Excellente BD. Du moins les deux premiers tomes. Le 3ème n'est malheureusement pas à la hauteur. D'ailleurs l'histoire pourrait très bien s'arrêter au 2ème, le dernier tome étant trop décalé pour apporter un éclairage intéressant sur la vie de ce couple qui se déchire.
Les planches sont magnifiques, du dessin à la couleur en passant par la composition. L'ambiance est pesante, l'intrigue est intéressante, le récit se dévore. Surtout si l'on oublie d'acheter le 3ème...
Comptable de formation, je suis naturellement attiré par ce genre de sujet. Le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, le détournement de fonds, ces sujets qui captent naturellement mon attention, sont ceux qu’offre la série.
J’ai trouvé tous les scénarios bien construits. Ils proposent une intrigue complexe dans laquelle interviennent de nombreux personnages. Les trois premiers diptyques me semblent même très réalistes (du moins plausibles) et le quatrième, même s’il tombe dans une certaine surenchère, est digne d’un bon Largo Winch.
Le fait qu’il n’y a pas de personnage récurent ne m’a pas du tout dérangé. Chaque diptyque peut être lu comme une histoire totalement indépendante, ce que j’ai trouvé bien agréable. Les scénarios sont bien centrés et je n’ai jamais eu besoin de revenir en arrière pour en comprendre les finesses.
Graphiquement parlant, la série offre une petite originalité puisque deux dessinateurs s’en sont équitablement répartis les tomes. Wachs illustre les tomes 1.1, 1.2, 3.1 et 3.2, Hé se charge des tomes 2.1, 2.2, 4.1 et 4.2. Comme il s’agit à chaque fois de diptyques sans personnages récurent, cette particularité ne m’a posé aucun problème. Je préfère les tomes illustrés par Wachs mais Hé s’en sort lui aussi avec tous les honneurs.
3 petits regrets cependant :
Tout d’abord, les deux premiers diptyques proposent des histoires trop semblables. Ce n’est cependant pas dramatique car ces deux scénarios sont tout de même très prenants.
Ensuite, la quatrième histoire s’éloigne grandement du domaine bancaire. Le secret bancaire n’est d’ailleurs plus qu’un infime détail dans l’élaboration de l’intrigue. A nouveau, ce n’est pas dramatique en soit, car le récit est bien construit et prenant.
Enfin, le style de Dominique Hé, surtout sur les tomes 2.1 et 2.2, est très froid et loin de la qualité offerte par les tomes illustrés par Pierre Wachs. L’artiste corrige cependant cet aspect sur les tomes 4.1 et 4.2, qui sont tout à fait réussis de ce point de vue.
Malgré ces défauts, sans réelle gravité, j’accorde un méritoire 4/5 à cette série dont le thème avait tout pour me séduire. La qualité d’écriture, le sens de l’intrigue et le côté très limpide de ces scénarios le mérite. Quant au dessin, sans être exceptionnel, il convient bien au concept de la série et demeure constamment très lisible, ce que j’apprécie quand une série utilise beaucoup de personnages différents.
A découvrir par tout amateur du genre.
Après la lecture du premier tome.
Cette BD fait l'unanimité sur les sites et je confirme qu'il s'agit d'une petite pépite.
Tout est parfait sur ce premier tome, son seul défaut est d'être un premier tome et non un one shot, d'où la note de 4/5. Avec une suite de même valeur, la note maximale s'imposera d'elle-même.
Que dire de cette BD ? Beaucoup de choses mais une lecture sera toujours plus riche qu'un avis. Le dessin N&B est sublime, il est précis et merveilleusement mis en page.
Le scénario est maîtrisé et savamment découpé en chapitres avec des retours en arrière et des recoupements.
Il est impossible de ne pas penser aux deux premiers films de Peter Jackson que sont Brain Dead et Bad Taste. Une réplique est d'ailleurs mise en évidence sur une page de chapitre ;)
La couverture cartonnée est d'une grande qualité. Le touché est vraiment très agréable. L'objet est donc superbe extérieurement et intérieurement.
Cette série sent l'immanquable à plein nez.
Mais qu’elle est bien belle cette petite aventure mêlant conte et science-fiction !
