De la pure BD pop-corn, mais qu'on lit avec grand plaisir : le dessin est superbe, les personnages et les décors pleins d'originalité, la mise en page nerveuse et dynamique, les couleurs très agréables.
Les scénarios, qui se concluent à chaque fois sur un album, ne sont pas des modèles d'originalité, mais ça fait bim, paf, boum, zoum, on ne s'ennuie pas une seconde, on arrive au bout sans avoir senti passer l'album et on n'en garde pas grand chose. Mais peu importe. On a passé un bon moment.
Bon, et puis c'est vrai, Nävis, l'héroïne, est très agréable à regarder, pleine d'enthousiasme et grande gueule que c'en est réjouissant. Un vrai cliché mais c'est rigolo.
Voilà, c'est léger et pétillant. Pas très nourrissant mais délicieux comme une sucrerie.
Un bond dans le temps ... du temps...
Jodorowski m'a ici entraîné vers les sources, les origines de sa renommée "Caste des Méta Barons". J'ai ainsi retrouvé des complots, des parricides, des cours illustres, tout en découvrant que ces "ancêtres" n'étaient rien d'autre que d'ignobles pirates. Ironie de l'auteur ?...
Jodorowski mène encore sa barque scénaristique d'une main sûre, d'une écriture dont on ne se lasse pas. Une bien bonne aventure à rebours d'une série qui, d'un coup, retrouve une sorte de nouvelle jeunesse..
Le début de ce nouveau cycle a été confié au dessin de Das Pastoras. Ce dessinateur offre une vision graphique talentueuse de "l'esprit Jodorowski". Son trait est dense, néanmoins sensible et ne pourrait (conditionnel), je pense, que bonifier dans la suite du cycle.
Un chouette album à ne pas manquer pour les amateurs des Méta Barons... et les autres.
Relu un soir d’orage, autant dire le temps idéal pour se replonger dans l’ambiance de cette singulière histoire, joliment préfacée par Henri Gougaud.
Une histoire de vengeance, froide comme la peau d’un serpent, et magnifiée par un dessin où le profil fluide des personnages fait écho à celui des paysages.
Un poème en noir et blanc, qui penche parfois dangereusement vers le manichéisme, sans jamais toutefois y sombrer.
Néanmoins, pas le chef d’œuvre annoncé. Les personnages manquent un peu d’épaisseur, ils sont un peu caricaturaux, et l’histoire est somme toute très simple. Cependant, cela reste une lecture plutôt agréable.
A déguster le soir au coin du feu par temps d’orage. (Enchaîner par un Fred Vargas, plaisir garanti ! ;))
Bon, une fois avalé le postulat de départ, boire un verre d’eau pour faire glisser. Euh non, plutôt une bière belge... quoique, un saké ferait davantage couleur locale,... mais je m’égare, là :8
Bref, vous aurez compris que j’ai eu un peu de mal avec l’idée de base de l’album, selon laquelle, l’esprit d’un homme qui vient de mourir, occupe temporairement celui d’un autre, impliqué dans le même accident.
Mais, après tout, pourquoi pas, s’il s’agit de mettre cette hypothèse de départ au service d’un message intéressant et original, et d’une histoire émouvante.
Et là, j’avoue que je n’y ai pas vraiment trouvé mon compte. Déjà, ce postulat passe décidément assez mal, il n’est vraiment pas plausible et donne lieu à des situations à la limite du grotesque. A cet égard, le début d’explication pseudo-médicale du phénomène -peu convaincante- accentue encore son invraisemblance. Je sais bien que dans “Quartier lointain” aussi, le point de départ n’était pas réaliste, mais au moins, l’auteur avait-il eu la sagesse de ne pas s’y appesantir.
En outre, il ne me donne pas l’impression d’avoir été pleinement exploité. On reste finalement assez au ras des pâquerettes, “Un ciel radieux” ne recèle pas de ces petites phrases qu’on se relit pour se les garder en mémoire, contrairement à une série comme Le Combat ordinaire, par exemple.
Ce que je veux dire, c’est que je ne me suis pas sentie “nourrie” par cet album, j’ai le sentiment de ne pas en avoir retiré grand-chose.
