J’avoue que j’attendais mieux de la part de Kevin Smith pour sa participation à la série "DareDevil"… Habituellement assez rigolo et original au cinéma comme en BD, il n’est ici ni l’un ni l’autre et fait surtout parler ici un aspect moins marrant de sa personnalité : son côté bon chrétien pas intégriste mais assez prêchi-prêcheur quand même, déjà apparent dans son film Dogma. Le personnage de DareDevil est ici utilisé pour faire passer le message « Même si la vie te chie quotidiennement sur la tête depuis que t’es né et que ça te donne envie de penser que Dieu n’existe pas ou alors qu’il se fout bien de ta gueule, il faut continuer à croire en lui et à le prier, parce que… ben, euh… parce que c’est comme ça, c’est tout». Je vous l’avoue : si dans Dogma, les leçons de catéchisme étaient rendues moins indigestes par leur assaisonnement à base de blagues de cul et de blagues pipi-caca, ce "DareDevil" par contre manque hélas cruellement d’humour. Le scénario est quant à lui calqué sur celui d’un vieille histoire de Frank Miller ("DareDevil : Renaissance") dans lequel le héros voyait sa vie s’écrouler autour de lui morceau par morceau et se retrouvait au bord de la folie, soit la même chose qu’ici. Le traitement de l’idée est hélas beaucoup moins intéressant dans "Sous l’aile du Diable". Faire intervenir Docteur Strange et le démon Méphisto dans une histoire se voulant empreinte de réalisme noir, c’était peut-être pas une bonne idée... A part ça, c’est bavard (comme toujours avec le personnage de DareDevil, remarquez), le dessin a la pêche mais pas beaucoup de personnalité… De la série B peu palpitante, voire carrément ennuyeuse.
Eh oui, avant Où le regard ne porte pas..., Pont et Abolin avaient déjà travaillé ensemble. Longtemps avant, même, puisque "Cap'taine Kucek" a été réalisé entre 1993 et 1996 (citons aussi dans un autre genre Totale maîtrise, dont le tome 2 vient de sortir...).
Le dessin d'Olivier Pont est déjà assez bon, et en tout cas très reconnaissable... les couleurs par contre, euh... ont été améliorées depuis, en particulier grâce à Chagnaud.
"Capt'ain Kucek", c'est de l'aventure. Des personnages peu attachants qui sont posés là pour jouer leur rôle. Ni charismatiques ni drôles, en fait. Une suite de péripéties, courses-poursuites, et... aventures absolument pas passionnantes et assez arbitraires. Des évènements qui arrivent parfois un peu comme ça, ** pouf **. Des séquences parfois un peu confuses, pas très lisibles en tout cas.
L'histoire qu'on découvre au fur et à mesure, Kucek le pirate qui serait en fait l'héritier de Ledergrab, je l'ai lue en me forçant, sans être à aucun moment intéressé. Donc voilà. "Cap'tain Kucek" c'est très loin d'être inoubliable. Mon avis exact : sans intérêt. :o|
Sortie à l'origine en 1999 en noir et blanc, cette mini-série permettait au cinéaste Kevin Smith d'expliquer par quel tour de passe-passe il pourrait utiliser ses 2 personnages fétiches dans son film "Dogma". En effet, c'était le 1er de ses films à ne pas se dérouler dans le New Jersey, la terre natale de Jay & Silent Bob. Donc, voilà, il a pondu cette BD qui démarre à la fin de "Méprise multiple", son film précédent, et se termine au début de "Dogma", pour que ses fans tâtillons ne lui cassent pas les couilles à coups de "Mais qu'est-ce qu'ils foutent dans l'Illinois, Jay et Bob ?".
Bien des années plus tard, Semic a voulu profiter de la sortie cinéma d'un autre film de Kevin Smith, "Jay et Bob contre-attaquent", pour annoncer la parution de cet album en France. Mais il faut croire que la traduction (qui a dû être fort pénible) a pris du retard, car le film avait disparu des écrans depuis bien longtemps quand "Jay & Motus Bob" (Oh, "Motus Bob", mais quelle excellente idée d'avoir traduit le nom du personnage ! Et le prochain Superman que vous sortirez, vous l'appellerez "Surhomme", aussi, qu'on rigole ?) a enfin atteint nos librairies, en couleurs.
Bon, ça c'était pour l'historique dont tout le monde se branle mais que je me sens obligé de raconter quand même pour faire genre j'm'y connais en BD. On peut passer à l'avis proprement dit maintenant.
