J'avais déjà lu les 4 premiers tomes de Gorn sans les apprécier mais au vu des avis ci-dessous, je me suis dit que je devais peut-être tout relire pour voir si mon avis pouvait évoluer. Je viens donc de lire les 9 tomes parus, et franchement non, je n'aime pas cette série.
Je n'aime pas franchement le dessin de Oger. Déjà je ne l'aimais pas du tout dans les premiers tomes de Gorn mais même si j'admets qu'il s'améliore au fil des tomes (sauf pour le tome 9 qui est traité différemment et que j'aime encore moins en définitive), je ne l'aime toujours guère. Je le trouve trop confus, trop embrouillé par des traits trop nombreux. Les visages des personnages ont des yeux énormes et ornés de cils de biche, des joues et des nez rouges, des sourires pleins de dents, etc. bref des visages clownesques et caricaturaux pour la plupart des personnages. Je n'aime pas. Seules quelques planches ou grandes cases sont jolies à mes yeux, tant dans leur composition que dans leurs couleurs, mais elles ressemblent nettement plus à des illustrations (ou ex-libris) qu'à des cases communes de la BD.
De même, je n'accroche pas du tout à ce mélange de tragédie antique et de grand-guignolesque "héroïque fantaisiste" des premiers tomes. Le scénario est aussi fouillis que le dessin. Chaque début de tome semble partir dans une direction différente du premier, comme si l'auteur ne savait jamais où il voulait en venir. Au fur et à mesure des tomes, un thème un peu bidon à mon goût sur les dieux et les démons qui n'existent que si on y croit fait son apparition, mais ça ne change pas grand chose à mon opinion : le scénario est toujours aussi changeant et ne m'a pas accroché du tout. C'est du tragique simpliste la plupart du temps, avec des tentatives d'humour qui ne m'ont pas fait rire du tout. En outre, la série me semble vraiment à rallonge. Déjà l'histoire aurait pu se terminer au tome 3 mais elle continue, puis encore au tome 8 où on a même droit à un vrai final qui aurait pu très bien clore le tout mais qui n'a pas empêché l'auteur de continuer avec un tome 9 qui remet encore tout en cause. Simple exemple : rien n'a jamais expliqué pourquoi Gorn ressuscitait sans arrêt et à volonté, que ce soit en fantôme ou en chair et en os, à part le fait que ce soit bien pratique pour faciliter le scénario, jusqu'au tome 9 où l'auteur récupère un peu tout ce qu'il a fait dans les tomes précédents pour donner une explication aussi simple que "c'est parce que tu le veux que Gorn ressuscite"... Ah ben oui, c'était donc ça...
Quoiqu'il en soit, la lecture de cette série m'a plutôt gavé qu'autre chose (comme si le comportement du personnage de Dame Gorge dans les premiers tomes n'y suffisait pas) et je n'en conseille guère la lecture.
J'avoue que je n'ai lu cet album que parce qu'il était dans les immanquables à un moment donné, et que ma soif de lire me pousse à essayer des albums vers lesquels je n'irais pas naturellement...
Ne m'arrêtant pas à la première impresion laissée par la couverture (que je trouve extrêmement laide), je me suis plongé dans sa lecture dans les conditions optimales (musique douce, dans le bain, avec de l'alcool et une vahiné pour me masser... mais je m'égare). En bref, j'ai lu cet album avec un ennui grandissant. Certes, le parcours psychique de Peppino est intéressant, ce revirement teinté de repentance est plutôt bien vu, dans une société napolitaine littéralement étouffée par la Camorra. Mais les histoires de vengeance mafieuses, ça m'a toujours laissé froid. En plus, quand le dessin est truffé d'approximations et de taches, je finis par décrocher quelque peu. Alors, c'est vrai que l'auteur a des idées de mise en scène assez intéressantes, c'est vrai aussi que sa destructuration de la case peut surprendre dans le bon sens du terme.
