Il y a des choses intéressantes dans cette histoire, et dans les dialogues, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu confus, jouant sur trop de facilités, et finalement toutes les diatribes – justifiées – contre la société actuelle sont comme aseptisées par cette naïveté, et le manque de crédibilité de certaines parties fait perdre une partie de l’intérêt de l’ensemble.
De fait, je pense que l’album s’adresse avant tout à des adolescents, qui seront peut-être moins regardants que moi, et qui pourront plus facilement s’identifier aux personnages (ado ou très jeunes adultes pour la plupart).
Aïda est la fille d’une présentatrice vedette de la télé, superficielle et qui la délaisse, elle côtoie d’autres jeunes de la grande bourgeoisie, très prétentieux et faussement rebelles. Mais Aïda va, suite à quelques hasards, rencontrer et être conquise par un groupe de jeunes activistes, agissant sous le nom de « Virus » en menant des actions coups de poings médiatiques contre les travers de la société de consommation.
La narration est rythmée, et, si le dessin est un peu brinquebalant, je l’ai globalement aimé, comme je me suis fait à la colorisation tranchée où tous les tons de rouge et rose dominent.
Mais les personnages sont trop caricaturaux : que ce soit les copains d’Aïda, ou ses nouveaux amis (la scène où chacun présente sa famille en est l’illustration, ils incarnent tous un manque affectif ou une blessure différente, comme si un catalogue devait en entier être exploité !).
De plus pas mal de choses manquent de crédibilité : en particulier les membres du « Virus » semblent pouvoir voler, sont bien plus mobiles que les vieux Yamakasi ! Ils bénéficient aussi longtemps d’une immunité, ou d’une incompétence suite à leurs interventions (souvent aussi improbables, comme ces projections de milliers de cameras dans les rues !), jusqu’au moment où, d’un coup, ils sont tous arrêtés – pour être relâchés de façon incompréhensible, tout ceci menant aux happy-end et autres réconciliations de la fin.
Bref, pas ma came, je ne suis pas le cœur de cible. Mais cet album peut davantage plaire à un jeune lectorat je pense, d’où ma notation relativement généreuse (je serais presque proche du deux étoiles pour mon ressenti réel).
Note réelle 2,5/5.
J'ai toujours le même ressenti avec les l'œuvres de Pascal Rabaté. J'ai souvent du mal à adhérer à sa vision des événements.
Ici encore j'ai trouvé la lecture bien banale. Rabaté n'a évidemment pas vécu cette période historique et la bibliographie sur laquelle se base son récit va dans le sens unique de cette débandade qui ridiculise un peu facilement l'armée française. Les images proposées ont été mille fois vues dans des documentaires sur le sujet. Rien de très nouveau. De plus Rabaté introduit de nombreux combats nocturnes assez improbables compte tenu de la stratégie de combat des JU 87. La narration est fluide mais j'y ai retrouvé de nombreuses scènes déjà vues ou lues ailleurs comme le racisme des allemands vis à vis des coloniaux, les cochons anthropophages, la ferme isolée tenue par des femmes …
Comme il n'y a pratiquement pas d'action une grande partie de la narration tient dans un texte qui fait la part belle à la désillusion avec des intonations modernes.
Rabaté choisit un graphisme sur le mode minimaliste qui privilégie l'expression des visages ainsi que leur diversité. L'auteur maîtrise parfaitement ses cadrages, ses ombrages et sa mise en scène ce qui fournit une narration textuelle vive malgré le peu d'actions dynamiques.
Enfin le final est assez énigmatique tombant comme un cheveu sur la soupe sans une connaissance plus fine de la psychologie et du vécu du personnage.
Une lecture mi figue mi raisin encore une fois pour moi avec cet auteur.
Découvrir une nouvelle œuvre de Marc-Antoine Mathieu est toujours à double tranchant. Il y a l'aspect grisant d'entrer une nouvelle fois dans son univers si particulier, si fascinant. Et il y a la crainte d'aller plus du côté de ses essais ratés (Otto, l'homme réécrit) que de ses coups de maître (Julius Corentin Acquefacques, évidemment). Je dirais qu'ici, on est un peu entre les deux, même si on penche plus du côté de ses œuvres réussies.
