Le vagabond des limbes est une série culte. L'intrigue se déroule dans un univers de science fiction complètement déjanté, plein de cynisme et bourré de détails truculents, amplifiant à l'infini les perversions de notre société. Le dessin de Ribera sert à merveille les dessins du scenario.
Dès les premiers épisodes, la série démarre très fort. Avec "Les démons du temps immobile", un des meilleurs de la série, la série bascule petit à petit dans une dimension onirique. Les tomes qui suivent sont tous excellents et chacun a son préféré. A mon avis, la série atteint un sommet avec "Pour trois graines d'éternité".
Ensuite, la série alterne quelques excellents volumes, "Muskie, encore et toujours" et d'autres un peu redondants ou avec un scenario un peu trop linéaire.
Axle Munshine est un personnage romantique du même niveau qu'Elric, et son compagnon/sa compagne Musky puis Muskie est un personnage inédit dans les univers de science-fiction. Sa complexité ne saurait être décrite en quelques lignes.
Voici un Frédérik Peeters des plus intriguant qui se rapproche de ce que peut faire Andreas avec ses récits à énigme.
Ainsi, on ressort assez désarçonné de sa première lecture. Et pour cause.
On a l’impression que bon nombre d’éléments nous échappe, qu’on a loupé un épisode. On navigue dans un rêve qui, comme chacun le sait, suit sa propre logique. Une deuxième lecture permet d’en saisir davantage le sens. De raccrocher des éléments à d’autres. De distinguer le réel de l’imaginaire. C’est donc un album qui demande une participation active du lecteur et qui a un pouvoir attractif assez extraordinaire.
Bref, voici un one shot captivant. A lire !
Depuis le temps que je n'avais pas lâché cette note...
Stéphane Levallois le mérite amplement. J'avais aimé La Résistance du sanglier mais "Le dernier modèle" m'a subjugué avec ce dessin exceptionnel très artistique et non comprimé dans de petites cases. L'auteur utilise l'espace à merveille pour faire éclater son talent.
Le scénario est simple mais direct. Stéphane Levallois y relate une période de sa vie remontant à une quinzaine d'années où il se lança dans un projet d'exposition de dessins de nus dans une galerie. N'ayant pas d'argent pour payer des mannequins professionnels, il met à contribution des connaissances. Il va de soit que ce travail ne sera pas au goût de tout le monde.
J'aime le ton fluide et la sensibilité se dégageant de cette BD. Il y a d'autres histoires en parallèle comme sa relation fusionnelle avec sa grand-mère.
Ce récit intimiste, bien loin d'une oeuvre érotique comme pourrait le faire penser la couverture, est une merveille de justesse dans un écrin de beauté.
Il est à noter la belle initiative d'édition : les dernières pages représentent des travaux de dessin en couleur de Stéphane Levallois en rapport avec la présente BD.
Voilà un très bon thriller financier qui va nous réserver pas mal de surprises…
Bien que plusieurs petites choses soient ultra prévisibles, étant assez proche de Montecristo, cette histoire est très bien construite, plaisante, dotée de personnages intéressants par leur humanité, leur cupidité, ou leur crédulité.
Cette série a de plus le mérite d’être très claire pour une histoire surfant sur le monde financier.
Un jeune trader va faire les frais d’un grand coup orchestré par quelques personnes haut placées, il va par conséquent chercher à se venger.
Un postulat simple, mais la mise en place de cette histoire est drôlement bien fichue, crédible, tout est amené pour que l’on soit impatient de connaître la suite
Un scénario intelligent, bien construit, qui n’augure que du bon.
Des dessins très réalistes qui servent bien cette histoire.
Le monde de la finance est bien retranscrit, peut être un peu simplifié, mais de cette manière le lecteur n’est pas perdu.
Des personnages vraiment chouettes, nombreux et bien présentés.
