Sans être exceptionnelle, cette série m'a surpris par bien des aspects.
Déjà son dessin, qui m'a paru assez moche, aux couleurs affreuses au début du tome 1 (orange, rouge et vert ont rarement été des couleurs qui collent bien ensemble), mais qui finalement n'est pas mauvais concernant les décors même s'il est très inégal concernant les personnages (certains personnages sont franchement moches et changeants). A partir du tome 2 ou 3, le dessin devient assez bon globalement, même si les visages de certains personnages (pas tous) laissent vraiment à désirer).
Mais ensuite, la série m'a assez surpris par son personnage principal. Pour imaginer Sauveur Pagés, il faudrait trouver un juste milieu entre Buddy Longway, John Lennon (pour les lunettes et le côté hippie) et le Docteur Moreau. Si on ajoute à cela des origines Françaises de Perpignan et des souvenirs désagréables de la répression de la Commune, cela donne un personnage western assez original.
D'autant plus original que le récit mêle allègrement la science-fiction et le fantastique dans son univers western : Sauveur est en effet un tel biologiste qu'il est capable de créer une femme-loup intelligente et belle ou de faire pousser des "monstroplantes" (ou presque) pour combattre ses ennemis. Bon, cet aspect un peu SF s'estompe assez vite après le premier tome pour ne garder qu'une grande affinité de Sauveur avec les animaux et surtout en gardant Eve, la femme-loup. Mais il a de quoi vraiment surprendre quand on entame la lecture de la série et qu'on voit soudain débarquer de tels éléments fantastiques sans plus d'explications logiques. Cet aspect, un peu naïf dans le premier tome, est assez bien utilisé ensuite au cours de la série.
Chaque tome est composé d'une histoire plus ou moins indépendante et chaque album bénéficie de scénarios qui, s'ils ne sont pas totalement innovants et prenants, sont différents les uns des autres et assez bien foutus en même temps que relativement originaux.
S'il fallait faire des reproches à cette série, ils tiendraient surtout dans l'aspect un peu amateur du scénario initial : ça sent la vieille série naïve pour le premier tome, avec énormément d'influences hippies et non-violentes dignes des années 70 qui ont vu naître la série, mais aussi dans la narration qui est parfois franchement confuse et pas vraiment au point dans les premiers tomes.
On notera également quelques incohérences qui semblent à nouveau rappeler un manque de professionnalisme des auteurs (Sauveur se déclare soudain géologue alors qu'au tome précédent il affirmait ne pas l'être, un certain Abel se fait appeler Samson 2 pages plus tard puis revient à Abel etc...).
Et le tout parait parfois assez naïf dans les personnages : la petite fille de sauveur, gros bébé au sourire permanent qui fait "papa papa", les juifs assez caricaturaux persécutés dans le tome 2, les trappeurs visages-pâles brutaux et poivrots, les méchants blancs prêts à lyncher tous ceux qui sont différents d'eux, etc... A nouveau, cette naïveté s'estompe au fil des tomes et c'est tant mieux.
On retiendra donc, malgré quelques défauts dans la forme, un fond original et parfois surprenant, des scénarios pas mauvais et une série qui mérite d'être lue par curiosité.
Cette BD me fait franchement penser à La Vie est courte de Thiriet et Larcenet : c'est la même forme de gags en une image avec légende et un humour assez proche.
Le dessin est tout en rondeur, clair et agréable à lire : j'aime assez et je le trouve assez efficace pour l'humour.
Quant à l'humour, justement, certains gags sont bien marrants. Il n'y en a pas eu durant ma lecture de l'album qui m'ait vraiment fait éclater de rire, mais pour beaucoup je les ai pris avec le sourire ou avec un petit rire sincère, trouvant le tout sympa et pas prise de tête. Cependant, il y en a aussi beaucoup que j'ai trouvé assez basiques et pas vraiment drôles. Un peu trop de gags jouent par exemple sur une simple expression de la langue française mise en image en la prenant au pied de la lettre ou de manière décalée, et la plupart de ces gags m'ont laissé assez froid.
