Pas grand choses à ajouter aux avis de mes prédécesseurs, un gentil album à destination des plus jeunes.
Le récit va s’attacher à la jeunesse de Diana (future Wonder Woman) sur l’île des Amazones. Le cadre est bien rendu et l’aventure s’avère honnête (et peu donner l’envie d’approfondir la mythologie pour découvrir le personnage de Circé etc).
On n’échappe pas aux bons sentiments mais le tout est plutôt maîtrisé. C’est accompagné d’un dessin fluide, lisible et coloré qui convient parfaitement au lectorat.
Si j’ai bien noté quelques perspectives parfois hasardeuses, ça ne nuit en rien à la lecture.
La nouvelle série de dark fantasy par la même autrice que FullMetal Alchemist.
Je n'ai jamais été un gros fan de FullMetal Alchemist malgré les qualités de cette série et, après avoir lu 4 tomes de Tsugai, j'ai à peu près les mêmes sentiments : je reconnais qu'il y a des qualités, mais je n’accroche pas trop. Parmi les bons points de la série, le dessin est élégant, il y a un bon mélange d'humour et de drame et aussi dès le début il y a des surprises dans le scénario. En effet, le début du premier chapitre laisse penser que l'action va se passer dans un monde de fantasy inspiré par le moyen-âge japonais....et puis soudainement il y a des hélicoptères et des types avec des fusils qui débarquent !
Malgré cela, je n'ai pas réussi à trouver la série passionnante à lire. Les jumeaux sont attachants, mais les autres me laissent indifférent. Les combats ne m'ont pas enthousiasmé, mais je pense que je suis devenu trop vieux pour ce type de shonen rempli de bastons. Il y aussi le fait que le récit est un peu complexe avec plein de personnages et c'est un peu dur de s'y retrouver si on n'est pas à fond dans l'histoire. J'ai lu les 4 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. Je n'ai pas une envie folle d'en lire d'avantage pour connaitre toutes les questions qui restent en suspens.
Je pense que les fans de l'autrice vont plus adorer que moi. Perso, j'aime mieux ses récits réalistes qui se passent à la campagne.
C'est avec Amer Béton que j'avais découvert tout le talent de Taiyo Matsumoto et son univers décalé. C'est à l'occasion de sa réédition par Delcourt que je découvre ce recueil .
Ici point d'histoire au long cours, mais 9 courts récits façon nouvelles qui restent fidèles à la fantaisie et à la poésie particulière de l'auteur. Toujours aussi déroutantes de prime abord, ces histoires, souvent courtes n'en dégagent pas moins cette touche si singulière qui fait tout le charme du travail de Taiyo Matsumoto. Il aime les marges, les questionnements et l'évasion : l'onirisme et l'absurde prédominent traversant des personnages souvent en décalage ou en conflit avec notre dure réalité.
Pour autant, si j'ai apprécié ces scénettes, je trouve qu'elles n'ont pas la force que des séries comme Amer Béton ou Number 5.
A réserver pour les fans de l'auteur je pense, les autres risquent de ne pas y trouver leur compte.
Le Familistère de Guise est une utopie sociale qui a fonctionné pour de bon pendant près d'un siècle. Créée grâce à la fortune, à l'intelligence et au bon cœur de Jean-Baptiste Godin, il a offert un lieu d'habitation parfaitement équilibré et organisé à des centaines de familles ouvrières qui pouvaient bénéficier ainsi de l'accès aux bienfaits de la richesse sans être riches. JD Morvan prend pour base cette merveille d'architecture et de société pour imaginer une intrigue où l'une des protégées de Godin, issue du monde de la petite criminalité, va répliquer ce même concept de familistère au cœur de Paris pour créer une utopie de Cour des Miracles alimentée par le crime, s'attirant par là même la haine des plus radicaux soutiens du projet initial de Godin.
