l'ensemble n'est pas encyclopédique, mais à terme, nul doute qu'elle le deviendra.
Et toujours ce style très expressif, un peu surchargé de petits traits par moments, mais d'une efficacité exemplaire.
Essentiel.
Un peu comme Desproges, qui arrivait, au bout de longues phrases accumulant imparfait du subjonctif et mots savants à "amener" un gag complètement navrant, une blague con voire un simple gros mot (ou qui menait à une analyse savante par le processus inverse), Gotlib a le génie de transgresser les apparences, il se fait le coucou du rire.
Son coup de crayon est volontairement "parfait", le discours faussement sérieux, voire pédant et, pince sans rire génial, il nous pousse au rire avec ses Rubriques à brac qui forment une sorte d'anthologie du gag sous toutes ses formes, y compris les plus répétitives.
Il y a du Tex Avery ou du Chuck Jones dans cette capacité à détourner le quotidien, à y puiser un humour merveilleux et surréaliste qu'aucune relecture n'épuise.
C'est absolument, imperturbablement poilant, génialement réussi, totalement jouissif ! et c'est encore - j'allais dire plus, mais c'est impossible - drôle à la relecture ! Gotlib a réussi d'autres choses très chouettes ailleurs, mais on tient là sa plus belle série je trouve, la quintessence de son humour, de son génie créatif. C'est aussi une bonne entrée dans son univers. Si vous n'accrochez pas (et alors je vous plains et le regrette pour vous !), le reste ne passera pas.
Si les gags sont variés, on retrouve certains fils rouges, comme le détournement de formules célèbres ou des contes de notre enfance, totalement détournés. Certains personnages (comme Newton ou la coccinelle par exemple) intègrent le panthéon des personnages du Neuvième Art.
J'ai dû lire une quinzaine de fois cette série, et toujours au milieu des fous rires - qui se prolongent. Chapeau bas et merci monsieur Gotlib !
Lecture très fortement conseillée donc !
Un livre feutré où la violence est tout entière intériorisée pour ne ressurgir qu'à la fin.
Un travail sur le deuil et sur la renaissance.
Léna est une femme inconnue, lisse, dont le passé va être dévoilé par petites touches, un peu comme un tableau impressionniste de Seurat où la compréhension n'apparaît que lorsqu'on prend du recul et que suffisamment de touches ont été peintes.
Nous suivons le voyage de Léna dans une succession de cartes postales que le dessin ouaté de Juillard rapproche et éloigne de nous. Léna est de toute façon une étrangère. Un peu comme le héros éponyme de Camus, elle semble ne pas appartenir à notre monde. La vie est un nuage de fumée, derrière lequel se cache la vérité, à l'instar des innombrables cigarettes que Léna grille.
L'intrigue se noue dans les dernières pages mais, là aussi, Léna sera ailleurs. Cette technique narrative est un choix très fort de Christin. En effet, le visage omniprésent de Léna ne cache pas les évènements mais les éclaire à travers le filtre de la vie de Léna, à travers les petits détails de ses affaires (le portrait !). Le scénariste joue aussi sur le temps. L'album est un élastique qui se tend imperceptiblement sans que rien ne véritablement semble se passer. Et puis, l'élastique casse dans un paroxysme de violence. On pense aux parques grecques tranchant la vie des êtres humains.
Le long voyage de Léna est un livre très fort, pas seulement sur le terrorisme international, mais sur la douleur et le sacrifice. Sur le chagrin qui étouffe et retire tout sel à la vie. C'est aussi une réflexion sur le libre arbitre. Léna est-elle libre ? Prisonnière de son passé ? Prisonnière de sa vengeance ? Spinoza explique que le libre arbitre est une illusion car, si l'homme a conscience de ses actes, il n'a pas conscience des causes derrière ses motivations. Au final, Léna n'est-elle pas le fruit de la géopolitique ?
