Les derniers avis (7366 avis)

Par sejy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Colère de Fantômas
La Colère de Fantômas

« Je me vengerai ! »… Les premières planches séduisantes crachent une vindicte improbable aux échos embarrassants : j’ai rattrapé, malgré moi, le souvenir grotesque (parodique ?) des œuvres de Hunebelle. Présumant d’emblée un vice rédhibitoire, je mollarde sans vergogne dans la soupe qui a nourri mon plus jeune âge. Cette mémoire est-elle si détestable ? Une filmographie somme toute égayante, avec ses pitres et son super vilain cabotin dont la face informe contribua à chamarrer quelques fonds de slips d’un bambin exagérément sensible. Mais au présent, chaque visionnage est devenu une revisite ingrate, confinant l’enthousiasme dans un rire dénaturé aux sarcasmes ; je me braque davantage. Quel hasard invraisemblable, quelles pirouettes ridicules légitimeront trois tomes soumis à ce chimérique présage ? Conjurer le talion, la bobine à un fil d’abdiquer sous l’assaut mécanique et tranchant du docteur Guillotin : permettez-moi de pouffer ! Je le connais ce Fantômas ! Par cœur, par trop… Et si mes caleçons n’étaient pas saufs ? Que la légende soufflait brutalement combien je me montre imprudent ; ne serait-ce qu’à évoquer son nom ? Celui-ci n’est pas l’autre. Celui-là prie un autre Dieu, taquine d’autres muses. En cet instant, en cet endroit, c’est une Némésis rouge qui s’éveille puis l’exhorte. Je la dénude ; captivé. Sillonnant les pages comme on égraine un chapelet diabolique ; effaré. Devant mes yeux, un siècle de frustrations, d’humiliations est englouti dans le sang et la rage pour reconquérir le mythe. Une silhouette ubiquiste immonde pille, broie obstinément parmi le feu et les tripes, incarnant des pulsions de barbarie foudroyantes qui fascinent les mœurs comme elles les assassinent. Génie démesuré, insaisissable, inflexible : Sa Majesté du Mal est absolue, de nouveau loyale à ses géniteurs. Charriés par le sillage contemporain de cette hubris charcutière, des prétendants insolents de charisme, des troisièmes couteaux étranges, feuilletonesques à ravir. Jetés en pâture, les uns et les autres s’agitent et s’égosillent, s’affolent, s'aventurent ou s’enfuient, s’invectivent, s’embrochent et s'entr'égorgent, s’illuminant fatalement dans l’ombre du fléau. Sa cavalcade dramatique consent quelquefois à brider les battements des tambours. Les angoisses cèdent alors la jubilation aux fantasmes ou à l’esprit. Lady Beltham paraît en belle du saigneur vaporeuse, ambiguë. La moustache primesautière de l’impétueux Juve émancipe les traits rafraîchissants d’un humour frigo disputant les sourires au cynisme impérieux de sa gouvernante. Acrobate, l’intrigue rend les hommages au genre et à ses figures Belle Époque en interprétant la valse espiègle des rebondissements, en distillant les clins d’œil historiques ou les coups de coude astucieux. Mais pas question de plier à la duperie du romanesque. Némésis poursuit ses desseins au cœur de l’effroi. La lutte échevelée sème toujours les macchabées, absout encore les amoralités. Et s’il faut un ultime rempart à la sauvagerie, ne confions pas tous nos espoirs au filtre des tableaux. La manière de relier les peurs d’un siècle aux névroses de notre quotidien moderne est sublime, mais éprouvante. Transbahutées dans une palette pourvoyeuse d’épouvante et son technicolor hématique aux rhésus orange mauvais, vert funèbre. Violence intuitive d’un esthétisme qui caresse le surréalisme dans les lignes incertaines et fiévreuses, dans la contorsion des corps ou les visages anguleux. Qui peint des ambiances irréelles, sourdes ou diaphanes, dissout le tangible dans les jeux de substances et de clair-obscur. Qui asservit le rythme en découpant, équarrissant le motif narratif pour faire convulser le temps à son souhait, dans un désordre expressionniste emprunté aux pinceaux luminescents de Macke ou à la sinistrose de Grosz. Poésie addictive du chaos qui vocifère : Fantômas est mort, vive Fantômas ! Maîtres adorés de la résurrection, utopistes vénérés du crime, bref, chers auteurs de talent, il y aura - c’est indispensable - un prolongement à ce triptyque. Que mes désirs impatients viennent à expirer, sacrifiés sur l’autel de votre bon vouloir, et… Je me vengerais !

