Rumeurs sur le Rouergue

Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)

L'ouverture prochaine d'une mine dans le Rouergue provoque l'ire des habitants, de tous les habitants.


Pierre Christin Pilote Tardi Toulouse et sa région Urban Fantasy

M. Dubois-Chauffier est envoyé dans le Rouergue pour reprendre en main la future mine de Saint-Geniès. Il en profite pour faire un crochet par la forêt de Cassaniouze, où son prédécesseur M. Palmer a mystérieusement disparu... Il y rencontre de mystérieux êtres, qui semblent tout droit sortis du folklore local. ...Ceux-ci s'opposent farouchement, sous la conduite de Milou Cadaujac et de sa soeur Viviane, à l'ouverture de la mine.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1976
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rumeurs sur le Rouergue © Futuropolis 1976
Les notes
Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)
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03/10/2004 | Spooky
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L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai lu la réédition de 1976 par Futuropolis dans la collection Hic et Nunc de cette Bd qui se place comme un véritable ovni, une curiosité dont l'audace serait sans doute regardée de travers de nos jours. C'était le début des années 70 et la bande affiche clairement son côté post-soixantehuitard, Tardi s'essayait au dessin et Christin signait encore Linus, tous deux faisaient irruption dans Pilote en 1972 où soufflait toujours le vent de Mai 68 ; sur la couverture, ils avaient eu le culot d'inscrire CRS = SS. Je crois que l'essai a été maladroit dans cet album qui constituait le premier volume de la série Légendes d'aujourd'hui, Tardi se lancera ensuite seul dans ses propres récits, et Christin continuera cette série avec Bilal pour des récits beaucoup plus travaillés. Pourtant il y avait une bonne idée de départ : sur fond de réalité française provinciale et contemporaine, Christin a voulu raconter une histoire où perçait l'insolite en maquillant le fantastique et le vieux merveilleux et en s'enfonçant dans le Rouergue, une région très rurale, sous des dehors de revendication politique. Christin montre des manoeuvres industrielles et les agissements de CRS mandatés par la préfecture pour rétablir l'ordre à propos d'une grève et d'une mine qui défigurerait la région selon ses habitants, en somme c'est une lutte des classes où soudain surgit l'étrange et le féerique, tout un monde que l'on croyait enfoui dans les limbes du Moyen Age, un petit peuple des bois avec gnomes, lutins, diablotins et fées. Honnêtement, même si ça peut sembler étrange et ridicule, ce conte politico-poétique, naïvement provocant et gentiment écolo, représente la fibre gauchiste de Christin, le message délivré est trop daté, c'est du militantisme qui signifiait en 1972 un engagement politique fait d'utopie généreuse, mais je crois que le jeune lecteur d'aujourd'hui aura du mal à comprendre cette lutte du capitalisme contre la paysannerie dans le contexte qui est présenté. Quant à Tardi, il faisait ses premiers pas, son dessin est déjà prometteur, maitrisé et où perce son style futur, il est plus incisif et moins caricatural que sur Adèle Blanc-Sec, et il a déjà une certaine fascination pour le grotesque et le monstrueux. Tout ceci a dû inquiéter quelque peu Dargaud qui à l'époque n'avait pas pris le risque d'éditer ce récit en album, ça peut donc se lire par curiosité pour voir les débuts d'un grand dessinateur, mais le propos peut laisser pensif. D'autre part, je verrais plus cette Bd en fantastique ou mieux, en inclassable plutôt qu'en fantasy.

06/04/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Cet album est une curiosité. D’abord parce que c’est probablement l’une des premières – si ce n’est la première – productions de Tardi (la première publication dans Pilote date de 1971). Et ce d’autant plus que son trait diffère nettement de ce qu’il sera dans ses œuvres postérieures. Ensuite parce c’est un reflet assez net de certaines aspirations de l’époque. En effet, l’album baigne dans l’atmosphère post-soixantuitarde, avec la mise en avant et la valorisation du retour à la campagne, de l’autogestion, et la critique du grand capital, des CRS et de la grande bourgeoisie. Hélas, si cela ne manque pas d’intérêt en soi, c’est ici traité de manière assez naïve et très datée. C’est parfois assez proche de ce que Christin va publier au même moment avec Bilal, comme La Croisière des Oubliés et Le Vaisseau de Pierre : l’ensemble a très mal vieilli je trouve ! C’est trop manichéen, cela manque de coffre. De plus, l’apport du petit monde des lutins n’est ici pas vraiment bien exploité. Une curiosité donc, mais qui, 45 ans après, peine à trouver une seconde jeunesse. Note réelle 2,5/5.

