Un récit bien sympathique mettant en vedette John Constantine.
On retrouve une bonne synthèse du personnage et de son univers. On peut lire ce one-shot sans problème si on ne connait pas le personnage, mais je pense que les nouveaux lecteurs risquent d'être surpris par les blagues souvent crues et sexuelles ainsi que le côté anarchiste du personnage. Et encore cela reste soft comparé à ce que l'on pouvait voir lorsque les aventures de Constantine paraissaient sous le label Vertigo.
Le récit est aussi facile à comprendre alors que parfois les aventures de Constantine me semblent inutilement complexes. Le scénario est au final classique, mais terriblement efficace et aussi très amusant à lire. J'ai bien aimé le dessin, très lisible et agréable pour les yeux.
Ally et Gator est une charmante BD jeunesse racontant l'amitié entre une petite fille solitaire et un gros alligator orphelin.
Gator a été jeté bébé dans les toilettes par le gamin à qui il avait été offert comme animal de compagnie. Dix ans plus tard, c'est devenu un gros animal tout gentil qui vit dans les égouts mais que la faim pousse à boulotter les chiens et les chats du quartier. Ally, elle, vit seule la plupart du temps car sa mère travaille tard et elle ne s'entend pas avec ses camarades d'école. Les deux vont se rencontrer et très vite s'apprivoiser.
C'est une série jeunesse marrante dessinée dans un style proche du comic strips américain. Les décors sont épurés, la mise en scène toute en efficacité, le trait ferme et maîtrisé. C'est du bon boulot et je trouve que Gator a une bouille aussi drôle qu'attendrissante.
L'histoire ne marquera pas par son originalité, si l'on excepte le fait d'avoir un héros qui mange les animaux domestiques du coin, mais elle se lit avec le sourire et fait passer un bon moment. Une BD feel good sur l'amitié entre deux personnages qu'on n'aurait pas imaginé ensemble avec une bonne part d'humour et de bons sentiments.
Une histoire intéressante, mêlant vie quotidienne et fantastique, et traitant, comme beaucoup d'histoires, des affres de l'adolescence et du regard des autres.
Du classique mais rondement mené. Déjà, Vera Brosgol ajoute à cette histoire un thème qui lui est cher, à savoir la double-nationalité, le sentiment d'être ostracisé par ses origines (thèmes également abordés dans Un été d'enfer !). Le sujet est sans nul doute personnel à l'autrice qui doit y mettre beaucoup de sa propre histoire dans ses récits, en tout cas on ressent bien l'aspect concret et tangible des problématiques abordées.
Ici, en plus des origines, on traite également la problématique de l'image de soi, là aussi déjà abordée dans une autre de ses œuvres, à savoir Jane face aux Sirènes (album techniquement sorti après celui-ci, mais vous me comprenez). En effet, Anya n'a pas que honte de ses origines, elles se sent aussi mal dans sa peau à cause de ses formes trop rondes. Elle craint que le garçon pour qui elle a le béguin ne puisse jamais la trouver jolie. Alors quand elle tombe mystérieusement sur un fantôme qui prétend pouvoir l'aider à rendre sa vie meilleure, comment peut-elle refuser ?
L'album parle beaucoup des attentes que l'on a, de comment nous idéalisons certaines choses (tout particulièrement en étant jeune) qui se révèlent bien souvent nocives, comme vouloir paraître cool à tout prix ou bien ne plus exister qu'à travers le regard des autres.
Une lecture agréable, chaudement recommandée à un public adolescent.
Comme l'a si bien décrit un autre critique sur cette page, The Kong crew est une BD popcorn, ou bien blockbuster.
Comprenez une BD qui cherche avant tout à distraire sans trop se poser de questions. Le problème c'est que j'aime bien m'en poser^_^
Cela lorgne aussi vers les BD Pulp US des années 20-30.
Kong crew prend le postulat suivant: King Kong a survécu à son affrontement, et a fait de Manhattan son domaine. Depuis, la presqu'île est devenue une zone interdite contrôlée par l'armée, personne n'entre, personne ne sort. En tout cas à priori.
Un pilote américain va hélas s'écraser sur Manhattan, et devra composer avec une jungle urbaine peuplée de dinosaures, mais aussi d'une féroce tribu d'amazones.
Bon disons le tout de suite, le gros point fort de cette BD, c'est justement son côté pulp, mêlant exotisme et action, les dessins sont bien, c'est quasiment sans temps morts et tout s'enchaîne à un rythme parfois effréné.