24/01/2015 (modifier)
Par LONGBAUGH
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Planète Hulk
Planète Hulk

Planète Hulk est la meilleure histoire de Hulk que j'ai lue (avec Ultimate Wolverine Vs Hulk), je parle bien sûr de l'histoire entière en 2 tomes. Je trouve l'idée du scénario excellente, on ne s'ennuie pas une seconde, l'histoire est bourrée d'action et de rebondissements, avec plein de personnages attachants. En lisant Planète Hulk on a beaucoup de mal à ne pas penser à Spartacus tant les histoires se ressemblent, mais pour ceux qui ne sont pas fans des péplum je vous rassure moi non plus c'est pas ma tasse de thé. Au niveau de la qualité des dessins c'est variable, il y a du bon, et du moins bon. La majeure partie du 1er tome est bien dessiné, par le dessinateur Carlo Pagulayan qui est excellent, avec l'aide de Jae Lee autre dessinateur de talent. Pour les dessins un peu moins bons ça ne gâche en rien le plaisir de lire le comic. Pour le tome 2 au niveau du dessin il y a toujours le formidable Carlo Pagulayan qui dessine la majorité de l'histoire, avec un nouveau collègue car le reste des dessinateurs a changé, et c'est pas plus mal car c'est l'incroyable dessinateur Gary Frank qui a rejoint l'équipe, qui dessine quasiment le reste du run avec d'autres dessinateurs que je ne connais pas, mais visuellement le tome 2 est beaucoup mieux réussi que le 1er. Donc si vous êtes fan de Hulk, Planète Hulk, tome 1 et 2, est à lire obligatoirement, et si vous êtes juste fan de comics, Planète Hulk est un comic incontournable.

22/01/2015 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5
Couverture de la série Sens
Sens

Une fois de plus, MAM nous fais la preuve de son génie créatif et nous surprend avec un album inclassable qui joue avec les codes du récit dessiné. Le livre se présente comme un exercice de style sur le thème de la flèche qui indique une direction et qu'un homme essaye de suivre. Mais cette fuite en avant se transforme petit à petit en quête de sens et en une réflexion plus profonde sur le hasard, le libre arbitre, et le sens de la vie. Ce livre-objet, de très belle facture, peut se lire très vite, mais laisse une trace indélébile, et est un petit chef d'oeuvre, malgré sa simplicité apparente. Seul bémol: la faute d'orthographe dans le nom de l'auteur écrit en alphabet de flèches (la flèche du i pointe vers le bas et non vers le haut).

16/01/2015 (modifier)
Couverture de la série La Lune est blanche
La Lune est blanche

