Nous voila plongé dans un monde d'une noirceur "Tim-Burtonienne" avec pour héros un professeur grandiloquent au ridicule qui y va de sa prose et des ses épanchements verbaux à tout bout de champ (qui à dit "Exactement comme toi ?").
Cependant, pour déraidir un peu notre Zygomar pète-sec, on l'a flanqué d'une assistante assez énergique sans être mémére franchouillarde, et qui agit selon ses sentiments à l'instar de notre Zygomar qui laisse prévaloir la raison et la réflexion. Un duo bien équilibré donc qui voyage dans les époques pour se mettre aux service de particuliers de tous types en échanges d'"années de vie".
Mais on ne les appelle pas (vous vous en doutez) pour éplucher les carottes. Non, Zygoto et Zygomar (leurs vrais noms sont Koblenz et Clara) doivent faire face à des phénomènes surnaturels.
Ils sont accompagnés dans leurs aventures... par un dessin du type "polygone et triangles", bref, y a pas un seul trait rond dans les trois albums, tout est tiré à la règle mais c'est beau (quoi ? si, c'est vrai!).
On aimerait un peu plus de second degré, ça deviendrait divertissant, là, un album et c'est fini (qui à dit "Pourquoi, t'a lu les trois ?"... euh... par integrité par rapport à mes critiques... non... par ennui).
Rigolo! Une escouade de gros flingueurs qui blastent du zombie d'outre-espace et ce, à tour de bras, en laissant échapper parfois une réflexion bien musclée pour relever comme du piment, ce steak bien (trop ?) saignant.
- "Attention derrière vous Jon Smith, Lomax Bill !", crie-t-elle avant que l'énorme gros bras de service ne se retourne pour envoyer un projectil explosif sur le vilain zombie qui finira ses jours en triste bouillie noirâtre perdue au fond du corridor obscur d'un vaisseau spatial sordide !
L'intelligence des personnages se limite à un instinct de survie et un sens du discernement qui leur permet de savoir quand tirer sur le zombie glougloutant, et quand abaisser son blaster... de toute façon on ne leur en demande pas plus...
Pour les amateurs du célèbre auteur, c'est avec cet album que commence "l'oeuvre". En fait, il s'agit du premier album en solo de Pratt. Il l'a dessiné à Buenos Aires en 1959, en se basant sur ses propres souvenirs d'enfance de l'Afrique et en les mélangeant à tout l'imaginaire dont le continent est porteur. C'est naïf, un peu désuet mais cela a conservé tout son charme. Le trait est sûr et vif, les personnages délicieux. Dans la dernière histoire, on voit même poindre la fameuse mélancolie dont Hugo Pratt fera plus tard sa marque de fabrique.
Les éditions Casterman, honte sur eux, ont décrété qu'après avoir ravi des générations de lecteur de son beau noir et blanc stylisé pendant plus de 40 ans, les aventures d'Ann de la Jungle devaient prendre des couleurs. Décidément, après avoir colorisé honteusement "Silence" de Comès et « divisé » inutilement « Le grand pouvoir du Chninkel », Casterman continue son travail de « normalisation » de son catalogue. Il est vraiment triste de voir un éditeur comme Casterman saccager sa propre histoire en cherchant à la faire entrer tant bien que mal tout son catalogue dans le moule "cartonné-couleur"...
Cette édition est totalement mercantile et inutile, préférez l'édition noir et blanc qui est, non seulement fidèle à l'originale mais également moins coûteuse.
L’histoire de "Petit Verglas" vaut son petit pesant d’originalité, de sensibilité également. L’histoire est attachante, malgré certaines faiblesses et facilités, notamment dans le dernier album : la fin est certes intéressante mais m’a quelque peu déçu. Je n'ai pas "cru" au geste final de l'héroïne... Le dessin de Satouf est fondamentalement différent de celui de son dernier album (Les Pauvres aventures de Jérémie), ici il est plus réaliste, sans l’être totalement. Malgré quelques maladresses de trait, il s’en dégage une sensibilité toute particulière, il convient très bien au scénario de Corbeyran. A lire mais rien d'indispensable...
