Ayant vu toutes les critiques favorables sur bdthèque, je ne pouvais que me laisser tenter par l’achat de cette série terminée. J’ai acheté le coffret et je peux vous assurer que ce manga est que du bonheur.
C’est très rapide et facile à lire. L’histoire est magique, les textes sont magnifiquement écrits, extraordinairement illustrés par un dessin net et poétique. Les personnages sont très attachants et surtout Kyôko (la petite sœur de Hiroshi) qui est très marrante par ses manières.
A chaque page lue, mon bonheur augmentait tout comme l’envie de lire la suite et la fin. J’avais l’impression de vivre les scènes comme si elles se passaient devant moi, sensation bizarre mais tellement agréable.
Je ne peux que conseiller cette série qui trouvera sans aucun doute sa place dans votre bdthèque.
Ah... on l'a attendu, celui-là!
Faut dire qu'avec Rosinski et Van Hamme à l'affiche, ça va, on prend pas trop de risque. Alors moi, niveau western, mon niveau de connaissances est franchement médiocre. Mais là, je suis scié.
Tout d'abord, le graphisme. Je ne suis pas un inconditionnel du travail de Rosinski mais pour "Western", c'est absolument fabuleux, ce qu'il nous offre. Les teintes sont d'une beauté inouie, et le dessin à proprement parler d'une netteté rarement atteinte. Parfait.
Le scénario est assez classique, mais reflète assez bien ce qu'on peut attendre d'un western en one shot signé par l'un des plus grands scénaristes de BD au monde. C'est cruel, c'est mesquin, c'est triste... c'est beau. (même si la chute est un peu trop tirée par les cheveux).
Mais dans l'ensemble, ce one shot, s'il n'atteint évidemment pas le niveau du Chninkel, est vraiment une toute grande réussite. Décidemment, maître Van Hamme est à l'aise dans une quantité inouie de domaines différents. (alors à quand une histoire de pirates s.v.p?!!)
Superbe...
Je suis désolée. Ca vaudrait peut-être pas tout à fait un 5 étoiles s'il sortait aujourd'hui, mais "Hamster Jovial" a un côté HISTORIQUE. Beuh oui, même s'il n'y avait que les pochettes de 33 tours pastiches, j'aurais mis culte.
C'est vrai que c'est plus drôle si l'on connaît les artistes dont il est question : Tina Turner, Zappa, Cpt Beefheart (I'm gonna booglerize... TROP BON)...
L'on disait "Ils sont fous ces Romains" ? Depuis 1970, on dit aussi "C'est complètement con la Pop Music" !
Allez, allez, assez chipoté. C'est culte.
Avant toute chose, je l'avoue, je le confesse, "Purgatoire" est ma première lecture d'un album de Chabouté. J'avais plusieurs fois failli craquer pour ces superbes livres à couvertures sombres de chez Vents d'ouest mais jamais je n'avais fait le pas.
Ce premier volet de "Purgatoire" m'a réellement emballé. Ses couleurs déjà qui insufflent à l'histoire une dimension d'automne fort à propos. Je les ai trouvées vraiment bien choisies, illustrant à merveille le récit, soulignant son ampleur dramatique sans chercher à trop en faire, à la fois sobres mais efficaces. Le trait de Chabouté, dont je ne pourrais pas vraiment parler en connaissance de cause, mais qui me semble épouser la destinée même du héros de "Purgatoire": un trait qui n'est pas lisse, un trait chaotique et plein de vie, expressif.
L'histoire de cette descente aux enfers est plutôt bien fichue mais un poil trop rapide à mon goût. J'aurais aimé que Chabouté prenne plus son temps pour explorer la chute du héros, avec des points de vue narratifs plus incisifs, plus partisans. D'un autre côté, la structure du récit telle qu'elle nous est présentée dans l'album n'a rien de répréhensible, bien au contraire. En prenant le parti de passer plus vite sur tel ou tel détails et en se servant des dialogues comme flash-backs ou comme repères de temps, Chabouté peut développer une histoire dans laquelle on est rapidement immergé. Très vite le lecteur est dans le vif du sujet et entre de plain-pied dans l'aventure de Benjamin Tartouche.
