Mon avis porte sur l'intégrale des trois premiers tomes.
Tout d'abord, le trait de Juillard est magnifique dans cette série. Les planches fourmillent de détails. Venise et ses canaux, les châteaux italiens, les pyramides d'Égypte, tous ces lieux sont superbement reproduits.
La coloration n'est pas en reste. C'est un plaisir pour les yeux à chaque page.
Malheureusement cette histoire est desservie par le classicisme éculé de Martin qui use trop de voix off en plus d'être très verbeux au niveau des dialogues.
Le traitement des scènes d'action semble destiné à un public jeunesse, on a souvent l'impression de voir l'ombre d'Alix. Arno est un bellâtre comme le héros phare de Martin du reste.
Aussi, Bonaparte sert uniquement de fil rouge à l'intrigue, il n'est pas du tout développé et disparaît vite du récit. Un autre mauvais choix.
5 pour le dessin de Juillard et un 2 généreux pour l'histoire.
Une lecture agréable, mais la fin m’a un peu déçu.
Toutefois, l’essentiel de l’histoire se laisse lire agréablement.
D’abord parce que le dessin de Nardo est vraiment chouette, fluide et dynamique. Les visages – de la jeune fratrie en particulier – sont réussis (un rendu à mi-chemin entre ceux dessinés par Ivan Brun et les « Martine », en tout cas un côté presque hyper réaliste et intriguant).
L’histoire est bien ancrée dans le XVIIIème siècle, ses superstitions, sa société d’ordres pas complètement hermétiques. Il y a presque un humour noir involontaire dans la première partie, avec tout ce qui arrive au père des enfants, une suite de malheurs parfois absurdes (j’ai juste eu du mal à croire au résultat du duel !) qui amène la dispersion et le mal être des cinq gamins.
La suite est plus classique, Charlemagne essaye de fuir la famille où il a été placé, pour retrouver ses frères et sœurs, utilisant sa force de caractère, sa ruse, et sa capacité à se faire apprécier voire comprendre des animaux – chiens en particulier.
Je m’attendais d’ailleurs à la vue des couvertures, et à la lecture des résumés, à une arrivée du fantastique, mais aussi à une ambiance ramenant vers la bête du Gévaudan. Il n’en est rien finalement.
Mais la fin m’a clairement frustré. Comme si manquait une conclusion. Comme si une suite avait été enlevée au dernier moment. J’aurais aimé en savoir plus, voir ce qu’il advenait finalement des gamins (et pas seulement de Charlemagne).
Mais bon, la lecture est sympathique quand même.
Traqué dans l'espace est un vrai récit d'aventure spatiale à l'ancienne. On y suit un héros humain tiré de son hibernation plusieurs siècles après la disparition de l'humanité. Devenu le dernier représentant de son espèce, il découvre avec stupeur que son sang est devenu un bien extrêmement convoité par une race extraterrestre agressive, qui se lance aussitôt à sa poursuite. Pour survivre, il doit fuir en compagnie d'alliés venus d'autres civilisations plus accueillantes, tout en nourrissant l'espoir de retrouver les traces de sa famille sur une Terre devenue presque mythique.
L'album est massif avec près de 250 pages mais sa lecture reste fluide grâce à un rythme soutenu et un découpage aéré. L'action est omniprésente : vaisseaux lancés à toute vitesse, escales de planète en planète, tueurs implacables, gardes surarmés, combats acharnés et poursuites effrénées. Le héros et ses compagnons échappent régulièrement à la mort dans un enchaînement de péripéties qui maintient l'intérêt sans faiblir. L'univers s’étoffe au fil des chapitres, révélant peu à peu les intentions des antagonistes et les enjeux profonds de cette chasse à l'homme.
Le dessin, entre dynamisme comics, style animation et ligne claire européenne, renforce l’énergie du récit. Les planches sont lisibles, vivantes, et contribuent au plaisir de lecture. Même si certains détours paraissent superflus, à l'image de cette séquence sur une planète escale où le groupe cherche du carburant, clairement un passage dispensable, l’ensemble reste cohérent. On sent que le récit a été pensé en chapitres ou en épisodes, et cela joue parfois sur l'intensité dramatique de l'intrigue principale.