Et puis, Taniguchi creuse une nouvelle fois, le sillon du père absent, que ce soit physiquement ou bien parce qu’absorbé par son travail. La récurrence de ce thème commence un peu à me lasser.
Par ailleurs, quelques scènes m’ont carrément agacée : toutes celles avec la copine de Takuya, qui ne cesse de râler, et plus encore, celle où Kubota tente de convaincre sa femme de son identité ; il ne sait pas comment s’y prendre, ce qui me paraît aberrant, il lui suffit en effet de lui raconter leur première rencontre, où l’emplacement de ses grains de beauté ! Mais non, ici l’auteur préfère créer un obstacle artificiel, et moi, ce genre de choses m’énerve. Résultat : lorsqu’une scène particulièrement poignante arrive juste après, je reste de marbre. Et les mines compassées des protagonistes n’arrangent bien sûr rien à l’affaire.
Bref, peut-être qu’à l’instar du public de Gerland qui siffle son équipe pourtant championne de France pour la 6ème année consécutive, et ce à six journées de la fin, juste parce qu’elle n’a fait que match nul ce soir-là, je suis devenue un peu trop exigeante avec un auteur qui m’a, lui aussi, habituée à l’excellence. Toujours est-il que je suis assez déçue par ma lecture, j’en attendais mieux, plus de profondeur, un message plus riche.
C’est aussi pour cela que je ne conseille pas l’achat : c’est un album qui se laisse bien lire, mais pas forcément relire.
Pour conclure sur une note plus positive, le dessin est, comme dans tous les albums de Taniguchi, une merveille de finesse, même si cette dernière est davantage l’apanage des paysages et des bâtiments, que des visages (décidément, c’est plus fort que moi :8 ).
A l’image de tonton Yann, le fiston Léturgie s’est lui aussi affublé d’un pseudo (Squad) le temps d’un album.
Cette bd réussi un tour de force pas croyable puisque le titre a lui seul résume l’entièreté des bulles qui se trouvent dans ses pages. "Tatsoin" est en effet le seul vocable utilisé à la fin de chaque planche pour ponctuer le gag comme un numéro de cirque. De cirque, il en est question d’ailleurs avec Mr. René et son assistante Mlle Julie qui sait se couper en quatre (au propre comme au figuré). Pour apprécier cet album, il faut avoir le cœur bien accroché car l’humour noir développé est assez gore, un peu à l’instar d’un Monsieur Tue-Tout. Ce n’est donc pas à priori mon genre de bd mais la qualité des dessins et le fait que la bd ne s’en prenne pas à des enfants permet de faire passer la pilule. Une mention particulière au trait semi réaliste de Simon Léturgie qui, comme me l’a fait remarquer une connaissance, ressemble à celui de Boucq par moment.
Une bd pour lecteurs avertis !
My Way est un joli album qui se présente sous la forme d'histoires courtes scindées en deux parties : une BD tout d'abord, puis à chaque fois un texte de deux-trois pages se rapportant à la BD en question.
Le dessin de Ji Di est simple et mignon. Dans des couleurs pastels qui font tout son charme, il s'évite de trop grandes complications pour présenter des décors figuratifs et des personnages épurés au faciès de playmobil. Pas de technique impressionnante, pas de trait véritablement artistique, juste des planches et des couleurs qui flattent l'oeil et permettent un récit facile.
Le récit de ces BDs sont également simples, au sens non péjoratif du terme. Ils abordent le sujet de l'amour, se plaçant dans le cadre de métaphores légèrement naïves. Les dialogues sont courts, directs, sans ambages. Ils consistent à chaque fois en la rencontre du personnage principal, sorte de philosophe errant de l'amour, avec un garçon, une fille ou un couple dans une situation sentimentale difficile. Le premier demande au ou aux seconds de raconter son histoire et il lui donne alors son avis et des conseils sur sa philosophie de la vie et de l'amour.
Un peu trop naïf, voire mièvre, pour les premières d'entre elles, les histoires gagnent doucement en profondeur et complexité au fil des pages. Mais elles gardent toujours leur simplicité et leurs métaphores légèrement enfantines.
