Un thriller excitant !
Cela mets en vedette un personnage qui a un métier qu'on voit rarement en bande dessinée: nettoyeur de cadavres ! Je savais même pas que c'était un métier, je pensais que c'était le boulot de la police scientifique de s'occuper de désinfecter une pièce où on a trouver un cadavre.
Donc notre nettoyeur de cadavres suit sa petite vie tranquille jusqu'au jour où un tueur en série sévit dans les environnements et son patron serait impliqué dans l'affaire et comme il aime bien son patron, il vaut savoir la vérité et donc petit à petit il finit par enquêter sur cette affaire. L'intrigue est bien mené, il y a mystère passionnant, des rebondissements qui ne tombent pas dans le n'importe quoi (pour l'instant, j'espère que cela va pas devenir grand-guignolesque dans les tomes suivants).
On échappe pas à certains clichés. Ainsi, après avoir découvert un squelette sur le lieu d'un meurtre du sérial-killer, note héros fait la connaissance d'une inspectrice qu'il va rencontrer souvent et j'imagine qu'ils vont tomber amoureux. Il y aussi un gag sur deux collègues du héros qui font l'amour après avoir nettoyer les scènes avec des cadavres et cela m'a semblé hors de propos dans un thriller qui se veut sérieux (j'aurais été indulgent si c'était dans une comédie avec des personnages débiles).
Cela reste un bon manga policier à lire si on aime le genre.
Musique : AC/DC - Back in Business
Dans les remerciements de fin d’album, Nicolas Pétrimaux rend hommage à quelques grands noms de la bd comme Lupano et Dorison, des auteurs qui ont déjà bourlingué dans le même registre que Il faut flinguer Ramirez. J’ai souvenir d’une bande-annonce déjantée so 70’s de Xavier Dorison pour la sortie du mitigé Red Skin ; l’histoire de Ramirez par Pétrimaux qui est ici auteur complet se situe un peu dans la même veine des récits hommages à une décennies et toute la culture populaire qui s’y rattache.
Ici on baigne en plein dans les folles années 80, beaucoup y ont vu une influence tarantinesque dû à la violence du récit avec des fusillades « en veux-tu en voilà » traitées avec une certaine légèreté et un humour de soudards qui ponctuent leurs phrases à coup de punch lines parodiques (MDR le flic qui se la joue Horacio Cane des Experts : Miami), mais personnellement j’y ai davantage perçu des accointances avec l’univers des frères Coen. Cela se déroule quelques part entre un Big Lebowski pour l’imbroglio autour de l’identité réelle de Jacques Ramirez qui est recherché par des mafieux chicanos dont la connerie frôle parfois celle des teubés de la salle de gym du film Burn after Reading, et le plus sérieux No Country for old men dans lequel on aurait introduit le nettoyeur (c’est le cas de le dire) ultra-efficace, Léon.
J’ai trouvé cela vraiment très cool, bourré de références et clins d’œil qui vont de Thelma et Louise à Magnum et bien d’autres trop longs a énumérer, et en même temps intelligemment écrit puisqu’on est capable d’allier l’agitation effrénée des action-movies des John McClane et Martin Riggs à la connerie ambiante des bureaux façon The Office et Caméra Café. De plus le discours n’est pas dénué de fond puisque l’auteur ne se gêne pas pour se foutre des masses qui cours après un consumérisme excessif déshumanisé (aujourd’hui Ramirez bosserait au S.A.V. de chez Apple), les grosses pointures de WallStreet qui se goinfre du système soutenu par des pantins médiatiques qui se prétendent journaliste (oui, oui, il y a aussi de tout ça dans Ramirez).
Graphiquement ce n’est pas spécialement ma came de premier choix mais la mise en page hyper cinématographique (rien que la couv’ on dirait une affiche de ciné) avec le nombre de pages nécessaires à ce genre de projet (plus de 120), les couleurs éclatantes ainsi que le découpage explosif, ont fini par emporter mon adhésion. Franchement on tient quand même entre les mains un livre-objet de qualité on ne va pas faire les fines gueules.