Et puis il y a aussi le prix de l'album que je trouve hélas bien trop cher pour un recueil de gags en couverture souple de jeunes auteurs qui sont sympathiques mais pas toujours vraiment hilarants.
Sympa mais je ne peux pas vraiment en conseiller l'achat.
Je suis amateur du style de l’auteur, emprunt d’onirisme et de surréalisme. Le jeu de couleurs pastelles apporte une touche particulière et si caractéristique aux planches. C’est beau et très coloré. Malheureusement, les histoires contenues dans ce recueil sont fort hermétiques. Seule la première m’a séduite, la deuxième est trop courte (2 pages), la troisième est très particulière (tout en pleines pages) et la dernière est trop obscure. Mon principal grief à l’encontre de Mattotti est cette impression de talent gâché par des scénarii pas vraiment à la hauteur. Dommage car visuellement, c’est toujours aussi réussi !
A réserver aux inconditionnels de l’auteur.
Note approximative : 3,5/5
Une vraie découverte pour moi. Les aventures de Marzena (prononcer Majena) nous montrent la Pologne telle qu'elle était dans les années 1980, quand un Pape polonais était à la tête de l'Eglise catholique et que le régime communiste vivait ses dernières années. Les queues devant les magasins, les messes presque permanentes, le ras-le-bol des petites gens, Marzena a vécu tout ça. Mais elle était aussi une enfant qui ouvrait des regards curieux sur ce qui l'entourait, qui, avec ses voisins, inventait de nouveaux jeux avec les moyens du bord. Marzena a rencontré Sylvain Savoia, dessinateur de Nomad et Al'Togo, auquel elle a raconté son histoire. Ensemble, ils en ont fait une série d'histoires courtes, publiées dans Spirou. Savoia a simplifié son dessin pour l'occasion, permettant à tous les publics de le lire. Marzena a gardé ses grands yeux bleus, et elle offre une orange ou une mandarine, sur laquelle elle a écrit son surnom, à tous ceux qui viennent lui parler de sa BD.
L'originalité de Marzi vient de son ton : Marzena a 26 ans à présent, mais raconte son histoire avec les mots d'une enfant de 7 ans. Cela donne un aspect décalé à l'absurdité de certaines scènes. Celles-ci sont souvent drôles, parfois très touchantes, mais toujours inattendues.
Dans le genre aventures picaresques, voici venir Ratafia, nouvelle série réjouissante. Attention, il ne faut pas chercher une réelle finalité dans ces aventures, c'est du pur divertissement. Le scénariste, Nicolas Pothier, a beaucoup lu Goscinny, et il essaye de retranscrire son esprit (essentiellement au travers de calembours et de situations absurdes, comme ces pirates qui refusent de prendre des monceaux d'or), avec pas mal de bonheur. Le trait chaleureux et généreux de Frédérik Salsédo est rehaussé par les couleurs de son frère, Greg. Le capital sympathie de cette série est assez conséquent, car la lecture en est très agréable.
Attention! Kinky et Cosy, c’est tout sauf de l’humour bon enfant. C’est bête et méchant, (un peu) trash, absurde...et vraiment étonnant. Les deux jumelles ne sont pas toujours les personnages principaux de ces gags en trois cases. Y’a aussi une bande d’extraterrestres, un voisin facho, un policier zélé, un pompier dépressif, un commandant de bord amateur, un médecin-charcutier... la plupart des gags sont tout simplement excellents!
Le dessin a un ce je ne sais quoi de particulier... En fait, on est assez loin de la bd franco-belge, on pense plus facilement à une certaine bd américaine indépendante.
