Un régal !
Après avoir dévoré d'autres titres comme Raymond Calbuth ou Jean Claude Tergal, j'ai franchement adoré Houppeland. Comme pour toutes les BD de Tronchet, il faut se garder de porter un jugement hâtif sur le graphisme "simpliste" car le scénario est d'une grande originalité et la BD se révèle autant empreinte d'humour que de sensibilité, voire de réflexion (récurrent chez Tronchet ===> une épaisse couche d'humour qui masque un grand esprit humaniste).
Donc une BD à trois vitesses. Comme le disait un internaute on ne s'essouffle pas en passant du 1er au 2nd tome. Aucune lassitude dans la lecture. Personnellement j'ai trouvé que la BD était un peu dans la lignée du film Brazil. Par ces temps d'austérité et de morosité une bonne bouffée d'air frais. Une bonne baffe aussi à tous les oppresseurs !
Mignon album au ton qui tranche avec l'actuelle production.
Très doux et amusant, du fantastique à petite dose, dérision et dérisoire. Un goût lointain de ligne claire qui n'est pas déplaisant et qui ne cherche pas à singer les Maîtres reconnus. Le style n'est pas toujours ultra net mais se marie bien avec l'histoire. Les couleurs sont parfois pâlichonnes mais ça passe bien toutefois. Bref, une bonne surprise.
A lire au calme dans un hamac, à l'ombre, verre en main.
Ps : il semblerait que l'auteur soit dentiste de son métier, ce qui laisse mal augurer d'un second tome dans l'immédiat... En effet, aujourd'hui (avril 2009), toujours pas de suite à cette BD dessinée en 2000...
Oh le joli album que voilà !
En lisant cette BD, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’abordais donc ma lecture avec une certaine appréhension, d’autant que la couverture me laissait assez perplexe. Je ne la trouve pas très belle. Elle laisse simplement présager qu’on va se balader avec une jolie palette de personnages dont certains paraissent un rien allumés.
Jusqu’alors, je n’avais jamais entendu parler de ce titre de Tardi, basé sur un scénario de Daniel Pennac. Allais-je lire un polar ? Une sorte de grosse farce ? Une chronique sociale ? En fait, c’est tout cela à la fois que j’ai lu !
Du coup, j’ai passé un agréable moment à travers une lecture rythmée. J’ai été emballé par la narration. C’est fluide, tout coule de source. On enchaîne les cases avec le plus grand naturel. On voit bien que c’est un grand écrivain qui a scénarisé la BD. Les dialogues sont également parfaits. Ils mêlent habilement humour et réflexion.
Concernant les couleurs, je dois dire que ça étonne de prime abord. Mais pas très longtemps. Juste le temps de deux-trois planches. Ensuite on s’y habitue. Ca n’entrave absolument pas la lecture. Au contraire, ça consolide l’aspect déjanté de l’intrigue et de la plupart des personnages. D’un autre côté, on peut également se dire que cette colorisation détonne franchement rapporté au côté plus sombre de l’intrigue. Il ne faut pas oublier que cet ouvrage est aussi (voir même avant tout) une chronique sociale.
Ce qui m’a également sauté aux yeux, c’est l’actualité brûlante de cette histoire car aujourd’hui plus que jamais les medias parlent de « patrons voyous ». Et ce n’est pas un fantasme.
Je mettrais cependant deux petits bémols. D’une part, il faut reconnaître que certains personnages sont un chouia caricaturaux ; d’une manière générale les personnages ne sont d’ailleurs pas très fouillés. D’autre part, la partie « enquête policière » même si elle reste crédible est un peu expédiée.
Au final, j’ai passé un excellent moment, entre divertissant et réflexion sur notre société capitaliste et quelques unes de ses dangereuses dérives, dérives desquelles le genre humain ne sort pas grandi.
Un vrai bon 4/5
Quand j'ai vu, sur ce même site, que Delcourt se lançait dans l'édition d'une série de Trillo et Risso, je me suis jeté les yeux fermés sur le tome 1, vu ma grande confiance dans ce duo d'auteur et la difficulté à se procurer leurs oeuvres.
