Les décors sont magnifiques et les personnages somptueux mais je n'accroche pas. En effet le scénario est vraimment une copie presque conforme du seigneur des anneaux...
Les décors et les couleurs (on pourrait parler de graphisme ici) sont superbes, c'est magistral, la scène de la bataille sur les versants du fort ou l'entrée en bateau dans la cité par les portes immenses. Mais le scénario reprend les mêmes filons, un tyran qui est mort il y a des millions d'années dans des âges sombres et qui revient entrainant le mal, classique quoi...
A 3€ ca vaut vraiment le coup, car on passe un bon momment de rigolade en compagnie de Lanfeust, C'ian, Cixi, Nicolède et tous leurs amis. C'est sympa, car l'humour et le monde de Troy ne font qu'un dans cet album.
Alors là, j'ai carrement craqué sur le dessin. J'aime bien les dessin cartoon comme ça, c'est joli à l'oeil, mais c'est surtout super mignon et super dynamique. Un vrai dessin animé. :)
Par contre, il faut avouer que le scénario est assez faible. Il y a bien certaines idées, certains passages qui sont très sympas, mais dans l'ensemble c'est loin d'être un chef d'oeuvre.
Pourtant, je lirai avec attention le T2, y a encore moyen de faire un truc sympa (et puis ce dessin franchement...).
Il faudra juste que Soleil apprenne à faire des couleurs un peu moins flashy parce que je bloque un peu quand même...
Une bonne série de Téhy (Fée et tendres Automates, Yiu) malheureusement sans suite.
Téhy assure seul scénario, dessins, et au début couleurs, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’en sort très bien.
Le scénario est bien fait, bien conçu, difficile à suivre parfois (c’est quand même pas L'Ile des morts, rassurez vous !) mais dans l’ensemble intéressant et agréable à suivre. Les persos sont bien foutus, leurs caractères sont bien travaillés, certains ont vraiment beaucoup de classe, de style, de prestance.
Pour les dessins c’est pas exceptionnel mais plutôt bien fait et plutôt agréable. Le style des différents persos, postures, vêtements (surtout dans le tome 3), les décors, et les différents lieux sont bien travaillés ce qui rend l’ensemble beau et agréable à regarder.
Une bonne série donc qui s’arrête malheureusement sans suite à son tome 3. :(
Bon, voici la BD qui m'a mis dans une situation plus que tendue dans le train... quand une petite mémé aigrie, assise en face de vous, regarde attentivement la couverture avant de hurler (sans exagérer !) "non mais vous avez pas honte de lire des horreurs pareilles ! vous n'avez pas connu la guerre pour avoir d'aussi affreuses z'idées !! Voyou !!!"... Voilà comment on passe pour un extrémiste pendant 1h15 de train à cause d'une vieille qui n'a rien compris :)
Amerikkka traite d'un sujet grave, tout en finesse, et nous apprend que, non, le KKK, ce n'est pas du passé, bien au contraire. Au travers de deux histoires très bien conçues, on (re-)découvre cette organisation occulte, et tous les moyens mis en oeuvre pour contrer cette machine qui continue à avancer et à faire des adeptes, en particulier près de la frontière Mexicaine.
Les scénarii sonnent juste, sont intrigants et rythmés. Les différents personnages que l'on rencontre ont tous une personnalité propre, ce qui donne beaucoup de relief au récit et permet aux auteurs de rebondir facilement en nous apportant toujours des éléments nouveaux.
Le dessin de Otéro est sympa... mais un peu gras. Pas fin du tout, et coloré d'une étrange façon. Bref, sympa sans plus, loin d'être récolutionnaire, ça c'est sûr.
De toute façon une BD à découvrir, où l'on découvrira l'important travail de documentation qu'ont du réaliser les deux auteurs afin de parvenir à leur but : nous présenter l'Amérique extrémiste en nous divertissant. But atteint !
On m'a pas mal parlé de "Spirale"... parfois en bien, parfois en mal. Il fallait de toute façon que je me fasse mon avis sur cette série, c'est maintenant chose faite !
Pour moi, la lecture de "Spirale" m'a fait découvrir un nouveau type d'ouvrages : les mangas d'horreur de qualité (parce que j'ai commencé à lire "Kagome Kagome", et croyez moi, ça ne vole pas haut !). Pourtant, force est de constater que cette étrange série n'est pas exempte de défauts...
