Il vaut parfois mieux s’abstenir de tout jugement hâtif. Sous des dehors de comédie jeunesse humoristique, dans la pure veine traditionnelle du genre franco-belge, cette bande dessinée au format classique de 64 pages est plus moderne qu’il n’y paraît. Sous les gags aux airs de déjà-vu, derrière les situations improbables et souvent caricaturales, « Jamais » est bien en phase avec son époque.
Si l’on décide de ne pas s’arrêter aux rebondissements ubuesques de cette aventure très locale – qui se cantonne aux frontières du village imaginaire de Troumesnil dans une Normandie bien réelle —, on comprendra que le récit, pas si innocent, aborde des sujets d’une actualité brûlante, tant en matière environnementale que politique. Le noyau narratif étant la montée des eaux liée au réchauffement climatique, laquelle grignote la falaise où est perchée la petite maison de notre bonne vieille Madeleine résiste « contre vents et marées » aux injonctions du maire de déménager dans un lieu plus sûr. Mais pour elle, qui pète la forme du haut de ses 91 ans, ce « lieu plus sûr » se traduit par « maison de retraite », ce dont elle ne veut entendre parler à aucun prix. D’autant qu’étant aveugle, elle ne voit pas la menace. Elle, tout ce qu’elle veut, c’est rester peinarde chez elle, entre son chat Balthazar et les souvenirs de feu son mari. Et là, c’est le droit à la fin de vie digne qui est questionné.
Si la question environnementale ne sert « in fine » que de toile de fond, Bruno Duhamel balance, sans avoir l’air d’y toucher, plusieurs messages assez bien sentis. Il nous parle notamment d’un vivre-ensemble mis à mal sans nuance par des meutes hystériques qui trouvent en Facebook ou Twitter un porte-voix idéal à leurs frustrations.
Duhamel n’a pas non plus oublié d’être « inclusif » en évitant les clichés sur certains personnages. Des personnages plutôt bien campés que le coup de crayon assuré du dessinateur sait rendre expressifs. On peut également saluer le soin apporté à la mise en couleurs, dans des tonalités pimpantes.
Précisons que les deux histoires peuvent se lire de façon dissociée. Sans être exceptionnelle, « Jamais » recèle tous les charmes d’une BD jeunesse, d’une candeur louable et pas si cul-cul la praline.
Une trilogie à découvrir pour les amateurs de récits d’anticipation.
L’histoire partage plusieurs « Time Line », ça démarre et se conclut sur la période futuriste où l’humanité vit sans technologie. Au milieu, la jeunesse du héros assistant à la chute de cette civilisation technologique, et constituant un petit groupe pour survivre dans ce nouveau monde.
Je ne connais pas l’œuvre d’origine, mais une idée de base plaisante. Je ne sais pas ce que Morvan a réussi à moderniser, mais ici une trilogie bien construite et séquencée.
C’est bien mis en images par Macutay que je découvre, et les couleurs de Walter sont réussies.
Un récit efficace.
Là où le bât blesse, c’est sur le protagoniste principal (François Deschamps alias le Patriarche dans le futur). J’ai trouvé le mec bien trop extrême dans sa façon de penser, il n’a pas arrêté de me sortir par les trous de nez. Un ego démesuré, anti technologie et prônant l’effort, la violence ne l’arrête pas, la loi du plus fort … et il ne s’améliore pas avec l’âge.
Il sert le récit mais m’a complètement horrifié, à tel point que je remettais un peu en question l’idéologie de Barjavel avant la toute fin, que j’ai trouvé très réussie.
3+
« Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir » est un grand classique de la littérature érotique. Ecrit par un certain John Cleland au XIXème siècle, c’est un livre que j’ai lu il y a pas mal de temps. C’est assez classique dans le libertinage et la construction, et ne tombe jamais vraiment dans le sexe hardcore.
Le grand spécialiste en érotisme Lo Duca (qui avait dirigé une belle collection chez Pauvert, et déjà adapté en Bd d’autres classiques), se charge ici de faire passer ce texte dans le format restreint d’une BD. Je dirais qu’il respecte globalement la trame et le texte. Mais par contre, format oblige, il fait quelques « coupures », et ces ellipses ne sont pas toujours heureuses (voir par exemple lorsque Fanny tombe amoureuse pour la première fois, c’est franchement abrupt ici !).
Pour ce qui est de l’histoire, nous suivons une jeune paysanne peu dégourdie, Fanny donc, qui, devenue orpheline, « monte » à Londres, sur les conseils d’une amie. Rapidement, et de façon très naïve, elle va se trouver sous la coupe d’une maquerelle, devenir prostituée. Mais, par étapes, elle va s’endurcir, se déniaiser (cette étape est vite franchie !), s’émanciper de sa première maquerelle, et multiplier les aventures, avec des « clients » ou des « collègues », tout en ayant rencontré le vrai amour.