Le récit se conclue sur un twist des plus intriguant, c’est le moins qu’on puisse dire. Du suspens, de l’action, de jolies pépés, des courses-poursuites à la GTA, de la loufoquerie, une violence décomplexée, des questionnements et une suite d’ores-et-déjà très attendue…il y a même une histoire d’amour en filigrane quoi ! Please, ne flinguez pas le pauvre Ramirez, lisez-le plutôt.
Ben voila je viens de me faire la série de six tomes. Alors du bon du tout bon, de l'excellent dirais je même plus.
Ces six volumes qui peuvent se lire de manière indépendante, quoique je conseille tout de même d’essayer de faire les choses dans l'ordre, nous font vivre les mésaventures de personnages truands magouilleurs à le petite semaine, chefs de bandes femmes fatales forcément.
Ce qui frappe de prime abord c'est le caractère inéluctable du destin des protagonistes, malgré des désirs de rédemption chez certains l'on sait d’avance que les évènements dans lesquels il se débattent vont les écraser.
Ed Brubaker sait tenir son public en haleine sans effet outrancier et le lecteur assiste impuissant au rouleau compresseur des actes inutiles mais parfois oh combien héroïques des personnages qui englués dans la toile de leurs vicissitudes deviennent de simple spectateurs des évènements. Ça messieurs dames c'est du scénario béton ou je n'y comprends plus rien.
Au dessin Sean Phillips ne manque pas de mérite pour nous montrer une ville et des quartiers à la limite du glauque.
Si vous êtes amateurs de polars intelligents avec des bases qui nous mènent en terrain connu, alors cette série est pour vous. D'ailleurs j'ajouterais que dans le genre ces deux auteurs ne sont en rein des quantités négligeables loin s'en faut. Presque culte.
Le graphisme et les décors ont éveillé ma curiosité, le 4e de couverture a fait le reste !
Chauvel, qui n’est pas un inconnu, propose un récit à la fois insolite et déroutant. L'environnement n'est pas daté mais il est clairement d’inspiration moyenâgeuse avec des incrustations d’éléments de HF et SF mélangés comme en témoignent la présence d’un robot (Trois-Trois), d’un drôle d’animal (Doubie), de dragons et de loups cracheurs de feu. Le rythme est lent mais pas soporifique. Chauvel place le lecteur au plus près des protagonistes. On a l’étrange sensation de faire partie du groupe, de vivre avec eux, de ressentir leurs peurs. Le final est clairement inattendu et permet de mieux comprendre les épreuves vécues par les deux orphelins ainsi que la présence de ce patchwork d’influences variées.
Kosakowski , dont c’est le premier album, propose un trait brut mais travaillé et lisible. On y sent certaines influences des comics. Après coup, à voir où vit notre dessinateur, je comprends mieux cette influence ressentie. Mention particulière aussi à Lou, le coloriste, pour ce travail difficile réalisé avec les décors neigeux.
Un bel album traitant d’un sujet dur et malheureusement intemporel.
C’est un album très épais (plus de 330 pages !), mais qui se lit relativement vite. Car plusieurs pages quasi muettes, relativement peu de dialogues. Mais aussi et surtout car c'est une histoire rondement menée et captivante.
L’intrigue, qui démarre doucement, avec une histoire familiale semblant banale, bascule doucement – même si la violence donne quelques bons coups d’accélérateur ! – vers le fantastique. En tout cas, Lehman équilibre assez bien son histoire, ne jouant pas trop sur la corde facile et souvent casse gueule d’un fantastique grand guignolesque.
Même si le final – sans forcément apporter toutes les réponses attendues – est peut-être un peu brutal, je trouve cette histoire bien fichue, et en tout cas je vous en conseille la lecture.
Surtout qu’en plus le dessin de Peeters – auteur que j’aime vraiment beaucoup – est franchement réussi. Dynamique, très bon et beau, que ce soit pour les différents cadrages, le travail sur la pluie ou l’obscurité. Il n’y a vraiment que quelques cases de combats, vers la fin, qui sont plus floues, dont la lecture est moins facile (mais cela n’était-il pas volontaire ?).
Note réelle 3,5/5.
J'ai beaucoup aimé la collaboration entre ces deux auteurs pourtant très différents. Le résultat est vraiment à la hauteur de nos attentes un peu comme un plat culinaire original qu'on dégusterait.