Mais ça n'a pas relevé mon niveau d'intérêt. Même avec l'adoubement de certains ténors de la "nouvelle BD" (ou BD underground, si vous voulez), je n'ai pas vu les qualités inhérentes à l'album ; surtout que celui-ci est assez classique dans son déroulement, avec une fin qui tire en longueur...
Garduno... voilà une BD pleine de bons sentiments mais qui utilise des procédés trop malhonnêtes pour me plaire.
Tout dans ce livre est manipulation : manipulation des chiffres, tout d'abord, soit erronés soit interprétés de façon bien trop rapide et simpliste. Et manipulation par l'image parfois franchement limite, comme cette revisitation de l'histoire du chocolat en passant par les camps de concentration. Ou bien toutes ces nombreuses fois où Squarzoni accole à son texte une image qui n'a rien à voir mais qui en modifie profondément le sens. Ou encore manipulation dans le propos, avec un nombre incroyable de racourcis faciles.
Au final, on a l'impression de tenir un livre de propagande grossière et peu convaincante.
Comme en plus le dessin n'est pas terrible, que la narration est bancale et que la voix off est omniprésente, il n'y a à mes yeux pas grand chose à sauver de cette BD... si ce n'est qu'elle réveille, et que l'auteur est visiblement sincère. Mais bon, autant écouter l'émission "là-bas si j'y suis" de France Inter, qui poursuit le même but mais d'une façon nettement plus convaincante et intelligente.
Le style de Vanoli à "géométrie variable" est très particulier avec un dessin encore bien plus tortueux et difforme que dans la "chasse-galerie". Toutefois, l’ensemble n’est pas brouillon et les planches restent parfaitement lisible.
Le graphisme aurait pu passer facilement si le récit avait été à la hauteur. Ici, il déçoit. Certes, l’allégorie est évidente mais la fin est plate et sans saveur. La transition entre le corps du récit et la dernière planche est trop abrupte. En effet, ce conte onirique retombe dans des propos bassement matérialistes.
Spooky a tout à fait raison de dire que le style de dessin de Tardi ne convient pas du tout pour cette BD. Ici, non seulement les personnages ne sont pas caricaturaux comme à l'habitude de Tardi, mais en plus les créatures du Petit Peuple ne font pas crédibles du tout. Il y a quelque chose qui cloche et que je n'arrive pas vraiment à exprimer.
Globalement, le dessin ne présente pas de défaut objectif, mais il n'a pas de charme, pas de saveur.
Quant à l'histoire, ça ressemble plus à un conflit social entre un Petit Peuple/Confédération Paysanne et le méchant couple Patronnat+CRS. La magie y est sans finesse, le Petit Peuple usant et abusant de sortilèges de sorcières orgeuilleuse (transformation en grenouille, en gargouille, balles de fusil déviées, etc...). Il n'y a pas de mystère, juste une confrontation directe entre le monde du business matérialiste et de la magie brutale et sans beauté. Rien à voir avec la manière fine et envoutante dont Comes traite ce même type de thèmatique.
Un scénario sans réel interêt, un dessin qui ne convient pas, une Bd que je ne conseille pas franchement.
Une BD sans grand intérêt.
Les dessins ne sont pas fameux et l’histoire manque cruellement d’originalité. Les personnages ne sont pas spécialement attachants. Les attitudes, réactions et dialogues manquent un peu de naturel.
Et puis c’est trop "lointain", trop "époque des colonies".
Je mets donc un petit 2/5.
A.L.I.E.E.N. (Anthologie de Littérature Infantile Extraterrestre Egarée Négligemment) est le dernier album de Trondheim en tant que dessinateur, puisqu’il abandonne cette activité jusqu’à nouvel ordre.
L’idée et la présentation sont intéressantes, et on pouvait s’attendre de la part d’un auteur qui a pas mal expérimenté à quelque chose d’original. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Certes, le dessin change de ce à quoi il nous a habitués (avec en particulier des couleurs et une impression rappelant fortement des magazines très bas de gamme). Certes, le découpage des chapitres est plutôt bien réussi, avec des histoires qui se croisent et qui au fur et à mesure de la lecture bâtissent un tout cohérent (un peu à la façon de "Pulp Fiction"). Certes les aventures sont parfois drôles, parfois cruelles, souvent étranges et mélancoliques.