J’ai vraiment été charmé par le récit, les personnages principaux, l’île en question et tous ces petits éléments qui rendent l’ensemble si attachant. Autre bonne surprise, ce sont les personnages secondaires, qui arrivent plus tard dans l’histoire, mais qui révèlent un cross-over assez surprenant, mais chuut, je n’en dis pas plus…
Les planches quant à elles sont de toute beauté. Le trait reste relativement simple, bien que parfaitement adapté à ce type d’histoire. La colorisation est magnifique, chaleureuse, sombre par moment, mais toujours bien choisie pour permettre au lecteur de s’envoler vers cette aventure, qui sort tout droit de la tête de Jules Verne. La mise en page n’est pas en reste ; elle me semble fort aboutie, l’album étant entrecoupé de passages plus particuliers, comme une page d’un journal de bord, le plan d’une machine… Cela permet à la trame principale de respirer et de donner au lecteur des détails parfois succulents sur l’un ou l’autre élément.
L’album se dévore à toute vitesse, et c’est quelque peu dommage compte-tenu de son prix. Mais pour le reste, il s’agit là d’une très belle réussite, qui devrait ravir les grands-enfants que vous êtes. Assurément un coup de cœur !
J'avais lu le tome 1 à la sortie de celui-ci et puis... plus rien. Pris par d'autres séries, j'étais un peu passé à côté, à l'époque.
Je me suis donc relu ce week-end le tome 1, "Long Feu" qui est une grande réussite. Sûrement le meilleur de la série. Car il lance l'intrigue, présente le personnage, met en place le décor pour ce qui est une des meilleures séries "noires" grand public. J'ai lu les 4 tomes suivants dans la foulée.
Impossible de lâcher l'affaire avant d'être allé au bout de ces 5 tomes. C'est brillant, bien ficelé, ça ne tombe pas dans les poncifs du genre, mais en même temps, ça suit bien les règles du polar. Et quand c'est bien fait, on ne boude pas son plaisir.
Les personnages sont intéressants, travaillés, ce n'est pas du vite fait mal fait, on sent que les auteurs ont mûri leur histoire, leur intrigue. Celle-ci reste tout de même assez simple, encore une fois classique mais sans faute de goût. On n'a pas l'impression de rallonger la sauce, et les personnages évoluent vraiment d'un album à l'autre. C'est une fresque qui n'est pas bancale et les albums sont de qualité égale. Bref, c'est la juste mesure pour créer une série franchement réussie. J'hésite à lire la suite de peur d'être déçu et je me vois bien en rester sur ces 5 tomes qui forment un ensemble très cohérent.
Bien que l'auteur soit accompagné d'un scénariste, L'Orme du Caucase constitue l'une des plus belles réussites du catalogue de Taniguchi. Les histoires sont aussi touchantes les unes que les autres.
Taniguchi adore traiter des rapports humains et plus particulièrement les liens familiaux. Pas une histoire ne se déroule sans que le père ou la mère n'ait un rôle important.
Vraiment je conseille la lecture de cet album qui pourrait s'apparenter à de petites nouvelles.
Enfin, j'ai lu ce Batman ! C'est sans aucun doute l'œuvre de Moore qui m'intriguait le plus. Batman et le Joker font partie de mon enfance grâce à l'excellent dessin animé de Bruce Timm et j'avais bien envie de découvrir ce qu'Alan Moore avait à dire sur ses deux personnages.
Je ne suis pas du tout déçu. Comme souvent chez Moore, la mise en scène est excellente et la psychologie des deux personnages est très bien fouillée. Évidemment, comme il n'y a que 46 pages ce n'est pas aussi profond qu'un Watchmen, mais ça vaut quand même le détour. Je n'ai qu'un seul truc à reprocher à l'histoire : lorsque Batman parlait au Joker à la fin, j'avais l'impression qu'il ne faisait que lui donner une petite tape sur les doigts comme s'il n'avait fait que voler une banque alors que ce qu'il a fait pendant cette histoire était beaucoup plus grave ! Ça m'a un peu dérouté....
L'éditeur Akileos nous permet de découvrir l'une des meilleures bandes dessinées de ce début d'année 2010. « Bloc 109 » nous plonge dans un univers sombre où le monde que nous connaissons n'a jamais existé. Cette uchronie ne se focalise pas sur un héros, elle nous raconte plutôt l'Histoire du monde enlisé dans une guerre sans fin. On y découvre plusieurs acteurs qui y évoluent en fonction de leurs intérêts respectifs.