Hé bien, encore une fois, c'est réussi: une histoire tragique, violente avec toujours cet aspect passionnel exacerbé, encore accentué par un dessin noir et blanc qui je qualifierai d'impeccable.
Seul petit bémol, pour rejoindre un avis précédent, je pense qu'un format A3 eut été plus heureux. Mais le prix de la bd aurait peut être été rédhibitoire (pas pour moi, en tout cas!), vu le nombre élevé de pages. Dommage.
Le maitre de Benson Gate c'est avant tout une histoire de famille. Tout d'abord 2 frères, très différents. L'un sort d'une grande école de droit, l'autre trempe dans toutes les magouilles et autres affaires louches. C'est aussi l'histoire de leur père qui dirige cet empire familial avec des méthodes très peu scrupuleuses. Et c'est enfin l'histoire de Taylor, un noir au service de la famille. C'est un personnage clé et pourtant il est un peu inattendu dans ce décor. Du coup il n'en est que meilleur.
Dans le tome 1 l'histoire est très centrée sur la relation des frangins. Par la suite la trame évolue vers une intrigue policière plus classique : enquête, procès, chantage et règlements de compte. Mais c'est efficace, bien mené, action et rythme sont au rendez vous, le dessin est sympa et colle à l'ambiance. Et puis on a toujours en trame de fond la gestion des affaires de l'empire Benson, qui prendra probablement encore plus de place dans la suite. Ce qui n'est pas sans rappeler pas mal de séries, ce qui est loin de me déplaire.
A la sortie du 5ième tome lançant un nouveau cycle, je tiens à donner mon avis sur cette série.
Le premier cycle (cycle de l'eau : constitué de 2 albums) est tout bonnement indispensable. L'histoire est forte, et passionnante, on ne s'ennuie pas un instant. On fait connaissance d'Okko san et de sa petite équipe composée d'une brute épaisse et d'un moine alcoolique. Ces derniers font la chasse aux démons les plus terribles. Il y a donc un bon cocktail d'action, d'intrigue, et d'humour.
Au niveau des dessins, ils sont soignés et précis, le travail sur les couleurs est merveilleux, changeante de planches en planches, un vrai bain de couleurs. On se croirait dans un film d'animation.
Le deuxième cycle est un cran en dessous, l'histoire y est moins prenante, le premier tome ne fait pas avancer grandement l'histoire, les héros passant leur temps à se balader... Le second tome arrive enfin pour clôturer ce cycle.
A ce niveau, je pensais que la série s'épuisait déjà, et que Hub ne soit tombé dans la facilité du scénario : "oh un monstre, allons à sa recherche pour le tuer..."
Par grande curiosité, je me suis procurer le premier tome du nouveau cycle : une vraie surprise, les dessins de qualités sont toujours présents. Et l'histoire relance avec brio cette série avec un événement majeur pour l'équipe d'Okko san.
A découvrir si ce n'est déjà fait !
Avec un tel prénom, cette série médiévale se devait d'être à la hauteur des légendes qu'elle augure... Et c'est réussi ! Matthieu Bonhomme et Gwen de Bonneval nous proposent une série jeunesse d'une très grande richesse qui sait puiser dans tout le bestiaire et imaginaire de l'époque pour nous camper un univers envoutant.
Car si le début de la série prend racine dans le quotidien bien terre à terre, tout en distillant judicieusement les fils de l'intrigue qui se tisse petit à petit, on bascule surtout dans le second tome dans un univers fantastique des plus riches ! Et si Guillaume semble subir plus que maitriser pour l'instant ses aventures dictées par la quête de son père, ce ne sont pas les rebondissements et les rencontres qui manquent. Pourtant, loin de nous noyer sous une foule de personnage creux, chaque personnage, même s'il n'apparait pas longtemps est travaillé. On sent vraiment la richesse de cet univers !
Côté dessin, on retrouve le dessin qui caractérise Matthieu Bonhomme : sobre, efficace, très expressif. Il faut un temps d'adaptation aux couleurs appliquées dans des camaïeux d'aplats, mais une fois habitués, on ne peut qu'admirer la maitrise et le rendu des ambiances.
Une BD d'une grande richesse, toute en finesse et en imagination dont j'attends la fin avec impatiente, en attendant les questions qui restent pour l'instant en suspend...
