The Wake

Note: 2.91/5
(2.91/5 pour 11 avis)

Will Eisner Award 2014 : Best Limited Series Une équipe de scientifiques réveille dans les abysses une espèce de sirènes particulièrement agressive. Et toute l'humanité s'en trouve bouleversée…


DC Comics Sirènes Vertigo Will Eisner Awards

Lorsqu’elle est arrachée à ses recherches pour rejoindre une expédition secrète gouvernementale en plein Arctique, la biologiste marine Lee Archer ne se doute pas une seconde de ce qu’elle s’apprête à découvrir par 300 pieds sous la calotte glaciaire. Après avoir été présentée à l’équipe de spécialistes en tous genres, Lee découvre dans un caisson la raison d’être de cette expédition top secrète : un spécimen vivant de véritable chimère marine, une sirène… [Quatrième de couverture] Mais la bestiole n'a rien à voir avec la gentille rouquine romantique de Walt Disney. Elle est très agressive. Pire : elle n'est pas seule…

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Janvier 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série The Wake © Urban Comics 2015
Les notes
Note: 2.91/5
(2.91/5 pour 11 avis)
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31/01/2015 | Eric2Vzoul
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Par Présence
Note: 4/5
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2 femmes séparées par 200 ans, chacune confrontée à un mystère de l'évolution - Il s'agit d'un récit complet et indépendant de tout autre initialement paru sous la forme de 10 épisodes de juillet 2013 à septembre 2014. Le scénario est de Scott Snyder, les dessins et l'encrage de Sean Murphy, et la mise en couleurs de Matt Hollingsworth. La première séquence se déroule dans le futur, Leeward (une jeune femme) survole les flots qui ont envahi une ville américaine, avec une aile delta disposant de moyen de propulsion. Elle est suivie par un dauphin dans l'eau. 200 ans dans le passé (de nos jours), Lee Archer (mère de Parker, un garçon) suit une baleine en zodiac. Elle est interrompue par Astor Cruz, un représentant du gouvernement qui vient la recruter pour une mission secrète d'une semaine. Lee Archer se retrouve dans une base sous-marine clandestine (dédiée au forage pétrolier) au large de l'Alaska, à la tête d'une équipe de 4 personnes : le docteur Marin (expert universitaire en mythologie et folklore), Meeks (chasseur professionnel, spécialisé dans les espèces dangereuses en voie de disparition), Bob Wrainwright (son ancien patron), et Cruz lui-même. Sur place elle découvre une créature agressive, mi-homme mi-poisson (une sorte de sirène mâle) et Cruz lui fait écouter son cri. En 2013, cette histoire bénéficie de l'aura de ses créateurs. Scott Snyder pilote la série Batman depuis sa relance dans le cadre du redémarrage à zéro de l'univers partagé DC (à commencer par The court of owls . Sean Murphy a marqué les esprits avec Punk Rock Jesus et Joe the barbarian (ce dernier avec Grant Morrison). Le début du récit indique clairement qu'il se déroule à 2 époques différentes (et même un peu plus puisque des mammouths apparaissent dans une courte scène) et qu'il comprend une composante horrifique (la dentition et l'agressivité de la créature poisson ne laissent planer aucun doute). Dès la première page, la qualité des dessins de Sean Murphy transporte le lecteur dans un environnement très concret présentant une grande capacité évocatrice. Les personnages sont aisément reconnaissables et un peu typés du fait de la présence d'angles obtus discrets dans leur physionomie. Chaque personnage dispose de sa tenue vestimentaire propre, avec une mention spéciale pour la veste rayée de l'agent Cruz. Murphy dose avec intelligence et pertinence la présence des décors en arrière plan, de manière à ce que les cases ne paraissent jamais vides, ni trop surchargées. Il réalise régulièrement de magnifiques décors, comme par exemple l'intérieur du sous-marin, ou l'avion qui sert d'habitation à Leeward. Qu'il s'agisse de l'époque actuelle ou du futur, les personnages évoluent dans des endroits spécifiques, ne donnant jamais l'impression de carton-pâte. Lorsque le lecteur pénètre avec les personnages dans la cabine du navire de Lee Archer, il peut en examiner le plancher, les équipements électriques et électroniques et le niveau de bazar. Snyder a pris le parti de montrer la grosse bébête qui fait peur dès le premier épisode du récit. Murphy s'est montré à la hauteur de la tâche, en lui donnant des dents bien acérées, un visage dépourvu d'humanité et une silhouette gracile et allongée, raccord avec son statut de poisson capable d'une grande agilité dans l'eau. Côté scénario, Snyder présente avec grâce ses personnages et attaque rapidement dans le vif du sujet puisqu'à l'issue du premier épisode tout est en place. Il consacre la première moitié du récit au temps présent pour l’affrontement contre le monstre, avec une prise de conscience progressive de l'ampleur des dégâts et de la menace. 