Les derniers avis (48054 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Bestia
Bestia

Dans une cité futuriste déglinguée aux allures postapocalyptiques, d'immenses animaux surgissent de manière aléatoire et sèment la destruction. Jacquie, traçaire de métier, traque ces monstres, avec une obsession particulière pour l'un d'eux, plus colossal et insaisissable que les autres. Sa route croise celle de Kevyn, un adolescent bricoleur, vif et bien informé sur les recoins du quartier, qui se joint à sa quête. Pour une fois, Les Humanoïdes Associés publient un titre en noir et blanc très proche du manga, tant sur le fond que sur la forme. Corc signe ici sa première bande dessinée, et ses références aux classiques du manga SF sont visibles : l'ombre d’Akira et de Katsuhiro Otomo en général plane sur cette mégalopole décrépite et son ado motard et un peu dealer et son rapport à Jacquie qui rappelle fortement la relation entre Kaneda et Kei. Gunnm affleure dans les paysages et les scènes de chasse urbaine, et Blame ! aussi parfois dans l'écrasement des personnages par l'échelle des bâtiments et des créatures. Impossible aussi de ne pas penser à L'Attaque des Titans dans les acrobaties de Jacquie, qui virevolte autour des monstres à l’aide de son grappin. Ce mélange pourra sembler trop familier à certains lecteurs, mais visuellement et narrativement, c'est très bien exécuté. Le trait de Corc est déjà étonnamment maîtrisé : personnages expressifs, découpage dynamique, équilibre entre gravité et légèreté… Kevyn apporte une touche d’humour avec ses réactions un peu excessives, tandis que Jacquie incarne une froideur presque caricaturale. Le récit, tout en rythme et en tension, glisse discrètement vers une dimension plus mystérieuse, suggérant que tout pourrait ne pas être réel, avec un cadre urbain nommé de façon évocatrice et de multiples références au rêve. L’histoire entretient habilement le flou sans tout révéler trop vite. On pourra toutefois reprocher aux deux héros des rôles un peu trop convenus : Jacquie constamment renfermée et hautaine, Kevyn surexcité et parfois fatigant avec ses exclamations répétées. Leur duo fonctionne grâce à la mise en scène nerveuse, mais leurs échanges manquent de nuance. Cela reste une première œuvre prometteuse. Corc ne renouvelle pas le genre, mais il maîtrise déjà ses codes et livre un album qui séduit par son efficacité graphique et narrative.

04/07/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Le Voyage de Shuna
Le Voyage de Shuna

Etonnant que cette histoire de 1983 n'ait pas été publiée en France avant quand on sait la renommée de son auteur Miyazaki. L'histoire est joliment illustrée, en couleurs ce qui est assez rare dans le manga et fait penser bien sûr à d'autres oeuvres de l'auteur y compris par les traits de ses personnages. Ici le jeune Shuna se décide à quitter son village enclavé dans les montagnes pour rechercher une solution afin de mieux nourrir le village. On lui a parlé d'une graine un peu spéciale qu'il pourrait rapporter et semer. C'est une aventure périlleuse et le jeune va rencontrer dans son voyage une esclave qui doit avoir à peu près son âge et sa soeur qui deviendront de bons amis, voire un peu plus. C'est un conte inspiré d'une légende tibétaine. Je ne dirais pas que c'est quelque chose d'haletant mais ça se lit bien et à découvrir assurément pour les complétistes de l'œuvre de l'auteur.

04/07/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Le Nécromanchien
Le Nécromanchien

Ca y est je me fais vieux. Le titre et la couverture me disaient quelque chose mais je me suis rendu compte en le lisant que j'avais déjà emprunté cet album il y a environ un an et demi. J'ai du avoir la flemme de le poster. Ou peut-être que je n'avais pas d'inspiration à écrire quelque chose sur cette histoire un peu étrange. Car de quoi parle ce scénario : d'art, de compétition entre voisins au caractère volontairement manichéen et antagoniste. L'un est un artiste loser qui se retrouve flanqué d'un chien quand l'autre est un brillant et fameux artiste dans sa jolie maison dans laquelle se prélasse un chat. Tout les oppose mais le loser espère toujours déboucher sur une grande inspiration et une reconnaissance critique avec le bon pinceau et la bonne peinture sans voir que l'autre le phagocyte. La grande planche où le loser réalise son oeuvre, autoportrait de lui et son chien m'a bien fait marrer. Bref il n'y a pas vraiment de morale ou quelque chose à en comprendre, juste se laisser porter par cette fable teintée d'humour.

03/07/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Zéropédia
Zéropédia

J'ai trouvé ces petites anecdotes sur des thèmes scientifiques ou des mystères historiques assez drôlement raconté et bien illustré. Le concept est simple avec une question sur la page de gauche et quelques cases pour y répondre à droite. Par exemple d'où vient l'électricité statique ou qui a réalisé les statues de l'île de Pâques ? Plutôt destiné à un public jeune, même les parents peuvent y apprendre quand même 2, 3 choses. Lire tout l'album d'un coup me semble un risque de se lasser mais en plusieurs lampées étalées c'est pas mal.

03/07/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série À la poursuite du trésor de Décalécatán
À la poursuite du trésor de Décalécatán

Je connaissais les 2 auteurs individuellement mais pas en duo. Dans cette histoire qui parodie entre autres Indiana Jones ils se mettent en scène au sein d'un vaste quiproquos. En route pour un festival de bande dessinée, ils se retrouvent à faire l'explorateur en Amérique du Sud. Ça enchaine les blagues quasi sans temps mort, de la bande dessinée de boulevard qui marche bien, on sait ce qu'on vient chercher et on est servi. Cela atteint son but en terme d'humour.

03/07/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Deep Me
Deep Me

Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme. Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient. J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.

03/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Kindergarten Wars
Kindergarten Wars

2.5 J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible. Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.

03/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Roi Louve
Le Roi Louve

Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements. La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité. Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces. L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel. L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant. En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.

04/01/2023 (MAJ le 03/07/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Pillard de guerre
Pillard de guerre

Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur. Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique. C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix. C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.

03/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Trois Fantômes de Tesla
Les Trois Fantômes de Tesla

J'ai plutôt apprécié l'habillage graphique de cette série. Le style réaliste de Guilhem est plaisant, dynamique. Et certains aspects steampunk, ces savants développant des machines plus ou moins infernales, dans une période de tension (ici la Seconde Guerre mondiale) m'ont un peu fait penser à certains Blake et Mortimer - avec un dessin plus moderne et "Vernien" et moins de texte! L'histoire se laisse lire, mais le lecteur doit accepter quelques facilités pour entrer dans cette uchronie. J'ai par exemple été surpris d'entendre parler de début de défaite allemande ou de kamikazes japonais durant l'été 1942. De la même façon le personnage d'Edison est surprenant au passage (un peu trop machiavélique basique). Les auteurs prennent le parti de se jouer des explications scientifiques. Pourquoi pas ? Nous devons aussi accepter le cliché du gamin/héros qui est embarqué par hasard au cœur de cette aventure. Forcément c'est un passionné de sciences et rien ne l'impressionne ! Bon, une fois acceptées toutes ces choses, on peut se plonger dans une histoire mêlant Histoire, fantastique et SF. Ça se laisse lire, comme un divertissement sur lequel il ne faut pas forcément revenir. Et le final est un peu expédié, abrupt. Finalement, cette histoire, sa conclusion (et les petites pastilles biographiques donnant des nouvelles des personnages après cette histoire en fin d'album) me font penser que le cœur de cible était plutôt le lectorat adolescent - même si ça passe la barrière de l'âge.

03/07/2025 (modifier)