Première série que je lis d'Andreae, hé ben en tout cas c'est drôlement beau!! Les couleurs, le dessin servent bien l'univers de fêtes déjantées du 1 et des grands espaces du 2.
Ca fait penser à La Nef c'est sûr et même à Horologium, les humains, les machines, la séquestration de gens dans un grand espace...
Dommage que les ficelles soient plus connues dans le second tome, ce n'est qu'une idée faite avec la lecture, et j'espère qu'Andreae nous surprendra encore par la suite.
Une bonne ptite série, qui pourrait prendre encore de l'envergure dans l'avenir, à suivre c'est certain.
Vous vous souvenez du film "American Beauty" ? Ce fameux long métrage où un père de famille se met à avoir marre de la vie et qui se détruit lui-même au fil des ans. C'est un peu le même refrain que j'ai ressenti à la lecture de cet ouvrage.
Bien entendu, le décor change et c’est en Iran que l'histoire se déroule. Nasser Ali Khan est un père d'une famille de 3 enfants, il est musicien et n'aime pas sa femme. Le jour où cette dernière lui casse son instrument de musique et faute d'en trouver un d'aussi bonne qualité, il se décide à ne plus manger ni boire pour mourir... Marjane Satrapi nous raconte les 8 derniers jours de sa vie et nous fait partager les derniers instants que se remémore Nasser Ali Khan. C'est ainsi qu'on apprendra comment il en est venu à l'envie de mettre fin à ses jours...
Le scénario de cette bédé est entièrement concentré sur ce personnage. Peu importe que ça se passe en Iran, les évènements auxquels est confronté Nasser Ali Khan aurait bien pu se dérouler dans n'importe quel pays étant donné la similitude entre les religions et les règles qui y régissent. Je suis à la fois peiné par la déception amoureuse de Nasser Ali et dérouté par l'égoïsme dont il a fait preuve envers ses enfants. Petite remarque en passant : je suis très étonné qu'un homme puisse mourir en seulement 8 jours ! Avis aux amateurs !
Je n'aime pas particulièrement le dessin de Marjane Satrapi mais je reconnais qu'il est extrêmement lisible. A mon sens, la grande force de "Poulet aux prunes" réside dans la neutralité des propos de l'auteur et la mise en avant de son scénario.
Alors pourquoi je ne conseille pas l’achat de cette bédé ? Peut-être parce que je trouve le dessin et la mise en page de Marjane trop simples (cadrages classiques pas du tout cinématographiques) ou pas assez expressif (très peu de gros plans sur les visages) à mon goût. Personnellement, cette bédé ne m’a pas autant marqué que ça bien que l’histoire soit réelle.
Malgré un thème archi-connu, le premier tome de cette série m’a accroché. « Tatanka » est le nom d’une association qui lutte contre la violence sur les animaux. Le récit débute par une intervention de nuit de quelques membres de ce groupe dans une animalerie. Le but de ce groupe consiste à délivrer des animaux destinés à des expériences de laboratoire. Mais ceux-ci vont être surpris de ne découvrir aucun animal, l’armée les ayant fait « évacuer » sous peu…mais pour quelle raison ? A partir de cette trame, l’histoire va devenir de plus en plus malsaine. Cette bédé manque beaucoup d’originalité mais le dessin de Séjourné arrive à nous faire oublier ce défaut. Néanmoins, je reconnais que le scénario est parfaitement rodé. Le dessinateur a un trait vraiment remarquable et ses cadrages sont très pertinents. La mise en page est excellente, le tout se lit sans heurt grâce à la grande fluidité de la narration. Il y a dans cette façon de raconter quelque chose qui me fait dire que cette bédé aurait pu faire un bon film. Cependant, je trouve que la mise en couleurs de certaines planches utilise un peu trop des tons vives. Les personnages ne sont pas vraiment attachants ni même antipathiques, ils ont ce côté qui me fait dire qu’ils sont finalement proches de la réalité. « Morsure » est finalement un album qui possède un excellent graphisme mais qui souffre d’un scénario trop peu original pour rendre cette bédé plus que prometteuse. Le deuxième tome me sera décisif pour savoir si je dois posséder cette série ou non.
