Ce one shot est une copie conforme d’ Anita Bomba, mais une copie réussie ! En effet, "Crache" n’est rien de moins que son l’alter ego masculin. Il a hérité du caractère rude de la plus explosive des cambrioleuses de toute la galaxie, cachant ses sentiments sous un visage froid et imperturbable. Pour plaire aux lecteurs d’Anita, Gratien use d’un découpage identique, sous forme de chapitres assez courts, et du même style narratif.
La comparaison se poursuit avec le graphisme de Khéridine dont la ressemblance avec celui de Cromwell n’est pas fortuite. Le trait est sans doute moins caricatural mais reste très agréable à l’oeil (étonnant d’ailleurs que Khéridine n’ait réalisé que cet album !).
Si la lecture d’ Anita Bomba vous a plu, "Crache" ne devrait pas vous décevoir !
Bah je pensais pouvoir la poster celle-là, mais je finissais de la lire (hier) et j'ai vu que c'était déjà fait...
Personnellement je ne trouve pas ce nouvel opus aussi bien que Love My Life (qui reste mon gros coup de cœur) et que Indigo Blue... Sûrement aussi parce que je m'habitue au style de Ebine Yamaji. Le dessin est toujours aussi beau, voire même un peu plus travaillé, surtout pour le personnage de Niki.
Sur ma note, on peut dire que c'est très bon (quasiment du 5/5) mais que sur l'échelle Ebine Yamaji, j'ai préféré Love My Life... donc la note est à lire en comparaison.
L'histoire est je trouve un peu bancale, surtout au début, où l'héroïne se fait héberger un peu facilement au début... Par contre l'histoire d'amour de l'héroïne est très bien construite, et comme pour Indigo Blue, entre dans la complexité du genre humain et du sentiment amoureux avec beaucoup de finesse et de tendresse. C'est donc très agréable à lire. La relation avec le processus créatif donne pas mal de relief au manga, mais je trouve que ça pourrait être un peu plus poussé, surtout qu'on est dans la création de manga, et donc j'ai personnellement eu envie de plus d'implication de Ebine Yamaji, dans la relation que peut avoir une mangaka lesbienne qui écrit des histoires lesbiennes... J'ai trouvé que cette piste était très bonne, amusante et intrigante (il y a de l'Ebine Yamaji dans cette histoire) mais finalement pas mené jusqu'au bout. Surtout que l'on sent réellement que la vie du mangaka influe réellement sur la création de son œuvre, comme le prouve les nombreuses ressemblances entre Niki et Angie
Reste que les questions que pose ce manga sont vraiment fortes et délivrées avec beaucoup de sensibilité. J'apprécie vraiment aussi qu'Ebine Yamaji explore le thème de la parenté (par les parents de Keito très présents, et par la sublimation du père de Niki), thème qui est très en lien avec l'homosexualité, et qui est un fil rouge dans toutes ses œuvres (notamment dans la première histoire de Sweet Loving Baby). C'est donc quelque chose d'universel, de beau...
Un rêve un peu fou est d'un jour pouvoir rencontrer Ebine Yamaji, pour discuter de ses œuvres, de son histoire qui m'a l'air très présente dans ce qu'elle fait, tout simplement de la connaître car quelqu'un qui arrive à écrire des choses d'une telle force m'intrigue et me semble être quelqu'un de particulier. Je vais m'inscrire en cours de japonais (ou plus simplement travailler mon anglais de "flibustier" comme m'a dit un prof une fois).
Une petite BD sympa, pas bête pour un sou, qui m’a fait passer un bon moment. Les différentes histoires sont bien écrites, et l’ensemble est plein de trouvailles rigolotes. Une œuvre originale donc.
Par contre je trouve le coté philosophique un peu léger quand même. Prenons l’exemple de la galerie : 6 personnes dans une barque, ils vont tous mourir de faim, sauf si ils mangeant l’un d’entre eux. S’en suit un long débat du style « il faut manger lui, il est moins vieux » ou « il faut manger lui parce qu’il est plus gras ». Ca me parait un peu stérile comme débat, un peu vain, personne ne mérite de mourir plus qu’un autre non ? Bon j’imagine que le fait même que la BD me pousser à me poser cette question prouve que quelque part, elle a atteint son but : faire réfléchir.