L'univers est très proche de Julius Corentin Acquefacques, voire est exactement le même (un "Akfak" est mentionné un moment). Le dessin est du Mathieu tout ce qu'il y a de plus classique, et l'univers graphique auquel il a recours est connu. On se retrouve assez bien dans cette sorte d'extrapolation poussée à l'absurde de notre société. Nous sommes dans un monde régi par une sorte d'entité mystérieuse, où tous les hommes qui se promènent dans la ville sont dépendants d'une sorte de petite boîte noire qui leur dicte leur conduite. Évidemment, le parallèle est transparent, ce qui rend la lecture plutôt agréable, car on comprend bien ou MAM veut nous emmener.
Et en même temps, n'est-ce pas là la limite de l'œuvre ? Certains parallèles sont parfois géniaux (ces boîtes noires qui happent l'identité des gens, ce transfert de la mémoire vers des boîtes informatiques qui entraînent l'amnésie des humains), et prennent en plus une résonance particulière à l'heure du développement sauvage et massif de l'IA. Mais ce discours n'est-il pas un discours vraiment facile ? C'est toujours très convenu de dénoncer les murs que les hommes construisent entre eux, et Mémoire morte n'entre jamais en profondeur dans cet aspect du sujet. Ce qui donne un peu l'impression de ces discours creusards d'hommes politiques qui ne veulent fâcher personne et s'attaquent aux murs et frontières bâties entre les hommes sans jamais en analyser les causes et proposer de solutions concrètes...
Sur l'aspect "dépendance vis-à-vis du numérique", le discours vu d'aujourd'hui est relativement convenu, mais pour le coup, pour une bande dessinée de 2000, il devait l'être beaucoup moins à l'époque. Et surtout, j'aime bien ce rapport que fait l'auteur entre la manière dont on confie notre mémoire à l'informatique, ce qui, finalement, nous fait perdre tout souvenir, jusqu'à en perdre le langage.
Et à ce titre, la phrase qui clôt le récit est véritablement glaçante, tant elle est lourde de sens, et tant elle, au moins, n'a pris aucune ride...
Dès les premières pages, on se sent embarqué. La narration en voix off est ultra-efficace, et tout le côté "film noir/comédie policière des années 50" est plutôt bien fait (jusqu'au logo Delcourt sur la 1re page qui parodie le logo Gaumont de 1948). Il y a de jolies punchlines, les personnages sont bien brossés, et les prémisses du récit extrêmement intrigantes. Sans compter que le nombre réduit de cases par planche fait de cette bande dessinée un tourne-pages digne de ce nom !
Bref, la magie opère indéniablement. On est pris et on n'a qu'une envie, arriver au fin mot de l'histoire, surtout que les avis qu'on trouve ici et là nous vendent tous un twist impossible à prévoir !
Et de fait, ils ont globalement raison. Seulement, c'est là que tout s'effondre... Sans être une catastrophe absolue, le twist est d'une facilité que n'égale que son manque total de vraisemblance (sans parler d'une assez forte chute dans le mauvais goût). Je n'arrive pas du tout à y croire. Alors certes, on serait dans une pure comédie parodique qui jouerait la carte de l'absurde, ça aurait pu très bien passer. Peut-être les plus cinéphiles se souviendraient-ils de l'hilarant Un Cadavre au dessert (avec rien de moins que Truman Capote, David Niven, Maggie Smith, Alec Guinness, Peter Sellers, Elsa Lanchester et James Cromwell !), qui s'amusait à abattre les cartes les plus délirantes pour finir par nous emmener dans un festival de grand n'importe quoi absolument réjouissant.
Ici, le twist m'a vraiment fait penser à ce film, sauf que le ton n'y est pas assez absurde pour nous faire accepter n'importe quel twist. Ou alors il aurait fallu l'étoffer pour le rendre plus crédible...
Cela ne signifie pas que La Cage aux cons soit une mauvaise bande dessinée. Mais je dois bien avouer qu'elle n'est pas du tout aussi marquante que je l'aurais souhaité. Reste le souvenir d'une lecture plaisante, très bien écrite et assez bien menée, mais dont, à la réflexion, j'aurais préféré ne pas lire la fin.
J’aime bien Zorro, comme Sean Murphy qui avait su m’embarquer avec ses runs sur Batman. Bref je partais plutôt confiant.
Je reconnais pleins de bonnes choses et idées à cet album mais j’avoue que ça ne m’a pas touché ou envoûté plus que ça. Je n’ai aucune envie de m’y replonger par exemple.
Pourtant tout m’a semblé pro et maîtrisé, intrigue comme dessins (et couleurs). Cette version moderne possède bien des qualités mais contrairement à Josq, la magie n’a pas véritablement opéré sur moi.