'Léna et les trois femmes' publié quelques années plus tard constitue un nouvel exploit. Nous découvrons une femme tout autre, pleine de chaleur humaine, apaisée et pleine de compassion. La vengeance a été remplacée par le devoir et au final Léna se révèle une femme morale qui transcende sa condition et prend tous les risques pour épargner aux autres le cataclysme qu'elle a subi, pour donner aux autres une chance de vivre. Par là même, elle sort du cycle de la vengeance et retrouve la liberté que l'attentat de Khartoum lui avait fait perdre. Quant aux trois femmes, les références mythologiques, volontaires ou involontaires de la part du scénariste, sont évidentes. On pense bien évidemment aux trois parques qui coupaient le fil de la vie et avaient donc le pouvoir de vie ou de mort, comme les terroristes. On pense aussi, en allant plus loin, aux trois grâces, si admirablement peintes par Raphaël ou Cranach l'ancien. Ahlem incarnerait la grâce du guerrier, Souad celle de la beauté et Halima celle de l’abondance et de la vie, ce qui expliquerait sa fugue. Dès lors, la conclusion de l'intrigue et l'incroyable coup de poker de Léna deviennent parfaitement logiques.
Le diptyque appartient à la collection Long Courrier et nous sommes invités à voyager très loin, pas seulement géographiquement, mais aussi dans les méandres de l'âme humaine. Ce sont aussi deux BD féministes, mettant en scène une femme extraordinaire. Cela n'est pas si courant !
Tout commence par un bouquin sorti de nulle part et posé avec hésitation par le libraire entre comics et bd franco-belge…
Tout commence par un livre scellé avec sur-couverture noire classe et mystérieuse où seule une main rouge semble appeler de l’aide et un 4ème de couverture représentant un dinosaure affublé d’une clope et de ray-bans.
Tout cela finit par m’intriguer et c’est avec davantage de curiosité que d’envie que je me suis lancé dans cette lecture tentaculaire qui au final ressemble à un gigantesque tour de grand huit dont on ressort le sourire aux lèvres.
Du tout bon et je vais m’en expliquer….
Reprenant le principe des histoires horrifiques propres des Tales of the Crypt et autres Creepshow, Lucy Loyd’s Nightmare relève non seulement le challenge d’en être une déclinaison contemporaine mais se paye de le luxe d’être de surcroit un fantastique livre-concept où toutes les histoires s’entrelacent intelligemment par un fil narratif et la récurrence de certains personnages.
Le livre lui-même est représenté comme un objet maudit écrit par une certaine Lucy Loyd, papesse de ce style de comics et annonce des éléments violents, gore et grand guignolesques aidés par un cadrage remarquable, des doubles pages superbes et un certain art de la mise en scène (ma recommandation serait de ne pas le feuilleter histoire d’en garder toute la saveur de la découverte).
Aidé de surcroit par un dessin superbe à l’américaine par un auteur inconnu, les histoires apportent des chutes bien cyniques qui m’ont fait hurler de rire (A good man et sa morale, bad habits et son shérif mégalo) entre quelques éclaboussures car oui on baigne dans le sanguinolent mais pas dans le glauque et rarement le vulgaire.
David Chauvel (Lucy Loyd ?) truffe son récit de références discrètes et nuancées en faisant directement référence à John Carpenter (On pense directement à L’antre de la folie et un personnage ressemble curieusement à Kurt Russel) et les diverses manipulations des différents récits donnent l’envie de relire de suite le bouquin histoire de repérer tout un tas de détails discrets et savoureux jusqu’au clin d’œil de page de garde final.
Un petit bijou qui devrait remporter l’adhésion et dont il ne vaut mieux pas trop en dire pour en laisser la surprise mais j’applaudis de vive voix le concept qui va encore plus loin que les pourtant très bons Doggybags dans un registre similaire mais différent.
Lucy Loyd’s Nightmare se doit de figurer en tant qu’objet précieux et dédicacé :) dans votre bibliothèque.
« Very clever » !
Note réelle 4.25/5
Vous allez me dire pourquoi tu n'as pas mis 4/5 alors ????
Et bien pour remonter la note final de Masqué qui n'est pour moi pas assez représentative de la série. En effet, les illustrations, l'intrigue, les personnages et l'histoire n'est pas si mal !!!
Juste quel dommage que ce soit si court !!!!
Lehman a bien su transposer les héros américains dans une France futuriste tout en y ajoutant sa touche perso !