L'idée de suivre une héroïne à travers ces différentes histoires, qui représentent autant de chapitres, est à double tranchant. D'un côté, on a l'illusion d'une profusion d'informations puisqu'à chaque fois de nouveaux personnages sont mis en scène, et que de nouveaux éléments font apparition. Mais, d'un autre côté, cela bloque l'auteur dans le développement de sa trame principale, et on s'attarde sur des situations rencontrées régulièrement (la découverte de la malédiction de la spirale), là où Junji Ito aurait pu au contraire être encore plus incisif et pousser plus loin le vice.
Mais là ou Ito arrive vraiment à nous dégoûter (le jeune démembré et encastré dans la roue d'une voiture, brrr), il fait aussi beaucoup perdre de réalisme à son histoire de par la réaction des habitants de la ville maudite.
En effet, là où le commun des mortels deviendrait fou dans les 10 minutes, ces gens là encaissent avec une étonnante force mentale tous les événements surnaturels auquels ils sont confrontés. Et, vraiment, ça m'a gaché ma lecture :( (l'histoire concernant les limaces-hommes, vraiment, c'est le bouquet :( ).
Pourtant, j'attribue tout de même cette note de 3/5 à "Spirale", dans le sens où j'ai passé un très bon moment de lecture, et où j'ai voulu en savoir toujours plus... et "Spirale" ne fait pas partie de ces séries qui font tout pour perdre le lecteur dans une incompréhension totale, mais apporte au contraire les éléments, petit à petit, et avec intelligence.
A lire, tout simplement parce que c'est très, très différent...
Pour être direct et honnête, je dois avouer être incapable d’évaluer cet album. Tout d’abord je ne connais quasiment pas l’œuvre de Baudoin, ensuite cet album est vraiment spécial, tant dans la forme que dans le ton, et enfin il s’agit d’une œuvre essentiellement graphique (croquis, panachage de techniques) et je n’y connais pas grand-chose.
Au-delà de cette ignorance, que puis-je en dire ?
Le plus frappant est bien sûr le format : 27 x 37cm, soit presque du A3. Impressionnant, mais peu pratique pour sa bibliothèque. :) Le papier de l’album est très épais, plus encore que celui de la collection Côtelettes.
Ensuite la petite note de l’auteur, presque dissimulée en bas de page : Le chemin de saint-jean est un travail en élaboration permanente. Chaque nouvelle édition de cet ouvrage sera augmentée d’un certain nombre de nouvelles planches d’Edmond Baudoin. Magnifique réponse aux amateurs d’éditions originales, puisque plus l’édition sera récente, plus elle sera intéressante... et mauvais plan pour les fans de Baudoin, qui devront racheter au moins une édition plus récente... (s’il y en a eu une, je ne sais...) Mauvais plan également pour les libraires : « Bonjour, je voudrais la quatrième édition, j’ai déjà les trois premières et la cinquième ». :)
Le récit est une espèce de petit journal très libre, recueil d’impressions, de sentiments, de pensées, de souvenirs… Un « carnet de bord » avant l’heure, en quelque sorte. Illustrations commentées, croquis, pas réellement une bande dessinée. Le ton général est très rêveur. Mélancolique. Nostalgique. En parcourant ce chemin on a l’impression de parcourir une vie.
Le dessin enfin... il y a sans doute énormément de choses à en dire. Je me contenterai de relever la diversité des techniques employées, les « assemblages » de dessins, les « collages », son côté croquis, très beau, donnant parfois l’impression de receler d’autres formes, tel un test de Rorschach caché.
Aucun ennui en lisant cet album, mais le plaisir qu’il propose est étrange, et demande certainement à être apprivoisé.
Amateurs de Baudoin, si vous passez par ici...
« L’as de pique », édition intégrale dans la collection Encrages, c’est quoi ? C’est Corbeyran au scénario, et Guérineau au dessin, ça ne peut donc être que bien. C’est aussi trois histoires indépendantes mettant en scène le même personnage central : Arthur de la Gravière, heureux et riche possesseur d’un vignoble réputé, ancien pilote de l’armée de l’air, aviateur acrobate à ses heures, quelque peu détective non parce qu’il le recherche, mais parce qu’il est embarqué dans des histoires compliquées, et enfin bellâtre moustachu qui malgré son gros nez a quand même une magnifique gueule de héros.