Alors autant le dire tout de suite, si vous n'êtes pas un familier et un fan de l'univers de Kevin Smith, basé sur les blagues de cul, les blagues crados, les blagues sur la drogue, les allusions à Star Wars et aux comics, les jeux de mots intraduisibles en français et les clins d'oeil à sa propre filmographie, vous risquez de ne pas trop accrocher à cette BD qui s'y réfère constamment. Clairement, sur ce titre, Smith écrit pour SON public, ses "hardcore fans" qui lui vouent une sorte de culte, ce qui situe d'emblée les limites de cette BD. Et même si vous êtes fan, vous pourrez regretter que, des 3 BD tirées de son univers (les 2 autres étant "Clerks" et "Bluntman & Chronic"), ce soit celle-ci, la moins drôle, qui ait traversé l'Atlantique.
C'est de l'humour pour grands ados : gros mots, blagues de cul et joints, tout ce qu'ils aiment. Il y a 4 ans, quand j'ai lu cette BD pour la 1ère fois et que j'étais encore, malgré mon âge déjà avancé, un ado attardé, je l'avais trouvée tordante. Je l'ai relue tout à l'heure pour en parler ici, et... bah, il faut croire que je suis un homme mûr maintenant, usé, vieilli, fatigué, blasé, parce que j'avoue que les facéties de Jay et Bob n'ont pas vraiment suscité chez moi d'épanchements d'urine involontaires.
Les gags ne sont pas franchement renversants, le scénario n'est qu'un prétexte pour accumuler les saynètes comiques, et le dessin est de qualité standard (et il rend moins bien en couleurs qu'en noir et blanc). On a donc affaire à un comic dont le lecteur moyen pourra aisément se passer. Cela étant dit, pour peu que l'humour potache ne vous rebute pas, vous ne passerez quand même pas un mauvais moment avec "Jay & Motus Bob" s'il vous tombe entre les mains.
Bon, "Le Chant des Stryges" était une B.D sympa mais "Le Maître de Jeu", pour moi, c'est du 9/13 sur l'échelle de Wilkinson (c'est un peu rasant sur les bords, quoi).
Le genre de truc qui part bien au début, qui nous intéresse ("chouette, alors c'est le même tableau que dans le Chant des Stryges!", se dit-on tout content de faire le lien entre les deux séries).
Et puis papa et Maman se font tuer, les deux crânes rasés retiennent tout le monde en otage...
L'histoire s'emballe et son développement ne m'intéressait plus du tout... personnellement.
Alors on ferme l'album... et pis on le rend à son propriétaire et on se désintéresse totalement de cette série.
Et au fait... et "Le Clan des Chimères" ?
Le scénario de cette série est rocambolesque, même si l’on a l’impression de suivre un vieux Maigret. le dessin de Baruti, quant à lui, est assez quelconque, mal mis en valeur par des couleurs très années 70-80, ce qui rend l’ensemble vieillot. Dommage, puisque le premier album (avec une jolie couverture au style proche de celui de Mitton) date de 1998… Une série médiocre et mineure, à tous points de vue.
Ce pourrait être une bonne BD.
Le scénario est bien construit. L'histoire est parfois difficile à suivre, mais c'est parce que les deux protagonistes tentent de reconstituer le puzzle des événements. Ils tentent de comprendre, tout comme le lecteur. On suit leur enquête.
Les faits et gestes des personnages sont mis en rapport avec une bande dessinée. Des passages de cette bande dessinée sont ainsi introduits dans l'histoire. Ces cases de BD sont bien réalisées graphiquement, et bien introduites dans l'histoire.
Cependant, malgré un scénario qui pourrait être passionnant, on se désintéresse de cette enquête. On ne s'attache pas non plus aux personnages.
Est-ce à cause du dessin? Celui-ci n'est pas mauvais, mais les personnages sont trop statiques dans leurs attitudes et leurs expressions. Trop figé pour nous entraîner dans l'histoire.
Je possède le premier tome de cette série depuis de nombreuses années et je gardais une certaine affection pour cet album depuis ma jeunesse. Mais en le relisant très récemment, j'ai franchement été déçu, finalement.
Etant enfant, je me disais qu'il fallait sans doute être adulte pour mieux l'apprécier : en effet, le graphisme est très strict, proche d'un Blake et Mortimer ou d'un Tintin et Milou (du moins dans le style). Et les personnages sont d'un type assez vieillot (le vieux professeur qui mène l'enquête, son assistant sérieux mais un peu froussard, des méchants ultra-typiques...). Mais en l'ayant relu avec des yeux d'adultes, je me dis que non, c'est beaucoup trop simpliste pour être destiné à d'autres que des enfants ou de jeunes adolescents.
