Alors je ne connais pas Cleet BORIS, je ne sais pas si il était un bon musicien (Ancien membre de l’Affaire Louis’ Trio), mais c'est un excellent auteur de BD.
Créature et plus précisément le tome 1 "Chimère", est une bd "décalée" l'histoire est loin d'être commune, et le scénario est extrêmement bien fait, on y découvre les inconvénients de l'immortalité et de la différence.
Le dessin est pas mal du tout et la créature est remarquablement dessinée.
Donc à lire et à découvrir!
Une bande dessinée de très grande qualité:
Un scénario mêlant poésie, nostalgie, et un brin d'humour, un univers formidable où évoluent des héros attachants, le soleil des plages de Méditerranée... Un décor de rêve quoi! Et tout cela servi par un scénario original et un dessin sans fioritures, efficace et agréable à l'oeil.
En somme, à lire absolument, et à réserver pour l'une des meilleures places de sa bdthèque!
Bonne lecture!
Ces dessins! C'est vraiment à couper le souffle. Toutes les cases sont des oeuvres d'art. J'adore. Rien que pour cela, j'aurais déjà mis 4/5.
Mais en plus, le scénario, si on peut parler de scénario, ne vient pas gâcher l'oeuvre par des clichés genre "les gentils indiens contre les mauvais espagnols". Ici, on assiste à la migration d'un peuple à la recherche de son identité, de sa liberté, qu'il a bradées contre le "confort" que procure la "civilisation" des "envahisseurs". Je met des guillemets, car il s'agit de mon interprétation. Les auteurs se limitent, à mon sens, à décrire le choc entre les civilisations, et à transcrire le journal d'une femme au destin exceptionnel.
Cette bd est vraiment un très bel objet, qui mérite vraiment un petit coin dans votre bibliothèque.
C'est en lisant l'avis de Switch ci-dessous que je me suis rendu à quel point je suis d'accord avec lui concernant cette série. Jeremiah est une série dont j'ai lu et relu chaque tome avec grand plaisir.
Concernant le dessin, il est vrai qu'on voit le style d'Hermann évoluer. D'un style déjà très bon mais un peu classique dans la colorisation, il passe à la couleur directe au bout de certains albums et cela devient vraiment excellent.
Hermann a su créer un monde post-apocalyptique mêlant western et monde à la Mad Max plein d'originalité et surtout plein d'âme. Ses personnages aussi sont très bons (Jeremiah, d'accord, mais surtout Kurdy (et sa mule Ezra) qui est un excellent second rôle).
Chaque tome a une histoire sérieuse, parfois très originale (parfois moins hélas : le thème "les deux étrangers arrivent en ville et se retrouvent impliqués dans une affaire qui ne les concerne pas et qu'ils auraient aimer éviter" se répète assez souvent, surtout dans les derniers tomes), toujours très humaine et intelligente. Mais comme Switch, je trouve en effet qu'il aurait été préférable qu'Hermann ait pu approfondir davantage chacune de ses histoires : le principe d'une histoire par tome permet de profiter indépendamment de chaque album, mais cela a aussi ses désavantages, car les histoires manquent un peu de profondeur.
Heureusement, le monde de Jeremiah et ses personnages, eux, ne manquent sûrement pas de profondeur.
"Jeremiah" est, à mon sens, l'oeuvre la plus ambitieuse et la plus personnelle de Hermann. Il nous entraîne dans un "Road Movie" déjanté dans un monde en lambeaux qui permet aux aspects les plus sombres et abjects de l'humanité de s'exprimer en toute impunité.
Les deux héros sont magnifiques d'antagonismes et gagnent au fil de leurs aventures une profondeur rarement atteinte dans le monde de la bd.
