Bon, eh bien, Ro a tout dit, je m'incline...
Plus sérieusement, je suis assez d'accord avec ce qu'il a écrit. Voilà une histoire qui pourrait être un spin-off du conte La petite Sirène, adapté par Disney. Simplement, pas d'histoire cucul dans les albums de Conrad, mais plutôt un goût certain pour l'aventure, les personnages mythologiques, les histoires de galions enfouis... En passant par Melville et Stevenson et... Conrad, tous les maîtres "classiques" du roman d'aventures transpirent à travers les aventures aquatiques de Donito, une petite curiosité passée injustement inaperçue, sûrement à cause de l'humour noir que l'on y retrouve de proche en proche.
Sachant que le tome 1 était une des "premières" oeuvres d'Andreas, il faut le prendre avec des pincettes... L'album baigne dans une drôle d'ambiance, lovecraftienne à souhait, comme cela a été souligné plusieurs fois ici... Mais on retrouve les éléments qui feront la matière des bd d'Andreas : un homme de haute stature, au passé trouble, face à des forces qui le dépassent, des objets magiques aux pouvoirs difficiles à cerner... Envoûtant, comme souvent avec cet auteur, qui parvient à faire de drôles d'impressions avec le noir & blanc et un trait d'une grande puissance... On regrettera un peu la confusion qui règne dans l'histoire...
A mes yeux, les albums des Profs forment plus ou moins le haut du panier des BDs d'humour de l'éditeur Bamboo. Je reproche à ce dernier de publier des BDs de supermarché trop formatées et trop souvent pas drôles du tout, à quelques exceptions près je précise. Les Profs, l'une des premières éditées par eux, sort cependant du lot.
D'abord parce que le dessin bon. Il est soigné, agréablement colorisé, idéal pour une série d'humour.
Ensuite parce que les personnages sont plutôt réussis et attachants. Et comme les gags sont basés sur eux, sur leurs relations entre eux et avec les élèves, ils se révèlent plutôt sympathiques même si pas vraiment hilarants. L'ennui, par contre, c'est qu'une fois ces personnages et la base de leurs gags type posés, on tombe rapidement dans la répétition. Du coup, lire un album de la série n'est pas désagréable, mais à la longue, on a quand même l'impression de retrouver un peu trop souvent les mêmes histoires et mêmes chutes humoristiques.
"Donito", c'est une série du journal Spirou qui est presque passée inaperçue. C'est une bd à première vue gentille, qui se destine aux lecteurs les plus jeunes. Conrad y crée un petit univers plein de personnages attachants et drôles, un petit monde merveilleux dans lequel des animaux très Disney côtoient des pirates et des êtres fabuleux comme la sirène Carmina ou le Grand Corail.
Au niveau du dessin, il est excellent. Aussi dynamique que dans "les Inommables", il est en plus mis en couleur d'une manière qui lui donne beauté et lumière. Bref, un dessin jeunesse de grande qualité.
Au niveau du scénario, quand on voit le résultat de l'association de Conrad avec Yann dans "les Inommables", on ne pouvait pas s'attendre à une série toute mignonne et sans intelligence. Pourtant Conrad a justement essayé de se limiter à créer de belles histoires sans arrière-pensées, de véritables aventures comme les gentils enfants aiment à en lire. Mais en même temps, on y retrouve pas mal d'humour (noir), des idées plus adultes, etc.
Bref, une série un peu en demi-teinte, car elle s'adresse aux enfants tout en apportant un discours plus destiné aux adultes. Ce qui explique sans doute pourquoi elle n'a pas tellement marché et pourquoi il est dur de l'apprécier à sa juste valeur.
Je l'ai personnellement lue étant déjà adulte, et j'ai été à la fois touché par l'ambiance sympathique et l'originalité de cette série, tout en étant un peu ennuyé par les histoires dont le thème de base est trop jeune pour moi. Ceci étant dit, je n'ai pas lu ces albums avec déplaisir et je les refeuilletterai volontiers.
J'ai un avis assez partagé concernant cette BD :
- le scénario est assez banal dans le tome 1, mais se développe bien dans le tome 2, malgré une ou deux inconsistances du style : ils sont dans un vaisseau spatial, ils partent des USA et mettent plus d'une semaine pour arriver à un autre endroit sur terre (ce qui, même en étant prudent et en déjouant la surveillance des ennemis, est assez lent)
- au niveau des dessins, le mélange informatique/manuel est assez déroutant et même parfois gênant. Mais les arrière-plans restent très beaux (ainsi que les pin-ups de Gil Formosa d'ailleurs).