En fait, je n’ai pas éprouvé de grande empathie pour les personnages et j’ai l’idée que l’auteur a voulu un peu trop en mettre. Du coup, ça m’a paru un poil long.
Je ne déconseillerai certainement pas, il y a de l’audace. Mais j’ai préféré la vision d’Alary avec Don Vega, plus conforme et finalement plus « fun ».
L’album regroupe une dizaine d’adaptations de nouvelles d’Octavie Delvaux, publiées chez le même éditeur à La Musardine. Delvaux se charge elle-même des scénarios, chaque dessinateur/dessinatrice l’accompagnant dans son style propre.
L’album doit faire face à deux écueils. D’abord chaque histoire est courte, et ne peut donc donner lieur à de grands développement – d’où une certaine frustration parfois. Mais globalement les récits se tiennent, même si évidemment ça reste le plus souvent très basique.
L’autre handicap à surmonter, en tout cas pour moi (affaire de goûts donc), c’est l’hétérogénéité importante des styles graphiques, je ne suis a priori pas fan de ce type de changement dans un album.
Et ici, au niveau du dessin, c’est très inégal. Même si j’ai bien aimé la grande majorité des dessins. Il n’y a même que le dessin de Chloé Cavalier (un style crobar pas illisible, mais qui peine à s’associer à un récit érotique selon moi – et je dois aussi dire que l’histoire est celle à laquelle j’ai le moins accroché) et, à un degré moindre, celui d’Inès Allahverdian (plutôt bon, mais avec une colorisation au rendu trop froid) qui m’aient réellement laissé sur ma faim.
Pour le reste, j’ai retrouvé avec plaisir plusieurs auteurs déjà rencontrés ailleurs (souvent chez le même éditeur), le trait agréable de Critone, celui très sensuel d’Urbinno, celui de Chéri (peut-être ici un chouia moins soigné que ce que j’avais déjà vu de lui, avec un trait presque hésitant), celui sexy et très glamour de Reviglio.
J’ai aussi retrouvé des dessinateurs que j’aime beaucoup, qui ont produit certaines des meilleures et des plus originales séries érotiques des dernières années. Janevsky par exemple. Si son trait est un peu moins « propre » que sur les deux séries qu’il a déjà publiées, j’aime beaucoup son univers très fortement influencé par les Humanos de la grande époque, mais surtout par certaines publications Losfeld des années soixante/soixante-dix, avec une colorisation elle aussi très seventies.
Le dessin du duo Raven est toujours aussi sensuel et excitant (même si j’avais préféré, dans un style finalement plus sobre et travaillé, avec une colorisation extrêmement sensuelle, leur travail sur Amabilia) : mais ça reste un excellent travail.
La dernière histoire est en fait un poème. Si le texte ne m’a pas convaincu, j’ai trouvé très intéressant le travail d’Apollonia Saintclair, qui développe un rendu érotique à partir d’un Noir et Blanc proche de la gravure ou de la carte à gratter, un peu statique et plus proche de l’illustration que de la BD pure, mais que j’ai bien aimé.
Graphiquement conquis donc, mais concernant les histoires proprement dites, c’est inégal et peu développé. La majorité sont toutefois suffisamment sensuelles pour que le lecteur – amateur averti bien sûr ! – les apprécie, car elles sont généralement bien accompagnées et mises en valeur par le dessin.
A noter que les histoires ont toutes en commun de mettre en avant une héroïne féminine, ce sont les femmes qui ici dirigent et décident, sont maîtresses de leur plaisir – même si elles cherchent le plus souvent à le partager (avec un homme, une femme – ou un robot !).
Note réelle 3,5/5.
La jeune Lytha doit rester seule avec sa nounou golem pendant un court voyage de ses deux mamans. Mais peu après leur départ, un drame survient : elles meurent dans un accident, laissant leur fille orpheline. Effondrée, Lytha se replie sur le programme quotidien que ses mères lui avaient préparé, jusqu'à ce que l'affection patiente et les soins de son golem viennent peu à peu ranimer en elle l'envie de vivre. Une nouvelle relation naît alors, entre maternité de substitution et amitié profonde.