J’espère vraiment que cette bd trouvera son public, parce qu’elle le mérite vraiment. Le risque est là : il y a une véritable ambiguïté à voir cette bd éditée par Le lombard, éditeur plutôt traditionnel, je l’aurais bien vue chez Fluide Glacial ou chez Les requins marteaux... Parce que là, y’a plein de parents qui risquent de l’acheter pour leur gosse, croyant avoir affaire à un truc gentillet comme « Sac à puces » ou « Nathalie »... Ils seront bien embêtés quand leur fille leur demandera ce que veut dire « vibromasseur », « pornographique » ou « ecstasy »...
Ratafia est une énième histoire de pirates que l'on pourrait aisément comparer aux aventures de Rosco le rouge.
J’ai trouvé cette bd plutôt sympathique. Des dessins agréables, très colorés, avec des personnages bien délirants.
Le point fort de l'album, c'est un humour omniprésent avec une avalanche de gags et de jeux de mots.
Côté scénario par contre, on ne sait pas bien où les auteurs veulent mener leur barque. La chasse au trésor auxquelles se livrent nos amis pirates est une succession d'aventures burlesques sans queue ni tête.
Décidément, Jeph Loeb adore montrer dans les séries qu'il scénarise à quel point il est érudit en matière de DC Comics. Autant dans Batman - Long Halloween que dans Batman - Silence, il avait sorti à chaque fois la quasi totalité des ennemis de Batman. Alors ici, quand il mêle Superman et Batman dans une même histoire, autant qu'il va y avoir une foule, voire un amoncellement gigantesque de super-héros et super-méchants qui vont apparaître dans un unique album !
Pour rigoler, je vous fais ici la liste complète des super-héros et super-méchants présents dans le tome 1 de Superman/Batman, liste qu'apprécieront les connaisseurs :
- Batman
- Superman
- Nightwing
- Batgirl (2)
- Robin (3)
- Oracle
- The Huntress
- Super Girl
- Super Boy
- Super Chien (arf ! ;) )
- Steel
- Lex Luthor
- Metallo
- Metron
- DarkSeid
- Silver Banshee
- Mister Freeze
- Icicle
- Captain Cold
- Killer Frost
- Mongul
- Solomon Grundy
- Lady Shiva
- Nightshade
- Grodd
- 23 ennemis de Batman et Superman supplémentaires dont les noms ne sont pas donnés car inutiles
- Green Lantern
- L'Eclair Noir
- StarFire
- Katana
- Captain Atom
- Major Force
- Power Girl
- Hawkman
- Captain Marvel
- Flash
- un autre Green Lantern
- un inconnu membre de la JSA habillé en footballeur américain "fairplay"
- Toyman
Et...
heu...
C'est tout !
Autant vous dire au vu de cette foultitude de super-gaillards qu'on se croit plus dans un épisode de la JLA voire dans Kingdom Come que dans une BD sobre et intelligente à la manière de Batman - Dark Knight.
Au niveau dessin, ça ressemble beaucoup aux dessins animés Batman et Superman, mais en un tout petit peu plus sombre et adulte. Ca se regarde bien et ça se laisse lire même si ça manque d'âme et d'intérêt visuel.
Au niveau scénario, comme dit plus haut, ça ne fait pas dans la finesse. Tout se joue à coup de poings, de super-pouvoirs, de méga-bastons, d'apparitions surprises de super-machins face à wonder-trucs. Le scénario est assez cliché (un astéroïde fonce sur la Terre, mais manque de bol, il est en kryptonite alors Superman ne pourra pas l'arrêter, il va falloir réfléchir 2 secondes alors !), les rebondissements sont téléphonés (Superman déboule juste au bon moment, ou alors qu'on croyait que Superman et Batman étaient vaincus, finalement non, une seconde d'inattention de leurs ennemis leur ont permis de les vaincre de justesse, ouf !). L'intrigue et les rebondissements du scénario sont même carrément indigents : je préfère vous prévenir qu'il vaut mieux ne pas réfléchir sur l'ensemble de l'histoire une fois qu'on a lu la BD sans quoi des énormités et du suspens artificiel et ridicule vous sauteront aux yeux, s'ils ne l'ont pas déjà faits en cours de lecture.
