Un premier tome assez succulent, qui donne l'eau à la bouche, présente les personnages puis s'achève sur un manque. Il faudra attendre au mieux le deuxième tome pour savoir ce que cette collaboration Sfar-Blain a vraiment dans le ventre. Pour le moment, c'est du bon. Le dessin est ma-gni-fi-que, observez cette précision, ces attitudes, cette mise en scène et ces couleurs chatoyantes! Blain est un grand!
Le scénario est amusant même s'il lui manque encore un véritable fil conducteur, pour l'instant on a juste l'impression d'une exposition composée d'un ensemble de saynètes sans intérêt narratif flagrant. Pourtant tout est là pour faire de « Socrate le demi-chien » une série originale : l'humour, la dérision, une certaine forme de tendresse, et l'intelligence.
A partir d'une catastrophe qui a secoué toute une région, les auteurs nous livrent une BD amère et vraie.
Le trait de Besseron est superbe, parfois proche de la caricature avec des faciès expressifs qui se ressemblent un peu tous. Les visages sont ici marqués par la catastrophe, et on replonge dans l'actualité du moment.
La classe politique en prend pour son grade avec les relents de sécurité à outrance qui ont suivis les attentats de NY dix jours plus tôt.
Deux ans après les évènements cette BD est là pour témoigner de la détresse et de l'incompétence des pouvoirs publics. Le ton est grinçant, mais comme dans la vie des personnages qu'elle met en lumière, cette BD n'oublie jamais l'humour et l'espoir.
Une lecture militante en quelque sorte, mais ô combien touchante.
Etant un fan de City Hunter, j'ai été attiré par l'accroche de la couverture, disant qu'on trouverait dans ce petit opus les deux premières aventures du célèbre garde du corps alixien (l'Alix en question étant le webby du présent site) ;)
Donc j'ai acheté le petit volume, malheureusement relié dans le désordre. J'ai réussi à le changer, et j'ai enfin pu le lire (oui, je sais, je raconte ma vie dans mes avis, mais je m'en fous, c'est moi qui écris !).
J'ai été assez déçu par l'ensemble, qui sont en fait des oeuvres de jeunesse de Hojo, donc assez peu maîtrisées sur beaucoup de plans : graphisme, cadrages, scénarii... City Hunter est moins bien cerné que dans la série homonyme. Bon, c'est un ouvrage réservé aux fans (comme ils l'avaient fait pour l'auteur de Dragon Ball), mais assez médiocre (ce que reconnait Hojo dans sa préface)...
Très étrange album que « Prosopopus ». A première vue, le dessin fouillé et caractéristique de De Crécy se marie assez mal avec cette histoire entièrement muette. Je suis pour ma part plutôt habitué à un graphisme dépouillé pour ce genre d’album, mais bon, au bout de quelques pages on s’y fait. Je ne reste pas en admiration béate devant le dessin, mais il faut bien avouer qu’il est plutôt agréable.
Ce qui surprend forcément, c’est l’étrangeté de l’histoire, avec ce gros monstre tout mignon qui apparaît on ne sait pas trop comment et dont le comportement est dirigé par on ne sait trop quoi. Avec également ces trois histoires en parallèle, la vision du tueur, la morgue, et… le troisième fil, qui fait partie du passé mais dont je ne peux parler sans gâcher un peu le plaisir de la découverte.
Car ce troisième fil, c’est lui qui apporte du sens à une histoire qui a priori n’en a pas beaucoup et qui apparaît comme très fantastique, voire fantasque. Cela dit, une lecture ne suffit pas. On est même loin du compte, et il me semble qu’une ou deux autres lectures sont indispensables pour bien démêler l’écheveau de l’intrigue.
Au final, cette lecture est très surprenante, surtout très bizarre en fait. Sans être transcendé, je relirai cet album non seulement pour tenter de mieux le comprendre, mais aussi par plaisir.
"Sambre", c'est avant tout une ambiance, mêlant les tons ocres et gris. Yslaire raconte la genèse de la passion tourmentée de deux jeunes gens, Bernard et Julie, sur fond de révolution grondante. Outre leurs statuts sociaux différents, le "destin maudit" qui plane sur le dernier des Sambre ne facilite pas l'épanouissement de cet amour naissant.
