Quel bonheur de pouvoir lire de Nouvelles Aventures de Lapinot ! Après 13 ans d'absence, le personnage phare de l'oeuvre de Trondheim revient dans une nouvelle maison d'éditions, et dans une nouvelle...dimension.
Les protagonistes de l'histoire ainsi que les réflexions humoristico-philosophiques qui ont fait le succès du personnage demeurent les mêmes. L'histoire se situe quelques mois après la fin du tome 8 des Formidables Aventures de Lapinot, à un détail près: Lapinot a rompu avec sa chère et tendre Nadia.
Cet album constitue une retrouvaille entre Lapinot laissé en plan et son lecteur, après ces 13 années où il s'est passé bien des événements. Trondheim a ainsi pris le parti d'expliquer comment son personnage vivrait dans notre société actuelle.
Un album excellent qui ne me laisse qu'un seul regret : il diminue la force du Tome 8 des Formidables Aventures de Lapinot.
J’ai été attiré par la couverture, aux vagues airs de South Park, avec des personnages rondouillards, ressemblant aussi un peu à Dickie, que j’adore.
J’ai donc ensuite ouvert cet album, et ai découvert cet auteur, que je ne connaissais pas du tout. Et j’ai acheté dans la foulée ce condensé de conneries.
C’est un recueil de strips plus ou moins courts, mêlant humour noir et humour con, avec quelques très timides incursions dans le trash. En tout cas, c’est de l’humour qui est réellement drôle, et j’ai passé un très bon – même si assez court – moment, entre sourire et rigolade.
Inégal donc, mais c’est le lot de ce genre d’album. En tout cas recommandé, pour la lecture et l’achat !
MAJ après lecture du deuxième tome:
Ce deuxième tome est du même niveau que le premier, avec le même genre de gags d'humour noir, con, mâtinés de trash parfois.
Encore inégal, mais il n'y a pas trop de déchet, c'est le plus souvent drôle. Les amateurs d'humour crétin peuvent sans problème acheter les deux albums. Je passe même ma note d'ensemble à quatre étoiles !
Note réelle 3,5/5.
Il s'agit d'un roman graphique dont la qualité d'illustration est entièrement assumée. Ce n'est pas joli, ce n'est pas délicat, c'est un peu brouillon et c'est définitivement pas artistique, mais j'y voyais là un parallèle intéressant avec le personnage principal. Elle aussi, elle est un peu brouillon, indélicate, elle ne va pas bien et souligne plus souvent qu'autrement ses défauts et échecs, non pas ses succès. Alors le graphisme suit la même ligne d'idée et s'harmonise, à mon humble avis, avec le propos dont traite ce roman graphique.
On parle avec justesse et beaucoup d'humour d'un sujet difficile, celui de la dépression. Je le recommande chaudement.
Il n’y a pas grand-chose d’original, quand on y pense, dans cette série (je n’ai lu pour le moment que le premier cycle), et pas mal de choses ont un air de déjà-vu. Le méchant et ses complots (l’usage des poisons pour « tenir » ses victimes – même si Swolfs abuse un peu de ça), l’héritier écarté bébé et qui survit, apprend peu à peu la vérité, et prend la tête des révoltés contre l’infâme usurpateur et son âme damnée, une bonne touche de Robin des bois, et j’en passe.
Oui mais voilà, Swolfs réutilise très bien ces ingrédients, pour rendre la lecture agréable. Rien de révolutionnaire certes, mais c’est quand même une lecture divertissante. Et surtout, son dessin est vraiment très bon ! Avec une colorisation elle aussi réussie.
Peut-être une tendance trop forte aux héros bodybuildés, aux femmes à forte poitrine, mais ce défaut fait aussi partie de ces clichés que l’auteur réutilise à sa sauce.
Toujours est-il que ce dessin est vraiment un plus pour cette série. La remarque est valable pour les personnages (avec les réserves évoquées plus hauts), mais aussi pour les décors : les forêts comme les châteaux-forts sont superbes (même si Swolfs cède à la facilité de les faire avec des courtines et un donjon un chouia trop élevés : l’héroïc fantasy déteint là un peu trop sur le médiéval…).
