Cette série commence dans une clinique. On découvre ce qu’est devenue la vie d’un agent de police, Martin Penn, depuis que celui-ci est interné en psychiatrie. Cela fait des mois qu’il n’a pas ouvert la bouche, et son quotidien oscille entre crises de folie et affreux cauchemars. Petit à petit, grâce à l’aide de son médecin, il va se remettre à parler pour raconter l’enfer qu’il a vécu. Et il n’a qu’une idée en tête : se venger.
Ce récit est saisissant car c’est plus qu’une simple histoire de vengeance. En effet la narration et l’ordre dans lequel nous sont racontées les choses donnent de la profondeur au récit. On voit quelle est la vie de Penn aujourd’hui. On découvre peu à peu quels sont les évènements qui l’ont conduit à en arriver là, et enfin on comprend sa soif de vengeance. Et en plus il y a l’énigmatique directeur de la clinique qui s’intéresse à Martin d’un peu trop près pour que ce ne soit pas louche… Tout ça est remarquablement construit, les enchainements sont fluides. En plus le dessin rend parfaitement bien cette ambiance. Un polar prenant.
Excellent.
L'ultime aventure du plus brutal des justiciers est mise en scène par un duo d'anthologie.
Le monde est mort et brûlé et il ne reste que Franck Castle et quelques ordures à tuer. Je me souviens de ces phrases prononcées par Rorschach "Pas même en Face de l'apocalypse. Jamais de compromis"... En l'occurrence ces propos illustrent parfaitement la conduite de Castle, le Punisher.
Vieux et mourant mais classe quand même, Castle est le super héros de l'apocalypse. Cette aventure est la dernière expédition punitive du Punisher et il n'économise pas ses balles, c'est la fin du monde et ça n'est jamais allé aussi loin. Il faut le voir flinguer à tout va alors qu'un genre de liquide métallique lui coule du nez et des oreilles.
Ennis est fou, le scénario de cette courte histoire est simple et fun. J'aime ce qu'il a fait avec le personnage du Punisher, j'adore particulièrement cette histoire jubilatoire. C'est la fin idéale un point c'est tout, la fin du monde sans concessions, la fin rêvée pour Franck Castle.
C'est Corben aux pinceaux. Un artiste hors normes qui à tant dessiné de tas de pierres au cours des nombreux récits du genre qu'il a illustré, qu'il n'est guère surprenant que le monde post-nucléaire qu'il couche ici sur papier soit une totale réussite.
Nuages sombres menaçant de déverser du feu, routes encombrées de squelettes, fleuves morts, immeubles détruits, climat inexistant... voilà le monde d'après la bombe que dépeint Richard Corben. Les teintes sont noires et rouges, des particules empestent l'air. C'est absolument sinistre.
Les personnages ne sont pas épargnés, couverts de plaies, perdant les cheveux, ce sont des morts qui marchent.
Ennis et Corben se sont lâchés, ce n'est pas surprenant... c'est excellent.
JJJ
Avis portant sur le tome "Superman - Paix sur Terre" :
Un livre qui détonne dans l'univers des superhéros, et taillé sur mesure pour le graphisme d'Alex Ross.
En effet, Superman décide rien de moins que de mettre fin à la faim dans le monde, en mettant ses superpouvoirs à disposition. Il rencontre les dirigeants et hautes instances du monde et des Etats-Unis, et obtient finalement suffisamment d'appui logistique à sa demande. Mais aider les pauvres, cela transporte l'enthousiasme autant que cela fait grincer des dents.
On ne bouscule pas un ordre établi comme cela, et après des débuts encourageants, Superman va se heurter à l'absurdité du monde moderne, sa folie, son cynisme sans fond.
Leçon d'humilité, le héros parfait va se recentrer sur l'idée que c'est en se changeant soi-même que l'on change le monde en profondeur, plus lentement certes, mais plus sûrement qu'à grand renfort de biceps.
Le message spirituel sied à merveille au "père" de tous les superhéros, et le plus "clean" de tous.