Et c'est pour mieux contraster avec les textes qui suivent qui, eux, sont plus matures. Ces derniers reprennent la métaphore des BDs qui les ont précédés et les placent dans un véritable contexte amoureux, adulte, avec une histoire moins naïve que les BDs. Le contenu de ces textes restent toujours clair, le vocabulaire direct et facile à appréhender, et le message philosophique et sentimental est une fois de plus décrit sans ambages. Ces textes sont plus à même de toucher le lecteur adulte car même s'ils sont simples ils sont souvent touchants, intelligents mais aussi intéressants.
Le lectorat européen et adulte pourrait peut-être reprocher à ces histoires sentimentales leur manque relatif de complexité et la façon directe et naïve avec laquelle l'auteur les aborde, de même qu'il pourrait reprocher la mièvrerie du dessin et la légère immaturité des métaphores qu'il utilise. Mais il se dégage de cette simplicité une douceur touchante à même de charmer le lecteur au fil des pages, de même qu'il se dégage quelques vraies profondeurs des textes qui accompagnent ces BDs.
Quatre adolescents aux caractères caricaturaux pour mieux critiquer le monde du show-biz et son impact sur leurs esprits malléables. L'attrait de la célébrité facile et du star-system, cette BD l'aborde tant concernant les jeunes anorexiques désireuses de devenir top-model et les chanteurs et musiciens en herbe qui savent mieux porter les lunettes noires que le micro, que vis-à-vis de la quête de célébrité plus rétro de ces jeunes inspirés qui se croient à même de produire des poésies dès qu'ils agencent des mots compliqués les uns derrière les autres.
Germain et nous, c'est la série à laquelle Ado Stars m'a fait penser. On y retrouve adaptés au goût du jour le même genre d'ados victimes de la mode. Dans son style humoristique, Ado Stars rappelle aussi un mélange entre les styles de Zep (Les Filles Electriques) et les nombreuses séries de Cauvin. Dans ce genre de BD, les gags en cours de planches se retrouvent d'ailleurs souvent plus drôles que les chutes elles-mêmes.
Le résultat est très inégal. Certains gags sont vraiment drôles, bien trouvés et gentiment acides envers ce star-system qu'ils dénoncent et la naïveté des adolescents qui en sont victimes. D'autres sont nettement plus plats, très prévisibles. En outre, en 48 pages, l'inspiration semble insuffisante puisqu'au moins deux paires de gags sont déjà identiques. Dommage quand on aborde autant de sujets alors que justement critiquer au même niveau tous les différents star-system était une idée sympathique qui augurait de nombreuses possibilités.
Voilà une BD d'humour qui aborde un sujet d'actualité dont elle arrive parfois à se moquer avec justesse mais qui présente hélas également un bon nombre de gags assez passe-partout et décevants. Dommage pour le lecteur adulte en quête d'originalité et d'une pointe d'acidité. Mais cela ne devrait pas déranger outre mesure un lectorat plus jeune qui trouvera dans cet album quelques bonnes idées et une critique amusante des travers de notre société et du monde adolescent.
A vrai dire je ne sais pas si cette histoire a été publiée en album, sinon il y a longtemps.
Mais vu son statut de pièce de musée, elle mérite sa place ici!
Hergé publie donc sa 1ère BD à 19 ans. Totor, en fait de BD est plutôt un texte illustré de cases dans lesquelles apparaissent de très rares bulles.
Le dessin n'est bien sûr pas très maîtrisé, mais l'on y reconnaît quand même déjà la touche Hergé.
A noter, en haut de chaque page, un énOOrme encart dans lequel on lit " United Rovers présente un grand film comique : Extraordinaires aventures de Totor C.P. des Hannetons" avec la mention "Hergé moving pictures"; qui montre bien les sources d'inspiration de l'auteur : le cinéma Américain type western ou Buster Keaton, et son envie de faire lui aussi du cinéma, mais sur papier.
Par contre, la rapidité d'enchaînement des péripéties montre déjà le goût (et le don ) qu'a Hergé pour le rythme plus que soutenu de ses aventures, laissant à peine le temps de souffler à son héros.
La grande similitude de Totor avec Tintin en Amérique est évidente, Hergé y réutilisera même nombre de passages. Il semblait d'ailleurs particulièrement attaché à cette "trame Américaine" puisqu'il la réutilisera à nouveau avec Popol et Virginie.
Mais le meilleur dans cette histoire se trouve dans le texte.
