Les derniers avis (20068 avis)

Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série La Vérité sur l'affaire Vivès
La Vérité sur l'affaire Vivès

Faire de l’autobio, quelle horreur. - Ce tome contient une suite de vingt-trois scénettes consacrées à l’auteur ou à son avatar. Sa première publication date de 2024. Il a été réalisé par Bastien Vivès. Il comporte cent-cinquante-six pages de bande dessinée, en noir & blanc. Il révèle toute sa saveur si le lecteur est conscient des accusations d’apologie de pédocriminalité qui ont été portées contre l’auteur à partir du début des années 2010 (en particulier contre Les melons de la colère, 2011, La décharge mentale, 2018, Petit Paul, 2018), et l’annulation de l'exposition Carte blanche au festival international de bande dessinée 2023 à Angoulême. Depuis la rive droite, Bastien admire le quartier de Beaugrenelle de l’autre côté de la Seine, en tenant la poussette d’une main. Le journaliste venu pour l’interviewer arrive avec un peu de retard, et il présente ses excuses : c’est parce qu’il travaille de l’autre côté de Paris. Bastien attire son attention sur Beaugrenelle et lui explique que quand il a commencé la BD, il n’y avait rien ici, que des champs de patates tenus par de vieux Irlandais… et aujourd’hui c’est le futur de Paris. Il continue : ce sont leurs pères et leurs pères à eux qui ont fait sortir de la terre ces mastodontes. Il ajoute : N’empêche que la pédopornographie ça a toujours été la Rolls Royce de l’humour, tout comme les prouts et les blagues belges. Le journaliste lui fait observer que les Belges ont toujours détesté la condescendance des Français avec leurs blagues belges. Bastien rétorque que bien sûr que non, les Belges adorent ces histoires. Il en a raconté deux lors de son dernier passage à Bruxelles, ils étaient pliés en quatre. Le journaliste rebondit immédiatement en lui demandant s’il va souvent en Belgique. Bastien sourit : si son interlocuteur pense qu’il va tomber dans ce genre de pièce grossier… Son éditeur est belge, voilà tout. Bastien reprend : Dans cette affaire, il n’y a qu’une seule victime, c’est la bande dessinée. La bande dessinée qu’il aime tant, cet espace de liberté incroyable qu’il chérit depuis sa plus tendre enfance. Touché, le journaliste lui demande pourquoi il ne mettrait pas ça dans un album, en faire son grand œuvre. Été 1991, Bastien a sept ans. Sa famille se réunissait tous les étés dans le Sud de la France. Ils passaient la journée au bord de la piscine, avec ses cousins, cousines. Il a peu de souvenir des choses en général, mais ce moment il ne l’oubliera jamais. Il est dans la piscine avec ses lunettes de plongée ; le moment : celui de sa tante s’apprêtant à rentrer dans l’eau. Il a repensé à ce moment toute la journée sans savoir qu’il y repenserait toute sa vie et qu’il allait être l’élément matriciel de tout son travail en bande dessinée. Dès lors, encombré d’un pénis surdimensionné, sa scolarité fut plus que chaotique… Bastien revient au moment présent : son épouse lui dit qu’elle part au boulot, et elle lui demande si c’est aujourd’hui qu’il se rend chez la police. Il a son fils dans les bras, et il lui répond que oui, et qu’il passe chez BD Occaz’ avant. Bien sûr, il est possible de ne rien connaître de cet auteur, de n’avoir jamais entendu parler des accusations qui pèsent sur lui, de la polémique. Le lecteur découvre alors une bande dessinée vraisemblablement autobiographique (c’est l’auteur qui le dit dans le chapitre d’introduction), évoquant un acte répréhensible de nature pédocriminelle, même s’il n’est pas explicité, vraisemblablement une bande dessinée impliquant un acte sexuel avec un enfant. Le récit se présente sous la forme d’un prologue, et de vingt-deux chapitres comptant entre cinq et huit pages chacun, pouvant aller jusqu’à dix pages pour deux d’entre eux. La mise en page présente des caractéristiques très particulières : absence de bordure pour les cases, généralement deux dessins par pages, des arrière-plans majoritairement vides, quelques accessoires et meubles, des personnages présentant un niveau de détail s’approchant du croquis. Le lecteur observe également que le dessinateur utilise la technique de reproduire le même dessin à plusieurs reprises sur la même page, sur plusieurs pages à suivre : comme un plan fixe au cours duquel les mouvements des personnages sont insignifiants, leurs expressions de visage restent invisibles, toute la narration est portée par leur posture et les dialogues. L’introduction établit sans doute possible qu’il s’agit d’un récit humoristique jouant dans le registre de l’absurde, avec cette évocation hors de propos des Irlandais et de leurs champs de patates. Régulièrement, ses interlocuteurs rappellent à Bastien que la pédophilie ne prête pas à rire, qu’elle ne peut pas faire l’objet de blagues. Mais quand même… Cette bande dessinée paraît à l’automne 2024 : Bastien Vivès est alors l’auteur de plus d’une quarantaine de bandes dessinées, et certaines procédures judiciaires à son encontre n’ont pas encore fait l’objet d’un jugement. Au cours de la bande dessinée, le personnage principal est appelé Bastien Vivès de manière explicite… et dans le même temps la mise en œuvre d’un comique dans le registre de l’absurde indique clairement qu’il s’agit plus d’une autofiction que d’une autobiographie. À partir de là, libre au lecteur de projeter ce qu’il veut dans chaque scénette, de soupeser le pourcentage de réalité contenu dans chaque chapitre. Concrètement, il lui est impossible de savoir, ce qui provoque un automatisme de prise de recul très déstabilisant. Il s’agit donc d’une