Les illustrations de Ross sont inspirées et puissantes, des cadrages très étudiés et des images très fluides. Le seul souci étant parfois un côté figé ou froid dans les visages, que l'on retrouve parfois dans ce type de style hyper réaliste.
Néanmoins il s'agit là d'un poème qui résume avec force et simplicité les dilemmes d'aujourd'hui, tout en rendant hommage à l'univers de Superman.
Histoire très sympathique qui tourne autour d'un personnage : Toussaint. Celui-ci a vécu pendant 15 ans en Afrique loin de sa mère à laquelle il est pourtant très attaché. À la mort de celle-ci, il arrive en retard à son enterrement et il suit ses dernières volontés de répandre ses cendres au Congo.
On le suit alors dans un périple où il revient sur le même chemin qu'il avait emprunté 15 auparavant en traversant l'Afrique. Il rencontre les mêmes personnes qu'alors et retrouve ses amis. Grâce à ce périple, il revient en arrière et ça lui permet de réfléchir sur sa vie et ce qu'il souhaite en faire. On y ressent à la fois nostalgie et réflexion sur son futur et son passé.
Sa personnalité de pseudo-baroudeur, de gros dur au cœur tendre et avec réponse à tout est très attachante. On découvre une partie de l'Afrique à travers son voyage et les relations entre les « locaux » et les « ex-colonisateurs ».
J'ai bien aimé le scénario et les dessins, mais j'aurais préféré une colorisation du même type que la couverture au lieu du noir et blanc. Cela aurait, selon moi, donné des couleurs plus chaudes et accentué le côté africain de l'histoire. C'est le seul petit manque que j'ai trouvé.
Cela dit, c'est un bon moment de lecture.
Van Hamme a laissé derrière lui une foule de personnages dont on ne sait pas grand chose. Il fallait donc exploiter le filon que représentait cette manne potentielle, et c'est chose faite avec l'arrivée de cette série. Mais cette série est-elle uniquement le résultat d'une vile escroquerie ou bien pouvons nous délester de quelques deniers pour acquérir une oeuvre qui ravira les fans de l'oeuvre originale?
J'ai bien aimé XIII, même lorsque la série se trouvait dans des passages un peu poussifs. J'ai aimé le dessin de Vance. Je retrouve dans XIII mystery le même cachet graphique. J'ai même du mal à croire que son nom ne soit pas sur la couverture tant le dessin de ce spin-off est similaire à l'original. C'est donc un premier bon point pour cette série, fortement attendue au tournant.
Deuxième bon point, l'histoire. Elle nous retranscrit les périodes clés de la vie de la Mangouste. Comment de petite crevette luttant dans un ruisseau elle atterrira dans le grand bain des tueurs. En plus d'être intéressant, le premier tome parvient à nous rendre ce personnage attachant, pari difficilement tenable mais réalisé haut la main en ce qui me concerne, le modèle adulte étant franchement détestable.
Un petit point noir, sans grande importance sur le récit de la jeunesse de la Mangouste: le redoutable tueur professionnel expose sa vie à XIII avant de lui tirer dessus. En dehors de ça, R.A.S.
En définitive, Xavier Dorison et Ralph Meyer ont placé la barre à bonne hauteur. Espérons seulement que les tomes suivants soient du même acabit. En attendant, vous pouvez investir sereinement dans le premier tome.
MAJ après lecture du tome 2:
Un deuxième tome un peu moins réussi que le premier mais qui reste d'un bon niveau. Le scénario n'est pas très original mais demeure efficace. Le dessin change beaucoup mais n'est pas si dérangeant. Je laisse la note à 4 étoiles.
Je suis persuadée que si j'avais eu 15 ans en découvrant fullmetal alchemist, j'aurais été fan. Cette BD va bien plus loin que les nekketsu classiques, en posant une véritable histoire suivie et en évitant l'écueil du très répétitif, très "jeuvidéoesque" : un nouveau "boss" un peu plus fort à chaque level.
Les personnages sont ultra-attachants, surtout Alphonse, et complexes (et torturés, ce qui n'est jamais pour me déplaire). Et leur quête n'a rien du traditionnel "devenir les plus forts du monde".