En fait, cette BD est différente (unique) des autres que j'ai, et c'est peut-être ce qui me fait l'apprécier (même si je n'en voudrais pas trop de ce style).
Bref, à vous de vous faire une idée...
Éminent scientifique (on lui doit la superbe thèse « La méta-évaluation au service de la compréhension automatique de programme » qui lui valut un doctorat en informatique bien mérité), Daniel Goossens a eu, à la fin des années 70, la bonté de se pencher sur le cas d’un de ses confrères moins talentueux et moins célèbre, j’ai nommé Albert Einstein. Il en résulta cette biographie sans concession, parue par épisodes dans la revue Fluide Glacial avant d’être éditée en 2 tomes chez Audie.
A propos de cette BD, l’excellent Goossens déclarait lui-même :
« Ce n’est pas Einstein qui m’intéressait, c’était le mythe littéraire, Einstein vu par la littérature, tout ce qu’on pouvait déconner dessus. En fin de compte, je m’en fous un peu de ce que Einstein a fait (je ne parle d’ailleurs jamais de sa théorie dans mes bandes), de ce qu’il est ; tout ce qui m’intéressait, c’était (…) le mythe du savant vu par les médias, ce qu’on suppose qu’il doit être dans les coulisses, dans sa vie privée, dans ses réflexions, dans ce qu’il dit, dans la façon avec laquelle il réagit avec les gens, etc. »
C’est donc à une sorte de parodie/pastiche de documentaire que nous avons affaire ici, art dans lequel Daniel Goossens est passé maître au fil du temps. Cette série est l’une de ses premières et, il faut bien l’avouer, ce n’est pas ce qu’il a fait de plus drôle. Entendons-nous bien : si vous êtes fan de l’humour subtil, étrange et absurde de Goossens, il y a peu de chance pour que vous n’aimiez pas, car ça reste bien drôle. En revanche, si vous êtes hermétique à son style particulier, il est peu probable que ce soit cette série-là qui vous convertisse.
Voilà, donc, dans l’ensemble, c’est un cru honnête, mais pas indispensable (à moins que, comme moi, vous collectionniez tout Goossens) ; pas le genre qu’on relit régulièrement par exemple (contrairement au « Voyage au bout de la Lune », par exemple).
Bon, les gags en une page à l'humour franco-belge destiné à un public jeune, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Mais je dois avouer que "Smith & Wesson" avait ses avantages.
Tout d'abord, le dessin de Tranchand, qui a aussi dessiné des Mickey, ainsi que Marine, (série jeunesse que j'aime bien) entre autres, a un style pur, dynamique et... Bref, j'aime bien ce style de dessin.
Ensuite, l'humour, quoique souvent ras des paquerettes et répétitif, n'est pas trop mauvais, et les personnages sont assez sympas.
Bref, disons que voilà une bd que maintenant je relirais avec plaisir. Mais de là à vouloir l'acheter ou à la conseiller à d'autres... il y a un pas que je ne franchirai pas.
La première chose qui marque pour cette série, c'est le dessin. Il a évolué au cours du temps, car Solé a étalé la création de ce simple album sur une quinzaine d'années, passant du style manga au réaliste en passant par différents autres styles plus humoristiques. Et le moins que je puisse dire personnellement, c'est que ça rend bien : voilà une bd que je trouve visuellement très agréable, voire parfois impressionnante.
Quant aux scénarios, ils ont l'avantage d'être originaux et souvent déjantés. Les deux héros ne sortent jamais de leur fond de cale et vivent dans ce monde fermé et coupé du monde. Et pourtant cela n'empêche en rien leur imagination de divaguer entre réflexions de bas étage et citations latines, tandis que l'imagination de l'auteur lui aussi va s'embraser, introduisant des monstres extra-terrestres, des déesses et autres loufoqueries dans ce décor qui a pourtant tout pour être sérieux, voire sordide.
C'est donc une série très spéciale que celle-ci. Et justement, l'humour lui-même n'a pas toujours su m'atteindre. Je suis resté perplexe à la fin de plusieurs de ces historiettes, même si leur lecture n'était pas désagréable.
