Le titre de l’album exhale un doux parfum poétique et onirique ; une invitation à la lecture en quelques sortes. Et de fait, l’histoire commence de manière originale en développant l’imaginaire d’un homme qui, à la vue de portraits accrochés à un mur d’une bâtisse cossue, se veut le témoin de la vie passée des propriétaires successifs de cette demeure maintenant rasée ... rêve ou réalité, l’auteur entretient l’ambiguïté jusqu’à la fin. L’album se lit aisément même si certaines des histoires contées présentent peu d’intérêt. De même, les débuts prometteurs ne sont pas confirmés par le final fort conventionnel. Une semi déception donc, à laquelle vient s’ajouter un dessin trop figé qui ne m’a pas emballé. C’est le style d’une époque aujourd’hui révolu ... pour ces raisons, je ne mettrai pas plus de 3 étoiles et n’en conseille pas l’achat mais bien sa lecture !
Taï Dor est une série sympa, jouant sur le thème assez classique de la projection d'un homme ordinaire dans un monde fantastique où il sera amené à se découvrir un destin extraordinaire (dans le même genre, Les Princes d'Ambre de Zelazny, Trois Coeurs Trois Lions d'Anderson ou Les Chroniques de Thomas l'Incrédule de Donaldson, entre autres...).
Ce qui est un peu dommage, c'est que ce sujet incroyablement riche en développements potentiels n'est pas vraiment exploité à fond dans Tai Dor, qui joue surtout sur la carte Heroic Fantasy plus que sur les interactions entre les univers. Le scénario est donc souvent gentillet mais peu ambitieux et les dessins sont agréables mais très, très classiques.
Je ferai quand même sortir du lot les deux tomes de la Veuve Noire qui tranchent vraiment avec le reste de l'oeuvre, plus sombres, plus haletants et plus intéressants.
Une bonne petite série divertissante mais sans grande prétention.
Je fais partie de cette génération qui a grandi avec la guerre du Liban tout les soirs au journal télévisé : le célèbre passage du Musée, les milices de Walid Joumblatt (dont on entend encore parler ces jours ci), les frères Gemayel, le général Aoun (toujours lui!), les druzes, les chiites, les enlèvements de journalistes français (déjà à l'époque) comme Seurat, Fontaine ou encore Kaufmann... Tout ceci, je l'ai vécu via la télévision. Alors ce livre des frères Ricard et de Gaultier c'est un retour vers un passé très proche et surtout beaucoup d'émotion.
Débutant comme une franche rigolade, quasiment une mission de boy-scouts, l'aventure vire à la découverture d'une réalité dure, celle de la guerre civile ou plutôt de la guerre de religion.
Parfaitement maîtrisée sur le plan scénaristique (bien qu'il s'agisse d'une histoire vraie) et sur le plan graphique, je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage de plus de 150 pages. Après "Banquise", "Kuklos" et "le cirque aléatoire", Ricard et Gaultier signent, à mon humble avis, une de leurs meilleures BD : beaucoup d'humour au rendez vous sur fond de guerre. Un témoignage nécessaire et magnifique, et YALLAH !! (qui deviendra, j'en suis sûr, aussi célèbre que Geooooorges ! et le Boulaouane !). Achetez-le !
Je ne vois pas grand chose à rajouter de plus que ce qui a déjà été dit. Le thème du sida est ici traité d'une façon positive, sans apitoiement. Les personnages se posent des questions, ont des angoisses liées à cette maladie mais pour autant ils continuent à vivre et à être heureux.
Le point de vue est différent de tout ce qu'on a l'habitude de voir et de toutes les images qui nous viennent quand on pense à ce virus, c'est un des points forts.
C'est simple, c'est drôle, c'est touchant, c'est instructif, le format est cool et le dessin me plait beaucoup. Que demander de plus?
Super témoignage des deux auteurs (les frères Ricard) pendant leur séjour au Liban en 1990, « Clichés Beyrouth » est une bédé qui devrait intéresser tous ceux qui sont passionnés par la géopolitique.
Les autres lecteurs y trouveront aussi leur compte grâce à la grande efficacité du découpage de l’album et à la diversité des situations auxquelles se retrouvent les deux frères. Plus que les « Ricards », ce sont les personnages secondaires comme les sœurs ou encore leurs amis libanais qui se révéleront très attachants. Je pense notamment aux passages où deux de leurs copains libanais expriment leurs « joies du Christ » en sautant en l’air : hilarant ! J’ai même éprouvé de la tendresse pour les sœurs avec lesquelles les « Ricards » leur donneront des surnoms fantaisistes.
