Le fils de l'ogre est un conte bien sombre qu'il ne faut pas lire à ses enfants le soir avant de les coucher. Cela commence d'ailleurs comme une histoire classique de preux chevaliers et de princesses. Puis, au fur et à mesure, cela devient presque dérangeant et macabre. On change de registre !
On va suivre le parcours d'un jeune ado de 13 ans, fils d'une vendeuse de tissus. Les exécutions sur la place publique par le bourreau le fascine. Il éprouve même de la joie à tuer des animaux. Bref, ce n'est pas le genre de héros auquel on s'attache ...
Il va y avoir un drame qui va bouleverser toute sa vie et qui marquera une orientation dans certains choix. L'enfant va devenir un guerrier sanguinaire comme pour réveiller des sentiments de haine enfouis dans le plus profond de son être.
J'aime également la noirceur mais lorsque celle-ci est délectable. C'est bien le cas en l'espèce. On appréciera le trait graphique qui colle à merveille avec cette ambiance violente du Moyen-âge. La couverture est déjà attirante en soi. Les décors forestiers sont d'une pure merveille. Le découpage est quasi-parfait. On sent une réelle maîtrise de l'auteur qui semble jouer sur les codes. Certaines cases nous emplissent d'horreur lorsqu'il déforme les yeux et la bouche.
J'ai senti beaucoup de modernité dans l'approche de cette tragédie. L'exercice n'était pas facile.
Un récit moyenâgeux surprenant à plus d'un titre qu'il faut lire car maîtrisé de bout en bout.
Superbe ! Voilà ce que j'appelle de l'aventure, on aurait presque envie de devenir saumon ou saumonette. Nos trois potes saumons vivent dangereusement, bravant mille dangers, ils ont bien failli y laisser leurs écailles plus d'une fois et leurs rencontres avec d'autres bêtes sont souvent attachantes. L'intérêt de cette bd réside aussi dans le fait que l'histoire se déroule sur un laps de temps assez long, on suit donc la vie de nos trois compères de façon complète, on n'a pas droit qu'à de simples aventures sans lendemain.
C'est vraiment drôle et plein de gros mots bien jouissifs qui arrivent toujours au bon moment, donc ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, même si le dessin et le format donnent à penser le contraire. Il y a aussi certains passages dans un style un peu "leçon de vie" mais pas moralisateurs, dans tous les cas c'est une lecture revigorante, on en sort le sourire béat et plein d'énergie.
Le dessin quant à lui il faut l'apprivoiser. Au tout début il paraît un peu trop simple, sans être vraiment caricatural, il n'attire pas à première vue et semble un peu trop enfantin. Mais après quelques répliques gobées on l'accepte naturellement et par la suite on aurait même du mal à en changer. Le lettrage est aussi enfantin et a le mérite d'être lisible, et de la lecture ce n'est pas ce qui manque à cette bd, encore un bon point.
Sébastien Chrisostome, un auteur à suivre, première bd et première réussite.
Du Tardi comme je l’aime !
L’artiste a encore une fois réussi à dégoter un récit cyniquement drôle. Son trait gras, sa maitrise des expressions du visage et ses talents d’adaptateur peuvent alors pleinement s’exprimer dans cet univers dont il semble tant se délecter.
Le scénario est, dans un premier temps, très prévisible et je craignais le pire quant au suspense de l’intrigue. Heureusement, la seconde partie du récit m’a donné tort en orientant le propos dans une autre direction.
En fait, entre enquête policière, critique sociale et galerie de portrait, ce récit virevolte gaiement. Le suspense insoutenable n’est jamais au rendez-vous, la critique n’est guère approfondie et la galerie est plutôt stéréotypée, … mais les trois associés donnent naissance à un bien plaisant récit.