Ces trois histoires sont en fait autant de one shots, assez différents les uns des autres. Pour résumer, le premier traite des cauchemars de notre héros et des problèmes de son inventeur fou d’oncle ; le deuxième de fantômes liés à une sombre et tragique histoire ; et le troisième enfin relate une affaire de vengeance dans le milieu du cinéma hollywoodien. Le tout se déroule aux environs de 1930.
Trois histoires, trois saveurs. La première m’a beaucoup plu. Le ton est légèrement humoristique, et vire parfois très soudainement au burlesque. Le contraste créé avec l’apparent sérieux du personnage est très intéressant et rafraîchissant. On remarquera que forcément s’il y a une jolie jeune femme dans l’histoire, elle va bien finir dans le lit d’Arthur : utilisation sympa et ironique d’un énorme cliché.
La deuxième présente une forte saveur fantastique, puisqu’elle traite de fantômes. Elle joue sur un ton un peu plus sérieux, et le dévoilement de l’intrigue demandera de nombreuses explications de la part des protagonistes… C’est parfois un peu longuet.
La troisième enfin est celle que j’aime le moins : Arthur se retrouve à Hollywood, il se rase la moustache (certes, ce détail est utilisé à bon escient), ce qui lui enlève une grande part de son charisme (comme quoi ça tient parfois à pas grand-chose…), et est confronté à de mystérieuses menaces à l’encontre d’un producteur. Le ton est encore plus sérieux que précédemment (le personnage de Stanley Burrough est sensé être amusant, je le trouve plutôt agaçant ; et les quelques dessins d’acteurs de l’époque n’apportent guère qu’une ombre de sourire), et surtout l’intrigue m’a vraiment lassé, d’autant plus que les dialogues m’ont paru très verbeux…
Le dessin de Guérineau est assez excellent, et on ne pourra que remarquer son évolution au fil des histoires.
L’ensemble est assez hétérogène mais très plaisant à lire (excepté le troisième tome que j’ai nettement moins apprécié), et le ton légèrement décalé et la difficulté de classifier ces aventures et le héros ajoutent encore à son charme.
Tiens, voilà une série sympa !
Un peu plus "aventures" que "Cubitus", voici une alternative que Dupa n'a pas trop explorée, faute de succès... L'ambiance des camionneurs est vraisemblable (je ne suis pas un spécialiste), le dessin de Dupa est très agréable à l'oeil (mais pas révolutionnaire), et les histoires, sans être palpitantes, sont distrayantes.
Ces trois petites histoires qui se déroulent en Bretagne (probablement au début du siècle, ou à la fin du siècle dernier), ont une saveur étrange.
La première en particulier (celle de Pas d'Bol), finit d'une manière qui laisse une foule de choses en suspens, qui laisse la voie libre à de nombreuses interprétations ; elle contient également de nombreuses "morales" possibles, si toutefois l'auteur a eu l'intention de les y glisser.
Ces histoires, j'ai envie de les qualifier d'adultes. Elles sont en effet quelque peu atypiques, exemptes d'un déroulement classique. Elles raconteraient plutôt un morceau de vie, inachevé(es) par nature. C'est bien sûr à double tranchant : autant cela crée un côté poétique et suscite des questions, laisse libre cours à l'imagination, autant cela surprend et on se prend à regretter une "bonne histoire classique bien formatée début/développement/fin".
Le dessin quant à lui me plaît assez modérément : les larges aplats utilisés le rendent un peu vide (peu de détails), à l'image de l'horizon lorsqu'on regarde l'océan. Il manque de plus de contraste, c'est un peu dommage. On constatera cependant une utilisation marquée du sans parole, largement bienvenue pour un tel album.
Je suis donc quelque peu mitigé... Certes, cet album est plaisant à lire, mais à mon avis pas à mettre en priorité sur la liste de ses achats. Reste le triste espoir de le trouver d'occasion, la collection Encrages se retrouvant souvent à moitié prix.