200 ans plus tard, le lecteur retrouve l'humanité et ce qu'il reste de sa civilisation pour un nouvel affrontement à la forme très inattendue. Du début jusqu'à la fin, l'intrigue tient bien la route, avec de nombreuses surprises et une résolution évitant les stéréotypes. Du côté narration proprement dite, Snyder se montre un peu moins habile. Pour la première partie, il commence par intégrer des informations scientifiques sur la faune marine, tirant ainsi son récit vers le haut, au dessus des approximations et généralités en la matière. Mais lorsque que les personnages doivent sortir de la base sous-marine, ils n'éprouvent aucune gêne du fait de la pression (en contradiction avec les précisions apportées par l'agent Cruz lors de la descente). De même lorsque qu'une bébête vraiment beaucoup plus grosse sort de sa cachette, il n'y a pas d'explication à sa taille démesurée par rapport à celle des autres. De la même manière, le développement de la technologie 200 ans dans le futur laisse rêveur. Il est difficile de réconcilier le recul de la civilisation humaine, avec des progrès scientifiques qui permettrait de faire voler une forteresse d'une telle ampleur (Murphy n'améliore pas les choses en rajoutant un biplan de la première guerre mondiale dans le même espace aérien). De son côté, Sean Murphy intègre également quelques éléments visuels qui apportent un coté ludique aux images, aux dépends de la cohérence interne du récit. Sa conception graphique des sirènes est tellement convaincante, que le lecteur a bien du mal à croire que les êtres humains puissent disposer de la moindre chance contre eux dans leur élément naturel. Avec un tel corps fait pour le milieu aquatique et leur rapidité, aucun être humain ne peut rivaliser, ou même leur tenir tête plus de 10 secondes. Le corps de ces créatures présente de petits cercles lumineux, dont le lecteur est bien en peine de pouvoir déterminer leur fonction, ou même l'évolution de l'espèce qui a pu conduire à leur apparition. Dans la deuxième partie (200 ans après), Sean Murphy concocte une monde post apocalyptique des plus séduisants, avec des images attestant de la récupération des réalisations du passé, par les vivants (un superbe paquebot avec des rangées de rame, la récupération de la carlingue d'un avion, etc.). Mais dans le même temps il montre des réalisations technologiques qui attestent d'une civilisation industrielle et technologique plus avancée que la nôtre, ce qui est en décalage avec le récit. Quand il montre ce même paquebot s'abîmer dans les flots, il ne prend pas en compte l'effet des remous sur les individus présents dans l'eau à proximité. Lorsque les protagonistes se retrouvent sur la banquise, leurs tenues vestimentaires ne sont pas adaptées à la température. Ces incohérences narratives internes finissent par nuire au charme et à l'intelligence du récit. Si le lecteur se laisse emporter par l'ampleur du récit et les 2 héroïnes pleine d'entrain et de ressources, il est possible qu'il ne les remarque pas, et il apprécie une intrigue retorse et singulière, des scènes d'action spectaculaires et des dessins créant un environnement très étoffé. S'il ne pas passer outre ces maladresses, son plaisir de lecteur s'en trouvera un peu diminué.

13/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
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Cela fait quelques temps déjà que je veux lire cet album. Je l'ai donc emprunté à la bibliothèque de mon CE. Et je ne le regrette pas. Une histoire en deux temps. Premier temps : le docteur Archer est enrôlée pour une mission, suite à la découverte d'un son inconnu venu du fond de l'océan. Le récit se déroule de nos jours et va déboucher sur une découverte extraordinaire Deuxième temps : deux cents ans plus tard, dans un monde post apocalyptique, Leeward apportera les réponses suite au premier temps. Un scénario complexe qui se veut ambitieux, nous faire réfléchir sur nos origines. J'avoue avoir eu du mal à adhérer au postulat de départ, ce qui ne m'a pas empêché de passer un bon moment. L'utilisation de nombreux flash-back donne une narration tonique. On se s'ennuie à aucun moment. C'est surtout le dessin de Sean Murphy qui saute aux yeux, son trait fin et hachuré est admirable. Les fonds marins sont d'une beauté à couper le souffle. Les couleurs sont superbes. A lire pour se faire sa propre opinion. Note réelle : 3,5.