Les histoires sont indubitablements inspirées de celles de Blake et Mortimer, de "Tintin" ou d'albums d'aventures "à l'ancienne". Les méchants sont ultra-typés : il y a l'aristocrate avec son monocle, la brute sans cervelle, le petit teigneux barbu et lanceur de couteau, le savant (pas fou, pour une fois) mais qui s'est placé du mauvais côté de la barrière du bien et du mal... Les scénarios sont bourrés de raccourcis, de coïncidences exagérées et de facilités : le but est de plonger au plus vite dans l'action, et tant pis si ça paraît incohérent ou trop simple.
Et en définitive, le charme qu'apportait dans ma jeunesse la partie référencée fantastique de l'histoire s'effondre pour moi quand je me rends compte maintenant de la simplicité du scénario. En gros, j'ai l'impression que c'est une BD qui a mal vieilli.
"Kaarib" nécessite une attention toute particulière à la lecture. D’ailleurs, une seconde lecture du tome 1 m’a été nécessaire pour tenter de mieux comprendre de quoi il en retourne. En fait, Calvo met notre imagination à contribution en proposant une intrigue à ‘tiroirs’ volontairement assez confuse. Quoi de plus normal pour un premier tome après tout ? L’intrigue se met en place et l’auteur doit garder un brin de mystère pour la suite. OK, mais lorsque je constate que le tome 2 prend la liberté de laisser en plan les questions suscitées par le premier tome en explorant d’autres voies, je dis stop, ce n’est plus pour moi. Combien d’albums faudra t’il encore à cette série pour entrevoir un semblant de fil conducteur ? Quant au dessin, il parle de lui-même : il est séduisant malgré sa tendance à être un peu trop géométrique. La mise en couleur est pour beaucoup dans la réussite visuelle des planches, dommage que le scénario soit trop ‘dispersé’...
Ce n’est certainement pas le genre de bd à lire pour se vider la tête après une dure journée de labeur. Avant-gardiste selon certains, cette série de piraterie fantastique tient plus de la ‘bd expérimentale’ qui ne laissera pas le lecteur indifférent : soit il accroche, soit il baisse les bras (comme moi) car, à force d’ouvrir des tiroirs en omettant de les refermer, ça énerve bien avant de lasser.
Après La femme défigurée, voici donc "Le manoir de l'horreur". Un peu dans le même genre, sauf qu'ici les histoires sont vraiment courtes : sur 200 pages, il y en a 9 (dont une en trois chapitres). Cela se ressent malheureusement énormément sur le rythme et l'élaboration : pas le temps de développer, de créer une ambiance, un mystère, il faut poser rapidement les bases de l'énigme et presque aussitôt conclure... Autant dire que l'ambiance "fait ce qu'elle peut" pour être angoissante, sans y réussir. :o/
Les idées de base ne sont pas mauvaises, elles rappellent même un peu celles qu'on peut trouver dans "Les contes de la crypte"... Mais comme leur mise en place est trop hâtée, on est forcément déçu, et si on ne devine pas à l'avance ce qui se passe, c'est qu'on ferme les yeux vraiment très fort.
Conclusion : c'est trop rapide, ça ne fait pas peur, bof.
Bien que friand d'humour noir, je n'ai pas du tout accroché. Killoffer illustre d'ailleurs son manque d'invention dans la première double page, et ce qui pouvait sembler être un chleuasme (*) s'avère, pour moi, une confession assez lucide.
En effet, seuls quelques gags m'ont fait sourire ; la plupart me paraissent basés sur des idées extrêmement simples, sans originalité et aux chutes convenues.
Certes, les "tronches" des personnages sont véritablement loufoques, effrayantes ou même attendrissantes et il y a parfois une véritable poésie qui se dégage de situations sordides. Mais bon, je me suis quand même ennuyé et je n'offrirai pas cet album à mon oncle... Qui est contrôleur.
N.d.Modérateur.
(*) Chleuasme : Ironie tournée vers soi. Moquerie, persiflage, sarcasme dont on fait soi-même les frais, mais en attendant de l’interlocuteur un geste de protestation.