fiction, et dans le même temps chaque situation semble authentique et réelle, entre processus de prévention, de réhabilitation morale de l’individu, même s’il est supposé être innocent tant qu’un jugement n’a pas été prononcé. Il tombe sous le sens qu’il soit convoqué par la police pour être entendu, qu’il doit (sur un plan moral) se soumettre à une remise en question, et qu’elle pourrait très bien prendre la forme d’un stage, à l’instar des conducteurs qui veulent retrouver des points sur leur permis, après des infractions ayant donné lieu à des procès-verbaux. Le lecteur se trouve tout de suite convaincu par l’attitude de Bastien Vivès (le personnage) qui ne peut pas s’empêcher de faire de l’humour sur ce même sujet. Pour autant, son séjour en prison dépasse la réalité, puisqu’il n’a pas été condamné à une telle peine au moment où il réalise la présente bande dessinée. Par voie de conséquence, puisqu’il s’agit plus d’une fiction que de la réalité, le lecteur s’en trouve dédouané : il peut rire sans honte, sans arrière-pensée, sans se demander s’il cautionnerait quelque chose. En effet, l’humour de ces scénettes atteint sa cible pile entre les deux yeux : l’auteur marie l’exagération et l’absurde, du décalage, avec une précision imparable et un sens de l’économie incroyable en faisant un usage sophistiqué des sous-entendus et des non-dits. Bastien réagit à la seconde près sur le sous-entendu relatif à la Belgique, c’est-à-dire ses affaires de pédophilie. Puis le jeune Bastien marqué à jamais par la poitrine de sa tante moulée dans son maillot de bain : entre traumatisme indépassable et révélation, tout ça avec quelques tâches de noir qui ne sont rendues suggestives que par le bref commentaire. Puis la mention que ce moment clé a changé sa vie à jamais, et est l’élément matriciel de tout son travail en bande dessinée, entre dramatisation et autodérision (avec l’évidence que la majorité de la population masculine a vécu un moment similaire d’éveil sexuel devant le corps d’une femme). Bastien se retrouve dans un bureau devant deux policiers qui lui indiquent qu’il doit faire un stage anti-pédophilie, ce à quoi il répond qu’il n’est pas pédophile : imparable. Le lecteur subit comme lui le paradoxe imbécile de se voir projeter des images, avec des électrodes implantées pour tester ses réactions et déceler de tendances pédophiles, mais la docteure qui rectifie leur implantation est une magnifique blonde avec une grosse poitrine. Impossible de résister à l’intervenante sur le module de la bande dessinée déconstruite qui se trompe sur le genre d’un participant, et qui démission à la suite de cette erreur gravissime de mégenrage. Ou madame Vivès qui vient chercher son époux à la sortie de prison, et qui discute avec le gardien comme si elle venait chercher un enfant à la sortie de la crèche, ou encore l’analyse faite par l’éditeur de la BD proposée par Vivès, analyse réalisée par un robot et qui conclut à la composition suivante : 9% raciste, 17% sexiste, 12% misogyne, 3% négationniste, 2% antisémite et 88% pédophilie. Ben si, il y a forcément des arrière-pensées à la lecture. L’auteur s’offre un droit de réponse sous la forme d’une bande dessinée, à des accusations pour lesquelles le procès ne s’est pas encore tenu. C’est plus compliqué que ça bien sûr : il y a eu deux classements sans suite à des signalements concernant Petit Paul, et d’autres plaintes déposées ensuite. C’est plus compliqué que ça : Bastien Vivès met en scène l’absurdité de suivre un stage anti-pédocriminalité alors qu’il n’a jamais été condamné. Il tourne en dérision ses interlocuteurs qui interprètent chacune de ses phrases avec l’intention d’y voir de la pédocriminalité. Il met en scène un intervenant lui-même accusé du même crime, vestimentairement. Il montre que cela ne sert à rien de protester : entre ses parents qui aggravent son cas en s’exprimant mal à la radio, l’analyse de son prochain ouvrage par un robot servant de lecteur sensible, ou même une tentative d’explication dans une émission de radio où le comique de service tourne tout à la dérision faisant tourner court tout début d’explication complexe. Il conclut avec un chapitre où des Japonais viennent sonner chez lui pour qu’il réalise un manga avec les mêmes caractéristiques, au Japon, pour le marché japonais, car culturellement cela correspond à critères mis en avant comme étant de qualité, sans une once de quelque criminalité potentielle. D’un côté, le lecteur prend fait et cause pour le narrateur pour les situations ubuesques auxquelles il doit se soumettre ; de l’autre côté, l’auteur réalise bien un ouvrage qui fait explicitement référence (rien que le titre) au lynchage médiatique qu’il a subi, en se moquant systématiquement de chaque reproche, de chaque forme de réhabilitation. Quand bien même ces processus ne sont pas justifiés, il prend un malin plaisir, et il le fait avec talent, à tout réfuter, sans nuance, sans aucun doute. Voilà un bien étrange ouvrage. L’auteur Bastien Vivès a été accusé d’un crime grave, et condamné par une partie de l’opinion, après deux classements sans suite, et avant le jugement des plaintes postérieures. Il utilise sa possibilité de répondre avec une œuvre qui porte le titre explicite de La vérité sur l’affaire Vivès. Il fait à nouveau preuve d’une élégance dans la narration visuelle, d’une précision minimaliste d’une incroyable justesse et d’une efficacité imparable, pour des moments très drôles. Dans le même temps, il tourne en dérision et ridiculise chaque contradicteur, avec verve et sans questionnement. Il répare l’injustice qu’il a subi, sans volonté d’analyse.