« Adios Palomita » est une bd sortie en 1992, malgré son ancienneté, elle reste pour moi un des meilleurs albums westerns spaghettis au même titre que « 500 fusils » et « L’étoile du désert ».
Quand je lis cet album, j’ai l’impression de regarder un film de Sergio Léone. Les cadrages, les gros plans, l’ambiance, les flash-backs, tout cela est caractéristique de la patte du maître ! De nombreuses scènes rappellent beaucoup « Le bon, la brute et le truand ».
Cette bd m’a beaucoup captivé par sa mise en scène d’une redoutable efficacité et par ce scénario farfelu et original qui nous tient en haleine.
Et puis, il y a cette ambiance ! J’adore cette mise en couleurs de Isabelle Rabarot qui utilise pertinemment les tons orangés, azurs et brunes (pour les passages en flash-back).
Certes, il y a des passages totalement ridicules notamment avec le loup ou encore avec la mitraillette mais il faut dire que Sergio Léone n’était pas avare lui-aussi sur ce point-là ! Le dessin de lamy est très dynamique et sied parfaitement à ce type de bd.
Si vous avez aimé cet album et désirez prolonger ce moment de lecture , précipitez-vous alors sur « 500 fusils – Wayne Redlake » ou regardez un film de Sergio Léone !
J'avais beaucoup aimé Broderies, de Marjane Satrapi. Authenticité et humour étaient au rendez-vous. C'est encore le cas de cet album, primé à Angoulême. Satrapi arrive encore à nous surprendre. Puisant son inspiration dans son histoire familiale (qui semble très riche), elle nous livre un album sympathique et inattendu. Prenant comme point de départ le drame (un peu absurde) de cet homme qui, ne pouvant plus jouer du tar, décide de mourir. Mais pas trop vite, et il arrive à réagir à ce qui se passe autour de lui, alors qu'on eût pu craindre qu'il s'en désintéressât complètement. Les situations comiques surviennent au milieu du processus, et Nasser Ali ne peut pas mourir comme il le souhaite.
Cela donne un espèce de conte à la fois grave et léger, très agréable à lire, mais sans plus.
J'ai acheté cette bd suite aux avis dithyrambiques de bdthèque. Hé bien, je suis déçu. Certes pas par les dessins, grandioses, et le découpage à la Bendis, très réussi, mais par le scénario, qui aurait pu être sympa, mais qui finalement n'est qu'une ènième reprise du thème parano de l'attaque de l'humanité par le reste de l'univers. On ne peut pas dire que ça brille par son originalité, sauf bien sûr par la personalité et les méthodes de l'héroïne.
Bon bref, 3/5 c'est peut être un peu sévère, mais cette bd est vraiment surévaluée à mon goût.
Un véritable OVNI, un pari fou que seul un auteur original et pouvant s'appuyer sur un succès déjà concret comme celui de Trondheim pouvait tenter. L'objet BD lui-même surprend quand on le voit en librairie : totalement bleu, pas de titre, pas d'éditeur, pas de code barre, pas de... rien de rien ! Du bleu, c'est tout ! Et quand on l'ouvre, ce sont des pages bleues dans lesquels se suivent des tâches de couleurs qu'on pourrait assimiler à une ou plusieurs amibes qui... vivent leur vie de tâches mouvantes... Alors parfois on voit une petite tâche blanche apparaitre, se faire "gober" par la grosse tâche bleu ciel, puis se faire rejeter et disparaitre... ou alors se faire assimiler... ou alors la tâche bleu ciel se dédouble, modifie sa forme, etc... En essayant de mettre une logique à tout ça on pourrait donc assimiler le tout comme je le disais à la vie passionnante d'une amibe mais je pense qu'il n'y a pas de logique à donner à ce "récit", car il n'y a pas de véritable récit, juste de l'abstrait...
Et en ce qui me concerne, je n'aime pas l'abstrait. Ca m'échappe totalement, ça ne me fait rien ressentir, ça m'ennuie, ça me donne l'impression de n'avoir rien sous les yeux, rien que du vide... bleu.