(16/20)
Raiden est la suite de Raiju, mais les deux bd ont été publiées comme des histoires indépendantes. Certes on peut les lire comme des one shot, dans n'importe quel sens, sachant que Raiju s'attache plus aux origines des personnages et Raiden à leur devenir. Je dirais tout de même qu'il est préférable de les lire dans leur sens de parution, car on risque d'être un petit peu perdu au tout début de celui-ci, même si on reprend vite le fil de l'histoire.
Graphiquement les deux tomes sont dans la même veine. C'est très coloré avec des personnages un peu déformés ce qui est extrêmement original. J'ai tout autant aimé les deux histoires, bien que celle-ci soit un peu moins batailleuse, dans le sens où les combats durent bien moins longtemps. La mythologie japonaise est aussi plus présente et en fin d'ouvrage on trouve un petit glossaire très intéressant sur chacun d'eux.
Une lecture entraînante, gaie, mais emprunte de noirceur.
Petit état de choc au sortir de cette première lecture, qui pourrait se résumer en quelques mots : déconcertante, prenante, loufoque, dépaysante.
Effectivement, Peeters, que je découvre pour la première fois à travers ce superbe album, nous entraîne dans un monde à la limite du réel. Perte de repères garantie, on en arrive rapidement à essayer de démêler le réel de l'irréel, élaborant quelques théories sur les événements fallacieux qui adviennent, cependant sans jamais réussir à lever le voile qui obscurcit le récit. Mais je n'ai pas tellement eu le temps, ni l'envie, d'échafauder de bien complexes théories, tout occupé que j'étais à souhaiter lire la suite sans qu'elle n'ait de fin. Car Pachyderme, en plus de nous embrouiller l'esprit, se révèle être captivant. Impossible de sortir du piège concocté par l'auteur tant que l'on ne possède pas le mot final (et même là c'est compliqué) ; Peeters a réussi à doter cette BD d'une âme envoûtante grâce notamment à des dialogues réussis et des dessins qui, sans être d'une beauté à couper le souffle, sont époustouflants. Fourmillant de détails, une utilisation intelligente du dessin et des cadrages vertigineux rendent ce one-shot encore plus addictif.
En conclusion, je dirai que cet album est pour moi un petit OVNI. J'ai vraiment adoré la partie de cache-cache, l'ambiance qui se dégage, les dessins, simples mais efficaces, bref tout. Mais contrairement à iannick, arrivé à la fin, je ne me suis pas dit « Ayé, j’ai compris ! » mais plutôt « Zut, j'ai dû paumer quelques morceaux en route... ». Je prends donc le bon côté de la chose en me disant qu'une relecture s'impose :)
Voilà un vrai petit bijou. Un album magnifiquement réalisé, un huis clos captivant dans une ambiance à la fois sombre et enivrante.
Clarke nous sert un dessin plus esthétique, bien loin de ce que l'on connait dans Mélusine. Lapière, lui, en scénariste confirmé reste fidèle à lui-même tout en faisant un travail d'introspection très détaillé du béguinage.
J'ai lu cet album d'une traite, avec un réel intérêt. Une excellente sortie que je vous conseille vivement.
Avec ce nouveau diptyque, Jean-Claude Servais continue à explorer les richesses de « sa » Gaume. L’abbaye d’Orval en est un des lieux les plus emblématiques et en retracer l’histoire est, à mon avis, une bonne idée.
Mais, comme d’habitude chez Servais, l’histoire nous est présentée sous la forme d’une fiction qui verra s’opposer un jeune moine et un commerçant cupide. A nouveau, le manichéisme est très présent dès le début de ce récit. Je ne peux pas dire que cela m’enchante mais l’artiste m’a tellement habitué à ce procédé que je ne suis pas vraiment surpris de l’intrigue qui sert de support à cette évocation du lieu.