Malgré ces quelques longueurs, Traqué dans l'espace remplit son rôle de divertissement : c'est un space opera généreux, rythmé, joliment mis en scène, et porté par une narration claire. Il ne cherche ni à révolutionner le genre, ni à creuser de grandes thématiques : il assume pleinement son ambition de raconter une aventure spatiale sans autre prétention que celle de faire passer un bon moment au lecteur. Et sur ce plan-là, c'est mission accomplie.
Je ne sais pas si la série est finie (la fin du troisième tome est un peu ouverte, sans pour cela qu’un autre album ne soit réellement annoncé ou attendu), mais je pense qu’il serait clairement temps d’arrêter.
En effet, j’ai trouvé que le dynamisme et l’intérêt diminuaient d’un tome à l’autre. Le premier album est plein de fraicheur, jouant sur un ton où dérision, humour sans gag et personnages et intrigue un chouia loufoques amène une lecture très plaisante. Il y a un peu du Gus de Blain dans certains passages. Le deuxième album est sur le même ton, mais les péripéties se répètent un peu, et on tourne un peu plus en rond autour des quelques personnages que nous suivons depuis le début.
Mais c’est surtout le troisième album qui m’a laissé sur ma faim. Plus verbeux (alors que la série est quand même bâtie sur un minimalisme à tous les étages), plus trop d’humour, et un récit moins vif.
Le dessin est souvent encore plus minimaliste que l’histoire. C’est l’agréable surprise du premier tome, puisque Farnos réussit avec une économie de moyen à rendre vivant et intéressants personnages et histoires. Quelques décors, pas mal de cases presque vides : pas de frustration pourtant, ce style passe très bien.
Une série relativement originale, qui aurait sans doute gagné à être resserrée, car ce minimalisme ne peut se permettre d’être ennuyeux – cet ennui qui m’a guetté dans le troisième tome.
Une lecture sympathique. Sans plus, mais je m’attendais au départ à moins bien en fait. Mais ici, mises à part les dernières pages, où les auteurs cèdent à certaines facilités pour faire basculer l’intrigue dans quelque chose de trop « gentil » et improbable, j’ai trouvé ce récit intéressant.
En fait, on n’a pas besoin d’être féru de foot, ou de tout connaitre de ses règles et de son histoire – même si avoir des connaissances dans ce domaine aide à apprécier certains détails (au niveau des joueurs et des clubs).
L’intrigue est centrée sur un acteur de l’ombre du football moderne, l’agent de joueur. La bonne idée est d’avoir traité cette histoire en deux temps, avec une coupure d’une petite quinzaine d’années, ce qui permet de montrer l’évolution de la société et du microcosme footballistique.
L’autre bonne idée est d’avoir choisi un agent « à l’ancienne », loin des requins qui font parfois la une de l’actualité. Un type besogneux et parfois naïf, qui garde en tête que ses « clients » sont des êtres humains, et non de simples « placements financiers ». Une sorte de loser magnifique, de plus en plus anachronique.
La narration est agréable. Les personnages à gros nez m’avaient fait attendre quelque chose jouant davantage sur l’humour, mais en fait ça n’est pas trop le cas (même si certaines situations ou réparties sont quand même amusantes).
Le dessin justement, est lui aussi fluide et plaisant, accompagnant bien le récit. On pourrait juste chipoter en disant que les personnages réels ne sont pas toujours très ressemblants (Ancelotti, Neymar par exemple), mais ça ne gêne pas vraiment la lecture.
Il est loin ce titre d'Elmer Food Beat : 'le plastique c'est fantastique...'. J'adore ce groupe (mon dernier concert avant le confinement de 2020).
L'être humain a disparu, une nouvelle civilisation a pris place sur l'île d"Hexapoda avec à sa tête les insectes. Une société qui ressemble à s'y méprendre à la Rome antique. Des temples sont érigés en l'honneur de l'Homme avec sa cohorte de prêtres et prêtresses en coccinelles accompagnés d'esclaves en pucerons, voici l'Empire des fourmis. Un monde où il faut cohabiter avec d'autres civilisations, le royaume des abeilles, le sultanat des scarabées, la citée État des gendarmes et la fédération des grillons et des cigales. Un beau panel de gouvernance. Oups, j'ai oublié le marais des nuisibles. La plus grande des richesses ? Le plastok, ce déchet devenu source de pouvoir.