Maintenant, je suis sidéré par la méchanceté des remarques acerbes de ces riches propriétaires qui ne respectent pas du tout l'auteur devenu cuisinier pendant un temps par véritable passion pour cet art. Sans doute, de nos jours, cela ne se passerait pas ainsi car respect et bienveillance sont un peu plus présents dans ces milieux.
Il est question de cuisine moderne et donc de qualité et non de quantité. Il est vrai que la plupart des gens sont un peu gloutons et préfère nettement la quantité comme d'ailleurs on le verra dans cette bd par le biais de l'un de ses amis invités.
J'ai apprécié cette véritable initiation à la cuisine mais au-delà, j'ai vraiment retenu l'aspect sociologique et le comportement des gens. Une oeuvre que je qualifierais de très raffinée.
L'homme gribouillé est incontestablement l'une des bd qui marquera l'année 2018. Il y en a généralement assez peu qui sortent du lot mais celle-ci est bien un incontournable dans un genre thriller ésotérique.
Cela commence comme un récit quotidien de la vie parisienne pour nous plonger dans une direction plutôt inattendue. J'ai bien aimé le dessin qui est véritablement magnifique par moment. En ce qui concerne le rythme, il est assez bien maintenu. On pourra sans doute se perdre dans les détails de cette histoire de famille mais l'intrigue passera très bien au regard des enjeux bien identifiés.
Au final, un excellent one-shot pour une lecture plaisir.
Résumer "Il faut flinguer Ramirez" à Tarantino, Peckinpah (dont le titre fait écho à Alfredo Garcia) ou Rodriguez comme l'annonce fièrement Glénat serait une erreur...
Résumer l'oeuvre de Nicolas Pétrimaux à un revival des eighties à la mode Néon Rétro en serait une également...
Car si Ramirez puise autant dans les références passées, c'est davantage dans l'humour nonsensique d'un Fabcaro qu'il faudrait regarder en y ajoutant un soupçon de Tom et Jerry pour les courses poursuites haletantes.
"Il faut flinguer Ramirez" n'est ni plus ni moins qu'un gros coup de coeur, précisément la pépite sortie de nulle part en cette fin de semestre 2018 tant elle cumule les références classiques des mondes évoqués plus haut pour s'achever (provisoirement) sur un ovni fun et rafraichissant tout à fait original.
Cette traque par la mafia mexicaine d'un réparateur d'aspirateur au visage "particulier" et aussi bavard que Bernardo dans Zorro n'est qu'un prétexte pour dessiner des ambiances veloutées à la Miami Vice pour les quadras ou GTA Vice City pour les trentenaires avec une mise en scène rythmée qui n'aurait rien à envier aux autres média du grand comme du petit écran.
S'appropriant les codes en rigueur de cette époque pour mieux se les réapproprier (Coucou la Renault 5), Pétrimaux ne livre ni plus ni moins qu'un divertissement intelligent en se jouant la plupart du temps des clichés même si on n'évite pas un cast féminin sexy et bad ass.
Non il ne faut pas flinguer Ramirez car ce petit bonhomme muet et doué possède de quoi divertir longtemps le lecteur en attente d'autres titres aussi funs et mis en scène.
L'objectif de satisfaction est coché à toutes les catégories, fun, dessin, scénario, action et humour sans céder aux facilités gore, cul, vulgarité.... Monsieur Pétrimaux nous vous tirons notre chapeau.
Jean-Philippe Jaworski est un excellent écrivain français et j'avoue avoir savouré avec délectation sa verve littéraire et l'élégance de son imaginaire dans ses aventures se déroulant dans les Vieux Royaumes. Benvenuto Gesufal est son héros le plus connu, apparu tout d'abord dans la nouvelle "Mauvaise Donne" du recueil Janua Vera, puis dans sa suite, le livre le plus célèbre actuellement de l'auteur, le fameux "Gagner la Guerre". Ce sont ces deux histoires, l'une servant de prologue à la seconde, qui sont adaptées en bande dessinée par Frédéric Genêt.