Alors saluons le pari réussi d'avoir osé publier une BD abstraite qui ne raconte rien, qui n'a pas de dessin à proprement parler, qui a été réalisée en moins de 8 heures dans sa totalité par son auteur, et qui se lit sans même pouvoir se lire puisqu'il n'y a rien à lire ou presque. Mais passé ce salut au pari réussi, il n'en reste pas moins une BD que je ne conseille pas à la lecture et surtout pas à l'achat sauf pour épater vos amis pendant les 30 secondes durant lesquelles ils se diront : "Non ? C'est vraiment une BD, ça ?".
Il y a de ces BD pour lesquelles j'ai un avis assez sévère et (A)mère fait partie de celles-là…
Raphaël Terrier vient de recevoir le prix des lycéens picards pour un premier album BD, est-ce mérité ou pas ? telle n’est pas la question…Toujours est-il que cela a éveillé ma curiosité.
L’histoire en elle-même m’a accroché et ému, il ne pouvait pas en être autrement quand on sait que Raphaël y raconte sa jeunesse et le calvaire de sa famille, suite au fléau dont est victime sa mère… L’histoire est celle d’un enfant qui voit sa maman s’enfoncer dans l’alcool et tous les conséquences dramatiques qui en découlent.
Cette autobiographie est servie par un dessin très épuré qui retransmet parfaitement les sentiments de l’auteur. Il y a dans ce trait et dans sa façon d’aborder son histoire beaucoup de délicatesse et de finesse. Mais le gros problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire une BD. Certes, je reconnais que les dessins desservent parfaitement les propos de l’auteur mais j’ai eu la nette impression qu’ils illustrent un peu trop les commentaires de Raphaël Terrier… La page mise en exemple dans la galerie de ce site est assez représentative de ce que j’ai ressenti sur ce livre.
Reste que (A)mère est un formidable cri d’amour de Raphaël Terrier pour sa mère…
Je n'ai lu que le premier tome de cette série mais je trouve qu'il peut très bien se lire comme un One-Shot.
Le dessin a bien quelques défauts : les personnages font assez figés car le dessinateur a l'air de mieux s'y entendre pour les illustrations et les belles images que la BD dynamique, et on peut également lui reprocher une certaine faiblesse dans les perspectives qui donnent parfois un peu de mal à juger de la profondeur de certaines scènes et objets. Mais malgré cela, j'aime beaucoup, voire j'adore par bien des moments ! Le trait est fin et élégant, les décors beaux, et surtout la colorisation est formidable ! J'adore ces teintes de marrons, de gris, de jaunes, de rouille. C'est beau et vraiment bien colorisé.
Quant à l'histoire, je m'attendais à une histoire sombre dans un décor de cité-usine rouillée au gouvernement totalitaire, un récit à la Brazil. Mais loin de toute noirceur, il y a une large part d'espoir et d'humour dans cette BD. Les dialogues sont fins, l'humour est dispensé avec parcimonie et pourrait même passer inaperçu s'il ne donnait pas une véritable fraîcheur et profondeur à cette série qui aurait pu être terne sans cela. L'histoire mêle décor claustrophobique, régime totalitaire, poésie, évasion, amitié et amour dans un melting-pot tout en finesse et en plaisir de lecture.
J'ai été charmé par cette BD.
Après lecture des tomes 2 et 3, je me vois forcer de baisser ma note de 4/5 à 3/5.
La série conserve les qualités qui font son charme : des personnages assez attachants, un univers à la fois kafkaien et poétique, des couleurs que j'aime vraiment beaucoup, un peu d'humour et pas mal d'idées.
Mais le tout manque hélas de maîtrise.
De maîtrise en matière de dessin car même si je l'aime bien, il reste techniquement très améliorable, certaines scènes assez amateurs contrastant avec d'autres très jolies. Je crains que, sans les belles couleurs, les défauts du trait n'aient été encore plus visibles.