Un curieux mélange d'humour qui rappelle dans le désordre Grimmy, Kid Paddle, Garfield, Psycho Park, Calvin & Hobbes (et plein d'autres), qui se lit bien.
Parfois subtil (c'est rare) ou carrément débile (plus fréquent), cet album est une découverte plutôt agréable. Attention cependant à l'overdose.
Bizarrement, l'univers développé ici est une variation originale de l'heroïc fantasy / médieval fantastique, basée sur les Aztèques (ou les Incas, enfin dans ce goût-là). On y retrouve les aspects de domination et conquêtes guerrières, du goût pour les constructions monolithiques (ici poussé à l'extrême avec des bâtiments gigantesques et superbes), mais aussi de l'esclavage, des sacrifices humains, de la crainte de dieux cruels.
Tout cela est mêlé d'une peur envers de titanesques ruines, débris d'une ancienne civilisation qui pourrait bien renaître...
Bon, si ce petit aperçu ne vous l'a pas fait comprendre, je le dis : le scénario n'a malheureusement rien d'original. Un empereur cruel veut violer une esclave (qui est en fait une princesse d'un peuple vaincu), et elle s'enfuit avec un groupe de compagnons. Au passage, j'ai cru avoir manqué des pages (entre les pages 11 et 12), puisque le changement de scène est très peu explicite et qu'on ne le comprend que plus tard (lisez, vous verrez). On ajoute là-dessus une histoire d'ancienne civilisation qui risque de revenir et de mettre fin au monde tel qu'on le connaît, avec une légende/prophétie... Bref, rien d'innovant.
Par contre... Si l'histoire est assez banale (tout en se lisant très bien, attention, "banale" ne signifie pas "mauvaise"), les dessins sont... raaah, je les trouve superbes, magnifiques, beaux !
Déjà le côté gigantisme démesuré me plaît bien, de même que les costumes et décors, mais en plus cet album est tout simplement sombre. Les encrages sont abondants et ne sont pas sans me rappeler Terres d'Ombre, de Springer, et en plus les couleurs sont assez monochromatiques.
Bref, tout ça pour dire que l'histoire ne m'a pas passionné, mais que le dessin, l'univers et l'ambiance si, littéralement.
Les deux auteurs nous plongent d’emblée dans une ambiance pur film d’horreur à l’américaine, façon « Slash Movie » (Scream, Halloween…). A tel point qu’on ne trouvera pas dans ces trois tomes, la moindre trace d’apport réellement personnel ou nouveau au genre. Tout, absolument tout, cela en est presque vertigineux, a déjà été vu ou lu ailleurs.
On peut certes être admiratif de la manière dont les deux auteurs ont su s’accaparer un genre essentiellement américain et faire aussi bien qu’eux. Mais on peut tout aussi bien relever la vacuité de l’entreprise. Il manque une âme à cette bd, un truc qui lui serait propre, jamais vu ailleurs, le petit plus qui justifierait l’existence même de cette histoire. Et là, j’ai beau chercher, je ne trouve pas.
Alors, il faudra bien se contenter de ce qu’on a entre les mains : une pure bd de genre au scénario bien rythmé, qui laisse peu de répit au lecteur et le maintient en haleine jusqu’au bout. Pour l’originalité, on repassera.
A la réflexion, on constatera qu’il manque cruellement ici le petit truc en plus qu’il y a dans Freddy ou dans Scream : l’humour et la dérision. Quand on regarde Scream ou Freddy, il y a toujours cet humour distanciateur qui permet différents niveaux de lecture. Ici, rien de tout ça, tout est très « premier degré ».