Malheureusement, l’album met du temps à démarrer. Dans les premières planches, l’artiste remonte à la source de la création du site. Et c’est le moins que l’on puisse dire puisque l’on apprend même l’origine de l’ordre des moines bénédictins (cisterciens, si l’on veut être plus précis), propriétaires de l’abbaye ou encore l’origine du nom d’Orval d’après la célèbre légende évoquée en couverture de cette première partie.
Mais la partie la plus intéressante du récit débute après une bonne trentaine de pages. J’ai vraiment bien apprécié la description du lieu peu avant la révolution française. L’abbaye est alors au sommet de sa démesure et bien éloignée de ses valeurs charitables. Paradoxalement, c’est également la plus grosse « entreprise » de la région, avec une section « sidérurgie » d’importance.
J’aurais aimé que Jean-Claude Servais se concentre sur cet aspect. Certains détails me laissent espérer que ce sera le cas dans la seconde partie du récit. Comment une petite abbaye de province est-elle devenue un énorme pôle économique, au point de sombrer dans la mégalomanie et l’exubérance, et d’attiser les jalousies d’une population qui, à l’origine, ne lui était pas réfractaire ? Voilà vraiment le sujet qui m’intéresse dans ce récit, et cette première partie me frustre quelque peu.
Reste l’aspect graphique.
Magnifique, une fois de plus, pour les amateurs de dessin classique dans mon genre.
Je constate cependant une légère évolution du trait vers une certaine simplification (mais est-ce le terme exact ?). L’artiste ne hachure plus autant ses planches et laisse ainsi plus de latitudes à Raives (son coloriste). Le relief de ses visages est ainsi plus suggéré par des nuances d’ombre et de lumière issues de la colorisation qu’auparavant. Cet aspect n’est pas pour me déplaire. Par contre, je trouve, par moment, les couleurs trop vives et un peu artificielles.
Malgré ce petit défaut, les planches qui composent cet album sont des « accroches l’œil » imparables. J’ai régulièrement interrompu ma lecture pour m’attarder sur ce dessin, et plus particulièrement certains vues d’ensemble du site, tout simplement magnifiques. Le bestiaire de Servais est, quant à lui, toujours aussi admirable, et l’artiste multiplie les présences d’oiseaux et d’insectes, qui enrichissent encore ces planches.
Très beau graphiquement, et pas totalement convaincant au niveau du scénario, cette première partie d’Orval confirme finalement mon opinion sur ce très grand artiste qu’est Jean-Claude Servais (voir mes autres avis à ce sujet).
Un coup de coeur graphique, cependant, pour cette évocation d'un lieu qui m'est cher.
PS : ne croyez pas trouver ici une quelconque allusion à la bière. Les moines Trappistes ne se sont installés à Orval qu’en 1927, soit bien après l’époque évoquée dans le présent album. La brasserie sera alors créée afin de financer une partie du chantier de reconstruction de l’abbaye … mais ceci est une autre histoire.
Une fille qui fait de la BD, ça ne court pas les rues ; une fille qui fait une BD sur la piraterie encore moins… Laureline Mattiussi était entré en BD à la Boîte à Bulles avec un recueil d’historiettes sur les petites hontes enfantines, et ça ne s’était pas trop bien passé.
Ici elle change de style pour coller de façon plus pratique au thème, celui de l’aventure dans le milieu de la piraterie. On voit un peu l’influence d’Isaac le pirate, mais Laureline s’en affranchit pour proposer sa propre lecture du mythe et, surtout, donner à son récit des tournants inattendus. Ainsi après une banale histoire de pillage entre pirates et de course-poursuite pimentée d’un peu de sexe, le récit bascule dans une sorte de non-sense, certains desdits pirates se retrouvant captifs et dans une situation pour le moins inédite. Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue, mais sachez que ça m’a vraiment surpris, et que du coup, ma lecture s'en est trouvée relancée. dans le second tome l'intrigue avance de façon un peu plus chaotique, mais l'auteure applique à peu près les mêmes recettes que dans la première moitié du diptyque : piraterie, sexe, absurde.