Cette diversité des situations fait que j’ai lu ce livre en une seule traite avec enthousiasme. Une chose qui est un peu dommage, c’est lorsque nos deux héros se retrouvent sans rien faire et qu’ils attendent qu’on leur donne un travail (ils sont partis en Liban en espérant donner des premiers secours aux victimes de la guerre dans un hôpital), j’aurais aimé que les auteurs nous fassent davantage ressentir cette attente.
Sinon, en lisant cet album, j’ai mieux compris la situation dans ce pays même si certaines choses restent assez confuses en moi. A ce sujet, la dernière lettre de leur tante m’a vraiment fait l’effet d’une bombe en partant du principe que je pensais la guerre finie depuis longtemps là-bas !
Le dessin est nerveux et simpliste à l’image de la représentation des avions, ils s’apparentent à des premiers coups de crayon. Le dessinateur n’hésite pas à nous montrer des paysages de ruine et d’ensemble du Beyrouth de l’époque aidé -il est vrai- grâce aux photos ramenées par les « Ricards ».
« Clichés Beyrouth 1990 » est donc une bédé que je vous recommande vivement.
Cette bd bénéficie d’une mise en couleurs réussie avec son ambiance des années 50. Je reproche un peu par moments son côté « glacial » et des effets qui semblent tout droit issus d’un logiciel de modélisation en 3D notamment pour les visages. Face à cette mise en couleurs, l’encrage est discret. J’ai senti une volonté de la part des auteurs d’innover un peu au niveau de la mise en page dans certaines scènes et j’avoue que ça passe bien. Les cadrages semblent venir du cinéma, l’histoire aussi d’ailleurs avec ce fameux cliché de la belle qui tombe sous le charme du héros au premier coup d’œil. La fin est assez convenue et tirée par les cheveux…
Alors, avec tous ces défauts, faut-il laisser passer cette bd ? Non, parce que l’ensemble est agréable à lire, le scénario se révèle original et l’ambiance du polar est bien rendue.
Cet album aurait bien pu se faire oublier au beau milieu d’une « montagne » de bds du même éditeur si un avis extrêmement positif d’un lecteur ne m’avait pas encouragé à le chercher !
« L’histoire d’une mère » est une adaptation d’un conte d’Andersen par un auteur… danois.
Ce qui frappe en premier lieu dans cet album, c’est la très grande beauté graphique et cette mise en ambiance particulièrement réussie !
Des séquences sont très touchantes et je pense qu’elles me resteront inoubliables, je me remémore notamment celle avec l’horloge. Pour ceux qui n’ont jamais lu ce conte d’Andersen, sachez que ce dernier raconte le combat d’une mère pour que son fils échappe à la mort… c’est très émouvant. La détermination, le courage, la colère de cette mère sont à l’image de l’amour qu’elle porte à son enfant : énorme !
« L’histoire d’une mère » est donc un super conte somptueusement mis en image par Madsen.
Le premier tome d’« Idoles » présente un bon scénario même si le thème d’êtres humains génétiquement modifiés pour être des surhommes a déjà été maintes fois transposé sur une BD.
Le point fort de cette série est sa situation dans une France au futur proche et dirigée par des politiciens aux idées extrémistes.
Scénaristiquement, l’histoire traîne un peu trop en longueur mais cela permet aux lecteurs de mieux cerner les personnages. Certains passages sont très violents, résultats d’une société qui trône la peine de mort et de la dérive psychologique de ces êtres humains génétiquement modifiés.
Les dialogues sont franchouillards et se révèlent excellents.
"Idoles" est une série qui se laisse lire, j'attendrai le prochain tome pour me faire une idée définitive de cette BD.
J’ai l’impression que les scénarii de Desberg se ressemblent de plus en plus, non pas en thèmes puisque l’auteur touche à tout mais dans sa façon de gérer (efficacement) le suspens… Par conséquent, ses histoires commencent à me lasser.
Cette nouvelle série est une histoire de machinations dont le cadre se passe dans le monde pourri des multinationales sur fond de fantastique (léger). Ce premier tome est une longue introduction où les révélations sur les personnages et le pourquoi de ces actes sont distillées avec parcimonie.