L'action se déroule dans un monde de fantasy médiévale où l'aspect fantastique est très discret, composé de quelques rares sorciers et d'encore plus rares et lointaines espèces non humaines. L'univers de Benvenuto Gesufal, c'est la cité de Ciudalia, une ville rappelant fortement Venise où les intrigues politiques et les meurtres sont monnaie courante. Ce n'est pas un gentil paladin ni un brave héros au coeur pur. C'est un ancien soldat devenu tueur à gages sans scrupules. Et pas de grande quête pour notre héros, pas de monde à sauver, bien au contraire, c'est avant tout sa peau qu'il doit sauver pour ensuite évoluer dans les sphères dangereuses des manipulations politiques et militaires.
C'est là une belle adaptation. Je suis immédiatement tombé sous le charme de la superbe couverture du tome 1, formidable peinture dont on ne finit pas d'admirer les détails et la lumière. Les planches sont moins soignées sur le plan graphique mais elles sont de bonne facture. Les décors sont toujours beaux, les personnages un peu moins à mon goût mais ils restent réussis. La mise en scène est claire et j'ai été surpris d'à quel point leur représentation par Frédéric Genêt est proche de l'image mentale que je m'en faisais à la lecture du roman. Est-ce parce Jaworski a si bien décrit ses lieux et protagonistes ou est-ce par que son univers partage un imaginaire commun aux lecteurs, fait de cités italiennes et de spadassins ?
Je l'ai dit plus haut, le scénario des aventures de Benvenuto Gesufal est très bon. Mais sa transposition en BD l'est-elle aussi ? Eh bien oui, ça passe bien. Le découpage est correctement fait, le déroulement de l'intrigue est clair et le rythme est bon. Forcément, même en 64 pages par album, le contenu se doit d'être un peu plus épuré par rapport à la version roman. Il en ressort quelques passages légèrement trop rapides pour que l'ambiance qu'on pouvait sentir à la lecture du livre ressorte pleinement - je pense par exemple à l'arrivée dans la maison du maître assassin ancien protecteur de Benvenuto, ou encore à l'intensité du dialogue final qui va sauver la vie du héros - mais je suis globalement satisfait. Et j'ai surtout hâte de découvrir comment, après ce premier tome racontant la nouvelle "Mauvaise Donne", les 4 ou 5 tomes suivants vont raconter "Gagner la Guerre".
Cette BD m'avait surpris la première fois que je l'avais lue, et j'ai finalement décidé de l'acheter lors du festival d'Angoulême, pour la relire dans de bonnes conditions. Et effectivement, je trouve la BD vraiment bien faite. Ne serait-ce que par le message que j'en ai tiré.
La BD explore la veine de l'apocalypse annoncée et d'une fin du monde imminente. Thème déjà vu mais qui est ici exploitée dans le point de vue d'une adolescente qui ne saura pas comment se comporter dans ce nouveau monde qui apparait. Un monde dans lequel elle se sent complètement perdue. Et curieusement, j'ai trouvé beaucoup d'échos entre ce monde qui va détruire les adolescents et le monde que l'on connait, ou beaucoup de jeunes se "perdent" dans leur adolescence (mais j'ai toujours tendance à voir des messages dans tout).
L'histoire joue beaucoup sur les personnages et leurs psychologies, et c'est réaliste. On a le droit à des réactions curieusement logiques tout autant que d'autres irréfléchies. Et pourtant je n'ai pas eu l'impression d'un manque de cohérence. C'est très particulier comme narration, mais ça sonne juste.
La fin est excellente, elle frappe dure et là où ça fait mal. Mais je trouve que toute cette histoire n'aurait pas cette saveur sans cette fin là. Il n'y a pas besoin de rajouter ou d'enlever quoi que ce soit.
Niveau dessin, j'adore vraiment ce que fait Carole Maurel. Ce n'est ni le plus fin ni le plus précis, mais il dégage quelque chose qui me touche. Elle a l'art de rendre le dessin beau, et j'adore l'utilisation des couleurs.
Bref, c'est une BD qui m'a plu et que je recommande, même si je ne suis pas capable de dire exactement tout ce qui m'a plu dedans. Peut-être le ton très noir qu'adopte le récit tout du long, ou la façon qu'on les adolescents de bruler leurs vies en jouant aux adultes qu'ils ne sont pas (et dans ce cas, qu'ils ne seront jamais). Une BD bien faite et très belle. Je recommande.
