Ce livre regroupe des dessins et des planches de Reiser à ses débuts (avant Mon Papa). Le trait est donc très différent des albums postérieurs plus connus : on est là très proche de Sempé et j'aime assez, c'est plus propre et toujours aussi efficace.
Reiser fait ici clairement dans l'humour noir mais les gags sont moins efficaces que ceux de Mon Papa. Par contre les dessins pleines pages sont absolument géniaux; un exemple : une poupée qui marche toute seule (c'est marqué sur la boite) offerte par des parents à leur petite fille tétraplégique qui la regarde marcher de son fauteuil.
C'est osé, politiquement totalement incorrect (surtout pour l'époque) : c'est Reiser.
Une très chouette découverte, le seul truc bien que j'ai lu chez Clair de Lune pour l'instant. Cette histoire de démons n'est pas des plus originales (on pense notamment à Garous et à tous le cinéma fantastique type "Hurlements") mais elle a su m'intéresser. S'il n'y avait quelques maladresses et une narration un peu rébarbative parfois, je mettrais facilement 4 étoiles.
Le dessin en couleurs directes (sur planches originales pour le 1er tome!) est, je trouve, très réussi et fait indéniablement penser à Hermann. Les ambiances de couleurs sont juste un peu monotones parfois, les scènes baignant soit dans les lumières diurnes (jaunes, vertes) ou nocturnes (mauves, bleues) pendant plusieurs pages à la suite.
Une bonne série au final, je lirai la suite avec intérêt.
J'aime beaucoup les histoires de pirates, que ce soit au cinéma, en livre ou en BD. Du coup, mon avis n'est peut-être pas des plus objectif.
Au niveau des dessins, il n'y a rien à dire, c'est joli. En fait le bémol pourrait venir du scénario. Finalement avec les histoires de pirates on a vite fait de tourner en rond (encore un trésor à trouver). Malgré tout, on prend du plaisir à suivre ces aventures. Et puis c'est un sujet qui n'est pas tant traité que ça en BD (enfin j'ai l'impression mais je peux me tromper). C'est une série qui mérite le coup d'oeil.
1er tome
Belle surprise que ce premier tome de "La nuit de l’inca". Rien de révolutionnaire en soit ni au niveau du dessin qu’au niveau du scénario mais tout y est bien fait, avec humour et même pas mal d’originalité finalement.
Le dessin est très agréable, haché avec très peu de fioritures, des visages renfermés et sombres, et des couleurs bien adaptées par l’incontournable Walter. Je ne connaissais pas le trait de Duchazeau et j’ai aimé cette découverte, même si tous les visages se ressemblent forcément, sans vraiment dégager de caractère : ce sont des faciès inexpressifs et seuls quelques regards donnent une idée de leurs sentiments à un instant précis.
Vehlmann saupoudre son récit de quelques belles passes d’armes entre croyance religieuse, athéisme et même agnosticisme parfois. Ce n’est pas le but premier de l’histoire mais j’ai trouvé ces petites guéguerres discrètes très bienvenues, sans prétention et amusantes. Du reste, Vehlmann déploie sur tout l’album un humour constant, discret mais efficace, qui n’entache en rien le côté dramatique (ou tout au moins la trame principale) de l’album.
Le personnage de Maki, le personnage central, est un peu trop caricatural à mon avis : il est l’estropié du village, donc celui que personne n’aime, les enfants lui jettent des cailloux, il est rejeté, et son seul ami est un enfant pas comme les autres. J’ai trouvé cet aspect des choses un peu réchauffé…
A part ça c’est une histoire qui part bien, avec une fin qui appelle à la lecture de la suite, on se laisse vraiment emmener là où le veulent les auteurs, c’est très agréable. Bref une lecture plaisir dont on attend déjà impatiemment la suite, c’est déjà quelque chose de bien !
2ème tome
Un ton en dessous du tome 1, ce second album reste malgré tout de très bonne facture, avec toujours ce dessin et ces couleurs vives et très agréables à l'oeil. L'histoire devient plus classique mais reste inspirée et parfois même poétique.
Confirmation donc d'une bien sympathique petite série.
Tome 1 : 3/5
Comme tout premier tome qui se respecte, "Sciences naturelles" est une introduction à cette série du très talentueux Burns. On y retrouve avec plaisir son trait si particulier et notamment son noir et blanc inspiré, avec des personnages aux faciès pas toujours beaux mais toujours expressifs et personnels.