Certes, tous les albums ne sont pas d'un intérêt égal, mais au vu de la longévité de cette série, la qualité moyenne est impressionnante. Seul bémol, j'aurais personnellement aimé que certaines histoires soient un peu plus développées. En effet, le choix d'un tome par aventure, s'il permet de conserver une dynamique au récit, oblige l'auteur à aller à l'essentiel quitte parfois à être trop superficiel dans le traitement des protagonistes autres que nos deux héros.
C'est cet aspect qui m'empêche de mettre un 5 pourtant bien mérité sur le plan graphique.
En conclusion, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre "Jeremiah" et le "Blueberry" de Giraud, car nous sommes en présence dans les deux cas de séries au long cours qui nous permettent de suivre l'évolution graphique de deux maîtres emblématiques du 9ème Art. Il est impressionant de constater la maturation de l'art de Hermann au fil des albums, et cette série est, contrairement à ces autres séries plus conventionnelles, un formidable laboratoire d'expérimentation stylistique.
"Attends" est la 2eme BD de Jason que le lis, après Dis-moi quelque chose, qui m’avait quand même bien déçu.
Le dessin est toujours aussi sympa, et l’histoire est un peu plus longue, et m’a plus touché. Les deux parties (enfance puis âge adulte) sont complémentaires et apportent une certaine variété dans les émotions ressenties. J’ai notamment bien aimé la façon dont l’enfance est décrite : une page par souvenir de môme - un jeu débile, une période d’ennui, le mystère des filles, une blague, papa qui rentre du boulot, maman qui gronde… L’age adulte, lui, est triste, cruel et rempli de désillusions. Une histoire noire donc, vous voila prévenu.
Par contre, selon votre humeur, je pense qu’il est facile de complètement passer à coté de cette courte BD. Je n’avais pas retenu grand-chose de ma première lecture, et c’est seulement après relecture que j’ai commencé à apprécier le style de Jason. Une belle BD, pleine de tristesse, à lire au calme, en y mettant du sien...
J'ai acheté Shenzhen parce que j'avais beaucoup apprécié PyongYang du même auteur. Résultat, j'aime aussi beaucoup Shenzhen maintenant que je l'ai lu, quoique je trouve PyongYang plus réussi.
Côté dessin, le début de Shenzhen m'a un petit peu rebuté. Ca faisait trop crayonné, beaucoup moins maitrisé et épuré que PyongYang. Mais j'ai noté qu'en cours d'album, le style s'améliorait pour devenir bien meilleur sur les dernières pages.
Quant à l'histoire, j'ai eu le même sentiment : Shenzhen étant le premier "carnet de séjour" de Delisle, il est plus hésitant au départ et moins maîtrisé dans la narration que PyongYang à mes yeux. De même, le récit d'un séjour à la frontière de la Chine Populaire et plus particulièrement dans cette ville presque artificielle qu'est Shenzhen m'a moins intéressé et moins captivé que le séjour en Corée du Nord qui est décrit dans PyongYang.
Et pourtant, j'ai quand même nettement apprécié ma lecture. On retrouve l'humour de Guy Delisle, son intérêt pour ces petites choses absurdes de la vie qu'on ne voit pas du premier coup d'oeil, ses reflexions amusantes, sa façon de découvrir un pays et de nous le faire partager. Un vrai guide de voyage amusant qui donne une vision des lieux (pas vraiment appétissante, ceci étant dit) et qui donne l'impression d'y avoir été aussi.
Très sympa et intéressant.