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Un thriller excitant ! Cela mets en vedette un personnage qui a un métier qu'on voit rarement en bande dessinée: nettoyeur de cadavres ! Je savais même pas que c'était un métier, je pensais que c'était le boulot de la police scientifique de s'occuper de désinfecter une pièce où on a trouver un cadavre. Donc notre nettoyeur de cadavres suit sa petite vie tranquille jusqu'au jour où un tueur en série sévit dans les environnements et son patron serait impliqué dans l'affaire et comme il aime bien son patron, il vaut savoir la vérité et donc petit à petit il finit par enquêter sur cette affaire. L'intrigue est bien mené, il y a mystère passionnant, des rebondissements qui ne tombent pas dans le n'importe quoi (pour l'instant, j'espère que cela va pas devenir grand-guignolesque dans les tomes suivants). On échappe pas à certains clichés. Ainsi, après avoir découvert un squelette sur le lieu d'un meurtre du sérial-killer, note héros fait la connaissance d'une inspectrice qu'il va rencontrer souvent et j'imagine qu'ils vont tomber amoureux. Il y aussi un gag sur deux collègues du héros qui font l'amour après avoir nettoyer les scènes avec des cadavres et cela m'a semblé hors de propos dans un thriller qui se veut sérieux (j'aurais été indulgent si c'était dans une comédie avec des personnages débiles). Cela reste un bon manga policier à lire si on aime le genre.
Il faut flinguer Ramirez
Musique : AC/DC - Back in Business Dans les remerciements de fin d’album, Nicolas Pétrimaux rend hommage à quelques grands noms de la bd comme Lupano et Dorison, des auteurs qui ont déjà bourlingué dans le même registre que Il faut flinguer Ramirez. J’ai souvenir d’une bande-annonce déjantée so 70’s de Xavier Dorison pour la sortie du mitigé Red Skin ; l’histoire de Ramirez par Pétrimaux qui est ici auteur complet se situe un peu dans la même veine des récits hommages à une décennies et toute la culture populaire qui s’y rattache. Ici on baigne en plein dans les folles années 80, beaucoup y ont vu une influence tarantinesque dû à la violence du récit avec des fusillades « en veux-tu en voilà » traitées avec une certaine légèreté et un humour de soudards qui ponctuent leurs phrases à coup de punch lines parodiques (MDR le flic qui se la joue Horacio Cane des Experts : Miami), mais personnellement j’y ai davantage perçu des accointances avec l’univers des frères Coen. Cela se déroule quelques part entre un Big Lebowski pour l’imbroglio autour de l’identité réelle de Jacques Ramirez qui est recherché par des mafieux chicanos dont la connerie frôle parfois celle des teubés de la salle de gym du film Burn after Reading, et le plus sérieux No Country for old men dans lequel on aurait introduit le nettoyeur (c’est le cas de le dire) ultra-efficace, Léon. J’ai trouvé cela vraiment très cool, bourré de références et clins d’œil qui vont de Thelma et Louise à Magnum et bien d’autres trop longs a énumérer, et en même temps intelligemment écrit puisqu’on est capable d’allier l’agitation effrénée des action-movies des John McClane et Martin Riggs à la connerie ambiante des bureaux façon The Office et Caméra Café. De plus le discours n’est pas dénué de fond puisque l’auteur ne se gêne pas pour se foutre des masses qui cours après un consumérisme excessif déshumanisé (aujourd’hui Ramirez bosserait au S.A.V. de chez Apple), les grosses pointures de WallStreet qui se goinfre du système soutenu par des pantins médiatiques qui se prétendent journaliste (oui, oui, il y a aussi de tout ça dans Ramirez). Graphiquement ce n’est pas spécialement ma came de premier choix mais la mise en page hyper cinématographique (rien que la couv’ on dirait une affiche de ciné) avec le nombre de pages nécessaires à ce genre de projet (plus de 120), les couleurs éclatantes ainsi que le découpage explosif, ont fini par emporter mon adhésion. Franchement on tient quand même entre les mains un livre-objet de qualité on ne va pas faire les fines gueules. Le récit se conclue sur un twist des plus intriguant, c’est le moins qu’on puisse dire. Du suspens, de l’action, de jolies pépés, des courses-poursuites à la GTA, de la loufoquerie, une violence décomplexée, des questionnements et une suite d’ores-et-déjà très attendue…il y a même une histoire d’amour en filigrane quoi ! Please, ne flinguez pas le pauvre Ramirez, lisez-le plutôt.