Bref, une petite BD sympa, originale, un peu chère, qui devrait plaire à ceux qui aiment débattre et se creuser la tête.
Après tous les avis enthousiastes qui précèdent le mien, je me suis décidée à relire cette série. Bon, c’est vrai que l’histoire est assez déjantée mais pleine d’humour et de rebondissements, le dessin est superbe et les couleurs, éclatantes et sensuelles, sont judicieuses. Mais sincèrement, ce n’est pas, de mon point de vue, du même niveau que De Cape et de Crocs : aucun personnage n’est réellement attachant et je déplore qu’Olivier Milhiet, dont les talents de dessinateur et de coloriste sont indéniables, ait une préférence si marquée pour la représentation de la laideur. Ca gâche fortement ma lecture. Si ce n’est pas votre cas, allez-y, le scénario, tient la route.
Je viens enfin de lire cette série qui effectivement est assez récurrente dans le monde de la BD de science-fiction ; disons que je l'ai souvent vue dans différentes bibliothèques sans jamais avoir le courage de la lire.
Si je ne l'ai jamais lue auparavant, c'est surtout parce que je n'aime pas le dessin de Gillon. Réaliste et vieillot à la fois, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Gillon a en outre tendance à jouer facilement les racoleurs en dévoilant souvent les seins ou les fesses de tel ou tel personnage féminin de la série.
Quant aux scénarios, il faut bien tenir compte du fait que les tomes sont très inégaux.
Le premier tome m'a presque effaré par la rapidité aberrante de sa narration ! Une case le héros est en hibernation depuis 1000 ans dans l'espace, la suivante il discute avec ses sauveurs comme si de rien était, la suivante il est de retour sur terre, la suivante il fuit un danger mystérieux, la suivante des spores géantes attaquent la planète, la suivante une femme tombe amoureuse de lui et fuit avec lui, la suivante la Terre est évacuée, la suivante... Et la quasi totalité de ce premier tome se déroule à cette vitesse ou presque. C'est de la SF à réaction ! Et franchement, pour moi, il n'y a pas moyen de m'attacher du tout ni à l'histoire ni aux personnages.
Le rythme de l'histoire commence à ralentir à partir du tome 2, même si ça file toujours très vite et le plus souvent sans aucune cohérence. Les erreurs scientifiques énormes, les aberrations narratives, les dialogues totalement artificiels, tout cela n'a aucune importance pour l'auteur semble-t-il qui se contente uniquement de raconter une histoire de Space-Opera très has-been.
Le récit devient enfin "normal" à mes yeux seulement à partir du tome 3 pour se poursuivre ensuite sur un rythme un peu plus classique jusqu'au tome 10 à raison d'une histoire par tome.
L'ensemble de la série me déplait par plusieurs points : le héros totalement mégalo entouré de SES femmes qui sont toutes amoureuses de lui et entre lesquelles il ne prend pas la peine de choisir, les "amis" du héros qui le suivent comme des petits chiens et qui ne sont que des faire-valoir, toujours ce même héros qui est capable de tout faire et vers qui tous les gens se tournent sans même réfléchir qu'il s'agisse de devoir sauver le monde ou d'aller chercher de l'eau, les dialogues lourdingues, la narration naïve (quoique s'arrangeant un peu au fil des tomes), le côté retro mais un peu stupide de la SF telle qu'elle est traitée ici, etc...
Bon, par contre, pour les bons points, je trouve qu'il y a quelques idées SF qui sont très bonnes voire vraiment originales ou belles (le Fleuve des Morts, l'Lombri, etc...). Ça compense un peu la narration et le côté irritant du héros à mes yeux.
Mais globalement, cette série me semble vraiment dispensable.
Je ne suis vraiment pas adepte du fantasme de domination-soumission et cette BD là, c'est vraiment ça et que ça dedans.
Le dessin n'est pas mauvais même si je trouve franchement les sexes masculins très laids et également ridicules.