L'histoire est classique, c'est bien le problème. Deux tueurs font leur boulot, et les flics se demandent pourquoi on veut étouffer l'affaire, donc ils creusent sans l'accord de leur hiérarchie. Sinon c'est vrai que les dialogues sonnent juste, et on ne s'ennuie pas.
Les dessins ne sont pas terribles, et les couleurs à la photoshop - genre marron avec un effet de lampe - sont là pour pallier une absence de décors quasi constante.
Mais la suite peut devenir bien meilleure.
"Le Rêve de pierres" nous plonge dans le milieu de l'archéologie au 19ème siècle. A notre plus grande joie, ce récit est un subtil mélange d'amour, aventure et mystère.
Isabelle Dethan ("Sur les terres d'Horus") nous fournit un scénario dans la lignée de ses autres productions. C'est-à-dire où la douceur et la pudeur sont présentes à chaque page. Ce que j'aime chez elle c'est son savoir faire pour créer des scénarios intéressants sans pour cela avoir recours à des scènes violentes ou à des jeunes filles à la poitrine opulente. Avec cet album, elle nous prouve, une fois de plus, que son talent est indéniable.
Le récit nous enmène sur le site merveilleux de Petra, en Jordanie. Une expédition est sur place pour étudier les lieux, et c'est dans ce contexte que certains évènements mystérieux vont se produire et ainsi bouleverser la petite communauté. Le résultat est convaincant et donc cette bd se révèle très plaisante à lire. Les personnages sont bien décrits et le petit dossier en fin d'album est plutôt intéressant.
Le dessin de Daphné Collignon est très proche de celui de Dethan. Autrement dit, celui-ci est très beau. La dessinatrice était apparemment très motivée en ce qui concerne les précisions historiques car elle est partie en repérages sur place avant de commencer ses premières planches. Très bonne initiative de sa part car le résultat est plutôt convaincant. Pourtant, je trouve les visages des personnages peu expressifs, mais bon ce n'est pour moi qu'un détail comparé à la réussite générale de l'album.
Donc, c'est sans hésitation que je vous conseille cette bd !
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Donito
Bon, eh bien, Ro a tout dit, je m'incline... Plus sérieusement, je suis assez d'accord avec ce qu'il a écrit. Voilà une histoire qui pourrait être un spin-off du conte La petite Sirène, adapté par Disney. Simplement, pas d'histoire cucul dans les albums de Conrad, mais plutôt un goût certain pour l'aventure, les personnages mythologiques, les histoires de galions enfouis... En passant par Melville et Stevenson et... Conrad, tous les maîtres "classiques" du roman d'aventures transpirent à travers les aventures aquatiques de Donito, une petite curiosité passée injustement inaperçue, sûrement à cause de l'humour noir que l'on y retrouve de proche en proche.
Cromwell Stone
Sachant que le tome 1 était une des "premières" oeuvres d'Andreas, il faut le prendre avec des pincettes... L'album baigne dans une drôle d'ambiance, lovecraftienne à souhait, comme cela a été souligné plusieurs fois ici... Mais on retrouve les éléments qui feront la matière des bd d'Andreas : un homme de haute stature, au passé trouble, face à des forces qui le dépassent, des objets magiques aux pouvoirs difficiles à cerner... Envoûtant, comme souvent avec cet auteur, qui parvient à faire de drôles d'impressions avec le noir & blanc et un trait d'une grande puissance... On regrettera un peu la confusion qui règne dans l'histoire...
Les Profs
A mes yeux, les albums des Profs forment plus ou moins le haut du panier des BDs d'humour de l'éditeur Bamboo. Je reproche à ce dernier de publier des BDs de supermarché trop formatées et trop souvent pas drôles du tout, à quelques exceptions près je précise. Les Profs, l'une des premières éditées par eux, sort cependant du lot. D'abord parce que le dessin bon. Il est soigné, agréablement colorisé, idéal pour une série d'humour. Ensuite parce que les personnages sont plutôt réussis et attachants. Et comme les gags sont basés sur eux, sur leurs relations entre eux et avec les élèves, ils se révèlent plutôt sympathiques même si pas vraiment hilarants. L'ennui, par contre, c'est qu'une fois ces personnages et la base de leurs gags type posés, on tombe rapidement dans la répétition. Du coup, lire un album de la série n'est pas désagréable, mais à la longue, on a quand même l'impression de retrouver un peu trop souvent les mêmes histoires et mêmes chutes humoristiques.
