Les derniers avis (48376 avis)

Couverture de la série Le Fanfaron
Le Fanfaron

Ces 7 récits courts sont parus dans la revue italienne Corto Maltese à la fin des années 80 et ont été ensuite édités par Casterman dans un album en 1993, je l'ai aperçu dans une boutique d'occasions. Mais cette intégrale Mosquito a un petit supplément en reprenant en intro un épisode situé pendant la guerre des Boxers à Pékin où le héros de Vianello, Theodore Brag côtoie un gamin promis à un bel avenir puisqu'il s'agit tout bonnement de Corto Maltese jeune ; il parait que c'est une suggestion de Hugo Pratt en personne. Le personnage de Brag est plutôt amusant, c'est un beau parleur, charmeur, hâbleur qui se complait à impressionner les membres de son club avec le récit de ses voyages autour du monde, sauf que c'est un véritable mythomane. En effet, on peut le comparer aisément avec notre Tartarin de Tarascon, héros peureux d'Alphonse Daudet, car il raconte ses pérégrinations en ne manquant pas de déformer la réalité, de travestir la vérité et de réécrire carrément ses soi-disants exploits. Un coup, il se prend pour Allan Quatermain, le héros de H. Rider Haggard pour retrouver un trésor enfoui, un autre coup, il est question de trafic d'armes, de magie noire ou de légendes tribales, à travers la Chine, l'Australie, la jungle africaine, les Indes ou les déserts d'Arabie... bref ces tartarinades sont souvent amusantes par le décalage entre ce que raconte Brag et ce qui est réellement montré. Les récits sont d'un niveau à peu près égal, mais malgré la dose d'ironie injectée dans ces histoires à l'exotisme de bazar, Vianello enferme un peu trop son faux héros dans un carcan dont il a du mal à sortir, la formule a ses limites, mais l'ensemble est distrayant. Graphiquement, c'est curieux, j'ai trouvé dans certains récits, surtout le premier en Chine, le dessin de Vianello très pur, avec un beau noir & blanc, même si ces récits auraient gagné à être en couleurs, alors que sur d'autres, son dessin est beaucoup plus inspiré de Pratt, mais je crois que par rapport à d'autres albums que j'ai lus de Vianello, c'est celui qui a un dessin le moins prattien si je puis dire, sans doute parce que ce sont ses premiers récits, et que l'influence de son maître n'est pas encore marquée.

20/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Mutations
Mutations

J'ai lu cette série sans avoir lu Mermaid Project. Cela ne m'a pas foncièrement dérangé : beaucoup de références à la série précédente sont faites au cours du récit mais elles sont suffisamment claires pour être comprises par quelqu'un qui ne l'a pas lue. J'ai donc découvert ici cette Terre d'anticipation bouleversée par le changement climatique, mais aussi bouleversée sur le plan sociologique puisque les blancs y ont pris la place des opprimés par les autres races qui leur reprochent d'être la cause de l'épuisement des ressources. J'ai trouvé ce cadre de science-fiction assez peu réaliste. D'une part car l'inversion des développements des nations et des races est un peu trop facile, les capitales Africaines devenant l'exact équivalent des métropoles américaines de notre monde, et idem pour l'inversion des climats avec de la chaleur tropicale en Europe et le froid polaire au sud de l'Afrique. Et d'autre part parce que le racisme antiblanc est trop souvent rappelé dans ce diptyque : il n'y a pas deux pages où on en parle pas et ça finit par sonner faux même si finalement on apprend que c'est la motivation principale des antagonistes. En terme de crédibilité, je trouve aussi assez irréaliste les moyens dont disposent les antagonistes : où ont-ils trouvé autant d'argent, de liberté d'action et d'équipement pour faire ce qu'ils ont fait ici ? Voilà pour les défauts à mes yeux. Mais ils ne m'ont pas rebuté car pour le reste, j'ai pris plaisir à lire cette courte série. J'y ai retrouvé un sens de l'aventure et de l'anticipation comme je les aime, avec beaucoup de péripéties variées, un peu d'action mais pas trop, des enchainements cohérents et des dialogues et comportements intelligents de la part des personnages (hormis la principale antagoniste qui est un peu trop exagérée dans sa folie manichéenne). Et surtout j'apprécie beaucoup le dessin qui est dans une veine franco-belge classique me rappelant le style d'Eric Maltaite qui charme ma nostalgie de vieux lecteur de l'école de Marcinelle. J'ai donc passé un bon moment avec cette aventure plutôt dépaysante, bien rythmée, dotée de bons personnages et bien dessinée. Seul le léger manque de crédibilité m'empêche de mettre une meilleure note.

