Les images claires, vivantes et documentées du jeune Léo, devenu depuis dessinateur incontournable avec son univers des mondes d'Aldébaran, servent à merveille cette biographie très proche de l'intimité du personnage, qui explore les doutes et les interrogations d'un homme hésitant devant ce destin d'âme nationale de l'Inde qui s'impose à lui.
Une biographie conçue pour l'édification morale des jeunes lecteurs d'Astrapi, mais très réussie. Ma première rencontre -marquante- avec le Mahatmah.
Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique.
On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat.
A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
Moi j'aime bien ce que fait Martin Vidberg. Oh bien sûr, on peut adhérer ou pas à son style de bonhomme-patate, mais ce graphisme simple lui permet une grande liberté dans ses histoires, à l'humour souvent ravageur.
Sans doute gagné par la Lost-mania (ou fortement agacé par celle-ci), il a donc décidé de développer lui aussi l'histoire d'une bande de couillons coincés dans une île. Mais à sa façon, avec un humour à la fois absurde et pince-sans-rire.
[SPOILER]
Parce qu'en fait...
[FIN SPOILER]
Et puis la situation critique permet à certains d'affirmer leur soif de pouvoir, ou bien d'assouvir certains fantasmes. Alors bien sûr c'est bourré de clichés. Bien sûr on s'attend à la plupart des gags. Mais Vidberg a suffisamment de talent pour bien tourner le truc, et on sourit quand même pas mal. L'avantage de son graphisme c'est qu'il peut tout raconter sans problème, et comme d'habitude son style passe très bien.
La fin de ce tome est un peu abrupte, et je suppose qu'il y aura une suite, parce que je trouve que par exemple les Corses ne sont pas assez mis en avant... J'ai hâte de lire la suite, si suite il y a.
Après la lecture des 3 premiers tomes.
Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD.
J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale.
Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses.
Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque.
L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante.
Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria.
Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets.
Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture.
Il est très coloré mais de façon contrôlée.
Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable.
Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque.
A dévorer de toute urgence.
Cette série, ce n'est que du bonheur.
De superbes dessins tout en finesse, un dépaysement garanti à chaque tome, un scénario très bien construit et bien pensé.
Les personnages sont à la fois attachants, amusants, émouvants, pour certains effrayants...
Le récit s'étale dans le temps (une dizaine d'années en attendant le dernier tome), on peut donc suivre l'évolution de chacun d'entre eux à long terme, ce que je trouve très plaisant.
De la bande-dessinée comme je l'aime, je la conseille à 100% : )
Après lecture du 4ème et dernier tome.
La fin de cette épopée est tout simplement excellente, révélant jusqu'ou peut conduire le fanatisme religieux, allant jusqu'à nier la vérité de leur propre histoire pour garder la main mise sur la population. Une superbe aventure, des personnages charismatiques et un discours intelligent.
Juste un petit bémol, la qualité du dessin de ce dernier opus semble moins aboutie, mais cela n'enlève rien au plaisir de lecture de ce superbe final.
Je confirme donc avec plaisir le statut de culte pour cette magnifique série.
J'avais évidement déjà beaucoup apprécié cette série lorsque je l'ai lue pour la première fois. Mais il m'a fallu plusieurs lectures pour en comprendre toutes les facettes et me rendre compte de la richesse incroyable que renferment ces 4 albums.
Lors de ma première lecture j'ai été séduit par la beauté des dessins qu’on dirait tout droit sortis d’un univers Disney. Des bonshommes avec une tête souriante, des regards un peu naïfs, et en plus une colorisation parfaitement adaptée. Bref, tout ça respire la bonne humeur. J’ai aimé le côté gentil et sympa du personnage d'Alim et de ses compagnons : sa petite fille qui découvre la vie et le vieux pépé bien rigolo. J’ai souri avec le début de l’histoire, je me suis énervé quand les vilains pas beaux lui veulent du mal, j’avais envie de l’aider quand il était couvert d’ennuis… En clair je suis complètement rentré dans le premier tome.
Il y a dans ce début de série un coté "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" qui va peu à peu disparaître. J'avais du coup été moins enchanté par la suite, lorsque ce coté joyeux laisse place à des événements plus sombres, à des décors un peu moins Mille et une nuits qui font moins rêver.
