Le dessin d'Yves Swolfs est toujours très agréable, comme en témoigne cette dédicace.
Habitué aux séries "historiques" (l'un des rares d'ailleurs à survivre dans ce créneau), Swolfs avait envie depuis de nombreuses années de revenir à l'époque médiévale. Le résultat est ce premier album, ambitieux comme en témoigne la couverture de l'éditeur, très "tape-à-l'oeil". L'histoire, sans faire preuve d'une grande originalité, est toutefois assez bien écrite pour qu'on s'y intéresse. Le tome 1 constituait donc un attrait suffisant pour qu'on aie envie de lire le(s) suivant(s). Le second avance assez peu dans l'histoire, à mon sens, même si de nouveaux personnages font leur apparition.
XIII, la BD culte.
Sans aucun doute LA BD culte des années 90. Un scénario palpitant, original, ponctué de rebondissements en tout genre, mais surtout des dessins très fins, agréables, qui s'allient à la perfection avec les qualités d'auteur de JVH. A lire absolument jusqu'au "jugement".
Seulement, voila : toute les bonnes choses ont une fin, et l'argent a toujours été, reste et sera toujours là. Et comme tous les hommes (enfin ceux qui ne sont pas des vrais artistes), notre scénariste de génie est devenu le dernier des auteurs de série B, corrompu par les 8€ que nous coute chaque album. Si en lisant les premier tomes, on aurait pu penser que ce dernier travaillait réellement pour la gloire, et pour être reconnu par le monde de la BD comme étant un artiste à part entière, la deception est à la hauteur de l'attente dans le dernier tome. Bref, si vous voulez rester à en penser que c'est vraiment une BD hors du commun, arrêtez-vous à l'avant dernière page du jugement, imaginez que XIII monte dans la barque et que tout ce joli petit monde ira vivre en paix au fin fond de la forêt amazonienne.
Enfin, XIII aura été la BD culte à n'avoir pas pu franchir le cap de son album éponyme.
JVH, pourquoi?
Les Sans-âmes, premier album de cette série, est en fait présenté comme un préambule. Ce tome 1 pose donc ses marques et nous fait comprendre que le gros du travail reste à venir.
Le scénario de Le Galli est très convaincant. Le récit se met en place en douceur et on devine le potentiel scénaristique de cette histoire au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Le début de l'album est avant tout orienté vers le polar mais la suite nous fait dévier lentement vers un récit au climat plus fantastique. Ce qui m'a surtout séduit, c'est que les éléments-clefs du scénario sont amenés avec subtilité en nous faisant bien comprendre que ceci n'est qu'une introduction. Un autre point qui m'a frappé c'est que au premier abord, on a l'impression d'être dans un remake-bd du Flic de Beverly hills mais détrompez-vous, ici, le personnage principal Edgar Harris est beaucoup plus dramatique dans son rôle de flic indiscipliné. De ce fait, ce coté sérieux du récit renforce la crédibilité de l'histoire et on ne s'en plaindra pas.
Le dessin d' Emmanuel Michalak est très réussi également. Son trait fluide et aéré colle très bien à ce genre d' histoire. Les plans larges de Los Angeles sont très beaux. Et je donnerais une mention spéciale à la page 23 où l'on voit une scène d'action à travers un écran vidéo. Celle-ci est très convaincante.
Les couleurs de Fabrys sont dans l'esprit du récit c'est à dire réalistes et efficaces.
En résumé, voici un album qui ne manque pas d'interêt. Sorti dans la collection Insomnie de chez Delcourt, Les Cercles d'Akamoth est une série à suivre et qui devrait connaitre un succès plus que d'estime.
On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament.
Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs.
Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue.
Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5...
Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir.
Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament.
Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment !
Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
"Short Program", recueil d'histoires courtes en 3 volumes, est une merveille de sensibilité.
Avec finesse et pertinence, Adachi va nous plonger dans les sentiments les plus doux et profonds, de l'affection à la passion, en passant par la mélancolie, qui se cachent derrière les situations les plus anodines.
Ses dessins assez déconcertants au premier abord, mais une fois au centre d'une histoire, ses visages, ses traits, tout en rondeur, se révèlent plein de charme, et tout simplement "beaux".