A noter que la colorisation est l’une des mieux réussies par Tardi. J’ai même du mal à imaginer ce récit en noir et blanc. Les teintes ne sont en rien exceptionnelles, mais je ne crois tout simplement pas que ce récit se prêtait au noir et blanc cher à l’artiste. Un choix judicieux, donc.
Difficile de parler de cette intrigue sans trop en dire. Personnellement, je l’ai trouvé bien construite, riche en rebondissements tout en conservant un classicisme certain. La galerie de personnages (du vieux sheriff au maire arriviste, en passant par les truands sans scrupule ou la mère éplorée) est typique de l’univers du western. Les rebondissements ne manquent pas et les colts sont mis à rude usage, comme le veut la tradition.
Graphiquement, l’album est également plutôt réussi. Sa mise en couleur, surtout, m’aura bien plu car elle couvre cet album d’une chape de plomb de chaleur. Mais l’artiste maitrise également les physiques de ses personnages, tout comme ses paysages arides et ses décors de saloon.
A la réflexion, je ne vois pas de réels reproches à faire à ce prenant western. Franchement bien, donc.
Aaaahhh, … les Hautes-Fagnes, ses mystères et ses légendes.
Comès est du coin, et connaît donc bien cet esprit campagnard où religion et superstition sont si étroitement liés qu’il est difficile de les dissocier. Mais je soupçonne également Comès d’être un grand amateur des films angoissants des années 60 (« les Oiseaux », « Rosemary’s Baby », « Psychose »).
La Belette combine adroitement ces deux influences. Le cadre campagnard est bien construit, avec cet inquiétant curé, ces voisins curieux mais secrets ou ce culte étrange à la déesse mère. Le climat angoissant est bien amené, conservant une logique très pragmatique pour pas mal d’éléments, mais s’autorisant quelqu’écart fantastique du meilleur goût.
Graphiquement, l’artiste maîtrise son sujet. L’évocation campagnarde est très réussie, son bestiaire est toujours aussi proche de la perfection (j’adore ce mélange de simplicité et de mystère) et ses personnages sont, dans l’ensemble, eux aussi, plutôt bien réussis. Leurs yeux me posent toujours problème, mais je m’habitue vite en cours de lecture.
Les jeux d’ombre sont toujours aussi convaincants, tout comme les cadrages. Ces deux éléments contribuent grandement à l’ambiance angoissante qui se dégage de l’album.
Sa conclusion, pour classique qu’elle soit, est tout à fait adéquate à mes yeux, et une autre fin m’aurait autrement déçu.
Franchement bien, … vraiment.
Voilà une extraordinaire aventure humaine à la conquête du pôle sud au début de la Première Guerre Mondiale ! Quand je lis une telle histoire, cela m’enrichit de nouvelles connaissances historiques. Cela m’apporte quelque chose de réellement positif. Je ne m’ennuie pas une seule seconde à la lecture.
Même le trait graphique est remarquable avec ses couleurs bleues polaires. On arrive à ressentir les émotions des différents personnages qui doivent lutter pour leur vie contre le froid tueur.
Quand on songe que c’est une histoire réelle, cela apporte encore plus de poids à toutes ces difficultés du périple sur cette banquise. Bref, du réellement palpitant !
Je n'arrive pas à comprendre que François Ayroles soit si peu connu.
Cette BD est vraiment à découvrir tout comme Les Penseurs ou Les Amis qui sont également des pépites.
Pour ce one shot, je préfère avertir tout de suite, il faudra être patient. La BD datant de 2000 n'est plus éditée et est introuvable en neuf. Il faudra se rabattre sur l'occasion en espérant ne pas avoir à attendre trop longtemps. Pour information, cela fait des mois que je suivais sur Ebay sans la voir passer... Grâce à Pasukare je l'ai trouvé sur PriceMinister.
Après cet aparté, revenons à nos moutons.
Ce one shot est atypique dans tous les sens du terme.
Il est composé de strips faits d'observations, de scènes de vie, de regards intelligents, etc...