Mais malgré ces nombreux défauts, je trouve néanmoins que ça se lit bien. C'est de la BD de pur divertissement, rien d'intellectuel ou ne serait-ce que d'intelligent, mais juste du divertissement. Le scénario, comme dit plus haut, n'est pas franchement bien ficelé et peut même paraître risible par moment, mais il est accrocheur et donne envie de lire jusqu'à la fin. Les auteurs s'accordent même le droit de faire de l'humour, humour parfois assez ridicule d'ailleurs, se foutant de la gueule de Power Girl, de Super Chien ou encore de Toyman (un méchant petit génie du bricolage que je ne connaissais pas). Bon, on passera outre Captain Atom qui sauve la planète en criant "Dieu bénisse l'Amérique" et on passera outre la fin de l'histoire qui est assez minable (baston, quand tu nous tiens...). Mais je n'ai pas passé un véritable mauvais moment de lecture.
C'est assez... nul (ceci dit sans méchanceté) mais c'est finalement assez sympa à lire, même si ça ne révolutionne rien ni au monde des comics, ni à l'univers de Batman et Superman.
Ah si, tout de même, pour ceux qui savaient que Lex Luthor était devenu président des USA dans le monde DC Comics, c'est dans cet album que finalement... il perd son trône.
Mouais... Je me demande 2 choses à la lecture de cette BD : d'une part, à quoi sert-il que ce soit une histoire de Superman puisqu'il n'y joue qu'un rôle presque figuratif, laissant la vedette à Lex Luthor et à la comtesse del Portenza ; et d'autre part, pourquoi avoir nommé cette histoire "fin de siècle" alors que le décor de la fin du 20e siècle est totalement inutile à l'histoire et d'ailleurs dans le récit, on n'en parle que parce que Luthor organise un gala pour l'occasion alors qu'il aurait pu le faire pour n'importe quelle autre occasion.
Tout cela me donne le sentiment net que le fait d'avoir mis cette histoire dans la série Superman et de l'avoir appelée "Fin de siècle" n'a qu'un but purement commercial, pour attirer le lecteur qui espère lire une histoire d'un héros qu'il connaît dans une ambiance particulière et sans doute grandiose de fin de siècle.
Déception donc car on ne lit finalement là qu'une banale histoire mêlant fantastique et gros sous, un scénario de série télévisée façon "Charmed" ou autres qui mêlent sorcellerie, big business et vie moderne.
Passé ce reproche, le dessin n'est pas trop mauvais et l'histoire se lit assez bien. Les personnages, quoique bateaux, ne sont pas mauvais et les dialogues se laissent lire.
Bref, c'est une histoire qui passe le temps mais sûrement pas une histoire qui fera date dans la série des Superman ni d'ailleurs dans n'importe quelle mémoire.
Mouairf... Le genre d'histoire qui me laissent vraiment de marbre.
Comme à son habitude, Servais nous emmène dans un décor campagnard Belge, s'attachant, une fois n'est pas coutume, à des faits historiques de la Seconde Guerre Mondiale et de la déportation des Juifs d'Europe. On retrouve son dessin typique, ses décors boisés et campagnards habituels, et même ses personnages que je trouve assez interchangeables d'une BD à une autre.
Le premier tome de cette BD m'a relativement intéressé puisqu'il a une petite touche "aventure" avec son décor de la Belgique en guerre, ces enfants Juifs qu'on cache dans un camp scout, etc... Mais le second tome quitte ce décor pour tourner au mélodrame psychologique, la jeune fille traumatisée à vie par une faute qu'elle n'a pas commise, tellement traumatisée qu'elle en devient folle, et son jeune amoureux éconduit de l'époque qui la retrouve pour la pardonner, etc... Bof... Franchement une histoire qui ne me marquera ni par son originalité ni par sa force.
Ca se laisse lire mais ce n'est pas ma tasse de thé.