Lo Duca respecte aussi la morale de l’histoire – car il y en a une : malgré sa dépravation, Fanny ne pense jamais à mal, lorsqu’elle va vers la luxure, ce sont les autres qui l’y poussent, et elle est restée « fidèle » à son premier amour. Elle va sur la fin être récompensée.
Bon, ça reste quand même plus qu’érotique, hein (à noter qu’en argot anglais, fanny désigne le sexe féminin. Une fameuse colline ici, donc). Et Cavell, avec son dessin, est lui aussi raccord avec le texte. C’est érotique, mais plutôt « raffiné », rien d’orgiaque. Son trait fin (dans la lignée de Levis ou Chris, même si c’est un peu moins fin et réussi dans le genre) est agréable : c’est en tout cas adapté à ce genre de récit.
En 1994, Josep Marti a lui aussi publié une adaptation de ce célèbre roman, avec un dessin moins réaliste, plus franco-belge tendance caricaturale, aux éditions P&T Production (album que je n’ai pas lu).
Étrange album. Qualités et défauts s’équilibrent pour moi (d’où les trois étoiles), mais j’en suis sorti un peu déçu.
J’ai bien aimé le dessin de Jürg (c’est une constante depuis ma découverte de cet auteur). Il utilise très bien le Noir et Blanc, et ses personnages aux traits un peu caricaturaux, un peu rabougris parfois, collent très bien à l’ambiance noire et passablement glauque développée ici.
L’ambiance justement, qui est ici prédominante, je l’ai aussi bien appréciée. Toutes les facettes du Noir y passent (tragique, humour grinçant, un chouia de poésie, du fantastique et un peu de trash). C’est un mélange qui me convient.
Si je reste sur ma faim, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, trois nouvelles de Pouy sont adaptées ici, et je trouve que la symbiose ne fonctionne pas vraiment. La juxtaposition est artificielle, et d’ailleurs plusieurs parties du récit semblent abandonnées brusquement, personnages et péripéties laissées en plan (au passage, j’ai nettement préféré la partie autour du cambriolage).
Enfin, la dernière partie, bien trop fantastique, détonne trop par rapport au reste. C’est un peu le défaut de cette volonté d’amalgamer plusieurs récits différents, la greffe ne prend pas toujours.
Au final, c’est un petit album vite lu, pas désagréable, mais qui me laisse sur ma faim.
Voilà le nouveau polar grand format de chez Ki-oon, destiné à un public mature, ou presque, comme en témoigne le nom de la collection dans laquelle il s'inscrit : seinen.
Il s'agit d'une enquête policière menée par un flic un peu sur la touche dans la ville de Londres, en compagnie d'un étudiant que tout désigne comme le coupable idéal. C'est relativement classique, mais l'affaire est contée de manière à la fois efficace et intrigante. Ainsi assiste-t-on à un jeu de manipulation dont ne connaît pas tous les acteurs, ou bien les connaît-on déjà, mais sans le savoir. J'ai ainsi une petite idée du coupable, à moins qu'i ne soit pas seul, ce qui expliquerait certains signes... Du coup je suis curieux de connaître la suite, pour voir si mon hypothèse est la bonne.
Graphiquement le style de l'autrice Shinya Shima est assez novateur : ses origines nipponnes sont manifestes, mais elle lui adjoint des caractéristiques aérées, comme ne les auraient sans doute pas reniées les auteurs de comics des années 1980 et 1990. Logique, puisqu'elle est allée parfaire ses études graphiques en Angleterre, à Bournemouth. C'est vraiment plaisant, même si au début on a un peu de mal à rentrer dans ce mélange.
Cette collection Un pape dans l'Histoire est bien construite, bien que les angles choisis soient très classiques, cet opus m'a un peu moins passionné que d'autres mais reste toutefois intéressant pour une partie de l'album, soit la confrontation entre le pape et Napoléon. En effet, la méthode de narration est intéressante car on suit la progression quasi complète du jeune Chiaramonti de son sacerdoce en tant que moine jusqu'à son élection pontificale ; cette partie est moins captivante mais nécessaire et bienvenue par rapport aux autres papes abordés dans cette collection. C'est la seconde partie qui voit le pape et Napoléon s'affronter qui est la plus intéressante.