Une maîtrise de la narration que possèdent seulement les plus grands. Parvenir à amener tant de choses dans ce nombre de pages... (environ une trentaine par histoire), on est proche de la magie là... :)
Pour terminer, un petit lien sur une critique des plus pertinentes (le site en lui-même est une petite merveille, si vous voulez vous y attarder un peu...) :)
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux.
"Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois.
Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance.
Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté.
Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie...
De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois.
Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues.
Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5.
C'est mon manga préféré. Pourquoi ?
Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France.
Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)...
Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables !
Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.
C’est sûr que si on n’aime pas le genre : la bd sur la vie quotidienne, et bien, on n’aimera pas cette bd. Cela semble une lapalissade ce que je viens de dire, mais l’avis de Cassidy ci-dessous montre que tout le monde ne se passionne pas pour ce type de sujet en bd. Je ne sais pas si j’ai fonctionné à l’identification, mais je trouve de manière générale plaisante la lecture d’une bd qui loin des archétypes de la bande dessinée d’aventure ou d’action, cherche à évoquer les difficultés du quotidien. Et pourquoi pas ? Pourquoi faudrait-il toujours que nous nous évadions dans l’imaginaire le plus débridé ? N’avons-nous pas besoin aussi de ces histoires qui, plus proche de nous, parlent aussi de gens qui nous ressemblent ?
Ici, le sujet est plutôt bien décrit, certains dialogues, derrière une apparente banalité, cache bien des subtilités et sous-entendus (oui, même l’histoire des chips…). L’histoire est certes un peu prévisible sur la fin mais elle fait plaisir, difficile pour moi de le nier.
Le dessin m’a bien plu. Je comprends ce que son côté un peu carré et « dans le vent » peut effrayer certains, je ne l’ai pourtant pas trouvé froid ou sans âme. Sans doute parce que l’auteur, au-delà de son style très carré et angulaire, sait tellement bien user de son découpage, de ses cadrages, pour suggérer l’émotion et les sentiments de ses personnges. Y’a quelques planches d’école dans cet album. Le type de planches dans lesquelles on s’aperçoit en les relisant à quel point chaque choix formel a été déterminant pour faire passer une émotion, un message particulier. Il a beaucoup de savoir-faire ce Watson ! Un auteur à suivre de près !
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe.
Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur.
On peut aussi se poser la question s'il s'agit véritablement de BD. La plupart du temps, les cases représentent plus des poses, des sentiments, des "points de vue" que des actions. On pourrait plus parler d'illustration d’un écrit ou de la représentation graphique d’un Journal intime que d’une bande dessinée à proprement dit. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de récit, d'action, mais plutôt des tranches de vie, des dialogues ou même des monologues. On nous raconte ce qui s'est passé, on ne nous le montre pas en train de se passer, on ne le vit pas directement.
Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
Cette BD obtient sans effort la note maximale! Pour tous les amateurs d'héroïc-fantasy, il est impensable de ne pas lire cette oeuvre qui est l'une des premières du genre (note du modérateur : sur ce point Niourk se trompe). Les dessins sont magnifiques de précision et de profondeur, on peut en plus admirer en début d'ouvrage quelques planches en noir et blanc assez époustouflantes! Quant à l'histoire... s'il existe encore des gens qui n'ont pas lu cette BD mythique, je leur laisse découvrir la belle et piquante Pelisse, l'irritable chevalier Bragon et le mystérieux inconnu, tous lançés dans une quête désespérée pour tenter de sauver Akbar de l'empire d'un Dieu maudit. Les embûches ne manquent pas et chacun fini par partir en quête de sa propre identité et de son propre destin. L'histoire fourmille de personnages étranges et attachants: Fol de Dol le petit dieu de la rivière, le Fourreux compagnon inséparable de Pelisse doté d'étranges pouvoirs, le roi de la marche des milles verts, éternel rival de Bragon... et Mara, la reine sorcière qui les lançe tous dans cette étrange aventure. Finira bien, finira mal? cela n'a peut-être pas d'importance...
Cette note ne s'adresse cependant qu'aux 4 premiers tomes qui constituent un cycle indépendant. Le 5ème tome a des qualités certaines mais les personnages sont loin d'être aussi complexes que ceux du premier cycle! Le graphisme est plus arrondi et perd de son charme...