L'histoire, le dessin, le découpage et la mise en couleur sont absolument superbes. On notera tout de même quelques dessins un peu brouillons qui ne facilitent pas la lecture (« mince, c'est qui celui-là ? »). Bien rythmé et bien écrit, « Bloc 109 » nous dévoile une série adulte qui saura vous tenir en haleine du début jusqu'à la fin. Vivement la suite (« Étoile Rouge », « Soleil de plomb »...).
La période de la prohibition a été une source d'inspiration assez faste pour le milieu artistique. Et c'est une nouvelle fois que l'on retrouve le personnage et l'époque d'Al Capone dans un récit de gangsters. C'est plus précisément une histoire de vengeance à laquelle nous somme confrontés avec ces Sentiers de la Perdition. Un peu à la manière d'un road-movie, nous suivrons le cheminement d'un père et de son fils pour venger la disparition brutale de sa femme et de son fils aîné.
Je dois dire que j'avais un peu peur de la tournure des événements quand le scénario a pris la tournure de la vengeance. Peur que l'histoire s'enlise dans le trop conventionnel, peur que ce ne soit qu'une succession de gunfights bourrins soutenus par des dialogues convenus. Puis mes craintes se sont dissipées à mesure que l'histoire avançait, et je fus de plus en plus conquis par cette atmosphère sombre et oppressante qui émanait de cet album.
Mais ce qui donne tout le sel à ce polar, c'est sans conteste l'introduction d'un nouvel élément, c'est le duo père-fils. Michael, l'enfant rescapé du massacre, accompagnera son père, surnommé l'Ange dans le milieu, tout du long, sans prendre activement part aux massacres. Et c'est là toute l'originalité de ce polar, nous faire vivre les aventures du père à travers les yeux et le coeur de son fils, de manière à retranscrire naturellement et sans artifice les sentiments filiaux très forts. Les émotions du lecteur seront ainsi accordées au diapason avec celles du fils, ce qui permet de donner plus d'intensité à cette relation père-fils énormément centrée sur l'amour de l'autre. Cette intimité père-fils est d'ailleurs très réussie, et l'interrogation du fils à propos de son père rend l'Ange plus humain qu'il ne pourrait y paraître.
Et en effet, l'Ange a quelquefois besoin d'être rabaissé au rang de mortel après certaines situations. Bien que les fusillades engagent beaucoup de gangsters, et très souvent uniquement contre un seul ennemi, notre bien aimé tueur, l'Ange se tire non sans difficulté mais, fait notable, sans égratignure de ces conflits armés meurtriers. Cet état nuit un peu au réalisme de l'action, mais est cependant facilement excusé par la ressource des auteurs qui savent faire preuve de finesse. En atteste le dernier tiers de l'histoire qui permet à notre père dévoué de remonter la pente.
Je terminerai en citant le dessin de Richard Piers Rayner, certes pas parfait mais très immersif. Le noir et blanc est certainement le meilleur choix que pouvaient faire les auteurs pour cette sombre histoire. On pourra lui reprocher un manque de finesse dans les détails, des faciès pas toujours suffisamment expressifs, et quelquefois un côté brouillon. Il ne faudrait alors pas oublier de souligne son sens de la mise en scène qui permet véritablement d'instaurer l'ambiance très noire.
En somme c'est une histoire de vengeance qui se distingue de la production habituelle grâce à une relation père-fils savamment dosée. Le côté sombre de l'histoire est habilement exploité, et, malgré quelques erreurs dans les graphismes et des dialogues parfois un peu poussifs, c'est un régal de se suivre les aventures d'un tueur professionnel et de son fils jusqu'à une fin logique.
J'ai voulu à mon tour en étant fan de l'homme chauve-souris découvrir ce titre qui s'intéresse plus précisément à son pire ennemi à savoir le Joker. On va découvrir un Joker plus fou et machiavélique que jamais. Il veut entraîner Batman et l'inspecteur Gordon aux limites de la folie. Rira bien qui rira le dernier...
Son message est qu'une seule mauvaise journée peut faire basculer un individu normal. Il souhaite mettre en pratique cette théorie. Va-t-il réussir ? C'est tout l'enjeu de ce titre au demeurant assez bien dessiné.
C'est encore une fois du très bon Alan Moore. J'ai, comme les autres, succombé à ce "Rire et mourir". La fin est d'ailleurs assez surprenante à plus d'un titre bien que pas franchement spectaculaire dans les effets. Le génie d'Alan Moore est pourtant de proposer une alternative à laquelle on ne s'attend pas. Pari réussi pour ce Batman.
