"Alain Moreau", une bd difficilement trouvable, qui n'est plus éditée et qui mériterait d'être rééditée. Mais qui ne le sera probablement jamais. Non seulement parce que Bucquoy et Hernu ont arrêté la bd, mais aussi parce que le dessin d'Hernu est assez "daté" et pas toujours très beau.
Cela dit, y'a moyen de trouver ces albums pour pas trop cher, en l'espace de quelques mois j'ai trouvé les quatre pour pas grand chose... Contrairement à ce que dit Eusebe, ces albums ne sont pas côtés du tout. J'en ai acheté deux à moins de 2 euros pièce et les deux autres à 4 euros. Le plus dur c'est de les trouver.
J'en viens au contenu de ces albums : un dessin daté qui s'améliore d’album en album pour atteindre dans le quatrième tome, une certaine "beauté" (terme tout relatif, encore plus ici). Un scénario résolument original, provocateur, gore et pornographique. Et là aussi ça va crescendo jusqu'au quatrième tome où on imagine mal comment les auteurs pourraient aller plus loin.
Avis aux âmes sensibles, abstenez-vous. C'est d'un cynisme assez désespérant. Et d'une très grande violence : foetus arrachés vivants du ventre de leur mère, castration et j'en passe... Je comprendrais la personne qui trouvera cela totalement abject. Mais personnellement, comme le dit Steril, cette violence n'est pas gratuite dans le sens où c'est cette violence qui est le sujet même de ces albums, et tout cela est traité de manière tellement viscérale et absurde que ça prend aux tripes. Y'a des moments de rare félicité dans ces albums, des moments où ça décolle vraiment, des passages totalement fous où on est littéralement emporté par la verve cynique, surréaliste et anarchisante de Bucquoy. Et cela malgré certaines maladresses narratives qui confèrent pourtant à l’ensemble une espèce d’aura « trash » pas désagréable.
Ce que j’aime le plus, c’est le caractère toujours incongru de ces histoires. Rien n’est expliqué jusqu’au bout, une bonne part est laissée à l’interprétation et à l’imagination du lecteur.
C'est à lire, j'ai rarement lu ça en bd. A part peut-être le "Gilles Hamesh" de Jodorowsky.
Après avoir lu les 2 premiers tomes, j'étais de l'avis de Kael, et je n'aurais pas donné plus que 2 étoiles pour la série.
Swolf est inégal comme scénariste, mais il est souvent très efficace. J'ai eu la chance d'emprunter le tome 3 dernièrement et j'ai été agréablement surpris. Swolfs jongle avec la fiction et l'histoire pour nous offrir un récit captivant. Je me suis même surpris à admirer le travail de Marc Rénier (un dessinateur dont le style ne m'avait jamais plu auparavant).
Ce tome relance donc pour moi la série et m'a paru terminer un premier cycle de façon très solide. J'ai même l'intention d'acheter ces albums et de relire les trois tomes d'un coup.
Ah, la bonne surprise !
Premier album de cet auteur, et déjà la barre est haut placée !
Le début de l'histoire -- le retour de Lanzo dans sa cité natale -- fait très cliché, mais c'est si bien mis en scène, le dessin est si expressif et convaincant, qu'on est rapidement conquis.
Les personnages sont dans l'ensemble simples, assez monolithiques de caractère (le grand-père Mattei par exemple, méchant comme une teigne, hargneux, ignoble : un vrai bonheur), mais... complètement efficaces par rapport à leur rôle, et vraiment attachants.
De plus certains éléments sont très bien exploités. Quasiment aucune bête idée reçue sur les banlieues ou les cités, et quand il y en a ils sont utilisés intelligement. L'élément principal, le retour de l'enfant prodigue, trouve ici une interprétation magistrale : à la fois dure et tendre, elle laisse un sentiment de doux/amer, nous parle de nos rêves, de nos illusions, mais aussi de solitude, d'amitié, et de sacrifice. Et les policiers, aaah, ces policiers gentiment caricaturés, ils me plaisent ! :)
Lanzo -- et nous avec -- est entraîné dans quelque chose qu'il ne maîtrise absolument pas, il ne fait rien, ce sont les choses qui se font d'elles-mêmes, et lui reste là à regarder, jurant parfois, mais finalement assez passif...
Cet album m'a plu dès le premier chapitre, et jusqu'à la fin. Empli d'une vision joyeuse de l'Homme et du monde, il fait naître un sourire bêtement persistant.