Et de maîtrise en matière de narration car le scénario se révèle décousu et confus passé le premier tome. De nombreuses idées et personnages aparaissent comme autant de voies scénaristiques qui ne mènent finalement nulle part. Le récit saute souvent du coq à l'âne. Et la conclusion du récit, même si elle se tient et est assez jolie, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe après un récit qui semblait partir dans une toute autre direction.
La lecture n'en reste pas moins sympathique et j'ai une petite affection pour cette série, mais je ne peux la considérer comme vraiment achevée et aboutie.
« Kady » est une satire de notre société de consommation.
Le « colporte de Roplan » est un supermarché flottant en route vers un port. L’équipage est en plein préparatif pour la quinzaine commerciale. Dès son accotement, il est assailli par une foule impressionnante qui s’arrache les promotions. Du côté des organisateurs, tous les moyens sont bons pour appâter le client : venu de stars et de personnages du milieu politique, corruption, règne de l’apparence. Tout va pour le mieux pour les organisateurs jusqu’à l’intervention plus ou moins volontaire de plusieurs personnages. Parmi eux figurent Shaker, héros que l’on retrouvera dans « Balade Balade » du même auteur ; Kady, jeune mannequin victime de cette société et avec qui des scandales vont apparaître à jour ; Fidji et son ours blanc apprivoisé.
Il est assez difficile de classer cet album. Humour, tendresse, poésie avec la présence irréaliste d’un ours, sarcasme sont présents tout au long de cette BD. Ce qui fait que « Kady » est un livre assez difficile à aborder. Des idées, des détails foisonnent et une relecture s’avère à mon avis indispensable pour saisir la richesse du propos. Ça dérange, ça émue parfois, ça enfante bref la lecture de cette BD ne m’a pas laissé indifférent !
La qualité du découpage et de la mise en page s’avèrent excellentes avec la succession de passages calmes entrecoupés par des scènes d’action. Le format est assez inhabituel dans le monde éditorial (112 pages), il laisse une liberté de narration aux auteurs et permet à Kokor d'exprimer ses idées pleinement.
« Kady » est finalement un livre attachant et qui se classe parmi les albums les plus surprenants de ma bédéthèque.
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Terre mécanique
Première série que je lis d'Andreae, hé ben en tout cas c'est drôlement beau!! Les couleurs, le dessin servent bien l'univers de fêtes déjantées du 1 et des grands espaces du 2. Ca fait penser à La Nef c'est sûr et même à Horologium, les humains, les machines, la séquestration de gens dans un grand espace... Dommage que les ficelles soient plus connues dans le second tome, ce n'est qu'une idée faite avec la lecture, et j'espère qu'Andreae nous surprendra encore par la suite. Une bonne ptite série, qui pourrait prendre encore de l'envergure dans l'avenir, à suivre c'est certain.
Poulet aux Prunes
Vous vous souvenez du film "American Beauty" ? Ce fameux long métrage où un père de famille se met à avoir marre de la vie et qui se détruit lui-même au fil des ans. C'est un peu le même refrain que j'ai ressenti à la lecture de cet ouvrage. Bien entendu, le décor change et c’est en Iran que l'histoire se déroule. Nasser Ali Khan est un père d'une famille de 3 enfants, il est musicien et n'aime pas sa femme. Le jour où cette dernière lui casse son instrument de musique et faute d'en trouver un d'aussi bonne qualité, il se décide à ne plus manger ni boire pour mourir... Marjane Satrapi nous raconte les 8 derniers jours de sa vie et nous fait partager les derniers instants que se remémore Nasser Ali Khan. C'est ainsi qu'on apprendra comment il en est venu à l'envie de mettre fin à ses jours... Le scénario de cette bédé est entièrement concentré sur ce personnage. Peu importe que ça se passe en Iran, les évènements auxquels est confronté Nasser Ali Khan aurait bien pu se dérouler dans n'importe quel pays étant donné la similitude entre les religions et les règles qui y régissent. Je suis à la fois peiné par la déception amoureuse de Nasser Ali et dérouté par l'égoïsme dont il a fait preuve envers ses enfants. Petite remarque en passant : je suis très étonné qu'un homme puisse mourir en seulement 8 jours ! Avis aux amateurs ! Je n'aime pas particulièrement le dessin de Marjane Satrapi mais je reconnais qu'il est extrêmement lisible. A mon sens, la grande force de "Poulet aux prunes" réside dans la neutralité des propos de l'auteur et la mise en avant de son scénario. Alors pourquoi je ne conseille pas l’achat de cette bédé ? Peut-être parce que je trouve le dessin et la mise en page de Marjane trop simples (cadrages classiques pas du tout cinématographiques) ou pas assez expressif (très peu de gros plans sur les visages) à mon goût. Personnellement, cette bédé ne m’a pas autant marqué que ça bien que l’histoire soit réelle.