Donito
"Donito", c'est une série du journal Spirou qui est presque passée inaperçue. C'est une bd à première vue gentille, qui se destine aux lecteurs les plus jeunes. Conrad y crée un petit univers plein de personnages attachants et drôles, un petit monde merveilleux dans lequel des animaux très Disney côtoient des pirates et des êtres fabuleux comme la sirène Carmina ou le Grand Corail. Au niveau du dessin, il est excellent. Aussi dynamique que dans "les Inommables", il est en plus mis en couleur d'une manière qui lui donne beauté et lumière. Bref, un dessin jeunesse de grande qualité. Au niveau du scénario, quand on voit le résultat de l'association de Conrad avec Yann dans "les Inommables", on ne pouvait pas s'attendre à une série toute mignonne et sans intelligence. Pourtant Conrad a justement essayé de se limiter à créer de belles histoires sans arrière-pensées, de véritables aventures comme les gentils enfants aiment à en lire. Mais en même temps, on y retrouve pas mal d'humour (noir), des idées plus adultes, etc. Bref, une série un peu en demi-teinte, car elle s'adresse aux enfants tout en apportant un discours plus destiné aux adultes. Ce qui explique sans doute pourquoi elle n'a pas tellement marché et pourquoi il est dur de l'apprécier à sa juste valeur. Je l'ai personnellement lue étant déjà adulte, et j'ai été à la fois touché par l'ambiance sympathique et l'originalité de cette série, tout en étant un peu ennuyé par les histoires dont le thème de base est trop jeune pour moi. Ceci étant dit, je n'ai pas lu ces albums avec déplaisir et je les refeuilletterai volontiers.
Robur
J'ai un avis assez partagé concernant cette BD : - le scénario est assez banal dans le tome 1, mais se développe bien dans le tome 2, malgré une ou deux inconsistances du style : ils sont dans un vaisseau spatial, ils partent des USA et mettent plus d'une semaine pour arriver à un autre endroit sur terre (ce qui, même en étant prudent et en déjouant la surveillance des ennemis, est assez lent) - au niveau des dessins, le mélange informatique/manuel est assez déroutant et même parfois gênant. Mais les arrière-plans restent très beaux (ainsi que les pin-ups de Gil Formosa d'ailleurs). En fait, cette BD est différente (unique) des autres que j'ai, et c'est peut-être ce qui me fait l'apprécier (même si je n'en voudrais pas trop de ce style). Bref, à vous de vous faire une idée...
La Vie d'Einstein
Éminent scientifique (on lui doit la superbe thèse « La méta-évaluation au service de la compréhension automatique de programme » qui lui valut un doctorat en informatique bien mérité), Daniel Goossens a eu, à la fin des années 70, la bonté de se pencher sur le cas d’un de ses confrères moins talentueux et moins célèbre, j’ai nommé Albert Einstein. Il en résulta cette biographie sans concession, parue par épisodes dans la revue Fluide Glacial avant d’être éditée en 2 tomes chez Audie. A propos de cette BD, l’excellent Goossens déclarait lui-même : « Ce n’est pas Einstein qui m’intéressait, c’était le mythe littéraire, Einstein vu par la littérature, tout ce qu’on pouvait déconner dessus. En fin de compte, je m’en fous un peu de ce que Einstein a fait (je ne parle d’ailleurs jamais de sa théorie dans mes bandes), de ce qu’il est ; tout ce qui m’intéressait, c’était (…) le mythe du savant vu par les médias, ce qu’on suppose qu’il doit être dans les coulisses, dans sa vie privée, dans ses réflexions, dans ce qu’il dit, dans la façon avec laquelle il réagit avec les gens, etc. » C’est donc à une sorte de parodie/pastiche de documentaire que nous avons affaire ici, art dans lequel Daniel Goossens est passé maître au fil du temps. Cette série est l’une de ses premières et, il faut bien l’avouer, ce n’est pas ce qu’il a fait de plus drôle. Entendons-nous bien : si vous êtes fan de l’humour subtil, étrange et absurde de Goossens, il y a peu de chance pour que vous n’aimiez pas, car ça reste bien drôle. En revanche, si vous êtes hermétique à son style particulier, il est peu probable que ce soit cette série-là qui vous convertisse. Voilà, donc, dans l’ensemble, c’est un cru honnête, mais pas indispensable (à moins que, comme moi, vous collectionniez tout Goossens) ; pas le genre qu’on relit régulièrement par exemple (contrairement au « Voyage au bout de la Lune », par exemple).