Et ce Benjamin Tartouche est à mon avis un personnage vraiment réussi. Il cristallise toutes les galères et les renonciations qu'un Homme seul doit affronter ou subir dans une société individualiste à l'extrême ("ou tu marches ou tu crèves" comme le chantait un groupe bien de chez nous…). Un incident en appelle un autre, un accident se transforme en tragédie et une galère devient une descente aux enfers. Chabouté conduit son récit de main de maître avec une rigueur et une logique implacable qui fait froid dans le dos. J'ai littéralement dévoré ce premier tome en découvrant la dernière page avec une véritable envie de lire la suite…
Sous cette couverture que je trouve peu avenante, se cache un album qui mérite amplement d'être lu. Mon seul reproche va à l'éditeur : à la lecture de cet album, on reste avec une question essentielle : cette histoire est-elle basée sur des faits réels? Aucun mot de l'éditeur ne vient répondre à cette question. Détail troublant : la fin de l'album est ponctuée de photos de fresques murales politiques attribuées, selon le commentaire qui les accompagne, à Dermot, un des personnages de l'album. Lax joue-t-il, comme cela est fréquent chez les créateurs d'histoire, à croire en l'existence de son personnage ou s'agit-il de véritables documents? Parce qu'à la lecture de cette histoire, on doute. On tend à croire qu'il s'agit d'une histoire réelle. Tout d'abord parce qu'elle est crédible, ensuite parce qu'elle adopte un rythme de narration particulier, l'action se déroule de 1966 à 1987. Et raconter l'histoire d'une famille sur tant d'années en 46 planches, cela tient de l'exploit : j'ai du mal à croire que Lax ait choisi lui-même de travailler sur cette temporalité sans y être forcé par des modèles. Quoiqu'il en soit, cet album est passionnant, prenant. Le dessin de Lax y est très beau, les couleurs très fines. Le propos est désabusé, sans pour autant tomber dans le pessimisme le plus noir. ET puis, personnellement, j'en ai appris un peu plus sur l'étrange forme que prend ce conflit irlandais, qui a toujours été pour moi une véritable énigme. Parce qu'autant je peux comprendre ce qui sépare culturellement un Palestinien d'un Israëlien, autant il est difficile d'appréhender comment un Irlandais catholique et un Irlandais protestant peuvent se vouer une haine aussi féroce...
J'ai beaucoup hésité à lire cet album, qui ne m'attirait vraiment pas : autant j'apprécie Tronchet en général, autant ses albums font toujours (ou presque) preuve d'une causticité et d'un cynisme assez mordants qui ne me paraissaient pas pouvoir être en accord avec le thème de "Là-bas". D'autre part Sibran m'avait plus que dégoûté avec "Le quartier évanoui". :(
Mais là (sans "bas") dès la toute première page le ton est donné : certes, la narration pourra paraître particulière, mais c'est elle qui justement m'a charmé. La voix off est omniprésente, raconte l'histoire avec un ton mêlé de tendresse, de poésie, sans cependant jamais tomber dans la mièverie ou la facilité. Le dessin de Tronchet se met complètement au service de la narration, et en particulier l'auteur met complètement de côté son ton habituel qui ici ne transparaît pas : même les expressions des personnages sont en parfait accord avec l'histoire. Evidemment, son style graphique reste ce qu'il est... mais personnellement j'ai beaucoup aimé. Et le choix des couleurs, s'il peut paraître "homogène", crée de bonnes ambiances.
Au début je me suis demandé de qui il était question. Le personnage principal ressemble en effet un peu à Jean-Claude Tergal (hérésie ! :)), et c'est Sibran qui raconte. Mais on comprend vite, et même ce petit décalage m'a plu.
Alors oui, moi je suis convaincu. Ca se lit très bien, c'est tendre, c'est joliment tourné et c'est plein d'amour, de rêve et de compréhension. :)
Ravi par ce second opus qui est d'une qualité que je n'attendais pas, felicitations pour le scénario, les dessins restent dans la même lignée avec des pages magnifiques.
Le seul point difficile est qu'il va falloir attendre la suite. Bonne idée, l'ex-libris.
Un album d'une très grande originalité de ton. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est troublant, il faut une bonne dizaine de pages et de gags avant de saisir où Chaland veut en venir. Derrière les apparences d'un dessin ligne claire hyper classique, l’auteur donne dans la satire féroce et outrancière, sans s'imposer aucune borne morale. Son jeune Albert a beau avoir tous les défauts, être capable des pires méchancetés, on n'en éprouve pas moins de tendresse pour ce personnage étrange, cet espèce de Quick et Flupke version "trash". C’est avec un certain délice qu’on plonge avec lui dans cette vieille Belgique, celle du chocolat Aiglon et des vieilles casquettes molles. Dans la Belgique de la guerre également, à propos de laquelle Chaland tire les gags plus féroces.
Benoît Peeters classe cet album en bonne place dans sa bédéthèque idéale. Je n’irais pas jusque là, mais c’est à lire, assurément.