Note réelle = 4.5/5
Ayant commencé la série TV, je l'ai trouvée un peu répétitive (notamment la saison 2 ) et je me suis par conséquent mis aux comics. Il n'y a pas photo c'est pour ma part beaucoup mieux !
Je conseille Walking Dead à tous, même à ceux qui sont réticents pour ce qui est des zombies puisque moi à la base les morts-vivants... j'aime pas tellement mais avec Robert Kirkman pas de soucis !
Après pour les dessins le noir et blanc ne gène qu'au début mais je préférais largement le T1 pour Charlie en Illustrations...
Cette bande-dessinée est tout bonnement géniale. C'est celle de Ralf König que je préfère avec La Capote qui tue. Je conseille particulièrement à ceux qui voudrait découvrir Ralf König de commencer par cette bande-dessinée. Elle est moins trash et plus accessible que d'autres œuvres de cet auteur. C'est nettement moins vulgaire et homo-centré que le reste de sa production tout en demeurant hilarant.
L'idée de départ, que Ralf König emprunte à la pièce du même nom dont cette bd est un hommage et un supplément plus qu'une parodie, est géniale, les Athéniennes menées par Lysistrata, sorte de gourou féministe, en ont plein le cul que leurs Athéniens de maris passent leur temps à se foutre sur la gueule avec les Spartiates, décident une grève du sexe jusqu'à que les époux rangent leurs armes.
L'élément qu'ajoute König à la pièce d'origine est l'homosexualité. Les maris ne résistent pas longtemps à cette grève et vont donc chercher consolation ailleurs... Les femmes font également des expériences entre-elles etc.
C'est vraiment à mourir de rire et réjouissant et je le répète encore c'est accessible à tous homo comme hétéro contrairement à d'autres Ralf König dont le public est plus restreint. Là y a vraiment aucun malaise à avoir, c'est que du plaisir.
Très belle fable sur la vie que voici.
L'histoire est émouvante, prenante et drôlement bien écrite!
Tout est bien fait dans ce Quartier Lointain, pas une fausse note.
Indispensable!
Voilà une excellente bande dessinée humoristique, et intelligente par dessus le marché. C'est pétri de références littéraires (Cyrano de Bergerac, Les fourberies de Scapin, la commedia dell'arte, les Fables de la Fontaine etc.) mais loin de donner un gloubiboulga indigeste cela fonctionne à merveille. Le dessin, pas mal sans être d'une beauté exceptionnelle, sert à merveille un scénario des plus inventifs et particulièrement bien rythmé. Par contre, il est complètement baclé au tome 6, je ne comprends absolument pas pourquoi le dessin s'est autant dégradé sur ce tome là.
Tout le sel de cette bd réside cependant dans ses dialogues, souvent en alexandrins, qui sont une franche réussite. Plusieurs personnages mémorables viennent compléter ce tableau, en particulier l'un des deux héros, Don Lope, hidalgo espagnol toujours prêt à en découdre et particulièrement à cheval sur le code de l'honneur ou encore Bombastus savant complètement frappadingue aux inventions improbables (sa première apparition un tromblon à la main en mode Léonard est un des meilleurs moments de la série). En revanche je déplore le personnage de Séléné, ultra-fade et mal dessiné en prime comme si même le dessinateur avait une dent contre elle.
Contrairement à l'avis général je ne trouve absolument pas que la série perd en qualité après le tome 5 ou 7, au contraire la seconde partie, le cycle lunaire, est ma préférée et particulièrement les albums 8 et 9. C'est la plus poétique et la plus drôle (chaque contrée de la lune correspond à une figure de style qu'utilise ses habitants, la planche dans laquelle le capitaine Boone réapparaît avec les habbits violets de Lord Boone marquis des trois cratères est ma préférée, la réplique "suivez ce caillou" est énorme de même que la mort héroïque du dit cailloux, le grand discours de Sigognac prêchant la bonne parole aux pirates etc. bref que du culte).
Comme quoi mêler grande littérature et bande dessinée n'est pas impossible.