Mais il n’y a là rien de révolutionnaire, et de loin. On peut en particulier regretter la stricte conformité de cette bande dessinée qui se veut pourtant extraterrestre aux codes de notre bande dessinée terrestre. Il y aurait pourtant eu de quoi se laisser aller, imaginer, déstructurer et éclater les codes [1], révolutionner, bref, faire une grosse orgie sur la façon de raconter…
Alors même si effectivement j’ai parfois ri (l’avant-dernier chapitre, en particulier !), même si l’émotion passe parfois, et même s’il s’agit là du dernier album de Trondheim, LE auteur qui m’a redonné goût à la bande dessinée il y a quelques années, il faut bien reconnaître que cet album est très dispensable.
[1] Je plaisante, mais vous comprenez l’idée.
"Spirit of Wonder" (du même auteur, bien sûr) déjà me laissait un peu dubitatif. Quoique plaisant, l’ambiance créée était un élément majeur de l’appréciation qu’on pouvait avoir sur cet album. Tellement majeure même, qu’on pourrait presque penser qu’elle est développée au détriment de l’histoire. Ici c’est pire, car l’ambiance est encore plus primordiale. Certes, cette Venise imaginaire a ses charmes. Certes aussi, le graphisme de l’auteur est très séduisant (on dirait d’ailleurs bien que la collection s’articule particulièrement autour de cet axe-là). Mais outre le fait que les aventures de Mariel Imari, détective en instance d’héritage luxueux, ne représentent que quelques tranches de vie très partielles, ce qui a surtout handicapé ma lecture c’est la narration : c’est bien simple, on a vraiment du mal à suivre. Le passage de scène a scène est souvent très peu clair, et certaines séquences sont assez incompréhensibles. Ajoutons à cela que les histoires ne sont pas franchement passionnantes, qu’elles finissent parfois un peu en eau de boudin ; saupoudrons de quelques fautes de conjugaison assez énormes (pour une collection qui se veut intimiste et bien faite, ça ne fait pas vraiment sérieux), et on obtient un ouvrage dont on se passe très bien.
MMMh...
J'avoue que j'ai du mal à comprendre l'engouement que peut susciter cet album. Je me suis très vite ennuyé à sa lecture. je ne trouve pas que cela aie la dynamique d'un cartoon à la tex Avery, par exemple... Quant à l'histoire... Imaginez un ThePatrick velu, hirsute, ronchon et bondissant, et qui voudrait tout casser autour de lui... Non, franchement, ça n'est pas crédible. ;)
Le dessin de Thierry Robin est sympathique, mais j'ai du mal à sourire à son humour.
Le vendeur m'avait prévenu : cette série (que j'ignorais abandonnée...), ne vole pas haut. Mais comme je suis d'un naturel curieux, j'ai tout de même essayé d'en savoir plus. Et au bout du compte, j'ai franchement été déçu. Il y a incontestablement des idées interessantes, mais elles sont mal exploitées. Ca part dans tous les sens et finalement, de toutes les pistes abordées, aucune ne tient réellement ses promesses.
Pire, on frise même le ridicule, quand Anton truc, explique à Jalna les réalités socio-économiques de son époque, alors qu'elle est censée n'y rien piger du tout... Franchement là, on est dans de la série Z oùu le méchant explique pendant 107 ans, dans un charabia obscur les motivations qui conduisent son action.
Dommage ! J'aimais bien le postulat de départ et le graphisme (couvertures très alléchantes).
Mais niveau écriture et exploitation du thème, ça casse pas des briques. Ce n'est pas une histoire qui me restera en mémoire.
Finalement, et c'est le côté positif de cette bd, seul le titre me paraît tenir ses promesses : "Les mémoires mortes". C'est l'idée qui me viendra à l'esprit quand, dans quelques années, je repenserai à cette série.