Sa présence brève dans les "immanquables" de BDT m'a donné envie de lire cette BD mais je ne connaissais absolument rien de son intrigue avant de me lancer dedans. Et je vous avoue que le tout début m'a un peu rebuté parce que je me suis dit "houlà, encore une histoire de pauv'gars que tout le monde rejette au début parce qu'il est "différent", mais à la fin il sauve les enfants d'un incendie et il devient le héros du village et il rencontre une jolie fille qui fait abstraction de son physique et l'aime pour sa beauté intérieure". Mais non, en fait, Lie-de-Vin c'est pas du tout ça. Tranquillement, l'air de rien, ce qui ressemble au début à une petite chronique rurale dévie habilement vers quelque chose plus proche de la série noire. Le scénario est solide et réserve des rebondissements intéressants et bien amenés. Le personnage principal est très bien écrit, le dessin est réussi, bref, pas grand'chose à redire. Seul petit reproche, la fin, un peu décevante, et dont le dernier coup de théâtre arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. A croire que Corbeyran ne sait pas écrire des fins à la hauteur du reste de ses histoires, impression que j'ai déjà eue à la lecture du phalanstère du bout du monde ou du village qui s'amenuise. Cela étant dit, ça ne gâche pas trop le plaisir, et Lie-de-Vin reste une BD très recommandable.
Avant toute chose, je précise que je n'ai pour l'instant lu que le premier tome. D'après ce que je peux lire ici concernant la suite de la série, j'hésite presque à continuer, de peur que ma bonne impression sur cette BD ne disparaisse très rapidement. D'un autre côté, pour l'instant ces petites "Nana" me sont plutôt sympathiques (surtout la première) et ça me paraîtrait dommage de les abandonner si vite. Bon, bref, on verra.
Pour le moment, donc, Nana pour moi c'est la grosse et agréable surprise parmi mes lectures du moment. Je ne m'attendais pas vraiment à lire un manga que j'aurais envie de noter 4/5… En plus un manga romantique ciblé filles, avec un dessin façon "Club Dorothée"…
Et puis en fait, très rapidement, j'ai accroché ! L'auteur a su titiller ma fibre midinette (vous ignoriez que j'avais une fibre midinette, sous mes airs d'enclume ? :8 ). Je comprends que certains trouvent la première Nana idiote et insupportable, mais moi personnellement j'ai trouvé ce personnage particulièrement sympa et attachant dès les premières pages, et plutôt crédible… Pour tout vous dire, en fait elle me rappelle une de mes meilleures amies, ce qui doit expliquer en partie pourquoi j'ai tant de tendresse pour cette rêveuse si maladroite avec les garçons. De même, les situations racontées, qui peuvent paraître un peu "cucul" et bateau, sont écrites avec justesse et réalisme. C'est fin, léger, doux-amer, mélancolique mais pas bêtement larmoyant ; l'émotion passe, bref personnellement, j'étais conquis.
La deuxième histoire de l'album possède les mêmes qualités que la première… Je l'ai quand même moins aimée, tout simplement je crois parce que la deuxième Nana m'a moins touché que la première.
Le plus gros défaut reste à mes yeux le dessin… Je n'accroche décidément pas à ce style que l'on retrouve dans tant de mangas. Tous les tics graphiques genre les bouches qui deviennent démesurées dès qu'un personnage doit exprimer une émotion forte, ou bien la petite goutte de sueur unique sur la tempe pour montrer la nervosité, ça ne sera jamais ma tasse de thé.
Bref, à mon sens le premier tome vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse. Pour la suite, on verra bien…
Si je ne suis pas le plus grand fan au monde de son plus gros succès, Pilules bleues, jusqu'à présent je n'ai lu aucune BD signée Peeters que je n'ai réellement pas aimée. Lupus ne déroge pas à la règle : à la croisée des chemins entre S-F, polar et ce qu'on appelle "roman graphique", la série sait tirer le meilleur de chaque genre pour faire d'une histoire somme toute banale (des jeunes gens un peu paumés qui se retrouvent en cavale) quelque chose de singulier. La S-F fournit le côté étrange et dépaysant, le polar donne le ton noir et désabusé, le roman graphique fournit des personnages qui, même si on est en droit de ne pas les apprécier, ont une vraie consistance, une âme. C'est très bien écrit, joliment dessiné et, une fois plongé dedans, impossible de s'arrêter. Vivement les prochains tomes !