Hergé, qui ne se prend pas au sérieux, émaille ses commentaires d'un délicieux humour décalé, du genre :
-"Totor lui lâcha son coup de feu en pleine figure. L'indien, très touché de cette marque d'attention, préféra ne plus montrer d'intention hostile à l'égard de Totor..."
ou encore, après une belle bagarre :
-"...sa physionomie s'était agrémentée d'un oeil au beurre noir d'un fini irréprochable, tandis que ses vêtements s'effilochaient en une dentelle originale."
C'est donc surtout pour ça et un peu pour la maîtrise du rythme que je mets 3/5.
Antarès est le premier tome du nouveau cycle de Léo sur les mondes d'Aldébaran. Le dessin est toujours le même, très bonnes couleurs, Léo se plaît à inventer de nouvelles bestioles sur sa planète. A part ça ? Pas grand chose de neuf sur cette charmante contrée si ce n'est un mystérieux phénomène qui restera encore inexpliqué jusqu'au tome 3 au moins. On retrouve les mêmes personnages, et un petit nouveau, si bien qu'il est assez impossible de commencer ce cycle sans avoir lu les précédents.
Le fait le plus intéressant, hormis les culottes de grand-mère de Kim et son horrible coupe de cheveux, reste le réalisme crédible du Paris de la fin du XXIIème siècle : pas de voitures volantes, juste une évolution de ce qu'on connaît aujourd'hui, et donc une progression moins spectaculaire de notre savoir et du quotidien qu'au cours du XXème siècle.
L'histoire de cette jeune fille est émouvante, et ne laisse pas indifférent.
A première vue, la couverture semble évoquer une histoire gaie et bucolique mais celle-ci est en fait une rapide descente aux enfers.
Les dessins sont plaisants et je trouve que les couleurs soulignent bien le malaise croissant.
Les scènes sont prévisibles et cela accroît le malaise du lecteur. La fin, par contre, est totalement imprévisible et originale.
C'est pour moi, une bonne BD mais qui ne fera pas partie de celles que je relis fréquemment car le sujet est vraiment trop sombre.
Je ne mets qu'un 3/5 car ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'une BD, je privilégie plus la détente.
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De la pure BD pop-corn, mais qu'on lit avec grand plaisir : le dessin est superbe, les personnages et les décors pleins d'originalité, la mise en page nerveuse et dynamique, les couleurs très agréables. Les scénarios, qui se concluent à chaque fois sur un album, ne sont pas des modèles d'originalité, mais ça fait bim, paf, boum, zoum, on ne s'ennuie pas une seconde, on arrive au bout sans avoir senti passer l'album et on n'en garde pas grand chose. Mais peu importe. On a passé un bon moment. Bon, et puis c'est vrai, Nävis, l'héroïne, est très agréable à regarder, pleine d'enthousiasme et grande gueule que c'en est réjouissant. Un vrai cliché mais c'est rigolo. Voilà, c'est léger et pétillant. Pas très nourrissant mais délicieux comme une sucrerie.
Castaka
Un bond dans le temps ... du temps... Jodorowski m'a ici entraîné vers les sources, les origines de sa renommée "Caste des Méta Barons". J'ai ainsi retrouvé des complots, des parricides, des cours illustres, tout en découvrant que ces "ancêtres" n'étaient rien d'autre que d'ignobles pirates. Ironie de l'auteur ?... Jodorowski mène encore sa barque scénaristique d'une main sûre, d'une écriture dont on ne se lasse pas. Une bien bonne aventure à rebours d'une série qui, d'un coup, retrouve une sorte de nouvelle jeunesse.. Le début de ce nouveau cycle a été confié au dessin de Das Pastoras. Ce dessinateur offre une vision graphique talentueuse de "l'esprit Jodorowski". Son trait est dense, néanmoins sensible et ne pourrait (conditionnel), je pense, que bonifier dans la suite du cycle. Un chouette album à ne pas manquer pour les amateurs des Méta Barons... et les autres.