20/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Bons baisers de Limón
Bons baisers de Limón

Honnêtement, durant les deux premiers tiers de ma lecture, je n’ai trouvé qu’un intérêt très ténu à ce récit. Mais le dernier tiers lui donne subitement une autre dimension et je ressors au final avec un sentiment positif. Si j’ai lu cet album, c’est dû essentiellement à son auteur. Originaire du Costa Rica, Edo Brenes a remporté le prix Observer/Cape/Comica graphic short story en 2019 pour sa nouvelle « Bons baisers de Limón ». Nouvelle qui deviendra par la suite l’album dont il est question ici. Or, des auteurs costaricains, je n’en connais pas d’autres. De plus, il situe son récit au Costa Rica (à Puerto Limón, pour être précis) et s’inspire grandement de l’histoire de sa famille pour nous narrer ce drame fraternel. Roman graphique, Costa Rica, une période s’étirant des années 40 aux années 60, jeune auteur récompensé par un prix ; il n’en fallait pas plus pour me décider. Techniquement, je trouve cette bande dessinée très bien faite. Le dessin est clair et malgré la profusion de personnages et des liens familiaux pas toujours évidents à ingérer, les confusions sont rares. La mise en page est très agréable et souvent rafraichissante alors même que l’auteur use de cases rectangulaires classiques. Mais il a un réel talent pour agencer ses cases de telle sorte qu’il densifie une planche ou au contraire aère un passage sans jamais nous donner le sentiment d’être dans la démonstration ; ses choix se font toujours dans l’intérêt du récit. Au niveau de ce dernier, celui-ci prend beaucoup de temps avant de se mettre en place. Et moi qui espérais en apprendre beaucoup sur le Costa Rica de cette époque, j’en ai été pour mes frais tant on reste dans l’anecdote familiale. Franchement, j’ai failli abandonner à plus d’une reprise… puis les choses se mettent en place et monte derrière ces anecdotes anodines le poids d’une histoire de famille tue, celle qui a uni la grand-mère et le grand-père maternel, et le frère de ce dernier. Et là, subitement, l’histoire prend tout son sens et l’émotion surgit. Clairement ce n’est pas un immanquable, mais je ne regrette pas ma lecture… même si je m’attendais à mieux… ou à autre chose…

20/10/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Poutine - L'ascension d'un dictateur
Poutine - L'ascension d'un dictateur

J'avais bien aimé les deux autres albums de Darryl Cunnigham que j'avais lus et j'attendais avec impatience de pouvoir enfin lire sa biographie sur Poutine. J'avoue que j'ai été un peu déçu parce que je voulais en apprendre un peu plus sur son ascension extraordinaire et on voit qu'il y a encore des zones d'ombre sur ceux qui ont aidé Poutine dans l'ombre. De toute façon, on voit bien que Poutine est un personnage secret dont je pense qu'on va apprendre toute la vérité sur ce dictateur qu'une fois qu'il sera mort et enterré. C'est une bonne synthèse de la présidence de Poutine avec les opposants qui meurent empoisonnés, les méthodes fortes et douteuses face aux rebelles tchétchènes, le bordel en Ukraine.....Sauf que voilà c'est une synthèse où on explique sans trop rentrer dans les détails. Disons que c'est un bon début si on veut un résumé rapide de la vie de Poutine et de ses machinations sans avoir à lire des dizaines de bouquins. J'ai pas eu l'impression d'avoir appris grand chose sur Poutine hormis ses activités politiques dans les années 90. Cela reste un bon album intéressant si on veut un cours rapide sur Poutine et le danger qu'il fait peser sur l'état du monde actuel.