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Créature
Alors je ne connais pas Cleet BORIS, je ne sais pas si il était un bon musicien (Ancien membre de l’Affaire Louis’ Trio), mais c'est un excellent auteur de BD. Créature et plus précisément le tome 1 "Chimère", est une bd "décalée" l'histoire est loin d'être commune, et le scénario est extrêmement bien fait, on y découvre les inconvénients de l'immortalité et de la différence. Le dessin est pas mal du tout et la créature est remarquablement dessinée. Donc à lire et à découvrir!
Où le regard ne porte pas...
Une bande dessinée de très grande qualité: Un scénario mêlant poésie, nostalgie, et un brin d'humour, un univers formidable où évoluent des héros attachants, le soleil des plages de Méditerranée... Un décor de rêve quoi! Et tout cela servi par un scénario original et un dessin sans fioritures, efficace et agréable à l'oeil. En somme, à lire absolument, et à réserver pour l'une des meilleures places de sa bdthèque! Bonne lecture!
La terre sans mal
Ces dessins! C'est vraiment à couper le souffle. Toutes les cases sont des oeuvres d'art. J'adore. Rien que pour cela, j'aurais déjà mis 4/5. Mais en plus, le scénario, si on peut parler de scénario, ne vient pas gâcher l'oeuvre par des clichés genre "les gentils indiens contre les mauvais espagnols". Ici, on assiste à la migration d'un peuple à la recherche de son identité, de sa liberté, qu'il a bradées contre le "confort" que procure la "civilisation" des "envahisseurs". Je met des guillemets, car il s'agit de mon interprétation. Les auteurs se limitent, à mon sens, à décrire le choc entre les civilisations, et à transcrire le journal d'une femme au destin exceptionnel. Cette bd est vraiment un très bel objet, qui mérite vraiment un petit coin dans votre bibliothèque.
Jeremiah
C'est en lisant l'avis de Switch ci-dessous que je me suis rendu à quel point je suis d'accord avec lui concernant cette série. Jeremiah est une série dont j'ai lu et relu chaque tome avec grand plaisir. Concernant le dessin, il est vrai qu'on voit le style d'Hermann évoluer. D'un style déjà très bon mais un peu classique dans la colorisation, il passe à la couleur directe au bout de certains albums et cela devient vraiment excellent. Hermann a su créer un monde post-apocalyptique mêlant western et monde à la Mad Max plein d'originalité et surtout plein d'âme. Ses personnages aussi sont très bons (Jeremiah, d'accord, mais surtout Kurdy (et sa mule Ezra) qui est un excellent second rôle). Chaque tome a une histoire sérieuse, parfois très originale (parfois moins hélas : le thème "les deux étrangers arrivent en ville et se retrouvent impliqués dans une affaire qui ne les concerne pas et qu'ils auraient aimer éviter" se répète assez souvent, surtout dans les derniers tomes), toujours très humaine et intelligente. Mais comme Switch, je trouve en effet qu'il aurait été préférable qu'Hermann ait pu approfondir davantage chacune de ses histoires : le principe d'une histoire par tome permet de profiter indépendamment de chaque album, mais cela a aussi ses désavantages, car les histoires manquent un peu de profondeur. Heureusement, le monde de Jeremiah et ses personnages, eux, ne manquent sûrement pas de profondeur.