Silence
Relu un soir d’orage, autant dire le temps idéal pour se replonger dans l’ambiance de cette singulière histoire, joliment préfacée par Henri Gougaud. Une histoire de vengeance, froide comme la peau d’un serpent, et magnifiée par un dessin où le profil fluide des personnages fait écho à celui des paysages. Un poème en noir et blanc, qui penche parfois dangereusement vers le manichéisme, sans jamais toutefois y sombrer. Néanmoins, pas le chef d’œuvre annoncé. Les personnages manquent un peu d’épaisseur, ils sont un peu caricaturaux, et l’histoire est somme toute très simple. Cependant, cela reste une lecture plutôt agréable. A déguster le soir au coin du feu par temps d’orage. (Enchaîner par un Fred Vargas, plaisir garanti ! ;))
Un ciel radieux
Bon, une fois avalé le postulat de départ, boire un verre d’eau pour faire glisser. Euh non, plutôt une bière belge... quoique, un saké ferait davantage couleur locale,... mais je m’égare, là :8 Bref, vous aurez compris que j’ai eu un peu de mal avec l’idée de base de l’album, selon laquelle, l’esprit d’un homme qui vient de mourir, occupe temporairement celui d’un autre, impliqué dans le même accident. Mais, après tout, pourquoi pas, s’il s’agit de mettre cette hypothèse de départ au service d’un message intéressant et original, et d’une histoire émouvante. Et là, j’avoue que je n’y ai pas vraiment trouvé mon compte. Déjà, ce postulat passe décidément assez mal, il n’est vraiment pas plausible et donne lieu à des situations à la limite du grotesque. A cet égard, le début d’explication pseudo-médicale du phénomène -peu convaincante- accentue encore son invraisemblance. Je sais bien que dans “Quartier lointain” aussi, le point de départ n’était pas réaliste, mais au moins, l’auteur avait-il eu la sagesse de ne pas s’y appesantir. En outre, il ne me donne pas l’impression d’avoir été pleinement exploité. On reste finalement assez au ras des pâquerettes, “Un ciel radieux” ne recèle pas de ces petites phrases qu’on se relit pour se les garder en mémoire, contrairement à une série comme Le Combat ordinaire, par exemple. Ce que je veux dire, c’est que je ne me suis pas sentie “nourrie” par cet album, j’ai le sentiment de ne pas en avoir retiré grand-chose. Et puis, Taniguchi creuse une nouvelle fois, le sillon du père absent, que ce soit physiquement ou bien parce qu’absorbé par son travail. La récurrence de ce thème commence un peu à me lasser. Par ailleurs, quelques scènes m’ont carrément agacée : toutes celles avec la copine de Takuya, qui ne cesse de râler, et plus encore, celle où Kubota tente de convaincre sa femme de son identité ; il ne sait pas comment s’y prendre, ce qui me paraît aberrant, il lui suffit en effet de lui raconter leur première rencontre, où l’emplacement de ses grains de beauté ! Mais non, ici l’auteur préfère créer un obstacle artificiel, et moi, ce genre de choses m’énerve. Résultat : lorsqu’une scène particulièrement poignante arrive juste après, je reste de marbre. Et les mines compassées des protagonistes n’arrangent bien sûr rien à l’affaire. Bref, peut-être qu’à l’instar du public de Gerland qui siffle son équipe pourtant championne de France pour la 6ème année consécutive, et ce à six journées de la fin, juste parce qu’elle n’a fait que match nul ce soir-là, je suis devenue un peu trop exigeante avec un auteur qui m’a, lui aussi, habituée à l’excellence. Toujours est-il que je suis assez déçue par ma lecture, j’en attendais mieux, plus de profondeur, un message plus riche. C’est aussi pour cela que je ne conseille pas l’achat : c’est un album qui se laisse bien lire, mais pas forcément relire. Pour conclure sur une note plus positive, le dessin est, comme dans tous les albums de Taniguchi, une merveille de finesse, même si cette dernière est davantage l’apanage des paysages et des bâtiments, que des visages (décidément, c’est plus fort que moi :8 ).