Mais après plusieurs lectures dont une relecture complète à l'occasion de la sortie du 4e et dernier tome, j'ai enfin saisi les multiples sens de lecture. Car derrière l'aspect jovial qui séduit au début se cache en fait une histoire sombre et dramatique. Les prémices de cette histoire sont pourtant bien présents dès le premier tome et ne font que s'accentuer au fil des tomes. On peut y voir aisément une satire du fanatisme religieux. Et plus l'histoire avance plus cela fait peur de voir jusqu'où l'on peut aller pour imposer son idéologie. Rien ne peut justifier tant de guerres, de tortures et de sacrifices. Ce qui fait froid dans le dos, c'est que cette BD, pure fiction, est en fait si proche de la réalité du monde qui nous entoure....
Notre Alim si innocent se retrouve bien malgré lui au milieu de tous ces événements et il en est un merveilleux fil conducteur. Plus j'avançais dans le dernier tome et plus j'avais peur de la fin. Plus je craignais un final tragique. Et c'est la main presque tremblante que j'ai abordé les dernières pages.
Pour tout ça, Alim le tanneur est une série culte.
Indispensable.
Voilà une série qui dans les années 70 - 80 a beaucoup fait parler d'elle. Par sa violence, par l'originalité de ses mises en pages, par la mentalité et les moeurs de ses protagonistes. Presque trente ans après, il est difficile de se rendre compte de ce qui a pu choquer à l'époque.
C'est donc sous un angle bien différent que le lecteur d'aujourd'hui aborde "La Terre de la Bombe". Certes, la violence reste la même, mais étant plus banalisée dans notre monde actuel et dans les médias, fait plus (hélas devrais-je dire) sourire que frémir. La mise en page, je le disais plus haut, originale de Georges Ramaïoli était avant-gardiste, mais depuis on a vu bien plus osé, et on est habitué. Donc contrairement à ce qui a souvent été dit, on ne perd plus le sens de lecture qui déstabilisait le public des années 80. Quant à la sexualité, les tabous sont heureusement presque tous tombés à notre époque, d'ailleurs grâce à des oeuvres comme celle-ci.
Alors que reste t-il de "La Terre de la Bombe", si son côté provocant est aujourd'hui très atténué ? Parlons d'abord du premier album, qui reste le plus fort de la série : sur un scénario parfois délirant mais toujours savoureux de René Durand, Georges Ramaïoli livre des images souvent fortes, parfaitement en adéquation avec son trait encore débutant, mais déjà élégant. J'irai même plus loin en disant que son style de dessin de l'époque correspondait parfaitement au ton du récit. Un trait tout propre n'aurait pas si bien collé avec ces histoires (les deux premiers albums sont découpés en chapitres qui forment presque des histoires indépendantes, bien que dans la continuité l'une de l'autre). Le monde décrit par René Durand est cruel et sans pitié. C'est un monde post apocalyptique, qui repart de zéro, et où la sauvagerie est monnaie courante. Cannibalisme, esclavage, prostitution, violence, etc., on retrouve dans cet univers tous les pires travers de l'humanité. Il fallait un dessin qui mette tout ça en valeur. Georges Ramaïoli a parfaitement rempli son rôle. La mise en couleurs vient encore renforcer ces ambiances sauvages et angoissantes.
Les autres tomes sont plus traditionnels. Les personnages principaux deviennent presque sympatiques au fil des albums. Ils deviennent des héros, alors que dans le premier album on ne sent pas spécialement de sympathie pour ces individus. Ce que la série perd alors en sauvagerie et cruauté, elle le gagne en élégance et en qualité de récit. Car sur le thème somme toute rabâché d'un monde post apocalyptique, les deux auteurs parviennent à développer un univers et des ambiances plus personnelles, renouvelant habilement le genre.
Au final, j'ajoute que "La Terre de la Bombe" est selon moi une série culte, au même titre d'ailleurs que la série L'Indien Français, également de René Durand et Georges Ramaïoli. Deux séries qu'il est dommage de ne plus trouver sur les rayons des librairies.
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination.
Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses.
A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Une claque, une de plus après la surprise de taille que la lecture de Pinocchio du même auteur a engendré sur mon conscient et mon inconscient. Il faut être inconscient pour lire et apprécier une bande dessinée aussi trash, sensible, drôle et dure que les tribulations du pantin de bois passées au crible d'un Winshluss affranchi et libérateur !
Aussi c'est de manière tout à fait consciente que je remonte son oeuvre avec ce Smart Monkey écrit bien plus tôt et tout aussi irrévérencieux.