03/09/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Moi qui ne suis pas fan de comics – à part pour les strips, j’ai trouvé là une histoire sympa, qui vaut le détour. Le point fort est je trouve le dessin, franchement bon, même si la colorisation ne lui rend pas forcément service, en obscurcissant trop les cases, au point d’en rendre certaines difficiles à lire. Même petit reproche pour le scénario, pas toujours simple à suivre, avec ses multiples flash-back. Le lien entre les différentes périodes n’est pas toujours aisé à faire. Et ce d’autant plus que parfois une simple page sans trop de commentaires, avec un simple titre, fait office de transition. Mais la seconde partie de l’album est, de ce point de vue, plus claire, et apporte des réponses aux nombreuses questions que le lecteur se posait. Au final, c’est une histoire qui est intéressante, mais qui est aussi peut-être trop alambiquée, qui prend le risque de perdre le lecteur en route. Mais il faut s’accrocher, car elle en vaut la peine.

27/06/2016 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
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Bonne série dont l'intégrale tient en un tome (bien lourd) d'anticipation SF qui alterne habilement 2 époques, l'une éclairant le pourquoi de l'autre. Chacune prend la forme d'un type de récit différent: survival dans espace et aventure dans de grands espaces. Le dessin fourmille de détails, un beau boulot. 3/5 car l'histoire est parfois compliquée et le niveau détails fait un peu mal aux yeux (un format A4 plus grand aurait été parfait).

02/02/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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The Wake est surtout une série extrêmement ambitieuse qui nous emmène aux confins de l'origine de l'humanité. Pour cela, il faut passer par une phase un peu amphybique avec les Sirois. Ce que l'on dénomme ainsi sont des sirènes au masculin. Le lecteur sera intrigué d'emblée par ces mystérieuses créatures. J'ai bien aimé le fait de passer d'une époque à l'autre malgré les artifices pour faire le lien. Cependant, le récit va nous offrir un final un peu décevant. Le début était pourtant assez prometteur. Il y avait une ambiance qui ressemblait au film Abyss sur fond d'expédition scientifique sous-marine. Au final, The Wake peine à convaincre sur le devenir de l'humanité. Pour autant, ce n'est pas franchement mauvais. C'est juste un coup d'épée dans l'eau.

24/01/2016 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5
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The Wake est une mini série complète assez déstabilisante. Dans cet épais recueil, on y trouve l'intégralité d'un récit qui aurait pu s'étendre sur une dizaine de tomes mais les 10 épisodes que vous y trouverez constituent pour le meilleur comme pour le moins bon une histoire belle et bien complète et achevée. Lorgnant du côté des blockbusters américains comme Abyss ou Waterworld. En effet Scott Snyder n'hésite pas une seconde à amener d'un récit horrifique se passant dans les tréfonds des profondeurs à un récit post apocalyptique se situant 200 années après. La méthode peut sembler brutale et elle l'est car on aurait surement apprécier pouvoir passer un peu plus de temps sur certains événements, en connaitre davantage sur les protagonistes mais Scott Snyder prend le pari de sacraliser ses deux héroïnes, Lee Archer et Leeward sur deux époques différentes en prenant bien soin d'en relier les points à un moment. La première lecture est déstabilisante, la narration est entrecoupée de flashbacks mais que ce soit de façon brutale ou pas, Snyder met un point d'honneur à tout expliquer, tout du moins le principal. La seconde période avec ses pirates d'une nouvelle ère et un univers complexe qu'il faut rapidement assimiler est clairement la plus désavantagée car les explications succèdent aux scènes d'action de façon presque trop désarticulée mais l'ensemble reste quand même agréable et la conclusion finale porte un regard pas si bête sur notre propre civilisation. Le tout aurait pu rester un récit SF de plus sans l'apport hallucinant et inspiré des talents graphiques de Sean Murphy. Ce type a de l'or dans les pattes avec un style charbonneux et précis qui fera date même si je l'ai trouvé bien plus à l'aise dans les (nombreuses) scènes d'horreur de la première partie. Dans tous les cas l'oeuvre prête à relire dans son entièreté mais ne doit pas être perçue davantage que comme une bonne série B. Agréable sans être marquant ou inoubliable, le trip reste néanmoins de circonstance.