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L'Indien Français
Sans être exceptionnelle, cette série m'a surpris par bien des aspects. Déjà son dessin, qui m'a paru assez moche, aux couleurs affreuses au début du tome 1 (orange, rouge et vert ont rarement été des couleurs qui collent bien ensemble), mais qui finalement n'est pas mauvais concernant les décors même s'il est très inégal concernant les personnages (certains personnages sont franchement moches et changeants). A partir du tome 2 ou 3, le dessin devient assez bon globalement, même si les visages de certains personnages (pas tous) laissent vraiment à désirer). Mais ensuite, la série m'a assez surpris par son personnage principal. Pour imaginer Sauveur Pagés, il faudrait trouver un juste milieu entre Buddy Longway, John Lennon (pour les lunettes et le côté hippie) et le Docteur Moreau. Si on ajoute à cela des origines Françaises de Perpignan et des souvenirs désagréables de la répression de la Commune, cela donne un personnage western assez original. D'autant plus original que le récit mêle allègrement la science-fiction et le fantastique dans son univers western : Sauveur est en effet un tel biologiste qu'il est capable de créer une femme-loup intelligente et belle ou de faire pousser des "monstroplantes" (ou presque) pour combattre ses ennemis. Bon, cet aspect un peu SF s'estompe assez vite après le premier tome pour ne garder qu'une grande affinité de Sauveur avec les animaux et surtout en gardant Eve, la femme-loup. Mais il a de quoi vraiment surprendre quand on entame la lecture de la série et qu'on voit soudain débarquer de tels éléments fantastiques sans plus d'explications logiques. Cet aspect, un peu naïf dans le premier tome, est assez bien utilisé ensuite au cours de la série. Chaque tome est composé d'une histoire plus ou moins indépendante et chaque album bénéficie de scénarios qui, s'ils ne sont pas totalement innovants et prenants, sont différents les uns des autres et assez bien foutus en même temps que relativement originaux. S'il fallait faire des reproches à cette série, ils tiendraient surtout dans l'aspect un peu amateur du scénario initial : ça sent la vieille série naïve pour le premier tome, avec énormément d'influences hippies et non-violentes dignes des années 70 qui ont vu naître la série, mais aussi dans la narration qui est parfois franchement confuse et pas vraiment au point dans les premiers tomes. On notera également quelques incohérences qui semblent à nouveau rappeler un manque de professionnalisme des auteurs (Sauveur se déclare soudain géologue alors qu'au tome précédent il affirmait ne pas l'être, un certain Abel se fait appeler Samson 2 pages plus tard puis revient à Abel etc...). Et le tout parait parfois assez naïf dans les personnages : la petite fille de sauveur, gros bébé au sourire permanent qui fait "papa papa", les juifs assez caricaturaux persécutés dans le tome 2, les trappeurs visages-pâles brutaux et poivrots, les méchants blancs prêts à lyncher tous ceux qui sont différents d'eux, etc... A nouveau, cette naïveté s'estompe au fil des tomes et c'est tant mieux. On retiendra donc, malgré quelques défauts dans la forme, un fond original et parfois surprenant, des scénarios pas mauvais et une série qui mérite d'être lue par curiosité.
Sans queue ni tête
Cette BD me fait franchement penser à La Vie est courte de Thiriet et Larcenet : c'est la même forme de gags en une image avec légende et un humour assez proche. Le dessin est tout en rondeur, clair et agréable à lire : j'aime assez et je le trouve assez efficace pour l'humour. Quant à l'humour, justement, certains gags sont bien marrants. Il n'y en a pas eu durant ma lecture de l'album qui m'ait vraiment fait éclater de rire, mais pour beaucoup je les ai pris avec le sourire ou avec un petit rire sincère, trouvant le tout sympa et pas prise de tête. Cependant, il y en a aussi beaucoup que j'ai trouvé assez basiques et pas vraiment drôles. Un peu trop de gags jouent par exemple sur une simple expression de la langue française mise en image en la prenant au pied de la lettre ou de manière décalée, et la plupart de ces gags m'ont laissé assez froid. Et puis il y a aussi le prix de l'album que je trouve hélas bien trop cher pour un recueil de gags en couverture souple de jeunes auteurs qui sont sympathiques mais pas toujours vraiment hilarants. Sympa mais je ne peux pas vraiment en conseiller l'achat.