Dans cet univers d'hexapodes, notre héros Bug le puceron se voit accusé à tort de l'assassinat de la grande prêtresse. Il va parvenir à s'évader avec l'aide de Sagawa la mante religieuse. Bug veut prouver son innocence et pour cela il va partir à la recherche du mythique trésor des Dieux géants, un continent de plastok.
Une narration alerte, des personnages attachants et de l'aventure. Un premier tome qui ne s'encombre pas de subtilités, il met en place cet univers médiéval/antique post-apocalyptique et l'ntrigue.
Un album qui cible en priorité un jeune public, entre 10 et 14 ans. Le plastique en ligne de mire et le monde des invisibles.
Le dessin est très agréable, les décors et les personnages sont réussis et une chouette (merde c'est pas un insecte) colorisation.
3 étoiles en attendant la suite.
Tome 2
L'histoire s'accélère avec ses nombreux rebondissements. Un univers très riche aux multiples références avec cette quête qui les mènera vers le sixième continent, le reliquat de leurs dieux.
Une intrigue où le monde de la piraterie fait son entrée fracassante ainsi que de nouveaux personnages, elle prend un peu plus de consistance, tout en restant simple et efficace.
On ouvre ce deuxième opus avec un visuel pleine page déjà aperçu dans le premier : un bébé humain en guise de dieu. Un dessin simple et lisible, une ligne claire à la colorisation lumineuse. Agréable à regarder.
Tome 3
Le récit prend une nouvelle tournure, la pirate Blackwings a rassemblé une armée constituée de tous les nuisibles d'Hexapoda pour prendre le pouvoir. L'enquête sur l'assassinat de la grande prêtresse avance et j'ai été surpris par le nom du coupable. Ce troisième opus conclu de bien belle manière un récit qui fera réfléchir nos chères têtes blondes, principalement sur la religion et les laissés-pour-compte. Une dernière planche en mode "Planète des singes".
Visuellement c'est toujours aussi bon.
Une lecture agréable qui cible principalement un jeune public.
Je maintiens ma note de 3,5.
Série jeunesse d’aventure suivant une apprentie sorcière qui, après avoir accidentellement transformé sa sœur en chèvre, part à la recherche d’un moyen de réparer sa bêtise, ce qui les entraîne dans une suite de péripéties mêlant ennemis et alliés inattendus.
Contrairement à beaucoup d’albums de la collection BD Kids, l’histoire s’inscrit dans une continuité au fil des tomes, même si chaque volume reste découpé en chapitres qui forment de courtes histoires liées entre elles. Cette structure permet une progression des personnages et de l’univers, avec des éléments de plus en plus originaux et des retours de figures secondaires bien gérés.
C’est une série agréable et divertissante que j’ai appréciée, même si elle s’adresse à un public plus jeune que moi. Le dessin est propre, clair, avec un character design sympathique. Rien de révolutionnaire, mais une lecture plaisante.
Une trilogie très bonne. En tout cas, une histoire qui réunit bon nombre d'ingrédients qui me plaisent : un récit entraînant plein de mystère, du fantastique, du spiritisme, une famille bariolée mais soudée, le cadre prenant d'un Paris de la fin du XIXème siècle, un dessin très stylisé donnant la part belle aux visages expressifs et aux ombrages travaillés et quelques jeux de mots ci et là dans les dialogues.
L'histoire est relativement classique (un complot orchestré par une société secrète et une touche de surnaturel venant pimenter le tout) mais tout de même prenante par sa forme et son exécution.
Disons que si vous aimez les histoires de mediums (et de fantômes) et les récits d'aventures fantasques vous vous garantissez au moins une lecture agréable.