17/02/2015 (modifier)
Par jurin
Note: 2/5

Un comics de science fiction qui commence assez bien , la découverte d’une sirène dans les profondeurs de l’océan capte très vite le lecteur, malheureusement le récit se complique d’une façon absurde , le scénariste perd ses lecteurs dans d’innombrables flashbacks. De plus le récit voit son intérêt décroître au fil des pages , à la confusion s’ajoute l’ennui bref en résumé une excellente idée de départ exploitée par un scénario assez médiocre. La fin est du même acabit ,une révélation tardive et finalement assez banale. Le point positif de ce comics est incontestablement le dessin de Sean Murphy même si à certains endroits le trait semble assez épais.

14/02/2015 (modifier)
Par ArzaK
Note: 2/5

Je reste très circonspect à la lecture de ce comics assez épais. Prenons les choses dans l’ordre : le dessin est très réussi, j’aime le trait, les couleurs, la mise en page qui s’aventure souvent à l’horizontale en double page. C’est du beau travail. Côté scénario, j’ai trouvé cela …navrant. On a à peine le temps de présenter les personnages que la base sous-marine dans laquelle ils se trouvent est attaquée et détruite. Paf, on se retrouve dans le futur, on a à peine le temps de faire connaissance avec la seconde héroïne que paf ! pouf ! Boum ! Elle se retrouve au centre d’un nombre de péripéties invraisemblables et parfois confuses auxquelles elle survit comme par magie, de quoi rendre jalouse Lara Croft. Aucun temps morts, aucun développement d’ambiance, le climax direct dans la gueule du lecteur. Du scénario à la truelle, sans subtilité. On sent le scénariste bloqué par le format comics et ses chapitres d’une trentaine de pages initialement publiés sous forme de fascicules. Chacun d’eux se devant de renfermer de l’action. Et donc presque chaque séquence se transforme de manière irrémédiable en scène d’action et tant pis si elle arrive comme un cheveu dans la soupe. Quelques flashbacks, à peine quelques scènes pour approfondir les personnages. Mais pour le reste, c’est action-action-action. Il faudrait envoyer un Johan et Pirlouit ou un Gil jourdan au scénariste, histoire de lui montrer qu’une bonne gestion du temps du récit avec ses temps morts, l’alternance du jour et de la nuit, la gestion du mystère, le fait de jouer sur les attentes du lecteur, c’est finalement assez simple et que cela donne corps au récit plutôt que de vouloir lui en foutre plein la vue 100% du temps. Si ce scénariste faisait de la musique il ne ferait que des refrains. Quand au fond de l’histoire, malgré quelques bonnes idées, ce n’est pas forcément plus glorieux. Les explications arrivent à la fin sous forme de gros paquet. Elles n’ont rien de génial… Ce genre d’histoires mystérieuses sur les origines de l’humanité, c’est du réchauffé et comme cela a déjà été fait par d’autres avec plus de talent… Bof, donc. Préférez Carthago ou Sanctuaire. Pour ma part, je préfère encore revoir Waterworld (c’est dire, on loin du chef d’oeuvre tout de même) que de relire un jour ce comics.

12/02/2015 (modifier)

Une histoire d'anticipation intéressante dans les résumés, mais la lecture avec tous ces flash-backs qui arrivent comme des cheveux sur la soupe se révèle trop décousue. Sans compter que la narration est plutôt confuse par moment. Concernant le dessin, il est vraiment trop brouillon, trop "sale", trop désagréable pour moi. J'ai finalement sauté quelques pages ici et là, et ça ne m'a pas particulièrement manqué. Et quand je lis que certains comparent cette oeuvre à du bon Christophe Bec, je me dis qu'on n'a pas du tout dû lire la même chose...