Je vais peut-être y aller fort mais cet album est pour moi une référence dans le domaine documentaire/carnet de voyage. Après « Voyage aux îles de la Désolation » et « Un printemps à Tchernobyl », l’auteur me semble en effet avoir atteint un équilibre parfait entre émotion, contemplation et documentation. Le récit est très intéressant à plus d’un niveau. Historiquement puisque l’histoire de la conquête du Pôle Sud y est abordée. Techniquement, car les aspects techniques et logistiques actuels constituent l’essence même du récit. Graphiquement car l’auteur s’en donne à cœur joie sur certaines planches et je ne peux qu’être ébahi par sa maîtrise de cet univers de glaces. Et lorsqu’il s’efface au profit de son frère photographe, les images proposées sont d’une qualité équivalente et s’intègrent parfaitement au récit. Humainement puisque cet album nous présente un bel aréopage de scientifiques passionnés et de techniciens passionnants (et inversement). Ajoutez à cela le côté intime de la narration, où Emmanuel et son frère se dévoilent et nous offrent cette histoire de fraternité et de respect. Sans oublier l’intérêt écologique de ce type de document, rendant compréhensibles par tous les objectifs de ce type de démarche scientifique. Et puis, il y a la dernière case : du grand œuvre ! J’ai adoré et j’en garde la tête à l’envers. Culte ? Oui, culte !

15/01/2015 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Locas
Locas

Put ... Punaise ! Je ne m'attendais vraiment pas à ça, mais alors pas du tout ! Ce pavé graphique m'a littéralement happé tout au long de ma lecture, pour finir par me déposer, hagard, environ deux jours plus tard. Un pavé comme ça, c'est du plaisir en barre, et je pèse mes mots. Un trait d'une virtuosité extraordinaire sur tellement de planches (certes, c'est du travail sur de nombreuses années, mais tout de même, c'est loin d'être dégueu dès le début). Tout est dans un noir et blanc léché, avec des magnifiques cases et des personnages féminins qui sont loin d'être moches aussi. En parlant du dessin, j'avais au début un gros problème pour me repérer dans la pléiade de personnages qui parsèment les pages des différents épisodes, mais très vite la lecture s'est faite plus fluide, je repérais les gueules et les personnages, les liens entre eux, et c'est pas simple vu le nombre qu'ils sont. Mais avouons-le, cette BD m'a séduit beaucoup plus par son scénario, qui est, lui, d'une inventivité remarquable. C'est l'habile mélange d'un futur un peu spécial, d'une Amérique moderne, de questions sexuelles, de problèmes d'argent et de racisme, de quartier, et surtout et enfin de l'amour. L'amour qui va centraliser tout dans cette BD. C'est vraiment curieux comme développement, partant de deux punkettes qui vivent à la fois une histoire d'amitié, mais aussi une histoire d'amour et une histoire de famille, tant on en viendrait parfois à les prendre pour deux soeurs. Mais Hopey et Maggy seront deux personnages qui resteront liées dans ma mémoire comme deux êtres qu'on ne pourrait séparer. J'ai trouvé, dans cette BD, beaucoup de choses qui m'ont bien plu, et je ne pourrais les lister toutes, mais déjà la présence prépondérantes des femmes (qui assument bien des choses d'ailleurs, contrairement aux hommes), les transformations physiques qui évoluent progressivement dans les tomes, les sujets qui sont traités à la fois légèrement (à grand coup de rango ou de poings !) et gravement (le deuxième tome est parfois presque tragique), la morale qui est largement foutue à la porte à grand coups de pieds, et bien entendu, le vaste panorama englobé dans l'ensemble de la BD. Vaste panorama, car c'est à la fois un beau morceau du territoire des Etats-Unis qui est pris en compte, mais également un vaste panel de l'humanité, entre hommes et femmes, familles, amis et amants, voisins et enfants. Tout ce joyeux monde se mêle dans plusieurs villes, dans un temps long. C'est vraiment très bien fait. Mais ce que j'ai encore plus adoré, c'est la découverte progressive des personnages, la façon dont on est amené à découvrir tout ce que chacun à en soi quand on les a connus, au tout début du premier tome. Les deux protagonistes principales, évidemment, mais aussi toutes leurs amies et leurs connaissances, avec parfois leurs aspirations et leurs amours secrets. A ce titre, plusieurs d'entre elles connaissent au final des histoires tragiques, ou simplement humaines, ce qui n'est pas pour me déplaire, l'auteur ayant évité un happy end classique pour tout le monde. J'aurais bien d'autres choses à dire sur l'ensemble de la BD, mais je vous la recommande tout simplement, une lecture longue et prenante, on a tout le temps de se fondre dans l'ambiance et la vie de ces personnages, tout le temps de s'y attacher également. C'est la vie qui est là, entre l'adolescence, la jeunesse et l'âge adulte. Un roman graphique dans un style que je n'avais encore jamais vu, cru et violent, drôle et tragique, beau et moche, émouvant aussi. Une bien belle BD, que j'ai lue avec grand plaisir et qui ne m'a pas déçu, tout en me scotchant jusqu'au bout. Il m'en est resté beaucoup, et avec du recul, je me rends compte que cette BD m'a vraiment marqué. A lire, et je vous la recommande hautement.