L'univers des teenagers américains des années 50 est bel et bien rendue, avec ses icônes et ses témoins emblématiques (on imagine très bien l'empreinte d'Elvis, les cadillac, et les bars avec banquettes en skaï rouge et carrelages noir et blanc). L'histoire démarre très lentement toutefois, et l'arrivée de la peste adolescente ("la crève") est longue à venir. Du coup, une bonne partie de l'album n'est qu'une description des préoccupations des héros, ce qui se résume à quelques cours, à des virées en bagnole et à la découverte des filles. A défaut d'originalité ou d'ingéniosité, Burns mène sa barque avec nonchalance, s'amusant à dépeindre un monde particulier en saupoudrant le tout d'une intrigue qui grossit peu à peu.
Tome 2 : 3/5
"Métamorphoses" est la suite immédiate du tome 1 et nous plonge un peu plus au cœur de cette épidémie qui touche les adolescents du récit. Le mystère s'épaissit, l'ambiance devient un peu plus étrange encore, parfois même glauque mais pas trop, juste ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine et lui mettre l'eau à la bouche pour la suite. Les personnages sont plutôt réussis, pas forcément des phénomènes de créativité de scénariste mais en tous les cas on se laisse prendre à l'histoire et à l'ambiance.
Le dessin de Burns est toujours présent, impeccable, qui soutient très bien l'histoire, et qui parfois même fait bien plus que la soutenir, prend le relais d'une narration classique pour la tirer vers le haut. Les personnages principaux Rob et la fille munie d'une queue d'animal sont tout de même les mieux exploités du lot et à eux seuls ils participent à la création d'un univers fantastique ou le cauchemar n'est jamais très loin. Burns utilise toute l'ambiguïté de l'adolescence de ses héros pour concocter une histoire au rythme parfois un peu déroutant mais toujours efficace car l'objectif est atteint en ce qui me concerne : je vais me procurer la suite.
Tome 3 : 3/5
Ce tome 3 m'a paru un peu en dessous des deux albums précédents de la série, certainement à cause d'un léger ralentissement dans l'intrigue. Le côté fantastique et un brin dérangeant est un peu effacé pour se concentrer sur la psychologie des personnages principaux. On découvre la planque des adolescents contaminés par la "crève" et on suit leurs fuites sans vraiment comprendre pourquoi ni comment ils se sentent obligés de fuir. En réalité, ce qui m'a le plus gêné c'est la façon dont ils le font, sans donner l'impression de bien se rendre compte de la gravité de la chose, avec une bonne dose de fatalisme peu en accord avec leur âge.
Il est également dommage que les reclus qui vivent dans la forêt ne soient pas plus en contact avec les phénomènes bizarres qui les entourent (les poupées découpées et fixées aux arbres). Là, c'est à peine suggéré, comme ça avait déjà été le cas dans les tomes précédents, sans que l'on s'en approche de trop près. Peut-être que mon impatience a eut raison du scénario un peu lent de ce tome 3 ? Certainement un peu oui… Il reste tout de même les encrages toujours percutants de Burns, ces dessins très réussis, glauques et inquiétants, qui portent véritablement l'histoire.
Tome 4 : 4/5
Avec "La reine des lézards", le scénario progresse enfin de manière significative. Le couple symbolique de Chris et Rob se retrouve et les deux tourtereaux profitent de leur jeunesse en oubliant un peu leur maladie. Cette démonstration d'amourette d'adolescence est à la fois sympathique et un peu surannée, un peu à leur image, on hésite entre l'apaisement et l'ennui.
Mais heureusement Charles Burns ne s'arrête pas là et prépare des passages plus forts, comme notamment celui mettant en scène l'intrigante Eliza qui trouble Keith dans une scène sombre et glauque très réussie. On suit donc plusieurs personnages en parallèle, comme c'est devenu une habitude dans cette série et la décision que prend Chris vis à vis de sa maladie permet à l'histoire de véritablement avancer. De plus, Burns n'abandonne pas le côté obscur de son histoire en continuant de distiller une ambiance menaçante où les rares scènes de joie innocente entre Chris et Rob paraissent d'autant plus rares et promises à une fin rapide.