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Le dessin d'Yves Swolfs est toujours très agréable, comme en témoigne cette dédicace. Habitué aux séries "historiques" (l'un des rares d'ailleurs à survivre dans ce créneau), Swolfs avait envie depuis de nombreuses années de revenir à l'époque médiévale. Le résultat est ce premier album, ambitieux comme en témoigne la couverture de l'éditeur, très "tape-à-l'oeil". L'histoire, sans faire preuve d'une grande originalité, est toutefois assez bien écrite pour qu'on s'y intéresse. Le tome 1 constituait donc un attrait suffisant pour qu'on aie envie de lire le(s) suivant(s). Le second avance assez peu dans l'histoire, à mon sens, même si de nouveaux personnages font leur apparition.
XIII
XIII, la BD culte. Sans aucun doute LA BD culte des années 90. Un scénario palpitant, original, ponctué de rebondissements en tout genre, mais surtout des dessins très fins, agréables, qui s'allient à la perfection avec les qualités d'auteur de JVH. A lire absolument jusqu'au "jugement". Seulement, voila : toute les bonnes choses ont une fin, et l'argent a toujours été, reste et sera toujours là. Et comme tous les hommes (enfin ceux qui ne sont pas des vrais artistes), notre scénariste de génie est devenu le dernier des auteurs de série B, corrompu par les 8€ que nous coute chaque album. Si en lisant les premier tomes, on aurait pu penser que ce dernier travaillait réellement pour la gloire, et pour être reconnu par le monde de la BD comme étant un artiste à part entière, la deception est à la hauteur de l'attente dans le dernier tome. Bref, si vous voulez rester à en penser que c'est vraiment une BD hors du commun, arrêtez-vous à l'avant dernière page du jugement, imaginez que XIII monte dans la barque et que tout ce joli petit monde ira vivre en paix au fin fond de la forêt amazonienne. Enfin, XIII aura été la BD culte à n'avoir pas pu franchir le cap de son album éponyme. JVH, pourquoi?
Les cercles d'Akamoth
Les Sans-âmes, premier album de cette série, est en fait présenté comme un préambule. Ce tome 1 pose donc ses marques et nous fait comprendre que le gros du travail reste à venir. Le scénario de Le Galli est très convaincant. Le récit se met en place en douceur et on devine le potentiel scénaristique de cette histoire au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Le début de l'album est avant tout orienté vers le polar mais la suite nous fait dévier lentement vers un récit au climat plus fantastique. Ce qui m'a surtout séduit, c'est que les éléments-clefs du scénario sont amenés avec subtilité en nous faisant bien comprendre que ceci n'est qu'une introduction. Un autre point qui m'a frappé c'est que au premier abord, on a l'impression d'être dans un remake-bd du Flic de Beverly hills mais détrompez-vous, ici, le personnage principal Edgar Harris est beaucoup plus dramatique dans son rôle de flic indiscipliné. De ce fait, ce coté sérieux du récit renforce la crédibilité de l'histoire et on ne s'en plaindra pas. Le dessin d' Emmanuel Michalak est très réussi également. Son trait fluide et aéré colle très bien à ce genre d' histoire. Les plans larges de Los Angeles sont très beaux. Et je donnerais une mention spéciale à la page 23 où l'on voit une scène d'action à travers un écran vidéo. Celle-ci est très convaincante. Les couleurs de Fabrys sont dans l'esprit du récit c'est à dire réalistes et efficaces. En résumé, voici un album qui ne manque pas d'interêt. Sorti dans la collection Insomnie de chez Delcourt, Les Cercles d'Akamoth est une série à suivre et qui devrait connaitre un succès plus que d'estime.
Le Troisième Testament
On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament. Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs. Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue. Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5... Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir. Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament. Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment ! Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
Short program
"Short Program", recueil d'histoires courtes en 3 volumes, est une merveille de sensibilité. Avec finesse et pertinence, Adachi va nous plonger dans les sentiments les plus doux et profonds, de l'affection à la passion, en passant par la mélancolie, qui se cachent derrière les situations les plus anodines. Ses dessins assez déconcertants au premier abord, mais une fois au centre d'une histoire, ses visages, ses traits, tout en rondeur, se révèlent plein de charme, et tout simplement "beaux". Une maîtrise de la narration que possèdent seulement les plus grands. Parvenir à amener tant de choses dans ce nombre de pages... (environ une trentaine par histoire), on est proche de la magie là... :) Pour terminer, un petit lien sur une critique des plus pertinentes (le site en lui-même est une petite merveille, si vous voulez vous y attarder un peu...) :)
Tetfol
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux. "Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois. Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance. Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté. Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie... De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois. Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues. Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Maison Ikkoku - Juliette je t'aime
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5. C'est mon manga préféré. Pourquoi ? Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France. Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)... Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables ! Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.