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Gorn
J'avais déjà lu les 4 premiers tomes de Gorn sans les apprécier mais au vu des avis ci-dessous, je me suis dit que je devais peut-être tout relire pour voir si mon avis pouvait évoluer. Je viens donc de lire les 9 tomes parus, et franchement non, je n'aime pas cette série. Je n'aime pas franchement le dessin de Oger. Déjà je ne l'aimais pas du tout dans les premiers tomes de Gorn mais même si j'admets qu'il s'améliore au fil des tomes (sauf pour le tome 9 qui est traité différemment et que j'aime encore moins en définitive), je ne l'aime toujours guère. Je le trouve trop confus, trop embrouillé par des traits trop nombreux. Les visages des personnages ont des yeux énormes et ornés de cils de biche, des joues et des nez rouges, des sourires pleins de dents, etc. bref des visages clownesques et caricaturaux pour la plupart des personnages. Je n'aime pas. Seules quelques planches ou grandes cases sont jolies à mes yeux, tant dans leur composition que dans leurs couleurs, mais elles ressemblent nettement plus à des illustrations (ou ex-libris) qu'à des cases communes de la BD. De même, je n'accroche pas du tout à ce mélange de tragédie antique et de grand-guignolesque "héroïque fantaisiste" des premiers tomes. Le scénario est aussi fouillis que le dessin. Chaque début de tome semble partir dans une direction différente du premier, comme si l'auteur ne savait jamais où il voulait en venir. Au fur et à mesure des tomes, un thème un peu bidon à mon goût sur les dieux et les démons qui n'existent que si on y croit fait son apparition, mais ça ne change pas grand chose à mon opinion : le scénario est toujours aussi changeant et ne m'a pas accroché du tout. C'est du tragique simpliste la plupart du temps, avec des tentatives d'humour qui ne m'ont pas fait rire du tout. En outre, la série me semble vraiment à rallonge. Déjà l'histoire aurait pu se terminer au tome 3 mais elle continue, puis encore au tome 8 où on a même droit à un vrai final qui aurait pu très bien clore le tout mais qui n'a pas empêché l'auteur de continuer avec un tome 9 qui remet encore tout en cause. Simple exemple : rien n'a jamais expliqué pourquoi Gorn ressuscitait sans arrêt et à volonté, que ce soit en fantôme ou en chair et en os, à part le fait que ce soit bien pratique pour faciliter le scénario, jusqu'au tome 9 où l'auteur récupère un peu tout ce qu'il a fait dans les tomes précédents pour donner une explication aussi simple que "c'est parce que tu le veux que Gorn ressuscite"... Ah ben oui, c'était donc ça... Quoiqu'il en soit, la lecture de cette série m'a plutôt gavé qu'autre chose (comme si le comportement du personnage de Dame Gorge dans les premiers tomes n'y suffisait pas) et je n'en conseille guère la lecture.
5 est le numéro parfait
J'avoue que je n'ai lu cet album que parce qu'il était dans les immanquables à un moment donné, et que ma soif de lire me pousse à essayer des albums vers lesquels je n'irais pas naturellement... Ne m'arrêtant pas à la première impresion laissée par la couverture (que je trouve extrêmement laide), je me suis plongé dans sa lecture dans les conditions optimales (musique douce, dans le bain, avec de l'alcool et une vahiné pour me masser... mais je m'égare). En bref, j'ai lu cet album avec un ennui grandissant. Certes, le parcours psychique de Peppino est intéressant, ce revirement teinté de repentance est plutôt bien vu, dans une société napolitaine littéralement étouffée par la Camorra. Mais les histoires de vengeance mafieuses, ça m'a toujours laissé froid. En plus, quand le dessin est truffé d'approximations et de taches, je finis par décrocher quelque peu. Alors, c'est vrai que l'auteur a des idées de mise en scène assez intéressantes, c'est vrai aussi que sa destructuration de la case peut surprendre dans le bon sens du terme. Mais ça n'a pas relevé mon niveau d'intérêt. Même avec l'adoubement de certains ténors de la "nouvelle BD" (ou BD underground, si vous voulez), je n'ai pas vu les qualités inhérentes à l'album ; surtout que celui-ci est assez classique dans son déroulement, avec une fin qui tire en longueur...