Quelle bonne surprise que cette série ! Les Démons d'Alexia se révèle progressivement au fil des 4 premiers tomes pour composer un premier cycle de très bonne facture.
Sous ses traits un peu Spirou Like, cette série s'adresse plus à un public ado/adulte que jeunesse. Car il ne fait pas bon partager l'entourage d'Alexia... Peu sont ceux au final qui s'en sortiront indemne, tant les forces occultes et les machinations si humaines qui l'environnent sont dramatiquement efficaces. Titiller le paranormal n'est pas anodin !
Et c'est ce qui fait la force de cette série. Car sous ce trait un peu gentillet s'ouvre un scénario bien construit, plein de rebondissements et de mystères profonds qui s'éclaircissent peu à peu. Ers sait nous tenir en haleine ! Et tout cela sans tomber dans les poncifs ni les caricatures du fantastique que l'on retrouve un peu trop souvent à mon goût. Ça fourmille d'idées et d'inventivité : rien que Yorthopia vaut le détour (je vous laisse découvrir de quoi il s'agit...) !
Côté couleur et dessin, le duo Dugomier et Scarlett Smulkowski fonctionne à merveille. Les ambiances sont vraiment bien rendues et collent parfaitement à l'histoire. Certaines compositions de planches sont parfois un peu déconcertantes, mais magnifiques ! Dugomier m'a vraiment surpris, moi qui ne le connaissais qu'au travers de sa série jeunesse Muriel et Boulon. C'est d'ailleurs sans doute pour ça que j'ai été agréablement surpris par cette série que je pensais initialement destinée à un public jeunesse.
J'attends donc avec impatience la lecture des tomes suivants, mais je suis confiant, car rien que la couverture du 5e tome (que je n'ai pas encore eu le temps de lire) est attrayante !
A lire impérativement à la lueur de la bougie par nuit de tempête le 21 décembre : ambiance garantie !
Surprenante, très surprenante série que ce Lloyd Singer, alias Makabi !!!
Dans le premier cycle, Luc Brunschwig nous présente une sorte de super justicier. Lloyd Singer, en effet, sous ses dehors des plus quelconques, cache un double des plus redoutables. Mais sa personnalité serait bien pauvre s’il ne s’agissait que de cela. Car notre gaillard, outre le fait d’être juif américain, grand frère responsable d’une famille de névrosés (une de ses sœurs est anorexique mais les deux autres membres de la fratrie ne valent guère mieux), sait parler et surtout écouter les femmes.
Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais ce genre de profil permet de faire se rencontrer deux types de bande dessinée : d’une part, la bande dessinée d’action classique, du type Largo Winch, avec un héros solide, des méchants immondes, des courses poursuites et bien entendu, de l’action, beaucoup d’action, mais d’autre part, la bande dessinée psychologique qui s’inquiète de la personnalité de ses acteurs, en nuance les profils est très présente également. On s’inquiète de la manière de penser de tous les personnages, on remarque leur fragilité, leurs failles, on partage leur passé pour comprendre leur réalité présente. Oui, les « vilains » peuvent être d’immondes crapules, ils peuvent aussi ne pas répondre à cet archétype. Oui Makabi peut sembler sûr de lui… il peut ne pas l’être pour autant. C’est d’ailleurs de ce genre de profil paradoxal que se nourrit un deuxième cycle encore supérieur au premier.
Je craignais pourtant une chute d’intérêt dès que le héros allait tomber le masque. Il n’en est rien puisque l’histoire rebondit sur les difficultés pour celui-ci de faire coexister ses deux personnalités. Lloyd Singer en devient encore plus touchant et plus fragile.
Ajoutons à cela que les intrigues sont bien menées et très différentes d’un cycle à l’autre. Si, dans le premier, la trame de fond est très classique et sans réelle surprise, dans le deuxième, cette intrigue ne cesse de changer de centre d’intérêt. En trois tomes, ce centre d’intérêt se déplace de la victime d’un tueur en série à Lloyd Singer pour aboutir enfin à la personnalité du tueur en série lui-même. Ce deuxième cycle est donc beaucoup plus psychologique et l’action n’y est plus aussi présente que dans le premier. Mais quelle richesse dans ce développement psychologique, justement !