Je déplore tout de même un manque de prise de risque, de folie. C'est précisément parce que je suis friande de ce genre de récits que j'en attendais beaucoup, alors un récit un peu trop classique par moment et une narration qui ne profite pas toujours pleinement de son cadre fantasque et fantastique (en tout cas pas autant que ce à quoi j'aurais tendance à m'attendre), cela modère un peu mon affection. Les personnages sont bons, suffisamment distingués et campés pour les rendre agréables à suivre, mais je n'aurais pas boudé une caractérisation plus poussée qui me les auraient sans doute rendus plus attachants.
Je ne serais sans doute pas aussi dithyrambique que certain-e-s, le résultat ne m'a pas paru suffisamment novateur ou pleinement délirant pour me toucher davantage, mais l'œuvre n'en reste pas moins bien menée et agréable à lire. Pas révolutionnaire dans son genre mais qui ne manque pas de mérites pour autant.
(Je vous jure que je ne fais pas exprès d'avoir si souvent des pinaillages à dire lors de mes avis).
J'avoue ne pas comprendre pourquoi Peeters utilise un avatar et pas seulement lui-même dans cet album autobiographie, ça rend les choses plus compliquées qu'autre chose.
Sinon, c'est un album qui se lit sans problème avec quelques passages un peu poignants à l'hôpital, mais globalement c'est un album qui ne sort pas trop du lot d'albums qui sortent chaque année. Ce qui était bien avec ''Pilules bleues'' c'est qu'on voyait le quotidien de quelqu'un qui était amoureux d'une femme atteinte du sida, une situation qui sort de l'ordinaire alors qu'ici hormis les problèmes de santé de sa femme, la vie d'Oleg est celle banale d'un homme blanc qui a assez d'argent pour bien vivre et qui a une famille. J'ai l'impression que la plupart des scènes auraient pu être imaginées sans problème par d'autres auteurs de la génération de Peeters.
Il reste le dessin qui est pas mal et la narration est dynamique. C'est pas mauvais, mais cela ne me semble pas être un indispensable hormis si on est un gros fan de l'auteur.
J’avais eu l’occasion de feuilleter plusieurs albums de ce super-héros ridicule, mais c’est la publication récente des intégrales (qui ne reprennent d’ailleurs pour le moment pas tous les récits parus en album je crois) que je me suis plongé un peu plus dans les histoires improbables de ce bonhomme.
Rifo est un habitué de Psikopat (où Hiroshiman a été en grande partie publié). On ne sera donc pas surpris par le ton irrévérencieux, grossier, voire grotesque, qui domine – avec une bonne couche d’absurde – dans ces aventures pour de rire.
Rifo aime bien développer des personnages ordinaires, « franchouillards », en triturant le raisonnable, en les projetant dans un univers mêlant SF du pauvre et récit vaguement polar et/ou humoristiques. On peut aussi le vérifier avec Captain Marcel et les bêtes, lui aussi issu de l’univers Psikopat.
Lire tous les albums d’une traite n’est sans doute pas une bonne idée. Je recommanderais plutôt une lecture par petits bouts, deux/trois histoires à la fois. Pour éviter l’overdose de connerie, pour éviter aussi de trop ressentir certaines répétitions dans les gags et les situations. L’ensemble est inégal donc. Mais globalement original, et j’ai trouvé suffisamment de détails amusants pour apprécier cette lecture.
L’humour joue donc sur de l’absurde, un ton volontairement parodique, faussement sérieux, un humour con, parfois scato. Il ne faut donc pas être réfractaire à ce type d’humour grossier (dans tous les sens du terme). Mais chez moi ça passe bien.
Le dessin est généralement plus léché que les textes, et ne donne pas vraiment dans le fanzine ou le n’importe quoi. Au contraire, certains détails sont vraiment très bons. Et sur pas mal de planches, j’ai trouvé que le trait de Rifo avait des accointances avec celui de Crumb – surtout pour les personnages (les nanas bien en chair par exemple, mais pas seulement).
A réserver aux amateurs du genre, et sans doute à ne pas lire d’une traite. Mais ce héros au look impayable mérite un petit détour, l’ensemble est plutôt réjouissant.