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Le Seigneur d'Ombre
Les décors sont magnifiques et les personnages somptueux mais je n'accroche pas. En effet le scénario est vraimment une copie presque conforme du seigneur des anneaux... Les décors et les couleurs (on pourrait parler de graphisme ici) sont superbes, c'est magistral, la scène de la bataille sur les versants du fort ou l'entrée en bateau dans la cité par les portes immenses. Mais le scénario reprend les mêmes filons, un tyran qui est mort il y a des millions d'années dans des âges sombres et qui revient entrainant le mal, classique quoi...
Gnomes de Troy
A 3€ ca vaut vraiment le coup, car on passe un bon momment de rigolade en compagnie de Lanfeust, C'ian, Cixi, Nicolède et tous leurs amis. C'est sympa, car l'humour et le monde de Troy ne font qu'un dans cet album.
Aliénor
Alors là, j'ai carrement craqué sur le dessin. J'aime bien les dessin cartoon comme ça, c'est joli à l'oeil, mais c'est surtout super mignon et super dynamique. Un vrai dessin animé. :) Par contre, il faut avouer que le scénario est assez faible. Il y a bien certaines idées, certains passages qui sont très sympas, mais dans l'ensemble c'est loin d'être un chef d'oeuvre. Pourtant, je lirai avec attention le T2, y a encore moyen de faire un truc sympa (et puis ce dessin franchement...). Il faudra juste que Soleil apprenne à faire des couleurs un peu moins flashy parce que je bloque un peu quand même...
La Teigne (Téhy)
Une bonne série de Téhy (Fée et tendres Automates, Yiu) malheureusement sans suite. Téhy assure seul scénario, dessins, et au début couleurs, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’en sort très bien. Le scénario est bien fait, bien conçu, difficile à suivre parfois (c’est quand même pas L'Ile des morts, rassurez vous !) mais dans l’ensemble intéressant et agréable à suivre. Les persos sont bien foutus, leurs caractères sont bien travaillés, certains ont vraiment beaucoup de classe, de style, de prestance. Pour les dessins c’est pas exceptionnel mais plutôt bien fait et plutôt agréable. Le style des différents persos, postures, vêtements (surtout dans le tome 3), les décors, et les différents lieux sont bien travaillés ce qui rend l’ensemble beau et agréable à regarder. Une bonne série donc qui s’arrête malheureusement sans suite à son tome 3. :(
Amerikkka
Bon, voici la BD qui m'a mis dans une situation plus que tendue dans le train... quand une petite mémé aigrie, assise en face de vous, regarde attentivement la couverture avant de hurler (sans exagérer !) "non mais vous avez pas honte de lire des horreurs pareilles ! vous n'avez pas connu la guerre pour avoir d'aussi affreuses z'idées !! Voyou !!!"... Voilà comment on passe pour un extrémiste pendant 1h15 de train à cause d'une vieille qui n'a rien compris :) Amerikkka traite d'un sujet grave, tout en finesse, et nous apprend que, non, le KKK, ce n'est pas du passé, bien au contraire. Au travers de deux histoires très bien conçues, on (re-)découvre cette organisation occulte, et tous les moyens mis en oeuvre pour contrer cette machine qui continue à avancer et à faire des adeptes, en particulier près de la frontière Mexicaine. Les scénarii sonnent juste, sont intrigants et rythmés. Les différents personnages que l'on rencontre ont tous une personnalité propre, ce qui donne beaucoup de relief au récit et permet aux auteurs de rebondir facilement en nous apportant toujours des éléments nouveaux. Le dessin de Otéro est sympa... mais un peu gras. Pas fin du tout, et coloré d'une étrange façon. Bref, sympa sans plus, loin d'être récolutionnaire, ça c'est sûr. De toute façon une BD à découvrir, où l'on découvrira l'important travail de documentation qu'ont du réaliser les deux auteurs afin de parvenir à leur but : nous présenter l'Amérique extrémiste en nous divertissant. But atteint !