L'histoire se déroule dans un univers de fantasy douce, aux teintes colorées et au style graphique très influencé par le manga, qui évoque par moments l'univers de Dofus. La légèreté du dessin et la chaleur de la mise en couleurs apportent une douceur bienvenue face à la dureté du deuil, et accompagnent le cheminement émotionnel de l'héroïne vers la résilience. Le monde imaginé ici, notamment autour de cette argile magique que des artisans peuvent transformer en outils ou en golems sensibles, offre une touche d'originalité bienvenue.
Après la mort des parents, l'intrigue se recentre presque entièrement sur le lien entre Lytha et sa nounou, dans une forme de huis clos intimiste, ponctué d'une brève parenthèse dans un village voisin et amical. Ce choix narratif met en lumière la dimension psychologique du récit : il s'agit avant tout d'une histoire d'amour filial et d'amitié qui permet de surmonter le deuil.
Le ton sonne juste, l'ensemble est touchant et joliment raconté, même si l'on peut regretter une certaine prévisibilité qui limite un peu l'enthousiasme. Il n'en reste pas moins une belle lecture, sensible et apaisante.
Dans un monde peuplé de chats anthropomorphes, un collégien adopte un jeune humain comme animal de compagnie… avant de l'accueillir comme son frère. Mais ce garçon, parfaitement humain, doit apprendre à s'adapter à cette société féline aux codes très particuliers. Il ira même jusqu'à fréquenter la même école que son frère adoptif, avec tout ce que cela implique : cantine aux têtes de poisson pourri et lasagnes à la souris, comportements félins incontrôlables, et bien sûr, une obsession pour les odeurs douteuses et la toilette à la langue.
Cette série humoristique jeunesse s'amuse à transposer les habitudes typiques des chats dans un cadre scolaire et social qui rappelle fortement le nôtre. Le ton est délibérément loufoque, mais suffisamment cohérent pour que les situations comiques fassent mouche. Le dessin, vivant et coloré, renforce l'ambiance joyeuse de l'ensemble, et la mise en scène soignée sert bien l'efficacité des gags. L'ensemble reste frais, varié, et même si vous n'êtes pas particulièrement fan de chats, l'humour bien dosé et les situations souvent bien vues.
Une lecture sympathique et pleine d'humour.
Cette lecture m'a replongé au plus fort de la guerre froide avec la lutte restée pacifique et emblématique de la course à l'espace.
Comme c'est assez fréquent le récit se situe avec une vision soviétique ce qui s'explique par les succès initiaux des Russes dans les années 50.Comme le montre les auteurs l'apogée de la domination soviétique se situe avec le lancement de Yuri Gagarine en orbite. La couverture résume très bien l'esprit de la BD. Une affiche un peu froide qui centre tout sur Gagarine un peu en trompe l'œil. En effet la place de Gagarine dans le récit est assez limitée, très lisse et conventionnelle. C'est un peu à l'image d'une langue de bois de l'époque.
En effet le plus intéressant est ce que les soviétiques ne voulaient pas montrer à savoir le talent de Sergueï Korolev. Le récit reprend bien les grandes étapes de cette conquête avec les avancées soviétiques, le désarroi américain puis le revirement total de la situation. Les auteurs ne rentrent pas trop dans les détails ce qui donne une narration froide très rapide et manquant d'humanité.
Ce côté froid est amplifié par le dessin de Félix Ruiz qui manque de dynamisme et d'expressivité à mon goût. La mise en couleur est vraiment quelconque.
Une lecture sans surprise qui reprend ce que l'on trouve dans toute bonne encyclopédie. Un petit 3
Démarrage d'une série de science-fiction assez étonnante pour le néophyte que je suis, puisque mêlant le space opera pur avec ces mystérieuses Sphères, cryogénisations et stations orbitales, au polar urbain cyberpunk avec cette histoire relativement prédominante de trafic de drogues et de dépendance. L'ensemble est pour le moment assez maladroitement juxtaposé, mais pas artificiel pour autant.
Les illustrations rendent particulièrement crédibles l'univers futuriste évoqué, les personnages sont bien identifiés et plutôt habilement campés, l'humour s'invite à l'occasion lorsque l'action s'aventure un peu trop sur la pente viriliste, le rythme demeure soutenu et les grandes lignes du récit intelligibles. Cela manque encore un peu de corps, la fameuse pax ultimata notamment est davantage évoquée que source d'enrichissement du récit, mais cette introduction parvient indéniablement à installer un univers intrigant sans les habituelles et fastidieuses lourdeurs propres aux récits inauguraux.
Curieux de lire la suite.