L'histoire réserve quant à elle beaucoup de surprises, de révélations, de coups de théâtre, bref tout ce qui fait le sel des bons feuilletons.
Mais, surtout, l'histoire est intelligente et pose de véritables questions, profondes, sur l'éthique, la vie, la mort, le passage à l'âge adulte... Le "traumatisme originel" des deux héros se retrouvant "maudits" d'avoir voulu ressusciter leur mère est d'un point de vue thématique un point de départ tout à fait riche et passionnant, qui ne se dément pas par la suite.
Il est clair que de mon point de vue d'adulte, je regrette la légèreté presque forcée de certains passages, au milieu d'une histoire extrêmement sombre qui aurait à mon avis gagné à le rester. Mais si on ne perd pas de vue qu'il s'agit à l'origine d'un simple divertissement pour adolescents, alors on ne peut au contraire que louer le fait d'avoir insidieusement glissé beaucoup de profondeur dans un produit à la base fort commercial.
Vivement que mes enfants aient l'âge de lire cette BD !
Quelle étrange sensation une fois de plus en refermant cet album de l’étrange série « atmosphères » de chez Marcel Proust Edition. Nous sommes ici confronté au mythe hongrois du XVIème siècle qui a historiquement généré de nombreuses légendes et a été source d’études y compris dans les recherches contemporaines. S’il est attesté aujourd’hui grâce aux documents historiques retrouvés, que nulle part les témoins ne parlent du fameux bain dans le sang de ses victimes pour garder la jeunesse qui a tant été reprise un peu partout dans toutes les époques, il y a bien eu en revanche procès, condamnation et meurtres. Le nombre diffère allègrement entre les rumeurs populaires et les faits attestés mais reste impressionnant.
Vous l’aurez compris nous sommes ici face à une femme meurtrière, qui avec quelques complices va torturer différentes proies féminines. Le récit se fait comme si nous étions avec la conscience de cette femme qui se plonge dans l’horreur de plus en plus fortement a posteriori puisqu’il est à plusieurs reprises question du déroulement d’un procès à laquelle elle n’assistait pas. Elle est froide et inquiétante cette voix off tout au long du récit, où vont être illustrées nombres de situations participant à l’installation d’une atmosphère particulièrement glauque. Il est difficile pour le lecteur de se positionner dans le récit tant la narration est violente et la mise en image puissante.
Voilà le point fort de cet album : l’image. Si le texte est déroutant de par le positionnement de la narration, l’image est saisissante par l’ambiance juste qui colle à ce récit noir et morbide. Les planches sont magnifiques et m’ont à plus d’une reprise mis mal à l’aise par le sentiment qui semble se dégager. A ce niveau ce n’est même plus seulement un univers gothique comme l’auteur les apprécie, mais un mélange esthétique sur la folie des corps dans leur dépouillement, le masochisme macabre qui nous est dessiné est insoutenable, mais la narration qui accompagne essaie de nous plonger au cœur du contenu de la pensée de cette humaine inhumaine. Je signale aussi l'excellente qualité de l'édition non seulement avec une couverture magnifique mais du matériel remarquable
Finalement que retenir de cet album ? Pour ma part le sentiment de malaise fut omniprésent, comment une telle violence peut elle être associée à ce point avec l’esthétisme. Les planches alternent, ce qui permet de ne pas être à fleur d’écœurement qui aurait valu d’arrêter la lecture, et la voix narratrice fluidifie l’ensemble. Je ne sais quelle est la volonté de l’auteur dans cet opus, mais voilà un opus sublime pour lequel je déconseille fortement l’achat mais dont la lecture ne laisse pas insensible. Voilà une BD qui devrait connaître peu de bof ! on va détester ou apprécier le travail. J’ai du mal à noter cette BD, à la fois je suis affreusement mal à l’aise ce qui vaudrait un , mais le travail et sublime et l’atmosphère complètement prenante ce qui vaut un … Récompensons le travail de l’auteur avec ce 4 pour le travail de mise en situation du lecteur. J’émets en revanche des avertissements et déconseille l’achat, voila le seul album de ma bd-thèque pour lequel je ne ferais jamais faire de dédicaces… (et je ne sais même pas s’il restera dans ma bibliothèque)
C'est une excellente série qui plonge le lecteur dans un univers apocalyptique savament dosé.