Un double album surprenant.
Pour moi, La Nuit de l'Inca préfigure le chef d'œuvre que sera Les Cinq Conteurs de Bagdad. Conte très agréable à parcourir, il n'en recèle pas moins une critique du fanatisme religieux. Lecture à tiroir (même si le tiroir est ici bien visible) comme je les affectionne, ce bon diptyque nous transporte au temps des Incas et nous remémore inévitablement, comme l'a dit un autre posteur, quelques souvenirs de Tintin et le temple du soleil tout en étant plus intéressant à mon avis.
Primo, il faut noter le style particulier de Duchazeau qui pourra en rebuter plus d'un. Très hachuré et comportant beaucoup d'aplats, on pourrait de prime abord penser qu'il n'est là que pour donner à Fabien Vehlmann l'occasion d'exprimer son talent de conteur. Pourtant, je dois reconnaître lui avoir trouvé un certain charme, un je ne sais quoi d'enchanteur. Il donne à ce récit une saveur particulière, un exotisme graphique en quelque sorte.
Secundo, le scénario est vraiment intéressant. Sous ses airs de "je m'intéresse à une époque dépassée et à une civilisation disparue", la fable racontée reste toujours d'actualité. Critique ouverte du gouvernement religieux et non de la religion, le récit se charge de mettre en exergue les facettes de la dictature au sein des mouvements religieux. Le sujet est traité de façon subtile et intelligente, sans alourdir le récit, qui d'ailleurs se suffit à lui-même. On y retrouve des personnages attachants, à la psychologie évoluée, une trame qui tient la route, mais plutôt légère si l'on passe à côté du message délivré. Mais c'est surtout l'ambiance, renforcée par le dessin, qui confère à cet ouvrage un dépaysement bienvenu.
En définitive, une fable optimiste, sincère et surtout agréable à parcourir.
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Le Vagabond des Limbes
Le vagabond des limbes est une série culte. L'intrigue se déroule dans un univers de science fiction complètement déjanté, plein de cynisme et bourré de détails truculents, amplifiant à l'infini les perversions de notre société. Le dessin de Ribera sert à merveille les dessins du scenario. Dès les premiers épisodes, la série démarre très fort. Avec "Les démons du temps immobile", un des meilleurs de la série, la série bascule petit à petit dans une dimension onirique. Les tomes qui suivent sont tous excellents et chacun a son préféré. A mon avis, la série atteint un sommet avec "Pour trois graines d'éternité". Ensuite, la série alterne quelques excellents volumes, "Muskie, encore et toujours" et d'autres un peu redondants ou avec un scenario un peu trop linéaire. Axle Munshine est un personnage romantique du même niveau qu'Elric, et son compagnon/sa compagne Musky puis Muskie est un personnage inédit dans les univers de science-fiction. Sa complexité ne saurait être décrite en quelques lignes.
Pachyderme
Voici un Frédérik Peeters des plus intriguant qui se rapproche de ce que peut faire Andreas avec ses récits à énigme. Ainsi, on ressort assez désarçonné de sa première lecture. Et pour cause. On a l’impression que bon nombre d’éléments nous échappe, qu’on a loupé un épisode. On navigue dans un rêve qui, comme chacun le sait, suit sa propre logique. Une deuxième lecture permet d’en saisir davantage le sens. De raccrocher des éléments à d’autres. De distinguer le réel de l’imaginaire. C’est donc un album qui demande une participation active du lecteur et qui a un pouvoir attractif assez extraordinaire. Bref, voici un one shot captivant. A lire !