Yslaire a un style bien à lui. Même s'il ne m'a pas captivé plus que cela, je lui reconnais de grandes qualités, notamment pour faire passer les "émotions" des différents protagonistes. En fait, l'histoire en elle-même se laisse suivre assez facilement. Cependant, je trouve la passion qui enflamme le coeur de Bernard envers Julie un peu trop rapide, la rendant peu compréhensible. Cela est important puisqu'elle conditionne le reste de cette tragédie. De plus, le comportement de Julie, qui me semble "jouer un rôle", n'est pas toujours des plus cohérents au vu de ses aspirations. Enfin, Bernard, pour sauver sa belle, est prêt à rompre sa promesse faite la première nuit. Mais un Sambre n'a qu'une parole...
Bref, tout cela pour dire que j'ai été satisfait d'avoir découvert "ce monument de la bd". Le récit est bien rythmé malgré quelques petites incompréhensions du comportement des protagonistes. Mais voilà, je ne suis pas un inconditionnel des romans passionnels sur fond de révolutions ou de guerres, cela pouvant expliquer mes quelques réticences. Je conseille néanmoins son achat pour celui ou celle qui se sent davantage touché par ce genre "romantico-tragique".
De même que pour "Les incidents de la nuit", j'ai du mal à savoir quoi penser de cet album... Il est certain que le dessin est tout à fait typique de David B. De même, celui qui trouvera les couleurs ratées sera vraiment difficile, car leur côté chamarré et cependant assez sombre me paraît très réussi et en parfait accord avec le côté chargé de symbole de l'histoire. On retrouve également les différentes formes de monstre qu'on a pu apercevoir ici où là, et ce avec bonheur, car le style de David B. et non seulement personnel, mais également assez fort.
L'histoire par contre, semble être... un beau bordel. Eh oui. On commence un peu en cours de route, et on n'aura guère d'explications sur l'origine de cette petite société des chercheurs de trésor (en tout cas pas dans ce premier tome). Les différents personnages sont. Je dois avouer ne pas me sentir proches d'eux, et je ne suis pas sûr de bien comprendre leurs motivations... Sur ce point, l'album me paraît un peu faible...
Ce qui arrive a un côté mystérieux, et apparemment très basé sur des mythes orientaux. L'ennui c'est qu'on ne les connait pas forcément, et qu'ils sont exposés de façon un peu abrupte sans qu'on voit vraiment pourquoi ni commnent ils s'intègrent.
Mais ces défauts sont aussi des qualités, car on reste tout de même cloué devant cette histoire réellement particulière jusqu'à sa fin. Fin d'ailleurs un peu brutale... Vivement le tome 2 (les masochistes seront comblés :)).
Même si je dois reconnaître que les aventures de ce Brindavoine ne m'ont guère laissé un souvenir impérissable, je dois avouer que l'ensemble est plaisant. L'univers hyper décalé qui marquera les aventures d'Adèle se retrouve ici, même si effectivement la réussite est loin d'être aussi évidente... Comme l'on souligné bien d'autres avant moi, les aventures de Brindavoine sont surtout intéressantes, parce qu'elles préfigurent ce que seront celles d'Adèle. Le ton ironique, poétique et résolument anti militariste de l'auteur s'exprime à plein régime...
Quand au graphisme (malgré le fait que j'ai découvert cette bd par l'édition librio), il est à la hauteur de la réputation de Tardi. Clair, fouillé, précis dans le découpage et fort attrayant.
Je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.
Je n'avais jamais posté pour cette bd car je n'avais pas lu beaucoup d'albums, mais après un été chez ma grand-mère, qui possède la quasi-intégralité d'"Astérix", "Tintin" et "Lucky Luke", j'ai pu combler mes lacunes et avoir une vision d'ensemble sur cette oeuvre.
Je partagerais la série en 3 périodes :
- les tout premiers albums, scénarisés et dessinés par Morris, que je n'aime pas du tout (le dessin est immonde et les scénarios débiles, un peu dans le style de "Tintin au pays des soviets" mais au far west).
- les albums suivants, toujours dessinés par Morris qui acquiert durant cette période la maturité de dessin pour la série, et scénarisés par plusieurs auteurs, entre autres Goscinny qui réalise beaucoup des meilleurs albums.
Cette période ne contient que du bon, et les albums se laissent relire encore et encore, de la même manière qu'Astérix.