Un point à souligner cependant: Kong est relativement absent de l'intrigue, c'est un peu dommage....
Mais le gros soucis, c'est que le scénario est laissé en plan.
D'abord, LE gros problème, c'est qu'on ne comprend pas trop d'où sortent tous les animaux de cette jungle: faune impressionnante de dinosaures, armée de singes, aucune explication n'est fournie. Et je ne demandais pas beaucoup, on aurait pu très simplement dire que l'armée US les avait amené pour éliminer Kong, et que rapidement la situation était devenue hors de contrôle.
De même, il y a quand même pas mal de monde dans cette zone interdite: la fameuse tribu d'amazones par exemple (on se demande aussi comment des femmes ont pu tomber à un tel niveau grégaire en moins de 20 ans...) qui pratique l'esclavage et la traite humaine en toute tranquilité, des intrus, ainsi qu'un ennemi qui pointe le bout de son nez à la fin du troisième tome..Le tout sans que l'armée, la NSA et la CIA se rendent compte de quoi que ce soit.
On a aussi droit à deux sous-intrigues:
1)L'une débile et sans intérêt sur le teckel du pilote, pour lequel une opération de secours et campagne d'opinion publique sera lancée.
2)L'autre plus intéressante l'un des intrus en question est un biologiste qui se rend compte que les animaux sur Manhattan évoluent à vitesse grand V. Mais bon cela lorgne un peu trop vers la planète des singes version années 2000. Et on en saura pas plus, car ce triptyque ne fait qu'annoncer un second cycle qui ne débarquera cependant pas avant quelques années.
Trois étoiles pour le célèbre gaffeur ?!
Oui.
Gaston, c'est drôle, je reconnais à la série d'avoir créé des personnages attachants, en particulier le héros éponyme qui peut se vanter d'être l'un des premiers véritable anti-héros de la bande-dessinée franco-belge. Mais je préfère être honnête, bien que certains gags parviennent à me faire rire, l'humour est ici assez inégal (beaucoup de réutilisation des mêmes ressorts comiques par exemple). Je suis surtout attendrie par le personne de Gaston plutôt qu'hilare face à ses déboires et les malheurs qu'il cause à son entourage bien malgré lui. Il est touchant dans sa grande fantaisie et ses idéaux humanistes qui n'ont d'égal que sa gigantesque fainéantise (fainéantise d'ailleurs surfaite, c'est plutôt qu'il n'aime pas le travail de bureau et les cadres trop stricts, quand il s'agit d'inventer pour son plaisir il est quand-même sacrément débrouillard).
Donc bon, pas taper, j'aime bien Gaston, sincèrement. La lecture des albums est agréable et le trait de Franquin est toujours parfaitement maîtrisé. Je n'y suis juste sincèrement pas attachée comme pourrait l'être les personnes ayant grandi avec et qui l'ont érigé comme parangon de l'humour.
Je sais qu'étant jeune j'aurais facilement pu lui donner une quatrième étoile, mais je pense qu'après avoir lu davantage de strips comiques et avoir affiné mes goûts en bande-dessinée la série a un peu perdu de son aura à mes yeux.
Une lecture intéressante et recommandée quand-même, ne serait-ce que pour l'aspect historique. De toute façon, il y a de grandes chances que les parents continuent de mettre ces albums entre les mains de leurs enfants, donc bon, la lecture est relativement assurée.
Une lecture polar sympathique, même si quelques menus détails m’empêchent de mieux l’évaluer.
A commencer par le dessin. Je lui ai trouvé beaucoup de qualités, et il est souvent très beau, en plus d’être relativement original. Un peu de Bézian dans certains visages anguleux. Mais aussi, hélas, certaines scènes un peu trop sombres. Quant à la colorisation, je l’ai plutôt bien aimée. En tout cas ce travail graphique convient bien à ce type de récit, en accentuant le côté inquiétant des faits et de certains personnages.
Le scénario est bien construit, l’enquête se développe de façon plaisante, sans être non plus hyper originale. On reste sur du classique bien fichu, dans les décors du Londres du XIXème siècle (mais avant Jack L’éventreur – cadre souvent utilisé).
Le spiritisme, au cœur de l’histoire, est sans doute un peu sous ou mal utilisé. En effet, je pense qu’il aurait été judicieux de laisser davantage les « esprits » en retrait.