25/02/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Le seul intérêt que j'ai trouvé à cette série c'est le dessin d'un Tardi débutant. Son trait est un peu différent de ce qu'il va faire plus tard et voir les différences est intéressant. En revanche, le scénario ne m'a pas trop captivé. C'est un peu le problème que j'ai avec plusieurs scénarii de Christin. L'idée de départ aurait pu donner une bande dessinée politique pas mal, mais au final je trouve cela caricatural car le scénario manque de profondeur. Et puis je ne crois pas que Tardi est l'homme qu'il faut pour dessiner des créatures imaginaires. Son dessin manque de poésie.

21/12/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Cette BD va bientôt avoir 40 ans !!! Elle fut initialement publiée à un rythme hebdomadaire dans la revue Pilote en 1971. Les auteurs ont fait leur trou dans la BD depuis. Il fallait oser le mélange des genres de cette BD : satire sociale et Fantasy !!! En effet les différents protagonistes de ce one shot sont des patrons d'une grosse entreprise voulant réactiver une mine et ............. le petit peuple de la forêt. On sent bien l'après 68 même si le récit se tient malgré le postulat délirant. C'est plaisant à lire. En feuilletant la BD, on a une impression de fouillis, mais une fois immergé le dessin se laisse lire. Certes Tardi n'y a pas encore toute l'assurance des oeuvres plus récentes. L'édition Futuropolis est coloriée de façon assez trash (d'époque, c'est à dire 1986). Je préfère que Tardi se tienne au N&B qui convient mieux à son trait. Il faut un minimum d'attention, cette BD ne se lit pas aussi facilement qu'une BD Soleil. J'ai apprécié cette lecture mais l'achat n'est pas indispensable.

13/12/2009 (modifier)
Par Altaïr
Note: 3/5

Est-ce parce que cette BD hantait la bédéthèque de mes parents ? Est-ce parce qu'elle constitue une de mes premières rencontres avec Tardi ? Toujours est-il que j'aime beaucoup cette BD. L'histoire est cocasse et le graphisme décalé, et le fait qu'elle soit assez ancienne lui confère encore plus d'étrangeté. Alors bien sûr ce n'est pas une oeuvre majeure, ni de Tardi, ni de Christin, mais bon... le tout a à mes yeux beaucoup de charme !

04/10/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Spooky a tout à fait raison de dire que le style de dessin de Tardi ne convient pas du tout pour cette BD. Ici, non seulement les personnages ne sont pas caricaturaux comme à l'habitude de Tardi, mais en plus les créatures du Petit Peuple ne font pas crédibles du tout. Il y a quelque chose qui cloche et que je n'arrive pas vraiment à exprimer. Globalement, le dessin ne présente pas de défaut objectif, mais il n'a pas de charme, pas de saveur. Quant à l'histoire, ça ressemble plus à un conflit social entre un Petit Peuple/Confédération Paysanne et le méchant couple Patronnat+CRS. La magie y est sans finesse, le Petit Peuple usant et abusant de sortilèges de sorcières orgeuilleuse (transformation en grenouille, en gargouille, balles de fusil déviées, etc...). Il n'y a pas de mystère, juste une confrontation directe entre le monde du business matérialiste et de la magie brutale et sans beauté. Rien à voir avec la manière fine et envoutante dont Comes traite ce même type de thèmatique. Un scénario sans réel interêt, un dessin qui ne convient pas, une Bd que je ne conseille pas franchement.

04/10/2004 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Encore un western social de Christin. Cette fois-ci, c’est l’ouverture d’une mine qui pose problème. Christin y ajoute une touche de folklore local, sans lequel l’issue ne pourrait se faire. La dessin de Tardi, plus adapté aux uniformes, aux architectures, perd de sa puissance en croquant des êtres légendaires, dans un cadre rural inhabituel. Du coup, le message de l’album est dilué dans une espèce de grande foire mêlant les multinationales au petit peuple, des êtres grimaçants aux prises avec des jugulaires en cols blancs. Etrange erreur de casting, même si l’album reste distrayant.

03/10/2004 (modifier)