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Berceuse assassine
Excellente BD. Du moins les deux premiers tomes. Le 3ème n'est malheureusement pas à la hauteur. D'ailleurs l'histoire pourrait très bien s'arrêter au 2ème, le dernier tome étant trop décalé pour apporter un éclairage intéressant sur la vie de ce couple qui se déchire. Les planches sont magnifiques, du dessin à la couleur en passant par la composition. L'ambiance est pesante, l'intrigue est intéressante, le récit se dévore. Surtout si l'on oublie d'acheter le 3ème...
Secrets bancaires
Comptable de formation, je suis naturellement attiré par ce genre de sujet. Le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, le détournement de fonds, ces sujets qui captent naturellement mon attention, sont ceux qu’offre la série. J’ai trouvé tous les scénarios bien construits. Ils proposent une intrigue complexe dans laquelle interviennent de nombreux personnages. Les trois premiers diptyques me semblent même très réalistes (du moins plausibles) et le quatrième, même s’il tombe dans une certaine surenchère, est digne d’un bon Largo Winch. Le fait qu’il n’y a pas de personnage récurent ne m’a pas du tout dérangé. Chaque diptyque peut être lu comme une histoire totalement indépendante, ce que j’ai trouvé bien agréable. Les scénarios sont bien centrés et je n’ai jamais eu besoin de revenir en arrière pour en comprendre les finesses. Graphiquement parlant, la série offre une petite originalité puisque deux dessinateurs s’en sont équitablement répartis les tomes. Wachs illustre les tomes 1.1, 1.2, 3.1 et 3.2, Hé se charge des tomes 2.1, 2.2, 4.1 et 4.2. Comme il s’agit à chaque fois de diptyques sans personnages récurent, cette particularité ne m’a posé aucun problème. Je préfère les tomes illustrés par Wachs mais Hé s’en sort lui aussi avec tous les honneurs. 3 petits regrets cependant : Tout d’abord, les deux premiers diptyques proposent des histoires trop semblables. Ce n’est cependant pas dramatique car ces deux scénarios sont tout de même très prenants. Ensuite, la quatrième histoire s’éloigne grandement du domaine bancaire. Le secret bancaire n’est d’ailleurs plus qu’un infime détail dans l’élaboration de l’intrigue. A nouveau, ce n’est pas dramatique en soit, car le récit est bien construit et prenant. Enfin, le style de Dominique Hé, surtout sur les tomes 2.1 et 2.2, est très froid et loin de la qualité offerte par les tomes illustrés par Pierre Wachs. L’artiste corrige cependant cet aspect sur les tomes 4.1 et 4.2, qui sont tout à fait réussis de ce point de vue. Malgré ces défauts, sans réelle gravité, j’accorde un méritoire 4/5 à cette série dont le thème avait tout pour me séduire. La qualité d’écriture, le sens de l’intrigue et le côté très limpide de ces scénarios le mérite. Quant au dessin, sans être exceptionnel, il convient bien au concept de la série et demeure constamment très lisible, ce que j’apprécie quand une série utilise beaucoup de personnages différents. A découvrir par tout amateur du genre.
Apocalypse sur Carson City
Après la lecture du premier tome. Cette BD fait l'unanimité sur les sites et je confirme qu'il s'agit d'une petite pépite. Tout est parfait sur ce premier tome, son seul défaut est d'être un premier tome et non un one shot, d'où la note de 4/5. Avec une suite de même valeur, la note maximale s'imposera d'elle-même. Que dire de cette BD ? Beaucoup de choses mais une lecture sera toujours plus riche qu'un avis. Le dessin N&B est sublime, il est précis et merveilleusement mis en page. Le scénario est maîtrisé et savamment découpé en chapitres avec des retours en arrière et des recoupements. Il est impossible de ne pas penser aux deux premiers films de Peter Jackson que sont Brain Dead et Bad Taste. Une réplique est d'ailleurs mise en évidence sur une page de chapitre ;) La couverture cartonnée est d'une grande qualité. Le touché est vraiment très agréable. L'objet est donc superbe extérieurement et intérieurement. Cette série sent l'immanquable à plein nez.