Les personnages sont crédibles même si certains sont parfois un peu caricaturaux.
Je regrette juste que seulement quelques pages du début soient en couleur. L'oeuvre aurait gagnée si elle n'avait pas été en noir et blanc.
J'avais peur de tomber sur une même BD que Inès mais il n'en est rien.
Autant dans Inès on a un scénario qui met en place une relation violente dans un couple, selon une courbe exponentielle, autant dans "… A la folie" il y a une routine et une acceptation de la violence.
Dans Inès, la femme battue subit pour préserver sa fille, dans "… A la folie", la femme battue en arrive à défendre son mari. Ce n'est pas aussi simple mais l'approche de la présente BD est bien argumentée. Il décrit le passé et le quotidien d'un couple où l'homme maintient un rapport de force avec sa femme. Ils s'aiment et se trouvent des excuses chacun de leurs côtés.
J'ai trouvé la lecture éprouvante car on n'est que spectateur.
Je n'arrive pas à comprendre les réactions de la femme ou du moins je n'arrive pas à les cautionner. Mais ce one shot montre ce qu'il se passe dans beaucoup de couples où ce fléau sévit. Il permet de mieux comprendre pourquoi ce sujet est encore tabou.
Inès est plus un cri du coeur qui met en évidence les risques suprêmes de cet état de fait.
Je pense que ces BD ne peuvent être comparées, elles abordent le même sujet mais sur des abords différents. Elles sont complémentaires et apportent toutes les deux la lumière sur ce sujet encore tabou.
Le premier manga qui m'a fait sortir du carcan des DBZ & Cie (donc du gros bourrin). Certes rien de diamétralement opposé comme pourrait l'être un Tezuka mais j'ai découvert autre chose. A l'intérieur comme à l'extérieur, on sent une volonté de différenciation par rapport aux autres mangas. Un ouvrage loin d'être épais, plutôt fin, qui inspire une sensation de petitesse et qui suggère que l'important n'est pas le volume. Ajouté à cela des couvertures très travaillées et vous obtiendrez un manga d'apparence classieuse. Bon c'est un bel objet, mais encore faut-il que le bijou soit à la mesure de l'écrin, ce qui est effectivement le cas pour la première partie de l'histoire.
Comme beaucoup de monde, j'ai énormément apprécié la dimension psychologique qui se dégage de ce manga qui joue un rôle prépondérant dans la partie de chat et souris que se livrent les deux adversaires. L'auteur nous concocte ainsi des pièges à l'intérieur d'autres pièges, chaque protagoniste déduisant les pensées de son opposé. Les personnages, même secondaire, sont bien travaillés sur le plan psychologique. Leurs réactions sont crédibles et on ne croise pas de double. Certes les deux protagonistes font un peu clichés dans leur genre, mais cela n'enlève pas grand chose à l'âme de Death Note.
Le synopsis, même s'il manque un peu d'originalité à la base, s'avère très vite prenant et a le mérite de soulever quelques questions d'ordre moral. Bémol, la réflexion n'est pas assez poussée sur un sujet qui offrait pourtant de vastes champs d'investigation. Mais ne boudons pas notre plaisir. Même si le mangaka a clairement axé son récit sur la logique (du comportement surtout), celui ci reste très crédible et propose moult rebondissements que viendront éclaircir quelques flash-backs secourus par une logique complexe mais à l'épreuve des balles.
Malheureusement, l'histoire deviendra moins agréable à suivre dans sa seconde partie mais demeurera d'un bon niveau. Ca sent la série à rallonge (normal pour un manga) et les nouveaux arrivants peinent à convaincre. Par chance le mangaka a su arrêter les frais à temps, et c'est avec soulagement et dépit que j'ai découvert le fin mot de l'histoire.