Par contre, j’ai été surpris – et peu convaincu – par la présence, au cœur d’une forêt du moyen-âge européen, d’un combattant asiatique, maître du katana : cette touche exotique est hautement improbable. Comme l’est la tolérance des moines, qui acceptent de voir leur abbaye transformée en centre d’entrainement guerrier (avec des leçons données entre autres par ce païen !) : cela va à l’encontre de l’esprit de l’époque présumée de l’intrigue (XIIe-XIIIe siècles ?) – et du monachisme bénédictin en particulier.
Mon autre petit bémol concerne la fin de ce cycle : c’est un happy end un peu forcé, et la mort du « méchant » Shaggan m’est apparu bâclée (en plus, c’est toujours risqué dans ce genre de série de se débarrasser du méchant !).
Mais c’est quand même une série bien fichue, dont je peux recommander la lecture sans trop d’hésitation.
Note réelle 3,5/5.
MAJ après lecture du tome 6, inaugurant semble-t-il un nouveau cycle.
Si j'ai trouvé le dessin une nouvelle fois très réussi, je n'ai vraiment pas été emballé par ce nouvel album. Je pense que Swolfs aurait dû en rester là de cette série. en effet, le ton change, le fantastique - plus ou moins onirique - domine, et surtout l'histoire manque vraiment de sel, d'inspiration.
Il faut savoir conclure à temps je pense...
« La véritable histoire d’Ashe barré », serais-je tenté de renommer cette série, qui sort clairement des standards – comme toute l’œuvre de Vincent Hardy d’ailleurs !
L’intrigue en elle-même, une partie des dialogues, mais aussi parfois le dessin, on a parfois l’impression de lire des essais enfantins, des ébauches sans scénario construit, les délires d’un gamin.
Si le dessin semble parfois inabouti (Hardy semble avoir laissé certains crayonnés au milieu de choses colorisées), j’ai en tout cas beaucoup aimé le côté graphique, les décors – mêlant de l’anodin et du contemporain avec des engins et un univers de science-fiction.
Pour le reste, Hardy semble avoir navigué à vue, sans plan préconçu (ou alors ne l’a-t-il été que dans les très grandes lignes).
Cela a un côté absurde, loufoque, avec un peu d’humour dans les dialogues ou certaines situations. Le lecteur est pris à partie, voire à témoin, lorsque l’avancement de l’histoire est trop lent pour un bouclage en 48 pages. D’ailleurs, un troisième album était annoncé comme « nécessaire » pour une éventuelle conclusion, et il ne verra sans doute jamais le jour.
Mais cela n’empêche pas d’apprécier les deux tomes parus. En effet, c’est davantage une histoire d’ambiance, sans réel scénario (je vous fais grâce d’un résumé). C’est en tout cas original et jouissif, avec un air rétro et « amateur » assumés, une sorte de n’importe quoi qui n’en est pas.
A découvrir !
3.5
Une bonne surprise ! Je m'attendais à une simple biographie de Lex Luthor qui montrerait sa vie, de son enfance à sa rencontre avec Superman, mais en fait c'est quelque chose de complètement différent et de moins banal.
C'est un petit polar bien sympathique qui mélange le présent et le passé. Dans le présent, Clark Kent est interrogé par la police sur le meurtre d'un journaliste et comme il est la dernière personne qui l'a vu, il est le principal suspect. Dans le passé, on suit l’enquête du journaliste qui veut écrire un livre sur Lex Luthor et découvre des trucs pas très nets sur le puissant milliardaire et cela va mettre sa vie en danger.
J'ai bien aimé ce one-shot et notamment la manière dont on apprend des informations sur la vie de Luthor. Évidemment, il y a pas trop de surprise au niveau du suspense vu qu'on sait comment va finir le journaliste et aussi qui l'a tué, mais cela ne m'a pas dérangé tant le scénario m'a captivé. En fait, le seul truc que je peux reprocher au scénario c'est que j'aurais aimé qu'il dure plus longtemps afin de parler d'autres moments dans la vie de Luthor, mais ce n'est pas grave.