20/10/2022 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Deep Me
Deep Me

Un nouvel album de MAM c'est toujours un moment à part tant cet auteur est capable de jouer avec le média et de surprendre le lecteur avec des oeuvres innovantes et originales. Avant d'attaquer un de ces livres, on se demande toujours ce que l'auteur aura bien pu inventer cette fois. Dans Deep Me on se retrouve littéralement dans la peau de Adam, le narrateur, et c'est à travers son prisme que l'on suit le déroulement des évènements. Façon de parler, puisque notre héros est dans le coma et qu'il ne voit absolument rien, au mieux il entend quelques sons quand les gens qui parlent sont assez proches de lui. Visuellement on est comme lui : dans le noir. Une bonne partie de l'album contient donc des cases noires, agrémentées de dialogues et des diverses sources sonores que notre narrateur arrive à entendre. Sacrement osé comme concept ! Adam n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé avant son "réveil", et il va essayer de le découvrir. Franchement ça marche pas mal, et ça titille bien la curiosité, on a envie de le découvrir avec lui. Plus l'histoire avance, plus il s'habitue à sa nouvelle situation, plus il arrive à capter des choses autours de lui. Les cases s'enrichissent progressivement, le nombre de dialogues, bruits de fond augmentent petit à petit. Il y a dans tout ça matière a chercher avec lui des détails pour comprendre ce qu'il lui est arrivé. Et comme il semble que c'est un complot ça pimente encore un peu plus l'histoire. Le pari un peu fou de faire une BD sans image est donc réussi. La dernière partie de l'album, une fois que notre héros comprend ce qui lui est arrivé et qu'il retrouve la vue est un peu plus conceptuelle et m'a personnellement un peu moins convaincu. Mais il faut une nouvelle fois saluer l'audace de l'auteur.

19/10/2022 (modifier)
Par Patoun
Note: 3/5
Couverture de la série Sharaz-De
Sharaz-De

J'appréhende le fait d'exprimer un avis sur cette lecture tellement j'en ressors dubitatif. Pour faire simple, je suis déçu. Et pourtant, je n'avais pas d'attentes particulières (c'est mon premier Toppi). Le dessin est juste splendide du début à la fin. Il m'a renvoyé au premier visionnage D'Azur et Asmar. Ce n'est pas rien ! Une place importante est accordée à l'imagination du lecteur. En effet, chaque planche est semblable à un tableau où les cases disparaissent. Toppi crée une idée et libre à chacun d'en donner une interprétation. Les yeux se posent un peu partout et c'est seulement le texte qui impose un sens de lecture. Je dois tout de même avouer que je ne me suis pas attardé tant que cela sur le détail du dessin. Peut-être étais-je impatient d'accéder au dénouement de ces courts récits ? Concernant le scénario, c'est simple : il n'y a pas d'histoire ! Et ce malgré le fait de partir (comme dans l'original) d'un conte initial au sein duquel tous les autres prendront vie. J'ai rapidement été irrité par ces transitions à répétition entre chaque conte où "le soleil se couche, Sharaz-De attend sa mort, le roi renonce et patati et patata...". Le gros point noir de cette lecture selon moi ! A noter également le peu d'émotion qui se dégage de l'œuvre. Des histoires parfois trop courtes, qui ne permettent pas de s'imprégner davantage des personnages, en sont sans doute la raison. Pour finir, si je peux donner un conseil : ouvrir le livre, choisir une histoire au hasard et enfin le refermer. Un peu à la manière dont les parents narrent une histoire à leurs enfants avant de s'endormir. Ne pas lire l'œuvre comme un ensemble. 3/5 me semble être une note juste entre un dessin exceptionnel qui ne peut se savourer à sa juste valeur à cause d'un choix narratif critiquable.

19/10/2022 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Une Farouche liberté - Gisèle Halimi, la cause des femmes
Une Farouche liberté - Gisèle Halimi, la cause des femmes