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Cette série commence dans une clinique. On découvre ce qu’est devenue la vie d’un agent de police, Martin Penn, depuis que celui-ci est interné en psychiatrie. Cela fait des mois qu’il n’a pas ouvert la bouche, et son quotidien oscille entre crises de folie et affreux cauchemars. Petit à petit, grâce à l’aide de son médecin, il va se remettre à parler pour raconter l’enfer qu’il a vécu. Et il n’a qu’une idée en tête : se venger. Ce récit est saisissant car c’est plus qu’une simple histoire de vengeance. En effet la narration et l’ordre dans lequel nous sont racontées les choses donnent de la profondeur au récit. On voit quelle est la vie de Penn aujourd’hui. On découvre peu à peu quels sont les évènements qui l’ont conduit à en arriver là, et enfin on comprend sa soif de vengeance. Et en plus il y a l’énigmatique directeur de la clinique qui s’intéresse à Martin d’un peu trop près pour que ce ne soit pas louche… Tout ça est remarquablement construit, les enchainements sont fluides. En plus le dessin rend parfaitement bien cette ambiance. Un polar prenant.
Punisher - La Fin
Excellent. L'ultime aventure du plus brutal des justiciers est mise en scène par un duo d'anthologie. Le monde est mort et brûlé et il ne reste que Franck Castle et quelques ordures à tuer. Je me souviens de ces phrases prononcées par Rorschach "Pas même en Face de l'apocalypse. Jamais de compromis"... En l'occurrence ces propos illustrent parfaitement la conduite de Castle, le Punisher. Vieux et mourant mais classe quand même, Castle est le super héros de l'apocalypse. Cette aventure est la dernière expédition punitive du Punisher et il n'économise pas ses balles, c'est la fin du monde et ça n'est jamais allé aussi loin. Il faut le voir flinguer à tout va alors qu'un genre de liquide métallique lui coule du nez et des oreilles. Ennis est fou, le scénario de cette courte histoire est simple et fun. J'aime ce qu'il a fait avec le personnage du Punisher, j'adore particulièrement cette histoire jubilatoire. C'est la fin idéale un point c'est tout, la fin du monde sans concessions, la fin rêvée pour Franck Castle. C'est Corben aux pinceaux. Un artiste hors normes qui à tant dessiné de tas de pierres au cours des nombreux récits du genre qu'il a illustré, qu'il n'est guère surprenant que le monde post-nucléaire qu'il couche ici sur papier soit une totale réussite. Nuages sombres menaçant de déverser du feu, routes encombrées de squelettes, fleuves morts, immeubles détruits, climat inexistant... voilà le monde d'après la bombe que dépeint Richard Corben. Les teintes sont noires et rouges, des particules empestent l'air. C'est absolument sinistre. Les personnages ne sont pas épargnés, couverts de plaies, perdant les cheveux, ce sont des morts qui marchent. Ennis et Corben se sont lâchés, ce n'est pas surprenant... c'est excellent. JJJ
Les Plus Grands Super-Heros du Monde
Avis portant sur le tome "Superman - Paix sur Terre" : Un livre qui détonne dans l'univers des superhéros, et taillé sur mesure pour le graphisme d'Alex Ross. En effet, Superman décide rien de moins que de mettre fin à la faim dans le monde, en mettant ses superpouvoirs à disposition. Il rencontre les dirigeants et hautes instances du monde et des Etats-Unis, et obtient finalement suffisamment d'appui logistique à sa demande. Mais aider les pauvres, cela transporte l'enthousiasme autant que cela fait grincer des dents. On ne bouscule pas un ordre établi comme cela, et après des débuts encourageants, Superman va se heurter à l'absurdité du monde moderne, sa folie, son cynisme sans fond. Leçon d'humilité, le héros parfait va se recentrer sur l'idée que c'est en se changeant soi-même que l'on change le monde en profondeur, plus lentement certes, mais plus sûrement qu'à grand renfort de biceps. Le message spirituel sied à merveille au "père" de tous les superhéros, et le plus "clean" de tous. Les illustrations de Ross sont inspirées et puissantes, des cadrages très étudiés et des images très fluides. Le seul souci étant parfois un côté figé ou froid dans les visages, que l'on retrouve parfois dans ce type de style hyper réaliste. Néanmoins il s'agit là d'un poème qui résume avec force et simplicité les dilemmes d'aujourd'hui, tout en rendant hommage à l'univers de Superman.