C'est un scénario taillé sur mesure pour le dessinateur Romain Rousseaux Perin qui est issu du monde de l'architecture et de la sociologie. Si son dessin des personnages est simplement bien, ses représentations des bâtiments, intérieurs et extérieurs, et des vues de Paris et d'ailleurs sont purement impressionnantes. Cela commence par une vue épatante du Paris de 1861, puis plus tard une incroyable vue plongeante en fish-eye du familistère de la Truanderie. Et cela continue comme ça, avec un tel soin du détail dans les décors qu'on sent que l'auteur s'est véritablement fait plaisir. Rien que pour ça et pour que la (re)découverte du Familistère de Guise, cela vaut le coup de la lecture.
L'intrigue pour sa part a la belle qualité de mettre en avant ce fameux endroit et la merveille architecturale et sociale qu'il représentait, malheureusement maintenue par une ressource économique qui ne pouvait pas être éternelle. Et c'est justement pour trouver une source de revenus inépuisable que JD Morvan et son personnage principal ont imaginé l'obtenir du crime organisé. S'ensuit une histoire de vengeance punitive, de kidnapping et d'hypnotisme qui est un peu plus tirée par les cheveux, notamment motivée par un fils de Jean-Baptiste Godin qui est présenté en personnage détestable (alors qu'a priori il n'était que simplement médiocre dans la vraie vie). On y trouve un peu trop de facilités qui rabaissent les bonnes qualités du reste de l'histoire et de l'idée même de la baser sur le concept de ces familistères.
Il y a du donc du très bon et du moins bon dans cette série qui a toutefois la qualité de se terminer en deux tomes uniquement, lui évitant de trop s'éparpiller.
Ce n'est pas la première fois qu'on a une histoire d'un corps possédé par une autre personne (sans réfléchir, je pense déjà à Quartier lointain), mais à ma connaissance le première fois qu'on a une personne qui se retrouve dans le corps de quelqu'un de sa famille.
C'est assez fluide, la découverte progressive de l'un et de l'autre se fait sans véritable heurt, même si au départ j'ai eu un peu de mal à bien saisir ce qu'il se passait. C'était peut-être dû à l'état de confusion de Tsumugi. La différence de caractères de la mère et du fils amène déjà des situations propices à de gros soucis -et à des révélations- pour la vie pas si rangée que ça d'Oki... Je trouve que les possibilités offertes par ce premier tome sont déjà intéressantes, et le fait que la série se termine en 4 opus est un bon point, et montre que Ryosuke Tanno a bien cerné (apriori) son sujet. Le dessin de son épouse Marie Sasano (dont je ne connais que Momo et le Messager du Soleil, qui m'a déçu) est plutôt agréable, même si parfois ses cases sont un peu chargées.
Je lirai la suite avec plaisir et curiosité, pour avoir le fin mot de l'histoire.
Délicat d'évaluer cette BD : un beau roman graphique sur la fin de vie de l'écrivain Pessoa.
C'est élégant, d'une inattendue et précieuse légèreté, énigmatique... De belles qualités à l'image de l'artiste.
Mais c'est aussi assez vain, sans véritable point de vue, avec une relative mise de côté de tout l'aspect littéraire (ce qui pourrait apparaître comme une faute professionnelle), et essentiellement basé sur la fin de vie de l'homme, même si l'on goûte l'ajout de quelques souvenirs malgré leur lourde visée psychanalytique.
La BD est donc belle, mais le projet initial possiblement mauvais.
Adaptation de la saga historique et religieuse à grand succès. J'étais loin d'être le public visé et a priori peu à même d'apprécier cette série.
Pourtant, j'ai lu les deux premiers tomes plutôt avec plaisir. Les complots et intrigues tiennent la route, les personnages ne me sont pas trop antipathiques malgré la foi omniprésente, les intrigues parallèles sont relativement correctement menées, même si les passages entre les unes et les autres sont abruptes et artificiels (comme toujours, défaut récurrent tant en littérature, cinéma, que BD ou série TV ; tout le monde ne peut pas s'appuyer sur le talent d'un Ben Hecht par exemple).