Du reste les dernières planches sont parfaitement emmenées, et Burns termine ce tome 4 sur un tempo enlevé, avec un scénario qui devient excitant. Le lecteur achève sa lecture au beau milieu d'une scène très forte, en rageant de devoir attendre le mois d'octobre 2003 pour la sortie du Tome 5…
Tome 5 : 2/5
Alors que le tome 4 “La reine des lézards” m’avait laissé sur une belle impression et une fin qui appelait à une suite palpitante ou du moins progressant vers un peu plus de fantastique, "Grandes Vacances" est une petite déception.
Il s’agit peut-être d’un album de transition, c’est en tous cas ainsi que je l’ai ressenti, avec une histoire qui n’avance pas aussi efficacement que dans le tome 4. Chris est perdue, elle se réfugie (inconsciemment plus que par réelle envie) dans une maison laissée à la garde de Keith. Là, elle évolue dans une ambiance bizarre au milieu des autres atteints de "la crève", un peu perdue.
On ignore si elle sait où est Rob, ce qu’il lui est arrivé… On s’étonne donc de ne pas la voir se mettre à le chercher, on la sent étrangement passive…
D’une manière plus générale tous les protagonistes de ce récit semblent subir les choses et attendre que quelque chose arrive enfin. Et nous aussi …
Reste le dessin de Burns, toujours aussi maîtrisé, toujours aussi efficace mais le scénario bien pauvre plombe véritablement le plaisir de lecture… En attendant la suite qu’on espère plus enlevée…
Je n'ai jamais eu vraiment envie d'ouvrir un album de Kookabura, mais grâce à K. Universe, ya des chances que ça se fasse (les critiques étant meilleures que celles de K. universe...)
On m'a offert cette BD et après lecture, bah, c'est pas mal quoi! C'est vraiment le mot. Je suis pas fan du dessin, ni des couleurs, qui me laissent de marbre, mais c'est pas vilain non plus, et le scénar ben... il vaut aussi son 3/5.
Un moment agréable, mais pas de quoi fouetter un chat. A lire chez un pote ou à se faire prêter, mais pas à acheter.
Comme les autres, j'ai lu ces gags dans Fluide. Le trait et rond et sympathique, et le décalage entre les attitudes de super-héros-justicier-enquêteur d'Aimé et le cadre "vie quotidienne à la campagne" est vraiment drôle.
"Un goût de cendres" fait partie de ces albums qui privilégient les ambiances aux scénarii élaborés. Sur 46 planches, Dan Christensen construit un semblant de huit-clos, avec des décors minimalistes à outrance et peu de personnages principaux : Whitaker, Sara et le loubard. L’auteur préfère se concentrer sur la tension qui accompagne chaque planche de sa BD depuis le début jusqu’à la toute fin.
Grâce à des cadrages serrés, Christensen s’attarde sur les réactions de ses personnages en situation de crise (et tout l’album est une situation de crise). D’autre part, avec des planches représentant des montres ou des horloges, il donne une dimension temporelle très floue à son histoire. La librairie est sur le point de fermer, pourtant il fait nuit et la 4° avenue où se déroule l’action est déserte… Christensen s’amuse à insuffler cette sensation de temps qui semble bégayer, et prendre un malin plaisir à ralentir, juste pour appuyer son discours. Les braves gens ne dorment pas mais ils n’iront pas voir à la fenêtre si quelqu’un crie "au-secours !", par contre leur voyeurisme leur donnera le courage de le faire si jamais quelqu’un crie "au-feu !". Heureusement Christensen ne s’appesantit pas trop sur le message social et le laisse flotter en filigrane, ce qui permet à son histoire d’avoir un écho plus fort encore. Lu superficiellement, cet album pourra paraître un peu vide, mais il n’en est rien. Sans être un chef d’œuvre d’auteur, une perle de thriller intimiste, ou une œuvre majeure de politique-fiction, "Un goût de cendres" est un album agréable qui est construit sur un modèle bien ficelé.
Encore une fois l’atout majeur de cette BD est son ambiance, son sentiment persistant d’insécurité. A tout moment le lecteur conditionné par des années de polar gentillet ou de western dans lequel la cavalerie arrive toujours à temps, guette les gyrophares des hommes de loi… Les dessins sont expressifs, dans la mouvance du comics à l’américaine, bref, ils n’ont rien de détonant ni d’étonnant. Ils sont réussis et parfaitement adaptés avec les personnages qu’ils mettent en évidence : une première impression de simplicité et un arrière goût latent d’efficacité.