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Aïda
Il y a des choses intéressantes dans cette histoire, et dans les dialogues, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu confus, jouant sur trop de facilités, et finalement toutes les diatribes – justifiées – contre la société actuelle sont comme aseptisées par cette naïveté, et le manque de crédibilité de certaines parties fait perdre une partie de l’intérêt de l’ensemble. De fait, je pense que l’album s’adresse avant tout à des adolescents, qui seront peut-être moins regardants que moi, et qui pourront plus facilement s’identifier aux personnages (ado ou très jeunes adultes pour la plupart). Aïda est la fille d’une présentatrice vedette de la télé, superficielle et qui la délaisse, elle côtoie d’autres jeunes de la grande bourgeoisie, très prétentieux et faussement rebelles. Mais Aïda va, suite à quelques hasards, rencontrer et être conquise par un groupe de jeunes activistes, agissant sous le nom de « Virus » en menant des actions coups de poings médiatiques contre les travers de la société de consommation. La narration est rythmée, et, si le dessin est un peu brinquebalant, je l’ai globalement aimé, comme je me suis fait à la colorisation tranchée où tous les tons de rouge et rose dominent. Mais les personnages sont trop caricaturaux : que ce soit les copains d’Aïda, ou ses nouveaux amis (la scène où chacun présente sa famille en est l’illustration, ils incarnent tous un manque affectif ou une blessure différente, comme si un catalogue devait en entier être exploité !). De plus pas mal de choses manquent de crédibilité : en particulier les membres du « Virus » semblent pouvoir voler, sont bien plus mobiles que les vieux Yamakasi ! Ils bénéficient aussi longtemps d’une immunité, ou d’une incompétence suite à leurs interventions (souvent aussi improbables, comme ces projections de milliers de cameras dans les rues !), jusqu’au moment où, d’un coup, ils sont tous arrêtés – pour être relâchés de façon incompréhensible, tout ceci menant aux happy-end et autres réconciliations de la fin. Bref, pas ma came, je ne suis pas le cœur de cible. Mais cet album peut davantage plaire à un jeune lectorat je pense, d’où ma notation relativement généreuse (je serais presque proche du deux étoiles pour mon ressenti réel). Note réelle 2,5/5.
La Déconfiture
J'ai toujours le même ressenti avec les l'œuvres de Pascal Rabaté. J'ai souvent du mal à adhérer à sa vision des événements. Ici encore j'ai trouvé la lecture bien banale. Rabaté n'a évidemment pas vécu cette période historique et la bibliographie sur laquelle se base son récit va dans le sens unique de cette débandade qui ridiculise un peu facilement l'armée française. Les images proposées ont été mille fois vues dans des documentaires sur le sujet. Rien de très nouveau. De plus Rabaté introduit de nombreux combats nocturnes assez improbables compte tenu de la stratégie de combat des JU 87. La narration est fluide mais j'y ai retrouvé de nombreuses scènes déjà vues ou lues ailleurs comme le racisme des allemands vis à vis des coloniaux, les cochons anthropophages, la ferme isolée tenue par des femmes … Comme il n'y a pratiquement pas d'action une grande partie de la narration tient dans un texte qui fait la part belle à la désillusion avec des intonations modernes. Rabaté choisit un graphisme sur le mode minimaliste qui privilégie l'expression des visages ainsi que leur diversité. L'auteur maîtrise parfaitement ses cadrages, ses ombrages et sa mise en scène ce qui fournit une narration textuelle vive malgré le peu d'actions dynamiques. Enfin le final est assez énigmatique tombant comme un cheveu sur la soupe sans une connaissance plus fine de la psychologie et du vécu du personnage. Une lecture mi figue mi raisin encore une fois pour moi avec cet auteur.