Tatsoin
A l’image de tonton Yann, le fiston Léturgie s’est lui aussi affublé d’un pseudo (Squad) le temps d’un album. Cette bd réussi un tour de force pas croyable puisque le titre a lui seul résume l’entièreté des bulles qui se trouvent dans ses pages. "Tatsoin" est en effet le seul vocable utilisé à la fin de chaque planche pour ponctuer le gag comme un numéro de cirque. De cirque, il en est question d’ailleurs avec Mr. René et son assistante Mlle Julie qui sait se couper en quatre (au propre comme au figuré). Pour apprécier cet album, il faut avoir le cœur bien accroché car l’humour noir développé est assez gore, un peu à l’instar d’un Monsieur Tue-Tout. Ce n’est donc pas à priori mon genre de bd mais la qualité des dessins et le fait que la bd ne s’en prenne pas à des enfants permet de faire passer la pilule. Une mention particulière au trait semi réaliste de Simon Léturgie qui, comme me l’a fait remarquer une connaissance, ressemble à celui de Boucq par moment. Une bd pour lecteurs avertis !
My way
My Way est un joli album qui se présente sous la forme d'histoires courtes scindées en deux parties : une BD tout d'abord, puis à chaque fois un texte de deux-trois pages se rapportant à la BD en question. Le dessin de Ji Di est simple et mignon. Dans des couleurs pastels qui font tout son charme, il s'évite de trop grandes complications pour présenter des décors figuratifs et des personnages épurés au faciès de playmobil. Pas de technique impressionnante, pas de trait véritablement artistique, juste des planches et des couleurs qui flattent l'oeil et permettent un récit facile. Le récit de ces BDs sont également simples, au sens non péjoratif du terme. Ils abordent le sujet de l'amour, se plaçant dans le cadre de métaphores légèrement naïves. Les dialogues sont courts, directs, sans ambages. Ils consistent à chaque fois en la rencontre du personnage principal, sorte de philosophe errant de l'amour, avec un garçon, une fille ou un couple dans une situation sentimentale difficile. Le premier demande au ou aux seconds de raconter son histoire et il lui donne alors son avis et des conseils sur sa philosophie de la vie et de l'amour. Un peu trop naïf, voire mièvre, pour les premières d'entre elles, les histoires gagnent doucement en profondeur et complexité au fil des pages. Mais elles gardent toujours leur simplicité et leurs métaphores légèrement enfantines. Et c'est pour mieux contraster avec les textes qui suivent qui, eux, sont plus matures. Ces derniers reprennent la métaphore des BDs qui les ont précédés et les placent dans un véritable contexte amoureux, adulte, avec une histoire moins naïve que les BDs. Le contenu de ces textes restent toujours clair, le vocabulaire direct et facile à appréhender, et le message philosophique et sentimental est une fois de plus décrit sans ambages. Ces textes sont plus à même de toucher le lecteur adulte car même s'ils sont simples ils sont souvent touchants, intelligents mais aussi intéressants. Le lectorat européen et adulte pourrait peut-être reprocher à ces histoires sentimentales leur manque relatif de complexité et la façon directe et naïve avec laquelle l'auteur les aborde, de même qu'il pourrait reprocher la mièvrerie du dessin et la légère immaturité des métaphores qu'il utilise. Mais il se dégage de cette simplicité une douceur touchante à même de charmer le lecteur au fil des pages, de même qu'il se dégage quelques vraies profondeurs des textes qui accompagnent ces BDs.
Adostars
Quatre adolescents aux caractères caricaturaux pour mieux critiquer le monde du show-biz et son impact sur leurs esprits malléables. L'attrait de la célébrité facile et du star-system, cette BD l'aborde tant concernant les jeunes anorexiques désireuses de devenir top-model et les chanteurs et musiciens en herbe qui savent mieux porter les lunettes noires que le micro, que vis-à-vis de la quête de célébrité plus rétro de ces jeunes inspirés qui se croient à même de produire des poésies dès qu'ils agencent des mots compliqués les uns derrière les autres. Germain et nous, c'est la série à laquelle Ado Stars m'a fait penser. On y retrouve adaptés au goût du jour le même genre d'ados victimes de la mode. Dans son style humoristique, Ado Stars rappelle aussi un mélange entre les styles de Zep (Les Filles Electriques) et les nombreuses séries de Cauvin. Dans ce genre de BD, les gags en cours de planches se retrouvent d'ailleurs souvent plus drôles que les chutes elles-mêmes. Le résultat est très inégal. Certains gags sont vraiment drôles, bien trouvés et gentiment acides envers ce star-system qu'ils dénoncent et la naïveté des adolescents qui en sont victimes. D'autres sont nettement plus plats, très prévisibles. En outre, en 48 pages, l'inspiration semble insuffisante puisqu'au moins deux paires de gags sont déjà identiques. Dommage quand on aborde autant de sujets alors que justement critiquer au même niveau tous les différents star-system était une idée sympathique qui augurait de nombreuses possibilités. Voilà une BD d'humour qui aborde un sujet d'actualité dont elle arrive parfois à se moquer avec justesse mais qui présente hélas également un bon nombre de gags assez passe-partout et décevants. Dommage pour le lecteur adulte en quête d'originalité et d'une pointe d'acidité. Mais cela ne devrait pas déranger outre mesure un lectorat plus jeune qui trouvera dans cet album quelques bonnes idées et une critique amusante des travers de notre société et du monde adolescent.