Polémique, cette BD l'est assurément, car elle s'en prend de front aux aspirations nationales de dirigeants politiques au regard en verre. La politique s’associe parfois étroitement avec la mafia, dans la réalité comme dans la fiction. Les faits relatés dans cette série policière méconnue (mais à laquelle Laurent Frédéric Bollée, le scénariste, tient beaucoup) sont bien évidemment calqués sur notre vie quotidienne, et en particulier les comportement et les exactions de certaines personnes...
Pas d'hypocrisie, les noms des personnages et des lieux sont transparents (le centre culturel de Vitriol sur Seine fait furieusement penser à un certain Sous-marin, ceux des dirigeants du TNT sont dans le même panier).
Voilà pour le sujet, que tout le monde connaît. Concernant le traitement, on pourra reprocher à Bollée une certaine lenteur, une langueur, qui rend la lecture assez peu passionnante ; le dessin d'Al Coutelis est quant à lui sympathique, sans être transcendant. Il s'agit là d'une curiosité, à lire si on a la mémoire courte mais les idées larges. Donc pas inutile.
Cet album est très réussi, tant au niveau graphique que scénaristique : original, bien conté, terriblement crédible. Cela pourrait être une histoire d'aventure et d'amour, avec un plus une bonne dose de jamais-vu. Mais je ressors de cette lecture peu convaincue. Aussi bien que soit cette histoire, l'ambiance me met trop mal à l'aise pour que je parvienne à l'apprécier. C'est gore, très gore, et à moins que la vue de cadavres pourrissant sur place ne vous empêche pas d'apprécier un récit, inutile de vous plonger dedans.
J'ai eu un peu la même impression en lisant Sanctuaire : objectivement, je trouve ça très bien, mais l'ambiance malsaine m'empêche d'apprécier la BD.
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Ils sont moches
Ce livre regroupe des dessins et des planches de Reiser à ses débuts (avant Mon Papa). Le trait est donc très différent des albums postérieurs plus connus : on est là très proche de Sempé et j'aime assez, c'est plus propre et toujours aussi efficace. Reiser fait ici clairement dans l'humour noir mais les gags sont moins efficaces que ceux de Mon Papa. Par contre les dessins pleines pages sont absolument géniaux; un exemple : une poupée qui marche toute seule (c'est marqué sur la boite) offerte par des parents à leur petite fille tétraplégique qui la regarde marcher de son fauteuil. C'est osé, politiquement totalement incorrect (surtout pour l'époque) : c'est Reiser.
Les larmes du démon
Une très chouette découverte, le seul truc bien que j'ai lu chez Clair de Lune pour l'instant. Cette histoire de démons n'est pas des plus originales (on pense notamment à Garous et à tous le cinéma fantastique type "Hurlements") mais elle a su m'intéresser. S'il n'y avait quelques maladresses et une narration un peu rébarbative parfois, je mettrais facilement 4 étoiles. Le dessin en couleurs directes (sur planches originales pour le 1er tome!) est, je trouve, très réussi et fait indéniablement penser à Hermann. Les ambiances de couleurs sont juste un peu monotones parfois, les scènes baignant soit dans les lumières diurnes (jaunes, vertes) ou nocturnes (mauves, bleues) pendant plusieurs pages à la suite. Une bonne série au final, je lirai la suite avec intérêt.
Bouffe-Doublon
J'aime beaucoup les histoires de pirates, que ce soit au cinéma, en livre ou en BD. Du coup, mon avis n'est peut-être pas des plus objectif. Au niveau des dessins, il n'y a rien à dire, c'est joli. En fait le bémol pourrait venir du scénario. Finalement avec les histoires de pirates on a vite fait de tourner en rond (encore un trésor à trouver). Malgré tout, on prend du plaisir à suivre ces aventures. Et puis c'est un sujet qui n'est pas tant traité que ça en BD (enfin j'ai l'impression mais je peux me tromper). C'est une série qui mérite le coup d'oeil.