Lettres d'un temps éloigné
Je suis amateur du style de l’auteur, emprunt d’onirisme et de surréalisme. Le jeu de couleurs pastelles apporte une touche particulière et si caractéristique aux planches. C’est beau et très coloré. Malheureusement, les histoires contenues dans ce recueil sont fort hermétiques. Seule la première m’a séduite, la deuxième est trop courte (2 pages), la troisième est très particulière (tout en pleines pages) et la dernière est trop obscure. Mon principal grief à l’encontre de Mattotti est cette impression de talent gâché par des scénarii pas vraiment à la hauteur. Dommage car visuellement, c’est toujours aussi réussi ! A réserver aux inconditionnels de l’auteur.
Marzi
Note approximative : 3,5/5 Une vraie découverte pour moi. Les aventures de Marzena (prononcer Majena) nous montrent la Pologne telle qu'elle était dans les années 1980, quand un Pape polonais était à la tête de l'Eglise catholique et que le régime communiste vivait ses dernières années. Les queues devant les magasins, les messes presque permanentes, le ras-le-bol des petites gens, Marzena a vécu tout ça. Mais elle était aussi une enfant qui ouvrait des regards curieux sur ce qui l'entourait, qui, avec ses voisins, inventait de nouveaux jeux avec les moyens du bord. Marzena a rencontré Sylvain Savoia, dessinateur de Nomad et Al'Togo, auquel elle a raconté son histoire. Ensemble, ils en ont fait une série d'histoires courtes, publiées dans Spirou. Savoia a simplifié son dessin pour l'occasion, permettant à tous les publics de le lire. Marzena a gardé ses grands yeux bleus, et elle offre une orange ou une mandarine, sur laquelle elle a écrit son surnom, à tous ceux qui viennent lui parler de sa BD. L'originalité de Marzi vient de son ton : Marzena a 26 ans à présent, mais raconte son histoire avec les mots d'une enfant de 7 ans. Cela donne un aspect décalé à l'absurdité de certaines scènes. Celles-ci sont souvent drôles, parfois très touchantes, mais toujours inattendues.
Ratafia
Dans le genre aventures picaresques, voici venir Ratafia, nouvelle série réjouissante. Attention, il ne faut pas chercher une réelle finalité dans ces aventures, c'est du pur divertissement. Le scénariste, Nicolas Pothier, a beaucoup lu Goscinny, et il essaye de retranscrire son esprit (essentiellement au travers de calembours et de situations absurdes, comme ces pirates qui refusent de prendre des monceaux d'or), avec pas mal de bonheur. Le trait chaleureux et généreux de Frédérik Salsédo est rehaussé par les couleurs de son frère, Greg. Le capital sympathie de cette série est assez conséquent, car la lecture en est très agréable.
Kinky & Cosy
Attention! Kinky et Cosy, c’est tout sauf de l’humour bon enfant. C’est bête et méchant, (un peu) trash, absurde...et vraiment étonnant. Les deux jumelles ne sont pas toujours les personnages principaux de ces gags en trois cases. Y’a aussi une bande d’extraterrestres, un voisin facho, un policier zélé, un pompier dépressif, un commandant de bord amateur, un médecin-charcutier... la plupart des gags sont tout simplement excellents! Le dessin a un ce je ne sais quoi de particulier... En fait, on est assez loin de la bd franco-belge, on pense plus facilement à une certaine bd américaine indépendante. J’espère vraiment que cette bd trouvera son public, parce qu’elle le mérite vraiment. Le risque est là : il y a une véritable ambiguïté à voir cette bd éditée par Le lombard, éditeur plutôt traditionnel, je l’aurais bien vue chez Fluide Glacial ou chez Les requins marteaux... Parce que là, y’a plein de parents qui risquent de l’acheter pour leur gosse, croyant avoir affaire à un truc gentillet comme « Sac à puces » ou « Nathalie »... Ils seront bien embêtés quand leur fille leur demandera ce que veut dire « vibromasseur », « pornographique » ou « ecstasy »...