Cette BD peut rebuter à cause de son aspect graphique particulier. C'est ce qui m'a attiré, on a l'impression de voir un album pour les enfants. Ce style se marie très bien avec l'univers magique et décalé d'Abraxas. En plus d'être beau et intéressant, c'est original. Bref, il ne faut pas passer à côté de cette BD, son aspect graphique particulier qui peut déplaire sert très bien son histoire. C'est du tout bon.
Voilà du comics noir de très très haut vol.
Dès la première histoire, on sent une force incroyable dans la structure du récit et une grande dimension chez les personnages de Lapham. C’est d’ailleurs peut-être ce dernier point qui m’a le plus étonné, qui m’a le plus ravi en dévorant ces deux tomes (de la traduction française chez Bulledog). Lapham parvient à présenter une galerie de personnages vraiment à part, en marge, à la fois sombres et héroïques, tragiques et paumés. On est complètement absorbé par le rythme et le ton de ces histoires que je qualifierai bien de "nouvelles" tant elles n’ont rien à envier aux meilleurs scénarii des auteurs de polar les plus inspirés. Et pourtant on sait combien le genre court est difficile à maîtriser en narration. Lapham s’en sort d’une façon vertigineuse, en ponctuant ces six balles perdues de bien belle façon. Les chutes sont à l’image des histoires : fortes, enlevées, rythmées, poignantes, bref tellement vivantes qu’elles paraissent vraies. On a parfois cette étrange impression de lire un récit d’évènements qui se sont vraiment passés… Ce n’est pas donné à n’importe quel auteur de parvenir à provoquer ce sentiment chez des lecteurs.
Le dessin n’est certes pas un modèle du genre, avec parfois quelques proportions un peu ratées, ou des visages un peu difformes. Au delà du simple constat, on s’y fait très vite tant on est emballé par la teneur de fond de ces deux albums. C’est du noir et blanc classique, efficace. Et finalement c’est ce genre de dessin qu’il faut pour accompagner l’œuvre dans son ampleur, dans sa dimension de démesure, à l’image de ce qu’elle propose/dénonce : la folie humaine.
Une œuvre marquante, à ne surtout pas rater.
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Quartier lointain
Ayant vu toutes les critiques favorables sur bdthèque, je ne pouvais que me laisser tenter par l’achat de cette série terminée. J’ai acheté le coffret et je peux vous assurer que ce manga est que du bonheur. C’est très rapide et facile à lire. L’histoire est magique, les textes sont magnifiquement écrits, extraordinairement illustrés par un dessin net et poétique. Les personnages sont très attachants et surtout Kyôko (la petite sœur de Hiroshi) qui est très marrante par ses manières. A chaque page lue, mon bonheur augmentait tout comme l’envie de lire la suite et la fin. J’avais l’impression de vivre les scènes comme si elles se passaient devant moi, sensation bizarre mais tellement agréable. Je ne peux que conseiller cette série qui trouvera sans aucun doute sa place dans votre bdthèque.
Western
Ah... on l'a attendu, celui-là! Faut dire qu'avec Rosinski et Van Hamme à l'affiche, ça va, on prend pas trop de risque. Alors moi, niveau western, mon niveau de connaissances est franchement médiocre. Mais là, je suis scié. Tout d'abord, le graphisme. Je ne suis pas un inconditionnel du travail de Rosinski mais pour "Western", c'est absolument fabuleux, ce qu'il nous offre. Les teintes sont d'une beauté inouie, et le dessin à proprement parler d'une netteté rarement atteinte. Parfait. Le scénario est assez classique, mais reflète assez bien ce qu'on peut attendre d'un western en one shot signé par l'un des plus grands scénaristes de BD au monde. C'est cruel, c'est mesquin, c'est triste... c'est beau. (même si la chute est un peu trop tirée par les cheveux). Mais dans l'ensemble, ce one shot, s'il n'atteint évidemment pas le niveau du Chninkel, est vraiment une toute grande réussite. Décidemment, maître Van Hamme est à l'aise dans une quantité inouie de domaines différents. (alors à quand une histoire de pirates s.v.p?!!) Superbe...
Hamster Jovial
Je suis désolée. Ca vaudrait peut-être pas tout à fait un 5 étoiles s'il sortait aujourd'hui, mais "Hamster Jovial" a un côté HISTORIQUE. Beuh oui, même s'il n'y avait que les pochettes de 33 tours pastiches, j'aurais mis culte. C'est vrai que c'est plus drôle si l'on connaît les artistes dont il est question : Tina Turner, Zappa, Cpt Beefheart (I'm gonna booglerize... TROP BON)... L'on disait "Ils sont fous ces Romains" ? Depuis 1970, on dit aussi "C'est complètement con la Pop Music" ! Allez, allez, assez chipoté. C'est culte.