Le dessin est du réalisme classique de l'époque et que j'ai bien aimé. Je trouve que le dessinateur a su créer une atmosphère de polar comme je les aime et que cela a contribué à me faire aimer cet album.
Jimmy Yee n'a pas de bol. Non, cet homme banal a tout perdu, sa femme et sa fille dans un accident de voiture.
Et surtout Jimmy Yee a perdu le principal : sa raison de vivre.
Il décide d'en finir avec ses jours et de se foutre en l'air mais n'y parvient pas malgré sa détermination.
Le souci ? Jimmy Yee a beau se pendre, se taillader les veines, se flinguer. Rien n'y fait, il revient à la vie le lendemain sans comprendre pourquoi le ciel ne lui ouvre pas ses portes...
En fait Jimmy Yee est un ... démon. Et tous les démons sont immortels.
C'est sur ce pitch rappelant d'une certaine façon "Un jour sans fin" sur un mode d'humour noir que Jason Shiga démarre son récit de façon rapide et précise. Oui précise car il y a forcément une astuce qui vous sera expliquée à la lecture dans les premières pages (difficile d'en parler sans spoiler et de vous en gâcher la découverte) qui permet cet état de fait pour un héros banal aux idées noires.
Jason Shiga est un bavard, son particulier « Bookhunter »en était déjà un bel exemple et il aime tout expliquer de façon rationnelle.
Par chance, ici, le récit est vif et donne envie d'en savoir plus car notre anti-héros devient de ce fait l'ennemi public numéro 1 du globe mais ses aptitudes à revivre vont lui permettre moult aventures à l'issue incertaine sauf dans l'esprit aussi barré que cartésien de son auteur.
Du coup Demon prend du rythme et captive l'attention. Jimmy Yee se sert de ses pouvoirs comme de ses neurones pour se sortir des situations les plus folles. C'est un poil exagéré mais ça fonctionne du tonnerre tout en restant cohérent dans les règles définies par Shiga.
Il faut bien sur apprécier le trait enfantin tout en rondeurs en opposition aux scènes violentes et gores (la mort est une continuité en soi mais n'est jamais clairement jolie à regarder).
En résulte un récit dynamique aux rebondissements assez nombreux et renouvelés sans cesse pour créér une fascinante histoire à tiroirs et à l'humour noir finalement assez péchu.
A noter que pour moi l'histoire semble avoir sa propre conclusion sur les 2 premiers tomes déjà édités et que je serais plutôt surpris de voir de quelle manière l'auteur va allonger la sauce.
Définitivement le meilleur ouvrage de cet auteur assez particulier suscitant une curiosité grandissante de ma part.
Après la lecture des 18 tomes.
Urasawa est bien l’un des plus grands mangakas actuels, capable de créer des séries toutes plus captivantes les unes que les autres. Je vais aller dans le sens de la grande majorité des posteurs : Monster est un thriller littéralement passionnant.
L’histoire est absolument captivante de bout en bout, d’autant que l’auteur multiplie les développements et les ramifications de son intrigue, tout en ménageant un suspense parfaitement dosé. Les personnages, particulièrement nombreux, sont intéressants et travaillés, notamment Tenma et Johan. Cette profusion de personnages, loin de casser le rythme, complexifie et enrichit le scénario. L’ambiance, sombre et mature épouse naturellement le récit.
Le trait, quant à lui est réaliste et soigné. La grande qualité du dessin se vérifie tout au long de la série et contribue grandement à la réussite de la série.
Certains défauts (une fin trop ouverte, un manque de flashbacks et de révélations sur le passé des jumeaux, quelques rares chapitres peut être superflus) m’ont longtemps fait hésiter sur la note que j’allais attribuer.
Finalement la qualité globale de la série et son scénario brillant me poussent à être généreux.
Monster est un immanquable, à découvrir absolument.
On retrouve dans cet album une bonne partie du travail habituel de Marc-Antoine Mathieu (dont je suis fan). Une sorte d’exercice de style, explorant les possibilités du dessin – et celles de notre imagination, mais avec un côté ludique.
L’exploration du dessin en question ressemble à certains côtés de « 3 secondes », et les jeux de mots, la dérive dans le tableau renvoient aussi à certains aspects des « Julius ».