Avant toute chose, pour bien cerner le contexte d'époque, une petite révision historique s'impose si on veut avoir toutes les clés en main. Il faut savoir que le cardinal Chiaramonti au début, ne peut que louer le général Bonaparte, signataire du Concordat de 1801. Moins d'un an plus tard, il commence à déchanter et à gravir les premières marches du calvaire que l'impétueux Premier Consul puis le tout puissant Empereur lui impose de 1802 à 1814. L'Italie est en effet sous domination française, et Napoléon compte imposer ses choix à l'Eglise catholique, sauf que Pie VII montrera une résistance inattendue, c'est alors le début du bras de fer tendu entre 2 hommes déterminés. Il y aura d'abord l'humiliation du sacre en 1804, puis l'occupation des Etats pontificaux et de Rome en 1808 qui sera transformée en annexion pure et simple. Enfin, le pontife sera déporté à Savone puis transféré à Fontainebleau en 1812 ; prison dorée certes mais détention quand même dont je me souviens avoir vu ses appartements lors de ma visite du château de Fontainebleau vers 1990.
Un aspect également intéressant est de montrer en parallèle avec le destin du pape, Napoléon sur son lit de mort à Sainte-Hélène, qui se remémore dans ses derniers instants son affrontement avec le pape qui fut un opposant farouche ayant forcé son respect. Le fond du sujet qui est celui d'une lutte de pouvoir menée par Napoléon pour réduire le rôle de l'Eglise, est bien démontré. Ceci est symbolisé par le couronnement qui voit Napoléon saisir la couronne impériale des mains du pape surpris et se couronner lui-même, avant de couronner Joséphine impératrice. C'est ce qu'on voit sur la célèbre et immense toile de David qui est au Louvre ; qu'est-ce que j'ai pu passer comme temps à détailler cette toile, elle est extraordinaire, elle est reproduite dans le dossier en fin d'album.
Sinon, mis à part cet aspect de bras de fer, on ne peut pas dire que cet album soit tout à fait passionnant, il m'a moins intéressé que ceux consacrés à Clément V (lui aussi face à un esprit fort, le roi Philippe le Bel) et à Alexandre VI Borgia soumis à ses agapes orgiaques. En plus, on n'a même pas droit au fameux mot ironique de Pie VII : "Commediante ! Tragediante !" adressé à Napoléon en 1813 à Fontainebleau lorsque celui-ci tentait de le faire fléchir sur la question des évêques, en se montrant tour à tour enjôleur, bluffeur, théâtral ou menaçant. Néanmoins, l'album reste instructif, rigoureux et abordable pour être compris par des lecteurs n'ayant pas une connaissance parfaite du contexte historique, c'est un album tout public tandis que les férus d'Histoire et de papauté n'y apprendront pas grand chose.
Tout ceci est traduit de manière solide par Thomas Verguet, son dessin est classique mais très respectueux sur les costumes et décors, et les visages célèbres sont bien reproduits. Je regrette juste que la première rencontre entre le futur pape et le futur empereur fasse l'objet d'une toute petite case, presque anodine, alors que cette première entrevue aurait demandé plutôt un cadrage plus large pour bien marquer le coup.
Quant au dossier documentaire, il est très succinct et reprend pratiquement tout ce qui est conté, excepté un article instructif sur le Concordat de 1801, événement dont je n'avais jamais trop su ce qu'il signifiait.
Le dessin est très simple, un peu minimaliste, mais j’ai trouvé le rendu original et beau, malgré quelques défauts (c’est parfois un peu trop sombre et difficile à lire). La colorisation, qui semble saupoudrer de brume les cases, donne quelque chose d’un peu nébuleux, comme lorsque l’on frotte avec ses doigts un crayonné.
Ce graphisme assez particulier donne le ton de la lecture – et accentue le rythme, plutôt lent. C’est avant tout une histoire d’ambiance, l’intrigue elle-même étant assez simple, se finissant d’ailleurs de façon abrupte.
Pour faire simple, nous suivons le quotidien de quelques personnes, vivant de la pêche traditionnelle, alors que des chalutiers et des industries s’installent, remettant en cause certains équilibres.
Les dérives du titre peuvent s’entendre pour les protagonistes, que nous voyons presque errer, comme pour cette « dérive » de la pêche industrielle, avec ce qu’elle peut représenter de menaçant.
Au milieu de tout ça, émergeant du dessin brumeux, quelques personnages, dont nous ne connaitrons finalement pas grand-chose. Une tranche de vie pas désagréable à lire, mais qui m’a laissé un léger goût de « pas assez ».
Note réelle 2,5/5.
C'est un comics que je surveillais depuis sa sortie et l'avis de Josq m'a convaincu de franchir le pas malgré notre faible taux d'affinité (48,24% avant ce post).
Je surveillais donc ce "The Plot Holes" pour Sean Murphy, j'aime beaucoup ce qu'il propose graphiquement depuis mes lectures de The Wake et Tokyo Ghost (Urban Comics). Et là, il est aussi au scénario.