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Blueberry
Haaa Blueberry, ça c'est du pur western et de la pure BD ! Une narration claire, précise, fluide et il est difficile de s'ennuyer. Quelle talent d’écriture il avait ce Charlier ! Beaucoup de scénaristes devraient s’en inspirer… Puis, faut avouer que le personnage de Mike Blueberry est très charismatique, attachant, généreux et est incontestablement un de mes héros de BD favori. Les seconds rôles ne sont pas en reste non plus et sont aussi très réussis et riches : Jim Mc Clure en tête bien évidemment, Red Neck, Chihuahua Pearl,...La liste est longue, il y en a tellement... Il est marrant aussi de voir l’évolution du dessin qui est assez proche du style de Jijé au début mais qui, dès le tome 5, passe à la vitesse supérieure… La machine Giraudienne est en marche et le niveau graphique, déjà bien élevé, ne fera que s'améliorer au fil des tomes. Grand moment de lecture !
Alpha... directions / Beta... civilisations
Quel bouquin mes aïeux ! Difficile d'être original, tant de choses ont été écrites sur "Alpha... directions"... Allons-y sans réfléchir, presque à chaud, puisque ma lecture s'est achevée hier soir. C'est le résultat d'une formidable gageure, qui consistait à raconter l'histoire de l'évolution jusqu'avant l'arrivée de l'Homme, en bandes dessinées, en un tome, sans faire dans le scientifique chiant. Le pari est gagné haut la main ! Je ne saurais dire ce que j'ai apprécié le plus dans cet album : le sujet en lui-même est passionnant, et pour tout dire, l'archéologie et les sciences associées auraient pu être une voie que j'aurais choisie. J'ai encore dans un coin de ma bibliothèque d'adolescents quelques bouquins sur les dinosaures. Il paraît que c'est fréquent à présent, mais à mon époque pas tant que ça. Il est vrai que Jurassic Park est passé par là... C'est d'ailleurs à mon avis le premier coup de génie de Jens Harder : utiliser une iconographie où chacun -ou presque- peut se retrouver. Extraits de films, de comics connus (j'ai été surpris de voir la Mouche de Trondheim, au passage), mais aussi certaines oeuvres d'art, issues de nombreuses époques et de tous les continents. De l'universalité, en somme. Alors bien sûr, pour comprendre un peu plus finement comme la vie est apparue, il faut un minimum d'explications ; les cases sont parfois accompagnées de phrases descriptives, complétées par des résumés chronologiques entre les chapitres. Le dessin est très évocateur, semblant puiser dans différents styles sans qu'il s'en détache véritablement un, même si réaliste est probablement le qualificatif qui convient le mieux en la circonstance, si tant qu'on puisse représenter avec réalisme des époques disparues depuis longtemps. Le tout est complété par un texte de l'auteur sur sa démarche, ce qui éclaire encore plus l'ouvrage. On apprend ainsi qu'il a essayé de puiser dans les découvertes les plus récentes (et ça se voit, rien qu'avec les dinosaures ailés), tout en "arrangeant" certaines choses pour que ce soit plus dynamique, plus spectaculaire peut-être. On en lui en tiendra aucune rigueur, tant la qualité de l'ensemble est immense. Jens Harder poursuit son immense oeuvre sur l'histoire du monde avec le diptyque "Beta...civilisations" consacré à l'histoire des hommes, des temps protohistoriques à nos jours, avec une césure à la date symbolique de l'an 0. Bien sûr, comme il le relève lui-même en postface, le temps s'est considérablement ralenti, puisque de plusieurs milliards d'années on passe à quelques dizaines de millions. Et dans le prochain tome, seulement 200 ans... La recette est cependant la même : dans un patchwork étourdissant d'images (près de 2400 dans le premier tome), rythmé par quelques commentaires factuels, Harder propose donc une iconographie non exhaustive mais remarquablement variée de ces millions d'années. Passent à la moulinette images sacrées, extraits de films, de BD, croquis scientifiques... Chaque grande époque est regroupée par chapitre, introduite par un récapitulatif chronologique. On retrouve dans cette première partie le passage progressif des quatre pattes à la station debout de certains primates, la domestication du feu (passée un peur rapidement il me semble), l'invention de la roue... La vocation de l'ensemble n'est pas encyclopédique, mais à terme, nul doute qu'elle le deviendra. Et toujours ce style très expressif, un peu surchargé de petits traits par moments, mais d'une efficacité exemplaire. Essentiel.