Menée un peu comme une enquête policière, cette histoire vite lue (peu de texte, généralement hors case, en voix off) – mais il faut prendre le temps de regarder les détails du tableau au fur et à mesure qu’ils sont « grossis », éclairés –, est vraiment bien fichue, pour peu que l’on soit réceptif à l’univers de l’auteur, et que l’on n’attende pas forcément de l’action pétaradante.
Comme d’habitude, MAM utilise un Noir et Blanc tranché, très froid, jouant sur la géométrie, les lignes. Un Noir et Blanc parfois impersonnel (la couleur fait, exceptionnellement une courte apparition en fin de volume) qui accentue une certaine étrangeté.
Un album – et un univers à découvrir.
Nous sommes là de plain-pied dans un western crépusculaire, qui emprunte sa violence, un certain amoralisme, l’usage de personnages « à trogne » et de nombreux gros plans au genre spaghetti, mais qui n’en est pas finalement. On serait plus dans une bonne série B revue par Tarantino.
Le décor planté, le reste n’est pas forcément original : le héros fait un pacte avec le diable, et s’en mord les doigts au bout d’un moment.
Alors pourquoi ces quatre étoiles ? Eh bien parce que ces ingrédients relativement « communs » sont relevés par un visuel franchement décapant.
C’est le dessin de Griffon qui m’avait fait acheter l’intégrale après l’avoir feuilletée. Il use d’un Noir et Blanc très tranché. Tranchant serais-je tenté d’écrire, car on a l’impression d’ombres découpées au scalpel, d’incisions dans la page, avec des têtes, des corps déformés.
Ce traitement graphique accentue la violence de l’histoire – bien réelle ! – mais aussi le côté fantastique développé par la rencontre entre Hans Güt et Linus, qui lui permet de devenir le cow-boy invincible (au tableau de chasse impressionnant) qu’il rêvait d’être.
Une histoire violente (dont la fin n’est pas forcément claire, mais je ne m’en plains pas), magnifiée, dynamitée par le dessin.
Un western à découvrir.
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Les Nouvelles Aventures de Lapinot
Quel bonheur de pouvoir lire de Nouvelles Aventures de Lapinot ! Après 13 ans d'absence, le personnage phare de l'oeuvre de Trondheim revient dans une nouvelle maison d'éditions, et dans une nouvelle...dimension. Les protagonistes de l'histoire ainsi que les réflexions humoristico-philosophiques qui ont fait le succès du personnage demeurent les mêmes. L'histoire se situe quelques mois après la fin du tome 8 des Formidables Aventures de Lapinot, à un détail près: Lapinot a rompu avec sa chère et tendre Nadia. Cet album constitue une retrouvaille entre Lapinot laissé en plan et son lecteur, après ces 13 années où il s'est passé bien des événements. Trondheim a ainsi pris le parti d'expliquer comment son personnage vivrait dans notre société actuelle. Un album excellent qui ne me laisse qu'un seul regret : il diminue la force du Tome 8 des Formidables Aventures de Lapinot.
Macadam Valley
J’ai été attiré par la couverture, aux vagues airs de South Park, avec des personnages rondouillards, ressemblant aussi un peu à Dickie, que j’adore. J’ai donc ensuite ouvert cet album, et ai découvert cet auteur, que je ne connaissais pas du tout. Et j’ai acheté dans la foulée ce condensé de conneries. C’est un recueil de strips plus ou moins courts, mêlant humour noir et humour con, avec quelques très timides incursions dans le trash. En tout cas, c’est de l’humour qui est réellement drôle, et j’ai passé un très bon – même si assez court – moment, entre sourire et rigolade. Inégal donc, mais c’est le lot de ce genre d’album. En tout cas recommandé, pour la lecture et l’achat ! MAJ après lecture du deuxième tome: Ce deuxième tome est du même niveau que le premier, avec le même genre de gags d'humour noir, con, mâtinés de trash parfois. Encore inégal, mais il n'y a pas trop de déchet, c'est le plus souvent drôle. Les amateurs d'humour crétin peuvent sans problème acheter les deux albums. Je passe même ma note d'ensemble à quatre étoiles ! Note réelle 3,5/5.