Mémoire morte
Découvrir une nouvelle œuvre de Marc-Antoine Mathieu est toujours à double tranchant. Il y a l'aspect grisant d'entrer une nouvelle fois dans son univers si particulier, si fascinant. Et il y a la crainte d'aller plus du côté de ses essais ratés (Otto, l'homme réécrit) que de ses coups de maître (Julius Corentin Acquefacques, évidemment). Je dirais qu'ici, on est un peu entre les deux, même si on penche plus du côté de ses œuvres réussies. L'univers est très proche de Julius Corentin Acquefacques, voire est exactement le même (un "Akfak" est mentionné un moment). Le dessin est du Mathieu tout ce qu'il y a de plus classique, et l'univers graphique auquel il a recours est connu. On se retrouve assez bien dans cette sorte d'extrapolation poussée à l'absurde de notre société. Nous sommes dans un monde régi par une sorte d'entité mystérieuse, où tous les hommes qui se promènent dans la ville sont dépendants d'une sorte de petite boîte noire qui leur dicte leur conduite. Évidemment, le parallèle est transparent, ce qui rend la lecture plutôt agréable, car on comprend bien ou MAM veut nous emmener. Et en même temps, n'est-ce pas là la limite de l'œuvre ? Certains parallèles sont parfois géniaux (ces boîtes noires qui happent l'identité des gens, ce transfert de la mémoire vers des boîtes informatiques qui entraînent l'amnésie des humains), et prennent en plus une résonance particulière à l'heure du développement sauvage et massif de l'IA. Mais ce discours n'est-il pas un discours vraiment facile ? C'est toujours très convenu de dénoncer les murs que les hommes construisent entre eux, et Mémoire morte n'entre jamais en profondeur dans cet aspect du sujet. Ce qui donne un peu l'impression de ces discours creusards d'hommes politiques qui ne veulent fâcher personne et s'attaquent aux murs et frontières bâties entre les hommes sans jamais en analyser les causes et proposer de solutions concrètes... Sur l'aspect "dépendance vis-à-vis du numérique", le discours vu d'aujourd'hui est relativement convenu, mais pour le coup, pour une bande dessinée de 2000, il devait l'être beaucoup moins à l'époque. Et surtout, j'aime bien ce rapport que fait l'auteur entre la manière dont on confie notre mémoire à l'informatique, ce qui, finalement, nous fait perdre tout souvenir, jusqu'à en perdre le langage. Et à ce titre, la phrase qui clôt le récit est véritablement glaçante, tant elle est lourde de sens, et tant elle, au moins, n'a pris aucune ride...
La Cage aux cons
Dès les premières pages, on se sent embarqué. La narration en voix off est ultra-efficace, et tout le côté "film noir/comédie policière des années 50" est plutôt bien fait (jusqu'au logo Delcourt sur la 1re page qui parodie le logo Gaumont de 1948). Il y a de jolies punchlines, les personnages sont bien brossés, et les prémisses du récit extrêmement intrigantes. Sans compter que le nombre réduit de cases par planche fait de cette bande dessinée un tourne-pages digne de ce nom ! Bref, la magie opère indéniablement. On est pris et on n'a qu'une envie, arriver au fin mot de l'histoire, surtout que les avis qu'on trouve ici et là nous vendent tous un twist impossible à prévoir ! Et de fait, ils ont globalement raison. Seulement, c'est là que tout s'effondre... Sans être une catastrophe absolue, le twist est d'une facilité que n'égale que son manque total de vraisemblance (sans parler d'une assez forte chute dans le mauvais goût). Je n'arrive pas du tout à y croire. Alors certes, on serait dans une pure comédie parodique qui jouerait la carte de l'absurde, ça aurait pu très bien passer. Peut-être les plus cinéphiles se souviendraient-ils de l'hilarant Un Cadavre au dessert (avec rien de moins que Truman Capote, David Niven, Maggie Smith, Alec Guinness, Peter Sellers, Elsa Lanchester et James Cromwell !), qui s'amusait à abattre les cartes les plus délirantes pour finir par nous emmener dans un festival de grand n'importe quoi absolument réjouissant. Ici, le twist m'a vraiment fait penser à ce film, sauf que le ton n'y est pas assez absurde pour nous faire accepter n'importe quel twist. Ou alors il aurait fallu l'étoffer pour le rendre plus crédible... Cela ne signifie pas que La Cage aux cons soit une mauvaise bande dessinée. Mais je dois bien avouer qu'elle n'est pas du tout aussi marquante que je l'aurais souhaité. Reste le souvenir d'une lecture plaisante, très bien écrite et assez bien menée, mais dont, à la réflexion, j'aurais préféré ne pas lire la fin.
Zorro - D'entre les morts
J’aime bien Zorro, comme Sean Murphy qui avait su m’embarquer avec ses runs sur Batman. Bref je partais plutôt confiant. Je reconnais pleins de bonnes choses et idées à cet album mais j’avoue que ça ne m’a pas touché ou envoûté plus que ça. Je n’ai aucune envie de m’y replonger par exemple. Pourtant tout m’a semblé pro et maîtrisé, intrigue comme dessins (et couleurs). Cette version moderne possède bien des qualités mais contrairement à Josq, la magie n’a pas véritablement opéré sur moi. En fait, je n’ai pas éprouvé de grande empathie pour les personnages et j’ai l’idée que l’auteur a voulu un peu trop en mettre. Du coup, ça m’a paru un poil long. Je ne déconseillerai certainement pas, il y a de l’audace. Mais j’ai préféré la vision d’Alary avec Don Vega, plus conforme et finalement plus « fun ».