Criminal
Ben voila je viens de me faire la série de six tomes. Alors du bon du tout bon, de l'excellent dirais je même plus. Ces six volumes qui peuvent se lire de manière indépendante, quoique je conseille tout de même d’essayer de faire les choses dans l'ordre, nous font vivre les mésaventures de personnages truands magouilleurs à le petite semaine, chefs de bandes femmes fatales forcément. Ce qui frappe de prime abord c'est le caractère inéluctable du destin des protagonistes, malgré des désirs de rédemption chez certains l'on sait d’avance que les évènements dans lesquels il se débattent vont les écraser. Ed Brubaker sait tenir son public en haleine sans effet outrancier et le lecteur assiste impuissant au rouleau compresseur des actes inutiles mais parfois oh combien héroïques des personnages qui englués dans la toile de leurs vicissitudes deviennent de simple spectateurs des évènements. Ça messieurs dames c'est du scénario béton ou je n'y comprends plus rien. Au dessin Sean Phillips ne manque pas de mérite pour nous montrer une ville et des quartiers à la limite du glauque. Si vous êtes amateurs de polars intelligents avec des bases qui nous mènent en terrain connu, alors cette série est pour vous. D'ailleurs j'ajouterais que dans le genre ces deux auteurs ne sont en rein des quantités négligeables loin s'en faut. Presque culte.
La Route de Tibilissi
Le graphisme et les décors ont éveillé ma curiosité, le 4e de couverture a fait le reste ! Chauvel, qui n’est pas un inconnu, propose un récit à la fois insolite et déroutant. L'environnement n'est pas daté mais il est clairement d’inspiration moyenâgeuse avec des incrustations d’éléments de HF et SF mélangés comme en témoignent la présence d’un robot (Trois-Trois), d’un drôle d’animal (Doubie), de dragons et de loups cracheurs de feu. Le rythme est lent mais pas soporifique. Chauvel place le lecteur au plus près des protagonistes. On a l’étrange sensation de faire partie du groupe, de vivre avec eux, de ressentir leurs peurs. Le final est clairement inattendu et permet de mieux comprendre les épreuves vécues par les deux orphelins ainsi que la présence de ce patchwork d’influences variées. Kosakowski , dont c’est le premier album, propose un trait brut mais travaillé et lisible. On y sent certaines influences des comics. Après coup, à voir où vit notre dessinateur, je comprends mieux cette influence ressentie. Mention particulière aussi à Lou, le coloriste, pour ce travail difficile réalisé avec les décors neigeux. Un bel album traitant d’un sujet dur et malheureusement intemporel.
L'Homme gribouillé
C’est un album très épais (plus de 330 pages !), mais qui se lit relativement vite. Car plusieurs pages quasi muettes, relativement peu de dialogues. Mais aussi et surtout car c'est une histoire rondement menée et captivante. L’intrigue, qui démarre doucement, avec une histoire familiale semblant banale, bascule doucement – même si la violence donne quelques bons coups d’accélérateur ! – vers le fantastique. En tout cas, Lehman équilibre assez bien son histoire, ne jouant pas trop sur la corde facile et souvent casse gueule d’un fantastique grand guignolesque. Même si le final – sans forcément apporter toutes les réponses attendues – est peut-être un peu brutal, je trouve cette histoire bien fichue, et en tout cas je vous en conseille la lecture. Surtout qu’en plus le dessin de Peeters – auteur que j’aime vraiment beaucoup – est franchement réussi. Dynamique, très bon et beau, que ce soit pour les différents cadrages, le travail sur la pluie ou l’obscurité. Il n’y a vraiment que quelques cases de combats, vers la fin, qui sont plus floues, dont la lecture est moins facile (mais cela n’était-il pas volontaire ?). Note réelle 3,5/5.