Hyperbole
Il s'agit d'un roman graphique dont la qualité d'illustration est entièrement assumée. Ce n'est pas joli, ce n'est pas délicat, c'est un peu brouillon et c'est définitivement pas artistique, mais j'y voyais là un parallèle intéressant avec le personnage principal. Elle aussi, elle est un peu brouillon, indélicate, elle ne va pas bien et souligne plus souvent qu'autrement ses défauts et échecs, non pas ses succès. Alors le graphisme suit la même ligne d'idée et s'harmonise, à mon humble avis, avec le propos dont traite ce roman graphique. On parle avec justesse et beaucoup d'humour d'un sujet difficile, celui de la dépression. Je le recommande chaudement.
Légende
Il n’y a pas grand-chose d’original, quand on y pense, dans cette série (je n’ai lu pour le moment que le premier cycle), et pas mal de choses ont un air de déjà-vu. Le méchant et ses complots (l’usage des poisons pour « tenir » ses victimes – même si Swolfs abuse un peu de ça), l’héritier écarté bébé et qui survit, apprend peu à peu la vérité, et prend la tête des révoltés contre l’infâme usurpateur et son âme damnée, une bonne touche de Robin des bois, et j’en passe. Oui mais voilà, Swolfs réutilise très bien ces ingrédients, pour rendre la lecture agréable. Rien de révolutionnaire certes, mais c’est quand même une lecture divertissante. Et surtout, son dessin est vraiment très bon ! Avec une colorisation elle aussi réussie. Peut-être une tendance trop forte aux héros bodybuildés, aux femmes à forte poitrine, mais ce défaut fait aussi partie de ces clichés que l’auteur réutilise à sa sauce. Toujours est-il que ce dessin est vraiment un plus pour cette série. La remarque est valable pour les personnages (avec les réserves évoquées plus hauts), mais aussi pour les décors : les forêts comme les châteaux-forts sont superbes (même si Swolfs cède à la facilité de les faire avec des courtines et un donjon un chouia trop élevés : l’héroïc fantasy déteint là un peu trop sur le médiéval…). Par contre, j’ai été surpris – et peu convaincu – par la présence, au cœur d’une forêt du moyen-âge européen, d’un combattant asiatique, maître du katana : cette touche exotique est hautement improbable. Comme l’est la tolérance des moines, qui acceptent de voir leur abbaye transformée en centre d’entrainement guerrier (avec des leçons données entre autres par ce païen !) : cela va à l’encontre de l’esprit de l’époque présumée de l’intrigue (XIIe-XIIIe siècles ?) – et du monachisme bénédictin en particulier. Mon autre petit bémol concerne la fin de ce cycle : c’est un happy end un peu forcé, et la mort du « méchant » Shaggan m’est apparu bâclée (en plus, c’est toujours risqué dans ce genre de série de se débarrasser du méchant !). Mais c’est quand même une série bien fichue, dont je peux recommander la lecture sans trop d’hésitation. Note réelle 3,5/5. MAJ après lecture du tome 6, inaugurant semble-t-il un nouveau cycle. Si j'ai trouvé le dessin une nouvelle fois très réussi, je n'ai vraiment pas été emballé par ce nouvel album. Je pense que Swolfs aurait dû en rester là de cette série. en effet, le ton change, le fantastique - plus ou moins onirique - domine, et surtout l'histoire manque vraiment de sel, d'inspiration. Il faut savoir conclure à temps je pense...