Le Dernier modèle
Depuis le temps que je n'avais pas lâché cette note... Stéphane Levallois le mérite amplement. J'avais aimé La Résistance du sanglier mais "Le dernier modèle" m'a subjugué avec ce dessin exceptionnel très artistique et non comprimé dans de petites cases. L'auteur utilise l'espace à merveille pour faire éclater son talent. Le scénario est simple mais direct. Stéphane Levallois y relate une période de sa vie remontant à une quinzaine d'années où il se lança dans un projet d'exposition de dessins de nus dans une galerie. N'ayant pas d'argent pour payer des mannequins professionnels, il met à contribution des connaissances. Il va de soit que ce travail ne sera pas au goût de tout le monde. J'aime le ton fluide et la sensibilité se dégageant de cette BD. Il y a d'autres histoires en parallèle comme sa relation fusionnelle avec sa grand-mère. Ce récit intimiste, bien loin d'une oeuvre érotique comme pourrait le faire penser la couverture, est une merveille de justesse dans un écrin de beauté. Il est à noter la belle initiative d'édition : les dernières pages représentent des travaux de dessin en couleur de Stéphane Levallois en rapport avec la présente BD.
Dantès
Voilà un très bon thriller financier qui va nous réserver pas mal de surprises… Bien que plusieurs petites choses soient ultra prévisibles, étant assez proche de Montecristo, cette histoire est très bien construite, plaisante, dotée de personnages intéressants par leur humanité, leur cupidité, ou leur crédulité. Cette série a de plus le mérite d’être très claire pour une histoire surfant sur le monde financier. Un jeune trader va faire les frais d’un grand coup orchestré par quelques personnes haut placées, il va par conséquent chercher à se venger. Un postulat simple, mais la mise en place de cette histoire est drôlement bien fichue, crédible, tout est amené pour que l’on soit impatient de connaître la suite Un scénario intelligent, bien construit, qui n’augure que du bon. Des dessins très réalistes qui servent bien cette histoire. Le monde de la finance est bien retranscrit, peut être un peu simplifié, mais de cette manière le lecteur n’est pas perdu. Des personnages vraiment chouettes, nombreux et bien présentés. (16/20)
Raiden
Raiden est la suite de Raiju, mais les deux bd ont été publiées comme des histoires indépendantes. Certes on peut les lire comme des one shot, dans n'importe quel sens, sachant que Raiju s'attache plus aux origines des personnages et Raiden à leur devenir. Je dirais tout de même qu'il est préférable de les lire dans leur sens de parution, car on risque d'être un petit peu perdu au tout début de celui-ci, même si on reprend vite le fil de l'histoire. Graphiquement les deux tomes sont dans la même veine. C'est très coloré avec des personnages un peu déformés ce qui est extrêmement original. J'ai tout autant aimé les deux histoires, bien que celle-ci soit un peu moins batailleuse, dans le sens où les combats durent bien moins longtemps. La mythologie japonaise est aussi plus présente et en fin d'ouvrage on trouve un petit glossaire très intéressant sur chacun d'eux. Une lecture entraînante, gaie, mais emprunte de noirceur.