Côté illustrations, c'est beau niveau décors, spectaculaire à l'occasion, moins côté personnages, avec ce style réaliste froid finalement attendu pour ce type d’œuvre.
Pas certain que j'y revienne lors de la sortie des 4 prochains tomes, mais le job est fait et correctement.
Je n’ai rien à dire de méchant sur ma lecture, une œuvre qui flirte un peu avec le déjà vu mais plutôt fort agréable à suivre. Je la situe entre le pas mal et le franchement bien.
Aux manettes, on retrouve 2 auteurs qui ont de la bouteille et qui maîtrisent le récit chacun dans leurs domaines.
A la partie graphique : Gaël Séjourné, un auteur que je connais peu mais qui avait déjà retenu mon attention, surtout au regard des collections où il a officié (J’ai tué, L’homme de l’année …). Même si son dessin m’a semblé ici moins personnel et plus passe-partout, c’est sans fausse note et les couleurs illuminent l’ensemble. Il y a un aspect feel good qui s’en dégage, en plus d’une fluidité à toute épreuve.
Bref ça se regarde très bien mais ça se lit tout aussi bien. Philippe Pelaez nous propose une virée dans un village français au milieu des Trente Glorieuses.
Un élément déclencheur extérieur (ici un homme venu faire du repérage pour des films) va chambouler la vie des autochtones. Une trame un peu éculée type Un village presque parfait (les villageois vont tout faire pour séduire notre héros) mais assez satisfaisante dans son déroulé, ambiance et retranscription de l’époque. On n’apercevra pas BB mais un bel hommage/instantané du cinéma et campagne française. La fin sans être folle reste satisfaisante et astucieuse.
3,5
Je suis un peu vache en arrondissant à l’inférieur mais tout à fait recommandable. Dans la même veine que Les Vents ovales, le cinéma en plus, ainsi qu’un ton plus léger.
Un album relativement épais, mais qui se lit très vite. D’abord parce qu’il n’y a pas beaucoup de texte. Mais aussi parce que l’intrigue tient en quelques mots. C’est d’ailleurs la principale faiblesse de l’album.
Il faut juste se laisser porter par un récit qui joue sur la poésie, d’improbables facilités, pour apprécier cette lecture. Même si le mystère ne joue vraiment que jusqu’à la rencontre avec l’enfant.
Le dessin de Panaccione est plutôt chouette, avec une colorisation elle aussi réussie. Il réussit à placer encore son personnage fétiche (ici sous les traits d’un vieux fermier surprenant).
Une lecture plaisante, mais pas inoubliable.
Rien de fondamentalement extraordinaire dans cette histoire. Mais elle se laisse lire agréablement. Elle aurait même pu être encore plus captivante, en densifiant l’intrigue, ou en accentuant l’angoisse désespérante qu’on sentait poindre après quelques pages. Il y avait là, la noirceur en moins, quelque chose de « La Route » dans le début de périple du trio.
Le point de départ est surprenant, mais on l’accepte facilement (j’ai eu plus de mal avec le fait que l’héroïne se balade longtemps loin d’abris sûrs avec le risque d’averses mortelles). Ça crée d’emblée une situation terrible. Même si la fin de l’histoire en rationalisant le tout (là aussi il faut accepter quelques facilités !) et en redonnant espoir là où il avait disparu, fait perdre un peu de la force ténébreuse de l’apocalypse au cœur duquel nous sommes brutalement plongés.
Le dessin est correct, fait le boulot, comme la colorisation.
Une petite lecture d’emprunt plutôt sympathique, mais qui manque de coffre et que j’oublierai sans doute rapidement.