Bref, un véritable petit bijou ! :)
Franchement, dès que j' ai vu la première partie dans Lanfeust mag, j' ai voulu l'acheter !
Y'a qu'à voir la couverture pour voir le talent du dessinateur, des doubles pages sublimes, des effets de lumière magnifiques...
Côté scenario, on voit que Istin s'est beaucoup inspiré du "seigneur des anneaux", vu que c'est ce livre qui lui a donné envie de créer cette série.
Mais, seulement graphiquement cela vaut le coup d'acheter cette bd !
Premièrement j'adore le dessin, je le trouve magnifique. Deuxièmement il y a des femmes nues toutes les trois pages, ça aide à apprécier le dessin. :)
Plus sérieusement, ce premier tome est un franc succès. Ca fait penser à "Mother" de Sorel, en nettement plus réussi. L'intrigue, mêlant policier et fantastique, démarre extrêmement bien, gardant suffisamment de mystère pour nous nous donner l'envie de se précipiter sur la suite. On oscille entre fantasmes de Grèce antique, enlèvements sordides, folie meurtrière et télékinésie. Et pourtant ce patchwork d'idées et de thèmes ne noie pas l'intérêt de l'histoire. Bref, histoire soignée, dessin léché et original, je suis admiratif et conquis. Une superbe découverte.
Lorsqu'un occidental s'attaque à une évocation du Japon médiéval, on a le plus souvent droit à une accumulation de clichés exotiques qui personnellement m'énervent vite (voir "Shogun" au niveau des romans, ou Le Vent des Dieux en BD, voire "les contes du 7e souffle").
Dans "Kogaratsu", rien de tout ça. Je retrouve la même atmosphère si particulière des romans japonais, les thèmes chers à la culture japonaise, bref "l'esprit" japonais.
Un de mes amis dit qu'il n'a réussi à comprendre cette BD (et donc à accrocher) qu'après s'être mis aux arts martiaux. C'est peut-être vrai. Il faut peut-être être "initié" à la culture japonaise pour apprécier "Kogaratsu".
Le dessin de Michetz est une pure merveille, même si malheureusement il se laisse un peu aller à la facilité dans les derniers tomes.
Quant au scénario, j'aime ses fins amorales, son réalisme, ses ambiances douces-amères, son ambiguïté. Aucun manichéisme, aucune morale, juste des fables qui incitent à réfléchir sur le monde et sur l'homme (bizarrement, cette BD me rappelle certaines nouvelles de Maupassant). C'est une BD intelligente.
Alors, bien sûr, les tomes sont de qualité variable. Les derniers sont moins bons, les premiers pas totalement maîtrisés (mais très bons quand même). Mais "par delà les cendres" et "l'autre moitié du ciel" comptent parmi mes albums préférés, toutes BDs et tous supports confondus.
C'est le genre de BDs que j'adore mais que je ne conseillerai à personne, parce qu'elle est vraiment TRES hermétique. Il faut la lire plusieurs fois, y réfléchir, en parler avec d'autres pour que s'imbriquent les éléments du puzzle et que tout s'éclaire (... ou consulter les passionnantes discussions des fans d'Andreas sur les forums de BdP). Une fois qu'on a compris, on ne peut qu'être admiratif devant la maîtrise narrative d'Andreas.
C'est une BD vraiment très impressionnante, mais il faut du courage pour s'y attaquer.
N.B : ma critique ne concerne que "Cyrrus", "Mil" n'a que peu d'intérêt à mes yeux. C'est "Mil" qui est résumé ici, et j'ai l'impression que la critique de Clémentine ne parlait absolument pas de "Cyrrus".
J'hésite... 3 ou 4 étoiles? Bon disons 4 malgré certaines réserves. Tout d’abord celles concernant la réalisation de l'album. C'est quoi ces pixels? S'ils sont voulus par l'auteur, ce n'est pas du plus bel effet. Si c'est dû à l'éditeur, je ne le félicite pas...
De son côté, la mise en couleur, faite pour l'éditeur français, est sympa mais franchement dispensable.
Côté traduction, il faut remercier le traducteur d'avoir ajouté en bas de pages des notes concernant des traits de la culture américaine qu'un européen ne connaît pas (notamment celles concernant le paysage télévisuel américain). Heureusement que Dargaud n'a pas engagé un traducteur qui aurait essayé en vain d'adapter ces allusions à la française. Comme c'était le cas pour "Tank Girl" dans lequel on trouvait des allusions à Michel Drucker là où il y avait sans doute autre chose...