L'Ile aux Mille Mystères
Mais qu’elle est bien belle cette petite aventure mêlant conte et science-fiction ! J’ai vraiment été charmé par le récit, les personnages principaux, l’île en question et tous ces petits éléments qui rendent l’ensemble si attachant. Autre bonne surprise, ce sont les personnages secondaires, qui arrivent plus tard dans l’histoire, mais qui révèlent un cross-over assez surprenant, mais chuut, je n’en dis pas plus… Les planches quant à elles sont de toute beauté. Le trait reste relativement simple, bien que parfaitement adapté à ce type d’histoire. La colorisation est magnifique, chaleureuse, sombre par moment, mais toujours bien choisie pour permettre au lecteur de s’envoler vers cette aventure, qui sort tout droit de la tête de Jules Verne. La mise en page n’est pas en reste ; elle me semble fort aboutie, l’album étant entrecoupé de passages plus particuliers, comme une page d’un journal de bord, le plan d’une machine… Cela permet à la trame principale de respirer et de donner au lecteur des détails parfois succulents sur l’un ou l’autre élément. L’album se dévore à toute vitesse, et c’est quelque peu dommage compte-tenu de son prix. Mais pour le reste, il s’agit là d’une très belle réussite, qui devrait ravir les grands-enfants que vous êtes. Assurément un coup de cœur !
Le Tueur
J'avais lu le tome 1 à la sortie de celui-ci et puis... plus rien. Pris par d'autres séries, j'étais un peu passé à côté, à l'époque. Je me suis donc relu ce week-end le tome 1, "Long Feu" qui est une grande réussite. Sûrement le meilleur de la série. Car il lance l'intrigue, présente le personnage, met en place le décor pour ce qui est une des meilleures séries "noires" grand public. J'ai lu les 4 tomes suivants dans la foulée. Impossible de lâcher l'affaire avant d'être allé au bout de ces 5 tomes. C'est brillant, bien ficelé, ça ne tombe pas dans les poncifs du genre, mais en même temps, ça suit bien les règles du polar. Et quand c'est bien fait, on ne boude pas son plaisir. Les personnages sont intéressants, travaillés, ce n'est pas du vite fait mal fait, on sent que les auteurs ont mûri leur histoire, leur intrigue. Celle-ci reste tout de même assez simple, encore une fois classique mais sans faute de goût. On n'a pas l'impression de rallonger la sauce, et les personnages évoluent vraiment d'un album à l'autre. C'est une fresque qui n'est pas bancale et les albums sont de qualité égale. Bref, c'est la juste mesure pour créer une série franchement réussie. J'hésite à lire la suite de peur d'être déçu et je me vois bien en rester sur ces 5 tomes qui forment un ensemble très cohérent.
L'Orme du Caucase
Bien que l'auteur soit accompagné d'un scénariste, L'Orme du Caucase constitue l'une des plus belles réussites du catalogue de Taniguchi. Les histoires sont aussi touchantes les unes que les autres. Taniguchi adore traiter des rapports humains et plus particulièrement les liens familiaux. Pas une histoire ne se déroule sans que le père ou la mère n'ait un rôle important. Vraiment je conseille la lecture de cet album qui pourrait s'apparenter à de petites nouvelles.
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Enfin, j'ai lu ce Batman ! C'est sans aucun doute l'œuvre de Moore qui m'intriguait le plus. Batman et le Joker font partie de mon enfance grâce à l'excellent dessin animé de Bruce Timm et j'avais bien envie de découvrir ce qu'Alan Moore avait à dire sur ses deux personnages. Je ne suis pas du tout déçu. Comme souvent chez Moore, la mise en scène est excellente et la psychologie des deux personnages est très bien fouillée. Évidemment, comme il n'y a que 46 pages ce n'est pas aussi profond qu'un Watchmen, mais ça vaut quand même le détour. Je n'ai qu'un seul truc à reprocher à l'histoire : lorsque Batman parlait au Joker à la fin, j'avais l'impression qu'il ne faisait que lui donner une petite tape sur les doigts comme s'il n'avait fait que voler une banque alors que ce qu'il a fait pendant cette histoire était beaucoup plus grave ! Ça m'a un peu dérouté....
Block 109
L'éditeur Akileos nous permet de découvrir l'une des meilleures bandes dessinées de ce début d'année 2010. « Bloc 109 » nous plonge dans un univers sombre où le monde que nous connaissons n'a jamais existé. Cette uchronie ne se focalise pas sur un héros, elle nous raconte plutôt l'Histoire du monde enlisé dans une guerre sans fin. On y découvre plusieurs acteurs qui y évoluent en fonction de leurs intérêts respectifs. L'histoire, le dessin, le découpage et la mise en couleur sont absolument superbes. On notera tout de même quelques dessins un peu brouillons qui ne facilitent pas la lecture (« mince, c'est qui celui-là ? »). Bien rythmé et bien écrit, « Bloc 109 » nous dévoile une série adulte qui saura vous tenir en haleine du début jusqu'à la fin. Vivement la suite (« Étoile Rouge », « Soleil de plomb »...).