11/02/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Fabuleux ! Vraiment très bien ! J'invente de nouvelles notations pour en fait dire que cela s'approche du culte, et bien que ce terme doive être réservé à des choses qui ont tenues dans la durée , nous n'en sommes ic pas loin. Mais, Ouah! Quelle claque! Il y avait vraiment longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi fort, d'aussi puissant. Une histoire quoi! Celle-ci, qui plus est, se conclue en environ 240 pages, sans temps mort, à un rythme soutenu qui oblige à ne pas lâcher. On veut savoir. En parlant de ce titre le posteur précédent à fait allusion à des films comme Abyss ou la série de C. Bec, Sanctuaire. Ok une grande partie des évènements se passent sous l'eau, il y a une station sub-aquatique et tout le postulat réside dans le fait qu'une race inconnue de l'espèce humaine vit là depuis bien avant la nuit des temps. Mais c'est tout, personnellement je ne veux pas dès qu'une BD se passe sous l'eau ou fait intervenir des scaphandriers faire immédiatement référence à ces titres. Ici il y a une vraie originalité qui puise dans le folklore de l'humanité. Qu'avons nous là ? Une histoire en deux parties : Dans la première, une biologiste marine est brusquement enlevée à ses recherches pour aider le gouvernement à déterminer l'origine de sons sous marins jamais entendus auparavant. D'entrée de jeux, avec ce pitch les auteurs savent qu'il nous embarquent dans une histoire ou l'inconnu sera propice à des découvertes fantastiques avec des êtres jamais vus. Le noeud du récit est donc situé au plus profond de l'océan ou la présence d'un peuple qui pense va bouleverser tout ce que nous savons sur notre évolution. Dans un premier temps les créatures qui nous sont présentées, apparentées aux sirènes de la mythologie, sont cruelles et sont une menace pour le genre humain. Mais la présentation qui en est faite, leurs motivations, qui apparaissent peu à peu au cours du récit, en font des êtres à part entière et finalement pour lesquelles nous serions tentés d'éprouver un peu de sympathie. Dans la deuxième partie de l'histoire nous nous retrouvons quelques 200 ans plus tard, alors que la Terre a subit une catastrophe majeure ayant provoquée la montée des eaux et par la même l'avènement de la race des sirènes. Les humains, dirigés par un gouvernement militaro-dictatorial, survivent tant bien que mal. Parmi eux une jeune femme veut croire qu'il est possible de faire quelque chose pour améliorer le sort de l'humanité et elle s'emploie à guetter les signes qui pourraient l'y aider. Scott Snyder au scénario sait raconter une histoire, c'est fluide, ça roule tout seul, pas de bêtes raccourcis, la psychologie des différents personnages est travaillée et cela loin d'un manichéisme que de prime abord on penserait trouver au vue de leur première apparition. Et avouons le, le monde sous marin est fascinant. Sans faire de la psychologie de bazar cet élément, l'eau, est tout de même ce qui nous a vu naître et dans lequel nous passons un petit moment de notre vie. La mer fut de tout temps un lieu de fantasmes, aussi bien heureux que dramatiques, alors ici faire ressurgir le mythe de la sirène est une idée qui permets à Snyder de partir sur une histoire, qui à l'aide de flashbacks intelligents, n'est pas si bancale que cela. Et il y a Sean Murphy au dessin. Dans un style réaliste, il propose des planches qui rendent parfaitement compte des abysses qu'il dessine, il y a également sa station sub-marine, ses sirènes évidemment et le monde extérieur victime de la montée brutale des eaux. Grâce à son dessin et ses cadrages il arrive à faire ressentir l'immensité et la profondeur de l'océan. Les cases sont riches, pleines de détails qui demandent une lecture attentive. Je n'ai rien à dire concernant la colorisation de Matt Hollingsworth qui s'éloigne de ce que l'on peut parfois trouver dans les Comics, à savoir des trucs qui piquent les yeux. Ici j'ai trouvé que les teintes étaient relativement douces et rendaient bien l'atmosphère des grands fonds. Alors non, il n'y a pas de monstres dans The Wake, pas de bestioles préhistoriques et de riches philanthropes qui veulent les mettre dans des aquariums, personne ne meure et n'est réanimé à la dernière minute par un beau héros, ex de l'héroïne. Les stations sub-aquatique ne se prennent pas de pétrolier sur la tronche, et puis tiens j'oubliais, ici, pas de langage verbeux pseudo scientifique qui ne font bien souvent que plomber le récit et auquel on ne comprends rien. Non, seulement un récit haletant, véritablement bien rythmé, original et qui vous tient en haleine du début à la fin. Encore un détail, mais je ne vous le révèlerais pas : la fin. Et bien croyez moi mais elle n'a rien de cucul, elle ne fait pas dans le mystico-religieux et il n'y a pas de mariage. Voilà donc un excellent récit de science fiction qui s'ancre dans des préoccupations actuelles, la montée des eaux à cause du réchauffement climatique, mais sait aussi s'inspirer intelligemment de vieux mythes qui remontent aux voyages d'Ulysse. A consommer sans modération, à faire connaitre.

09/02/2015 (modifier)