« Rafales » m’est apparu comme une histoire qui se laisse lire mais dont l’intrigue ne m’a pas vraiment accrochée. Les personnages sont énigmatiques et ne possèdent pas hélas ce « plus » qui les rendent attachants ou détestables.
Le dessin de Vallés est très bon et mériterait un tirage en noir et blanc. A mon avis, il possède un trait qui peut être difficilement adapté à la mise en couleurs, cependant, il faut reconnaître le coloriste s’en sort avec les honneurs.
Décidément, à mon avis, « Rafales » fait parti de ces nombreuses séries dont il faudra que j’attende le deuxième tome pour savoir si l’histoire va m’accrocher ou pas !
J'ai un peu l'impression que cette série est à réserver aux fans de "Blake et Mortimer", suffisamment réceptifs à la dérision et qui accepteront donc de voir ces deux icônes ridiculisées. Les autres risquent comme moi de trouver l'ensemble plutôt insignifiant: oui le concept est plutôt osé et audacieux mais il faut vraiment accrocher à l'univers de Jacobs pour pouvoir pleinement savourer cette mise en boite. En effet, le style, notamment graphique, est plus que respecté et tout l'aspect comique vient du décalage par rapport au modèle. Les gags en eux-mêmes sont à mon sens bien loin d'être tordants (Bruce Lee et Kareem Abdul-Jabar parodiés, femmes incontrôlables, blagues autour du style vestimentaire d'Olrik, ...) à part peut-être effectivement ceux tournant autour de l'obésité de Mortimer et du régime strict que lui impose son domestique indien ; j'avoue que je me suis marré à voir Mortimer interdit de gâteaux au Mi-5, tenter de resquiller un salami sous ses vêtements ou une part de clafouti en pleine nuit. Mais à part ça, pas grand chose à retenir.
Au final une lecture pas vraiment ennuyeuse mais je persiste à penser que pour pleinement apprécier un foutage de gueule comme celui-ci, il faut être plutôt client de l'œuvre originale. Un peu de finesse supplémentaire n'aurait également pas fait de mal.
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La Maison du temps qui passe
Le titre de l’album exhale un doux parfum poétique et onirique ; une invitation à la lecture en quelques sortes. Et de fait, l’histoire commence de manière originale en développant l’imaginaire d’un homme qui, à la vue de portraits accrochés à un mur d’une bâtisse cossue, se veut le témoin de la vie passée des propriétaires successifs de cette demeure maintenant rasée ... rêve ou réalité, l’auteur entretient l’ambiguïté jusqu’à la fin. L’album se lit aisément même si certaines des histoires contées présentent peu d’intérêt. De même, les débuts prometteurs ne sont pas confirmés par le final fort conventionnel. Une semi déception donc, à laquelle vient s’ajouter un dessin trop figé qui ne m’a pas emballé. C’est le style d’une époque aujourd’hui révolu ... pour ces raisons, je ne mettrai pas plus de 3 étoiles et n’en conseille pas l’achat mais bien sa lecture !
Le Cycle de Taï-Dor
Taï Dor est une série sympa, jouant sur le thème assez classique de la projection d'un homme ordinaire dans un monde fantastique où il sera amené à se découvrir un destin extraordinaire (dans le même genre, Les Princes d'Ambre de Zelazny, Trois Coeurs Trois Lions d'Anderson ou Les Chroniques de Thomas l'Incrédule de Donaldson, entre autres...). Ce qui est un peu dommage, c'est que ce sujet incroyablement riche en développements potentiels n'est pas vraiment exploité à fond dans Tai Dor, qui joue surtout sur la carte Heroic Fantasy plus que sur les interactions entre les univers. Le scénario est donc souvent gentillet mais peu ambitieux et les dessins sont agréables mais très, très classiques. Je ferai quand même sortir du lot les deux tomes de la Veuve Noire qui tranchent vraiment avec le reste de l'oeuvre, plus sombres, plus haletants et plus intéressants. Une bonne petite série divertissante mais sans grande prétention.