Purgatoire
Avant toute chose, je l'avoue, je le confesse, "Purgatoire" est ma première lecture d'un album de Chabouté. J'avais plusieurs fois failli craquer pour ces superbes livres à couvertures sombres de chez Vents d'ouest mais jamais je n'avais fait le pas. Ce premier volet de "Purgatoire" m'a réellement emballé. Ses couleurs déjà qui insufflent à l'histoire une dimension d'automne fort à propos. Je les ai trouvées vraiment bien choisies, illustrant à merveille le récit, soulignant son ampleur dramatique sans chercher à trop en faire, à la fois sobres mais efficaces. Le trait de Chabouté, dont je ne pourrais pas vraiment parler en connaissance de cause, mais qui me semble épouser la destinée même du héros de "Purgatoire": un trait qui n'est pas lisse, un trait chaotique et plein de vie, expressif. L'histoire de cette descente aux enfers est plutôt bien fichue mais un poil trop rapide à mon goût. J'aurais aimé que Chabouté prenne plus son temps pour explorer la chute du héros, avec des points de vue narratifs plus incisifs, plus partisans. D'un autre côté, la structure du récit telle qu'elle nous est présentée dans l'album n'a rien de répréhensible, bien au contraire. En prenant le parti de passer plus vite sur tel ou tel détails et en se servant des dialogues comme flash-backs ou comme repères de temps, Chabouté peut développer une histoire dans laquelle on est rapidement immergé. Très vite le lecteur est dans le vif du sujet et entre de plain-pied dans l'aventure de Benjamin Tartouche. Et ce Benjamin Tartouche est à mon avis un personnage vraiment réussi. Il cristallise toutes les galères et les renonciations qu'un Homme seul doit affronter ou subir dans une société individualiste à l'extrême ("ou tu marches ou tu crèves" comme le chantait un groupe bien de chez nous…). Un incident en appelle un autre, un accident se transforme en tragédie et une galère devient une descente aux enfers. Chabouté conduit son récit de main de maître avec une rigueur et une logique implacable qui fait froid dans le dos. J'ai littéralement dévoré ce premier tome en découvrant la dernière page avec une véritable envie de lire la suite…
Chiens de fusil
Sous cette couverture que je trouve peu avenante, se cache un album qui mérite amplement d'être lu. Mon seul reproche va à l'éditeur : à la lecture de cet album, on reste avec une question essentielle : cette histoire est-elle basée sur des faits réels? Aucun mot de l'éditeur ne vient répondre à cette question. Détail troublant : la fin de l'album est ponctuée de photos de fresques murales politiques attribuées, selon le commentaire qui les accompagne, à Dermot, un des personnages de l'album. Lax joue-t-il, comme cela est fréquent chez les créateurs d'histoire, à croire en l'existence de son personnage ou s'agit-il de véritables documents? Parce qu'à la lecture de cette histoire, on doute. On tend à croire qu'il s'agit d'une histoire réelle. Tout d'abord parce qu'elle est crédible, ensuite parce qu'elle adopte un rythme de narration particulier, l'action se déroule de 1966 à 1987. Et raconter l'histoire d'une famille sur tant d'années en 46 planches, cela tient de l'exploit : j'ai du mal à croire que Lax ait choisi lui-même de travailler sur cette temporalité sans y être forcé par des modèles. Quoiqu'il en soit, cet album est passionnant, prenant. Le dessin de Lax y est très beau, les couleurs très fines. Le propos est désabusé, sans pour autant tomber dans le pessimisme le plus noir. ET puis, personnellement, j'en ai appris un peu plus sur l'étrange forme que prend ce conflit irlandais, qui a toujours été pour moi une véritable énigme. Parce qu'autant je peux comprendre ce qui sépare culturellement un Palestinien d'un Israëlien, autant il est difficile d'appréhender comment un Irlandais catholique et un Irlandais protestant peuvent se vouer une haine aussi féroce...