La Nuit de l'Inca
1er tome Belle surprise que ce premier tome de "La nuit de l’inca". Rien de révolutionnaire en soit ni au niveau du dessin qu’au niveau du scénario mais tout y est bien fait, avec humour et même pas mal d’originalité finalement. Le dessin est très agréable, haché avec très peu de fioritures, des visages renfermés et sombres, et des couleurs bien adaptées par l’incontournable Walter. Je ne connaissais pas le trait de Duchazeau et j’ai aimé cette découverte, même si tous les visages se ressemblent forcément, sans vraiment dégager de caractère : ce sont des faciès inexpressifs et seuls quelques regards donnent une idée de leurs sentiments à un instant précis. Vehlmann saupoudre son récit de quelques belles passes d’armes entre croyance religieuse, athéisme et même agnosticisme parfois. Ce n’est pas le but premier de l’histoire mais j’ai trouvé ces petites guéguerres discrètes très bienvenues, sans prétention et amusantes. Du reste, Vehlmann déploie sur tout l’album un humour constant, discret mais efficace, qui n’entache en rien le côté dramatique (ou tout au moins la trame principale) de l’album. Le personnage de Maki, le personnage central, est un peu trop caricatural à mon avis : il est l’estropié du village, donc celui que personne n’aime, les enfants lui jettent des cailloux, il est rejeté, et son seul ami est un enfant pas comme les autres. J’ai trouvé cet aspect des choses un peu réchauffé… A part ça c’est une histoire qui part bien, avec une fin qui appelle à la lecture de la suite, on se laisse vraiment emmener là où le veulent les auteurs, c’est très agréable. Bref une lecture plaisir dont on attend déjà impatiemment la suite, c’est déjà quelque chose de bien ! 2ème tome Un ton en dessous du tome 1, ce second album reste malgré tout de très bonne facture, avec toujours ce dessin et ces couleurs vives et très agréables à l'oeil. L'histoire devient plus classique mais reste inspirée et parfois même poétique. Confirmation donc d'une bien sympathique petite série.
Black Hole
Tome 1 : 3/5 Comme tout premier tome qui se respecte, "Sciences naturelles" est une introduction à cette série du très talentueux Burns. On y retrouve avec plaisir son trait si particulier et notamment son noir et blanc inspiré, avec des personnages aux faciès pas toujours beaux mais toujours expressifs et personnels. L'univers des teenagers américains des années 50 est bel et bien rendue, avec ses icônes et ses témoins emblématiques (on imagine très bien l'empreinte d'Elvis, les cadillac, et les bars avec banquettes en skaï rouge et carrelages noir et blanc). L'histoire démarre très lentement toutefois, et l'arrivée de la peste adolescente ("la crève") est longue à venir. Du coup, une bonne partie de l'album n'est qu'une description des préoccupations des héros, ce qui se résume à quelques cours, à des virées en bagnole et à la découverte des filles. A défaut d'originalité ou d'ingéniosité, Burns mène sa barque avec nonchalance, s'amusant à dépeindre un monde particulier en saupoudrant le tout d'une intrigue qui grossit peu à peu. Tome 2 : 3/5 "Métamorphoses" est la suite immédiate du tome 1 et nous plonge un peu plus au cœur de cette épidémie qui touche les adolescents du récit. Le mystère s'épaissit, l'ambiance devient un peu plus étrange encore, parfois même glauque mais pas trop, juste ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine et lui mettre l'eau à la bouche pour la suite. Les personnages sont plutôt réussis, pas forcément des phénomènes de créativité de scénariste mais en tous les cas on se laisse prendre à l'histoire et à l'ambiance. Le dessin de Burns est toujours présent, impeccable, qui soutient très bien l'histoire, et qui parfois même fait bien plus que la soutenir, prend le relais d'une narration classique pour la tirer vers le haut. Les personnages principaux Rob et la fille munie d'une queue d'animal sont tout de même les mieux exploités du lot et à eux seuls ils participent à la création d'un univers fantastique ou le cauchemar n'est jamais très loin. Burns utilise toute l'ambiguïté de l'adolescence de ses héros pour concocter une histoire au rythme parfois un peu déroutant mais toujours efficace car l'objectif est atteint en ce qui me concerne : je vais