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Diana princesse des amazones
Pas grand choses à ajouter aux avis de mes prédécesseurs, un gentil album à destination des plus jeunes. Le récit va s’attacher à la jeunesse de Diana (future Wonder Woman) sur l’île des Amazones. Le cadre est bien rendu et l’aventure s’avère honnête (et peu donner l’envie d’approfondir la mythologie pour découvrir le personnage de Circé etc). On n’échappe pas aux bons sentiments mais le tout est plutôt maîtrisé. C’est accompagné d’un dessin fluide, lisible et coloré qui convient parfaitement au lectorat. Si j’ai bien noté quelques perspectives parfois hasardeuses, ça ne nuit en rien à la lecture.
Tsugai - Deamons of the Shadow Realm
La nouvelle série de dark fantasy par la même autrice que FullMetal Alchemist. Je n'ai jamais été un gros fan de FullMetal Alchemist malgré les qualités de cette série et, après avoir lu 4 tomes de Tsugai, j'ai à peu près les mêmes sentiments : je reconnais qu'il y a des qualités, mais je n’accroche pas trop. Parmi les bons points de la série, le dessin est élégant, il y a un bon mélange d'humour et de drame et aussi dès le début il y a des surprises dans le scénario. En effet, le début du premier chapitre laisse penser que l'action va se passer dans un monde de fantasy inspiré par le moyen-âge japonais....et puis soudainement il y a des hélicoptères et des types avec des fusils qui débarquent ! Malgré cela, je n'ai pas réussi à trouver la série passionnante à lire. Les jumeaux sont attachants, mais les autres me laissent indifférent. Les combats ne m'ont pas enthousiasmé, mais je pense que je suis devenu trop vieux pour ce type de shonen rempli de bastons. Il y aussi le fait que le récit est un peu complexe avec plein de personnages et c'est un peu dur de s'y retrouver si on n'est pas à fond dans l'histoire. J'ai lu les 4 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. Je n'ai pas une envie folle d'en lire d'avantage pour connaitre toutes les questions qui restent en suspens. Je pense que les fans de l'autrice vont plus adorer que moi. Perso, j'aime mieux ses récits réalistes qui se passent à la campagne.
Frères du Japon
C'est avec Amer Béton que j'avais découvert tout le talent de Taiyo Matsumoto et son univers décalé. C'est à l'occasion de sa réédition par Delcourt que je découvre ce recueil . Ici point d'histoire au long cours, mais 9 courts récits façon nouvelles qui restent fidèles à la fantaisie et à la poésie particulière de l'auteur. Toujours aussi déroutantes de prime abord, ces histoires, souvent courtes n'en dégagent pas moins cette touche si singulière qui fait tout le charme du travail de Taiyo Matsumoto. Il aime les marges, les questionnements et l'évasion : l'onirisme et l'absurde prédominent traversant des personnages souvent en décalage ou en conflit avec notre dure réalité. Pour autant, si j'ai apprécié ces scénettes, je trouve qu'elles n'ont pas la force que des séries comme Amer Béton ou Number 5. A réserver pour les fans de l'auteur je pense, les autres risquent de ne pas y trouver leur compte.