Jeremiah
"Jeremiah" est, à mon sens, l'oeuvre la plus ambitieuse et la plus personnelle de Hermann. Il nous entraîne dans un "Road Movie" déjanté dans un monde en lambeaux qui permet aux aspects les plus sombres et abjects de l'humanité de s'exprimer en toute impunité. Les deux héros sont magnifiques d'antagonismes et gagnent au fil de leurs aventures une profondeur rarement atteinte dans le monde de la bd. Certes, tous les albums ne sont pas d'un intérêt égal, mais au vu de la longévité de cette série, la qualité moyenne est impressionnante. Seul bémol, j'aurais personnellement aimé que certaines histoires soient un peu plus développées. En effet, le choix d'un tome par aventure, s'il permet de conserver une dynamique au récit, oblige l'auteur à aller à l'essentiel quitte parfois à être trop superficiel dans le traitement des protagonistes autres que nos deux héros. C'est cet aspect qui m'empêche de mettre un 5 pourtant bien mérité sur le plan graphique. En conclusion, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre "Jeremiah" et le "Blueberry" de Giraud, car nous sommes en présence dans les deux cas de séries au long cours qui nous permettent de suivre l'évolution graphique de deux maîtres emblématiques du 9ème Art. Il est impressionant de constater la maturation de l'art de Hermann au fil des albums, et cette série est, contrairement à ces autres séries plus conventionnelles, un formidable laboratoire d'expérimentation stylistique.
Attends
"Attends" est la 2eme BD de Jason que le lis, après Dis-moi quelque chose, qui m’avait quand même bien déçu. Le dessin est toujours aussi sympa, et l’histoire est un peu plus longue, et m’a plus touché. Les deux parties (enfance puis âge adulte) sont complémentaires et apportent une certaine variété dans les émotions ressenties. J’ai notamment bien aimé la façon dont l’enfance est décrite : une page par souvenir de môme - un jeu débile, une période d’ennui, le mystère des filles, une blague, papa qui rentre du boulot, maman qui gronde… L’age adulte, lui, est triste, cruel et rempli de désillusions. Une histoire noire donc, vous voila prévenu. Par contre, selon votre humeur, je pense qu’il est facile de complètement passer à coté de cette courte BD. Je n’avais pas retenu grand-chose de ma première lecture, et c’est seulement après relecture que j’ai commencé à apprécier le style de Jason. Une belle BD, pleine de tristesse, à lire au calme, en y mettant du sien...
Shenzhen
J'ai acheté Shenzhen parce que j'avais beaucoup apprécié PyongYang du même auteur. Résultat, j'aime aussi beaucoup Shenzhen maintenant que je l'ai lu, quoique je trouve PyongYang plus réussi. Côté dessin, le début de Shenzhen m'a un petit peu rebuté. Ca faisait trop crayonné, beaucoup moins maitrisé et épuré que PyongYang. Mais j'ai noté qu'en cours d'album, le style s'améliorait pour devenir bien meilleur sur les dernières pages. Quant à l'histoire, j'ai eu le même sentiment : Shenzhen étant le premier "carnet de séjour" de Delisle, il est plus hésitant au départ et moins maîtrisé dans la narration que PyongYang à mes yeux. De même, le récit d'un séjour à la frontière de la Chine Populaire et plus particulièrement dans cette ville presque artificielle qu'est Shenzhen m'a moins intéressé et moins captivé que le séjour en Corée du Nord qui est décrit dans PyongYang. Et pourtant, j'ai quand même nettement apprécié ma lecture. On retrouve l'humour de Guy Delisle, son intérêt pour ces petites choses absurdes de la vie qu'on ne voit pas du premier coup d'oeil, ses reflexions amusantes, sa façon de découvrir un pays et de nous le faire partager. Un vrai guide de voyage amusant qui donne une vision des lieux (pas vraiment appétissante, ceci étant dit) et qui donne l'impression d'y avoir été aussi. Très sympa et intéressant.