Un récit innovant qui fait voyager dans le monde de la littérature et plus particulièrement dans celui de l'édition.
Un groupe de personnes aux particularités singulières (les inco-errants) se promènent littéralement dans les livres, grâce à un vaisseau "littéral" (le marque-page), quitte à y apporter quelques corrections pour pouvoir les publier.
Mais les choses vont se compliquer, ils vont devoir faire face a une menace qui risque d'anéantir la littérature et leur groupe par la même occasion.
Une lecture plaisante avec la joie de découvrir des mondes divers et variés. Une narration tonique, captivante et avec un brin d'humour, des personnages intéressants mais qui restent dans les standards du genre. Un bémol sur notre héros principal, je l'ai trouvé assez fade.
Un comics qui fait référence à la culture populaire mais surtout sur le rôle phare de l'éditeur. Hélas, le développement reste superficiel.
Je n'ai pas été déçu par la partie graphique, j'aime beaucoup le style de Murphy, son trait fin, hachuré et détaillé. Les couleurs sont réussies et la mise en page explosive donne du rythme au récit.
Une curiosité.
Arabelle est une jolie petite vieillerie. Quasiment une curiosité historique. Des histoires créées dès 1950 et publiées dans la presse généraliste quasiment sans discontinuer pendant deux décennies. C’est qu’elle en a eu du succès, et pas seulement en francophonie. Il y a même une poupée à son effigie, designée par Jean Ache lui-même, qui a été créée à l’époque.
Ce succès peut sans doute s’expliquer parce que cette série fut innovante, pensez donc, c’est une des premières vraies héroïnes d’aventures de la bd franco-belge à laquelle un lectorat plus féminin peut s’identifier (qui veut s’identifier à Bécassine ?), en ceci qu’elle est indépendante, elle n’est ni une gamine, ni le simple faire-valoir d’un héros masculin. Au contraire, elle a son faire-valoir masculin (Fleur-Bleue, quel nom ridicule), on renverse les rôles.
Ses aventures reprennent dans le journal Tintin dans les années 70, le succès n’est plus là. D’autres héroïnes plus modernes, comme Yoko Tsuno, ont pris la place. C’est là que je l’ai découverte et j’aimais plutôt bien.
Curieusement peu d’albums sont parus. Mises à part les éditions de poche des années 60 que je ne connais pas, seuls deux albums tardifs au format bd, qui n’auront donc que peu de succès également.
Il faut dire que les histoires sont un peu vieillies. Les scénarios sont assez linéaires, les rebondissements donnent l’impression que l’auteur, même s’il suivait sa ligne directrice, créait des péripéties au fur et à mesure, à l’instar d’un Hergé dans ses débuts. Il y a d’ailleurs un petit côté « étoile mystérieuse » dans un des albums, avec cette rivalité entre deux bateaux pour la chasse au monstre marin.
Le dessin est simple mais je le trouve assez élégant justement dans sa simplicité. Curieusement Arabelle et d’autres personnages secondaires sont relativement réalistes, alors que Fleur-Bleue, le faire-valoir, est une quasi caricature. Fait exprès pour appuyer le fait que l’héroïne n’est pas sa compagne. Elle est indépendante sentimentalement (et sexuellement ?) et vit dans chaque album une histoire amoureuse différente. Bravo Monsieur Ache, merci pour cette libération.
J’aimerais bien par curiosité, pouvoir lire les albums de poche, à un prix raisonnable s’entend.
Et surtout j’aimerais qu’un éditeur de bd oubliées, se décide à ressortir les histoires écrites pour le journal Tintin. Je n’ai plus ces revues (je regrette d’avoir fait de la place). Elles étaient franchement pas si mal et mériteraient sans doute de paraître en albums. Ou alors c’est que j’idéalise mes années jeunesse, va savoir !...
2.5
J'ai finalement lu l'intégrale de cette série que je connaissais depuis longtemps, mais que je n'avais jamais lue.
L'originalité de la série est que c'est de l'humour déconnant alors que le dessin ligne claire fait croire qu'on va lire une BD classique du style qu'il y avait dans le journal de Tintin des années 50-60. Le décalage entre le dessin et le ton de la série marche bien. En revanche, question humour, je trouve que c'est inégal. Certaines réflexions et actions de Léon m'ont amusé, alors que d'autres m'ont paru un peu lourdes. Je n'ai pas été convaincu par le dernier album, qui est une longue histoire qui m'a vite ennuyé ou alors j'en avais peut-être un peu marre de la série parce que c'est plus une série humoristique à lire à petite dose.
Je conseille donc l'emprunt d'un album de temps en temps. Je précise d'ailleurs que si j'ai souvent souri, je n'ai jamais rigolé aux gags.