Chaque page est indépendante.
Ayroles a cette capacité d'observation et de mise en œuvre toujours originale. Ses BD ne ressemblent qu'à elles-mêmes. On n'est jamais loin de l'Oubapo qu'il affectionne. Il cherche constamment à travailler sur les codes de la BD.
Plutôt que décrire chaque scène, j'en conseille la lecture plaisante et dépaysante.
Le dessin ultra fin est peu chargé et pourtant détaillé.
Je suis content d'avoir persisté sur l'acquisition de cette BD.
J'ai bien aimé la vengeance d'une femme par le moyen non conventionnel utilisé pour arriver à ses fins. J'avoue avoir été intrigué par la phrase suivante au dos: "en libertinage, le mauvais goût est une puissance"...
La couverture est très suggestive. Pourtant, il ne sera point question de scènes vraiment osées dans le corps de l'histoire entre ce jeune aristocrate et cette belle prostituée. C'est un peu dommage car cela risque de faire fuir le lecteur timide ou de décevoir un lectorat plus téméraire.
L'esthétique de l'objet m'a tout de suite attiré. Les cases sont immenses et l'histoire se lit avec aisance. Le graphisme avec cette imagerie très XIXème siècle colle parfaitement à l'atmosphère de cette histoire tragique. C'est noir, mélancolique et sombre. Tout ce que j'aime dans le romantisme !
Ce récit simple dans la forme et sincère sur le fond est fluide à la lecture.
Larcenet dévoile un pan de sa personnalité.
Il essaie de comprendre d'où proviennent ses problèmes de sommeil.
Il décrypte certains faits de son passé et les difficultés qu'il y rencontrait.
Il ne se rabaisse pas, ne se met pas en valeur non plus. Il se montre tel qu'il est avec ses faiblesses et ses convictions.
Cette BD témoignage dispose d'une bonne narration et d'un contenu qui se tient.
Le dessin très torturé correspond aux propos.
C'est dommage que la lecture soit si rapide car j'ai passé un bon moment comme avec ce type de récit que j'apprécie de plus en plus.
Voilà, encore une série que je n’aurais pas achetée si ce n’est en petite intégrale et de surcroît en occasion, à moitié prix....
Comme quoi, hein ...
Je suis très satisfait du format, du prix et de la qualité de ces intégrales, aussi bien les Casterman comme celle-ci que les Glenat qui ont le même format.
Une histoire en 4 tomes, et plus précisément 2 diptyques. N’étant pas un fervent adepte des séries navigant sur les flots de la marine militaire c’est donc à reculons que j’ai embarqué sur cette série, et là, ô Joie : ces histoires sont policières !
Les deux intrigues proposées sont intéressantes, riches en rebondissements, dotées de personnages bien développés le tout agrémenté de très beau dessins. J’aurait été franchement bête de passer à coté !
Le personnage principal est enrôlé de force dans la marine. Il n’en connait pas plus que moi sur la marine militaire.....
Bon point pour moi qui apprends en même temps que lui comment se déroule la vie à bord. Notre héros va, avec son intelligence résoudre des énigmes et des meurtres et cela sans que cela ne paraisse farfelu.
Il est donc bon de savoir que ce récit tient plus de l’enquête policière de qualité que des « lois de la navigation en eau profonde » . Elle a tout de même le mérite de nous en apprendre sur les navires et la marine et cela discrètement. Même si comme pour moi l’intérêt premier étant ailleurs j’ai été ravi de ce que l’on m a montré et appris.
Typiquement le genre de scénar que je peux aimer, avec un cadre inconnu pour moi
Les bateaux, la mer sont très bien dessiné, les couleurs très belle, et les personnages sont…moyen...