Rue de la Grande Truanderie
Le Familistère de Guise est une utopie sociale qui a fonctionné pour de bon pendant près d'un siècle. Créée grâce à la fortune, à l'intelligence et au bon cœur de Jean-Baptiste Godin, il a offert un lieu d'habitation parfaitement équilibré et organisé à des centaines de familles ouvrières qui pouvaient bénéficier ainsi de l'accès aux bienfaits de la richesse sans être riches. JD Morvan prend pour base cette merveille d'architecture et de société pour imaginer une intrigue où l'une des protégées de Godin, issue du monde de la petite criminalité, va répliquer ce même concept de familistère au cœur de Paris pour créer une utopie de Cour des Miracles alimentée par le crime, s'attirant par là même la haine des plus radicaux soutiens du projet initial de Godin. C'est un scénario taillé sur mesure pour le dessinateur Romain Rousseaux Perin qui est issu du monde de l'architecture et de la sociologie. Si son dessin des personnages est simplement bien, ses représentations des bâtiments, intérieurs et extérieurs, et des vues de Paris et d'ailleurs sont purement impressionnantes. Cela commence par une vue épatante du Paris de 1861, puis plus tard une incroyable vue plongeante en fish-eye du familistère de la Truanderie. Et cela continue comme ça, avec un tel soin du détail dans les décors qu'on sent que l'auteur s'est véritablement fait plaisir. Rien que pour ça et pour que la (re)découverte du Familistère de Guise, cela vaut le coup de la lecture. L'intrigue pour sa part a la belle qualité de mettre en avant ce fameux endroit et la merveille architecturale et sociale qu'il représentait, malheureusement maintenue par une ressource économique qui ne pouvait pas être éternelle. Et c'est justement pour trouver une source de revenus inépuisable que JD Morvan et son personnage principal ont imaginé l'obtenir du crime organisé. S'ensuit une histoire de vengeance punitive, de kidnapping et d'hypnotisme qui est un peu plus tirée par les cheveux, notamment motivée par un fils de Jean-Baptiste Godin qui est présenté en personnage détestable (alors qu'a priori il n'était que simplement médiocre dans la vraie vie). On y trouve un peu trop de facilités qui rabaissent les bonnes qualités du reste de l'histoire et de l'idée même de la baser sur le concept de ces familistères. Il y a du donc du très bon et du moins bon dans cette série qui a toutefois la qualité de se terminer en deux tomes uniquement, lui évitant de trop s'éparpiller.
Switch Family
Ce n'est pas la première fois qu'on a une histoire d'un corps possédé par une autre personne (sans réfléchir, je pense déjà à Quartier lointain), mais à ma connaissance le première fois qu'on a une personne qui se retrouve dans le corps de quelqu'un de sa famille. C'est assez fluide, la découverte progressive de l'un et de l'autre se fait sans véritable heurt, même si au départ j'ai eu un peu de mal à bien saisir ce qu'il se passait. C'était peut-être dû à l'état de confusion de Tsumugi. La différence de caractères de la mère et du fils amène déjà des situations propices à de gros soucis -et à des révélations- pour la vie pas si rangée que ça d'Oki... Je trouve que les possibilités offertes par ce premier tome sont déjà intéressantes, et le fait que la série se termine en 4 opus est un bon point, et montre que Ryosuke Tanno a bien cerné (apriori) son sujet. Le dessin de son épouse Marie Sasano (dont je ne connais que Momo et le Messager du Soleil, qui m'a déçu) est plutôt agréable, même si parfois ses cases sont un peu chargées. Je lirai la suite avec plaisir et curiosité, pour avoir le fin mot de l'histoire.
L'Intranquille monsieur Pessoa
Délicat d'évaluer cette BD : un beau roman graphique sur la fin de vie de l'écrivain Pessoa. C'est élégant, d'une inattendue et précieuse légèreté, énigmatique... De belles qualités à l'image de l'artiste. Mais c'est aussi assez vain, sans véritable point de vue, avec une relative mise de côté de tout l'aspect littéraire (ce qui pourrait apparaître comme une faute professionnelle), et essentiellement basé sur la fin de vie de l'homme, même si l'on goûte l'ajout de quelques souvenirs malgré leur lourde visée psychanalytique. La BD est donc belle, mais le projet initial possiblement mauvais.