Je ne raffole pas du dessin. Lui aussi n’a rien d’original, il est juste « bien fait », la mise en scène est également « bien faite », mais elle ne brille pas particulièrement non plus. Mais ce qui me gêne le plus peut-être, ce sont les couleurs d’Hubert, surtout dans le premier tome. Tous ces tons pastel me débectent un peu…
A part ça, ça se lit très bien, on passe un bon moment. Je dois bien le reconaître, ce sera donc 3 étoiles.Dispensable mais intéressant à avoir dans sa bibliothèque si on est fan du genre.
Je ne sais pas vraiment que dire de ce tome.
J'ai lu la série "Blame", ai moyennement apprécié car cela m'ennuie un peu d'enchaîner une dizaine de tomes sans avoir aucune information et sans quasiment rien comprendre. Cependant, pour ceux qui ne lachent pas, "Blame" est une oeuvre culte qui garde un mystère et une ambiance sombre constants.
Ici, pour moi qui ne suis donc pas un grand fan de "Blame", je suis plus que partagé. En faisant le parallèle avec la série, je trouve ce tome excellent, car il en dit plus en lui-même que dans tous les tomes de "Blame" réunis...
Mais d'autre part, je n'ai pas retrouvé l'ambiance qui me semblait faire le seul charme de "Blame" et pris indépendamment il est possible de trouver cette oeuvre bien fade...
Mon avis est donc très mitigé, mais pour tout fan de "Blame" qui se respecte, lire "Noise" est certainement une obligation.
Je suis très mitigé sur ce comics à la sauce samouraï. Certes, le dessin de Georges Pratt est impressionnant. Imaginez une seconde le chaînon manquant entre Hugo Pratt (pour le trait) et Dave MacKean (pour les couleurs), difficile? Alors ouvrez cet album, ça vaut largement le coup d'oeil!
Mais côté scénario, il est beaucoup trop tôt pour juger. On a droit qu'à un début d'intrigue, et encore, à peine esquissé, les trois quarts de l'album étant bouffés par des flash-backs enchaînés les uns dans les autres. Mais le moins que le puisse dire c'est que l’objet n'est pas facile à suivre. On ne comprend pas toujours qui parle (je parle du texte-off), ni de quoi ça parle. Le passage d'une séquence à l'autre est souvent flou, on s'y perd rapidement. En même temps, on sent très bien que c'est pleinement voulu, mais on n'en comprend pas toujours l'utilité...
Je vais conseille d'attendre la suite avant de vous lancer dans l'aventure. Ca promet d'être intéressant mais c'est encore un peu tôt pour juger. Et surtout pour l'instant, on voit pas trop ce que fait Wolverine dans cet univers. Franchement, il aurait tout aussi bien s'appeler Jules, Tetsuo ou Takeshi, ça aurait pas changé grand chose, cela aurait juste fait un samouraï immortel de plus. Pourquoi dès lors utiliser ce personnage et la licence « Wolverine »? Mystère? Pour vendre plus? Pour faire encore grossir le compte en banque de Monsieur Stan Lee ?
Etrangement, on voit de plus en plus cette situation étrange dans le monde du comics mainstream : un héros traditionnel utilisé de manière nouvelle sans que, fondamentalement, il justifie sa présence (étant fort différent des us et coutumes du personnage d'origine). Après Catwoman qui aurait pu tout aussi bien être une nouvelle héroïne dans "Le Grand Braquage", c'est un peu pareil ici avec Wolverine, qui fait le grand écart, à la limite de l'écartèlement.