- les albums récents, dessinés par Morris et scénarisés par d'autres auteurs qui n'arrivent pas à insuffler à "Lucky Luke" la magie qu'il faisait vivre dans les albums précédents.
La deuxième période étant la plus longue, la note globale de la série est bonne, car les albums de cette période sont réellement tous incontournables.
Voilà encore le type d'album dont j'aimerais parler sans être obligé de le coter et sans devoir répondre à la question : achat conseillé oui on non ? Car si je le conseille à certaines personnes, je le déconseillerais fortement à d’autre.
Alors :
- Si l’exploration des ténèbres intérieures vous passionne, si vous attendez d’un récit non pas d’être compréhensible de A à Z mais d’être avant tout un tremplin pour l’imaginaire. Si vous vous êtes du genre à vous enfiler tout Lautréamont au cours d’une sombre nuit d’hiver en relisant avec délice les passages les plus incongrus. Si pour vous, Georges Bataille est le plus grand écrivain de ce siècle. Si vous décorez votre maison avec des reproductions des peintures de Bacon, prétextant à qui veut l’entendre que c’est ce qui se fait de plus beau. Ce livre est pour vous. Dans le genre, cela ne vaut certainement pas le fabuleux et sulfureux "Histoire de l'oeil" de Bataille mais cela mérite amplement d'être posé sur le même rayon de bibliothèque.
- En revanche, si vous détestez les films de David Lynch, si vous pensez que le surréalisme est aux sureaux ce que la philatélie est aux timbres, si pour vous Baudelaire n’écrit déjà plus en français. Si pour vous, la peinture s’arrête à l’impressionnisme et que les « maîtres » suivants ne sont que d’infâmes scribouilleurs tout justes bon à égaler les dessins d’une fillette de 5 ans… Passez votre chemin ! Vous ne verrez que dans ce livre une bouillie infâme, indigne de vos certitudes esthétiques.
Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’un faux récit. Un véritable leurre. On se croit tout d’abord dans un récit de science fiction dans lequel un humain, plus tout à fait certain d’être un humain est envoyé par les androïdes qui dirigent la terre, chez lui (un peu comme si, dans votre salon, vous vous leviez et vous vous disiez : « Je vais chez moi ») avec pour mission de démasquer l’identité d’un étrange tueur en série. Mais très vite, agressé par des images floues et des visages aux contours incertains, des corps informes s'adonnant à leur plus bas instincs... le lecteur comprendra qu’il ne devra attendre de cette enquête ni conclusion, ni déroulement traditionnels.
Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’une fausse bande dessinée, les cases ne se suivent pas, elles aspirent toutes à une espèce de néant proprement anti-narratif, comme détruites de l’intérieur. Un petit tour dans le galerie devrait achever de vous convaincre de la profonde originalité graphique de Barbier.
« Les paysages » de la nuit est une peinture, funeste et déroutante, qu’on préférerait ne pas avoir trop longtemps sous les yeux. Mais qui semble lever le voile sur quelque chose de l’humain : sa profonde solitude.
En même temps, y'a plus gai comme bd.
Ce « Manhattan Beach 1957 » est un bon album, bien plus réussi que la précédente collaboration Hermann père et fils, « Liens de sang » qui était intéressante mais manquait de maîtrise.
Avec "Manhattan Beach 1957", c’est un peu l’inverse.
C’est un œuvre d’une belle maîtrise, mais malheureusement le fond de l’intrigue s’avère beaucoup plus banal que celui de « Liens de sang ». Que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir… Mais cela se suit avec intérêt, parce que c’est bien raconté et très bien mis en scène. Ce récit, dont il est difficile de se détacher au cours de la lecture, est agrémenté de quelques trouvailles qui en renforcent l’intérêt :
-les apparitions d’Elvis, même si j’ai déjà vu ce truc dans plusieurs films ("Mystery Train" de Jarmusch notamment…)
-l’usage mixte des couleurs et du noir et blanc qui, contrairement à ce que disent certains autres lecteurs ne se limite pas à : couleurs = présent et noir et blanc = passé, c’est plus subtil que ça ! Regardez attentivement : le personnage principal est TOUJOURS en noir et blanc sauf à un instant précis, et certaines couleurs viennent colorer le passé à des instants-clés…).
C'est à lire, pas indispensable mais conseillé.