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DareDevil - Sous l'aile du Diable (cycle Smith et Quesada)
J’avoue que j’attendais mieux de la part de Kevin Smith pour sa participation à la série "DareDevil"… Habituellement assez rigolo et original au cinéma comme en BD, il n’est ici ni l’un ni l’autre et fait surtout parler ici un aspect moins marrant de sa personnalité : son côté bon chrétien pas intégriste mais assez prêchi-prêcheur quand même, déjà apparent dans son film Dogma. Le personnage de DareDevil est ici utilisé pour faire passer le message « Même si la vie te chie quotidiennement sur la tête depuis que t’es né et que ça te donne envie de penser que Dieu n’existe pas ou alors qu’il se fout bien de ta gueule, il faut continuer à croire en lui et à le prier, parce que… ben, euh… parce que c’est comme ça, c’est tout». Je vous l’avoue : si dans Dogma, les leçons de catéchisme étaient rendues moins indigestes par leur assaisonnement à base de blagues de cul et de blagues pipi-caca, ce "DareDevil" par contre manque hélas cruellement d’humour. Le scénario est quant à lui calqué sur celui d’un vieille histoire de Frank Miller ("DareDevil : Renaissance") dans lequel le héros voyait sa vie s’écrouler autour de lui morceau par morceau et se retrouvait au bord de la folie, soit la même chose qu’ici. Le traitement de l’idée est hélas beaucoup moins intéressant dans "Sous l’aile du Diable". Faire intervenir Docteur Strange et le démon Méphisto dans une histoire se voulant empreinte de réalisme noir, c’était peut-être pas une bonne idée... A part ça, c’est bavard (comme toujours avec le personnage de DareDevil, remarquez), le dessin a la pêche mais pas beaucoup de personnalité… De la série B peu palpitante, voire carrément ennuyeuse.
Kucek
Eh oui, avant Où le regard ne porte pas..., Pont et Abolin avaient déjà travaillé ensemble. Longtemps avant, même, puisque "Cap'taine Kucek" a été réalisé entre 1993 et 1996 (citons aussi dans un autre genre Totale maîtrise, dont le tome 2 vient de sortir...). Le dessin d'Olivier Pont est déjà assez bon, et en tout cas très reconnaissable... les couleurs par contre, euh... ont été améliorées depuis, en particulier grâce à Chagnaud. "Capt'ain Kucek", c'est de l'aventure. Des personnages peu attachants qui sont posés là pour jouer leur rôle. Ni charismatiques ni drôles, en fait. Une suite de péripéties, courses-poursuites, et... aventures absolument pas passionnantes et assez arbitraires. Des évènements qui arrivent parfois un peu comme ça, ** pouf **. Des séquences parfois un peu confuses, pas très lisibles en tout cas. L'histoire qu'on découvre au fur et à mesure, Kucek le pirate qui serait en fait l'héritier de Ledergrab, je l'ai lue en me forçant, sans être à aucun moment intéressé. Donc voilà. "Cap'tain Kucek" c'est très loin d'être inoubliable. Mon avis exact : sans intérêt. :o|
Jay & Motus Bob
Sortie à l'origine en 1999 en noir et blanc, cette mini-série permettait au cinéaste Kevin Smith d'expliquer par quel tour de passe-passe il pourrait utiliser ses 2 personnages fétiches dans son film "Dogma". En effet, c'était le 1er de ses films à ne pas se dérouler dans le New Jersey, la terre natale de Jay & Silent Bob. Donc, voilà, il a pondu cette BD qui démarre à la fin de "Méprise multiple", son film précédent, et se termine au début de "Dogma", pour que ses fans tâtillons ne lui cassent pas les couilles à coups de "Mais qu'est-ce qu'ils foutent dans l'Illinois, Jay et Bob ?". Bien des années plus tard, Semic a voulu profiter de la sortie cinéma d'un autre film de Kevin Smith, "Jay et Bob contre-attaquent", pour annoncer la parution de cet album en France. Mais il faut croire que la traduction (qui a dû être fort pénible) a pris du retard, car le film avait disparu des écrans depuis bien longtemps quand "Jay & Motus Bob" (Oh, "Motus Bob", mais quelle excellente idée d'avoir traduit le nom du personnage ! Et le prochain Superman que vous sortirez, vous l'appellerez "Surhomme", aussi, qu'on