10/01/2015 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Tueur
Le Tueur

Ah, quelle belle BD que celle du Tueur ... Un nom bien commun pour une BD qui s'avère à la base "classique", avec un tueur à gages et son boulot. On peut s'attendre à du déjà vu. Et bien non ! Ici on a une bd qui innove dans le genre ! Le scénario, pas piqué des hannetons au passage, explore en effet en détail la psychologie et la mentalité du Tueur, personnage central dont finalement nous ignorons toutes les caractéristiques basiques (nom, âge, passé ...) mais qu'on a l'impression de connaitre intimement au bout de quelques tomes. Ouvrir un tome donne presque la sensation de retrouver une connaissance. Face à ce personnage, les auteurs nous en livrent d'autres à la pelle, et pas des moindres, accompagnés par leurs pays et leurs autres horizons, de leurs autres cultures et mentalités. Bref un joli groupe réuni dans le monde des assassinats. Pour accompagner ceci, nous avons droit à un dessin que je trouve très intéressant, tant par le dessin en lui même que par la disposition des cases, qui réussit à créer un suspense digne d'un film d'action, particulièrement dans les scènes de fusillades. Et enfin, comme dit, nous avons dans cette série tout un côté mental et réflexion, très dérangeant (le genre que personne ne vous racontera en cours) et très bien ancré dans le récit. C'est vraiment ce qui m'a fait adorer cette BD. Attention, même si je ne l'ai pas explicitement dit, le scénario reste très bon, dans la lignée des scénarios de thriller. Aucun reproche de ce côté là. Alors pourquoi seulement 4/5 ? Parce que la série se conclut un peu brutalement sur un tome qui ouvre grand la voie à un nouveau cycle, et que je pense qu'il faut attendre encore un peu pour pouvoir conclure dessus. En attendant, 4/5 parfaitement mérité ! Mise à jour après lecture du dernier tome : Il semblerait que ce tome 13 marque la fin définitive de la série, et je dois bien le confesser, je me suis pris une claque dans la gueule. Le deuxième arc était, à mon humble avis, un cran en dessous du premier, moins nerveux, moins tendu, moins sombre, et sa fin était largement ouverte au troisième arc. Et celui-ci est arrivé. En trois tomes seulement. Plus besoin de présentation des personnages, des lieux, ou des mentalités. Rien que de l'action, et il y en a cette fois-ci ! Les deux premiers tomes placent toute la suite de l'arc 2, mais tout en développant à nouveau ce pan très sombre de l'univers du tueur (qui est aussi le nôtre d'ailleurs) et en dirigeant la trame dans une direction bien dramatique. Mais lorsque la fin arrive, lorsque le dernier tome s'ouvre, on se prend tout dans la gueule. C'est une sorte de claque monumentale qui balaye tout à coup l'ensemble de la série. Tout est soufflé dans une réflexion qui m'a surpris et qui est pourtant en adéquation parfaite avec le reste de la série. Sans parler du fait qu'on retombe totalement sur ses pieds, en harmonie avec la première partie. Si la série était pour moi excellente, elle passe à "Culte" avec ce dernier tome qui rehausse l'ensemble et redonne une saveur que je pensais un peu diluée à la série du "Tueur". La fin est à la hauteur qu'on attendait au début, et j'ai maintenant tendance à voir la série comme une saga excellente qui connait une petite faiblesse au milieu. Le scénariste n'est pas tombé dans le piège d'une série à rallonge qui se casse la gueule et n'hésite pas à la faire retomber exactement là où il le veut. Rien n'est bien changé, si ce n'est le lecteur, et au final une sorte de désespoir transparaît à travers ces pages, comme une fatalité qui serait inhérente à l'être humain. Si vous ne connaissez pas la saga, foncez les yeux fermés. Si vous l'avez lue et que vous avez aussi senti les faiblesses, dégustez le troisième acte qui est une perle extraordinaire. Un morceau de choix que je ne pensais pas et qui m'a laissé sur le cul. La réalité est bien plus cruelle et mordante qu'une BD, mais cette BD sait si bien décrire la réalité, qu'on croirait le vivre aussi. Oui, une série qui a pour moi gagné son galon de "Culte". A lire, à dévorer, à offrir aussi. Et à relire, surtout.