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Arno
Mon avis porte sur l'intégrale des trois premiers tomes. Tout d'abord, le trait de Juillard est magnifique dans cette série. Les planches fourmillent de détails. Venise et ses canaux, les châteaux italiens, les pyramides d'Égypte, tous ces lieux sont superbement reproduits. La coloration n'est pas en reste. C'est un plaisir pour les yeux à chaque page. Malheureusement cette histoire est desservie par le classicisme éculé de Martin qui use trop de voix off en plus d'être très verbeux au niveau des dialogues. Le traitement des scènes d'action semble destiné à un public jeunesse, on a souvent l'impression de voir l'ombre d'Alix. Arno est un bellâtre comme le héros phare de Martin du reste. Aussi, Bonaparte sert uniquement de fil rouge à l'intrigue, il n'est pas du tout développé et disparaît vite du récit. Un autre mauvais choix. 5 pour le dessin de Juillard et un 2 généreux pour l'histoire.
Un loup est un loup
Une lecture agréable, mais la fin m’a un peu déçu. Toutefois, l’essentiel de l’histoire se laisse lire agréablement. D’abord parce que le dessin de Nardo est vraiment chouette, fluide et dynamique. Les visages – de la jeune fratrie en particulier – sont réussis (un rendu à mi-chemin entre ceux dessinés par Ivan Brun et les « Martine », en tout cas un côté presque hyper réaliste et intriguant). L’histoire est bien ancrée dans le XVIIIème siècle, ses superstitions, sa société d’ordres pas complètement hermétiques. Il y a presque un humour noir involontaire dans la première partie, avec tout ce qui arrive au père des enfants, une suite de malheurs parfois absurdes (j’ai juste eu du mal à croire au résultat du duel !) qui amène la dispersion et le mal être des cinq gamins. La suite est plus classique, Charlemagne essaye de fuir la famille où il a été placé, pour retrouver ses frères et sœurs, utilisant sa force de caractère, sa ruse, et sa capacité à se faire apprécier voire comprendre des animaux – chiens en particulier. Je m’attendais d’ailleurs à la vue des couvertures, et à la lecture des résumés, à une arrivée du fantastique, mais aussi à une ambiance ramenant vers la bête du Gévaudan. Il n’en est rien finalement. Mais la fin m’a clairement frustré. Comme si manquait une conclusion. Comme si une suite avait été enlevée au dernier moment. J’aurais aimé en savoir plus, voir ce qu’il advenait finalement des gamins (et pas seulement de Charlemagne). Mais bon, la lecture est sympathique quand même.
Traqué dans l'espace
Traqué dans l'espace est un vrai récit d'aventure spatiale à l'ancienne. On y suit un héros humain tiré de son hibernation plusieurs siècles après la disparition de l'humanité. Devenu le dernier représentant de son espèce, il découvre avec stupeur que son sang est devenu un bien extrêmement convoité par une race extraterrestre agressive, qui se lance aussitôt à sa poursuite. Pour survivre, il doit fuir en compagnie d'alliés venus d'autres civilisations plus accueillantes, tout en nourrissant l'espoir de retrouver les traces de sa famille sur une Terre devenue presque mythique. L'album est massif avec près de 250 pages mais sa lecture reste fluide grâce à un rythme soutenu et un découpage aéré. L'action est omniprésente : vaisseaux lancés à toute vitesse, escales de planète en planète, tueurs implacables, gardes surarmés, combats acharnés et poursuites effrénées. Le héros et ses compagnons échappent régulièrement à la mort dans un enchaînement de péripéties qui maintient l'intérêt sans faiblir. L'univers s’étoffe au fil des chapitres, révélant peu à peu les intentions des antagonistes et les enjeux profonds de cette chasse à l'homme. Le dessin, entre dynamisme comics, style animation et ligne claire européenne, renforce l’énergie du récit. Les planches sont lisibles, vivantes, et contribuent au plaisir de lecture. Même si certains détours paraissent superflus, à l'image de cette séquence sur une planète escale où le groupe cherche du carburant, clairement un passage dispensable, l’ensemble reste cohérent. On sent que le récit a été pensé en chapitres ou en épisodes, et cela joue parfois sur l'intensité dramatique de l'intrigue principale. Malgré ces quelques longueurs, Traqué dans l'espace remplit son rôle de divertissement : c'est un space opera généreux, rythmé, joliment mis en scène, et porté par une narration claire. Il ne cherche ni à révolutionner le genre, ni à creuser de grandes thématiques : il assume pleinement son ambition de raconter une aventure spatiale sans autre prétention que celle de faire passer un bon moment au lecteur. Et sur ce plan-là, c'est mission accomplie.