29/01/2025 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Élégie en rouge
Élégie en rouge

C’est une œuvre assez spéciale, parue dans un Japon qui vivait son Mai 68 réprimé et qui aura vu différents courants artistiques en émerger, Élégie en rouge en est un beau symbole. Cette BD raconte l’histoire de deux artistes qui vivent la désillusion de leur époque et passent leur temps à travailler, rêver, boire et subir les attentes sociétales qui leurs sont imposées. Les textes ne font souvent pas de sens ou bien ne se suivent pas (ce qui a sûrement un sens mais pas vraiment dans le cadre d’une lecture normale). Les dessins sont vraiment beaux, les jeux de noir et blanc ou encore la mécanique des corps est vraiment plaisante à lire. Le mix des trois couleurs blanc-noir-rouge est également agréable à l’œil (sur ce point l’édition française est vraiment supérieure à l’édition anglaise qui n’est malheureusement que en noir et blanc). Au final Élégie en rouge fait penser à la plupart de films de Godard, c’est sympa, il y a des bonnes idées esthétiques, ça parle de thèmes qui m’interpellent, mais c’est avant tout sans queue ni tête, les scènes ne font pas de sens être elles à un tel point que ça en devient chiant et on est bien content quand ça finit. Une œuvre qui vaut le coup d’être lue pour se plonger dans la culture d’un Japon post-68, mais pas forcément pour l’histoire (à moins que vous complétiez ça avec une analyse de texte, pour cela la préface de l’édition Cornélius donne un bel aperçu de l’importance de l’œuvre dans son époque et à quel point les détails qui parcourent l’œuvre sont précieux).