Breakfast after noon
C’est sûr que si on n’aime pas le genre : la bd sur la vie quotidienne, et bien, on n’aimera pas cette bd. Cela semble une lapalissade ce que je viens de dire, mais l’avis de Cassidy ci-dessous montre que tout le monde ne se passionne pas pour ce type de sujet en bd. Je ne sais pas si j’ai fonctionné à l’identification, mais je trouve de manière générale plaisante la lecture d’une bd qui loin des archétypes de la bande dessinée d’aventure ou d’action, cherche à évoquer les difficultés du quotidien. Et pourquoi pas ? Pourquoi faudrait-il toujours que nous nous évadions dans l’imaginaire le plus débridé ? N’avons-nous pas besoin aussi de ces histoires qui, plus proche de nous, parlent aussi de gens qui nous ressemblent ? Ici, le sujet est plutôt bien décrit, certains dialogues, derrière une apparente banalité, cache bien des subtilités et sous-entendus (oui, même l’histoire des chips…). L’histoire est certes un peu prévisible sur la fin mais elle fait plaisir, difficile pour moi de le nier. Le dessin m’a bien plu. Je comprends ce que son côté un peu carré et « dans le vent » peut effrayer certains, je ne l’ai pourtant pas trouvé froid ou sans âme. Sans doute parce que l’auteur, au-delà de son style très carré et angulaire, sait tellement bien user de son découpage, de ses cadrages, pour suggérer l’émotion et les sentiments de ses personnges. Y’a quelques planches d’école dans cet album. Le type de planches dans lesquelles on s’aperçoit en les relisant à quel point chaque choix formel a été déterminant pour faire passer une émotion, un message particulier. Il a beaucoup de savoir-faire ce Watson ! Un auteur à suivre de près !
Journal
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe. Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur. On peut aussi se poser la question s'il s'agit véritablement de BD. La plupart du temps, les cases représentent plus des poses, des sentiments, des "points de vue" que des actions. On pourrait plus parler d'illustration d’un écrit ou de la représentation graphique d’un Journal intime que d’une bande dessinée à proprement dit. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de récit, d'action, mais plutôt des tranches de vie, des dialogues ou même des monologues. On nous raconte ce qui s'est passé, on ne nous le montre pas en train de se passer, on ne le vit pas directement. Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Cette BD obtient sans effort la note maximale! Pour tous les amateurs d'héroïc-fantasy, il est impensable de ne pas lire cette oeuvre qui est l'une des premières du genre (note du modérateur : sur ce point Niourk se trompe). Les dessins sont magnifiques de précision et de profondeur, on peut en plus admirer en début d'ouvrage quelques planches en noir et blanc assez époustouflantes! Quant à l'histoire... s'il existe encore des gens qui n'ont pas lu cette BD mythique, je leur laisse découvrir la belle et piquante Pelisse, l'irritable chevalier Bragon et le mystérieux inconnu, tous lançés dans une quête désespérée pour tenter de sauver Akbar de l'empire d'un Dieu maudit. Les embûches ne manquent pas et chacun fini par partir en quête de sa propre identité et de son propre destin. L'histoire fourmille de personnages étranges et attachants: Fol de Dol le petit dieu de la rivière, le Fourreux compagnon inséparable de Pelisse doté d'étranges pouvoirs, le roi de la marche des milles verts, éternel rival de Bragon... et Mara, la reine sorcière qui les lançe tous dans cette étrange aventure. Finira bien, finira mal? cela n'a peut-être pas d'importance... Cette note ne s'adresse cependant qu'aux 4 premiers tomes qui constituent un cycle indépendant. Le 5ème tome a des qualités certaines mais les personnages sont loin d'être aussi complexes que ceux du premier cycle! Le graphisme est plus arrondi et perd de son charme...