Calfboy
Je ne sais pas si la série est finie (la fin du troisième tome est un peu ouverte, sans pour cela qu’un autre album ne soit réellement annoncé ou attendu), mais je pense qu’il serait clairement temps d’arrêter. En effet, j’ai trouvé que le dynamisme et l’intérêt diminuaient d’un tome à l’autre. Le premier album est plein de fraicheur, jouant sur un ton où dérision, humour sans gag et personnages et intrigue un chouia loufoques amène une lecture très plaisante. Il y a un peu du Gus de Blain dans certains passages. Le deuxième album est sur le même ton, mais les péripéties se répètent un peu, et on tourne un peu plus en rond autour des quelques personnages que nous suivons depuis le début. Mais c’est surtout le troisième album qui m’a laissé sur ma faim. Plus verbeux (alors que la série est quand même bâtie sur un minimalisme à tous les étages), plus trop d’humour, et un récit moins vif. Le dessin est souvent encore plus minimaliste que l’histoire. C’est l’agréable surprise du premier tome, puisque Farnos réussit avec une économie de moyen à rendre vivant et intéressants personnages et histoires. Quelques décors, pas mal de cases presque vides : pas de frustration pourtant, ce style passe très bien. Une série relativement originale, qui aurait sans doute gagné à être resserrée, car ce minimalisme ne peut se permettre d’être ennuyeux – cet ennui qui m’a guetté dans le troisième tome.
Un Dernier tour de terrain
Une lecture sympathique. Sans plus, mais je m’attendais au départ à moins bien en fait. Mais ici, mises à part les dernières pages, où les auteurs cèdent à certaines facilités pour faire basculer l’intrigue dans quelque chose de trop « gentil » et improbable, j’ai trouvé ce récit intéressant. En fait, on n’a pas besoin d’être féru de foot, ou de tout connaitre de ses règles et de son histoire – même si avoir des connaissances dans ce domaine aide à apprécier certains détails (au niveau des joueurs et des clubs). L’intrigue est centrée sur un acteur de l’ombre du football moderne, l’agent de joueur. La bonne idée est d’avoir traité cette histoire en deux temps, avec une coupure d’une petite quinzaine d’années, ce qui permet de montrer l’évolution de la société et du microcosme footballistique. L’autre bonne idée est d’avoir choisi un agent « à l’ancienne », loin des requins qui font parfois la une de l’actualité. Un type besogneux et parfois naïf, qui garde en tête que ses « clients » sont des êtres humains, et non de simples « placements financiers ». Une sorte de loser magnifique, de plus en plus anachronique. La narration est agréable. Les personnages à gros nez m’avaient fait attendre quelque chose jouant davantage sur l’humour, mais en fait ça n’est pas trop le cas (même si certaines situations ou réparties sont quand même amusantes). Le dessin justement, est lui aussi fluide et plaisant, accompagnant bien le récit. On pourrait juste chipoter en disant que les personnages réels ne sont pas toujours très ressemblants (Ancelotti, Neymar par exemple), mais ça ne gêne pas vraiment la lecture.