Quant au scénario, comme ThePatrick ci-dessous, il est facile de le trouver ri-di-cul-e (le scénario, pas ThePatrick) ! La jolie blonde qui se retrouve injustement enfermée sans espoir d'évasion dans une prison emplie de sadiques sexuels et autres geoliers tortionnaires, qui se fait fouetter, violer, qui n'aime pas ça et qui le pense bien haut, mais qui ne peut rien y faire et subit, tout en admettant en son for intérieur qu'en fait elle aime ça... c'est vraiment cliché dans le domaine des histoires S-M. Franchement très peu émoustillant quand on a aucune tendance S-M même inconsciente.
A la décharge de cette BD, je dois admettre que les dialogues ne sont pas totalement mauvais, que l'héroïne n'est pas complètement soumise comme dans d'autres BDs pornos où les auteurs font un peu crier "Non" à leur blondasse avant de la faire jouir et en redemander par tous les trous sans qu'on y croit une minute. Bon, ok, l'histoire de Prison Très Spéciale finit malgré tout par cela (la fille en redemande finalement et se prend trois gardes à la fois) mais bon, c'est un tout petit peu plus crédible...
C’est seulement après quelques dizaines de pages que j’ai réussi à rentrer dans l’histoire. En effet, l’attrait pour cet album a débuté avec le premier chassé-croisé entre les protagonistes où le sadisme des uns se joue de la peur des autres, rendant l’atmosphère assez "trippant". On est pris par les enchaînements qui voient les déboires s’accumuler pour nos deux "fuyards". Ce road-movie sans temps mort se lit donc sans ennui. A noter que les dessins de Baru sont en parfaite adéquation avec ce récit de "chasse à l’homme".
A lire, certainement !
En préambule, je dois bien avouer que j’avais un énorme à priori, celui de penser que Casterman puisse se dire "Tiens, mais c’est pas si mal ce que fait le petit Craig, on va pouvoir en faire de l’argent". Je craignais effectivement que la publication de ce carnet de voyage, non destiné à cette fin à l’origine, soit "forcée" par l’éditeur pour des raisons d’ordre financier (au vu du succès de Blankets), risquant ainsi de fausser les propos de son auteur. Cette réaction épidermique s’explique par ma méconnaissance de ce type d’oeuvres. J’étais dans le faux, je le reconnais (mea culpa). En effet, à la lecture, on ne peut douter de la sincérité de l’auteur, à la fois si forte, si touchante et si "vraie".
Ce carnet de voyage s’est tout simplement révélé passionnant ! Il permet de suivre Craig, débarquant de son Midwest et découvrant l’Europe et le Maroc à l'occasion de la tournée promotionnelle de "Blankets". Cet auteur est un boulimique du crayon, croquant sur le vif tout ce qui l’entoure (et avec quel talent !). Ces instantanés témoignent de sa passion pour les choses simples de la vie. Cela m’a permis aussi de mieux appréhender la personnalité de cet auteur, confronté à d’autres cultures (marocaine en particulier). Malgré que rien ne lui soit épargné en tant que touriste, il a la volonté d’aller vers les gens, de s’immiscer dans le quotidien d’inconnus. Ses rencontres ne sont d’ailleurs pas toujours heureuses. Je me suis un peu retrouvé lorsqu’il aborde le passage relatif à la visite des souks plutôt chahutée, ayant vécu à peu près la même chose dans un autre pays. Comme le souligne Craig, il est sans doute bon de rappeler que les endroits les plus touristiques ne sont pas propices pour se faire une idée vraie de l’hospitalité de la population.
Craig aborde aussi son "obsession de la religion" durant son enfance, sans doute influencée par l'éducation fondamentaliste reçue, ainsi que ses déceptions amoureuses . . . éléments centraux sur lesquels repose la trame de son oeuvre autobiographique. Ainsi, je vois Blankets avec un regard neuf et plus éclairé.
Sa propension à s’intéresser aux autres cultures que la sienne fait incontestablement de Craig un américain pas comme les autres.
Pour conclure, je dirais que si cette initiative de l’éditeur n’avait pas vu jour, de nombreux lecteurs auraient été privés de ce superbe ouvrage.
... et puis merci à Elveen qui, en me faisant découvrir d’autres styles narratifs, permet d’élargir mon champs de lecture (très limité il est vrai).