me procurer la suite. Tome 3 : 3/5 Ce tome 3 m'a paru un peu en dessous des deux albums précédents de la série, certainement à cause d'un léger ralentissement dans l'intrigue. Le côté fantastique et un brin dérangeant est un peu effacé pour se concentrer sur la psychologie des personnages principaux. On découvre la planque des adolescents contaminés par la "crève" et on suit leurs fuites sans vraiment comprendre pourquoi ni comment ils se sentent obligés de fuir. En réalité, ce qui m'a le plus gêné c'est la façon dont ils le font, sans donner l'impression de bien se rendre compte de la gravité de la chose, avec une bonne dose de fatalisme peu en accord avec leur âge. Il est également dommage que les reclus qui vivent dans la forêt ne soient pas plus en contact avec les phénomènes bizarres qui les entourent (les poupées découpées et fixées aux arbres). Là, c'est à peine suggéré, comme ça avait déjà été le cas dans les tomes précédents, sans que l'on s'en approche de trop près. Peut-être que mon impatience a eut raison du scénario un peu lent de ce tome 3 ? Certainement un peu oui… Il reste tout de même les encrages toujours percutants de Burns, ces dessins très réussis, glauques et inquiétants, qui portent véritablement l'histoire. Tome 4 : 4/5 Avec "La reine des lézards", le scénario progresse enfin de manière significative. Le couple symbolique de Chris et Rob se retrouve et les deux tourtereaux profitent de leur jeunesse en oubliant un peu leur maladie. Cette démonstration d'amourette d'adolescence est à la fois sympathique et un peu surannée, un peu à leur image, on hésite entre l'apaisement et l'ennui. Mais heureusement Charles Burns ne s'arrête pas là et prépare des passages plus forts, comme notamment celui mettant en scène l'intrigante Eliza qui trouble Keith dans une scène sombre et glauque très réussie. On suit donc plusieurs personnages en parallèle, comme c'est devenu une habitude dans cette série et la décision que prend Chris vis à vis de sa maladie permet à l'histoire de véritablement avancer. De plus, Burns n'abandonne pas le côté obscur de son histoire en continuant de distiller une ambiance menaçante où les rares scènes de joie innocente entre Chris et Rob paraissent d'autant plus rares et promises à une fin rapide. Du reste les dernières planches sont parfaitement emmenées, et Burns termine ce tome 4 sur un tempo enlevé, avec un scénario qui devient excitant. Le lecteur achève sa lecture au beau milieu d'une scène très forte, en rageant de devoir attendre le mois d'octobre 2003 pour la sortie du Tome 5… Tome 5 : 2/5 Alors que le tome 4 “La reine des lézards” m’avait laissé sur une belle impression et une fin qui appelait à une suite palpitante ou du moins progressant vers un peu plus de fantastique, "Grandes Vacances" est une petite déception. Il s’agit peut-être d’un album de transition, c’est en tous cas ainsi que je l’ai ressenti, avec une histoire qui n’avance pas aussi efficacement que dans le tome 4. Chris est perdue, elle se réfugie (inconsciemment plus que par réelle envie) dans une maison laissée à la garde de Keith. Là, elle évolue dans une ambiance bizarre au milieu des autres atteints de "la crève", un peu perdue. On ignore si elle sait où est Rob, ce qu’il lui est arrivé… On s’étonne donc de ne pas la voir se mettre à le chercher, on la sent étrangement passive… D’une manière plus générale tous les protagonistes de ce récit semblent subir les choses et attendre que quelque chose arrive enfin. Et nous aussi … Reste le dessin de Burns, toujours aussi maîtrisé, toujours aussi efficace mais le scénario bien pauvre plombe véritablement le plaisir de lecture… En attendant la suite qu’on espère plus enlevée…
Kookaburra Universe
Je n'ai jamais eu vraiment envie d'ouvrir un album de Kookabura, mais grâce à K. Universe, ya des chances que ça se fasse (les critiques étant meilleures que celles de K. universe...) On m'a offert cette BD et après lecture, bah, c'est pas mal quoi! C'est vraiment le mot. Je suis pas fan du dessin, ni des couleurs, qui me laissent de marbre, mais c'est pas vilain non plus, et le scénar ben... il vaut aussi son 3/5. Un moment agréable, mais pas de quoi fouetter un chat. A lire chez un pote ou à se faire prêter, mais pas à acheter.