Le dessin d’Olivier Neuray est d’une agréable qualité. Dérivé de la ligne claire, il est très lisible, type bien les personnages et fait montre d’efficacité dans les scènes d’action. Les expressions du visage sont également bien reproduites, ce qui est important dans le cas présent. Seul reproche : un certain vide dans les décors, un sentiment encore accentué par le passage à un plus grand format. Le changement d’éditeur a également entrainé une modification de la colorisation, me semble t’il et je préférais le style plus nuancé de chez « Dupuis » mais je me suis vite fait au style « Grand Angle » et la qualité du scénario a totalement occulté les petites faiblesses du graphisme.
J’attends maintenant avec impatience la suite de ces aventures. Makabi est devenu un de mes personnages de papier préférés, à l’instar d’un Joshua Logan (« Le Pouvoir des innocents ») grâce à ses failles, sa conscience morale et ses conflits de personnalité. J’avoue avoir vraiment hâte de recevoir de ses nouvelles !
A ne pas manquer, selon moi !
Voilà longtemps qu'une BD jeunesse ne m'avait pas laissé cette impression de fraicheur. Papyrus prend soudain un sacrez coup de vieux !
Car le dessin et la colorisation de Mazan sont d'une sobriété pourtant toute efficace. C'est agréable, fluide et une douce chaleur émane de ses planches pour notre plus grand bonheur. Ce coup de patte rend les histoires d'Isabelle Dethan de ces deux premiers tomes d'une grande lisibilité.
On nous plonge dans l'histoire et le quotidien de l'Egypte antique, tout en rendant ces récits captivants : nos deux jeunes héros vont en effet grâce à leur chat et une amulette être les détenteurs d'un formidable pouvoir qui les mènera à rencontrer de biens puissants personnages...
Un bon dépoussiérage du genre très réussi qui mérite une attention suivie !
Kheti a de beaux jours devant lui.
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Houppeland
Un régal ! Après avoir dévoré d'autres titres comme Raymond Calbuth ou Jean Claude Tergal, j'ai franchement adoré Houppeland. Comme pour toutes les BD de Tronchet, il faut se garder de porter un jugement hâtif sur le graphisme "simpliste" car le scénario est d'une grande originalité et la BD se révèle autant empreinte d'humour que de sensibilité, voire de réflexion (récurrent chez Tronchet ===> une épaisse couche d'humour qui masque un grand esprit humaniste). Donc une BD à trois vitesses. Comme le disait un internaute on ne s'essouffle pas en passant du 1er au 2nd tome. Aucune lassitude dans la lecture. Personnellement j'ai trouvé que la BD était un peu dans la lignée du film Brazil. Par ces temps d'austérité et de morosité une bonne bouffée d'air frais. Une bonne baffe aussi à tous les oppresseurs !
Les Chroniques de Zilda T. - Un ange passe
Mignon album au ton qui tranche avec l'actuelle production. Très doux et amusant, du fantastique à petite dose, dérision et dérisoire. Un goût lointain de ligne claire qui n'est pas déplaisant et qui ne cherche pas à singer les Maîtres reconnus. Le style n'est pas toujours ultra net mais se marie bien avec l'histoire. Les couleurs sont parfois pâlichonnes mais ça passe bien toutefois. Bref, une bonne surprise. A lire au calme dans un hamac, à l'ombre, verre en main. Ps : il semblerait que l'auteur soit dentiste de son métier, ce qui laisse mal augurer d'un second tome dans l'immédiat... En effet, aujourd'hui (avril 2009), toujours pas de suite à cette BD dessinée en 2000...