Les Sentiers de la Perdition
La période de la prohibition a été une source d'inspiration assez faste pour le milieu artistique. Et c'est une nouvelle fois que l'on retrouve le personnage et l'époque d'Al Capone dans un récit de gangsters. C'est plus précisément une histoire de vengeance à laquelle nous somme confrontés avec ces Sentiers de la Perdition. Un peu à la manière d'un road-movie, nous suivrons le cheminement d'un père et de son fils pour venger la disparition brutale de sa femme et de son fils aîné. Je dois dire que j'avais un peu peur de la tournure des événements quand le scénario a pris la tournure de la vengeance. Peur que l'histoire s'enlise dans le trop conventionnel, peur que ce ne soit qu'une succession de gunfights bourrins soutenus par des dialogues convenus. Puis mes craintes se sont dissipées à mesure que l'histoire avançait, et je fus de plus en plus conquis par cette atmosphère sombre et oppressante qui émanait de cet album. Mais ce qui donne tout le sel à ce polar, c'est sans conteste l'introduction d'un nouvel élément, c'est le duo père-fils. Michael, l'enfant rescapé du massacre, accompagnera son père, surnommé l'Ange dans le milieu, tout du long, sans prendre activement part aux massacres. Et c'est là toute l'originalité de ce polar, nous faire vivre les aventures du père à travers les yeux et le coeur de son fils, de manière à retranscrire naturellement et sans artifice les sentiments filiaux très forts. Les émotions du lecteur seront ainsi accordées au diapason avec celles du fils, ce qui permet de donner plus d'intensité à cette relation père-fils énormément centrée sur l'amour de l'autre. Cette intimité père-fils est d'ailleurs très réussie, et l'interrogation du fils à propos de son père rend l'Ange plus humain qu'il ne pourrait y paraître. Et en effet, l'Ange a quelquefois besoin d'être rabaissé au rang de mortel après certaines situations. Bien que les fusillades engagent beaucoup de gangsters, et très souvent uniquement contre un seul ennemi, notre bien aimé tueur, l'Ange se tire non sans difficulté mais, fait notable, sans égratignure de ces conflits armés meurtriers. Cet état nuit un peu au réalisme de l'action, mais est cependant facilement excusé par la ressource des auteurs qui savent faire preuve de finesse. En atteste le dernier tiers de l'histoire qui permet à notre père dévoué de remonter la pente. Je terminerai en citant le dessin de Richard Piers Rayner, certes pas parfait mais très immersif. Le noir et blanc est certainement le meilleur choix que pouvaient faire les auteurs pour cette sombre histoire. On pourra lui reprocher un manque de finesse dans les détails, des faciès pas toujours suffisamment expressifs, et quelquefois un côté brouillon. Il ne faudrait alors pas oublier de souligne son sens de la mise en scène qui permet véritablement d'instaurer l'ambiance très noire. En somme c'est une histoire de vengeance qui se distingue de la production habituelle grâce à une relation père-fils savamment dosée. Le côté sombre de l'histoire est habilement exploité, et, malgré quelques erreurs dans les graphismes et des dialogues parfois un peu poussifs, c'est un régal de se suivre les aventures d'un tueur professionnel et de son fils jusqu'à une fin logique.
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
J'ai voulu à mon tour en étant fan de l'homme chauve-souris découvrir ce titre qui s'intéresse plus précisément à son pire ennemi à savoir le Joker. On va découvrir un Joker plus fou et machiavélique que jamais. Il veut entraîner Batman et l'inspecteur Gordon aux limites de la folie. Rira bien qui rira le dernier... Son message est qu'une seule mauvaise journée peut faire basculer un individu normal. Il souhaite mettre en pratique cette théorie. Va-t-il réussir ? C'est tout l'enjeu de ce titre au demeurant assez bien dessiné. C'est encore une fois du très bon Alan Moore. J'ai, comme les autres, succombé à ce "Rire et mourir". La fin est d'ailleurs assez surprenante à plus d'un titre bien que pas franchement spectaculaire dans les effets. Le génie d'Alan Moore est pourtant de proposer une alternative à laquelle on ne s'attend pas. Pari réussi pour ce Batman.