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Socrate le demi-chien
Un premier tome assez succulent, qui donne l'eau à la bouche, présente les personnages puis s'achève sur un manque. Il faudra attendre au mieux le deuxième tome pour savoir ce que cette collaboration Sfar-Blain a vraiment dans le ventre. Pour le moment, c'est du bon. Le dessin est ma-gni-fi-que, observez cette précision, ces attitudes, cette mise en scène et ces couleurs chatoyantes! Blain est un grand! Le scénario est amusant même s'il lui manque encore un véritable fil conducteur, pour l'instant on a juste l'impression d'une exposition composée d'un ensemble de saynètes sans intérêt narratif flagrant. Pourtant tout est là pour faire de « Socrate le demi-chien » une série originale : l'humour, la dérision, une certaine forme de tendresse, et l'intelligence.
Toulouse Septembre Noir
A partir d'une catastrophe qui a secoué toute une région, les auteurs nous livrent une BD amère et vraie. Le trait de Besseron est superbe, parfois proche de la caricature avec des faciès expressifs qui se ressemblent un peu tous. Les visages sont ici marqués par la catastrophe, et on replonge dans l'actualité du moment. La classe politique en prend pour son grade avec les relents de sécurité à outrance qui ont suivis les attentats de NY dix jours plus tôt. Deux ans après les évènements cette BD est là pour témoigner de la détresse et de l'incompétence des pouvoirs publics. Le ton est grinçant, mais comme dans la vie des personnages qu'elle met en lumière, cette BD n'oublie jamais l'humour et l'espoir. Une lecture militante en quelque sorte, mais ô combien touchante.
Tsukasa Hojo - Histoires courtes (Les Trésors de Tsukasa Hojo / Tsukasa Hojo Recueil)
Etant un fan de City Hunter, j'ai été attiré par l'accroche de la couverture, disant qu'on trouverait dans ce petit opus les deux premières aventures du célèbre garde du corps alixien (l'Alix en question étant le webby du présent site) ;) Donc j'ai acheté le petit volume, malheureusement relié dans le désordre. J'ai réussi à le changer, et j'ai enfin pu le lire (oui, je sais, je raconte ma vie dans mes avis, mais je m'en fous, c'est moi qui écris !). J'ai été assez déçu par l'ensemble, qui sont en fait des oeuvres de jeunesse de Hojo, donc assez peu maîtrisées sur beaucoup de plans : graphisme, cadrages, scénarii... City Hunter est moins bien cerné que dans la série homonyme. Bon, c'est un ouvrage réservé aux fans (comme ils l'avaient fait pour l'auteur de Dragon Ball), mais assez médiocre (ce que reconnait Hojo dans sa préface)...
Prosopopus
Très étrange album que « Prosopopus ». A première vue, le dessin fouillé et caractéristique de De Crécy se marie assez mal avec cette histoire entièrement muette. Je suis pour ma part plutôt habitué à un graphisme dépouillé pour ce genre d’album, mais bon, au bout de quelques pages on s’y fait. Je ne reste pas en admiration béate devant le dessin, mais il faut bien avouer qu’il est plutôt agréable. Ce qui surprend forcément, c’est l’étrangeté de l’histoire, avec ce gros monstre tout mignon qui apparaît on ne sait pas trop comment et dont le comportement est dirigé par on ne sait trop quoi. Avec également ces trois histoires en parallèle, la vision du tueur, la morgue, et… le troisième fil, qui fait partie du passé mais dont je ne peux parler sans gâcher un peu le plaisir de la découverte. Car ce troisième fil, c’est lui qui apporte du sens à une histoire qui a priori n’en a pas beaucoup et qui apparaît comme très fantastique, voire fantasque. Cela dit, une lecture ne suffit pas. On est même loin du compte, et il me semble qu’une ou deux autres lectures sont indispensables pour bien démêler l’écheveau de l’intrigue. Au final, cette lecture est très surprenante, surtout très bizarre en fait. Sans être transcendé, je relirai cet album non seulement pour tenter de mieux le comprendre, mais aussi par plaisir.