La Débauche
Oh le joli album que voilà ! En lisant cette BD, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’abordais donc ma lecture avec une certaine appréhension, d’autant que la couverture me laissait assez perplexe. Je ne la trouve pas très belle. Elle laisse simplement présager qu’on va se balader avec une jolie palette de personnages dont certains paraissent un rien allumés. Jusqu’alors, je n’avais jamais entendu parler de ce titre de Tardi, basé sur un scénario de Daniel Pennac. Allais-je lire un polar ? Une sorte de grosse farce ? Une chronique sociale ? En fait, c’est tout cela à la fois que j’ai lu ! Du coup, j’ai passé un agréable moment à travers une lecture rythmée. J’ai été emballé par la narration. C’est fluide, tout coule de source. On enchaîne les cases avec le plus grand naturel. On voit bien que c’est un grand écrivain qui a scénarisé la BD. Les dialogues sont également parfaits. Ils mêlent habilement humour et réflexion. Concernant les couleurs, je dois dire que ça étonne de prime abord. Mais pas très longtemps. Juste le temps de deux-trois planches. Ensuite on s’y habitue. Ca n’entrave absolument pas la lecture. Au contraire, ça consolide l’aspect déjanté de l’intrigue et de la plupart des personnages. D’un autre côté, on peut également se dire que cette colorisation détonne franchement rapporté au côté plus sombre de l’intrigue. Il ne faut pas oublier que cet ouvrage est aussi (voir même avant tout) une chronique sociale. Ce qui m’a également sauté aux yeux, c’est l’actualité brûlante de cette histoire car aujourd’hui plus que jamais les medias parlent de « patrons voyous ». Et ce n’est pas un fantasme. Je mettrais cependant deux petits bémols. D’une part, il faut reconnaître que certains personnages sont un chouia caricaturaux ; d’une manière générale les personnages ne sont d’ailleurs pas très fouillés. D’autre part, la partie « enquête policière » même si elle reste crédible est un peu expédiée. Au final, j’ai passé un excellent moment, entre divertissant et réflexion sur notre société capitaliste et quelques unes de ses dangereuses dérives, dérives desquelles le genre humain ne sort pas grandi. Un vrai bon 4/5
Point de Rupture
Quand j'ai vu, sur ce même site, que Delcourt se lançait dans l'édition d'une série de Trillo et Risso, je me suis jeté les yeux fermés sur le tome 1, vu ma grande confiance dans ce duo d'auteur et la difficulté à se procurer leurs oeuvres. Hé bien, encore une fois, c'est réussi: une histoire tragique, violente avec toujours cet aspect passionnel exacerbé, encore accentué par un dessin noir et blanc qui je qualifierai d'impeccable. Seul petit bémol, pour rejoindre un avis précédent, je pense qu'un format A3 eut été plus heureux. Mais le prix de la bd aurait peut être été rédhibitoire (pas pour moi, en tout cas!), vu le nombre élevé de pages. Dommage.
Le Maître de Benson Gate
Le maitre de Benson Gate c'est avant tout une histoire de famille. Tout d'abord 2 frères, très différents. L'un sort d'une grande école de droit, l'autre trempe dans toutes les magouilles et autres affaires louches. C'est aussi l'histoire de leur père qui dirige cet empire familial avec des méthodes très peu scrupuleuses. Et c'est enfin l'histoire de Taylor, un noir au service de la famille. C'est un personnage clé et pourtant il est un peu inattendu dans ce décor. Du coup il n'en est que meilleur. Dans le tome 1 l'histoire est très centrée sur la relation des frangins. Par la suite la trame évolue vers une intrigue policière plus classique : enquête, procès, chantage et règlements de compte. Mais c'est efficace, bien mené, action et rythme sont au rendez vous, le dessin est sympa et colle à l'ambiance. Et puis on a toujours en trame de fond la gestion des affaires de l'empire Benson, qui prendra probablement encore plus de place dans la suite. Ce qui n'est pas sans rappeler pas mal de séries, ce qui est loin de me déplaire.