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Il vaut parfois mieux s’abstenir de tout jugement hâtif. Sous des dehors de comédie jeunesse humoristique, dans la pure veine traditionnelle du genre franco-belge, cette bande dessinée au format classique de 64 pages est plus moderne qu’il n’y paraît. Sous les gags aux airs de déjà-vu, derrière les situations improbables et souvent caricaturales, « Jamais » est bien en phase avec son époque. Si l’on décide de ne pas s’arrêter aux rebondissements ubuesques de cette aventure très locale – qui se cantonne aux frontières du village imaginaire de Troumesnil dans une Normandie bien réelle —, on comprendra que le récit, pas si innocent, aborde des sujets d’une actualité brûlante, tant en matière environnementale que politique. Le noyau narratif étant la montée des eaux liée au réchauffement climatique, laquelle grignote la falaise où est perchée la petite maison de notre bonne vieille Madeleine résiste « contre vents et marées » aux injonctions du maire de déménager dans un lieu plus sûr. Mais pour elle, qui pète la forme du haut de ses 91 ans, ce « lieu plus sûr » se traduit par « maison de retraite », ce dont elle ne veut entendre parler à aucun prix. D’autant qu’étant aveugle, elle ne voit pas la menace. Elle, tout ce qu’elle veut, c’est rester peinarde chez elle, entre son chat Balthazar et les souvenirs de feu son mari. Et là, c’est le droit à la fin de vie digne qui est questionné. Si la question environnementale ne sert « in fine » que de toile de fond, Bruno Duhamel balance, sans avoir l’air d’y toucher, plusieurs messages assez bien sentis. Il nous parle notamment d’un vivre-ensemble mis à mal sans nuance par des meutes hystériques qui trouvent en Facebook ou Twitter un porte-voix idéal à leurs frustrations. Duhamel n’a pas non plus oublié d’être « inclusif » en évitant les clichés sur certains personnages. Des personnages plutôt bien campés que le coup de crayon assuré du dessinateur sait rendre expressifs. On peut également saluer le soin apporté à la mise en couleurs, dans des tonalités pimpantes. Précisons que les deux histoires peuvent se lire de façon dissociée. Sans être exceptionnelle, « Jamais » recèle tous les charmes d’une BD jeunesse, d’une candeur louable et pas si cul-cul la praline.
Ravage
Une trilogie à découvrir pour les amateurs de récits d’anticipation. L’histoire partage plusieurs « Time Line », ça démarre et se conclut sur la période futuriste où l’humanité vit sans technologie. Au milieu, la jeunesse du héros assistant à la chute de cette civilisation technologique, et constituant un petit groupe pour survivre dans ce nouveau monde. Je ne connais pas l’œuvre d’origine, mais une idée de base plaisante. Je ne sais pas ce que Morvan a réussi à moderniser, mais ici une trilogie bien construite et séquencée. C’est bien mis en images par Macutay que je découvre, et les couleurs de Walter sont réussies. Un récit efficace. Là où le bât blesse, c’est sur le protagoniste principal (François Deschamps alias le Patriarche dans le futur). J’ai trouvé le mec bien trop extrême dans sa façon de penser, il n’a pas arrêté de me sortir par les trous de nez. Un ego démesuré, anti technologie et prônant l’effort, la violence ne l’arrête pas, la loi du plus fort … et il ne s’améliore pas avec l’âge. Il sert le récit mais m’a complètement horrifié, à tel point que je remettais un peu en question l’idéologie de Barjavel avant la toute fin, que j’ai trouvé très réussie. 3+
Fanny Hill
« Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir » est un grand classique de la littérature érotique. Ecrit par un certain John Cleland au XIXème siècle, c’est un livre que j’ai lu il y a pas mal de temps. C’est assez classique dans le libertinage et la construction, et ne tombe jamais vraiment dans le sexe hardcore. Le grand spécialiste en érotisme Lo Duca (qui avait dirigé une belle collection chez Pauvert, et déjà adapté en Bd d’autres classiques), se charge ici de faire passer ce texte dans le format restreint d’une BD. Je dirais qu’il respecte globalement la trame et le texte. Mais par contre, format oblige, il fait quelques « coupures », et ces ellipses ne sont pas toujours heureuses (voir par exemple lorsque Fanny tombe amoureuse pour la première fois, c’est franchement abrupt ici !). Pour ce qui est de l’histoire, nous suivons une jeune paysanne peu dégourdie, Fanny donc, qui, devenue orpheline, « monte » à Londres, sur les conseils d’une amie. Rapidement, et de façon très naïve, elle va se trouver sous la coupe d’une maquerelle, devenir prostituée. Mais, par étapes, elle va s’endurcir, se déniaiser (cette étape est vite franchie !), s’émanciper de sa première maquerelle, et multiplier les aventures, avec des « clients » ou des « collègues », tout en ayant rencontré le vrai amour. Lo Duca respecte aussi la morale de l’histoire – car il y en a une : malgré sa dépravation, Fanny ne pense jamais à mal, lorsqu’elle va vers la luxure, ce sont les autres qui l’y poussent, et elle est restée « fidèle » à son premier amour. Elle va sur la fin être récompensée. Bon, ça reste quand même plus qu’érotique, hein (à noter qu’en argot anglais, fanny désigne le sexe féminin. Une fameuse colline ici, donc). Et Cavell, avec son dessin, est lui aussi raccord avec le texte. C’est érotique, mais plutôt « raffiné », rien d’orgiaque. Son trait fin (dans la lignée de Levis ou Chris, même si c’est un peu moins fin et réussi dans le genre) est agréable : c’est en tout cas adapté à ce genre de récit. En 1994, Josep Marti a lui aussi publié une adaptation de ce célèbre roman, avec un dessin moins réaliste, plus franco-belge tendance caricaturale, aux éditions P&T Production (album que je n’ai pas lu).