Toussaint 66
Histoire très sympathique qui tourne autour d'un personnage : Toussaint. Celui-ci a vécu pendant 15 ans en Afrique loin de sa mère à laquelle il est pourtant très attaché. À la mort de celle-ci, il arrive en retard à son enterrement et il suit ses dernières volontés de répandre ses cendres au Congo. On le suit alors dans un périple où il revient sur le même chemin qu'il avait emprunté 15 auparavant en traversant l'Afrique. Il rencontre les mêmes personnes qu'alors et retrouve ses amis. Grâce à ce périple, il revient en arrière et ça lui permet de réfléchir sur sa vie et ce qu'il souhaite en faire. On y ressent à la fois nostalgie et réflexion sur son futur et son passé. Sa personnalité de pseudo-baroudeur, de gros dur au cœur tendre et avec réponse à tout est très attachante. On découvre une partie de l'Afrique à travers son voyage et les relations entre les « locaux » et les « ex-colonisateurs ». J'ai bien aimé le scénario et les dessins, mais j'aurais préféré une colorisation du même type que la couverture au lieu du noir et blanc. Cela aurait, selon moi, donné des couleurs plus chaudes et accentué le côté africain de l'histoire. C'est le seul petit manque que j'ai trouvé. Cela dit, c'est un bon moment de lecture.
XIII mystery
Van Hamme a laissé derrière lui une foule de personnages dont on ne sait pas grand chose. Il fallait donc exploiter le filon que représentait cette manne potentielle, et c'est chose faite avec l'arrivée de cette série. Mais cette série est-elle uniquement le résultat d'une vile escroquerie ou bien pouvons nous délester de quelques deniers pour acquérir une oeuvre qui ravira les fans de l'oeuvre originale? J'ai bien aimé XIII, même lorsque la série se trouvait dans des passages un peu poussifs. J'ai aimé le dessin de Vance. Je retrouve dans XIII mystery le même cachet graphique. J'ai même du mal à croire que son nom ne soit pas sur la couverture tant le dessin de ce spin-off est similaire à l'original. C'est donc un premier bon point pour cette série, fortement attendue au tournant. Deuxième bon point, l'histoire. Elle nous retranscrit les périodes clés de la vie de la Mangouste. Comment de petite crevette luttant dans un ruisseau elle atterrira dans le grand bain des tueurs. En plus d'être intéressant, le premier tome parvient à nous rendre ce personnage attachant, pari difficilement tenable mais réalisé haut la main en ce qui me concerne, le modèle adulte étant franchement détestable. Un petit point noir, sans grande importance sur le récit de la jeunesse de la Mangouste: le redoutable tueur professionnel expose sa vie à XIII avant de lui tirer dessus. En dehors de ça, R.A.S. En définitive, Xavier Dorison et Ralph Meyer ont placé la barre à bonne hauteur. Espérons seulement que les tomes suivants soient du même acabit. En attendant, vous pouvez investir sereinement dans le premier tome. MAJ après lecture du tome 2: Un deuxième tome un peu moins réussi que le premier mais qui reste d'un bon niveau. Le scénario n'est pas très original mais demeure efficace. Le dessin change beaucoup mais n'est pas si dérangeant. Je laisse la note à 4 étoiles.