Voilà un album à réserver à un jeune public je pense. En effet, l’intrigue assez squelettique peine à captiver l’adulte que je suis.
Pour faire simple, nous suivons un personnage filiforme, Jeanjambe donc, dans un long périple, qui n’est pas sans rappeler quelques passages de « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne. Au milieu de décors au rendu proche de photographies retravaillées, Jeanjambe déambule, explorant les « profondeurs », jusqu’à la dernière double page un peu surprenante, qui offre une chute un peu facile.
Ça ressemble un peu à un exercice de style, à un petit amusement de Matthias Picard, tant le récit en lui-même est léger.
Mais les éditions 2024 ont comme à leur habitude soigné l’édition, dans leur collection jeunesse. Et les jeunes lecteurs apprécieront sans doute l’utilisation des lunettes, permettant de profiter à plein du rendu 3D des dessins. C’est sans aucun doute un plus, qui, pour ces lecteurs, compensera la relative maigreur de l’intrigue, très vite lue et, finalement pas extraordinaire.
Une série qui lorgne fortement sur Largo Winch. Avec son héros blond lui aussi placé brusquement à la tête d’une grande fortune, luttant contre tout un tas de super méchants dans les arcanes de la finance. D’ailleurs la fin très ouverte du troisième tome me laisse penser que Timel allait partir clairement dans les pas de Van Hamme.
A propos de méchant, Timel a choisi ici un clone transparent d’une personnalité connue, puisqu’il s’agit d’un dirigeant russe nommé Vladimir Paline, qui lutte contre les oligarques pour s’accaparer leur fortune. Toute ressemblance avec Poutine est voulue (jusqu’à une certaine ressemblance physique d’ailleurs).
Pour le reste, on utilise les ficelles habituelles : toutes les femmes sont canons – et peu résistent aux charmes du héros. Et on mise tout sur l’action, la fortune du héros permettant de fréquents déplacements aux quatre coins de la planète (États-Unis et Londres essentiellement quand même).
Mais bon, ça reste du pur divertissement, qui s’accommode de pas mal de facilités. Le jeune héros arrive quand même rapidement à être un super athlète, excellent en close-combat, très efficace dans le maniement des armes, pilote hors pair de moto. Et, bien sûr, extrêmement chanceux pour éviter les hordes de tueurs lancés à ses trousses par Paline.
Mais les amateurs de Largo Winch et consorts ne cherchant pas trop de surprises y trouveront leur compte.
Le dessin de Corentin Rouge est dynamique et fluide, lui aussi dans le style réaliste clinquant adopté par les séries du genre.
Note réelle 2,5/5.
Album acheté sereinement sur la base du nom des auteurs et des avis dithyrambiques ici même, je dois avouer être légèrement déçu de cette lecture. Je reconnais volontiers que c'est original et bien mené, mais ça n'a pas réussi à me passionner autant qu'escompté.
La faute d'abord à une narration essentiellement basée sur une voie off. Je vois que tout le monde a trouvé ça génial. Moi, j'ai trouvé que ça manquait parfois de rythme. Certaines tirades m'ont semblé un peu creuses, avec l'impression que ça meuble plus que ça donne un sens profond au récit. L'histoire de la vengeance du dieu-fauve est plutôt bien trouvée mais j'ai pas tellement adhéré à cette civilisation dans laquelle elle prend place. Sa hiérarchie, ses meurs et sa quête de on ne sait pas trop quoi pour obtenir le pouvoir ne m'ont pas parlé.
Enfin malgré la qualité habituelle du trait de Roger, dans les points négatifs il y a aussi pour moi les protagonistes féminins qu'on distingue assez mal les unes des autres. C'est bête parce que ce n'est pas un détail sans importance dans le récit. Et certaines scènes, d'action notamment, sont un peu confuses et difficiles à comprendre.
Je reconnais par contre que j'ai lu l'album sans ennui, et plutôt animé par la curiosité d'en connaitre la fin. Mais malheureusement j'en attendais peut-être de trop.