Argh ! Ai-je lu la même bd que les autres ? C’est bizarre mais les trois avis qui précèdent le mien semblent dire : c’est une mauvaise bd érotique. Ce en quoi je suis d’accord. A la différence de « Le déclic » ou « Le parfum de l’invisible » où Manara explorait des fantasmes purement sexuels, ici, l’amateur de cul restera sur sa faim, les scènes érotiques sont non seulement peu nombreuses mais surtout là pour pimenter un peu le tout de manière relativement artificielle. Mais pour moi, cet album est avant tout une fable politique. Pas foncièrement très fine mais très amusante. Une farce qui s’inscrit dans la grande tradition italienne qui va de Dante à Fellini. Bon, on est quand même loin du génie du grand Federico, mais c’est un album digne, amusant et pertinent, pour autant qu’on le considère pour ce qu’il est : une farce. L’idée de départ est plutôt pas mal : un nouveau Robespierre émerge et pousse le peuple à décapiter l’aristocratie médiatique, arguant que ces êtres supérieurs sont devenus les nouveaux aristocrates et se croient au-dessus du peuple. Manara rue dans les brancards, charge contre la télévision, les journalistes, les publicitaires, les vendeurs de divertissements pour spectateurs décérébrés. Et cela a quelque chose de …jouissif (si, si !). Ce n’est pas non plus d’une pertinence à toute épreuve, je pense que dans une certaine mesure l’argument de Manara tient moins en France qu’en Italie. En France, la culture a encore droit de cité à la télévision, le système médiatico-journalistique possède sa propre critique, puisque les intellectuels, qui sont souvent les plus virulents vis-à-vis de la télévision, font en même temps, contradiction suprême mais inévitable, partie de l’élite médiatique. En Italie, c’est très différent. Suffit de voir 3 minutes de la télé italienne pour comprendre l’agressivité et la caractère peu nuancé de l’attaque Manarienne, car s’il existe une télé poubelle qui a complètement abandonné son devoir éducatif et culturel pour tomber dans le racolage à deux balles, c’est la télé italienne ; même la télévision d’état (la Rai) est affligeante, alors je ne vous parle même pas des chaînes à Berlusconi. Entre nous, s’il y’a quelqu’un à décapiter (je parle au sens figuré, bien entendu), c’est bien cet être nauséabond qui transforme peu à peu l’Italie un tas de crétins aveuglés par la merde qu’on leur balance aux yeux…
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Koblenz
Nous voila plongé dans un monde d'une noirceur "Tim-Burtonienne" avec pour héros un professeur grandiloquent au ridicule qui y va de sa prose et des ses épanchements verbaux à tout bout de champ (qui à dit "Exactement comme toi ?"). Cependant, pour déraidir un peu notre Zygomar pète-sec, on l'a flanqué d'une assistante assez énergique sans être mémére franchouillarde, et qui agit selon ses sentiments à l'instar de notre Zygomar qui laisse prévaloir la raison et la réflexion. Un duo bien équilibré donc qui voyage dans les époques pour se mettre aux service de particuliers de tous types en échanges d'"années de vie". Mais on ne les appelle pas (vous vous en doutez) pour éplucher les carottes. Non, Zygoto et Zygomar (leurs vrais noms sont Koblenz et Clara) doivent faire face à des phénomènes surnaturels. Ils sont accompagnés dans leurs aventures... par un dessin du type "polygone et triangles", bref, y a pas un seul trait rond dans les trois albums, tout est tiré à la règle mais c'est beau (quoi ? si, c'est vrai!). On aimerait un peu plus de second degré, ça deviendrait divertissant, là, un album et c'est fini (qui à dit "Pourquoi, t'a lu les trois ?"... euh... par integrité par rapport à mes critiques... non... par ennui).
Cryozone
Rigolo! Une escouade de gros flingueurs qui blastent du zombie d'outre-espace et ce, à tour de bras, en laissant échapper parfois une réflexion bien musclée pour relever comme du piment, ce steak bien (trop ?) saignant. - "Attention derrière vous Jon Smith, Lomax Bill !", crie-t-elle avant que l'énorme gros bras de service ne se retourne pour envoyer un projectil explosif sur le vilain zombie qui finira ses jours en triste bouillie noirâtre perdue au fond du corridor obscur d'un vaisseau spatial sordide ! L'intelligence des personnages se limite à un instinct de survie et un sens du discernement qui leur permet de savoir quand tirer sur le zombie glougloutant, et quand abaisser son blaster... de toute façon on ne leur en demande pas plus...