rigole ?) a enfin atteint nos librairies, en couleurs. Bon, ça c'était pour l'historique dont tout le monde se branle mais que je me sens obligé de raconter quand même pour faire genre j'm'y connais en BD. On peut passer à l'avis proprement dit maintenant. Alors autant le dire tout de suite, si vous n'êtes pas un familier et un fan de l'univers de Kevin Smith, basé sur les blagues de cul, les blagues crados, les blagues sur la drogue, les allusions à Star Wars et aux comics, les jeux de mots intraduisibles en français et les clins d'oeil à sa propre filmographie, vous risquez de ne pas trop accrocher à cette BD qui s'y réfère constamment. Clairement, sur ce titre, Smith écrit pour SON public, ses "hardcore fans" qui lui vouent une sorte de culte, ce qui situe d'emblée les limites de cette BD. Et même si vous êtes fan, vous pourrez regretter que, des 3 BD tirées de son univers (les 2 autres étant "Clerks" et "Bluntman & Chronic"), ce soit celle-ci, la moins drôle, qui ait traversé l'Atlantique. C'est de l'humour pour grands ados : gros mots, blagues de cul et joints, tout ce qu'ils aiment. Il y a 4 ans, quand j'ai lu cette BD pour la 1ère fois et que j'étais encore, malgré mon âge déjà avancé, un ado attardé, je l'avais trouvée tordante. Je l'ai relue tout à l'heure pour en parler ici, et... bah, il faut croire que je suis un homme mûr maintenant, usé, vieilli, fatigué, blasé, parce que j'avoue que les facéties de Jay et Bob n'ont pas vraiment suscité chez moi d'épanchements d'urine involontaires. Les gags ne sont pas franchement renversants, le scénario n'est qu'un prétexte pour accumuler les saynètes comiques, et le dessin est de qualité standard (et il rend moins bien en couleurs qu'en noir et blanc). On a donc affaire à un comic dont le lecteur moyen pourra aisément se passer. Cela étant dit, pour peu que l'humour potache ne vous rebute pas, vous ne passerez quand même pas un mauvais moment avec "Jay & Motus Bob" s'il vous tombe entre les mains.
Le Maître de Jeu
Bon, "Le Chant des Stryges" était une B.D sympa mais "Le Maître de Jeu", pour moi, c'est du 9/13 sur l'échelle de Wilkinson (c'est un peu rasant sur les bords, quoi). Le genre de truc qui part bien au début, qui nous intéresse ("chouette, alors c'est le même tableau que dans le Chant des Stryges!", se dit-on tout content de faire le lien entre les deux séries). Et puis papa et Maman se font tuer, les deux crânes rasés retiennent tout le monde en otage... L'histoire s'emballe et son développement ne m'intéressait plus du tout... personnellement. Alors on ferme l'album... et pis on le rend à son propriétaire et on se désintéresse totalement de cette série. Et au fait... et "Le Clan des Chimères" ?
Mandrill
Le scénario de cette série est rocambolesque, même si l’on a l’impression de suivre un vieux Maigret. le dessin de Baruti, quant à lui, est assez quelconque, mal mis en valeur par des couleurs très années 70-80, ce qui rend l’ensemble vieillot. Dommage, puisque le premier album (avec une jolie couverture au style proche de celui de Mitton) date de 1998… Une série médiocre et mineure, à tous points de vue.
Le Roi du Monde
Ce pourrait être une bonne BD. Le scénario est bien construit. L'histoire est parfois difficile à suivre, mais c'est parce que les deux protagonistes tentent de reconstituer le puzzle des événements. Ils tentent de comprendre, tout comme le lecteur. On suit leur enquête. Les faits et gestes des personnages sont mis en rapport avec une bande dessinée. Des passages de cette bande dessinée sont ainsi introduits dans l'histoire. Ces cases de BD sont bien réalisées graphiquement, et bien introduites dans l'histoire. Cependant, malgré un scénario qui pourrait être passionnant, on se désintéresse de cette enquête. On ne s'attache pas non plus aux personnages. Est-ce à cause du dessin? Celui-ci n'est pas mauvais, mais les personnages sont trop statiques dans leurs attitudes et leurs expressions. Trop figé pour nous entraîner dans l'histoire.