29/01/2025 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Monkey and the Living Dead
Monkey and the Living Dead

Petit ouvrage d’une vingtaine de pages, Monkey and the Living Dead est une des premières œuvres de Doucet. Elle est plus souvent disponible dans des compilations (tels Dirty Plotte et Maxiplotte en fonction de votre langue !). Bien qu’il s’agisse d’une œuvre mineure, elle est tout de même assez divertissante et amusante (bien plus que "L’Affaire Madame Paul !"). Il s’agit d’une mini-histoire qui entraine l’autrice et des personnages de chats pervers et pervertis qui se baladent dans les rues et les commerces de Montréal. Un style de dessin fidèle au travail de Doucet.

29/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Garder le lien - Longueur d'ombre
Garder le lien - Longueur d'ombre

J’ai lu sans trop de déplaisir – mais sans non plus accrocher plus que ça – les deux premiers tiers de cette histoire, me demandant vers quoi ça allait m’embarquer. Le malaise de la jeune femme, les mots laissés devant chez elle par un énigmatique personnage me laissaient penser à un polar psychologique. Et puis non, ça a basculé vers quelque chose d’autre, quelque chose qui ne m’a ni convaincu, ni vraiment intéressé. Je n’ai pas un instant cru à cette histoire d’influence psychologique assez machiavélique. Et du coup j’ai fini à reculons cette histoire d’amour peu emballante. Le dessin est correct. Sans trop de détails, mais un Noir et Blanc au trait fin et lisible. C’est ailleurs que la bât blesse en ce qui me concerne.

28/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Star Wars - Le Cristal de Kaïburr (La Pierre de Kaiburr)
Star Wars - Le Cristal de Kaïburr (La Pierre de Kaiburr)

Dès les premières pages de ce comics, on se demande de quand il date. Son dessin est en effet dans un style tellement désuet qu'il parait faire partie des vieux comics Marvel de Star Wars publiés entre 1977 et 1981. Est-ce un effet voulu ? C'est possible. En effet, Splinter of the Mind's Eye, la nouvelle dont est adapté ce comics et écrite par Alan Dean Foster est en réalité la toute première nouvelle de l'univers étendu de Star Wars et elle date de 1978, avant même la sortie de l'Empire Contre-Attaque. Elle s'embarrasse peu de ce qui deviendra plus tard la continuité de l'univers Star Wars et emprunte beaucoup aux aventures heroic-fantasy et aux pulps. Son adaptation en comics par contre date de 1995 mais peut-être les auteurs ont-ils eu la volonté de s'apparenter à ces anciens comics Marvel pour se rapprocher de l'âge de la nouvelle, tout en intégrant des éléments de l'univers qui apparaitront plus tard, comme le Super-Destroyer Executor par exemple. Toujours est-il que, passé la curiosité de découvrir l'objet et le scénario de cette toute première nouvelle de l'univers étendu, Le Cristal de Kaïburr m’a franchement déçu. Le graphisme est maîtrisé et chaque planche prise indépendamment est plutôt jolie, mais le style est trop désuet, trop guindé et raide. L’histoire, bien qu’ancrée dans l’univers de Star Wars, manque de profondeur et aligne les clichés et stéréotypes des récits de fantasy. On sort de cette lecture avec l’impression générale d’un produit dérivé sans véritable âme, qui surfe sur la popularité de la franchise en y appliquant une trame d'heroic-fantasy bidon, avec moultes péripéties, combats contre des sauvages indigènes et autres pseudo dinosaures. Le scénario est prévisible et n’apporte rien de neuf à la mythologie de la saga, voire la dénature. Il est sensé se dérouler peu de temps après la destruction de l'Etoile Noire et avant que Luke rencontre Yoda mais il maîtrise déjà son sabre laser et la télékinésie. Pire, il va affronter Vador (qui l'appelle Skywalker sans faire le lien avec son fils) et va jusqu'à le vaincre et lui couper le bras, comme un héros de fantasy qui gagne toujours à la fin. Quant à la fameuse Pierre de Kaïburr si puissante et pratique, les héros l'emmènent comme un trophée dont on n'entendra plus jamais parler. C'est une lecture acceptable pour qui cherche un divertissement facile, désuet et stéréotypé, mais pour un fan de Star Wars c'est mauvais.