Ratafia
Ratafia est une énième histoire de pirates que l'on pourrait aisément comparer aux aventures de Rosco le rouge. J’ai trouvé cette bd plutôt sympathique. Des dessins agréables, très colorés, avec des personnages bien délirants. Le point fort de l'album, c'est un humour omniprésent avec une avalanche de gags et de jeux de mots. Côté scénario par contre, on ne sait pas bien où les auteurs veulent mener leur barque. La chasse au trésor auxquelles se livrent nos amis pirates est une succession d'aventures burlesques sans queue ni tête.
Superman / Batman
Décidément, Jeph Loeb adore montrer dans les séries qu'il scénarise à quel point il est érudit en matière de DC Comics. Autant dans Batman - Long Halloween que dans Batman - Silence, il avait sorti à chaque fois la quasi totalité des ennemis de Batman. Alors ici, quand il mêle Superman et Batman dans une même histoire, autant qu'il va y avoir une foule, voire un amoncellement gigantesque de super-héros et super-méchants qui vont apparaître dans un unique album ! Pour rigoler, je vous fais ici la liste complète des super-héros et super-méchants présents dans le tome 1 de Superman/Batman, liste qu'apprécieront les connaisseurs : - Batman - Superman - Nightwing - Batgirl (2) - Robin (3) - Oracle - The Huntress - Super Girl - Super Boy - Super Chien (arf ! ;) ) - Steel - Lex Luthor - Metallo - Metron - DarkSeid - Silver Banshee - Mister Freeze - Icicle - Captain Cold - Killer Frost - Mongul - Solomon Grundy - Lady Shiva - Nightshade - Grodd - 23 ennemis de Batman et Superman supplémentaires dont les noms ne sont pas donnés car inutiles - Green Lantern - L'Eclair Noir - StarFire - Katana - Captain Atom - Major Force - Power Girl - Hawkman - Captain Marvel - Flash - un autre Green Lantern - un inconnu membre de la JSA habillé en footballeur américain "fairplay" - Toyman Et... heu... C'est tout ! Autant vous dire au vu de cette foultitude de super-gaillards qu'on se croit plus dans un épisode de la JLA voire dans Kingdom Come que dans une BD sobre et intelligente à la manière de Batman - Dark Knight. Au niveau dessin, ça ressemble beaucoup aux dessins animés Batman et Superman, mais en un tout petit peu plus sombre et adulte. Ca se regarde bien et ça se laisse lire même si ça manque d'âme et d'intérêt visuel. Au niveau scénario, comme dit plus haut, ça ne fait pas dans la finesse. Tout se joue à coup de poings, de super-pouvoirs, de méga-bastons, d'apparitions surprises de super-machins face à wonder-trucs. Le scénario est assez cliché (un astéroïde fonce sur la Terre, mais manque de bol, il est en kryptonite alors Superman ne pourra pas l'arrêter, il va falloir réfléchir 2 secondes alors !), les rebondissements sont téléphonés (Superman déboule juste au bon moment, ou alors qu'on croyait que Superman et Batman étaient vaincus, finalement non, une seconde d'inattention de leurs ennemis leur ont permis de les vaincre de justesse, ouf !). L'intrigue et les rebondissements du scénario sont même carrément indigents : je préfère vous prévenir qu'il vaut mieux ne pas réfléchir sur l'ensemble de l'histoire une fois qu'on a lu la BD sans quoi des énormités et du suspens artificiel et ridicule vous sauteront aux yeux, s'ils ne l'ont pas déjà faits en cours de lecture. Mais malgré ces nombreux défauts, je trouve néanmoins que ça se lit bien. C'est de la BD de pur divertissement, rien d'intellectuel ou ne serait-ce que d'intelligent, mais juste du divertissement. Le scénario, comme dit plus haut, n'est