FullMetal Alchemist
Je suis persuadée que si j'avais eu 15 ans en découvrant fullmetal alchemist, j'aurais été fan. Cette BD va bien plus loin que les nekketsu classiques, en posant une véritable histoire suivie et en évitant l'écueil du très répétitif, très "jeuvidéoesque" : un nouveau "boss" un peu plus fort à chaque level. Les personnages sont ultra-attachants, surtout Alphonse, et complexes (et torturés, ce qui n'est jamais pour me déplaire). Et leur quête n'a rien du traditionnel "devenir les plus forts du monde". L'histoire réserve quant à elle beaucoup de surprises, de révélations, de coups de théâtre, bref tout ce qui fait le sel des bons feuilletons. Mais, surtout, l'histoire est intelligente et pose de véritables questions, profondes, sur l'éthique, la vie, la mort, le passage à l'âge adulte... Le "traumatisme originel" des deux héros se retrouvant "maudits" d'avoir voulu ressusciter leur mère est d'un point de vue thématique un point de départ tout à fait riche et passionnant, qui ne se dément pas par la suite. Il est clair que de mon point de vue d'adulte, je regrette la légèreté presque forcée de certains passages, au milieu d'une histoire extrêmement sombre qui aurait à mon avis gagné à le rester. Mais si on ne perd pas de vue qu'il s'agit à l'origine d'un simple divertissement pour adolescents, alors on ne peut au contraire que louer le fait d'avoir insidieusement glissé beaucoup de profondeur dans un produit à la base fort commercial. Vivement que mes enfants aient l'âge de lire cette BD !
Elizabeth Bathory
Quelle étrange sensation une fois de plus en refermant cet album de l’étrange série « atmosphères » de chez Marcel Proust Edition. Nous sommes ici confronté au mythe hongrois du XVIème siècle qui a historiquement généré de nombreuses légendes et a été source d’études y compris dans les recherches contemporaines. S’il est attesté aujourd’hui grâce aux documents historiques retrouvés, que nulle part les témoins ne parlent du fameux bain dans le sang de ses victimes pour garder la jeunesse qui a tant été reprise un peu partout dans toutes les époques, il y a bien eu en revanche procès, condamnation et meurtres. Le nombre diffère allègrement entre les rumeurs populaires et les faits attestés mais reste impressionnant. Vous l’aurez compris nous sommes ici face à une femme meurtrière, qui avec quelques complices va torturer différentes proies féminines. Le récit se fait comme si nous étions avec la conscience de cette femme qui se plonge dans l’horreur de plus en plus fortement a posteriori puisqu’il est à plusieurs reprises question du déroulement d’un procès à laquelle elle n’assistait pas. Elle est froide et inquiétante cette voix off tout au long du récit, où vont être illustrées nombres de situations participant à l’installation d’une atmosphère particulièrement glauque. Il est difficile pour le lecteur de se positionner dans le récit tant la narration est violente et la mise en image puissante. Voilà le point fort de cet album : l’image. Si le texte est déroutant de par le positionnement de la narration, l’image est saisissante par l’ambiance juste qui colle à ce récit noir et morbide. Les planches sont magnifiques et m’ont à plus d’une reprise mis mal à l’aise par le sentiment qui semble se dégager. A ce niveau ce n’est même plus seulement un univers gothique comme l’auteur les apprécie, mais un mélange esthétique sur la folie des corps dans leur dépouillement, le masochisme macabre qui nous est dessiné est insoutenable, mais la narration qui accompagne essaie de nous plonger au cœur du contenu de la pensée de cette humaine inhumaine. Je signale aussi l'excellente qualité de l'édition non seulement avec une couverture magnifique mais du matériel remarquable Finalement que retenir de cet album ? Pour ma part le sentiment de malaise fut omniprésent, comment une telle violence peut elle être associée à ce point avec l’esthétisme. Les planches alternent, ce qui permet de ne pas être à fleur d’écœurement qui aurait valu d’arrêter la lecture, et la voix narratrice fluidifie l’ensemble. Je ne sais quelle est la volonté de l’auteur dans cet opus, mais voilà un opus sublime pour lequel je déconseille fortement l’achat mais dont la lecture ne laisse pas insensible. Voilà une BD qui devrait connaître peu de bof ! on va détester ou apprécier le travail. J’ai du mal à noter cette BD, à la fois je suis affreusement mal à l’aise ce qui vaudrait un
, mais le travail et sublime et l’atmosphère complètement prenante ce qui vaut un
… Récompensons le travail de l’auteur avec ce 4 pour le travail de mise en situation du lecteur. J’émets en revanche des avertissements et déconseille l’achat, voila le seul album de ma bd-thèque pour lequel je ne ferais jamais faire de dédicaces… (et je ne sais même pas s’il restera dans ma bibliothèque)
Mother Sarah
C'est une excellente série qui plonge le lecteur dans un univers apocalyptique savament dosé. Les personnages sont crédibles même si certains sont parfois un peu caricaturaux. Je regrette juste que seulement quelques pages du début soient en couleur. L'oeuvre aurait gagnée si elle n'avait pas été en noir et blanc.