Love love love, c'est une histoire d'amour et de racisme dans un cadre futuriste. Nous sommes envoyés dans Paris à une époque indéterminée où les humains cohabitent avec les robots qu'ils ont créés et qui ont acquis une conscience indépendante mais qui restent traités comme des outils ou des sous-êtres alors qu'ils s'estiment être vivants. Elle (on prononce le "e" final) rencontre par hasard Karel, un Cherish Bot, à savoir un androïde doté d'empathie qui a besoin d'amour pour recharger ses batteries. Mais est-ce que tout le monde n'a pas besoin d'être aimé pour recharger ses batteries ? Elle est bien d'accord et c'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Karel tandis qu'en toile de fond se déroule le combat des robots pour leurs droits civiques, transposition dans le futur du combat des noirs contre la ségrégation raciale dans les Etats-Unis du 20e siècle.
Le graphisme d'Andrés Garrido est surprenant. Il m'a aussitôt fait penser à celui d'Hiroyuki Ooshima, le mangaka qui s'était brièvement essayé à une version manga de Spirou et Fantasio et qui a produit ensuite Crime School et Toys of War. C'est un trait très lâché, très dynamique, et en même temps charmant et soutenu par de bien agréables couleurs légèrement pastels. J'aime la personnalité originale de ce graphisme.
A noter que l'influence manga se retrouve également dans le visage et la coiffure de l'androïde Karel qui rappelle celui d'Astro le Robot, ce qui est très sûrement fait exprès puisque Tezuka y abordait lui aussi le thème de la relation entre humains et des robots doués d'empathie et luttant pour leurs droits.
L'histoire se lit bien. Le rythme est bon et les protagonistes sont attachants, quoique l'éternel regard de chien battu de Karel m'ait un peu lassé. L'intrigue se déroule sur trois tomes seulement ce qui évite une dilution du scénario et elle entraine nos deux héros dans une course poursuite à travers l'Europe, vers Madrid plus précisément, tandis qu'amis et ennemis sont à leurs trousses. En chemin, le couple d'amoureux dispense ses preuves d'amour, de bonté et de soutien des faibles contre les oppresseurs pour une société plus égalitaire. C'est un peu mielleux, un peu convenu par moment et aussi très factice tant les robots de cet univers sont proches des humains, que ce soit pour les émotions mais même aussi pour la reproduction, mais c'est une lecture assez agréable qui coule bien. On retiendra plus le divertissement, l'univers original et le graphisme de qualité que le fond de l'intrigue, mais on passe un bon moment.
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Hellblazer - Rise & Fall
Un récit bien sympathique mettant en vedette John Constantine. On retrouve une bonne synthèse du personnage et de son univers. On peut lire ce one-shot sans problème si on ne connait pas le personnage, mais je pense que les nouveaux lecteurs risquent d'être surpris par les blagues souvent crues et sexuelles ainsi que le côté anarchiste du personnage. Et encore cela reste soft comparé à ce que l'on pouvait voir lorsque les aventures de Constantine paraissaient sous le label Vertigo. Le récit est aussi facile à comprendre alors que parfois les aventures de Constantine me semblent inutilement complexes. Le scénario est au final classique, mais terriblement efficace et aussi très amusant à lire. J'ai bien aimé le dessin, très lisible et agréable pour les yeux.
Ally et Gator
Ally et Gator est une charmante BD jeunesse racontant l'amitié entre une petite fille solitaire et un gros alligator orphelin. Gator a été jeté bébé dans les toilettes par le gamin à qui il avait été offert comme animal de compagnie. Dix ans plus tard, c'est devenu un gros animal tout gentil qui vit dans les égouts mais que la faim pousse à boulotter les chiens et les chats du quartier. Ally, elle, vit seule la plupart du temps car sa mère travaille tard et elle ne s'entend pas avec ses camarades d'école. Les deux vont se rencontrer et très vite s'apprivoiser. C'est une série jeunesse marrante dessinée dans un style proche du comic strips américain. Les décors sont épurés, la mise en scène toute en efficacité, le trait ferme et maîtrisé. C'est du bon boulot et je trouve que Gator a une bouille aussi drôle qu'attendrissante. L'histoire ne marquera pas par son originalité, si l'on excepte le fait d'avoir un héros qui mange les animaux domestiques du coin, mais elle se lit avec le sourire et fait passer un bon moment. Une BD feel good sur l'amitié entre deux personnages qu'on n'aurait pas imaginé ensemble avec une bonne part d'humour et de bons sentiments.