Spirale
On m'a pas mal parlé de "Spirale"... parfois en bien, parfois en mal. Il fallait de toute façon que je me fasse mon avis sur cette série, c'est maintenant chose faite ! Pour moi, la lecture de "Spirale" m'a fait découvrir un nouveau type d'ouvrages : les mangas d'horreur de qualité (parce que j'ai commencé à lire "Kagome Kagome", et croyez moi, ça ne vole pas haut !). Pourtant, force est de constater que cette étrange série n'est pas exempte de défauts... L'idée de suivre une héroïne à travers ces différentes histoires, qui représentent autant de chapitres, est à double tranchant. D'un côté, on a l'illusion d'une profusion d'informations puisqu'à chaque fois de nouveaux personnages sont mis en scène, et que de nouveaux éléments font apparition. Mais, d'un autre côté, cela bloque l'auteur dans le développement de sa trame principale, et on s'attarde sur des situations rencontrées régulièrement (la découverte de la malédiction de la spirale), là où Junji Ito aurait pu au contraire être encore plus incisif et pousser plus loin le vice. Mais là ou Ito arrive vraiment à nous dégoûter (le jeune démembré et encastré dans la roue d'une voiture, brrr), il fait aussi beaucoup perdre de réalisme à son histoire de par la réaction des habitants de la ville maudite. En effet, là où le commun des mortels deviendrait fou dans les 10 minutes, ces gens là encaissent avec une étonnante force mentale tous les événements surnaturels auquels ils sont confrontés. Et, vraiment, ça m'a gaché ma lecture :( (l'histoire concernant les limaces-hommes, vraiment, c'est le bouquet :( ). Pourtant, j'attribue tout de même cette note de 3/5 à "Spirale", dans le sens où j'ai passé un très bon moment de lecture, et où j'ai voulu en savoir toujours plus... et "Spirale" ne fait pas partie de ces séries qui font tout pour perdre le lecteur dans une incompréhension totale, mais apporte au contraire les éléments, petit à petit, et avec intelligence. A lire, tout simplement parce que c'est très, très différent...
Le Chemin de Saint-Jean
Pour être direct et honnête, je dois avouer être incapable d’évaluer cet album. Tout d’abord je ne connais quasiment pas l’œuvre de Baudoin, ensuite cet album est vraiment spécial, tant dans la forme que dans le ton, et enfin il s’agit d’une œuvre essentiellement graphique (croquis, panachage de techniques) et je n’y connais pas grand-chose. Au-delà de cette ignorance, que puis-je en dire ? Le plus frappant est bien sûr le format : 27 x 37cm, soit presque du A3. Impressionnant, mais peu pratique pour sa bibliothèque. :) Le papier de l’album est très épais, plus encore que celui de la collection Côtelettes. Ensuite la petite note de l’auteur, presque dissimulée en bas de page : Le chemin de saint-jean est un travail en élaboration permanente. Chaque nouvelle édition de cet ouvrage sera augmentée d’un certain nombre de nouvelles planches d’Edmond Baudoin. Magnifique réponse aux amateurs d’éditions originales, puisque plus l’édition sera récente, plus elle sera intéressante... et mauvais plan pour les fans de Baudoin, qui devront racheter au moins une édition plus récente... (s’il y en a eu une, je ne sais...) Mauvais plan également pour les libraires : « Bonjour, je voudrais la quatrième édition, j’ai déjà les trois premières et la cinquième ». :) Le récit est une espèce de petit journal très libre, recueil d’impressions, de sentiments, de pensées, de souvenirs… Un « carnet de bord » avant l’heure, en quelque sorte. Illustrations commentées, croquis, pas réellement une bande dessinée. Le ton général est très rêveur. Mélancolique. Nostalgique. En parcourant ce chemin on a l’impression de parcourir une vie. Le dessin enfin... il y a sans doute énormément de choses à en dire. Je me contenterai de relever la diversité des techniques employées, les « assemblages » de dessins, les « collages », son côté croquis, très beau, donnant parfois l’impression de receler d’autres formes, tel un test de Rorschach caché. Aucun ennui en lisant cet album, mais le plaisir qu’il propose est étrange, et demande certainement à être apprivoisé. Amateurs de Baudoin, si vous passez par ici...