Okko
A la sortie du 5ième tome lançant un nouveau cycle, je tiens à donner mon avis sur cette série. Le premier cycle (cycle de l'eau : constitué de 2 albums) est tout bonnement indispensable. L'histoire est forte, et passionnante, on ne s'ennuie pas un instant. On fait connaissance d'Okko san et de sa petite équipe composée d'une brute épaisse et d'un moine alcoolique. Ces derniers font la chasse aux démons les plus terribles. Il y a donc un bon cocktail d'action, d'intrigue, et d'humour. Au niveau des dessins, ils sont soignés et précis, le travail sur les couleurs est merveilleux, changeante de planches en planches, un vrai bain de couleurs. On se croirait dans un film d'animation. Le deuxième cycle est un cran en dessous, l'histoire y est moins prenante, le premier tome ne fait pas avancer grandement l'histoire, les héros passant leur temps à se balader... Le second tome arrive enfin pour clôturer ce cycle. A ce niveau, je pensais que la série s'épuisait déjà, et que Hub ne soit tombé dans la facilité du scénario : "oh un monstre, allons à sa recherche pour le tuer..." Par grande curiosité, je me suis procurer le premier tome du nouveau cycle : une vraie surprise, les dessins de qualités sont toujours présents. Et l'histoire relance avec brio cette série avec un événement majeur pour l'équipe d'Okko san. A découvrir si ce n'est déjà fait !
Messire Guillaume
Avec un tel prénom, cette série médiévale se devait d'être à la hauteur des légendes qu'elle augure... Et c'est réussi ! Matthieu Bonhomme et Gwen de Bonneval nous proposent une série jeunesse d'une très grande richesse qui sait puiser dans tout le bestiaire et imaginaire de l'époque pour nous camper un univers envoutant. Car si le début de la série prend racine dans le quotidien bien terre à terre, tout en distillant judicieusement les fils de l'intrigue qui se tisse petit à petit, on bascule surtout dans le second tome dans un univers fantastique des plus riches ! Et si Guillaume semble subir plus que maitriser pour l'instant ses aventures dictées par la quête de son père, ce ne sont pas les rebondissements et les rencontres qui manquent. Pourtant, loin de nous noyer sous une foule de personnage creux, chaque personnage, même s'il n'apparait pas longtemps est travaillé. On sent vraiment la richesse de cet univers ! Côté dessin, on retrouve le dessin qui caractérise Matthieu Bonhomme : sobre, efficace, très expressif. Il faut un temps d'adaptation aux couleurs appliquées dans des camaïeux d'aplats, mais une fois habitués, on ne peut qu'admirer la maitrise et le rendu des ambiances. Une BD d'une grande richesse, toute en finesse et en imagination dont j'attends la fin avec impatiente, en attendant les questions qui restent pour l'instant en suspend...
Les Démons d'Alexia
Quelle bonne surprise que cette série ! Les Démons d'Alexia se révèle progressivement au fil des 4 premiers tomes pour composer un premier cycle de très bonne facture. Sous ses traits un peu Spirou Like, cette série s'adresse plus à un public ado/adulte que jeunesse. Car il ne fait pas bon partager l'entourage d'Alexia... Peu sont ceux au final qui s'en sortiront indemne, tant les forces occultes et les machinations si humaines qui l'environnent sont dramatiquement efficaces. Titiller le paranormal n'est pas anodin ! Et c'est ce qui fait la force de cette série. Car sous ce trait un peu gentillet s'ouvre un scénario bien construit, plein de rebondissements et de mystères profonds qui s'éclaircissent peu à peu. Ers sait nous tenir en haleine ! Et tout cela sans tomber dans les poncifs ni les caricatures du fantastique que l'on retrouve un peu trop souvent à mon goût. Ça fourmille d'idées et d'inventivité : rien que Yorthopia vaut le détour (je vous laisse découvrir de quoi il s'agit...) ! Côté couleur et dessin, le duo Dugomier et Scarlett Smulkowski fonctionne à merveille. Les ambiances sont vraiment bien rendues et collent parfaitement à l'histoire. Certaines compositions de planches sont parfois un peu déconcertantes, mais magnifiques ! Dugomier m'a vraiment surpris, moi qui ne le connaissais qu'au travers de sa série jeunesse Muriel et Boulon. C'est d'ailleurs sans doute pour ça que j'ai été agréablement surpris par cette série que je pensais initialement destinée à un public jeunesse. J'attends donc avec impatience la lecture des tomes suivants, mais je suis confiant, car rien que la couverture du 5e tome (que je n'ai pas encore eu le temps de lire) est attrayante ! A lire impérativement à la lueur de la bougie par nuit de tempête le 21 décembre : ambiance garantie !