Garduno, en temps de paix
Garduno... voilà une BD pleine de bons sentiments mais qui utilise des procédés trop malhonnêtes pour me plaire. Tout dans ce livre est manipulation : manipulation des chiffres, tout d'abord, soit erronés soit interprétés de façon bien trop rapide et simpliste. Et manipulation par l'image parfois franchement limite, comme cette revisitation de l'histoire du chocolat en passant par les camps de concentration. Ou bien toutes ces nombreuses fois où Squarzoni accole à son texte une image qui n'a rien à voir mais qui en modifie profondément le sens. Ou encore manipulation dans le propos, avec un nombre incroyable de racourcis faciles. Au final, on a l'impression de tenir un livre de propagande grossière et peu convaincante. Comme en plus le dessin n'est pas terrible, que la narration est bancale et que la voix off est omniprésente, il n'y a à mes yeux pas grand chose à sauver de cette BD... si ce n'est qu'elle réveille, et que l'auteur est visiblement sincère. Mais bon, autant écouter l'émission "là-bas si j'y suis" de France Inter, qui poursuit le même but mais d'une façon nettement plus convaincante et intelligente.
L'Arbre vengeur
Le style de Vanoli à "géométrie variable" est très particulier avec un dessin encore bien plus tortueux et difforme que dans la "chasse-galerie". Toutefois, l’ensemble n’est pas brouillon et les planches restent parfaitement lisible. Le graphisme aurait pu passer facilement si le récit avait été à la hauteur. Ici, il déçoit. Certes, l’allégorie est évidente mais la fin est plate et sans saveur. La transition entre le corps du récit et la dernière planche est trop abrupte. En effet, ce conte onirique retombe dans des propos bassement matérialistes.
Rumeurs sur le Rouergue
Spooky a tout à fait raison de dire que le style de dessin de Tardi ne convient pas du tout pour cette BD. Ici, non seulement les personnages ne sont pas caricaturaux comme à l'habitude de Tardi, mais en plus les créatures du Petit Peuple ne font pas crédibles du tout. Il y a quelque chose qui cloche et que je n'arrive pas vraiment à exprimer. Globalement, le dessin ne présente pas de défaut objectif, mais il n'a pas de charme, pas de saveur. Quant à l'histoire, ça ressemble plus à un conflit social entre un Petit Peuple/Confédération Paysanne et le méchant couple Patronnat+CRS. La magie y est sans finesse, le Petit Peuple usant et abusant de sortilèges de sorcières orgeuilleuse (transformation en grenouille, en gargouille, balles de fusil déviées, etc...). Il n'y a pas de mystère, juste une confrontation directe entre le monde du business matérialiste et de la magie brutale et sans beauté. Rien à voir avec la manière fine et envoutante dont Comes traite ce même type de thèmatique. Un scénario sans réel interêt, un dessin qui ne convient pas, une Bd que je ne conseille pas franchement.
Crypto
Une BD sans grand intérêt. Les dessins ne sont pas fameux et l’histoire manque cruellement d’originalité. Les personnages ne sont pas spécialement attachants. Les attitudes, réactions et dialogues manquent un peu de naturel. Et puis c’est trop "lointain", trop "époque des colonies". Je mets donc un petit 2/5.