Tatanka
Malgré un thème archi-connu, le premier tome de cette série m’a accroché. « Tatanka » est le nom d’une association qui lutte contre la violence sur les animaux. Le récit débute par une intervention de nuit de quelques membres de ce groupe dans une animalerie. Le but de ce groupe consiste à délivrer des animaux destinés à des expériences de laboratoire. Mais ceux-ci vont être surpris de ne découvrir aucun animal, l’armée les ayant fait « évacuer » sous peu…mais pour quelle raison ? A partir de cette trame, l’histoire va devenir de plus en plus malsaine. Cette bédé manque beaucoup d’originalité mais le dessin de Séjourné arrive à nous faire oublier ce défaut. Néanmoins, je reconnais que le scénario est parfaitement rodé. Le dessinateur a un trait vraiment remarquable et ses cadrages sont très pertinents. La mise en page est excellente, le tout se lit sans heurt grâce à la grande fluidité de la narration. Il y a dans cette façon de raconter quelque chose qui me fait dire que cette bédé aurait pu faire un bon film. Cependant, je trouve que la mise en couleurs de certaines planches utilise un peu trop des tons vives. Les personnages ne sont pas vraiment attachants ni même antipathiques, ils ont ce côté qui me fait dire qu’ils sont finalement proches de la réalité. « Morsure » est finalement un album qui possède un excellent graphisme mais qui souffre d’un scénario trop peu original pour rendre cette bédé plus que prometteuse. Le deuxième tome me sera décisif pour savoir si je dois posséder cette série ou non.
Trio Grande - Adios Palomita
« Adios Palomita » est une bd sortie en 1992, malgré son ancienneté, elle reste pour moi un des meilleurs albums westerns spaghettis au même titre que « 500 fusils » et « L’étoile du désert ». Quand je lis cet album, j’ai l’impression de regarder un film de Sergio Léone. Les cadrages, les gros plans, l’ambiance, les flash-backs, tout cela est caractéristique de la patte du maître ! De nombreuses scènes rappellent beaucoup « Le bon, la brute et le truand ». Cette bd m’a beaucoup captivé par sa mise en scène d’une redoutable efficacité et par ce scénario farfelu et original qui nous tient en haleine. Et puis, il y a cette ambiance ! J’adore cette mise en couleurs de Isabelle Rabarot qui utilise pertinemment les tons orangés, azurs et brunes (pour les passages en flash-back). Certes, il y a des passages totalement ridicules notamment avec le loup ou encore avec la mitraillette mais il faut dire que Sergio Léone n’était pas avare lui-aussi sur ce point-là ! Le dessin de lamy est très dynamique et sied parfaitement à ce type de bd. Si vous avez aimé cet album et désirez prolonger ce moment de lecture , précipitez-vous alors sur « 500 fusils – Wayne Redlake » ou regardez un film de Sergio Léone !
Poulet aux Prunes
J'avais beaucoup aimé Broderies, de Marjane Satrapi. Authenticité et humour étaient au rendez-vous. C'est encore le cas de cet album, primé à Angoulême. Satrapi arrive encore à nous surprendre. Puisant son inspiration dans son histoire familiale (qui semble très riche), elle nous livre un album sympathique et inattendu. Prenant comme point de départ le drame (un peu absurde) de cet homme qui, ne pouvant plus jouer du tar, décide de mourir. Mais pas trop vite, et il arrive à réagir à ce qui se passe autour de lui, alors qu'on eût pu craindre qu'il s'en désintéressât complètement. Les situations comiques surviennent au milieu du processus, et Nasser Ali ne peut pas mourir comme il le souhaite. Cela donne un espèce de conte à la fois grave et léger, très agréable à lire, mais sans plus.