Il s'agit encore de dessins muets en premier lieu dans un pur style cartoon qui pourra plaire ou non mais qui me parlent énormément. Le noir et blanc est de toute beauté et l'ensemble est extrêmement détaillé. Ce n'est pas forcément aisé à suivre au départ mais une fois qu'on a bien perçu le découpage, impossible de décrocher jusqu'à la dernière page ! L'histoire possède un véritable rythme en suivant les pérégrinations d'un petit singe rejeté par sa meute car pas assez imposant pour s'octroyer les faveurs des femelles !!!
En fait ça n'a l'air de rien comme ça mais Winshluss ne cherche rien d'autre que de raconter l'évolution de l'humanité façon Darwin en prouvant à sa façon que l'homme descend bien du singe et de quelle façon !
Notre "héros" va devoir se jouer des lois du plus fort en affrontant un tigre dents de sabre dans cette préhistoire hostile ainsi que d'autres événements directement liés ou pas à la cruauté des animaux. Impossible de ne pas sourire et même de rire face à toutes ces mésaventures bien trash où personne n'est bon ou mauvais mais où tout le monde cherche à survivre. Du nid de ptérodactyles "sauvé" par le petit singe ou à la destruction d'une ville d'insectes façon King Kong, l'humour noir et cruel transpire à chaque page mais que c'est drôle et bienvenu !
La fin de l'histoire réserve son lot de cacahouètes et alors qu'on pourrait se dire que l'aventure est terminée, un épilogue d'une vingtaine de pages situé au début du XXème siècle et n'ayant à priori rien à voir prend place avec des hommes. La parole revient et une nouvelle conclusion définitive cette fois et tout aussi hilarante conclut définitivement cette histoire hors norme menée de main de maître par un auteur inspiré et définitivement culte.
Difficile de parler de Smart Monkey alors que cette histoire se passe elle même de mots sur la quasi intégralité de son déroulement mais si la cruauté, l'humour cynique et l'inventivité ne vous font pas peur, voici un parfait complément indispensable de toute bonne bibliothèque qui se respecte. Écrire ceci ne me donne qu'une seule envie: m'y replonger...
Merci Winshluss.
Après la lecture des 2 tomes.
Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident.
Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique.
L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité.
Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière.
L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement.
Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité.
Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.
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Gandhi - Le Pélerin de la Paix
Les images claires, vivantes et documentées du jeune Léo, devenu depuis dessinateur incontournable avec son univers des mondes d'Aldébaran, servent à merveille cette biographie très proche de l'intimité du personnage, qui explore les doutes et les interrogations d'un homme hésitant devant ce destin d'âme nationale de l'Inde qui s'impose à lui. Une biographie conçue pour l'édification morale des jeunes lecteurs d'Astrapi, mais très réussie. Ma première rencontre -marquante- avec le Mahatmah.
Le Chat du Rabbin
Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique. On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat. A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
Perdus sur l'île déserte
Moi j'aime bien ce que fait Martin Vidberg. Oh bien sûr, on peut adhérer ou pas à son style de bonhomme-patate, mais ce graphisme simple lui permet une grande liberté dans ses histoires, à l'humour souvent ravageur. Sans doute gagné par la Lost-mania (ou fortement agacé par celle-ci), il a donc décidé de développer lui aussi l'histoire d'une bande de couillons coincés dans une île. Mais à sa façon, avec un humour à la fois absurde et pince-sans-rire. [SPOILER] Parce qu'en fait... [FIN SPOILER] Et puis la situation critique permet à certains d'affirmer leur soif de pouvoir, ou bien d'assouvir certains fantasmes. Alors bien sûr c'est bourré de clichés. Bien sûr on s'attend à la plupart des gags. Mais Vidberg a suffisamment de talent pour bien tourner le truc, et on sourit quand même pas mal. L'avantage de son graphisme c'est qu'il peut tout raconter sans problème, et comme d'habitude son style passe très bien. La fin de ce tome est un peu abrupte, et je suppose qu'il y aura une suite, parce que je trouve que par exemple les Corses ne sont pas assez mis en avant... J'ai hâte de lire la suite, si suite il y a.
James Dieu
Après la lecture des 3 premiers tomes. Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD. J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale. Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses. Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque. L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante. Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria. Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets. Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture. Il est très coloré mais de façon contrôlée. Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable. Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque. A dévorer de toute urgence.