La Vie hantée d'Anya (Le Fantôme d'Anya)
Une histoire intéressante, mêlant vie quotidienne et fantastique, et traitant, comme beaucoup d'histoires, des affres de l'adolescence et du regard des autres. Du classique mais rondement mené. Déjà, Vera Brosgol ajoute à cette histoire un thème qui lui est cher, à savoir la double-nationalité, le sentiment d'être ostracisé par ses origines (thèmes également abordés dans Un été d'enfer !). Le sujet est sans nul doute personnel à l'autrice qui doit y mettre beaucoup de sa propre histoire dans ses récits, en tout cas on ressent bien l'aspect concret et tangible des problématiques abordées. Ici, en plus des origines, on traite également la problématique de l'image de soi, là aussi déjà abordée dans une autre de ses œuvres, à savoir Jane face aux Sirènes (album techniquement sorti après celui-ci, mais vous me comprenez). En effet, Anya n'a pas que honte de ses origines, elles se sent aussi mal dans sa peau à cause de ses formes trop rondes. Elle craint que le garçon pour qui elle a le béguin ne puisse jamais la trouver jolie. Alors quand elle tombe mystérieusement sur un fantôme qui prétend pouvoir l'aider à rendre sa vie meilleure, comment peut-elle refuser ? L'album parle beaucoup des attentes que l'on a, de comment nous idéalisons certaines choses (tout particulièrement en étant jeune) qui se révèlent bien souvent nocives, comme vouloir paraître cool à tout prix ou bien ne plus exister qu'à travers le regard des autres. Une lecture agréable, chaudement recommandée à un public adolescent.
The Kong Crew
Comme l'a si bien décrit un autre critique sur cette page, The Kong crew est une BD popcorn, ou bien blockbuster. Comprenez une BD qui cherche avant tout à distraire sans trop se poser de questions. Le problème c'est que j'aime bien m'en poser^_^ Cela lorgne aussi vers les BD Pulp US des années 20-30. Kong crew prend le postulat suivant: King Kong a survécu à son affrontement, et a fait de Manhattan son domaine. Depuis, la presqu'île est devenue une zone interdite contrôlée par l'armée, personne n'entre, personne ne sort. En tout cas à priori. Un pilote américain va hélas s'écraser sur Manhattan, et devra composer avec une jungle urbaine peuplée de dinosaures, mais aussi d'une féroce tribu d'amazones. Bon disons le tout de suite, le gros point fort de cette BD, c'est justement son côté pulp, mêlant exotisme et action, les dessins sont bien, c'est quasiment sans temps morts et tout s'enchaîne à un rythme parfois effréné. Un point à souligner cependant: Kong est relativement absent de l'intrigue, c'est un peu dommage.... Mais le gros soucis, c'est que le scénario est laissé en plan. D'abord, LE gros problème, c'est qu'on ne comprend pas trop d'où sortent tous les animaux de cette jungle: faune impressionnante de dinosaures, armée de singes, aucune explication n'est fournie. Et je ne demandais pas beaucoup, on aurait pu très simplement dire que l'armée US les avait amené pour éliminer Kong, et que rapidement la situation était devenue hors de contrôle. De même, il y a quand même pas mal de monde dans cette zone interdite: la fameuse tribu d'amazones par exemple (on se demande aussi comment des femmes ont pu tomber à un tel niveau grégaire en moins de 20 ans...) qui pratique l'esclavage et la traite humaine en toute tranquilité, des intrus, ainsi qu'un ennemi qui pointe le bout de son nez à la fin du troisième tome..Le tout sans que l'armée, la NSA et la CIA se rendent compte de quoi que ce soit. On a aussi droit à deux sous-intrigues: 1)L'une débile et sans intérêt sur le teckel du pilote, pour lequel une opération de secours et campagne d'opinion publique sera lancée. 2)L'autre plus intéressante l'un des intrus en question est un biologiste qui se rend compte que les animaux sur Manhattan évoluent à vitesse grand V. Mais bon cela lorgne un peu trop vers la planète des singes version années 2000. Et on en saura pas plus, car ce triptyque ne fait qu'annoncer un second cycle qui ne débarquera cependant pas avant quelques années.