ALIEEN
A.L.I.E.E.N. (Anthologie de Littérature Infantile Extraterrestre Egarée Négligemment) est le dernier album de Trondheim en tant que dessinateur, puisqu’il abandonne cette activité jusqu’à nouvel ordre. L’idée et la présentation sont intéressantes, et on pouvait s’attendre de la part d’un auteur qui a pas mal expérimenté à quelque chose d’original. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Certes, le dessin change de ce à quoi il nous a habitués (avec en particulier des couleurs et une impression rappelant fortement des magazines très bas de gamme). Certes, le découpage des chapitres est plutôt bien réussi, avec des histoires qui se croisent et qui au fur et à mesure de la lecture bâtissent un tout cohérent (un peu à la façon de "Pulp Fiction"). Certes les aventures sont parfois drôles, parfois cruelles, souvent étranges et mélancoliques. Mais il n’y a là rien de révolutionnaire, et de loin. On peut en particulier regretter la stricte conformité de cette bande dessinée qui se veut pourtant extraterrestre aux codes de notre bande dessinée terrestre. Il y aurait pourtant eu de quoi se laisser aller, imaginer, déstructurer et éclater les codes [1], révolutionner, bref, faire une grosse orgie sur la façon de raconter… Alors même si effectivement j’ai parfois ri (l’avant-dernier chapitre, en particulier !), même si l’émotion passe parfois, et même s’il s’agit là du dernier album de Trondheim, LE auteur qui m’a redonné goût à la bande dessinée il y a quelques années, il faut bien reconnaître que cet album est très dispensable. [1] Je plaisante, mais vous comprenez l’idée.
Forget Me Not
"Spirit of Wonder" (du même auteur, bien sûr) déjà me laissait un peu dubitatif. Quoique plaisant, l’ambiance créée était un élément majeur de l’appréciation qu’on pouvait avoir sur cet album. Tellement majeure même, qu’on pourrait presque penser qu’elle est développée au détriment de l’histoire. Ici c’est pire, car l’ambiance est encore plus primordiale. Certes, cette Venise imaginaire a ses charmes. Certes aussi, le graphisme de l’auteur est très séduisant (on dirait d’ailleurs bien que la collection s’articule particulièrement autour de cet axe-là). Mais outre le fait que les aventures de Mariel Imari, détective en instance d’héritage luxueux, ne représentent que quelques tranches de vie très partielles, ce qui a surtout handicapé ma lecture c’est la narration : c’est bien simple, on a vraiment du mal à suivre. Le passage de scène a scène est souvent très peu clair, et certaines séquences sont assez incompréhensibles. Ajoutons à cela que les histoires ne sont pas franchement passionnantes, qu’elles finissent parfois un peu en eau de boudin ; saupoudrons de quelques fautes de conjugaison assez énormes (pour une collection qui se veut intimiste et bien faite, ça ne fait pas vraiment sérieux), et on obtient un ouvrage dont on se passe très bien.
La Teigne
MMMh... J'avoue que j'ai du mal à comprendre l'engouement que peut susciter cet album. Je me suis très vite ennuyé à sa lecture. je ne trouve pas que cela aie la dynamique d'un cartoon à la tex Avery, par exemple... Quant à l'histoire... Imaginez un ThePatrick velu, hirsute, ronchon et bondissant, et qui voudrait tout casser autour de lui... Non, franchement, ça n'est pas crédible. ;) Le dessin de Thierry Robin est sympathique, mais j'ai du mal à sourire à son humour.
les Mémoires Mortes
Le vendeur m'avait prévenu : cette série (que j'ignorais abandonnée...), ne vole pas haut. Mais comme je suis d'un naturel curieux, j'ai tout de même essayé d'en savoir plus. Et au bout du compte, j'ai franchement été déçu. Il y a incontestablement des idées interessantes, mais elles sont mal exploitées. Ca part dans tous les sens et finalement, de toutes les pistes abordées, aucune ne tient réellement ses promesses. Pire, on frise même le ridicule, quand Anton truc, explique à Jalna les réalités socio-économiques de son époque, alors qu'elle est censée n'y rien piger du tout... Franchement là, on est dans de la série Z oùu le méchant explique pendant 107 ans, dans un charabia obscur les motivations qui conduisent son action. Dommage ! J'aimais bien le postulat de départ et le graphisme (couvertures très alléchantes). Mais niveau écriture et exploitation du thème, ça casse pas des briques. Ce n'est pas une histoire qui me restera en mémoire. Finalement, et c'est le côté positif de cette bd, seul le titre me paraît tenir ses promesses : "Les mémoires mortes". C'est l'idée qui me viendra à l'esprit quand, dans quelques années, je repenserai à cette série.