Clichés Beyrouth 1990
Je fais partie de cette génération qui a grandi avec la guerre du Liban tout les soirs au journal télévisé : le célèbre passage du Musée, les milices de Walid Joumblatt (dont on entend encore parler ces jours ci), les frères Gemayel, le général Aoun (toujours lui!), les druzes, les chiites, les enlèvements de journalistes français (déjà à l'époque) comme Seurat, Fontaine ou encore Kaufmann... Tout ceci, je l'ai vécu via la télévision. Alors ce livre des frères Ricard et de Gaultier c'est un retour vers un passé très proche et surtout beaucoup d'émotion. Débutant comme une franche rigolade, quasiment une mission de boy-scouts, l'aventure vire à la découverture d'une réalité dure, celle de la guerre civile ou plutôt de la guerre de religion. Parfaitement maîtrisée sur le plan scénaristique (bien qu'il s'agisse d'une histoire vraie) et sur le plan graphique, je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage de plus de 150 pages. Après "Banquise", "Kuklos" et "le cirque aléatoire", Ricard et Gaultier signent, à mon humble avis, une de leurs meilleures BD : beaucoup d'humour au rendez vous sur fond de guerre. Un témoignage nécessaire et magnifique, et YALLAH !! (qui deviendra, j'en suis sûr, aussi célèbre que Geooooorges ! et le Boulaouane !). Achetez-le !
Pilules bleues
Je ne vois pas grand chose à rajouter de plus que ce qui a déjà été dit. Le thème du sida est ici traité d'une façon positive, sans apitoiement. Les personnages se posent des questions, ont des angoisses liées à cette maladie mais pour autant ils continuent à vivre et à être heureux. Le point de vue est différent de tout ce qu'on a l'habitude de voir et de toutes les images qui nous viennent quand on pense à ce virus, c'est un des points forts. C'est simple, c'est drôle, c'est touchant, c'est instructif, le format est cool et le dessin me plait beaucoup. Que demander de plus?
Clichés Beyrouth 1990
Super témoignage des deux auteurs (les frères Ricard) pendant leur séjour au Liban en 1990, « Clichés Beyrouth » est une bédé qui devrait intéresser tous ceux qui sont passionnés par la géopolitique. Les autres lecteurs y trouveront aussi leur compte grâce à la grande efficacité du découpage de l’album et à la diversité des situations auxquelles se retrouvent les deux frères. Plus que les « Ricards », ce sont les personnages secondaires comme les sœurs ou encore leurs amis libanais qui se révéleront très attachants. Je pense notamment aux passages où deux de leurs copains libanais expriment leurs « joies du Christ » en sautant en l’air : hilarant ! J’ai même éprouvé de la tendresse pour les sœurs avec lesquelles les « Ricards » leur donneront des surnoms fantaisistes. Cette diversité des situations fait que j’ai lu ce livre en une seule traite avec enthousiasme. Une chose qui est un peu dommage, c’est lorsque nos deux héros se retrouvent sans rien faire et qu’ils attendent qu’on leur donne un travail (ils sont partis en Liban en espérant donner des premiers secours aux victimes de la guerre dans un hôpital), j’aurais aimé que les auteurs nous fassent davantage ressentir cette attente. Sinon, en lisant cet album, j’ai mieux compris la situation dans ce pays même si certaines choses restent assez confuses en moi. A ce sujet, la dernière lettre de leur tante m’a vraiment fait l’effet d’une bombe en partant du principe que je pensais la guerre finie depuis longtemps là-bas ! Le dessin est nerveux et simpliste à l’image de la représentation des avions, ils s’apparentent à des premiers coups de crayon. Le dessinateur n’hésite pas à nous montrer des paysages de ruine et d’ensemble du Beyrouth de l’époque aidé -il est vrai- grâce aux photos ramenées par les « Ricards ». « Clichés Beyrouth 1990 » est donc une bédé que je vous recommande vivement.
Maxime Murene
Cette bd bénéficie d’une mise en couleurs réussie avec son ambiance des années 50. Je reproche un peu par moments son côté « glacial » et des effets qui semblent tout droit issus d’un logiciel de modélisation en 3D notamment pour les visages. Face à cette mise en couleurs, l’encrage est discret. J’ai senti une volonté de la part des auteurs d’innover un peu au niveau de la mise en page dans certaines scènes et j’avoue que ça passe bien. Les cadrages semblent venir du cinéma, l’histoire aussi d’ailleurs avec ce fameux cliché de la belle qui tombe sous le charme du héros au premier coup d’œil. La fin est assez convenue et tirée par les cheveux… Alors, avec tous ces défauts, faut-il laisser passer cette bd ? Non, parce que l’ensemble est agréable à lire, le scénario se révèle original et l’ambiance du polar est bien rendue.