Fièvres
L’album regroupe une dizaine d’adaptations de nouvelles d’Octavie Delvaux, publiées chez le même éditeur à La Musardine. Delvaux se charge elle-même des scénarios, chaque dessinateur/dessinatrice l’accompagnant dans son style propre. L’album doit faire face à deux écueils. D’abord chaque histoire est courte, et ne peut donc donner lieur à de grands développement – d’où une certaine frustration parfois. Mais globalement les récits se tiennent, même si évidemment ça reste le plus souvent très basique. L’autre handicap à surmonter, en tout cas pour moi (affaire de goûts donc), c’est l’hétérogénéité importante des styles graphiques, je ne suis a priori pas fan de ce type de changement dans un album. Et ici, au niveau du dessin, c’est très inégal. Même si j’ai bien aimé la grande majorité des dessins. Il n’y a même que le dessin de Chloé Cavalier (un style crobar pas illisible, mais qui peine à s’associer à un récit érotique selon moi – et je dois aussi dire que l’histoire est celle à laquelle j’ai le moins accroché) et, à un degré moindre, celui d’Inès Allahverdian (plutôt bon, mais avec une colorisation au rendu trop froid) qui m’aient réellement laissé sur ma faim. Pour le reste, j’ai retrouvé avec plaisir plusieurs auteurs déjà rencontrés ailleurs (souvent chez le même éditeur), le trait agréable de Critone, celui très sensuel d’Urbinno, celui de Chéri (peut-être ici un chouia moins soigné que ce que j’avais déjà vu de lui, avec un trait presque hésitant), celui sexy et très glamour de Reviglio. J’ai aussi retrouvé des dessinateurs que j’aime beaucoup, qui ont produit certaines des meilleures et des plus originales séries érotiques des dernières années. Janevsky par exemple. Si son trait est un peu moins « propre » que sur les deux séries qu’il a déjà publiées, j’aime beaucoup son univers très fortement influencé par les Humanos de la grande époque, mais surtout par certaines publications Losfeld des années soixante/soixante-dix, avec une colorisation elle aussi très seventies. Le dessin du duo Raven est toujours aussi sensuel et excitant (même si j’avais préféré, dans un style finalement plus sobre et travaillé, avec une colorisation extrêmement sensuelle, leur travail sur Amabilia) : mais ça reste un excellent travail. La dernière histoire est en fait un poème. Si le texte ne m’a pas convaincu, j’ai trouvé très intéressant le travail d’Apollonia Saintclair, qui développe un rendu érotique à partir d’un Noir et Blanc proche de la gravure ou de la carte à gratter, un peu statique et plus proche de l’illustration que de la BD pure, mais que j’ai bien aimé. Graphiquement conquis donc, mais concernant les histoires proprement dites, c’est inégal et peu développé. La majorité sont toutefois suffisamment sensuelles pour que le lecteur – amateur averti bien sûr ! – les apprécie, car elles sont généralement bien accompagnées et mises en valeur par le dessin. A noter que les histoires ont toutes en commun de mettre en avant une héroïne féminine, ce sont les femmes qui ici dirigent et décident, sont maîtresses de leur plaisir – même si elles cherchent le plus souvent à le partager (avec un homme, une femme – ou un robot !). Note réelle 3,5/5.