Sambre
"Sambre", c'est avant tout une ambiance, mêlant les tons ocres et gris. Yslaire raconte la genèse de la passion tourmentée de deux jeunes gens, Bernard et Julie, sur fond de révolution grondante. Outre leurs statuts sociaux différents, le "destin maudit" qui plane sur le dernier des Sambre ne facilite pas l'épanouissement de cet amour naissant. Yslaire a un style bien à lui. Même s'il ne m'a pas captivé plus que cela, je lui reconnais de grandes qualités, notamment pour faire passer les "émotions" des différents protagonistes. En fait, l'histoire en elle-même se laisse suivre assez facilement. Cependant, je trouve la passion qui enflamme le coeur de Bernard envers Julie un peu trop rapide, la rendant peu compréhensible. Cela est important puisqu'elle conditionne le reste de cette tragédie. De plus, le comportement de Julie, qui me semble "jouer un rôle", n'est pas toujours des plus cohérents au vu de ses aspirations. Enfin, Bernard, pour sauver sa belle, est prêt à rompre sa promesse faite la première nuit. Mais un Sambre n'a qu'une parole... Bref, tout cela pour dire que j'ai été satisfait d'avoir découvert "ce monument de la bd". Le récit est bien rythmé malgré quelques petites incompréhensions du comportement des protagonistes. Mais voilà, je ne suis pas un inconditionnel des romans passionnels sur fond de révolutions ou de guerres, cela pouvant expliquer mes quelques réticences. Je conseille néanmoins son achat pour celui ou celle qui se sent davantage touché par ce genre "romantico-tragique".
Les Chercheurs de trésor
De même que pour "Les incidents de la nuit", j'ai du mal à savoir quoi penser de cet album... Il est certain que le dessin est tout à fait typique de David B. De même, celui qui trouvera les couleurs ratées sera vraiment difficile, car leur côté chamarré et cependant assez sombre me paraît très réussi et en parfait accord avec le côté chargé de symbole de l'histoire. On retrouve également les différentes formes de monstre qu'on a pu apercevoir ici où là, et ce avec bonheur, car le style de David B. et non seulement personnel, mais également assez fort. L'histoire par contre, semble être... un beau bordel. Eh oui. On commence un peu en cours de route, et on n'aura guère d'explications sur l'origine de cette petite société des chercheurs de trésor (en tout cas pas dans ce premier tome). Les différents personnages sont. Je dois avouer ne pas me sentir proches d'eux, et je ne suis pas sûr de bien comprendre leurs motivations... Sur ce point, l'album me paraît un peu faible... Ce qui arrive a un côté mystérieux, et apparemment très basé sur des mythes orientaux. L'ennui c'est qu'on ne les connait pas forcément, et qu'ils sont exposés de façon un peu abrupte sans qu'on voit vraiment pourquoi ni commnent ils s'intègrent. Mais ces défauts sont aussi des qualités, car on reste tout de même cloué devant cette histoire réellement particulière jusqu'à sa fin. Fin d'ailleurs un peu brutale... Vivement le tome 2 (les masochistes seront comblés :)).
Adieu Brindavoine
Même si je dois reconnaître que les aventures de ce Brindavoine ne m'ont guère laissé un souvenir impérissable, je dois avouer que l'ensemble est plaisant. L'univers hyper décalé qui marquera les aventures d'Adèle se retrouve ici, même si effectivement la réussite est loin d'être aussi évidente... Comme l'on souligné bien d'autres avant moi, les aventures de Brindavoine sont surtout intéressantes, parce qu'elles préfigurent ce que seront celles d'Adèle. Le ton ironique, poétique et résolument anti militariste de l'auteur s'exprime à plein régime... Quand au graphisme (malgré le fait que j'ai découvert cette bd par l'édition librio), il est à la hauteur de la réputation de Tardi. Clair, fouillé, précis dans le découpage et fort attrayant. Je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.
Lucky Luke
Je n'avais jamais posté pour cette bd car je n'avais pas lu beaucoup d'albums, mais après un été chez ma grand-mère, qui possède la quasi-intégralité d'"Astérix", "Tintin" et "Lucky Luke", j'ai pu combler mes lacunes et avoir une vision d'ensemble sur cette oeuvre. Je partagerais la série en 3 périodes : - les tout premiers albums, scénarisés et dessinés par Morris, que je n'aime pas du tout (le dessin est immonde et les scénarios débiles, un peu dans le style de "Tintin au pays des soviets" mais au far west). - les albums suivants, toujours dessinés par Morris qui acquiert durant cette période la maturité de dessin pour la série, et scénarisés par plusieurs auteurs, entre autres Goscinny qui réalise beaucoup des meilleurs albums. Cette période ne contient que du bon, et les albums se laissent relire encore et encore, de la même manière qu'Astérix. - les albums récents, dessinés par Morris et scénarisés par d'autres auteurs qui n'arrivent pas à insuffler à "Lucky Luke" la magie qu'il faisait vivre dans les albums précédents. La deuxième période étant la plus longue, la note globale de la série est bonne, car les albums de cette période sont réellement tous incontournables.