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
J'ai acheté cette bd suite aux avis dithyrambiques de bdthèque. Hé bien, je suis déçu. Certes pas par les dessins, grandioses, et le découpage à la Bendis, très réussi, mais par le scénario, qui aurait pu être sympa, mais qui finalement n'est qu'une ènième reprise du thème parano de l'attaque de l'humanité par le reste de l'univers. On ne peut pas dire que ça brille par son originalité, sauf bien sûr par la personalité et les méthodes de l'héroïne. Bon bref, 3/5 c'est peut être un peu sévère, mais cette bd est vraiment surévaluée à mon goût.
Bleu
Un véritable OVNI, un pari fou que seul un auteur original et pouvant s'appuyer sur un succès déjà concret comme celui de Trondheim pouvait tenter. L'objet BD lui-même surprend quand on le voit en librairie : totalement bleu, pas de titre, pas d'éditeur, pas de code barre, pas de... rien de rien ! Du bleu, c'est tout ! Et quand on l'ouvre, ce sont des pages bleues dans lesquels se suivent des tâches de couleurs qu'on pourrait assimiler à une ou plusieurs amibes qui... vivent leur vie de tâches mouvantes... Alors parfois on voit une petite tâche blanche apparaitre, se faire "gober" par la grosse tâche bleu ciel, puis se faire rejeter et disparaitre... ou alors se faire assimiler... ou alors la tâche bleu ciel se dédouble, modifie sa forme, etc... En essayant de mettre une logique à tout ça on pourrait donc assimiler le tout comme je le disais à la vie passionnante d'une amibe mais je pense qu'il n'y a pas de logique à donner à ce "récit", car il n'y a pas de véritable récit, juste de l'abstrait... Et en ce qui me concerne, je n'aime pas l'abstrait. Ca m'échappe totalement, ça ne me fait rien ressentir, ça m'ennuie, ça me donne l'impression de n'avoir rien sous les yeux, rien que du vide... bleu. Alors saluons le pari réussi d'avoir osé publier une BD abstraite qui ne raconte rien, qui n'a pas de dessin à proprement parler, qui a été réalisée en moins de 8 heures dans sa totalité par son auteur, et qui se lit sans même pouvoir se lire puisqu'il n'y a rien à lire ou presque. Mais passé ce salut au pari réussi, il n'en reste pas moins une BD que je ne conseille pas à la lecture et surtout pas à l'achat sauf pour épater vos amis pendant les 30 secondes durant lesquelles ils se diront : "Non ? C'est vraiment une BD, ça ?".
(A)mère
Il y a de ces BD pour lesquelles j'ai un avis assez sévère et (A)mère fait partie de celles-là… Raphaël Terrier vient de recevoir le prix des lycéens picards pour un premier album BD, est-ce mérité ou pas ? telle n’est pas la question…Toujours est-il que cela a éveillé ma curiosité. L’histoire en elle-même m’a accroché et ému, il ne pouvait pas en être autrement quand on sait que Raphaël y raconte sa jeunesse et le calvaire de sa famille, suite au fléau dont est victime sa mère… L’histoire est celle d’un enfant qui voit sa maman s’enfoncer dans l’alcool et tous les conséquences dramatiques qui en découlent. Cette autobiographie est servie par un dessin très épuré qui retransmet parfaitement les sentiments de l’auteur. Il y a dans ce trait et dans sa façon d’aborder son histoire beaucoup de délicatesse et de finesse. Mais le gros problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire une BD. Certes, je reconnais que les dessins desservent parfaitement les propos de l’auteur mais j’ai eu la nette impression qu’ils illustrent un peu trop les commentaires de Raphaël Terrier… La page mise en exemple dans la galerie de ce site est assez représentative de ce que j’ai ressenti sur ce livre. Reste que (A)mère est un formidable cri d’amour de Raphaël Terrier pour sa mère…
Naciré et les machines