Plastok
Il est loin ce titre d'Elmer Food Beat : 'le plastique c'est fantastique...'. J'adore ce groupe (mon dernier concert avant le confinement de 2020). L'être humain a disparu, une nouvelle civilisation a pris place sur l'île d"Hexapoda avec à sa tête les insectes. Une société qui ressemble à s'y méprendre à la Rome antique. Des temples sont érigés en l'honneur de l'Homme avec sa cohorte de prêtres et prêtresses en coccinelles accompagnés d'esclaves en pucerons, voici l'Empire des fourmis. Un monde où il faut cohabiter avec d'autres civilisations, le royaume des abeilles, le sultanat des scarabées, la citée État des gendarmes et la fédération des grillons et des cigales. Un beau panel de gouvernance. Oups, j'ai oublié le marais des nuisibles. La plus grande des richesses ? Le plastok, ce déchet devenu source de pouvoir. Dans cet univers d'hexapodes, notre héros Bug le puceron se voit accusé à tort de l'assassinat de la grande prêtresse. Il va parvenir à s'évader avec l'aide de Sagawa la mante religieuse. Bug veut prouver son innocence et pour cela il va partir à la recherche du mythique trésor des Dieux géants, un continent de plastok. Une narration alerte, des personnages attachants et de l'aventure. Un premier tome qui ne s'encombre pas de subtilités, il met en place cet univers médiéval/antique post-apocalyptique et l'ntrigue. Un album qui cible en priorité un jeune public, entre 10 et 14 ans. Le plastique en ligne de mire et le monde des invisibles. Le dessin est très agréable, les décors et les personnages sont réussis et une chouette (merde c'est pas un insecte) colorisation. 3 étoiles en attendant la suite. Tome 2 L'histoire s'accélère avec ses nombreux rebondissements. Un univers très riche aux multiples références avec cette quête qui les mènera vers le sixième continent, le reliquat de leurs dieux. Une intrigue où le monde de la piraterie fait son entrée fracassante ainsi que de nouveaux personnages, elle prend un peu plus de consistance, tout en restant simple et efficace. On ouvre ce deuxième opus avec un visuel pleine page déjà aperçu dans le premier : un bébé humain en guise de dieu. Un dessin simple et lisible, une ligne claire à la colorisation lumineuse. Agréable à regarder. Tome 3 Le récit prend une nouvelle tournure, la pirate Blackwings a rassemblé une armée constituée de tous les nuisibles d'Hexapoda pour prendre le pouvoir. L'enquête sur l'assassinat de la grande prêtresse avance et j'ai été surpris par le nom du coupable. Ce troisième opus conclu de bien belle manière un récit qui fera réfléchir nos chères têtes blondes, principalement sur la religion et les laissés-pour-compte. Une dernière planche en mode "Planète des singes". Visuellement c'est toujours aussi bon. Une lecture agréable qui cible principalement un jeune public. Je maintiens ma note de 3,5.
Cendre et Hazel
Série jeunesse d’aventure suivant une apprentie sorcière qui, après avoir accidentellement transformé sa sœur en chèvre, part à la recherche d’un moyen de réparer sa bêtise, ce qui les entraîne dans une suite de péripéties mêlant ennemis et alliés inattendus. Contrairement à beaucoup d’albums de la collection BD Kids, l’histoire s’inscrit dans une continuité au fil des tomes, même si chaque volume reste découpé en chapitres qui forment de courtes histoires liées entre elles. Cette structure permet une progression des personnages et de l’univers, avec des éléments de plus en plus originaux et des retours de figures secondaires bien gérés. C’est une série agréable et divertissante que j’ai appréciée, même si elle s’adresse à un public plus jeune que moi. Le dessin est propre, clair, avec un character design sympathique. Rien de révolutionnaire, mais une lecture plaisante.