03/04/2012 (MAJ le 10/01/2015) (modifier)
Couverture de la série Les Miettes
Les Miettes

Alors là, c’est un gros gros coup de cœur !!! Voilà un album que j’avais très envie de lire depuis bien longtemps, eu égard aux très nombreux et très bons échos qu’il avait suscités. Mais sa rencontre (petit tirage oblige) était plus qu’aléatoire, et alors le prix (petit tirage mais aussi spéculation ?) était franchement prohibitif et dissuasif. La réédition par les éditions Atrabile – très belle d’ailleurs avec couverture épaisse et dos en toile, m’a permis d’acquérir et donc de lire ce qui est une sorte d’ovni ! Dans une préface, Ibn Al Rabin rappelle l’histoire hasardeuse et quelque peu mouvementée de l’écriture et de la première publication. Dans la même préface, il conclut en disant qu’il avait cherché à l’époque à faire du Audiard genevois. Et c’est vrai qu’à la lecture on retrouve une parenté dans ces dialogues désopilants – et cette comparaison est clairement un compliment, avec aussi peut-être une influence du capitaine Haddock pour la préciosité des jurons (quelque mots peu courants se glissant alors dans les conversations). En tout cas cette sorte de western alpin (l’accoutrement de certains personnages, l’attaque du train donnent cette touche « Far West ») est jubilatoire, avec une intrigue loufoque, improbable, et des personnages qui le sont tout autant ! C’est vraiment une imagination débordante qui innerve l’intrigue, énerve les protagonistes. L’ambition délirante à la base du détournement du train (faire du Liechtenstein une grande puissance !) s’accompagne de personnages hauts en couleur (les faux siamois, le comte avec son alchimiste entre autres). Les répliques fusent et ajoutent au délire de l’ensemble. De nombreux gags absurdes, parfois récurrents (comme ce voyageur demandant imperturbablement quand le train arrivera à Zurich, ou comme ces pillards de San Marin ????, dézingués à tour de bras et qui (re)surgissent de partout, toujours plus nombreux) élargissent la palette de l’humour employé. La chute finale est elle aussi bien vue. Bref, c’est vraiment un album qui ne peut laisser indifférent ! Pas forcément grand public – si vous êtes réfractaire au loufoque et à l’absurde, vous raterez une bonne partie de ce qui fait de cet album une grosse pépite. A lire, à acheter, et merci encore à Atrabile ! Et encore bravo aux auteurs (dont c’était une sorte de sortie d’anonymat fracassante) pour avoir laissé quartier libre à leur imagination ! Allez, hop ! Voilà cinq étoiles bien méritées pour cet album qui nous y envoie très souvent.

09/01/2015 (MAJ le 09/01/2015) (modifier)
Par Lucie B
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)
Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)

L'histoire des Tirailleurs qui meurent au combat pour défendre la Mère Patrie... qui ne leur a pas été vraiment reconnaissante! Histoire forte et très beau dessin. A mettre d'urgence dans toutes les mains: de jeunes (programme de 3ème!), des moins jeunes, citoyens en tous genre qui voient le racisme quotidien s'étendre...