Le dessin est sympa mais loin d'être transcendant, on le trouve vite monotone. Ces deux gosses noirs s'installent dans un quartier blanc, ok... mais on ne voit pas grand chose de ce quartier. Un peu plus de détails dans les décors nous aiderait à donner un peu plus de corps à leur situation. Or, comme c'est souvent le cas dans les strips, l'auteur se concentre sur les personnages au détriment du reste. Généralement c'e n'est pas trop dérangeant, mais ici...oui.
"Halala le ArzaK, il est train de tout descendre en flèche... Pourquoi il met 4 étoiles alors?" Et bien c'est très simple : ce qui fait que j'accroche vraiment à cette série, c'est la justesse de ton, la dérision permanente sur un sujet pourtant extrêmement délicat : les relations blancs/noirs aux USA, le racisme, l’intégration, l’inégalité des niveaux de vie. Les personnages sont réellement attachants, élément indispensable au genre (le strip).
Le tout c'est de savoir si ces gags, tournant pratiquement toujours autour des mêmes sujets, ne vont pas, dans les tomes suivants, s'épuiser et tomber dans la caricature de la caricature...
Pour l'instant, ça tient très bien la route. Wait and see...
L'avis de Don Lope résume plutôt bien ce que je pense de ce 1er tome.
Ce 1er tome annonce une suite qui risque d'être excellente. c'est presque un prologue en fait, mais pas le truc chiant qui ne fait que placer les acteurs, non, plutôt un prologue qui nous en met déjà plein les mirettes et qui nous donne l'eau à la bouche.
Alors oui, je me suis régalé :)
Je dirais moi aussi que cette bd (comme toutes les bds de Crisse) mérite que l'on s'arrête dessus pour son côte graphique.
Avec celle-ci, on s'embarque dans le fameux mythe de "Jason et la toison d'or". D'ailleurs pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un trés bon moyen de rentrer dedans.
Ceci-dit, comme je l'ai fait, faites un petit detour sur les bouquins ou les sites traitant du sujet pour encore mieux connaître les argonautes et Atalante, seule membre feminin de cette fabuleuse aventure.
Mon seul regret, c'est qu'il faille encore et toujours attendre pour les suites...
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Alain Moreau
"Alain Moreau", une bd difficilement trouvable, qui n'est plus éditée et qui mériterait d'être rééditée. Mais qui ne le sera probablement jamais. Non seulement parce que Bucquoy et Hernu ont arrêté la bd, mais aussi parce que le dessin d'Hernu est assez "daté" et pas toujours très beau. Cela dit, y'a moyen de trouver ces albums pour pas trop cher, en l'espace de quelques mois j'ai trouvé les quatre pour pas grand chose... Contrairement à ce que dit Eusebe, ces albums ne sont pas côtés du tout. J'en ai acheté deux à moins de 2 euros pièce et les deux autres à 4 euros. Le plus dur c'est de les trouver. J'en viens au contenu de ces albums : un dessin daté qui s'améliore d’album en album pour atteindre dans le quatrième tome, une certaine "beauté" (terme tout relatif, encore plus ici). Un scénario résolument original, provocateur, gore et pornographique. Et là aussi ça va crescendo jusqu'au quatrième tome où on imagine mal comment les auteurs pourraient aller plus loin. Avis aux âmes sensibles, abstenez-vous. C'est d'un cynisme assez désespérant. Et d'une très grande violence : foetus arrachés vivants du ventre de leur mère, castration et j'en passe... Je comprendrais la personne qui trouvera cela totalement abject. Mais personnellement, comme le dit Steril, cette violence n'est pas gratuite dans le sens où c'est cette violence qui est le sujet même de ces albums, et tout cela est traité de manière tellement viscérale et absurde que ça prend aux tripes. Y'a des moments de rare félicité dans ces albums, des moments où ça décolle vraiment, des passages totalement fous où on est littéralement emporté par la verve cynique, surréaliste et anarchisante de Bucquoy. Et cela malgré certaines maladresses narratives qui confèrent pourtant à l’ensemble une espèce d’aura « trash » pas désagréable. Ce que j’aime le plus, c’est le caractère toujours incongru de ces histoires. Rien n’est expliqué jusqu’au bout, une bonne part est laissée à l’interprétation et à l’imagination du lecteur. C'est à lire, j'ai rarement lu ça en bd. A part peut-être le "Gilles Hamesh" de Jodorowsky.