Alim le tanneur
Cette série, ce n'est que du bonheur. De superbes dessins tout en finesse, un dépaysement garanti à chaque tome, un scénario très bien construit et bien pensé. Les personnages sont à la fois attachants, amusants, émouvants, pour certains effrayants... Le récit s'étale dans le temps (une dizaine d'années en attendant le dernier tome), on peut donc suivre l'évolution de chacun d'entre eux à long terme, ce que je trouve très plaisant. De la bande-dessinée comme je l'aime, je la conseille à 100% : ) Après lecture du 4ème et dernier tome. La fin de cette épopée est tout simplement excellente, révélant jusqu'ou peut conduire le fanatisme religieux, allant jusqu'à nier la vérité de leur propre histoire pour garder la main mise sur la population. Une superbe aventure, des personnages charismatiques et un discours intelligent. Juste un petit bémol, la qualité du dessin de ce dernier opus semble moins aboutie, mais cela n'enlève rien au plaisir de lecture de ce superbe final. Je confirme donc avec plaisir le statut de culte pour cette magnifique série.
Alim le tanneur
J'avais évidement déjà beaucoup apprécié cette série lorsque je l'ai lue pour la première fois. Mais il m'a fallu plusieurs lectures pour en comprendre toutes les facettes et me rendre compte de la richesse incroyable que renferment ces 4 albums. Lors de ma première lecture j'ai été séduit par la beauté des dessins qu’on dirait tout droit sortis d’un univers Disney. Des bonshommes avec une tête souriante, des regards un peu naïfs, et en plus une colorisation parfaitement adaptée. Bref, tout ça respire la bonne humeur. J’ai aimé le côté gentil et sympa du personnage d'Alim et de ses compagnons : sa petite fille qui découvre la vie et le vieux pépé bien rigolo. J’ai souri avec le début de l’histoire, je me suis énervé quand les vilains pas beaux lui veulent du mal, j’avais envie de l’aider quand il était couvert d’ennuis… En clair je suis complètement rentré dans le premier tome. Il y a dans ce début de série un coté "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" qui va peu à peu disparaître. J'avais du coup été moins enchanté par la suite, lorsque ce coté joyeux laisse place à des événements plus sombres, à des décors un peu moins Mille et une nuits qui font moins rêver. Mais après plusieurs lectures dont une relecture complète à l'occasion de la sortie du 4e et dernier tome, j'ai enfin saisi les multiples sens de lecture. Car derrière l'aspect jovial qui séduit au début se cache en fait une histoire sombre et dramatique. Les prémices de cette histoire sont pourtant bien présents dès le premier tome et ne font que s'accentuer au fil des tomes. On peut y voir aisément une satire du fanatisme religieux. Et plus l'histoire avance plus cela fait peur de voir jusqu'où l'on peut aller pour imposer son idéologie. Rien ne peut justifier tant de guerres, de tortures et de sacrifices. Ce qui fait froid dans le dos, c'est que cette BD, pure fiction, est en fait si proche de la réalité du monde qui nous entoure.... Notre Alim si innocent se retrouve bien malgré lui au milieu de tous ces événements et il en est un merveilleux fil conducteur. Plus j'avançais dans le dernier tome et plus j'avais peur de la fin. Plus je craignais un final tragique. Et c'est la main presque tremblante que j'ai abordé les dernières pages. Pour tout ça, Alim le tanneur est une série culte. Indispensable.