Comme un chef
J'ai beaucoup aimé la collaboration entre ces deux auteurs pourtant très différents. Le résultat est vraiment à la hauteur de nos attentes un peu comme un plat culinaire original qu'on dégusterait. Maintenant, je suis sidéré par la méchanceté des remarques acerbes de ces riches propriétaires qui ne respectent pas du tout l'auteur devenu cuisinier pendant un temps par véritable passion pour cet art. Sans doute, de nos jours, cela ne se passerait pas ainsi car respect et bienveillance sont un peu plus présents dans ces milieux. Il est question de cuisine moderne et donc de qualité et non de quantité. Il est vrai que la plupart des gens sont un peu gloutons et préfère nettement la quantité comme d'ailleurs on le verra dans cette bd par le biais de l'un de ses amis invités. J'ai apprécié cette véritable initiation à la cuisine mais au-delà, j'ai vraiment retenu l'aspect sociologique et le comportement des gens. Une oeuvre que je qualifierais de très raffinée.
L'Homme gribouillé
L'homme gribouillé est incontestablement l'une des bd qui marquera l'année 2018. Il y en a généralement assez peu qui sortent du lot mais celle-ci est bien un incontournable dans un genre thriller ésotérique. Cela commence comme un récit quotidien de la vie parisienne pour nous plonger dans une direction plutôt inattendue. J'ai bien aimé le dessin qui est véritablement magnifique par moment. En ce qui concerne le rythme, il est assez bien maintenu. On pourra sans doute se perdre dans les détails de cette histoire de famille mais l'intrigue passera très bien au regard des enjeux bien identifiés. Au final, un excellent one-shot pour une lecture plaisir.
Il faut flinguer Ramirez
Résumer "Il faut flinguer Ramirez" à Tarantino, Peckinpah (dont le titre fait écho à Alfredo Garcia) ou Rodriguez comme l'annonce fièrement Glénat serait une erreur... Résumer l'oeuvre de Nicolas Pétrimaux à un revival des eighties à la mode Néon Rétro en serait une également... Car si Ramirez puise autant dans les références passées, c'est davantage dans l'humour nonsensique d'un Fabcaro qu'il faudrait regarder en y ajoutant un soupçon de Tom et Jerry pour les courses poursuites haletantes. "Il faut flinguer Ramirez" n'est ni plus ni moins qu'un gros coup de coeur, précisément la pépite sortie de nulle part en cette fin de semestre 2018 tant elle cumule les références classiques des mondes évoqués plus haut pour s'achever (provisoirement) sur un ovni fun et rafraichissant tout à fait original. Cette traque par la mafia mexicaine d'un réparateur d'aspirateur au visage "particulier" et aussi bavard que Bernardo dans Zorro n'est qu'un prétexte pour dessiner des ambiances veloutées à la Miami Vice pour les quadras ou GTA Vice City pour les trentenaires avec une mise en scène rythmée qui n'aurait rien à envier aux autres média du grand comme du petit écran. S'appropriant les codes en rigueur de cette époque pour mieux se les réapproprier (Coucou la Renault 5), Pétrimaux ne livre ni plus ni moins qu'un divertissement intelligent en se jouant la plupart du temps des clichés même si on n'évite pas un cast féminin sexy et bad ass. Non il ne faut pas flinguer Ramirez car ce petit bonhomme muet et doué possède de quoi divertir longtemps le lecteur en attente d'autres titres aussi funs et mis en scène. L'objectif de satisfaction est coché à toutes les catégories, fun, dessin, scénario, action et humour sans céder aux facilités gore, cul, vulgarité.... Monsieur Pétrimaux nous vous tirons notre chapeau.