Je n'ai lu que le premier tome de cette série mais je trouve qu'il peut très bien se lire comme un One-Shot. Le dessin a bien quelques défauts : les personnages font assez figés car le dessinateur a l'air de mieux s'y entendre pour les illustrations et les belles images que la BD dynamique, et on peut également lui reprocher une certaine faiblesse dans les perspectives qui donnent parfois un peu de mal à juger de la profondeur de certaines scènes et objets. Mais malgré cela, j'aime beaucoup, voire j'adore par bien des moments ! Le trait est fin et élégant, les décors beaux, et surtout la colorisation est formidable ! J'adore ces teintes de marrons, de gris, de jaunes, de rouille. C'est beau et vraiment bien colorisé. Quant à l'histoire, je m'attendais à une histoire sombre dans un décor de cité-usine rouillée au gouvernement totalitaire, un récit à la Brazil. Mais loin de toute noirceur, il y a une large part d'espoir et d'humour dans cette BD. Les dialogues sont fins, l'humour est dispensé avec parcimonie et pourrait même passer inaperçu s'il ne donnait pas une véritable fraîcheur et profondeur à cette série qui aurait pu être terne sans cela. L'histoire mêle décor claustrophobique, régime totalitaire, poésie, évasion, amitié et amour dans un melting-pot tout en finesse et en plaisir de lecture. J'ai été charmé par cette BD. Après lecture des tomes 2 et 3, je me vois forcer de baisser ma note de 4/5 à 3/5. La série conserve les qualités qui font son charme : des personnages assez attachants, un univers à la fois kafkaien et poétique, des couleurs que j'aime vraiment beaucoup, un peu d'humour et pas mal d'idées. Mais le tout manque hélas de maîtrise. De maîtrise en matière de dessin car même si je l'aime bien, il reste techniquement très améliorable, certaines scènes assez amateurs contrastant avec d'autres très jolies. Je crains que, sans les belles couleurs, les défauts du trait n'aient été encore plus visibles. Et de maîtrise en matière de narration car le scénario se révèle décousu et confus passé le premier tome. De nombreuses idées et personnages aparaissent comme autant de voies scénaristiques qui ne mènent finalement nulle part. Le récit saute souvent du coq à l'âne. Et la conclusion du récit, même si elle se tient et est assez jolie, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe après un récit qui semblait partir dans une toute autre direction. La lecture n'en reste pas moins sympathique et j'ai une petite affection pour cette série, mais je ne peux la considérer comme vraiment achevée et aboutie.
Kady
« Kady » est une satire de notre société de consommation. Le « colporte de Roplan » est un supermarché flottant en route vers un port. L’équipage est en plein préparatif pour la quinzaine commerciale. Dès son accotement, il est assailli par une foule impressionnante qui s’arrache les promotions. Du côté des organisateurs, tous les moyens sont bons pour appâter le client : venu de stars et de personnages du milieu politique, corruption, règne de l’apparence. Tout va pour le mieux pour les organisateurs jusqu’à l’intervention plus ou moins volontaire de plusieurs personnages. Parmi eux figurent Shaker, héros que l’on retrouvera dans « Balade Balade » du même auteur ; Kady, jeune mannequin victime de cette société et avec qui des scandales vont apparaître à jour ; Fidji et son ours blanc apprivoisé. Il est assez difficile de classer cet album. Humour, tendresse, poésie avec la présence irréaliste d’un ours, sarcasme sont présents tout au long de cette BD. Ce qui fait que « Kady » est un livre assez difficile à aborder. Des idées, des détails foisonnent et une relecture s’avère à mon avis indispensable pour saisir la richesse du propos. Ça dérange, ça émue parfois, ça enfante bref la lecture de cette BD ne m’a pas laissé indifférent ! La qualité du découpage et de la mise en page s’avèrent excellentes avec la succession de passages calmes entrecoupés par des scènes d’action. Le format est assez inhabituel dans le monde éditorial (112 pages), il laisse une liberté de narration aux auteurs et permet à Kokor d'exprimer ses idées pleinement. « Kady » est finalement un livre attachant et qui se classe parmi les albums les plus surprenants de ma bédéthèque.