Lloyd Singer (Makabi)
Surprenante, très surprenante série que ce Lloyd Singer, alias Makabi !!! Dans le premier cycle, Luc Brunschwig nous présente une sorte de super justicier. Lloyd Singer, en effet, sous ses dehors des plus quelconques, cache un double des plus redoutables. Mais sa personnalité serait bien pauvre s’il ne s’agissait que de cela. Car notre gaillard, outre le fait d’être juif américain, grand frère responsable d’une famille de névrosés (une de ses sœurs est anorexique mais les deux autres membres de la fratrie ne valent guère mieux), sait parler et surtout écouter les femmes. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais ce genre de profil permet de faire se rencontrer deux types de bande dessinée : d’une part, la bande dessinée d’action classique, du type Largo Winch, avec un héros solide, des méchants immondes, des courses poursuites et bien entendu, de l’action, beaucoup d’action, mais d’autre part, la bande dessinée psychologique qui s’inquiète de la personnalité de ses acteurs, en nuance les profils est très présente également. On s’inquiète de la manière de penser de tous les personnages, on remarque leur fragilité, leurs failles, on partage leur passé pour comprendre leur réalité présente. Oui, les « vilains » peuvent être d’immondes crapules, ils peuvent aussi ne pas répondre à cet archétype. Oui Makabi peut sembler sûr de lui… il peut ne pas l’être pour autant. C’est d’ailleurs de ce genre de profil paradoxal que se nourrit un deuxième cycle encore supérieur au premier. Je craignais pourtant une chute d’intérêt dès que le héros allait tomber le masque. Il n’en est rien puisque l’histoire rebondit sur les difficultés pour celui-ci de faire coexister ses deux personnalités. Lloyd Singer en devient encore plus touchant et plus fragile. Ajoutons à cela que les intrigues sont bien menées et très différentes d’un cycle à l’autre. Si, dans le premier, la trame de fond est très classique et sans réelle surprise, dans le deuxième, cette intrigue ne cesse de changer de centre d’intérêt. En trois tomes, ce centre d’intérêt se déplace de la victime d’un tueur en série à Lloyd Singer pour aboutir enfin à la personnalité du tueur en série lui-même. Ce deuxième cycle est donc beaucoup plus psychologique et l’action n’y est plus aussi présente que dans le premier. Mais quelle richesse dans ce développement psychologique, justement ! Le dessin d’Olivier Neuray est d’une agréable qualité. Dérivé de la ligne claire, il est très lisible, type bien les personnages et fait montre d’efficacité dans les scènes d’action. Les expressions du visage sont également bien reproduites, ce qui est important dans le cas présent. Seul reproche : un certain vide dans les décors, un sentiment encore accentué par le passage à un plus grand format. Le changement d’éditeur a également entrainé une modification de la colorisation, me semble t’il et je préférais le style plus nuancé de chez « Dupuis » mais je me suis vite fait au style « Grand Angle » et la qualité du scénario a totalement occulté les petites faiblesses du graphisme. J’attends maintenant avec impatience la suite de ces aventures. Makabi est devenu un de mes personnages de papier préférés, à l’instar d’un Joshua Logan (« Le Pouvoir des innocents ») grâce à ses failles, sa conscience morale et ses conflits de personnalité. J’avoue avoir vraiment hâte de recevoir de ses nouvelles ! A ne pas manquer, selon moi !
Kheti - Fils du Nil
Voilà longtemps qu'une BD jeunesse ne m'avait pas laissé cette impression de fraicheur. Papyrus prend soudain un sacrez coup de vieux ! Car le dessin et la colorisation de Mazan sont d'une sobriété pourtant toute efficace. C'est agréable, fluide et une douce chaleur émane de ses planches pour notre plus grand bonheur. Ce coup de patte rend les histoires d'Isabelle Dethan de ces deux premiers tomes d'une grande lisibilité. On nous plonge dans l'histoire et le quotidien de l'Egypte antique, tout en rendant ces récits captivants : nos deux jeunes héros vont en effet grâce à leur chat et une amulette être les détenteurs d'un formidable pouvoir qui les mènera à rencontrer de biens puissants personnages... Un bon dépoussiérage du genre très réussi qui mérite une attention suivie ! Kheti a de beaux jours devant lui.