Gagner la Guerre
Jean-Philippe Jaworski est un excellent écrivain français et j'avoue avoir savouré avec délectation sa verve littéraire et l'élégance de son imaginaire dans ses aventures se déroulant dans les Vieux Royaumes. Benvenuto Gesufal est son héros le plus connu, apparu tout d'abord dans la nouvelle "Mauvaise Donne" du recueil Janua Vera, puis dans sa suite, le livre le plus célèbre actuellement de l'auteur, le fameux "Gagner la Guerre". Ce sont ces deux histoires, l'une servant de prologue à la seconde, qui sont adaptées en bande dessinée par Frédéric Genêt. L'action se déroule dans un monde de fantasy médiévale où l'aspect fantastique est très discret, composé de quelques rares sorciers et d'encore plus rares et lointaines espèces non humaines. L'univers de Benvenuto Gesufal, c'est la cité de Ciudalia, une ville rappelant fortement Venise où les intrigues politiques et les meurtres sont monnaie courante. Ce n'est pas un gentil paladin ni un brave héros au coeur pur. C'est un ancien soldat devenu tueur à gages sans scrupules. Et pas de grande quête pour notre héros, pas de monde à sauver, bien au contraire, c'est avant tout sa peau qu'il doit sauver pour ensuite évoluer dans les sphères dangereuses des manipulations politiques et militaires. C'est là une belle adaptation. Je suis immédiatement tombé sous le charme de la superbe couverture du tome 1, formidable peinture dont on ne finit pas d'admirer les détails et la lumière. Les planches sont moins soignées sur le plan graphique mais elles sont de bonne facture. Les décors sont toujours beaux, les personnages un peu moins à mon goût mais ils restent réussis. La mise en scène est claire et j'ai été surpris d'à quel point leur représentation par Frédéric Genêt est proche de l'image mentale que je m'en faisais à la lecture du roman. Est-ce parce Jaworski a si bien décrit ses lieux et protagonistes ou est-ce par que son univers partage un imaginaire commun aux lecteurs, fait de cités italiennes et de spadassins ? Je l'ai dit plus haut, le scénario des aventures de Benvenuto Gesufal est très bon. Mais sa transposition en BD l'est-elle aussi ? Eh bien oui, ça passe bien. Le découpage est correctement fait, le déroulement de l'intrigue est clair et le rythme est bon. Forcément, même en 64 pages par album, le contenu se doit d'être un peu plus épuré par rapport à la version roman. Il en ressort quelques passages légèrement trop rapides pour que l'ambiance qu'on pouvait sentir à la lecture du livre ressorte pleinement - je pense par exemple à l'arrivée dans la maison du maître assassin ancien protecteur de Benvenuto, ou encore à l'intensité du dialogue final qui va sauver la vie du héros - mais je suis globalement satisfait. Et j'ai surtout hâte de découvrir comment, après ce premier tome racontant la nouvelle "Mauvaise Donne", les 4 ou 5 tomes suivants vont raconter "Gagner la Guerre".
L'Apocalypse selon Magda
Cette BD m'avait surpris la première fois que je l'avais lue, et j'ai finalement décidé de l'acheter lors du festival d'Angoulême, pour la relire dans de bonnes conditions. Et effectivement, je trouve la BD vraiment bien faite. Ne serait-ce que par le message que j'en ai tiré. La BD explore la veine de l'apocalypse annoncée et d'une fin du monde imminente. Thème déjà vu mais qui est ici exploitée dans le point de vue d'une adolescente qui ne saura pas comment se comporter dans ce nouveau monde qui apparait. Un monde dans lequel elle se sent complètement perdue. Et curieusement, j'ai trouvé beaucoup d'échos entre ce monde qui va détruire les adolescents et le monde que l'on connait, ou beaucoup de jeunes se "perdent" dans leur adolescence (mais j'ai toujours tendance à voir des messages dans tout). L'histoire joue beaucoup sur les personnages et leurs psychologies, et c'est réaliste. On a le droit à des réactions curieusement logiques tout autant que d'autres irréfléchies. Et pourtant je n'ai pas eu l'impression d'un manque de cohérence. C'est très particulier comme narration, mais ça sonne juste. La fin est excellente, elle frappe dure et là où ça fait mal. Mais je trouve que toute cette histoire n'aurait pas cette saveur sans cette fin là. Il n'y a pas besoin de rajouter ou d'enlever quoi que ce soit. Niveau dessin, j'adore vraiment ce que fait Carole Maurel. Ce n'est ni le plus fin ni le plus précis, mais il dégage quelque chose qui me touche. Elle a l'art de rendre le dessin beau, et j'adore l'utilisation des couleurs. Bref, c'est une BD qui m'a plu et que je recommande, même si je ne suis pas capable de dire exactement tout ce qui m'a plu dedans. Peut-être le ton très noir qu'adopte le récit tout du long, ou la façon qu'on les adolescents de bruler leurs vies en jouant aux adultes qu'ils ne sont pas (et dans ce cas, qu'ils ne seront jamais). Une BD bien faite et très belle. Je recommande.