06/01/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Charly 9
Charly 9

Je me suis toujours un peu méfié des récits qui réhabilitent de méchantes figures de l’Histoire. C’est un peu comme si on tentait de redonner une version plus positive de l’action d’Hitler ou de Staline. Pour autant, les historiens actuels s’accordent à dire que le roi Charles IX a été totalement manipulé par sa mère éprise de pouvoir à savoir la fameuse Catherine de Médicis. En effet, Charles IX n’avait qu’une dizaine d’année lorsqu’il est devenu roi. Il est mort sans doute empoisonné par sa mère à l’âge de 23 ans. Il restera comme celui qui a ordonné le massacre de la Saint-Barthélemy et qui a sombré par la suite dans la folie. La bd nous montre comment il a dû lâcher prise face à ses conseillers et la reine-mère pour prendre la plus terrible des décisions à savoir la mort de milliers d’innocents. Les arguments employés étaient fallacieux. Charles IX n’était pas fait pour devenir roi. Un autre n’aurait pas succombé aussi facilement. Il n’a été qu’un jouet alors qu’il était le roi de France. Certains ne sont pas faits pour diriger le pays et on le paye tôt ou tard… J’ai beaucoup apprécié le traitement de cette bd historique pas comme les autres. Il y a un brin d’originalité dans la mise en scène. Visuellement, c’est très fort comme cette page noire pour signifier les événements de la Saint-Barthélemy. Les couleurs sont expressives notamment le rouge sang. Elles vont d’ailleurs accompagner l’intensité dramatique du récit. Cette chronique historique d’un roi pas comme les autres restera dans les annales. On sait que l’auteur se penche déjà sur la suite à savoir le frère du roi Henri III qui va lui succéder. Or, ce Valois est également très spécial comme on peut déjà le voir. On verra également Henri de Navarre future Henri IV. En conclusion, un ouvrage parfaitement réalisé et qui apporte un nouvel éclairage. Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

06/01/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pinocchio (Winshluss)
Pinocchio (Winshluss)

J'avais très peur en empruntant cet ouvrage de ne pas l'aimer. J'ai été baigné dans la culture Disney et j'avais peur d'une dénaturation complète du mythe. Je suis bien servi ! Et pourtant, j'ai littéralement adoré. Le traitement graphique est d'une réussite sans nom et qui laisse sans voix. On reprend donc l'histoire de Pinocchio qui devient dans cette version un robot crée par un inventeur Geppetto dont la femme est un peu nymphomane. J'ai adoré les petites histoires de Jiminy Cafard. Que dire encore de Blanche Neige et des 7 salopards? C'est bizarre mais c'est le genre d'humour que j'aime bien car il y a un sens à travers chaque situation apparemment anodine. Oui, il y a une critique en règle du monde capitaliste, de l'armée, de la religion et même des parcs d'attraction à la Disney ! Je déteste pourtant le trash. Il y a quand même des exceptions dont celle-ci fera partie. C'est drôle et intelligent à la fois. Ce Pinocchio est-il politiquement correct? Certainement pas mais c'est pour notre plus grande réjouissance. Sur la forme, c'est visuellement une réussite. On s'aperçoit que l'auteur maîtrise différentes formes de graphisme qu'il alterne. Quant au scénario, il est d'une logique implacable tant les éléments se rejoignent. C'est fichtrement bien pensé ! Je comprends qu'on puisse considérer une telle oeuvre comme culte. En tout cas, c'est le meilleur conte moderne que j'ai pu lire jusqu'à ce jour. Grâce à bdthèque, j'ai pu acquérir cette oeuvre qui maltraite tous les codes avec une irrévérence savoureuse. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.75/5

04/10/2009 (MAJ le 04/01/2015) (modifier)