Gaston Lagaffe
Trois étoiles pour le célèbre gaffeur ?! Oui. Gaston, c'est drôle, je reconnais à la série d'avoir créé des personnages attachants, en particulier le héros éponyme qui peut se vanter d'être l'un des premiers véritable anti-héros de la bande-dessinée franco-belge. Mais je préfère être honnête, bien que certains gags parviennent à me faire rire, l'humour est ici assez inégal (beaucoup de réutilisation des mêmes ressorts comiques par exemple). Je suis surtout attendrie par le personne de Gaston plutôt qu'hilare face à ses déboires et les malheurs qu'il cause à son entourage bien malgré lui. Il est touchant dans sa grande fantaisie et ses idéaux humanistes qui n'ont d'égal que sa gigantesque fainéantise (fainéantise d'ailleurs surfaite, c'est plutôt qu'il n'aime pas le travail de bureau et les cadres trop stricts, quand il s'agit d'inventer pour son plaisir il est quand-même sacrément débrouillard). Donc bon, pas taper, j'aime bien Gaston, sincèrement. La lecture des albums est agréable et le trait de Franquin est toujours parfaitement maîtrisé. Je n'y suis juste sincèrement pas attachée comme pourrait l'être les personnes ayant grandi avec et qui l'ont érigé comme parangon de l'humour. Je sais qu'étant jeune j'aurais facilement pu lui donner une quatrième étoile, mais je pense qu'après avoir lu davantage de strips comiques et avoir affiné mes goûts en bande-dessinée la série a un peu perdu de son aura à mes yeux. Une lecture intéressante et recommandée quand-même, ne serait-ce que pour l'aspect historique. De toute façon, il y a de grandes chances que les parents continuent de mettre ces albums entre les mains de leurs enfants, donc bon, la lecture est relativement assurée.
Le Dossier Thanatos
Une lecture polar sympathique, même si quelques menus détails m’empêchent de mieux l’évaluer. A commencer par le dessin. Je lui ai trouvé beaucoup de qualités, et il est souvent très beau, en plus d’être relativement original. Un peu de Bézian dans certains visages anguleux. Mais aussi, hélas, certaines scènes un peu trop sombres. Quant à la colorisation, je l’ai plutôt bien aimée. En tout cas ce travail graphique convient bien à ce type de récit, en accentuant le côté inquiétant des faits et de certains personnages. Le scénario est bien construit, l’enquête se développe de façon plaisante, sans être non plus hyper originale. On reste sur du classique bien fichu, dans les décors du Londres du XIXème siècle (mais avant Jack L’éventreur – cadre souvent utilisé). Le spiritisme, au cœur de l’histoire, est sans doute un peu sous ou mal utilisé. En effet, je pense qu’il aurait été judicieux de laisser davantage les « esprits » en retrait.
JeanJambe et le mystère des profondeurs
Voilà un album à réserver à un jeune public je pense. En effet, l’intrigue assez squelettique peine à captiver l’adulte que je suis. Pour faire simple, nous suivons un personnage filiforme, Jeanjambe donc, dans un long périple, qui n’est pas sans rappeler quelques passages de « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne. Au milieu de décors au rendu proche de photographies retravaillées, Jeanjambe déambule, explorant les « profondeurs », jusqu’à la dernière double page un peu surprenante, qui offre une chute un peu facile. Ça ressemble un peu à un exercice de style, à un petit amusement de Matthias Picard, tant le récit en lui-même est léger. Mais les éditions 2024 ont comme à leur habitude soigné l’édition, dans leur collection jeunesse. Et les jeunes lecteurs apprécieront sans doute l’utilisation des lunettes, permettant de profiter à plein du rendu 3D des dessins. C’est sans aucun doute un plus, qui, pour ces lecteurs, compensera la relative maigreur de l’intrigue, très vite lue et, finalement pas extraordinaire.
Milan K.
Une série qui lorgne fortement sur Largo Winch. Avec son héros blond lui aussi placé brusquement à la tête d’une grande fortune, luttant contre tout un tas de super méchants dans les arcanes de la finance. D’ailleurs la fin très ouverte du troisième tome me laisse penser que Timel allait partir clairement dans les pas de Van Hamme. A propos de méchant, Timel a choisi ici un clone transparent d’une personnalité connue, puisqu’il s’agit d’un dirigeant russe nommé Vladimir Paline, qui lutte contre les oligarques pour s’accaparer leur fortune. Toute ressemblance avec Poutine est voulue (jusqu’à une certaine ressemblance physique d’ailleurs). Pour le reste, on utilise les ficelles habituelles : toutes les femmes sont canons – et peu résistent aux charmes du héros. Et on mise tout sur l’action, la fortune du héros permettant de fréquents déplacements aux quatre coins de la planète (États-Unis et Londres essentiellement quand même). Mais bon, ça reste du pur divertissement, qui s’accommode de pas mal de facilités. Le jeune héros arrive quand même rapidement à être un super athlète, excellent en close-combat, très efficace dans le maniement des armes, pilote hors pair de moto. Et, bien sûr, extrêmement chanceux pour éviter les hordes de tueurs lancés à ses trousses par Paline. Mais les amateurs de Largo Winch et consorts ne cherchant pas trop de surprises y trouveront leur compte. Le dessin de Corentin Rouge est dynamique et fluide, lui aussi dans le style réaliste clinquant adopté par les séries du genre. Note réelle 2,5/5.