Lie-de-vin
Sa présence brève dans les "immanquables" de BDT m'a donné envie de lire cette BD mais je ne connaissais absolument rien de son intrigue avant de me lancer dedans. Et je vous avoue que le tout début m'a un peu rebuté parce que je me suis dit "houlà, encore une histoire de pauv'gars que tout le monde rejette au début parce qu'il est "différent", mais à la fin il sauve les enfants d'un incendie et il devient le héros du village et il rencontre une jolie fille qui fait abstraction de son physique et l'aime pour sa beauté intérieure". Mais non, en fait, Lie-de-Vin c'est pas du tout ça. Tranquillement, l'air de rien, ce qui ressemble au début à une petite chronique rurale dévie habilement vers quelque chose plus proche de la série noire. Le scénario est solide et réserve des rebondissements intéressants et bien amenés. Le personnage principal est très bien écrit, le dessin est réussi, bref, pas grand'chose à redire. Seul petit reproche, la fin, un peu décevante, et dont le dernier coup de théâtre arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. A croire que Corbeyran ne sait pas écrire des fins à la hauteur du reste de ses histoires, impression que j'ai déjà eue à la lecture du phalanstère du bout du monde ou du village qui s'amenuise. Cela étant dit, ça ne gâche pas trop le plaisir, et Lie-de-Vin reste une BD très recommandable.
Nana
Avant toute chose, je précise que je n'ai pour l'instant lu que le premier tome. D'après ce que je peux lire ici concernant la suite de la série, j'hésite presque à continuer, de peur que ma bonne impression sur cette BD ne disparaisse très rapidement. D'un autre côté, pour l'instant ces petites "Nana" me sont plutôt sympathiques (surtout la première) et ça me paraîtrait dommage de les abandonner si vite. Bon, bref, on verra. Pour le moment, donc, Nana pour moi c'est la grosse et agréable surprise parmi mes lectures du moment. Je ne m'attendais pas vraiment à lire un manga que j'aurais envie de noter 4/5… En plus un manga romantique ciblé filles, avec un dessin façon "Club Dorothée"… Et puis en fait, très rapidement, j'ai accroché ! L'auteur a su titiller ma fibre midinette (vous ignoriez que j'avais une fibre midinette, sous mes airs d'enclume ? :8 ). Je comprends que certains trouvent la première Nana idiote et insupportable, mais moi personnellement j'ai trouvé ce personnage particulièrement sympa et attachant dès les premières pages, et plutôt crédible… Pour tout vous dire, en fait elle me rappelle une de mes meilleures amies, ce qui doit expliquer en partie pourquoi j'ai tant de tendresse pour cette rêveuse si maladroite avec les garçons. De même, les situations racontées, qui peuvent paraître un peu "cucul" et bateau, sont écrites avec justesse et réalisme. C'est fin, léger, doux-amer, mélancolique mais pas bêtement larmoyant ; l'émotion passe, bref personnellement, j'étais conquis. La deuxième histoire de l'album possède les mêmes qualités que la première… Je l'ai quand même moins aimée, tout simplement je crois parce que la deuxième Nana m'a moins touché que la première. Le plus gros défaut reste à mes yeux le dessin… Je n'accroche décidément pas à ce style que l'on retrouve dans tant de mangas. Tous les tics graphiques genre les bouches qui deviennent démesurées dès qu'un personnage doit exprimer une émotion forte, ou bien la petite goutte de sueur unique sur la tempe pour montrer la nervosité, ça ne sera jamais ma tasse de thé. Bref, à mon sens le premier tome vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse. Pour la suite, on verra bien…
Lupus
Si je ne suis pas le plus grand fan au monde de son plus gros succès, Pilules bleues, jusqu'à présent je n'ai lu aucune BD signée Peeters que je n'ai réellement pas aimée. Lupus ne déroge pas à la règle : à la croisée des chemins entre S-F, polar et ce qu'on appelle "roman graphique", la série sait tirer le meilleur de chaque genre pour faire d'une histoire somme toute banale (des jeunes gens un peu paumés qui se retrouvent en cavale) quelque chose de singulier. La S-F fournit le côté étrange et dépaysant, le polar donne le ton noir et désabusé, le roman graphique fournit des personnages qui, même si on est en droit de ne pas les apprécier, ont une vraie consistance, une âme. C'est très bien écrit, joliment dessiné et, une fois plongé dedans, impossible de s'arrêter. Vivement les prochains tomes !