La Véritable Histoire de Ashe Barrett
« La véritable histoire d’Ashe barré », serais-je tenté de renommer cette série, qui sort clairement des standards – comme toute l’œuvre de Vincent Hardy d’ailleurs ! L’intrigue en elle-même, une partie des dialogues, mais aussi parfois le dessin, on a parfois l’impression de lire des essais enfantins, des ébauches sans scénario construit, les délires d’un gamin. Si le dessin semble parfois inabouti (Hardy semble avoir laissé certains crayonnés au milieu de choses colorisées), j’ai en tout cas beaucoup aimé le côté graphique, les décors – mêlant de l’anodin et du contemporain avec des engins et un univers de science-fiction. Pour le reste, Hardy semble avoir navigué à vue, sans plan préconçu (ou alors ne l’a-t-il été que dans les très grandes lignes). Cela a un côté absurde, loufoque, avec un peu d’humour dans les dialogues ou certaines situations. Le lecteur est pris à partie, voire à témoin, lorsque l’avancement de l’histoire est trop lent pour un bouclage en 48 pages. D’ailleurs, un troisième album était annoncé comme « nécessaire » pour une éventuelle conclusion, et il ne verra sans doute jamais le jour. Mais cela n’empêche pas d’apprécier les deux tomes parus. En effet, c’est davantage une histoire d’ambiance, sans réel scénario (je vous fais grâce d’un résumé). C’est en tout cas original et jouissif, avec un air rétro et « amateur » assumés, une sorte de n’importe quoi qui n’en est pas. A découvrir !
Lex Luthor - La Biographie officieuse
3.5 Une bonne surprise ! Je m'attendais à une simple biographie de Lex Luthor qui montrerait sa vie, de son enfance à sa rencontre avec Superman, mais en fait c'est quelque chose de complètement différent et de moins banal. C'est un petit polar bien sympathique qui mélange le présent et le passé. Dans le présent, Clark Kent est interrogé par la police sur le meurtre d'un journaliste et comme il est la dernière personne qui l'a vu, il est le principal suspect. Dans le passé, on suit l’enquête du journaliste qui veut écrire un livre sur Lex Luthor et découvre des trucs pas très nets sur le puissant milliardaire et cela va mettre sa vie en danger. J'ai bien aimé ce one-shot et notamment la manière dont on apprend des informations sur la vie de Luthor. Évidemment, il y a pas trop de surprise au niveau du suspense vu qu'on sait comment va finir le journaliste et aussi qui l'a tué, mais cela ne m'a pas dérangé tant le scénario m'a captivé. En fait, le seul truc que je peux reprocher au scénario c'est que j'aurais aimé qu'il dure plus longtemps afin de parler d'autres moments dans la vie de Luthor, mais ce n'est pas grave. Le dessin est du réalisme classique de l'époque et que j'ai bien aimé. Je trouve que le dessinateur a su créer une atmosphère de polar comme je les aime et que cela a contribué à me faire aimer cet album.
Demon (Shiga)
Jimmy Yee n'a pas de bol. Non, cet homme banal a tout perdu, sa femme et sa fille dans un accident de voiture. Et surtout Jimmy Yee a perdu le principal : sa raison de vivre. Il décide d'en finir avec ses jours et de se foutre en l'air mais n'y parvient pas malgré sa détermination. Le souci ? Jimmy Yee a beau se pendre, se taillader les veines, se flinguer. Rien n'y fait, il revient à la vie le lendemain sans comprendre pourquoi le ciel ne lui ouvre pas ses portes... En fait Jimmy Yee est un ... démon. Et tous les démons sont immortels. C'est sur ce pitch rappelant d'une certaine façon "Un jour sans fin" sur un mode d'humour noir que Jason Shiga démarre son récit de façon rapide et précise. Oui précise car il y a forcément une astuce qui vous sera expliquée à la lecture dans les premières pages (difficile d'en parler sans spoiler et de vous en gâcher la découverte) qui permet cet état de fait pour un héros banal aux idées noires. Jason Shiga est un bavard, son particulier « Bookhunter »en était déjà un bel exemple et il aime tout expliquer de façon rationnelle. Par chance, ici, le récit est vif et donne envie d'en savoir plus car notre anti-héros devient de ce fait l'ennemi public numéro 1 du globe mais ses aptitudes à revivre vont lui permettre moult aventures à l'issue incertaine sauf dans l'esprit aussi barré que cartésien de son auteur. Du coup Demon prend du rythme et captive l'attention. Jimmy Yee se sert de ses pouvoirs comme de ses neurones pour se sortir des situations les plus folles. C'est un poil exagéré mais ça fonctionne du tonnerre tout en restant cohérent dans les règles définies par Shiga. Il faut bien sur apprécier le trait enfantin tout en rondeurs en opposition aux scènes violentes et gores (la mort est une continuité en soi mais n'est jamais clairement jolie à regarder). En résulte un récit dynamique aux rebondissements assez nombreux et renouvelés sans cesse pour créér une fascinante histoire à tiroirs et à l'humour noir finalement assez péchu. A noter que pour moi l'histoire semble avoir sa propre conclusion sur les 2 premiers tomes déjà édités et que je serais plutôt surpris de voir de quelle manière l'auteur va allonger la sauce. Définitivement le meilleur ouvrage de cet auteur assez particulier suscitant une curiosité grandissante de ma part.