Rubrique-à-Brac
Un peu comme Desproges, qui arrivait, au bout de longues phrases accumulant imparfait du subjonctif et mots savants à "amener" un gag complètement navrant, une blague con voire un simple gros mot (ou qui menait à une analyse savante par le processus inverse), Gotlib a le génie de transgresser les apparences, il se fait le coucou du rire. Son coup de crayon est volontairement "parfait", le discours faussement sérieux, voire pédant et, pince sans rire génial, il nous pousse au rire avec ses Rubriques à brac qui forment une sorte d'anthologie du gag sous toutes ses formes, y compris les plus répétitives. Il y a du Tex Avery ou du Chuck Jones dans cette capacité à détourner le quotidien, à y puiser un humour merveilleux et surréaliste qu'aucune relecture n'épuise. C'est absolument, imperturbablement poilant, génialement réussi, totalement jouissif ! et c'est encore - j'allais dire plus, mais c'est impossible - drôle à la relecture ! Gotlib a réussi d'autres choses très chouettes ailleurs, mais on tient là sa plus belle série je trouve, la quintessence de son humour, de son génie créatif. C'est aussi une bonne entrée dans son univers. Si vous n'accrochez pas (et alors je vous plains et le regrette pour vous !), le reste ne passera pas. Si les gags sont variés, on retrouve certains fils rouges, comme le détournement de formules célèbres ou des contes de notre enfance, totalement détournés. Certains personnages (comme Newton ou la coccinelle par exemple) intègrent le panthéon des personnages du Neuvième Art. J'ai dû lire une quinzaine de fois cette série, et toujours au milieu des fous rires - qui se prolongent. Chapeau bas et merci monsieur Gotlib ! Lecture très fortement conseillée donc !
Léna (Le Long Voyage de Léna)
Un livre feutré où la violence est tout entière intériorisée pour ne ressurgir qu'à la fin. Un travail sur le deuil et sur la renaissance. Léna est une femme inconnue, lisse, dont le passé va être dévoilé par petites touches, un peu comme un tableau impressionniste de Seurat où la compréhension n'apparaît que lorsqu'on prend du recul et que suffisamment de touches ont été peintes. Nous suivons le voyage de Léna dans une succession de cartes postales que le dessin ouaté de Juillard rapproche et éloigne de nous. Léna est de toute façon une étrangère. Un peu comme le héros éponyme de Camus, elle semble ne pas appartenir à notre monde. La vie est un nuage de fumée, derrière lequel se cache la vérité, à l'instar des innombrables cigarettes que Léna grille. L'intrigue se noue dans les dernières pages mais, là aussi, Léna sera ailleurs. Cette technique narrative est un choix très fort de Christin. En effet, le visage omniprésent de Léna ne cache pas les évènements mais les éclaire à travers le filtre de la vie de Léna, à travers les petits détails de ses affaires (le portrait !). Le scénariste joue aussi sur le temps. L'album est un élastique qui se tend imperceptiblement sans que rien ne véritablement semble se passer. Et puis, l'élastique casse dans un paroxysme de violence. On pense aux parques grecques tranchant la vie des êtres humains. Le long voyage de Léna est un livre très fort, pas seulement sur le terrorisme international, mais sur la douleur et le sacrifice. Sur le chagrin qui étouffe et retire tout sel à la vie. C'est aussi une réflexion sur le libre arbitre. Léna est-elle libre ? Prisonnière de son passé ? Prisonnière de sa vengeance ? Spinoza explique que le libre arbitre est une illusion car, si l'homme a conscience de ses actes, il n'a pas conscience des causes derrière ses motivations. Au final, Léna n'est-elle pas le fruit de la géopolitique ? 'Léna et les trois femmes' publié quelques années plus tard constitue un nouvel exploit. Nous découvrons une femme tout autre, pleine de chaleur humaine, apaisée et pleine de compassion. La vengeance a été remplacée par le devoir et au final Léna se révèle une femme morale qui transcende sa condition et prend tous les risques pour épargner aux autres le cataclysme qu'elle a subi, pour donner aux autres une chance de vivre. Par là même, elle sort du cycle de la vengeance et retrouve la liberté que l'attentat de Khartoum lui avait fait perdre. Quant aux trois femmes, les références mythologiques, volontaires ou involontaires de la part du scénariste, sont évidentes. On pense bien évidemment aux trois parques qui coupaient le fil de la vie et avaient donc le pouvoir de vie ou de mort, comme les terroristes. On pense aussi, en allant plus loin, aux trois grâces, si admirablement peintes par Raphaël ou Cranach l'ancien. Ahlem incarnerait la grâce du guerrier, Souad celle de la beauté et Halima celle de l’abondance et de la vie, ce qui expliquerait sa fugue. Dès lors, la conclusion de l'intrigue et l'incroyable coup de poker de Léna deviennent parfaitement logiques. Le diptyque appartient à la collection Long Courrier et nous sommes invités à voyager très loin, pas seulement géographiquement, mais aussi dans les méandres de l'âme humaine. Ce sont aussi deux BD féministes, mettant en scène une femme extraordinaire. Cela n'est pas si courant !