Le Dieu-Fauve
Album acheté sereinement sur la base du nom des auteurs et des avis dithyrambiques ici même, je dois avouer être légèrement déçu de cette lecture. Je reconnais volontiers que c'est original et bien mené, mais ça n'a pas réussi à me passionner autant qu'escompté. La faute d'abord à une narration essentiellement basée sur une voie off. Je vois que tout le monde a trouvé ça génial. Moi, j'ai trouvé que ça manquait parfois de rythme. Certaines tirades m'ont semblé un peu creuses, avec l'impression que ça meuble plus que ça donne un sens profond au récit. L'histoire de la vengeance du dieu-fauve est plutôt bien trouvée mais j'ai pas tellement adhéré à cette civilisation dans laquelle elle prend place. Sa hiérarchie, ses meurs et sa quête de on ne sait pas trop quoi pour obtenir le pouvoir ne m'ont pas parlé. Enfin malgré la qualité habituelle du trait de Roger, dans les points négatifs il y a aussi pour moi les protagonistes féminins qu'on distingue assez mal les unes des autres. C'est bête parce que ce n'est pas un détail sans importance dans le récit. Et certaines scènes, d'action notamment, sont un peu confuses et difficiles à comprendre. Je reconnais par contre que j'ai lu l'album sans ennui, et plutôt animé par la curiosité d'en connaitre la fin. Mais malheureusement j'en attendais peut-être de trop.
Love love love
Love love love, c'est une histoire d'amour et de racisme dans un cadre futuriste. Nous sommes envoyés dans Paris à une époque indéterminée où les humains cohabitent avec les robots qu'ils ont créés et qui ont acquis une conscience indépendante mais qui restent traités comme des outils ou des sous-êtres alors qu'ils s'estiment être vivants. Elle (on prononce le "e" final) rencontre par hasard Karel, un Cherish Bot, à savoir un androïde doté d'empathie qui a besoin d'amour pour recharger ses batteries. Mais est-ce que tout le monde n'a pas besoin d'être aimé pour recharger ses batteries ? Elle est bien d'accord et c'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Karel tandis qu'en toile de fond se déroule le combat des robots pour leurs droits civiques, transposition dans le futur du combat des noirs contre la ségrégation raciale dans les Etats-Unis du 20e siècle. Le graphisme d'Andrés Garrido est surprenant. Il m'a aussitôt fait penser à celui d'Hiroyuki Ooshima, le mangaka qui s'était brièvement essayé à une version manga de Spirou et Fantasio et qui a produit ensuite Crime School et Toys of War. C'est un trait très lâché, très dynamique, et en même temps charmant et soutenu par de bien agréables couleurs légèrement pastels. J'aime la personnalité originale de ce graphisme. A noter que l'influence manga se retrouve également dans le visage et la coiffure de l'androïde Karel qui rappelle celui d'Astro le Robot, ce qui est très sûrement fait exprès puisque Tezuka y abordait lui aussi le thème de la relation entre humains et des robots doués d'empathie et luttant pour leurs droits. L'histoire se lit bien. Le rythme est bon et les protagonistes sont attachants, quoique l'éternel regard de chien battu de Karel m'ait un peu lassé. L'intrigue se déroule sur trois tomes seulement ce qui évite une dilution du scénario et elle entraine nos deux héros dans une course poursuite à travers l'Europe, vers Madrid plus précisément, tandis qu'amis et ennemis sont à leurs trousses. En chemin, le couple d'amoureux dispense ses preuves d'amour, de bonté et de soutien des faibles contre les oppresseurs pour une société plus égalitaire. C'est un peu mielleux, un peu convenu par moment et aussi très factice tant les robots de cet univers sont proches des humains, que ce soit pour les émotions mais même aussi pour la reproduction, mais c'est une lecture assez agréable qui coule bien. On retiendra plus le divertissement, l'univers original et le graphisme de qualité que le fond de l'intrigue, mais on passe un bon moment.