Ann de la jungle
Pour les amateurs du célèbre auteur, c'est avec cet album que commence "l'oeuvre". En fait, il s'agit du premier album en solo de Pratt. Il l'a dessiné à Buenos Aires en 1959, en se basant sur ses propres souvenirs d'enfance de l'Afrique et en les mélangeant à tout l'imaginaire dont le continent est porteur. C'est naïf, un peu désuet mais cela a conservé tout son charme. Le trait est sûr et vif, les personnages délicieux. Dans la dernière histoire, on voit même poindre la fameuse mélancolie dont Hugo Pratt fera plus tard sa marque de fabrique. Les éditions Casterman, honte sur eux, ont décrété qu'après avoir ravi des générations de lecteur de son beau noir et blanc stylisé pendant plus de 40 ans, les aventures d'Ann de la Jungle devaient prendre des couleurs. Décidément, après avoir colorisé honteusement "Silence" de Comès et « divisé » inutilement « Le grand pouvoir du Chninkel », Casterman continue son travail de « normalisation » de son catalogue. Il est vraiment triste de voir un éditeur comme Casterman saccager sa propre histoire en cherchant à la faire entrer tant bien que mal tout son catalogue dans le moule "cartonné-couleur"... Cette édition est totalement mercantile et inutile, préférez l'édition noir et blanc qui est, non seulement fidèle à l'originale mais également moins coûteuse.
Petit Verglas
L’histoire de "Petit Verglas" vaut son petit pesant d’originalité, de sensibilité également. L’histoire est attachante, malgré certaines faiblesses et facilités, notamment dans le dernier album : la fin est certes intéressante mais m’a quelque peu déçu. Je n'ai pas "cru" au geste final de l'héroïne... Le dessin de Satouf est fondamentalement différent de celui de son dernier album (Les Pauvres aventures de Jérémie), ici il est plus réaliste, sans l’être totalement. Malgré quelques maladresses de trait, il s’en dégage une sensibilité toute particulière, il convient très bien au scénario de Corbeyran. A lire mais rien d'indispensable...
Le Lagon de Sherman
Un curieux mélange d'humour qui rappelle dans le désordre Grimmy, Kid Paddle, Garfield, Psycho Park, Calvin & Hobbes (et plein d'autres), qui se lit bien. Parfois subtil (c'est rare) ou carrément débile (plus fréquent), cet album est une découverte plutôt agréable. Attention cependant à l'overdose.
Serpenters
Bizarrement, l'univers développé ici est une variation originale de l'heroïc fantasy / médieval fantastique, basée sur les Aztèques (ou les Incas, enfin dans ce goût-là). On y retrouve les aspects de domination et conquêtes guerrières, du goût pour les constructions monolithiques (ici poussé à l'extrême avec des bâtiments gigantesques et superbes), mais aussi de l'esclavage, des sacrifices humains, de la crainte de dieux cruels. Tout cela est mêlé d'une peur envers de titanesques ruines, débris d'une ancienne civilisation qui pourrait bien renaître... Bon, si ce petit aperçu ne vous l'a pas fait comprendre, je le dis : le scénario n'a malheureusement rien d'original. Un empereur cruel veut violer une esclave (qui est en fait une princesse d'un peuple vaincu), et elle s'enfuit avec un groupe de compagnons. Au passage, j'ai cru avoir manqué des pages (entre les pages 11 et 12), puisque le changement de scène est très peu explicite et qu'on ne le comprend que plus tard (lisez, vous verrez). On ajoute là-dessus une histoire d'ancienne civilisation qui risque de revenir et de mettre fin au monde tel qu'on le connaît, avec une légende/prophétie... Bref, rien d'innovant. Par contre... Si l'histoire est assez banale (tout en se lisant très bien, attention, "banale" ne signifie pas "mauvaise"), les dessins sont... raaah, je les trouve superbes, magnifiques, beaux ! Déjà le côté gigantisme démesuré me plaît bien, de même que les costumes et décors, mais en plus cet album est tout simplement sombre. Les encrages sont abondants et ne sont pas sans me rappeler Terres d'Ombre, de Springer, et en plus les couleurs sont assez monochromatiques. Bref, tout ça pour dire que l'histoire ne m'a pas passionné, mais que le dessin, l'univers et l'ambiance si, littéralement.