Monster
Après la lecture des 18 tomes. Urasawa est bien l’un des plus grands mangakas actuels, capable de créer des séries toutes plus captivantes les unes que les autres. Je vais aller dans le sens de la grande majorité des posteurs : Monster est un thriller littéralement passionnant. L’histoire est absolument captivante de bout en bout, d’autant que l’auteur multiplie les développements et les ramifications de son intrigue, tout en ménageant un suspense parfaitement dosé. Les personnages, particulièrement nombreux, sont intéressants et travaillés, notamment Tenma et Johan. Cette profusion de personnages, loin de casser le rythme, complexifie et enrichit le scénario. L’ambiance, sombre et mature épouse naturellement le récit. Le trait, quant à lui est réaliste et soigné. La grande qualité du dessin se vérifie tout au long de la série et contribue grandement à la réussite de la série. Certains défauts (une fin trop ouverte, un manque de flashbacks et de révélations sur le passé des jumeaux, quelques rares chapitres peut être superflus) m’ont longtemps fait hésiter sur la note que j’allais attribuer. Finalement la qualité globale de la série et son scénario brillant me poussent à être généreux. Monster est un immanquable, à découvrir absolument.
Le Dessin
On retrouve dans cet album une bonne partie du travail habituel de Marc-Antoine Mathieu (dont je suis fan). Une sorte d’exercice de style, explorant les possibilités du dessin – et celles de notre imagination, mais avec un côté ludique. L’exploration du dessin en question ressemble à certains côtés de « 3 secondes », et les jeux de mots, la dérive dans le tableau renvoient aussi à certains aspects des « Julius ». Menée un peu comme une enquête policière, cette histoire vite lue (peu de texte, généralement hors case, en voix off) – mais il faut prendre le temps de regarder les détails du tableau au fur et à mesure qu’ils sont « grossis », éclairés –, est vraiment bien fichue, pour peu que l’on soit réceptif à l’univers de l’auteur, et que l’on n’attende pas forcément de l’action pétaradante. Comme d’habitude, MAM utilise un Noir et Blanc tranché, très froid, jouant sur la géométrie, les lignes. Un Noir et Blanc parfois impersonnel (la couleur fait, exceptionnellement une courte apparition en fin de volume) qui accentue une certaine étrangeté. Un album – et un univers à découvrir.
Billy Wild
Nous sommes là de plain-pied dans un western crépusculaire, qui emprunte sa violence, un certain amoralisme, l’usage de personnages « à trogne » et de nombreux gros plans au genre spaghetti, mais qui n’en est pas finalement. On serait plus dans une bonne série B revue par Tarantino. Le décor planté, le reste n’est pas forcément original : le héros fait un pacte avec le diable, et s’en mord les doigts au bout d’un moment. Alors pourquoi ces quatre étoiles ? Eh bien parce que ces ingrédients relativement « communs » sont relevés par un visuel franchement décapant. C’est le dessin de Griffon qui m’avait fait acheter l’intégrale après l’avoir feuilletée. Il use d’un Noir et Blanc très tranché. Tranchant serais-je tenté d’écrire, car on a l’impression d’ombres découpées au scalpel, d’incisions dans la page, avec des têtes, des corps déformés. Ce traitement graphique accentue la violence de l’histoire – bien réelle ! – mais aussi le côté fantastique développé par la rencontre entre Hans Güt et Linus, qui lui permet de devenir le cow-boy invincible (au tableau de chasse impressionnant) qu’il rêvait d’être. Une histoire violente (dont la fin n’est pas forcément claire, mais je ne m’en plains pas), magnifiée, dynamitée par le dessin. Un western à découvrir.