M’intéresser à un bateau n’est pas chose aisée, le cadre est bien représenté et bien travaillé
Les personnages nombreux et intéressants
(15,5 /20)
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Le Fils de l'Ogre
Le fils de l'ogre est un conte bien sombre qu'il ne faut pas lire à ses enfants le soir avant de les coucher. Cela commence d'ailleurs comme une histoire classique de preux chevaliers et de princesses. Puis, au fur et à mesure, cela devient presque dérangeant et macabre. On change de registre ! On va suivre le parcours d'un jeune ado de 13 ans, fils d'une vendeuse de tissus. Les exécutions sur la place publique par le bourreau le fascine. Il éprouve même de la joie à tuer des animaux. Bref, ce n'est pas le genre de héros auquel on s'attache ... Il va y avoir un drame qui va bouleverser toute sa vie et qui marquera une orientation dans certains choix. L'enfant va devenir un guerrier sanguinaire comme pour réveiller des sentiments de haine enfouis dans le plus profond de son être. J'aime également la noirceur mais lorsque celle-ci est délectable. C'est bien le cas en l'espèce. On appréciera le trait graphique qui colle à merveille avec cette ambiance violente du Moyen-âge. La couverture est déjà attirante en soi. Les décors forestiers sont d'une pure merveille. Le découpage est quasi-parfait. On sent une réelle maîtrise de l'auteur qui semble jouer sur les codes. Certaines cases nous emplissent d'horreur lorsqu'il déforme les yeux et la bouche. J'ai senti beaucoup de modernité dans l'approche de cette tragédie. L'exercice n'était pas facile. Un récit moyenâgeux surprenant à plus d'un titre qu'il faut lire car maîtrisé de bout en bout.
Nage libre
Superbe ! Voilà ce que j'appelle de l'aventure, on aurait presque envie de devenir saumon ou saumonette. Nos trois potes saumons vivent dangereusement, bravant mille dangers, ils ont bien failli y laisser leurs écailles plus d'une fois et leurs rencontres avec d'autres bêtes sont souvent attachantes. L'intérêt de cette bd réside aussi dans le fait que l'histoire se déroule sur un laps de temps assez long, on suit donc la vie de nos trois compères de façon complète, on n'a pas droit qu'à de simples aventures sans lendemain. C'est vraiment drôle et plein de gros mots bien jouissifs qui arrivent toujours au bon moment, donc ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, même si le dessin et le format donnent à penser le contraire. Il y a aussi certains passages dans un style un peu "leçon de vie" mais pas moralisateurs, dans tous les cas c'est une lecture revigorante, on en sort le sourire béat et plein d'énergie. Le dessin quant à lui il faut l'apprivoiser. Au tout début il paraît un peu trop simple, sans être vraiment caricatural, il n'attire pas à première vue et semble un peu trop enfantin. Mais après quelques répliques gobées on l'accepte naturellement et par la suite on aurait même du mal à en changer. Le lettrage est aussi enfantin et a le mérite d'être lisible, et de la lecture ce n'est pas ce qui manque à cette bd, encore un bon point. Sébastien Chrisostome, un auteur à suivre, première bd et première réussite.
La Débauche
Du Tardi comme je l’aime ! L’artiste a encore une fois réussi à dégoter un récit cyniquement drôle. Son trait gras, sa maitrise des expressions du visage et ses talents d’adaptateur peuvent alors pleinement s’exprimer dans cet univers dont il semble tant se délecter. Le scénario est, dans un premier temps, très prévisible et je craignais le pire quant au suspense de l’intrigue. Heureusement, la seconde partie du récit m’a donné tort en orientant le propos dans une autre direction. En fait, entre enquête policière, critique sociale et galerie de portrait, ce récit virevolte gaiement. Le suspense insoutenable n’est jamais au rendez-vous, la critique n’est guère approfondie et la galerie est plutôt stéréotypée, … mais les trois associés donnent naissance à un bien plaisant récit. A noter que la colorisation est l’une des mieux réussies par Tardi. J’ai même du mal à imaginer ce récit en noir et blanc. Les teintes ne sont en rien exceptionnelles, mais je ne crois tout simplement pas que ce récit se prêtait au noir et blanc cher à l’artiste. Un choix judicieux, donc.