À l'ombre des étoiles
Étrange album. Qualités et défauts s’équilibrent pour moi (d’où les trois étoiles), mais j’en suis sorti un peu déçu. J’ai bien aimé le dessin de Jürg (c’est une constante depuis ma découverte de cet auteur). Il utilise très bien le Noir et Blanc, et ses personnages aux traits un peu caricaturaux, un peu rabougris parfois, collent très bien à l’ambiance noire et passablement glauque développée ici. L’ambiance justement, qui est ici prédominante, je l’ai aussi bien appréciée. Toutes les facettes du Noir y passent (tragique, humour grinçant, un chouia de poésie, du fantastique et un peu de trash). C’est un mélange qui me convient. Si je reste sur ma faim, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, trois nouvelles de Pouy sont adaptées ici, et je trouve que la symbiose ne fonctionne pas vraiment. La juxtaposition est artificielle, et d’ailleurs plusieurs parties du récit semblent abandonnées brusquement, personnages et péripéties laissées en plan (au passage, j’ai nettement préféré la partie autour du cambriolage). Enfin, la dernière partie, bien trop fantastique, détonne trop par rapport au reste. C’est un peu le défaut de cette volonté d’amalgamer plusieurs récits différents, la greffe ne prend pas toujours. Au final, c’est un petit album vite lu, pas désagréable, mais qui me laisse sur ma faim.
Lost Lad London
Voilà le nouveau polar grand format de chez Ki-oon, destiné à un public mature, ou presque, comme en témoigne le nom de la collection dans laquelle il s'inscrit : seinen. Il s'agit d'une enquête policière menée par un flic un peu sur la touche dans la ville de Londres, en compagnie d'un étudiant que tout désigne comme le coupable idéal. C'est relativement classique, mais l'affaire est contée de manière à la fois efficace et intrigante. Ainsi assiste-t-on à un jeu de manipulation dont ne connaît pas tous les acteurs, ou bien les connaît-on déjà, mais sans le savoir. J'ai ainsi une petite idée du coupable, à moins qu'i ne soit pas seul, ce qui expliquerait certains signes... Du coup je suis curieux de connaître la suite, pour voir si mon hypothèse est la bonne. Graphiquement le style de l'autrice Shinya Shima est assez novateur : ses origines nipponnes sont manifestes, mais elle lui adjoint des caractéristiques aérées, comme ne les auraient sans doute pas reniées les auteurs de comics des années 1980 et 1990. Logique, puisqu'elle est allée parfaire ses études graphiques en Angleterre, à Bournemouth. C'est vraiment plaisant, même si au début on a un peu de mal à rentrer dans ce mélange.