Golem Nanny
La jeune Lytha doit rester seule avec sa nounou golem pendant un court voyage de ses deux mamans. Mais peu après leur départ, un drame survient : elles meurent dans un accident, laissant leur fille orpheline. Effondrée, Lytha se replie sur le programme quotidien que ses mères lui avaient préparé, jusqu'à ce que l'affection patiente et les soins de son golem viennent peu à peu ranimer en elle l'envie de vivre. Une nouvelle relation naît alors, entre maternité de substitution et amitié profonde. L'histoire se déroule dans un univers de fantasy douce, aux teintes colorées et au style graphique très influencé par le manga, qui évoque par moments l'univers de Dofus. La légèreté du dessin et la chaleur de la mise en couleurs apportent une douceur bienvenue face à la dureté du deuil, et accompagnent le cheminement émotionnel de l'héroïne vers la résilience. Le monde imaginé ici, notamment autour de cette argile magique que des artisans peuvent transformer en outils ou en golems sensibles, offre une touche d'originalité bienvenue. Après la mort des parents, l'intrigue se recentre presque entièrement sur le lien entre Lytha et sa nounou, dans une forme de huis clos intimiste, ponctué d'une brève parenthèse dans un village voisin et amical. Ce choix narratif met en lumière la dimension psychologique du récit : il s'agit avant tout d'une histoire d'amour filial et d'amitié qui permet de surmonter le deuil. Le ton sonne juste, l'ensemble est touchant et joliment raconté, même si l'on peut regretter une certaine prévisibilité qui limite un peu l'enthousiasme. Il n'en reste pas moins une belle lecture, sensible et apaisante.
Chocochat & moi
Dans un monde peuplé de chats anthropomorphes, un collégien adopte un jeune humain comme animal de compagnie… avant de l'accueillir comme son frère. Mais ce garçon, parfaitement humain, doit apprendre à s'adapter à cette société féline aux codes très particuliers. Il ira même jusqu'à fréquenter la même école que son frère adoptif, avec tout ce que cela implique : cantine aux têtes de poisson pourri et lasagnes à la souris, comportements félins incontrôlables, et bien sûr, une obsession pour les odeurs douteuses et la toilette à la langue. Cette série humoristique jeunesse s'amuse à transposer les habitudes typiques des chats dans un cadre scolaire et social qui rappelle fortement le nôtre. Le ton est délibérément loufoque, mais suffisamment cohérent pour que les situations comiques fassent mouche. Le dessin, vivant et coloré, renforce l'ambiance joyeuse de l'ensemble, et la mise en scène soignée sert bien l'efficacité des gags. L'ensemble reste frais, varié, et même si vous n'êtes pas particulièrement fan de chats, l'humour bien dosé et les situations souvent bien vues. Une lecture sympathique et pleine d'humour.
L'Ange du prolétariat - Une vie de Youri Gagarine
Cette lecture m'a replongé au plus fort de la guerre froide avec la lutte restée pacifique et emblématique de la course à l'espace. Comme c'est assez fréquent le récit se situe avec une vision soviétique ce qui s'explique par les succès initiaux des Russes dans les années 50.Comme le montre les auteurs l'apogée de la domination soviétique se situe avec le lancement de Yuri Gagarine en orbite. La couverture résume très bien l'esprit de la BD. Une affiche un peu froide qui centre tout sur Gagarine un peu en trompe l'œil. En effet la place de Gagarine dans le récit est assez limitée, très lisse et conventionnelle. C'est un peu à l'image d'une langue de bois de l'époque. En effet le plus intéressant est ce que les soviétiques ne voulaient pas montrer à savoir le talent de Sergueï Korolev. Le récit reprend bien les grandes étapes de cette conquête avec les avancées soviétiques, le désarroi américain puis le revirement total de la situation. Les auteurs ne rentrent pas trop dans les détails ce qui donne une narration froide très rapide et manquant d'humanité. Ce côté froid est amplifié par le dessin de Félix Ruiz qui manque de dynamisme et d'expressivité à mon goût. La mise en couleur est vraiment quelconque. Une lecture sans surprise qui reprend ce que l'on trouve dans toute bonne encyclopédie. Un petit 3
Sphères
Démarrage d'une série de science-fiction assez étonnante pour le néophyte que je suis, puisque mêlant le space opera pur avec ces mystérieuses Sphères, cryogénisations et stations orbitales, au polar urbain cyberpunk avec cette histoire relativement prédominante de trafic de drogues et de dépendance. L'ensemble est pour le moment assez maladroitement juxtaposé, mais pas artificiel pour autant. Les illustrations rendent particulièrement crédibles l'univers futuriste évoqué, les personnages sont bien identifiés et plutôt habilement campés, l'humour s'invite à l'occasion lorsque l'action s'aventure un peu trop sur la pente viriliste, le rythme demeure soutenu et les grandes lignes du récit intelligibles. Cela manque encore un peu de corps, la fameuse pax ultimata notamment est davantage évoquée que source d'enrichissement du récit, mais cette introduction parvient indéniablement à installer un univers intrigant sans les habituelles et fastidieuses lourdeurs propres aux récits inauguraux. Curieux de lire la suite.