Pachyderme
Petit état de choc au sortir de cette première lecture, qui pourrait se résumer en quelques mots : déconcertante, prenante, loufoque, dépaysante. Effectivement, Peeters, que je découvre pour la première fois à travers ce superbe album, nous entraîne dans un monde à la limite du réel. Perte de repères garantie, on en arrive rapidement à essayer de démêler le réel de l'irréel, élaborant quelques théories sur les événements fallacieux qui adviennent, cependant sans jamais réussir à lever le voile qui obscurcit le récit. Mais je n'ai pas tellement eu le temps, ni l'envie, d'échafauder de bien complexes théories, tout occupé que j'étais à souhaiter lire la suite sans qu'elle n'ait de fin. Car Pachyderme, en plus de nous embrouiller l'esprit, se révèle être captivant. Impossible de sortir du piège concocté par l'auteur tant que l'on ne possède pas le mot final (et même là c'est compliqué) ; Peeters a réussi à doter cette BD d'une âme envoûtante grâce notamment à des dialogues réussis et des dessins qui, sans être d'une beauté à couper le souffle, sont époustouflants. Fourmillant de détails, une utilisation intelligente du dessin et des cadrages vertigineux rendent ce one-shot encore plus addictif. En conclusion, je dirai que cet album est pour moi un petit OVNI. J'ai vraiment adoré la partie de cache-cache, l'ambiance qui se dégage, les dessins, simples mais efficaces, bref tout. Mais contrairement à iannick, arrivé à la fin, je ne me suis pas dit « Ayé, j’ai compris ! » mais plutôt « Zut, j'ai dû paumer quelques morceaux en route... ». Je prends donc le bon côté de la chose en me disant qu'une relecture s'impose :)
Urielle
Voilà un vrai petit bijou. Un album magnifiquement réalisé, un huis clos captivant dans une ambiance à la fois sombre et enivrante. Clarke nous sert un dessin plus esthétique, bien loin de ce que l'on connait dans Mélusine. Lapière, lui, en scénariste confirmé reste fidèle à lui-même tout en faisant un travail d'introspection très détaillé du béguinage. J'ai lu cet album d'une traite, avec un réel intérêt. Une excellente sortie que je vous conseille vivement.
Orval
Avec ce nouveau diptyque, Jean-Claude Servais continue à explorer les richesses de « sa » Gaume. L’abbaye d’Orval en est un des lieux les plus emblématiques et en retracer l’histoire est, à mon avis, une bonne idée. Mais, comme d’habitude chez Servais, l’histoire nous est présentée sous la forme d’une fiction qui verra s’opposer un jeune moine et un commerçant cupide. A nouveau, le manichéisme est très présent dès le début de ce récit. Je ne peux pas dire que cela m’enchante mais l’artiste m’a tellement habitué à ce procédé que je ne suis pas vraiment surpris de l’intrigue qui sert de support à cette évocation du lieu. Malheureusement, l’album met du temps à démarrer. Dans les premières planches, l’artiste remonte à la source de la création du site. Et c’est le moins que l’on puisse dire puisque l’on apprend même l’origine de l’ordre des moines bénédictins (cisterciens, si l’on veut être plus précis), propriétaires de l’abbaye ou encore l’origine du nom d’Orval d’après la célèbre légende évoquée en couverture de cette première partie. Mais la partie la plus intéressante du récit débute après une bonne trentaine de pages. J’ai vraiment bien apprécié la description du lieu peu avant la révolution française. L’abbaye est alors au sommet de sa démesure et bien éloignée de ses valeurs charitables. Paradoxalement, c’est également la plus grosse « entreprise » de la région, avec une section « sidérurgie » d’importance. J’aurais aimé que Jean-Claude Servais se concentre sur cet aspect. Certains détails me laissent espérer que ce sera le cas dans la seconde partie du récit. Comment une petite abbaye de province est-elle devenue un énorme pôle économique, au point de sombrer dans la mégalomanie et l’exubérance, et d’attiser les jalousies d’une population qui, à l’origine, ne lui était pas réfractaire ? Voilà vraiment le sujet qui m’intéresse dans ce récit, et cette première partie me frustre quelque peu. Reste l’aspect graphique. Magnifique, une fois de plus, pour les amateurs de dessin classique dans mon genre. Je constate cependant une légère évolution du trait vers une certaine simplification (mais est-ce le terme exact ?). L’artiste ne hachure plus autant ses planches et laisse ainsi plus de latitudes à Raives (son coloriste). Le relief de ses visages est ainsi plus suggéré par des nuances d’ombre et de lumière issues de la colorisation qu’auparavant. Cet aspect n’est pas pour me déplaire. Par contre, je trouve, par moment, les couleurs trop vives et un peu artificielles. Malgré ce petit défaut, les planches qui composent cet album sont des « accroches l’œil » imparables. J’ai régulièrement interrompu ma lecture pour m’attarder sur ce dessin, et plus particulièrement certains vues d’ensemble du site, tout simplement magnifiques. Le bestiaire de Servais est, quant à lui, toujours aussi admirable, et l’artiste multiplie les présences d’oiseaux et d’insectes, qui enrichissent encore ces planches. Très beau graphiquement, et pas totalement convaincant au niveau du scénario, cette première partie d’Orval confirme finalement mon opinion sur ce très grand artiste qu’est Jean-Claude Servais (voir mes autres avis à ce sujet). Un coup de coeur graphique, cependant, pour cette évocation d'un lieu qui m'est cher. PS : ne croyez pas trouver ici une quelconque allusion à la bière. Les moines Trappistes ne se sont installés à Orval qu’en 1927, soit bien après l’époque évoquée dans le présent album. La brasserie sera alors créée afin de financer une partie du chantier de reconstruction de l’abbaye … mais ceci est une autre histoire.