Lucy Loyd's nightmare
Tout commence par un bouquin sorti de nulle part et posé avec hésitation par le libraire entre comics et bd franco-belge… Tout commence par un livre scellé avec sur-couverture noire classe et mystérieuse où seule une main rouge semble appeler de l’aide et un 4ème de couverture représentant un dinosaure affublé d’une clope et de ray-bans. Tout cela finit par m’intriguer et c’est avec davantage de curiosité que d’envie que je me suis lancé dans cette lecture tentaculaire qui au final ressemble à un gigantesque tour de grand huit dont on ressort le sourire aux lèvres. Du tout bon et je vais m’en expliquer…. Reprenant le principe des histoires horrifiques propres des Tales of the Crypt et autres Creepshow, Lucy Loyd’s Nightmare relève non seulement le challenge d’en être une déclinaison contemporaine mais se paye de le luxe d’être de surcroit un fantastique livre-concept où toutes les histoires s’entrelacent intelligemment par un fil narratif et la récurrence de certains personnages. Le livre lui-même est représenté comme un objet maudit écrit par une certaine Lucy Loyd, papesse de ce style de comics et annonce des éléments violents, gore et grand guignolesques aidés par un cadrage remarquable, des doubles pages superbes et un certain art de la mise en scène (ma recommandation serait de ne pas le feuilleter histoire d’en garder toute la saveur de la découverte). Aidé de surcroit par un dessin superbe à l’américaine par un auteur inconnu, les histoires apportent des chutes bien cyniques qui m’ont fait hurler de rire (A good man et sa morale, bad habits et son shérif mégalo) entre quelques éclaboussures car oui on baigne dans le sanguinolent mais pas dans le glauque et rarement le vulgaire. David Chauvel (Lucy Loyd ?) truffe son récit de références discrètes et nuancées en faisant directement référence à John Carpenter (On pense directement à L’antre de la folie et un personnage ressemble curieusement à Kurt Russel) et les diverses manipulations des différents récits donnent l’envie de relire de suite le bouquin histoire de repérer tout un tas de détails discrets et savoureux jusqu’au clin d’œil de page de garde final. Un petit bijou qui devrait remporter l’adhésion et dont il ne vaut mieux pas trop en dire pour en laisser la surprise mais j’applaudis de vive voix le concept qui va encore plus loin que les pourtant très bons Doggybags dans un registre similaire mais différent. Lucy Loyd’s Nightmare se doit de figurer en tant qu’objet précieux et dédicacé :) dans votre bibliothèque. « Very clever » !
Masqué
Note réelle 4.25/5 Vous allez me dire pourquoi tu n'as pas mis 4/5 alors ???? Et bien pour remonter la note final de Masqué qui n'est pour moi pas assez représentative de la série. En effet, les illustrations, l'intrigue, les personnages et l'histoire n'est pas si mal !!! Juste quel dommage que ce soit si court !!!! Lehman a bien su transposer les héros américains dans une France futuriste tout en y ajoutant sa touche perso !