Tsai Chih Chung a, selon l'auteur, une longue carrière d'adaptation et d'illustration des auteurs chinois anciens. En France, peu de ses oeuvres ont véritablement vécu. Pourtant, plus de 3000 contes fantastiques ont pu être préservés. C'est donc une fraction infime de la littérature du début de notre ère qui nous est livrée.
Cet album regroupe 19 contes de longueur variable (1 à 10 pages). Ceux-ci sont assez plaisants, tournant autour de quelques éléments récurrents : des hommes se transformant en animaux (et inversement), des jeunes gens affrontant des monstres ou des démons, des fantômes, des animaux amoureux d'humains...
Tout cela donne un (très bref) aperçu des croyances visiblement fortement ancrées dans les traditions locales. Le dessin de Tsai Chih Chung paraît très enfantin, ce qui convient bien à ce type d'histoires, qui se terminent souvent par une maxime.
Ca se laisse lire, mais un peu rapidement.
En 1992 paraissait Harlem, recueil des croquis et planches de Crumb. Cornélius réédite ces dessins, augmentés par ceux de son voyage en Bulgarie.
L'ensemble se veut un témoignage de son époque, à la fois truculent, bienveillant, féroce, dénonciateur et drôle. Je n'étais pas là en 1964-65, lorsque la revue Help a publié ces dessins, mais une chose est sûre, en 2005, aucun de ces objectifs n'a subsisté. Bien souvent les scènes décrites sont banales, l'originalité venant de l'accent des Noirs de Harlem, et du côté pathétiquement drôle de certaines scènes.
Quant à la partie consacrée à la Bulgarie, à part nous montrer que tout est verrouillé, surveillé, et que la population était relativement heureuse malgré sa grande pauvreté, Crumb ne peut pas faire grand-chose. Sur le plan graphique, on remarque déjà ce trait rond, généreux, qui fera dans les années suivantes sa marque de fabrique.
A noter que les dialogues et commentaires sont en anglais, et que Cornélius a joint à l'album un fascicule (détaché ! quel intérêt ?) avec toutes les traductions.
A réserver aux inconditionnels.
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Crache - Le dernier homme sur Terre
Ce one shot est une copie conforme d’ Anita Bomba, mais une copie réussie ! En effet, "Crache" n’est rien de moins que son l’alter ego masculin. Il a hérité du caractère rude de la plus explosive des cambrioleuses de toute la galaxie, cachant ses sentiments sous un visage froid et imperturbable. Pour plaire aux lecteurs d’Anita, Gratien use d’un découpage identique, sous forme de chapitres assez courts, et du même style narratif. La comparaison se poursuit avec le graphisme de Khéridine dont la ressemblance avec celui de Cromwell n’est pas fortuite. Le trait est sans doute moins caricatural mais reste très agréable à l’oeil (étonnant d’ailleurs que Khéridine n’ait réalisé que cet album !). Si la lecture d’ Anita Bomba vous a plu, "Crache" ne devrait pas vous décevoir !
Free Soul
Bah je pensais pouvoir la poster celle-là, mais je finissais de la lire (hier) et j'ai vu que c'était déjà fait... Personnellement je ne trouve pas ce nouvel opus aussi bien que Love My Life (qui reste mon gros coup de cœur) et que Indigo Blue... Sûrement aussi parce que je m'habitue au style de Ebine Yamaji. Le dessin est toujours aussi beau, voire même un peu plus travaillé, surtout pour le personnage de Niki. Sur ma note, on peut dire que c'est très bon (quasiment du 5/5) mais que sur l'échelle Ebine Yamaji, j'ai préféré Love My Life... donc la note est à lire en comparaison. L'histoire est je trouve un