J'ai toujours eu un faible pour Gisèle Halimi, sa sincérité, son habileté oratoire... J'ai donc lu avec plaisir le récit de ses aventures, depuis l'enfance (le plus touchant) jusqu'à ses combats politiques et ses procès célèbres... Cependant, je ne suis pas convaincue par la BD. Le dessin est assez corseté, dès qu'on quitte l'enfance, c'est encore plus criant, sans doute parce que les tailleurs et les robes d'avocat prennent toute la place. La grille désordonnée ne parvient pas à secouer le trait et les couleurs de bonbons sages...On n'a tout simplement pas envie de réouvrir le livre. Le titre lui-même est inutilement grandiloquent. Le scénario chronologique est vraiment axé sur son rôle dans l'émancipation des femmes. Ou comment le sentiment d'injustice la guide, et la nécessité de faire bouger les lois lui paraît la seule issue. Le choix des évènements décrits est vraiment à propos dans la première partie, en revanche, sur la deuxième, ça traîne un peu en longueur, et devient redondant. Un album de commande ? Trop de monde à la réalisation ? Bref : un peu fade pour un si beau sujet...

19/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Demain
Demain

On entame une série avec un album qui ne sert qu’à planter le décor. Des indices distillés, de petites accroches titillant notre curiosité. Du coup, un avis mitigé, qui ne pourra s’affiner qu’avec la lecture de la suite, tant je ne sais pas vraiment où les auteurs veulent nous mener. Deux histoires se déroulent en parallèle (elles se développent sur quelques pages en alternance). L’une dans l’Amérique des années 1960, l’autre dans une France futuriste et post-apocalypse. Rien ne les relie jusqu’aux rêves de certains protagonistes en fin d’album. Le dessin d’Alloing est correct, un peu statique, mais il n’est pas désagréable. Le scénario de Rodolphe et Léo est intriguant, mais comme dit plus haut, pas assez clair pour le moment pour se faire une idée. Disons que Leo glisse comme à son habitude des phénomènes étranges, un bestiaire qui l’est tout autant, dans une intrigue qui semble très conventionnelle. A voir par la suite donc.

19/10/2022 (modifier)
Couverture de la série L'Échappée
L'Échappée

Avis mitigé pour cet album. Forte pagination, mais une histoire vite, lue, car muette, avec peu de planche finalement (et souvent peu remplie). La lecture est en tout cas fluide, et relativement agréable, avec un dessin simple et efficace. Mais l’intrigue est assez squelettique, avec quelques longueurs. Pour faire simple, nous suivons un type qui, sorte de winner hyper dynamique, occupant un poste à responsabilité, avec femme et enfants, se sent de plus en plus engoncé dans sa routine, pique une crise, et part au grand large. Un point de départ classique, déjà vu, et tout au long de l’album j’ai attendu un point d’ancrage, une « chute ». Mais en fait notre éternel insatisfait poursuit sa fuite en avant, et du coup le lecteur le rejoint un peu sur ce point. Bon, ça reste quand même très lisible, pas désagréable. C’est juste que j’attendais un petit plus pour faire sortir le récit des rails sur lesquels il est embarqué, à toute vitesse. Note réelle 2,5/5.

19/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Anca & Pepik
Anca & Pepik

Anca & Pepik est une BD jeunesse tchèque créée par Lucie Lumova à partir des années 80. Elle y a visiblement connu un succès populaire auprès des jeunes tchèques, suffisamment en tout cas pour motiver la création d'une série animée en 2017. C'est une série jeunesse dans tout ce qu'elle a de plus classique. Sur la base d'un graphisme rappelant celui de Jean de Brunhoff pour Babar, il met en scène deux héros enfantins vivant des aventures et menant des enquêtes quelque part entre l'esprit du Club des Cinq et des séries d'aventures des années 50. Qu'il s'agisse de débusquer un gang de malfrats dissimulés dans un manoir abandonné, d'échapper à un dangereux évadé ou d'enquêter sur un mystérieux fantôme, le deux amis Anca et Pepik répondent toujours au rendez-vous. Tout cela fait très vieillot, désuet, qu'il s'agisse du graphisme autant que des aventures elles-mêmes. La série aurait plus de 60 ans que ça ne surprendrait pas. Pas de réelle originalité, pas de surprise, pas d'éléments de modernité. Mais on a finalement droit à des histoires qui se lisent bien, bien adaptées à la petite jeunesse, sans mauvaise surprise pour des parents soucieux des lectures de leurs enfants. Et c'est aussi une curiosité pour les lecteurs français qui peuvent découvrir ici une œuvre qui a marqué la culture populaire tchèque des trente dernières années.

19/10/2022 (modifier)