Smith et Wesson
Bon, les gags en une page à l'humour franco-belge destiné à un public jeune, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Mais je dois avouer que "Smith & Wesson" avait ses avantages. Tout d'abord, le dessin de Tranchand, qui a aussi dessiné des Mickey, ainsi que Marine, (série jeunesse que j'aime bien) entre autres, a un style pur, dynamique et... Bref, j'aime bien ce style de dessin. Ensuite, l'humour, quoique souvent ras des paquerettes et répétitif, n'est pas trop mauvais, et les personnages sont assez sympas. Bref, disons que voilà une bd que maintenant je relirais avec plaisir. Mais de là à vouloir l'acheter ou à la conseiller à d'autres... il y a un pas que je ne franchirai pas.
Salle des Machines
La première chose qui marque pour cette série, c'est le dessin. Il a évolué au cours du temps, car Solé a étalé la création de ce simple album sur une quinzaine d'années, passant du style manga au réaliste en passant par différents autres styles plus humoristiques. Et le moins que je puisse dire personnellement, c'est que ça rend bien : voilà une bd que je trouve visuellement très agréable, voire parfois impressionnante. Quant aux scénarios, ils ont l'avantage d'être originaux et souvent déjantés. Les deux héros ne sortent jamais de leur fond de cale et vivent dans ce monde fermé et coupé du monde. Et pourtant cela n'empêche en rien leur imagination de divaguer entre réflexions de bas étage et citations latines, tandis que l'imagination de l'auteur lui aussi va s'embraser, introduisant des monstres extra-terrestres, des déesses et autres loufoqueries dans ce décor qui a pourtant tout pour être sérieux, voire sordide. C'est donc une série très spéciale que celle-ci. Et justement, l'humour lui-même n'a pas toujours su m'atteindre. Je suis resté perplexe à la fin de plusieurs de ces historiettes, même si leur lecture n'était pas désagréable.
Du plomb dans la tête
L'histoire est classique, c'est bien le problème. Deux tueurs font leur boulot, et les flics se demandent pourquoi on veut étouffer l'affaire, donc ils creusent sans l'accord de leur hiérarchie. Sinon c'est vrai que les dialogues sonnent juste, et on ne s'ennuie pas. Les dessins ne sont pas terribles, et les couleurs à la photoshop - genre marron avec un effet de lampe - sont là pour pallier une absence de décors quasi constante. Mais la suite peut devenir bien meilleure.
Le Rêve de pierres
"Le Rêve de pierres" nous plonge dans le milieu de l'archéologie au 19ème siècle. A notre plus grande joie, ce récit est un subtil mélange d'amour, aventure et mystère. Isabelle Dethan ("Sur les terres d'Horus") nous fournit un scénario dans la lignée de ses autres productions. C'est-à-dire où la douceur et la pudeur sont présentes à chaque page. Ce que j'aime chez elle c'est son savoir faire pour créer des scénarios intéressants sans pour cela avoir recours à des scènes violentes ou à des jeunes filles à la poitrine opulente. Avec cet album, elle nous prouve, une fois de plus, que son talent est indéniable. Le récit nous enmène sur le site merveilleux de Petra, en Jordanie. Une expédition est sur place pour étudier les lieux, et c'est dans ce contexte que certains évènements mystérieux vont se produire et ainsi bouleverser la petite communauté. Le résultat est convaincant et donc cette bd se révèle très plaisante à lire. Les personnages sont bien décrits et le petit dossier en fin d'album est plutôt intéressant. Le dessin de Daphné Collignon est très proche de celui de Dethan. Autrement dit, celui-ci est très beau. La dessinatrice était apparemment très motivée en ce qui concerne les précisions historiques car elle est partie en repérages sur place avant de commencer ses premières planches. Très bonne initiative de sa part car le résultat est plutôt convaincant. Pourtant, je trouve les visages des personnages peu expressifs, mais bon ce n'est pour moi qu'un détail comparé à la réussite générale de l'album. Donc, c'est sans hésitation que je vous conseille cette bd !