Black Hills
Après avoir lu les 2 premiers tomes, j'étais de l'avis de Kael, et je n'aurais pas donné plus que 2 étoiles pour la série. Swolf est inégal comme scénariste, mais il est souvent très efficace. J'ai eu la chance d'emprunter le tome 3 dernièrement et j'ai été agréablement surpris. Swolfs jongle avec la fiction et l'histoire pour nous offrir un récit captivant. Je me suis même surpris à admirer le travail de Marc Rénier (un dessinateur dont le style ne m'avait jamais plu auparavant). Ce tome relance donc pour moi la série et m'a paru terminer un premier cycle de façon très solide. J'ai même l'intention d'acheter ces albums et de relire les trois tomes d'un coup.
L'Echangeur
Ah, la bonne surprise ! Premier album de cet auteur, et déjà la barre est haut placée ! Le début de l'histoire -- le retour de Lanzo dans sa cité natale -- fait très cliché, mais c'est si bien mis en scène, le dessin est si expressif et convaincant, qu'on est rapidement conquis. Les personnages sont dans l'ensemble simples, assez monolithiques de caractère (le grand-père Mattei par exemple, méchant comme une teigne, hargneux, ignoble : un vrai bonheur), mais... complètement efficaces par rapport à leur rôle, et vraiment attachants. De plus certains éléments sont très bien exploités. Quasiment aucune bête idée reçue sur les banlieues ou les cités, et quand il y en a ils sont utilisés intelligement. L'élément principal, le retour de l'enfant prodigue, trouve ici une interprétation magistrale : à la fois dure et tendre, elle laisse un sentiment de doux/amer, nous parle de nos rêves, de nos illusions, mais aussi de solitude, d'amitié, et de sacrifice. Et les policiers, aaah, ces policiers gentiment caricaturés, ils me plaisent ! :) Lanzo -- et nous avec -- est entraîné dans quelque chose qu'il ne maîtrise absolument pas, il ne fait rien, ce sont les choses qui se font d'elles-mêmes, et lui reste là à regarder, jurant parfois, mais finalement assez passif... Cet album m'a plu dès le premier chapitre, et jusqu'à la fin. Empli d'une vision joyeuse de l'Homme et du monde, il fait naître un sourire bêtement persistant. Bref, un véritable petit bijou ! :)
Le Seigneur d'Ombre
Franchement, dès que j' ai vu la première partie dans Lanfeust mag, j' ai voulu l'acheter ! Y'a qu'à voir la couverture pour voir le talent du dessinateur, des doubles pages sublimes, des effets de lumière magnifiques... Côté scenario, on voit que Istin s'est beaucoup inspiré du "seigneur des anneaux", vu que c'est ce livre qui lui a donné envie de créer cette série. Mais, seulement graphiquement cela vaut le coup d'acheter cette bd !
Chimères
Premièrement j'adore le dessin, je le trouve magnifique. Deuxièmement il y a des femmes nues toutes les trois pages, ça aide à apprécier le dessin. :) Plus sérieusement, ce premier tome est un franc succès. Ca fait penser à "Mother" de Sorel, en nettement plus réussi. L'intrigue, mêlant policier et fantastique, démarre extrêmement bien, gardant suffisamment de mystère pour nous nous donner l'envie de se précipiter sur la suite. On oscille entre fantasmes de Grèce antique, enlèvements sordides, folie meurtrière et télékinésie. Et pourtant ce patchwork d'idées et de thèmes ne noie pas l'intérêt de l'histoire. Bref, histoire soignée, dessin léché et original, je suis admiratif et conquis. Une superbe découverte.
Kogaratsu
Lorsqu'un occidental s'attaque à une évocation du Japon médiéval, on a le plus souvent droit à une accumulation de clichés exotiques qui personnellement m'énervent vite (voir "Shogun" au niveau des romans, ou Le Vent des Dieux en BD, voire "les contes du 7e souffle"). Dans "Kogaratsu", rien de tout ça. Je retrouve la même atmosphère si particulière des romans japonais, les thèmes chers à la culture japonaise, bref "l'esprit" japonais. Un de mes amis dit qu'il n'a réussi à comprendre cette BD (et donc à accrocher) qu'après s'être mis aux arts martiaux. C'est peut-être vrai. Il faut peut-être être "initié" à la culture japonaise pour apprécier "Kogaratsu". Le dessin de Michetz est une pure merveille, même si malheureusement il se laisse un peu aller à la facilité dans les derniers tomes. Quant au scénario, j'aime ses fins amorales, son réalisme, ses ambiances douces-amères, son ambiguïté. Aucun manichéisme, aucune morale, juste des fables qui incitent à réfléchir sur le monde et sur l'homme (bizarrement, cette BD me rappelle certaines nouvelles de Maupassant). C'est une BD intelligente. Alors, bien sûr, les tomes sont de qualité variable. Les derniers sont moins bons, les premiers pas totalement maîtrisés (mais très bons quand même). Mais "par delà les cendres" et "l'autre moitié du ciel" comptent parmi mes albums préférés, toutes BDs et tous supports confondus.