Un Western dans la poche
Difficile de parler de cette intrigue sans trop en dire. Personnellement, je l’ai trouvé bien construite, riche en rebondissements tout en conservant un classicisme certain. La galerie de personnages (du vieux sheriff au maire arriviste, en passant par les truands sans scrupule ou la mère éplorée) est typique de l’univers du western. Les rebondissements ne manquent pas et les colts sont mis à rude usage, comme le veut la tradition. Graphiquement, l’album est également plutôt réussi. Sa mise en couleur, surtout, m’aura bien plu car elle couvre cet album d’une chape de plomb de chaleur. Mais l’artiste maitrise également les physiques de ses personnages, tout comme ses paysages arides et ses décors de saloon. A la réflexion, je ne vois pas de réels reproches à faire à ce prenant western. Franchement bien, donc.
La Belette
Aaaahhh, … les Hautes-Fagnes, ses mystères et ses légendes. Comès est du coin, et connaît donc bien cet esprit campagnard où religion et superstition sont si étroitement liés qu’il est difficile de les dissocier. Mais je soupçonne également Comès d’être un grand amateur des films angoissants des années 60 (« les Oiseaux », « Rosemary’s Baby », « Psychose »). La Belette combine adroitement ces deux influences. Le cadre campagnard est bien construit, avec cet inquiétant curé, ces voisins curieux mais secrets ou ce culte étrange à la déesse mère. Le climat angoissant est bien amené, conservant une logique très pragmatique pour pas mal d’éléments, mais s’autorisant quelqu’écart fantastique du meilleur goût. Graphiquement, l’artiste maîtrise son sujet. L’évocation campagnarde est très réussie, son bestiaire est toujours aussi proche de la perfection (j’adore ce mélange de simplicité et de mystère) et ses personnages sont, dans l’ensemble, eux aussi, plutôt bien réussis. Leurs yeux me posent toujours problème, mais je m’habitue vite en cours de lecture. Les jeux d’ombre sont toujours aussi convaincants, tout comme les cadrages. Ces deux éléments contribuent grandement à l’ambiance angoissante qui se dégage de l’album. Sa conclusion, pour classique qu’elle soit, est tout à fait adéquate à mes yeux, et une autre fin m’aurait autrement déçu. Franchement bien, … vraiment.
Endurance
Voilà une extraordinaire aventure humaine à la conquête du pôle sud au début de la Première Guerre Mondiale ! Quand je lis une telle histoire, cela m’enrichit de nouvelles connaissances historiques. Cela m’apporte quelque chose de réellement positif. Je ne m’ennuie pas une seule seconde à la lecture. Même le trait graphique est remarquable avec ses couleurs bleues polaires. On arrive à ressentir les émotions des différents personnages qui doivent lutter pour leur vie contre le froid tueur. Quand on songe que c’est une histoire réelle, cela apporte encore plus de poids à toutes ces difficultés du périple sur cette banquise. Bref, du réellement palpitant !
Notes mésopotamiennes
Je n'arrive pas à comprendre que François Ayroles soit si peu connu. Cette BD est vraiment à découvrir tout comme Les Penseurs ou Les Amis qui sont également des pépites. Pour ce one shot, je préfère avertir tout de suite, il faudra être patient. La BD datant de 2000 n'est plus éditée et est introuvable en neuf. Il faudra se rabattre sur l'occasion en espérant ne pas avoir à attendre trop longtemps. Pour information, cela fait des mois que je suivais sur Ebay sans la voir passer... Grâce à Pasukare je l'ai trouvé sur PriceMinister. Après cet aparté, revenons à nos moutons. Ce one shot est atypique dans tous les sens du terme. Il est composé de strips faits d'observations, de scènes de vie, de regards intelligents, etc... Chaque page est indépendante. Ayroles a cette capacité d'observation et de mise en œuvre toujours originale. Ses BD ne ressemblent qu'à elles-mêmes. On n'est jamais loin de l'Oubapo qu'il affectionne. Il cherche constamment à travailler sur les codes de la BD. Plutôt que décrire chaque scène, j'en conseille la lecture plaisante et dépaysante. Le dessin ultra fin est peu chargé et pourtant détaillé. Je suis content d'avoir persisté sur l'acquisition de cette BD.