L'Histoire d'une mère
Cet album aurait bien pu se faire oublier au beau milieu d’une « montagne » de bds du même éditeur si un avis extrêmement positif d’un lecteur ne m’avait pas encouragé à le chercher ! « L’histoire d’une mère » est une adaptation d’un conte d’Andersen par un auteur… danois. Ce qui frappe en premier lieu dans cet album, c’est la très grande beauté graphique et cette mise en ambiance particulièrement réussie ! Des séquences sont très touchantes et je pense qu’elles me resteront inoubliables, je me remémore notamment celle avec l’horloge. Pour ceux qui n’ont jamais lu ce conte d’Andersen, sachez que ce dernier raconte le combat d’une mère pour que son fils échappe à la mort… c’est très émouvant. La détermination, le courage, la colère de cette mère sont à l’image de l’amour qu’elle porte à son enfant : énorme ! « L’histoire d’une mère » est donc un super conte somptueusement mis en image par Madsen.
Idoles
Le premier tome d’« Idoles » présente un bon scénario même si le thème d’êtres humains génétiquement modifiés pour être des surhommes a déjà été maintes fois transposé sur une BD. Le point fort de cette série est sa situation dans une France au futur proche et dirigée par des politiciens aux idées extrémistes. Scénaristiquement, l’histoire traîne un peu trop en longueur mais cela permet aux lecteurs de mieux cerner les personnages. Certains passages sont très violents, résultats d’une société qui trône la peine de mort et de la dérive psychologique de ces êtres humains génétiquement modifiés. Les dialogues sont franchouillards et se révèlent excellents. "Idoles" est une série qui se laisse lire, j'attendrai le prochain tome pour me faire une idée définitive de cette BD.
Rafales
J’ai l’impression que les scénarii de Desberg se ressemblent de plus en plus, non pas en thèmes puisque l’auteur touche à tout mais dans sa façon de gérer (efficacement) le suspens… Par conséquent, ses histoires commencent à me lasser. Cette nouvelle série est une histoire de machinations dont le cadre se passe dans le monde pourri des multinationales sur fond de fantastique (léger). Ce premier tome est une longue introduction où les révélations sur les personnages et le pourquoi de ces actes sont distillées avec parcimonie. « Rafales » m’est apparu comme une histoire qui se laisse lire mais dont l’intrigue ne m’a pas vraiment accrochée. Les personnages sont énigmatiques et ne possèdent pas hélas ce « plus » qui les rendent attachants ou détestables. Le dessin de Vallés est très bon et mériterait un tirage en noir et blanc. A mon avis, il possède un trait qui peut être difficilement adapté à la mise en couleurs, cependant, il faut reconnaître le coloriste s’en sort avec les honneurs. Décidément, à mon avis, « Rafales » fait parti de ces nombreuses séries dont il faudra que j’attende le deuxième tome pour savoir si l’histoire va m’accrocher ou pas !
Philip et Francis (Les Aventures de)
J'ai un peu l'impression que cette série est à réserver aux fans de "Blake et Mortimer", suffisamment réceptifs à la dérision et qui accepteront donc de voir ces deux icônes ridiculisées. Les autres risquent comme moi de trouver l'ensemble plutôt insignifiant: oui le concept est plutôt osé et audacieux mais il faut vraiment accrocher à l'univers de Jacobs pour pouvoir pleinement savourer cette mise en boite. En effet, le style, notamment graphique, est plus que respecté et tout l'aspect comique vient du décalage par rapport au modèle. Les gags en eux-mêmes sont à mon sens bien loin d'être tordants (Bruce Lee et Kareem Abdul-Jabar parodiés, femmes incontrôlables, blagues autour du style vestimentaire d'Olrik, ...) à part peut-être effectivement ceux tournant autour de l'obésité de Mortimer et du régime strict que lui impose son domestique indien ; j'avoue que je me suis marré à voir Mortimer interdit de gâteaux au Mi-5, tenter de resquiller un salami sous ses vêtements ou une part de clafouti en pleine nuit. Mais à part ça, pas grand chose à retenir. Au final une lecture pas vraiment ennuyeuse mais je persiste à penser que pour pleinement apprécier un foutage de gueule comme celui-ci, il faut être plutôt client de l'œuvre originale. Un peu de finesse supplémentaire n'aurait également pas fait de mal.