Cyrrus / Mil
C'est le genre de BDs que j'adore mais que je ne conseillerai à personne, parce qu'elle est vraiment TRES hermétique. Il faut la lire plusieurs fois, y réfléchir, en parler avec d'autres pour que s'imbriquent les éléments du puzzle et que tout s'éclaire (... ou consulter les passionnantes discussions des fans d'Andreas sur les forums de BdP). Une fois qu'on a compris, on ne peut qu'être admiratif devant la maîtrise narrative d'Andreas. C'est une BD vraiment très impressionnante, mais il faut du courage pour s'y attaquer. N.B : ma critique ne concerne que "Cyrrus", "Mil" n'a que peu d'intérêt à mes yeux. C'est "Mil" qui est résumé ici, et j'ai l'impression que la critique de Clémentine ne parlait absolument pas de "Cyrrus".
The Boondocks
J'hésite... 3 ou 4 étoiles? Bon disons 4 malgré certaines réserves. Tout d’abord celles concernant la réalisation de l'album. C'est quoi ces pixels? S'ils sont voulus par l'auteur, ce n'est pas du plus bel effet. Si c'est dû à l'éditeur, je ne le félicite pas... De son côté, la mise en couleur, faite pour l'éditeur français, est sympa mais franchement dispensable. Côté traduction, il faut remercier le traducteur d'avoir ajouté en bas de pages des notes concernant des traits de la culture américaine qu'un européen ne connaît pas (notamment celles concernant le paysage télévisuel américain). Heureusement que Dargaud n'a pas engagé un traducteur qui aurait essayé en vain d'adapter ces allusions à la française. Comme c'était le cas pour "Tank Girl" dans lequel on trouvait des allusions à Michel Drucker là où il y avait sans doute autre chose... Le dessin est sympa mais loin d'être transcendant, on le trouve vite monotone. Ces deux gosses noirs s'installent dans un quartier blanc, ok... mais on ne voit pas grand chose de ce quartier. Un peu plus de détails dans les décors nous aiderait à donner un peu plus de corps à leur situation. Or, comme c'est souvent le cas dans les strips, l'auteur se concentre sur les personnages au détriment du reste. Généralement c'e n'est pas trop dérangeant, mais ici...oui. "Halala le ArzaK, il est train de tout descendre en flèche... Pourquoi il met 4 étoiles alors?" Et bien c'est très simple : ce qui fait que j'accroche vraiment à cette série, c'est la justesse de ton, la dérision permanente sur un sujet pourtant extrêmement délicat : les relations blancs/noirs aux USA, le racisme, l’intégration, l’inégalité des niveaux de vie. Les personnages sont réellement attachants, élément indispensable au genre (le strip). Le tout c'est de savoir si ces gags, tournant pratiquement toujours autour des mêmes sujets, ne vont pas, dans les tomes suivants, s'épuiser et tomber dans la caricature de la caricature... Pour l'instant, ça tient très bien la route. Wait and see...
Chimères
L'avis de Don Lope résume plutôt bien ce que je pense de ce 1er tome. Ce 1er tome annonce une suite qui risque d'être excellente. c'est presque un prologue en fait, mais pas le truc chiant qui ne fait que placer les acteurs, non, plutôt un prologue qui nous en met déjà plein les mirettes et qui nous donne l'eau à la bouche. Alors oui, je me suis régalé :)
Atalante - La Légende
Je dirais moi aussi que cette bd (comme toutes les bds de Crisse) mérite que l'on s'arrête dessus pour son côte graphique. Avec celle-ci, on s'embarque dans le fameux mythe de "Jason et la toison d'or". D'ailleurs pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un trés bon moyen de rentrer dedans. Ceci-dit, comme je l'ai fait, faites un petit detour sur les bouquins ou les sites traitant du sujet pour encore mieux connaître les argonautes et Atalante, seule membre feminin de cette fabuleuse aventure. Mon seul regret, c'est qu'il faille encore et toujours attendre pour les suites...