peu bancale, surtout au début, où l'héroïne se fait héberger un peu facilement au début... Par contre l'histoire d'amour de l'héroïne est très bien construite, et comme pour Indigo Blue, entre dans la complexité du genre humain et du sentiment amoureux avec beaucoup de finesse et de tendresse. C'est donc très agréable à lire. La relation avec le processus créatif donne pas mal de relief au manga, mais je trouve que ça pourrait être un peu plus poussé, surtout qu'on est dans la création de manga, et donc j'ai personnellement eu envie de plus d'implication de Ebine Yamaji, dans la relation que peut avoir une mangaka lesbienne qui écrit des histoires lesbiennes... J'ai trouvé que cette piste était très bonne, amusante et intrigante (il y a de l'Ebine Yamaji dans cette histoire) mais finalement pas mené jusqu'au bout. Surtout que l'on sent réellement que la vie du mangaka influe réellement sur la création de son œuvre, comme le prouve les nombreuses ressemblances entre Niki et Angie Reste que les questions que pose ce manga sont vraiment fortes et délivrées avec beaucoup de sensibilité. J'apprécie vraiment aussi qu'Ebine Yamaji explore le thème de la parenté (par les parents de Keito très présents, et par la sublimation du père de Niki), thème qui est très en lien avec l'homosexualité, et qui est un fil rouge dans toutes ses œuvres (notamment dans la première histoire de Sweet Loving Baby). C'est donc quelque chose d'universel, de beau... Un rêve un peu fou est d'un jour pouvoir rencontrer Ebine Yamaji, pour discuter de ses œuvres, de son histoire qui m'a l'air très présente dans ce qu'elle fait, tout simplement de la connaître car quelqu'un qui arrive à écrire des choses d'une telle force m'intrigue et me semble être quelqu'un de particulier. Je vais m'inscrire en cours de japonais (ou plus simplement travailler mon anglais de "flibustier" comme m'a dit un prof une fois).
L'Humanité moins un
Une petite BD sympa, pas bête pour un sou, qui m’a fait passer un bon moment. Les différentes histoires sont bien écrites, et l’ensemble est plein de trouvailles rigolotes. Une œuvre originale donc. Par contre je trouve le coté philosophique un peu léger quand même. Prenons l’exemple de la galerie : 6 personnes dans une barque, ils vont tous mourir de faim, sauf si ils mangeant l’un d’entre eux. S’en suit un long débat du style « il faut manger lui, il est moins vieux » ou « il faut manger lui parce qu’il est plus gras ». Ca me parait un peu stérile comme débat, un peu vain, personne ne mérite de mourir plus qu’un autre non ? Bon j’imagine que le fait même que la BD me pousser à me poser cette question prouve que quelque part, elle a atteint son but : faire réfléchir. Bref, une petite BD sympa, originale, un peu chère, qui devrait plaire à ceux qui aiment débattre et se creuser la tête.
Spoogue
Après tous les avis enthousiastes qui précèdent le mien, je me suis décidée à relire cette série. Bon, c’est vrai que l’histoire est assez déjantée mais pleine d’humour et de rebondissements, le dessin est superbe et les couleurs, éclatantes et sensuelles, sont judicieuses. Mais sincèrement, ce n’est pas, de mon point de vue, du même niveau que De Cape et de Crocs : aucun personnage n’est réellement attachant et je déplore qu’Olivier Milhiet, dont les talents de dessinateur et de coloriste sont indéniables, ait une préférence si marquée pour la représentation de la laideur. Ca gâche fortement ma lecture. Si ce n’est pas votre cas, allez-y, le scénario, tient la route.