L'As de Pique
« L’as de pique », édition intégrale dans la collection Encrages, c’est quoi ? C’est Corbeyran au scénario, et Guérineau au dessin, ça ne peut donc être que bien. C’est aussi trois histoires indépendantes mettant en scène le même personnage central : Arthur de la Gravière, heureux et riche possesseur d’un vignoble réputé, ancien pilote de l’armée de l’air, aviateur acrobate à ses heures, quelque peu détective non parce qu’il le recherche, mais parce qu’il est embarqué dans des histoires compliquées, et enfin bellâtre moustachu qui malgré son gros nez a quand même une magnifique gueule de héros. Ces trois histoires sont en fait autant de one shots, assez différents les uns des autres. Pour résumer, le premier traite des cauchemars de notre héros et des problèmes de son inventeur fou d’oncle ; le deuxième de fantômes liés à une sombre et tragique histoire ; et le troisième enfin relate une affaire de vengeance dans le milieu du cinéma hollywoodien. Le tout se déroule aux environs de 1930. Trois histoires, trois saveurs. La première m’a beaucoup plu. Le ton est légèrement humoristique, et vire parfois très soudainement au burlesque. Le contraste créé avec l’apparent sérieux du personnage est très intéressant et rafraîchissant. On remarquera que forcément s’il y a une jolie jeune femme dans l’histoire, elle va bien finir dans le lit d’Arthur : utilisation sympa et ironique d’un énorme cliché. La deuxième présente une forte saveur fantastique, puisqu’elle traite de fantômes. Elle joue sur un ton un peu plus sérieux, et le dévoilement de l’intrigue demandera de nombreuses explications de la part des protagonistes… C’est parfois un peu longuet. La troisième enfin est celle que j’aime le moins : Arthur se retrouve à Hollywood, il se rase la moustache (certes, ce détail est utilisé à bon escient), ce qui lui enlève une grande part de son charisme (comme quoi ça tient parfois à pas grand-chose…), et est confronté à de mystérieuses menaces à l’encontre d’un producteur. Le ton est encore plus sérieux que précédemment (le personnage de Stanley Burrough est sensé être amusant, je le trouve plutôt agaçant ; et les quelques dessins d’acteurs de l’époque n’apportent guère qu’une ombre de sourire), et surtout l’intrigue m’a vraiment lassé, d’autant plus que les dialogues m’ont paru très verbeux… Le dessin de Guérineau est assez excellent, et on ne pourra que remarquer son évolution au fil des histoires. L’ensemble est assez hétérogène mais très plaisant à lire (excepté le troisième tome que j’ai nettement moins apprécié), et le ton légèrement décalé et la difficulté de classifier ces aventures et le héros ajoutent encore à son charme.
Niky
Tiens, voilà une série sympa ! Un peu plus "aventures" que "Cubitus", voici une alternative que Dupa n'a pas trop explorée, faute de succès... L'ambiance des camionneurs est vraisemblable (je ne suis pas un spécialiste), le dessin de Dupa est très agréable à l'oeil (mais pas révolutionnaire), et les histoires, sans être palpitantes, sont distrayantes.
Au bord du monde
Ces trois petites histoires qui se déroulent en Bretagne (probablement au début du siècle, ou à la fin du siècle dernier), ont une saveur étrange. La première en particulier (celle de Pas d'Bol), finit d'une manière qui laisse une foule de choses en suspens, qui laisse la voie libre à de nombreuses interprétations ; elle contient également de nombreuses "morales" possibles, si toutefois l'auteur a eu l'intention de les y glisser. Ces histoires, j'ai envie de les qualifier d'adultes. Elles sont en effet quelque peu atypiques, exemptes d'un déroulement classique. Elles raconteraient plutôt un morceau de vie, inachevé(es) par nature. C'est bien sûr à double tranchant : autant cela crée un côté poétique et suscite des questions, laisse libre cours à l'imagination, autant cela surprend et on se prend à regretter une "bonne histoire classique bien formatée début/développement/fin". Le dessin quant à lui me plaît assez modérément : les larges aplats utilisés le rendent un peu vide (peu de détails), à l'image de l'horizon lorsqu'on regarde l'océan. Il manque de plus de contraste, c'est un peu dommage. On constatera cependant une utilisation marquée du sans parole, largement bienvenue pour un tel album. Je suis donc quelque peu mitigé... Certes, cet album est plaisant à lire, mais à mon avis pas à mettre en priorité sur la liste de ses achats. Reste le triste espoir de le trouver d'occasion, la collection Encrages se retrouvant souvent à moitié prix.