… à la folie
J'avais peur de tomber sur une même BD que Inès mais il n'en est rien. Autant dans Inès on a un scénario qui met en place une relation violente dans un couple, selon une courbe exponentielle, autant dans "… A la folie" il y a une routine et une acceptation de la violence. Dans Inès, la femme battue subit pour préserver sa fille, dans "… A la folie", la femme battue en arrive à défendre son mari. Ce n'est pas aussi simple mais l'approche de la présente BD est bien argumentée. Il décrit le passé et le quotidien d'un couple où l'homme maintient un rapport de force avec sa femme. Ils s'aiment et se trouvent des excuses chacun de leurs côtés. J'ai trouvé la lecture éprouvante car on n'est que spectateur. Je n'arrive pas à comprendre les réactions de la femme ou du moins je n'arrive pas à les cautionner. Mais ce one shot montre ce qu'il se passe dans beaucoup de couples où ce fléau sévit. Il permet de mieux comprendre pourquoi ce sujet est encore tabou. Inès est plus un cri du coeur qui met en évidence les risques suprêmes de cet état de fait. Je pense que ces BD ne peuvent être comparées, elles abordent le même sujet mais sur des abords différents. Elles sont complémentaires et apportent toutes les deux la lumière sur ce sujet encore tabou.
Death Note
Le premier manga qui m'a fait sortir du carcan des DBZ & Cie (donc du gros bourrin). Certes rien de diamétralement opposé comme pourrait l'être un Tezuka mais j'ai découvert autre chose. A l'intérieur comme à l'extérieur, on sent une volonté de différenciation par rapport aux autres mangas. Un ouvrage loin d'être épais, plutôt fin, qui inspire une sensation de petitesse et qui suggère que l'important n'est pas le volume. Ajouté à cela des couvertures très travaillées et vous obtiendrez un manga d'apparence classieuse. Bon c'est un bel objet, mais encore faut-il que le bijou soit à la mesure de l'écrin, ce qui est effectivement le cas pour la première partie de l'histoire. Comme beaucoup de monde, j'ai énormément apprécié la dimension psychologique qui se dégage de ce manga qui joue un rôle prépondérant dans la partie de chat et souris que se livrent les deux adversaires. L'auteur nous concocte ainsi des pièges à l'intérieur d'autres pièges, chaque protagoniste déduisant les pensées de son opposé. Les personnages, même secondaire, sont bien travaillés sur le plan psychologique. Leurs réactions sont crédibles et on ne croise pas de double. Certes les deux protagonistes font un peu clichés dans leur genre, mais cela n'enlève pas grand chose à l'âme de Death Note. Le synopsis, même s'il manque un peu d'originalité à la base, s'avère très vite prenant et a le mérite de soulever quelques questions d'ordre moral. Bémol, la réflexion n'est pas assez poussée sur un sujet qui offrait pourtant de vastes champs d'investigation. Mais ne boudons pas notre plaisir. Même si le mangaka a clairement axé son récit sur la logique (du comportement surtout), celui ci reste très crédible et propose moult rebondissements que viendront éclaircir quelques flash-backs secourus par une logique complexe mais à l'épreuve des balles. Malheureusement, l'histoire deviendra moins agréable à suivre dans sa seconde partie mais demeurera d'un bon niveau. Ca sent la série à rallonge (normal pour un manga) et les nouveaux arrivants peinent à convaincre. Par chance le mangaka a su arrêter les frais à temps, et c'est avec soulagement et dépit que j'ai découvert le fin mot de l'histoire.