Les Naufragés du temps
Je viens enfin de lire cette série qui effectivement est assez récurrente dans le monde de la BD de science-fiction ; disons que je l'ai souvent vue dans différentes bibliothèques sans jamais avoir le courage de la lire. Si je ne l'ai jamais lue auparavant, c'est surtout parce que je n'aime pas le dessin de Gillon. Réaliste et vieillot à la fois, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Gillon a en outre tendance à jouer facilement les racoleurs en dévoilant souvent les seins ou les fesses de tel ou tel personnage féminin de la série. Quant aux scénarios, il faut bien tenir compte du fait que les tomes sont très inégaux. Le premier tome m'a presque effaré par la rapidité aberrante de sa narration ! Une case le héros est en hibernation depuis 1000 ans dans l'espace, la suivante il discute avec ses sauveurs comme si de rien était, la suivante il est de retour sur terre, la suivante il fuit un danger mystérieux, la suivante des spores géantes attaquent la planète, la suivante une femme tombe amoureuse de lui et fuit avec lui, la suivante la Terre est évacuée, la suivante... Et la quasi totalité de ce premier tome se déroule à cette vitesse ou presque. C'est de la SF à réaction ! Et franchement, pour moi, il n'y a pas moyen de m'attacher du tout ni à l'histoire ni aux personnages. Le rythme de l'histoire commence à ralentir à partir du tome 2, même si ça file toujours très vite et le plus souvent sans aucune cohérence. Les erreurs scientifiques énormes, les aberrations narratives, les dialogues totalement artificiels, tout cela n'a aucune importance pour l'auteur semble-t-il qui se contente uniquement de raconter une histoire de Space-Opera très has-been. Le récit devient enfin "normal" à mes yeux seulement à partir du tome 3 pour se poursuivre ensuite sur un rythme un peu plus classique jusqu'au tome 10 à raison d'une histoire par tome. L'ensemble de la série me déplait par plusieurs points : le héros totalement mégalo entouré de SES femmes qui sont toutes amoureuses de lui et entre lesquelles il ne prend pas la peine de choisir, les "amis" du héros qui le suivent comme des petits chiens et qui ne sont que des faire-valoir, toujours ce même héros qui est capable de tout faire et vers qui tous les gens se tournent sans même réfléchir qu'il s'agisse de devoir sauver le monde ou d'aller chercher de l'eau, les dialogues lourdingues, la narration naïve (quoique s'arrangeant un peu au fil des tomes), le côté retro mais un peu stupide de la SF telle qu'elle est traitée ici, etc... Bon, par contre, pour les bons points, je trouve qu'il y a quelques idées SF qui sont très bonnes voire vraiment originales ou belles (le Fleuve des Morts, l'Lombri, etc...). Ça compense un peu la narration et le côté irritant du héros à mes yeux. Mais globalement, cette série me semble vraiment dispensable.
Prison Très Spéciale
Je ne suis vraiment pas adepte du fantasme de domination-soumission et cette BD là, c'est vraiment ça et que ça dedans. Le dessin n'est pas mauvais même si je trouve franchement les sexes masculins très laids et également ridicules. Quant au scénario, comme ThePatrick ci-dessous, il est facile de le trouver ri-di-cul-e (le scénario, pas ThePatrick) ! La jolie blonde qui se retrouve injustement enfermée sans espoir d'évasion dans une prison emplie de sadiques sexuels et autres geoliers tortionnaires, qui se fait fouetter, violer, qui n'aime pas ça et qui le pense bien haut, mais qui ne peut rien y faire et subit, tout en admettant en son for intérieur qu'en fait elle aime ça... c'est vraiment cliché dans le domaine des histoires S-M. Franchement très peu émoustillant quand on a aucune tendance S-M même inconsciente. A la décharge de cette BD, je dois admettre que les dialogues ne sont pas totalement mauvais, que l'héroïne n'est pas complètement soumise comme dans d'autres BDs pornos où les auteurs font un peu crier "Non" à leur blondasse avant de la faire jouir et en redemander par tous les trous sans qu'on y croit une minute. Bon, ok, l'histoire de Prison Très Spéciale finit malgré tout par cela (la fille en redemande finalement et se prend trois gardes à la fois) mais bon, c'est un tout petit peu plus crédible...
L'Autoroute du soleil
C’est seulement après quelques dizaines de pages que j’ai réussi à rentrer dans l’histoire. En effet, l’attrait pour cet album a débuté avec le premier chassé-croisé entre les protagonistes où le sadisme des uns se joue de la peur des autres, rendant l’atmosphère assez "trippant". On est pris par les enchaînements qui voient les déboires s’accumuler pour nos deux "fuyards". Ce road-movie sans temps mort se lit donc sans ennui. A noter que les dessins de Baru sont en parfaite adéquation avec ce récit de "chasse à l’homme". A lire, certainement !