28/01/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Southern Bastards
Southern Bastards

Décidément, je ne suis pas fan des séries du duo Aaron-Latour. Déjà, je ne suis pas trop fan du dessin de Latour et particulièrement comment il dessine les visages des personnages. Ensuite, le scénario ne m'a pas trop passionné. À la limite, le premier tome se laisse lire même si le scénario est souvent convenu, mais ensuite je me suis ennuyé. Comme dans l'autre série du duo 'Scalped', le scénario prend son temps au point de faire du sur-place pour raconter le passé de certains personnages. Cela ne me dérangerait pas si j'aimais les personnages et que je voulais en savoir plus sur eux, mais ils me laissent totalement indifférent. Je n’accroche pas à l’univers très viril des auteurs. Ce qui n'aide pas non plus c'est que la série semble être abandonnée et on ne saura pas la fin.

27/01/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 2/5
Couverture de la série Fan Man - L'homme au ventilo
Fan Man - L'homme au ventilo

Après RIP, Gaet's et Julien Monier reviennent avec cette adaptation d'un roman de William Kotzwinkle. New-York au début des années 1970, on va suivre Horse Badorties, un homme à l'allure singulière (casquette de l'armée rouge chinoise, chaussures dépareillées, un ventilateur portatif made in Japan, une besace au puits sans fond... ), un mélange de beatnik et de clochard. Il vit dans une turne où s'amoncèle un tas d'objets qui occupent toute la surface disponible, un capharnaüm. Ce qui caractérise Horse, c'est sa cool-attitude - il inhale certaines herbes illicites - dans sa volonté de produire coûte que coûte un concert avec sa chorale de l'amour. Il va déambuler dans New-York à la recherche de musiciens et de poulettes (pas les volatiles) pour le chant. Un récit qui avait tout pour me plaire : un personnage haut en couleur qui amène de l'absurdité à l'histoire, mais je n'ai jamais accroché à celle-ci et encore moins à ce looser de Horse. Les tics de langage (mec, poulette...) qui reviennent sans cesse ont fini par me saouler. Un humour qui m'a laissé de marbre et j'ai dû me forcer pour arriver au bout du bouquin (pas bon pour la note). Grosse déception en ce qui me concerne. Par contre, j'ai aimé le dessin de Julien Monier, un trait semi-caricatural très expressif, où les décors aux nombreux détails m'ont plongé dans ce New-York des seventies. Les couleurs chaudes sont superbes. Une mise en page maîtrisée. De l'excellent boulot. Note réelle : 2,5.

27/01/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 2/5
Couverture de la série A sleeping man and a loving man
A sleeping man and a loving man