Les Piliers de la Terre
Adaptation de la saga historique et religieuse à grand succès. J'étais loin d'être le public visé et a priori peu à même d'apprécier cette série. Pourtant, j'ai lu les deux premiers tomes plutôt avec plaisir. Les complots et intrigues tiennent la route, les personnages ne me sont pas trop antipathiques malgré la foi omniprésente, les intrigues parallèles sont relativement correctement menées, même si les passages entre les unes et les autres sont abruptes et artificiels (comme toujours, défaut récurrent tant en littérature, cinéma, que BD ou série TV ; tout le monde ne peut pas s'appuyer sur le talent d'un Ben Hecht par exemple). Côté illustrations, c'est beau niveau décors, spectaculaire à l'occasion, moins côté personnages, avec ce style réaliste froid finalement attendu pour ce type d’œuvre. Pas certain que j'y revienne lors de la sortie des 4 prochains tomes, mais le job est fait et correctement.
Les Fesses à Bardot
Je n’ai rien à dire de méchant sur ma lecture, une œuvre qui flirte un peu avec le déjà vu mais plutôt fort agréable à suivre. Je la situe entre le pas mal et le franchement bien. Aux manettes, on retrouve 2 auteurs qui ont de la bouteille et qui maîtrisent le récit chacun dans leurs domaines. A la partie graphique : Gaël Séjourné, un auteur que je connais peu mais qui avait déjà retenu mon attention, surtout au regard des collections où il a officié (J’ai tué, L’homme de l’année …). Même si son dessin m’a semblé ici moins personnel et plus passe-partout, c’est sans fausse note et les couleurs illuminent l’ensemble. Il y a un aspect feel good qui s’en dégage, en plus d’une fluidité à toute épreuve. Bref ça se regarde très bien mais ça se lit tout aussi bien. Philippe Pelaez nous propose une virée dans un village français au milieu des Trente Glorieuses. Un élément déclencheur extérieur (ici un homme venu faire du repérage pour des films) va chambouler la vie des autochtones. Une trame un peu éculée type Un village presque parfait (les villageois vont tout faire pour séduire notre héros) mais assez satisfaisante dans son déroulé, ambiance et retranscription de l’époque. On n’apercevra pas BB mais un bel hommage/instantané du cinéma et campagne française. La fin sans être folle reste satisfaisante et astucieuse. 3,5 Je suis un peu vache en arrondissant à l’inférieur mais tout à fait recommandable. Dans la même veine que Les Vents ovales, le cinéma en plus, ainsi qu’un ton plus léger.
La Petite Lumière
Un album relativement épais, mais qui se lit très vite. D’abord parce qu’il n’y a pas beaucoup de texte. Mais aussi parce que l’intrigue tient en quelques mots. C’est d’ailleurs la principale faiblesse de l’album. Il faut juste se laisser porter par un récit qui joue sur la poésie, d’improbables facilités, pour apprécier cette lecture. Même si le mystère ne joue vraiment que jusqu’à la rencontre avec l’enfant. Le dessin de Panaccione est plutôt chouette, avec une colorisation elle aussi réussie. Il réussit à placer encore son personnage fétiche (ici sous les traits d’un vieux fermier surprenant). Une lecture plaisante, mais pas inoubliable.
Rain
Rien de fondamentalement extraordinaire dans cette histoire. Mais elle se laisse lire agréablement. Elle aurait même pu être encore plus captivante, en densifiant l’intrigue, ou en accentuant l’angoisse désespérante qu’on sentait poindre après quelques pages. Il y avait là, la noirceur en moins, quelque chose de « La Route » dans le début de périple du trio. Le point de départ est surprenant, mais on l’accepte facilement (j’ai eu plus de mal avec le fait que l’héroïne se balade longtemps loin d’abris sûrs avec le risque d’averses mortelles). Ça crée d’emblée une situation terrible. Même si la fin de l’histoire en rationalisant le tout (là aussi il faut accepter quelques facilités !) et en redonnant espoir là où il avait disparu, fait perdre un peu de la force ténébreuse de l’apocalypse au cœur duquel nous sommes brutalement plongés. Le dessin est correct, fait le boulot, comme la colorisation. Une petite lecture d’emprunt plutôt sympathique, mais qui manque de coffre et que j’oublierai sans doute rapidement.