Comptine d'Halloween
Les deux auteurs nous plongent d’emblée dans une ambiance pur film d’horreur à l’américaine, façon « Slash Movie » (Scream, Halloween…). A tel point qu’on ne trouvera pas dans ces trois tomes, la moindre trace d’apport réellement personnel ou nouveau au genre. Tout, absolument tout, cela en est presque vertigineux, a déjà été vu ou lu ailleurs. On peut certes être admiratif de la manière dont les deux auteurs ont su s’accaparer un genre essentiellement américain et faire aussi bien qu’eux. Mais on peut tout aussi bien relever la vacuité de l’entreprise. Il manque une âme à cette bd, un truc qui lui serait propre, jamais vu ailleurs, le petit plus qui justifierait l’existence même de cette histoire. Et là, j’ai beau chercher, je ne trouve pas. Alors, il faudra bien se contenter de ce qu’on a entre les mains : une pure bd de genre au scénario bien rythmé, qui laisse peu de répit au lecteur et le maintient en haleine jusqu’au bout. Pour l’originalité, on repassera. A la réflexion, on constatera qu’il manque cruellement ici le petit truc en plus qu’il y a dans Freddy ou dans Scream : l’humour et la dérision. Quand on regarde Scream ou Freddy, il y a toujours cet humour distanciateur qui permet différents niveaux de lecture. Ici, rien de tout ça, tout est très « premier degré ». Je ne raffole pas du dessin. Lui aussi n’a rien d’original, il est juste « bien fait », la mise en scène est également « bien faite », mais elle ne brille pas particulièrement non plus. Mais ce qui me gêne le plus peut-être, ce sont les couleurs d’Hubert, surtout dans le premier tome. Tous ces tons pastel me débectent un peu… A part ça, ça se lit très bien, on passe un bon moment. Je dois bien le reconaître, ce sera donc 3 étoiles.Dispensable mais intéressant à avoir dans sa bibliothèque si on est fan du genre.
Noise
Je ne sais pas vraiment que dire de ce tome. J'ai lu la série "Blame", ai moyennement apprécié car cela m'ennuie un peu d'enchaîner une dizaine de tomes sans avoir aucune information et sans quasiment rien comprendre. Cependant, pour ceux qui ne lachent pas, "Blame" est une oeuvre culte qui garde un mystère et une ambiance sombre constants. Ici, pour moi qui ne suis donc pas un grand fan de "Blame", je suis plus que partagé. En faisant le parallèle avec la série, je trouve ce tome excellent, car il en dit plus en lui-même que dans tous les tomes de "Blame" réunis... Mais d'autre part, je n'ai pas retrouvé l'ambiance qui me semblait faire le seul charme de "Blame" et pris indépendamment il est possible de trouver cette oeuvre bien fade... Mon avis est donc très mitigé, mais pour tout fan de "Blame" qui se respecte, lire "Noise" est certainement une obligation.