Walking Dead
Note réelle = 4.5/5 Ayant commencé la série TV, je l'ai trouvée un peu répétitive (notamment la saison 2 ) et je me suis par conséquent mis aux comics. Il n'y a pas photo c'est pour ma part beaucoup mieux ! Je conseille Walking Dead à tous, même à ceux qui sont réticents pour ce qui est des zombies puisque moi à la base les morts-vivants... j'aime pas tellement mais avec Robert Kirkman pas de soucis ! Après pour les dessins le noir et blanc ne gène qu'au début mais je préférais largement le T1 pour Charlie en Illustrations...
Lysistrata
Cette bande-dessinée est tout bonnement géniale. C'est celle de Ralf König que je préfère avec La Capote qui tue. Je conseille particulièrement à ceux qui voudrait découvrir Ralf König de commencer par cette bande-dessinée. Elle est moins trash et plus accessible que d'autres œuvres de cet auteur. C'est nettement moins vulgaire et homo-centré que le reste de sa production tout en demeurant hilarant. L'idée de départ, que Ralf König emprunte à la pièce du même nom dont cette bd est un hommage et un supplément plus qu'une parodie, est géniale, les Athéniennes menées par Lysistrata, sorte de gourou féministe, en ont plein le cul que leurs Athéniens de maris passent leur temps à se foutre sur la gueule avec les Spartiates, décident une grève du sexe jusqu'à que les époux rangent leurs armes. L'élément qu'ajoute König à la pièce d'origine est l'homosexualité. Les maris ne résistent pas longtemps à cette grève et vont donc chercher consolation ailleurs... Les femmes font également des expériences entre-elles etc. C'est vraiment à mourir de rire et réjouissant et je le répète encore c'est accessible à tous homo comme hétéro contrairement à d'autres Ralf König dont le public est plus restreint. Là y a vraiment aucun malaise à avoir, c'est que du plaisir.
Quartier lointain
Très belle fable sur la vie que voici. L'histoire est émouvante, prenante et drôlement bien écrite! Tout est bien fait dans ce Quartier Lointain, pas une fausse note. Indispensable!
De Cape et de Crocs
Voilà une excellente bande dessinée humoristique, et intelligente par dessus le marché. C'est pétri de références littéraires (Cyrano de Bergerac, Les fourberies de Scapin, la commedia dell'arte, les Fables de la Fontaine etc.) mais loin de donner un gloubiboulga indigeste cela fonctionne à merveille. Le dessin, pas mal sans être d'une beauté exceptionnelle, sert à merveille un scénario des plus inventifs et particulièrement bien rythmé. Par contre, il est complètement baclé au tome 6, je ne comprends absolument pas pourquoi le dessin s'est autant dégradé sur ce tome là. Tout le sel de cette bd réside cependant dans ses dialogues, souvent en alexandrins, qui sont une franche réussite. Plusieurs personnages mémorables viennent compléter ce tableau, en particulier l'un des deux héros, Don Lope, hidalgo espagnol toujours prêt à en découdre et particulièrement à cheval sur le code de l'honneur ou encore Bombastus savant complètement frappadingue aux inventions improbables (sa première apparition un tromblon à la main en mode Léonard est un des meilleurs moments de la série). En revanche je déplore le personnage de Séléné, ultra-fade et mal dessiné en prime comme si même le dessinateur avait une dent contre elle. Contrairement à l'avis général je ne trouve absolument pas que la série perd en qualité après le tome 5 ou 7, au contraire la seconde partie, le cycle lunaire, est ma préférée et particulièrement les albums 8 et 9. C'est la plus poétique et la plus drôle (chaque contrée de la lune correspond à une figure de style qu'utilise ses habitants, la planche dans laquelle le capitaine Boone réapparaît avec les habbits violets de Lord Boone marquis des trois cratères est ma préférée, la réplique "suivez ce caillou" est énorme de même que la mort héroïque du dit cailloux, le grand discours de Sigognac prêchant la bonne parole aux pirates etc. bref que du culte). Comme quoi mêler grande littérature et bande dessinée n'est pas impossible.