En lisant cette BD, j’ai eu du mal à m’attacher à l’histoire principale. Le scénario manque de profondeur et se concentre surtout sur des scènes explicites. L’idée de départ, avec la maladie de Royce, aurait pu être intéressante, mais elle est peu développée. On reste à la surface des choses, sans vraiment explorer les émotions ou les conséquences de cette situation. À la fin, j’ai eu l’impression que l’histoire avançait juste pour introduire une scène de plus, sans vrai fil conducteur. Les thèmes abordés m’ont laissé un goût amer. Il y a une insistance sur des relations qui ne respectent pas toujours le consentement, et ça m’a mis mal à l’aise. L’idée de parler de l’intimité, des désirs et de la sexualité peut être touchante, mais ici, ça reste souvent maladroit. On tombe vite dans des clichés qui réduisent les relations entre les personnages à de simples fantasmes. C’est dommage, car il y avait matière à proposer quelque chose de plus touchant ou réaliste. Les personnages m’ont paru plats et sans grande personnalité. Royce, avec sa maladie, aurait pu être plus complexe, mais il est surtout présenté comme un homme subissant sa condition sans beaucoup de réflexion. Jude, de son côté, est prêt à accepter des situations discutables juste par amour. Leur dynamique manque de réalisme et de nuances. Je n’ai pas ressenti de véritable connexion avec eux, et ça m’a empêché de m’intéresser à leurs histoires. Le seul point que j’ai vraiment apprécié dans cette BD, c’est le dessin. Les traits sont fins, les détails soignés, et les personnages sont bien représentés. C’est joli à regarder, et l’auteur maîtrise clairement son style. Par contre, certaines scènes sont tellement explicites qu’elles prennent toute la place, au point de presque effacer l’histoire. Ça finit par devenir répétitif et lassant. Cette BD m’a laissé un sentiment de déception. Le dessin est beau, mais il ne suffit pas à sauver une histoire bancale et des thèmes mal exploités. Pour moi, elle manque d’équilibre entre la forme et le fond, et c’est dommage.

26/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Déesse blanche, déesse noire
Déesse blanche, déesse noire

Déesse blanche, déesse noire m’a déçu sur plusieurs aspects. J’ai eu du mal à m’accrocher à l’intrigue, qui m’a semblé trop floue et décousue. L’histoire, bien que prometteuse avec son mélange de mythologie et de réflexion sur les identités, est parfois difficile à suivre. Les transitions entre les différentes scènes sont abruptes, et je me suis retrouvé perdu dans un enchevêtrement de symboles et de concepts parfois un peu cucul sans vraiment savoir où l’auteur voulait en venir. Les personnages, malgré leur potentiel, manquent de profondeur. Leur développement est souvent superficiel, et je n’ai pas ressenti d'attachement particulier envers eux. L’aspect spirituel et philosophique, bien que central, a parfois donné l’impression d’être un peu prétentieux, comme si l’auteur cherchait à aborder trop de thèmes à la fois sans réellement les explorer en profondeur. Enfin, les dessins, même s’ils sont intéressants à certains moments, m'ont paru assez inégaux. Certaines planches sont superbes, mais d’autres manquent de clarté et de précision, ce qui nuit à l’immersion dans l’histoire. En résumé, Déesse blanche, déesse noire ne m’a pas convaincu. L’œuvre m’a laissé sur ma faim, trop complexe et trop abstraite à mon goût, sans parvenir à réellement capter mon intérêt.

25/01/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
Couverture de la série Sur les traces des archéologues
Sur les traces des archéologues

Jeune, l'archéologie était un domaine qui m'attirait, mais je ne suis pas allé plus loin que la lecture de quelques articles. Aujourd'hui encore il m'arrive de m'intéresser aux découvertes relayées dans la presse. C'est pourquoi j'ai lu cet album. On suit donc le parcours de plusieurs archéologues, d'âge, d'origines divers et des deux sexes. Cette diversité est intéressante sur le papier, mais il est difficile de les suivre, d'autant plus qu'ils ne sont qu'esquissés la plupart du temps. Le véritable personnage principal est constitué par les kites, ces ensembles architecturaux appelés ainsi en raison de leur forme rappelant vaguement des cerfs-volants. On les retrouve de l'Arabie saoudite au Caucase, en passant par la Jordanie. On voit les chercheurs sur le terrain, leurs progrès, leurs tâtonnements, leurs petites joies comme leurs déceptions (rares dans l'album, ceci dit). Si ce n'est globalement pas désagréable à lire, ce n'est pas transcendant, et ne donne pas trop envie de découvrir le métier, même si les mauvais côtés (les problèmes avec les autorités locales, les pillages, les dégradations...) sont quasiment éludés. Le dessin est assuré par l'Italien Nicola Gobbi, au trait semi-réaliste plein d'énergie, avec une bonne complémentarité de Miriam Manara aux couleurs. L'album est sympathique, mais n'intéressera peut-être que celles et ceux qui ont déjà des appétences pour le sujet.

24/01/2025 (modifier)