Wolverine - Netsuke
Je suis très mitigé sur ce comics à la sauce samouraï. Certes, le dessin de Georges Pratt est impressionnant. Imaginez une seconde le chaînon manquant entre Hugo Pratt (pour le trait) et Dave MacKean (pour les couleurs), difficile? Alors ouvrez cet album, ça vaut largement le coup d'oeil! Mais côté scénario, il est beaucoup trop tôt pour juger. On a droit qu'à un début d'intrigue, et encore, à peine esquissé, les trois quarts de l'album étant bouffés par des flash-backs enchaînés les uns dans les autres. Mais le moins que le puisse dire c'est que l’objet n'est pas facile à suivre. On ne comprend pas toujours qui parle (je parle du texte-off), ni de quoi ça parle. Le passage d'une séquence à l'autre est souvent flou, on s'y perd rapidement. En même temps, on sent très bien que c'est pleinement voulu, mais on n'en comprend pas toujours l'utilité... Je vais conseille d'attendre la suite avant de vous lancer dans l'aventure. Ca promet d'être intéressant mais c'est encore un peu tôt pour juger. Et surtout pour l'instant, on voit pas trop ce que fait Wolverine dans cet univers. Franchement, il aurait tout aussi bien s'appeler Jules, Tetsuo ou Takeshi, ça aurait pas changé grand chose, cela aurait juste fait un samouraï immortel de plus. Pourquoi dès lors utiliser ce personnage et la licence « Wolverine »? Mystère? Pour vendre plus? Pour faire encore grossir le compte en banque de Monsieur Stan Lee ? Etrangement, on voit de plus en plus cette situation étrange dans le monde du comics mainstream : un héros traditionnel utilisé de manière nouvelle sans que, fondamentalement, il justifie sa présence (étant fort différent des us et coutumes du personnage d'origine). Après Catwoman qui aurait pu tout aussi bien être une nouvelle héroïne dans "Le Grand Braquage", c'est un peu pareil ici avec Wolverine, qui fait le grand écart, à la limite de l'écartèlement.
Révolution
Argh ! Ai-je lu la même bd que les autres ? C’est bizarre mais les trois avis qui précèdent le mien semblent dire : c’est une mauvaise bd érotique. Ce en quoi je suis d’accord. A la différence de « Le déclic » ou « Le parfum de l’invisible » où Manara explorait des fantasmes purement sexuels, ici, l’amateur de cul restera sur sa faim, les scènes érotiques sont non seulement peu nombreuses mais surtout là pour pimenter un peu le tout de manière relativement artificielle. Mais pour moi, cet album est avant tout une fable politique. Pas foncièrement très fine mais très amusante. Une farce qui s’inscrit dans la grande tradition italienne qui va de Dante à Fellini. Bon, on est quand même loin du génie du grand Federico, mais c’est un album digne, amusant et pertinent, pour autant qu’on le considère pour ce qu’il est : une farce. L’idée de départ est plutôt pas mal : un nouveau Robespierre émerge et pousse le peuple à décapiter l’aristocratie médiatique, arguant que ces êtres supérieurs sont devenus les nouveaux aristocrates et se croient au-dessus du peuple. Manara rue dans les brancards, charge contre la télévision, les journalistes, les publicitaires, les vendeurs de divertissements pour spectateurs décérébrés. Et cela a quelque chose de …jouissif (si, si !). Ce n’est pas non plus d’une pertinence à toute épreuve, je pense que dans une certaine mesure l’argument de Manara tient moins en France qu’en Italie. En France, la culture a encore droit de cité à la télévision, le système médiatico-journalistique possède sa propre critique, puisque les intellectuels, qui sont souvent les plus virulents vis-à-vis de la télévision, font en même temps, contradiction suprême mais inévitable, partie de l’élite médiatique. En Italie, c’est très différent. Suffit de voir 3 minutes de la télé italienne pour comprendre l’agressivité et la caractère peu nuancé de l’attaque Manarienne, car s’il existe une télé poubelle qui a complètement abandonné son devoir éducatif et culturel pour tomber dans le racolage à deux balles, c’est la télé italienne ; même la télévision d’état (la Rai) est affligeante, alors je ne vous parle même pas des chaînes à Berlusconi. Entre nous, s’il y’a quelqu’un à décapiter (je parle au sens figuré, bien entendu), c’est bien cet être nauséabond qui transforme peu à peu l’Italie un tas de crétins aveuglés par la merde qu’on leur balance aux yeux…