pas franchement bien ficelé et peut même paraître risible par moment, mais il est accrocheur et donne envie de lire jusqu'à la fin. Les auteurs s'accordent même le droit de faire de l'humour, humour parfois assez ridicule d'ailleurs, se foutant de la gueule de Power Girl, de Super Chien ou encore de Toyman (un méchant petit génie du bricolage que je ne connaissais pas). Bon, on passera outre Captain Atom qui sauve la planète en criant "Dieu bénisse l'Amérique" et on passera outre la fin de l'histoire qui est assez minable (baston, quand tu nous tiens...). Mais je n'ai pas passé un véritable mauvais moment de lecture. C'est assez... nul (ceci dit sans méchanceté) mais c'est finalement assez sympa à lire, même si ça ne révolutionne rien ni au monde des comics, ni à l'univers de Batman et Superman. Ah si, tout de même, pour ceux qui savaient que Lex Luthor était devenu président des USA dans le monde DC Comics, c'est dans cet album que finalement... il perd son trône.
Superman - Fin de siècle
Mouais... Je me demande 2 choses à la lecture de cette BD : d'une part, à quoi sert-il que ce soit une histoire de Superman puisqu'il n'y joue qu'un rôle presque figuratif, laissant la vedette à Lex Luthor et à la comtesse del Portenza ; et d'autre part, pourquoi avoir nommé cette histoire "fin de siècle" alors que le décor de la fin du 20e siècle est totalement inutile à l'histoire et d'ailleurs dans le récit, on n'en parle que parce que Luthor organise un gala pour l'occasion alors qu'il aurait pu le faire pour n'importe quelle autre occasion. Tout cela me donne le sentiment net que le fait d'avoir mis cette histoire dans la série Superman et de l'avoir appelée "Fin de siècle" n'a qu'un but purement commercial, pour attirer le lecteur qui espère lire une histoire d'un héros qu'il connaît dans une ambiance particulière et sans doute grandiose de fin de siècle. Déception donc car on ne lit finalement là qu'une banale histoire mêlant fantastique et gros sous, un scénario de série télévisée façon "Charmed" ou autres qui mêlent sorcellerie, big business et vie moderne. Passé ce reproche, le dessin n'est pas trop mauvais et l'histoire se lit assez bien. Les personnages, quoique bateaux, ne sont pas mauvais et les dialogues se laissent lire. Bref, c'est une histoire qui passe le temps mais sûrement pas une histoire qui fera date dans la série des Superman ni d'ailleurs dans n'importe quelle mémoire.
La lettre froissée
Mouairf... Le genre d'histoire qui me laissent vraiment de marbre. Comme à son habitude, Servais nous emmène dans un décor campagnard Belge, s'attachant, une fois n'est pas coutume, à des faits historiques de la Seconde Guerre Mondiale et de la déportation des Juifs d'Europe. On retrouve son dessin typique, ses décors boisés et campagnards habituels, et même ses personnages que je trouve assez interchangeables d'une BD à une autre. Le premier tome de cette BD m'a relativement intéressé puisqu'il a une petite touche "aventure" avec son décor de la Belgique en guerre, ces enfants Juifs qu'on cache dans un camp scout, etc... Mais le second tome quitte ce décor pour tourner au mélodrame psychologique, la jeune fille traumatisée à vie par une faute qu'elle n'a pas commise, tellement traumatisée qu'elle en devient folle, et son jeune amoureux éconduit de l'époque qui la retrouve pour la pardonner, etc... Bof... Franchement une histoire qui ne me marquera ni par son originalité ni par sa force. Ca se laisse lire mais ce n'est pas ma tasse de thé.