Carnet de voyage (Un américain en balade)
En préambule, je dois bien avouer que j’avais un énorme à priori, celui de penser que Casterman puisse se dire "Tiens, mais c’est pas si mal ce que fait le petit Craig, on va pouvoir en faire de l’argent". Je craignais effectivement que la publication de ce carnet de voyage, non destiné à cette fin à l’origine, soit "forcée" par l’éditeur pour des raisons d’ordre financier (au vu du succès de Blankets), risquant ainsi de fausser les propos de son auteur. Cette réaction épidermique s’explique par ma méconnaissance de ce type d’oeuvres. J’étais dans le faux, je le reconnais (mea culpa). En effet, à la lecture, on ne peut douter de la sincérité de l’auteur, à la fois si forte, si touchante et si "vraie". Ce carnet de voyage s’est tout simplement révélé passionnant ! Il permet de suivre Craig, débarquant de son Midwest et découvrant l’Europe et le Maroc à l'occasion de la tournée promotionnelle de "Blankets". Cet auteur est un boulimique du crayon, croquant sur le vif tout ce qui l’entoure (et avec quel talent !). Ces instantanés témoignent de sa passion pour les choses simples de la vie. Cela m’a permis aussi de mieux appréhender la personnalité de cet auteur, confronté à d’autres cultures (marocaine en particulier). Malgré que rien ne lui soit épargné en tant que touriste, il a la volonté d’aller vers les gens, de s’immiscer dans le quotidien d’inconnus. Ses rencontres ne sont d’ailleurs pas toujours heureuses. Je me suis un peu retrouvé lorsqu’il aborde le passage relatif à la visite des souks plutôt chahutée, ayant vécu à peu près la même chose dans un autre pays. Comme le souligne Craig, il est sans doute bon de rappeler que les endroits les plus touristiques ne sont pas propices pour se faire une idée vraie de l’hospitalité de la population. Craig aborde aussi son "obsession de la religion" durant son enfance, sans doute influencée par l'éducation fondamentaliste reçue, ainsi que ses déceptions amoureuses . . . éléments centraux sur lesquels repose la trame de son oeuvre autobiographique. Ainsi, je vois Blankets avec un regard neuf et plus éclairé. Sa propension à s’intéresser aux autres cultures que la sienne fait incontestablement de Craig un américain pas comme les autres. Pour conclure, je dirais que si cette initiative de l’éditeur n’avait pas vu jour, de nombreux lecteurs auraient été privés de ce superbe ouvrage. ... et puis merci à Elveen qui, en me faisant découvrir d’autres styles narratifs, permet d’élargir mon champs de lecture (très limité il est vrai).
Rencontres fantastiques
Tsai Chih Chung a, selon l'auteur, une longue carrière d'adaptation et d'illustration des auteurs chinois anciens. En France, peu de ses oeuvres ont véritablement vécu. Pourtant, plus de 3000 contes fantastiques ont pu être préservés. C'est donc une fraction infime de la littérature du début de notre ère qui nous est livrée. Cet album regroupe 19 contes de longueur variable (1 à 10 pages). Ceux-ci sont assez plaisants, tournant autour de quelques éléments récurrents : des hommes se transformant en animaux (et inversement), des jeunes gens affrontant des monstres ou des démons, des fantômes, des animaux amoureux d'humains... Tout cela donne un (très bref) aperçu des croyances visiblement fortement ancrées dans les traditions locales. Le dessin de Tsai Chih Chung paraît très enfantin, ce qui convient bien à ce type d'histoires, qui se terminent souvent par une maxime. Ca se laisse lire, mais un peu rapidement.
Sketchbook reports
En 1992 paraissait Harlem, recueil des croquis et planches de Crumb. Cornélius réédite ces dessins, augmentés par ceux de son voyage en Bulgarie. L'ensemble se veut un témoignage de son époque, à la fois truculent, bienveillant, féroce, dénonciateur et drôle. Je n'étais pas là en 1964-65, lorsque la revue Help a publié ces dessins, mais une chose est sûre, en 2005, aucun de ces objectifs n'a subsisté. Bien souvent les scènes décrites sont banales, l'originalité venant de l'accent des Noirs de Harlem, et du côté pathétiquement drôle de certaines scènes. Quant à la partie consacrée à la Bulgarie, à part nous montrer que tout est verrouillé, surveillé, et que la population était relativement heureuse malgré sa grande pauvreté, Crumb ne peut pas faire grand-chose. Sur le plan graphique, on remarque déjà ce trait rond, généreux, qui fera dans les années suivantes sa marque de fabrique. A noter que les dialogues et commentaires sont en anglais, et que Cornélius a joint à l'album un fascicule (détaché ! quel intérêt ?) avec toutes les traductions. A réserver aux inconditionnels.