Aimé Lacapelle
Comme les autres, j'ai lu ces gags dans Fluide. Le trait et rond et sympathique, et le décalage entre les attitudes de super-héros-justicier-enquêteur d'Aimé et le cadre "vie quotidienne à la campagne" est vraiment drôle.
Un goût de cendres
"Un goût de cendres" fait partie de ces albums qui privilégient les ambiances aux scénarii élaborés. Sur 46 planches, Dan Christensen construit un semblant de huit-clos, avec des décors minimalistes à outrance et peu de personnages principaux : Whitaker, Sara et le loubard. L’auteur préfère se concentrer sur la tension qui accompagne chaque planche de sa BD depuis le début jusqu’à la toute fin. Grâce à des cadrages serrés, Christensen s’attarde sur les réactions de ses personnages en situation de crise (et tout l’album est une situation de crise). D’autre part, avec des planches représentant des montres ou des horloges, il donne une dimension temporelle très floue à son histoire. La librairie est sur le point de fermer, pourtant il fait nuit et la 4° avenue où se déroule l’action est déserte… Christensen s’amuse à insuffler cette sensation de temps qui semble bégayer, et prendre un malin plaisir à ralentir, juste pour appuyer son discours. Les braves gens ne dorment pas mais ils n’iront pas voir à la fenêtre si quelqu’un crie "au-secours !", par contre leur voyeurisme leur donnera le courage de le faire si jamais quelqu’un crie "au-feu !". Heureusement Christensen ne s’appesantit pas trop sur le message social et le laisse flotter en filigrane, ce qui permet à son histoire d’avoir un écho plus fort encore. Lu superficiellement, cet album pourra paraître un peu vide, mais il n’en est rien. Sans être un chef d’œuvre d’auteur, une perle de thriller intimiste, ou une œuvre majeure de politique-fiction, "Un goût de cendres" est un album agréable qui est construit sur un modèle bien ficelé. Encore une fois l’atout majeur de cette BD est son ambiance, son sentiment persistant d’insécurité. A tout moment le lecteur conditionné par des années de polar gentillet ou de western dans lequel la cavalerie arrive toujours à temps, guette les gyrophares des hommes de loi… Les dessins sont expressifs, dans la mouvance du comics à l’américaine, bref, ils n’ont rien de détonant ni d’étonnant. Ils sont réussis et parfaitement adaptés avec les personnages qu’ils mettent en évidence : une première impression de simplicité et un arrière goût latent d’efficacité.
A.D Grand-Rivière
Polémique, cette BD l'est assurément, car elle s'en prend de front aux aspirations nationales de dirigeants politiques au regard en verre. La politique s’associe parfois étroitement avec la mafia, dans la réalité comme dans la fiction. Les faits relatés dans cette série policière méconnue (mais à laquelle Laurent Frédéric Bollée, le scénariste, tient beaucoup) sont bien évidemment calqués sur notre vie quotidienne, et en particulier les comportement et les exactions de certaines personnes... Pas d'hypocrisie, les noms des personnages et des lieux sont transparents (le centre culturel de Vitriol sur Seine fait furieusement penser à un certain Sous-marin, ceux des dirigeants du TNT sont dans le même panier). Voilà pour le sujet, que tout le monde connaît. Concernant le traitement, on pourra reprocher à Bollée une certaine lenteur, une langueur, qui rend la lecture assez peu passionnante ; le dessin d'Al Coutelis est quant à lui sympathique, sans être transcendant. Il s'agit là d'une curiosité, à lire si on a la mémoire courte mais les idées larges. Donc pas inutile.
Loving Dead (Fragile)
Cet album est très réussi, tant au niveau graphique que scénaristique : original, bien conté, terriblement crédible. Cela pourrait être une histoire d'aventure et d'amour, avec un plus une bonne dose de jamais-vu. Mais je ressors de cette lecture peu convaincue. Aussi bien que soit cette histoire, l'ambiance me met trop mal à l'aise pour que je parvienne à l'apprécier. C'est gore, très gore, et à moins que la vue de cadavres pourrissant sur place ne vous empêche pas d'apprécier un récit, inutile de vous plonger dedans. J'ai eu un peu la même impression en lisant Sanctuaire : objectivement, je trouve ça très bien, mais l'ambiance malsaine m'empêche d'apprécier la BD.