Les Paysages de la nuit
Voilà encore le type d'album dont j'aimerais parler sans être obligé de le coter et sans devoir répondre à la question : achat conseillé oui on non ? Car si je le conseille à certaines personnes, je le déconseillerais fortement à d’autre. Alors : - Si l’exploration des ténèbres intérieures vous passionne, si vous attendez d’un récit non pas d’être compréhensible de A à Z mais d’être avant tout un tremplin pour l’imaginaire. Si vous vous êtes du genre à vous enfiler tout Lautréamont au cours d’une sombre nuit d’hiver en relisant avec délice les passages les plus incongrus. Si pour vous, Georges Bataille est le plus grand écrivain de ce siècle. Si vous décorez votre maison avec des reproductions des peintures de Bacon, prétextant à qui veut l’entendre que c’est ce qui se fait de plus beau. Ce livre est pour vous. Dans le genre, cela ne vaut certainement pas le fabuleux et sulfureux "Histoire de l'oeil" de Bataille mais cela mérite amplement d'être posé sur le même rayon de bibliothèque. - En revanche, si vous détestez les films de David Lynch, si vous pensez que le surréalisme est aux sureaux ce que la philatélie est aux timbres, si pour vous Baudelaire n’écrit déjà plus en français. Si pour vous, la peinture s’arrête à l’impressionnisme et que les « maîtres » suivants ne sont que d’infâmes scribouilleurs tout justes bon à égaler les dessins d’une fillette de 5 ans… Passez votre chemin ! Vous ne verrez que dans ce livre une bouillie infâme, indigne de vos certitudes esthétiques. Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’un faux récit. Un véritable leurre. On se croit tout d’abord dans un récit de science fiction dans lequel un humain, plus tout à fait certain d’être un humain est envoyé par les androïdes qui dirigent la terre, chez lui (un peu comme si, dans votre salon, vous vous leviez et vous vous disiez : « Je vais chez moi ») avec pour mission de démasquer l’identité d’un étrange tueur en série. Mais très vite, agressé par des images floues et des visages aux contours incertains, des corps informes s'adonnant à leur plus bas instincs... le lecteur comprendra qu’il ne devra attendre de cette enquête ni conclusion, ni déroulement traditionnels. Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’une fausse bande dessinée, les cases ne se suivent pas, elles aspirent toutes à une espèce de néant proprement anti-narratif, comme détruites de l’intérieur. Un petit tour dans le galerie devrait achever de vous convaincre de la profonde originalité graphique de Barbier. « Les paysages » de la nuit est une peinture, funeste et déroutante, qu’on préférerait ne pas avoir trop longtemps sous les yeux. Mais qui semble lever le voile sur quelque chose de l’humain : sa profonde solitude. En même temps, y'a plus gai comme bd.
Manhattan Beach 1957
Ce « Manhattan Beach 1957 » est un bon album, bien plus réussi que la précédente collaboration Hermann père et fils, « Liens de sang » qui était intéressante mais manquait de maîtrise. Avec "Manhattan Beach 1957", c’est un peu l’inverse. C’est un œuvre d’une belle maîtrise, mais malheureusement le fond de l’intrigue s’avère beaucoup plus banal que celui de « Liens de sang ». Que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir… Mais cela se suit avec intérêt, parce que c’est bien raconté et très bien mis en scène. Ce récit, dont il est difficile de se détacher au cours de la lecture, est agrémenté de quelques trouvailles qui en renforcent l’intérêt : -les apparitions d’Elvis, même si j’ai déjà vu ce truc dans plusieurs films ("Mystery Train" de Jarmusch notamment…) -l’usage mixte des couleurs et du noir et blanc qui, contrairement à ce que disent certains autres lecteurs ne se limite pas à : couleurs = présent et noir et blanc = passé, c’est plus subtil que ça ! Regardez attentivement : le personnage principal est TOUJOURS en noir et blanc sauf à un instant précis, et certaines couleurs viennent colorer le passé à des instants-clés…). C'est à lire, pas indispensable mais conseillé.