L'Ile au poulailler
Une fille qui fait de la BD, ça ne court pas les rues ; une fille qui fait une BD sur la piraterie encore moins… Laureline Mattiussi était entré en BD à la Boîte à Bulles avec un recueil d’historiettes sur les petites hontes enfantines, et ça ne s’était pas trop bien passé. Ici elle change de style pour coller de façon plus pratique au thème, celui de l’aventure dans le milieu de la piraterie. On voit un peu l’influence d’Isaac le pirate, mais Laureline s’en affranchit pour proposer sa propre lecture du mythe et, surtout, donner à son récit des tournants inattendus. Ainsi après une banale histoire de pillage entre pirates et de course-poursuite pimentée d’un peu de sexe, le récit bascule dans une sorte de non-sense, certains desdits pirates se retrouvant captifs et dans une situation pour le moins inédite. Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue, mais sachez que ça m’a vraiment surpris, et que du coup, ma lecture s'en est trouvée relancée. dans le second tome l'intrigue avance de façon un peu plus chaotique, mais l'auteure applique à peu près les mêmes recettes que dans la première moitié du diptyque : piraterie, sexe, absurde. Un double album surprenant.
La Nuit de l'Inca
Pour moi, La Nuit de l'Inca préfigure le chef d'œuvre que sera Les Cinq Conteurs de Bagdad. Conte très agréable à parcourir, il n'en recèle pas moins une critique du fanatisme religieux. Lecture à tiroir (même si le tiroir est ici bien visible) comme je les affectionne, ce bon diptyque nous transporte au temps des Incas et nous remémore inévitablement, comme l'a dit un autre posteur, quelques souvenirs de Tintin et le temple du soleil tout en étant plus intéressant à mon avis. Primo, il faut noter le style particulier de Duchazeau qui pourra en rebuter plus d'un. Très hachuré et comportant beaucoup d'aplats, on pourrait de prime abord penser qu'il n'est là que pour donner à Fabien Vehlmann l'occasion d'exprimer son talent de conteur. Pourtant, je dois reconnaître lui avoir trouvé un certain charme, un je ne sais quoi d'enchanteur. Il donne à ce récit une saveur particulière, un exotisme graphique en quelque sorte. Secundo, le scénario est vraiment intéressant. Sous ses airs de "je m'intéresse à une époque dépassée et à une civilisation disparue", la fable racontée reste toujours d'actualité. Critique ouverte du gouvernement religieux et non de la religion, le récit se charge de mettre en exergue les facettes de la dictature au sein des mouvements religieux. Le sujet est traité de façon subtile et intelligente, sans alourdir le récit, qui d'ailleurs se suffit à lui-même. On y retrouve des personnages attachants, à la psychologie évoluée, une trame qui tient la route, mais plutôt légère si l'on passe à côté du message délivré. Mais c'est surtout l'ambiance, renforcée par le dessin, qui confère à cet ouvrage un dépaysement bienvenu. En définitive, une fable optimiste, sincère et surtout agréable à parcourir.