Pie VII - Résister à Napoléon
Cette collection Un pape dans l'Histoire est bien construite, bien que les angles choisis soient très classiques, cet opus m'a un peu moins passionné que d'autres mais reste toutefois intéressant pour une partie de l'album, soit la confrontation entre le pape et Napoléon. En effet, la méthode de narration est intéressante car on suit la progression quasi complète du jeune Chiaramonti de son sacerdoce en tant que moine jusqu'à son élection pontificale ; cette partie est moins captivante mais nécessaire et bienvenue par rapport aux autres papes abordés dans cette collection. C'est la seconde partie qui voit le pape et Napoléon s'affronter qui est la plus intéressante. Avant toute chose, pour bien cerner le contexte d'époque, une petite révision historique s'impose si on veut avoir toutes les clés en main. Il faut savoir que le cardinal Chiaramonti au début, ne peut que louer le général Bonaparte, signataire du Concordat de 1801. Moins d'un an plus tard, il commence à déchanter et à gravir les premières marches du calvaire que l'impétueux Premier Consul puis le tout puissant Empereur lui impose de 1802 à 1814. L'Italie est en effet sous domination française, et Napoléon compte imposer ses choix à l'Eglise catholique, sauf que Pie VII montrera une résistance inattendue, c'est alors le début du bras de fer tendu entre 2 hommes déterminés. Il y aura d'abord l'humiliation du sacre en 1804, puis l'occupation des Etats pontificaux et de Rome en 1808 qui sera transformée en annexion pure et simple. Enfin, le pontife sera déporté à Savone puis transféré à Fontainebleau en 1812 ; prison dorée certes mais détention quand même dont je me souviens avoir vu ses appartements lors de ma visite du château de Fontainebleau vers 1990. Un aspect également intéressant est de montrer en parallèle avec le destin du pape, Napoléon sur son lit de mort à Sainte-Hélène, qui se remémore dans ses derniers instants son affrontement avec le pape qui fut un opposant farouche ayant forcé son respect. Le fond du sujet qui est celui d'une lutte de pouvoir menée par Napoléon pour réduire le rôle de l'Eglise, est bien démontré. Ceci est symbolisé par le couronnement qui voit Napoléon saisir la couronne impériale des mains du pape surpris et se couronner lui-même, avant de couronner Joséphine impératrice. C'est ce qu'on voit sur la célèbre et immense toile de David qui est au Louvre ; qu'est-ce que j'ai pu passer comme temps à détailler cette toile, elle est extraordinaire, elle est reproduite dans le dossier en fin d'album. Sinon, mis à part cet aspect de bras de fer, on ne peut pas dire que cet album soit tout à fait passionnant, il m'a moins intéressé que ceux consacrés à Clément V (lui aussi face à un esprit fort, le roi Philippe le Bel) et à Alexandre VI Borgia soumis à ses agapes orgiaques. En plus, on n'a même pas droit au fameux mot ironique de Pie VII : "Commediante ! Tragediante !" adressé à Napoléon en 1813 à Fontainebleau lorsque celui-ci tentait de le faire fléchir sur la question des évêques, en se montrant tour à tour enjôleur, bluffeur, théâtral ou menaçant. Néanmoins, l'album reste instructif, rigoureux et abordable pour être compris par des lecteurs n'ayant pas une connaissance parfaite du contexte historique, c'est un album tout public tandis que les férus d'Histoire et de papauté n'y apprendront pas grand chose. Tout ceci est traduit de manière solide par Thomas Verguet, son dessin est classique mais très respectueux sur les costumes et décors, et les visages célèbres sont bien reproduits. Je regrette juste que la première rencontre entre le futur pape et le futur empereur fasse l'objet d'une toute petite case, presque anodine, alors que cette première entrevue aurait demandé plutôt un cadrage plus large pour bien marquer le coup. Quant au dossier documentaire, il est très succinct et reprend pratiquement tout ce qui est conté, excepté un article instructif sur le Concordat de 1801, événement dont je n'avais jamais trop su ce qu'il signifiait.
Dérives (Macola)
Le dessin est très simple, un peu minimaliste, mais j’ai trouvé le rendu original et beau, malgré quelques défauts (c’est parfois un peu trop sombre et difficile à lire). La colorisation, qui semble saupoudrer de brume les cases, donne quelque chose d’un peu nébuleux, comme lorsque l’on frotte avec ses doigts un crayonné. Ce graphisme assez particulier donne le ton de la lecture – et accentue le rythme, plutôt lent. C’est avant tout une histoire d’ambiance, l’intrigue elle-même étant assez simple, se finissant d’ailleurs de façon abrupte. Pour faire simple, nous suivons le quotidien de quelques personnes, vivant de la pêche traditionnelle, alors que des chalutiers et des industries s’installent, remettant en cause certains équilibres. Les dérives du titre peuvent s’entendre pour les protagonistes, que nous voyons presque errer, comme pour cette « dérive » de la pêche industrielle, avec ce qu’elle peut représenter de menaçant. Au milieu de tout ça, émergeant du dessin brumeux, quelques personnages, dont nous ne connaitrons finalement pas grand-chose. Une tranche de vie pas désagréable à lire, mais qui m’a laissé un léger goût de « pas assez ». Note réelle 2,5/5.