Professeur La Palme (Les aventures du)
Je possède le premier tome de cette série depuis de nombreuses années et je gardais une certaine affection pour cet album depuis ma jeunesse. Mais en le relisant très récemment, j'ai franchement été déçu, finalement. Etant enfant, je me disais qu'il fallait sans doute être adulte pour mieux l'apprécier : en effet, le graphisme est très strict, proche d'un Blake et Mortimer ou d'un Tintin et Milou (du moins dans le style). Et les personnages sont d'un type assez vieillot (le vieux professeur qui mène l'enquête, son assistant sérieux mais un peu froussard, des méchants ultra-typiques...). Mais en l'ayant relu avec des yeux d'adultes, je me dis que non, c'est beaucoup trop simpliste pour être destiné à d'autres que des enfants ou de jeunes adolescents. Les histoires sont indubitablements inspirées de celles de Blake et Mortimer, de "Tintin" ou d'albums d'aventures "à l'ancienne". Les méchants sont ultra-typés : il y a l'aristocrate avec son monocle, la brute sans cervelle, le petit teigneux barbu et lanceur de couteau, le savant (pas fou, pour une fois) mais qui s'est placé du mauvais côté de la barrière du bien et du mal... Les scénarios sont bourrés de raccourcis, de coïncidences exagérées et de facilités : le but est de plonger au plus vite dans l'action, et tant pis si ça paraît incohérent ou trop simple. Et en définitive, le charme qu'apportait dans ma jeunesse la partie référencée fantastique de l'histoire s'effondre pour moi quand je me rends compte maintenant de la simplicité du scénario. En gros, j'ai l'impression que c'est une BD qui a mal vieilli.
Kaarib
"Kaarib" nécessite une attention toute particulière à la lecture. D’ailleurs, une seconde lecture du tome 1 m’a été nécessaire pour tenter de mieux comprendre de quoi il en retourne. En fait, Calvo met notre imagination à contribution en proposant une intrigue à ‘tiroirs’ volontairement assez confuse. Quoi de plus normal pour un premier tome après tout ? L’intrigue se met en place et l’auteur doit garder un brin de mystère pour la suite. OK, mais lorsque je constate que le tome 2 prend la liberté de laisser en plan les questions suscitées par le premier tome en explorant d’autres voies, je dis stop, ce n’est plus pour moi. Combien d’albums faudra t’il encore à cette série pour entrevoir un semblant de fil conducteur ? Quant au dessin, il parle de lui-même : il est séduisant malgré sa tendance à être un peu trop géométrique. La mise en couleur est pour beaucoup dans la réussite visuelle des planches, dommage que le scénario soit trop ‘dispersé’... Ce n’est certainement pas le genre de bd à lire pour se vider la tête après une dure journée de labeur. Avant-gardiste selon certains, cette série de piraterie fantastique tient plus de la ‘bd expérimentale’ qui ne laissera pas le lecteur indifférent : soit il accroche, soit il baisse les bras (comme moi) car, à force d’ouvrir des tiroirs en omettant de les refermer, ça énerve bien avant de lasser.
Le Manoir de l'horreur
Après La femme défigurée, voici donc "Le manoir de l'horreur". Un peu dans le même genre, sauf qu'ici les histoires sont vraiment courtes : sur 200 pages, il y en a 9 (dont une en trois chapitres). Cela se ressent malheureusement énormément sur le rythme et l'élaboration : pas le temps de développer, de créer une ambiance, un mystère, il faut poser rapidement les bases de l'énigme et presque aussitôt conclure... Autant dire que l'ambiance "fait ce qu'elle peut" pour être angoissante, sans y réussir. :o/ Les idées de base ne sont pas mauvaises, elles rappellent même un peu celles qu'on peut trouver dans "Les contes de la crypte"... Mais comme leur mise en place est trop hâtée, on est forcément déçu, et si on ne devine pas à l'avance ce qui se passe, c'est qu'on ferme les yeux vraiment très fort. Conclusion : c'est trop rapide, ça ne fait pas peur, bof.
Billet SVP
Bien que friand d'humour noir, je n'ai pas du tout accroché. Killoffer illustre d'ailleurs son manque d'invention dans la première double page, et ce qui pouvait sembler être un chleuasme (*) s'avère, pour moi, une confession assez lucide. En effet, seuls quelques gags m'ont fait sourire ; la plupart me paraissent basés sur des idées extrêmement simples, sans originalité et aux chutes convenues. Certes, les "tronches" des personnages sont véritablement loufoques, effrayantes ou même attendrissantes et il y a parfois une véritable poésie qui se dégage de situations sordides. Mais bon, je me suis quand même ennuyé et je n'offrirai pas cet album à mon oncle... Qui est contrôleur. N.d.Modérateur. (*) Chleuasme : Ironie tournée vers soi. Moquerie, persiflage, sarcasme dont on fait soi-même les frais, mais en attendant de l’interlocuteur un geste de protestation.