La Terre de la bombe
Voilà une série qui dans les années 70 - 80 a beaucoup fait parler d'elle. Par sa violence, par l'originalité de ses mises en pages, par la mentalité et les moeurs de ses protagonistes. Presque trente ans après, il est difficile de se rendre compte de ce qui a pu choquer à l'époque. C'est donc sous un angle bien différent que le lecteur d'aujourd'hui aborde "La Terre de la Bombe". Certes, la violence reste la même, mais étant plus banalisée dans notre monde actuel et dans les médias, fait plus (hélas devrais-je dire) sourire que frémir. La mise en page, je le disais plus haut, originale de Georges Ramaïoli était avant-gardiste, mais depuis on a vu bien plus osé, et on est habitué. Donc contrairement à ce qui a souvent été dit, on ne perd plus le sens de lecture qui déstabilisait le public des années 80. Quant à la sexualité, les tabous sont heureusement presque tous tombés à notre époque, d'ailleurs grâce à des oeuvres comme celle-ci. Alors que reste t-il de "La Terre de la Bombe", si son côté provocant est aujourd'hui très atténué ? Parlons d'abord du premier album, qui reste le plus fort de la série : sur un scénario parfois délirant mais toujours savoureux de René Durand, Georges Ramaïoli livre des images souvent fortes, parfaitement en adéquation avec son trait encore débutant, mais déjà élégant. J'irai même plus loin en disant que son style de dessin de l'époque correspondait parfaitement au ton du récit. Un trait tout propre n'aurait pas si bien collé avec ces histoires (les deux premiers albums sont découpés en chapitres qui forment presque des histoires indépendantes, bien que dans la continuité l'une de l'autre). Le monde décrit par René Durand est cruel et sans pitié. C'est un monde post apocalyptique, qui repart de zéro, et où la sauvagerie est monnaie courante. Cannibalisme, esclavage, prostitution, violence, etc., on retrouve dans cet univers tous les pires travers de l'humanité. Il fallait un dessin qui mette tout ça en valeur. Georges Ramaïoli a parfaitement rempli son rôle. La mise en couleurs vient encore renforcer ces ambiances sauvages et angoissantes. Les autres tomes sont plus traditionnels. Les personnages principaux deviennent presque sympatiques au fil des albums. Ils deviennent des héros, alors que dans le premier album on ne sent pas spécialement de sympathie pour ces individus. Ce que la série perd alors en sauvagerie et cruauté, elle le gagne en élégance et en qualité de récit. Car sur le thème somme toute rabâché d'un monde post apocalyptique, les deux auteurs parviennent à développer un univers et des ambiances plus personnelles, renouvelant habilement le genre. Au final, j'ajoute que "La Terre de la Bombe" est selon moi une série culte, au même titre d'ailleurs que la série L'Indien Français, également de René Durand et Georges Ramaïoli. Deux séries qu'il est dommage de ne plus trouver sur les rayons des librairies.
Les Naufragés d'Ythaq
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination. Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses. A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Smart monkey
Une claque, une de plus après la surprise de taille que la lecture de Pinocchio du même auteur a engendré sur mon conscient et mon inconscient. Il faut être inconscient pour lire et apprécier une bande dessinée aussi trash, sensible, drôle et dure que les tribulations du pantin de bois passées au crible d'un Winshluss affranchi et libérateur ! Aussi c'est de manière tout à fait consciente que je remonte son oeuvre avec ce Smart Monkey écrit bien plus tôt et tout aussi irrévérencieux. Il s'agit encore de dessins muets en premier lieu dans un pur style cartoon qui pourra plaire ou non mais qui me parlent énormément. Le noir et blanc est de toute beauté et l'ensemble est extrêmement détaillé. Ce n'est pas forcément aisé à suivre au départ mais une fois qu'on a bien perçu le découpage, impossible de décrocher jusqu'à la dernière page ! L'histoire possède un véritable rythme en suivant les pérégrinations d'un petit singe rejeté par sa meute car pas assez imposant pour s'octroyer les faveurs des femelles !!! En fait ça n'a l'air de rien comme ça mais Winshluss ne cherche rien d'autre que de raconter l'évolution de l'humanité façon Darwin en prouvant à sa façon que l'homme descend bien du singe et de quelle façon ! Notre "héros" va devoir se jouer des lois du plus fort en affrontant un tigre dents de sabre dans cette préhistoire hostile ainsi que d'autres événements directement liés ou pas à la cruauté des animaux. Impossible de ne pas sourire et même de rire face à toutes ces mésaventures bien trash où personne n'est bon ou mauvais mais où tout le monde cherche à survivre. Du nid de ptérodactyles "sauvé" par le petit singe ou à la destruction d'une ville d'insectes façon King Kong, l'humour noir et cruel transpire à chaque page mais que c'est drôle et bienvenu ! La fin de l'histoire réserve son lot de cacahouètes et alors qu'on pourrait se dire que l'aventure est terminée, un épilogue d'une vingtaine de pages situé au début du XXème siècle et n'ayant à priori rien à voir prend place avec des hommes. La parole revient et une nouvelle conclusion définitive cette fois et tout aussi hilarante conclut définitivement cette histoire hors norme menée de main de maître par un auteur inspiré et définitivement culte. Difficile de parler de Smart Monkey alors que cette histoire se passe elle même de mots sur la quasi intégralité de son déroulement mais si la cruauté, l'humour cynique et l'inventivité ne vous font pas peur, voici un parfait complément indispensable de toute bonne bibliothèque qui se respecte. Écrire ceci ne me donne qu'une seule envie: m'y replonger... Merci Winshluss.
Mauvais garçons
Après la lecture des 2 tomes. Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident. Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique. L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité. Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière. L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement. Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité. Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.