Là-bas
J'ai beaucoup hésité à lire cet album, qui ne m'attirait vraiment pas : autant j'apprécie Tronchet en général, autant ses albums font toujours (ou presque) preuve d'une causticité et d'un cynisme assez mordants qui ne me paraissaient pas pouvoir être en accord avec le thème de "Là-bas". D'autre part Sibran m'avait plus que dégoûté avec "Le quartier évanoui". :( Mais là (sans "bas") dès la toute première page le ton est donné : certes, la narration pourra paraître particulière, mais c'est elle qui justement m'a charmé. La voix off est omniprésente, raconte l'histoire avec un ton mêlé de tendresse, de poésie, sans cependant jamais tomber dans la mièverie ou la facilité. Le dessin de Tronchet se met complètement au service de la narration, et en particulier l'auteur met complètement de côté son ton habituel qui ici ne transparaît pas : même les expressions des personnages sont en parfait accord avec l'histoire. Evidemment, son style graphique reste ce qu'il est... mais personnellement j'ai beaucoup aimé. Et le choix des couleurs, s'il peut paraître "homogène", crée de bonnes ambiances. Au début je me suis demandé de qui il était question. Le personnage principal ressemble en effet un peu à Jean-Claude Tergal (hérésie ! :)), et c'est Sibran qui raconte. Mais on comprend vite, et même ce petit décalage m'a plu. Alors oui, moi je suis convaincu. Ca se lit très bien, c'est tendre, c'est joliment tourné et c'est plein d'amour, de rêve et de compréhension. :)
Kookaburra Universe
Ravi par ce second opus qui est d'une qualité que je n'attendais pas, felicitations pour le scénario, les dessins restent dans la même lignée avec des pages magnifiques. Le seul point difficile est qu'il va falloir attendre la suite. Bonne idée, l'ex-libris.
Le Jeune Albert
Un album d'une très grande originalité de ton. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est troublant, il faut une bonne dizaine de pages et de gags avant de saisir où Chaland veut en venir. Derrière les apparences d'un dessin ligne claire hyper classique, l’auteur donne dans la satire féroce et outrancière, sans s'imposer aucune borne morale. Son jeune Albert a beau avoir tous les défauts, être capable des pires méchancetés, on n'en éprouve pas moins de tendresse pour ce personnage étrange, cet espèce de Quick et Flupke version "trash". C’est avec un certain délice qu’on plonge avec lui dans cette vieille Belgique, celle du chocolat Aiglon et des vieilles casquettes molles. Dans la Belgique de la guerre également, à propos de laquelle Chaland tire les gags plus féroces. Benoît Peeters classe cet album en bonne place dans sa bédéthèque idéale. Je n’irais pas jusque là, mais c’est à lire, assurément.
Abraxas
Cette BD peut rebuter à cause de son aspect graphique particulier. C'est ce qui m'a attiré, on a l'impression de voir un album pour les enfants. Ce style se marie très bien avec l'univers magique et décalé d'Abraxas. En plus d'être beau et intéressant, c'est original. Bref, il ne faut pas passer à côté de cette BD, son aspect graphique particulier qui peut déplaire sert très bien son histoire. C'est du tout bon.
Stray Bullets (Balles Perdues)
Voilà du comics noir de très très haut vol. Dès la première histoire, on sent une force incroyable dans la structure du récit et une grande dimension chez les personnages de Lapham. C’est d’ailleurs peut-être ce dernier point qui m’a le plus étonné, qui m’a le plus ravi en dévorant ces deux tomes (de la traduction française chez Bulledog). Lapham parvient à présenter une galerie de personnages vraiment à part, en marge, à la fois sombres et héroïques, tragiques et paumés. On est complètement absorbé par le rythme et le ton de ces histoires que je qualifierai bien de "nouvelles" tant elles n’ont rien à envier aux meilleurs scénarii des auteurs de polar les plus inspirés. Et pourtant on sait combien le genre court est difficile à maîtriser en narration. Lapham s’en sort d’une façon vertigineuse, en ponctuant ces six balles perdues de bien belle façon. Les chutes sont à l’image des histoires : fortes, enlevées, rythmées, poignantes, bref tellement vivantes qu’elles paraissent vraies. On a parfois cette étrange impression de lire un récit d’évènements qui se sont vraiment passés… Ce n’est pas donné à n’importe quel auteur de parvenir à provoquer ce sentiment chez des lecteurs. Le dessin n’est certes pas un modèle du genre, avec parfois quelques proportions un peu ratées, ou des visages un peu difformes. Au delà du simple constat, on s’y fait très vite tant on est emballé par la teneur de fond de ces deux albums. C’est du noir et blanc classique, efficace. Et finalement c’est ce genre de dessin qu’il faut pour accompagner l’œuvre dans son ampleur, dans sa dimension de démesure, à l’image de ce qu’elle propose/dénonce : la folie humaine. Une œuvre marquante, à ne surtout pas rater.