Chambres Noires
Une trilogie très bonne. En tout cas, une histoire qui réunit bon nombre d'ingrédients qui me plaisent : un récit entraînant plein de mystère, du fantastique, du spiritisme, une famille bariolée mais soudée, le cadre prenant d'un Paris de la fin du XIXème siècle, un dessin très stylisé donnant la part belle aux visages expressifs et aux ombrages travaillés et quelques jeux de mots ci et là dans les dialogues. L'histoire est relativement classique (un complot orchestré par une société secrète et une touche de surnaturel venant pimenter le tout) mais tout de même prenante par sa forme et son exécution. Disons que si vous aimez les histoires de mediums (et de fantômes) et les récits d'aventures fantasques vous vous garantissez au moins une lecture agréable. Je déplore tout de même un manque de prise de risque, de folie. C'est précisément parce que je suis friande de ce genre de récits que j'en attendais beaucoup, alors un récit un peu trop classique par moment et une narration qui ne profite pas toujours pleinement de son cadre fantasque et fantastique (en tout cas pas autant que ce à quoi j'aurais tendance à m'attendre), cela modère un peu mon affection. Les personnages sont bons, suffisamment distingués et campés pour les rendre agréables à suivre, mais je n'aurais pas boudé une caractérisation plus poussée qui me les auraient sans doute rendus plus attachants. Je ne serais sans doute pas aussi dithyrambique que certain-e-s, le résultat ne m'a pas paru suffisamment novateur ou pleinement délirant pour me toucher davantage, mais l'œuvre n'en reste pas moins bien menée et agréable à lire. Pas révolutionnaire dans son genre mais qui ne manque pas de mérites pour autant. (Je vous jure que je ne fais pas exprès d'avoir si souvent des pinaillages à dire lors de mes avis).
Oleg
J'avoue ne pas comprendre pourquoi Peeters utilise un avatar et pas seulement lui-même dans cet album autobiographie, ça rend les choses plus compliquées qu'autre chose. Sinon, c'est un album qui se lit sans problème avec quelques passages un peu poignants à l'hôpital, mais globalement c'est un album qui ne sort pas trop du lot d'albums qui sortent chaque année. Ce qui était bien avec ''Pilules bleues'' c'est qu'on voyait le quotidien de quelqu'un qui était amoureux d'une femme atteinte du sida, une situation qui sort de l'ordinaire alors qu'ici hormis les problèmes de santé de sa femme, la vie d'Oleg est celle banale d'un homme blanc qui a assez d'argent pour bien vivre et qui a une famille. J'ai l'impression que la plupart des scènes auraient pu être imaginées sans problème par d'autres auteurs de la génération de Peeters. Il reste le dessin qui est pas mal et la narration est dynamique. C'est pas mauvais, mais cela ne me semble pas être un indispensable hormis si on est un gros fan de l'auteur.
Hiroshiman
J’avais eu l’occasion de feuilleter plusieurs albums de ce super-héros ridicule, mais c’est la publication récente des intégrales (qui ne reprennent d’ailleurs pour le moment pas tous les récits parus en album je crois) que je me suis plongé un peu plus dans les histoires improbables de ce bonhomme. Rifo est un habitué de Psikopat (où Hiroshiman a été en grande partie publié). On ne sera donc pas surpris par le ton irrévérencieux, grossier, voire grotesque, qui domine – avec une bonne couche d’absurde – dans ces aventures pour de rire. Rifo aime bien développer des personnages ordinaires, « franchouillards », en triturant le raisonnable, en les projetant dans un univers mêlant SF du pauvre et récit vaguement polar et/ou humoristiques. On peut aussi le vérifier avec Captain Marcel et les bêtes, lui aussi issu de l’univers Psikopat. Lire tous les albums d’une traite n’est sans doute pas une bonne idée. Je recommanderais plutôt une lecture par petits bouts, deux/trois histoires à la fois. Pour éviter l’overdose de connerie, pour éviter aussi de trop ressentir certaines répétitions dans les gags et les situations. L’ensemble est inégal donc. Mais globalement original, et j’ai trouvé suffisamment de détails amusants pour apprécier cette lecture. L’humour joue donc sur de l’absurde, un ton volontairement parodique, faussement sérieux, un humour con, parfois scato. Il ne faut donc pas être réfractaire à ce type d’humour grossier (dans tous les sens du terme). Mais chez moi ça passe bien. Le dessin est généralement plus léché que les textes, et ne donne pas vraiment dans le fanzine ou le n’importe quoi. Au contraire, certains détails sont vraiment très bons. Et sur pas mal de planches, j’ai trouvé que le trait de Rifo avait des accointances avec celui de Crumb – surtout pour les personnages (les nanas bien en chair par exemple, mais pas seulement). A réserver aux amateurs du genre, et sans doute à ne pas lire d’une traite. Mais ce héros au look impayable mérite un petit détour, l’ensemble est plutôt réjouissant.