La Vengeance d'une femme
J'ai bien aimé la vengeance d'une femme par le moyen non conventionnel utilisé pour arriver à ses fins. J'avoue avoir été intrigué par la phrase suivante au dos: "en libertinage, le mauvais goût est une puissance"... La couverture est très suggestive. Pourtant, il ne sera point question de scènes vraiment osées dans le corps de l'histoire entre ce jeune aristocrate et cette belle prostituée. C'est un peu dommage car cela risque de faire fuir le lecteur timide ou de décevoir un lectorat plus téméraire. L'esthétique de l'objet m'a tout de suite attiré. Les cases sont immenses et l'histoire se lit avec aisance. Le graphisme avec cette imagerie très XIXème siècle colle parfaitement à l'atmosphère de cette histoire tragique. C'est noir, mélancolique et sombre. Tout ce que j'aime dans le romantisme !
Dallas Cowboy
Ce récit simple dans la forme et sincère sur le fond est fluide à la lecture. Larcenet dévoile un pan de sa personnalité. Il essaie de comprendre d'où proviennent ses problèmes de sommeil. Il décrypte certains faits de son passé et les difficultés qu'il y rencontrait. Il ne se rabaisse pas, ne se met pas en valeur non plus. Il se montre tel qu'il est avec ses faiblesses et ses convictions. Cette BD témoignage dispose d'une bonne narration et d'un contenu qui se tient. Le dessin très torturé correspond aux propos. C'est dommage que la lecture soit si rapide car j'ai passé un bon moment comme avec ce type de récit que j'apprécie de plus en plus.
H.M.S.
Voilà, encore une série que je n’aurais pas achetée si ce n’est en petite intégrale et de surcroît en occasion, à moitié prix.... Comme quoi, hein ... Je suis très satisfait du format, du prix et de la qualité de ces intégrales, aussi bien les Casterman comme celle-ci que les Glenat qui ont le même format. Une histoire en 4 tomes, et plus précisément 2 diptyques. N’étant pas un fervent adepte des séries navigant sur les flots de la marine militaire c’est donc à reculons que j’ai embarqué sur cette série, et là, ô Joie : ces histoires sont policières ! Les deux intrigues proposées sont intéressantes, riches en rebondissements, dotées de personnages bien développés le tout agrémenté de très beau dessins. J’aurait été franchement bête de passer à coté ! Le personnage principal est enrôlé de force dans la marine. Il n’en connait pas plus que moi sur la marine militaire..... Bon point pour moi qui apprends en même temps que lui comment se déroule la vie à bord. Notre héros va, avec son intelligence résoudre des énigmes et des meurtres et cela sans que cela ne paraisse farfelu. Il est donc bon de savoir que ce récit tient plus de l’enquête policière de qualité que des « lois de la navigation en eau profonde » . Elle a tout de même le mérite de nous en apprendre sur les navires et la marine et cela discrètement. Même si comme pour moi l’intérêt premier étant ailleurs j’ai été ravi de ce que l’on m a montré et appris. Typiquement le genre de scénar que je peux aimer, avec un cadre inconnu pour moi Les bateaux, la mer sont très bien dessiné, les couleurs très belle, et les personnages sont…moyen... M’intéresser à un bateau n’est pas chose aisée, le cadre est bien représenté et bien travaillé Les personnages nombreux et intéressants (15,5 /20)