The Plot Holes
C'est un comics que je surveillais depuis sa sortie et l'avis de Josq m'a convaincu de franchir le pas malgré notre faible taux d'affinité (48,24% avant ce post). Je surveillais donc ce "The Plot Holes" pour Sean Murphy, j'aime beaucoup ce qu'il propose graphiquement depuis mes lectures de The Wake et Tokyo Ghost (Urban Comics). Et là, il est aussi au scénario. Un récit innovant qui fait voyager dans le monde de la littérature et plus particulièrement dans celui de l'édition. Un groupe de personnes aux particularités singulières (les inco-errants) se promènent littéralement dans les livres, grâce à un vaisseau "littéral" (le marque-page), quitte à y apporter quelques corrections pour pouvoir les publier. Mais les choses vont se compliquer, ils vont devoir faire face a une menace qui risque d'anéantir la littérature et leur groupe par la même occasion. Une lecture plaisante avec la joie de découvrir des mondes divers et variés. Une narration tonique, captivante et avec un brin d'humour, des personnages intéressants mais qui restent dans les standards du genre. Un bémol sur notre héros principal, je l'ai trouvé assez fade. Un comics qui fait référence à la culture populaire mais surtout sur le rôle phare de l'éditeur. Hélas, le développement reste superficiel. Je n'ai pas été déçu par la partie graphique, j'aime beaucoup le style de Murphy, son trait fin, hachuré et détaillé. Les couleurs sont réussies et la mise en page explosive donne du rythme au récit. Une curiosité.
Arabelle
Arabelle est une jolie petite vieillerie. Quasiment une curiosité historique. Des histoires créées dès 1950 et publiées dans la presse généraliste quasiment sans discontinuer pendant deux décennies. C’est qu’elle en a eu du succès, et pas seulement en francophonie. Il y a même une poupée à son effigie, designée par Jean Ache lui-même, qui a été créée à l’époque. Ce succès peut sans doute s’expliquer parce que cette série fut innovante, pensez donc, c’est une des premières vraies héroïnes d’aventures de la bd franco-belge à laquelle un lectorat plus féminin peut s’identifier (qui veut s’identifier à Bécassine ?), en ceci qu’elle est indépendante, elle n’est ni une gamine, ni le simple faire-valoir d’un héros masculin. Au contraire, elle a son faire-valoir masculin (Fleur-Bleue, quel nom ridicule), on renverse les rôles. Ses aventures reprennent dans le journal Tintin dans les années 70, le succès n’est plus là. D’autres héroïnes plus modernes, comme Yoko Tsuno, ont pris la place. C’est là que je l’ai découverte et j’aimais plutôt bien. Curieusement peu d’albums sont parus. Mises à part les éditions de poche des années 60 que je ne connais pas, seuls deux albums tardifs au format bd, qui n’auront donc que peu de succès également. Il faut dire que les histoires sont un peu vieillies. Les scénarios sont assez linéaires, les rebondissements donnent l’impression que l’auteur, même s’il suivait sa ligne directrice, créait des péripéties au fur et à mesure, à l’instar d’un Hergé dans ses débuts. Il y a d’ailleurs un petit côté « étoile mystérieuse » dans un des albums, avec cette rivalité entre deux bateaux pour la chasse au monstre marin. Le dessin est simple mais je le trouve assez élégant justement dans sa simplicité. Curieusement Arabelle et d’autres personnages secondaires sont relativement réalistes, alors que Fleur-Bleue, le faire-valoir, est une quasi caricature. Fait exprès pour appuyer le fait que l’héroïne n’est pas sa compagne. Elle est indépendante sentimentalement (et sexuellement ?) et vit dans chaque album une histoire amoureuse différente. Bravo Monsieur Ache, merci pour cette libération. J’aimerais bien par curiosité, pouvoir lire les albums de poche, à un prix raisonnable s’entend. Et surtout j’aimerais qu’un éditeur de bd oubliées, se décide à ressortir les histoires écrites pour le journal Tintin. Je n’ai plus ces revues (je regrette d’avoir fait de la place). Elles étaient franchement pas si mal et mériteraient sans doute de paraître en albums. Ou alors c’est que j’idéalise mes années jeunesse, va savoir !...
Léon-la-Terreur (Léon Van Oukel)
2.5 J'ai finalement lu l'intégrale de cette série que je connaissais depuis longtemps, mais que je n'avais jamais lue. L'originalité de la série est que c'est de l'humour déconnant alors que le dessin ligne claire fait croire qu'on va lire une BD classique du style qu'il y avait dans le journal de Tintin des années 50-60. Le décalage entre le dessin et le ton de la série marche bien. En revanche, question humour, je trouve que c'est inégal. Certaines réflexions et actions de Léon m'ont amusé, alors que d'autres m'ont paru un peu lourdes. Je n'ai pas été convaincu par le dernier album, qui est une longue histoire qui m'a vite ennuyé ou alors j'en avais peut-être un peu marre de la série parce que c'est plus une série humoristique à lire à petite dose. Je conseille donc l'emprunt d'un album de temps en temps. Je précise d'ailleurs que si j'ai souvent souri, je n'ai jamais rigolé aux gags.