Totor - C.P. des hannetons
A vrai dire je ne sais pas si cette histoire a été publiée en album, sinon il y a longtemps. Mais vu son statut de pièce de musée, elle mérite sa place ici! Hergé publie donc sa 1ère BD à 19 ans. Totor, en fait de BD est plutôt un texte illustré de cases dans lesquelles apparaissent de très rares bulles. Le dessin n'est bien sûr pas très maîtrisé, mais l'on y reconnaît quand même déjà la touche Hergé. A noter, en haut de chaque page, un énOOrme encart dans lequel on lit " United Rovers présente un grand film comique : Extraordinaires aventures de Totor C.P. des Hannetons" avec la mention "Hergé moving pictures"; qui montre bien les sources d'inspiration de l'auteur : le cinéma Américain type western ou Buster Keaton, et son envie de faire lui aussi du cinéma, mais sur papier. Par contre, la rapidité d'enchaînement des péripéties montre déjà le goût (et le don ) qu'a Hergé pour le rythme plus que soutenu de ses aventures, laissant à peine le temps de souffler à son héros. La grande similitude de Totor avec Tintin en Amérique est évidente, Hergé y réutilisera même nombre de passages. Il semblait d'ailleurs particulièrement attaché à cette "trame Américaine" puisqu'il la réutilisera à nouveau avec Popol et Virginie. Mais le meilleur dans cette histoire se trouve dans le texte. Hergé, qui ne se prend pas au sérieux, émaille ses commentaires d'un délicieux humour décalé, du genre : -"Totor lui lâcha son coup de feu en pleine figure. L'indien, très touché de cette marque d'attention, préféra ne plus montrer d'intention hostile à l'égard de Totor..." ou encore, après une belle bagarre : -"...sa physionomie s'était agrémentée d'un oeil au beurre noir d'un fini irréprochable, tandis que ses vêtements s'effilochaient en une dentelle originale." C'est donc surtout pour ça et un peu pour la maîtrise du rythme que je mets 3/5.
Antarès
Antarès est le premier tome du nouveau cycle de Léo sur les mondes d'Aldébaran. Le dessin est toujours le même, très bonnes couleurs, Léo se plaît à inventer de nouvelles bestioles sur sa planète. A part ça ? Pas grand chose de neuf sur cette charmante contrée si ce n'est un mystérieux phénomène qui restera encore inexpliqué jusqu'au tome 3 au moins. On retrouve les mêmes personnages, et un petit nouveau, si bien qu'il est assez impossible de commencer ce cycle sans avoir lu les précédents. Le fait le plus intéressant, hormis les culottes de grand-mère de Kim et son horrible coupe de cheveux, reste le réalisme crédible du Paris de la fin du XXIIème siècle : pas de voitures volantes, juste une évolution de ce qu'on connaît aujourd'hui, et donc une progression moins spectaculaire de notre savoir et du quotidien qu'au cours du XXème siècle.
Merci Patron
L'histoire de cette jeune fille est émouvante, et ne laisse pas indifférent. A première vue, la couverture semble évoquer une histoire gaie et bucolique mais celle-ci est en fait une rapide descente aux enfers. Les dessins sont plaisants et je trouve que les couleurs soulignent bien le malaise croissant. Les scènes sont prévisibles et cela accroît le malaise du lecteur. La fin, par contre, est totalement imprévisible et originale. C'est pour moi, une bonne BD mais qui ne fera pas partie de celles que je relis fréquemment car le sujet est vraiment trop sombre. Je ne mets qu'un 3/5 car ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'une BD, je privilégie plus la détente.