C'est par XIII que j'ai commencé à lire de la BD moderne. Je ne peux donc qu'attribuer la note maximale. Le scénario tellement inattendu et surprenant de Van Hamme en fait une série culte sur plusieurs générations à venir. C'est peut être la bd qui a lancé tout le processus que l'on connaît.
A la base, je ne suis pas un adepte des séries historiques (surtout celles qui sont parues chez Glénat que je trouve un peu ringardes). De plus, je n'ai jamais beaucoup accroché aux scénarios de Dufaux.
Mais, paradoxalement, cette série m'a fortement enthousiasmé. Le réalisme historique est impressionnant. L'histoire est prenante. Les complots de cour, le pouvoir des femmes, la description des combats de gladiateurs, tout est très bien décrit.
Dufaux a aussi choisi de ne pas montrer Néron, sous un aspect trop négatif, comme il a souvent été dépeint dans les productions d'Hollywood.
Après un premier cycle qui décrivait les agissements d'Agrippine, mère de Néron, vient de commencer le cycle de l'épouse Poppée. Et le résultat est toujours excellent, je trouve que les dessins de Delaby sont encore meilleurs que ceux qu'il faisait dans les premiers albums. La course de char est une vraie merveille.
J'ai mis du temps avant d'oser m'attaquer à ce pavé de 500 pages, mais mon appréhension n'était pas justifiée; le livre est d'une très grande lisibilité et je l'ai lu plus rapidement qu'attendu. Lucille est une fille anorexique qui se laisse mourir. Arthur, dont le père s'est suicidé, comme son grand-père avant lui, a peur de suivre le même chemin qu'eux. Les deux adolescents vont se trouver, s'aimer et fuir ensemble pour essayer de se sauver l'un l'autre. Le noeud de cette histoire n'est simple qu'en apparence seulement, et c'est avec patience et persévérance que l'auteur démêle le fil de la vie des protagonistes en révélant les différents épisodes marquants de leur courte existence. "Lucille" est un drame psychologique d'une force bouleversante. Un album superbe, unique, sans aucun doute une des toutes meilleures BD de 2006 (s'il n'est pas nominé au prix du meilleur album à Angoulême, je mange mon chapeau !). A découvrir absolument.
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site :
« A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. »
Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées.
Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre.
Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait :
« Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive …
J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient …
Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près).
Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène).
Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
C'est tout bonnement magnifique. Pour ceux qui aiment les fictions qui paraissent réelles, cette bande dessinée est incontounable! Les couleurs douces et bonnes se marient parfaitement avec les formes qui ne sont pas strictes. Et les dessins... Aïe!Aïe!Aïe! Ils sont géniaux. On retrouve parfaitement l'ambiance d'un village du sud de la France sous l'occupation. Et que dire des personnages? Ils sont tous différents avec leur caractère propre à chacun. Julien est drôle et petite mention pour Marginod. Comment parler de cette BD sans parler de Cécile? Elle est très bien (allez voir les ex-libris et sérigraphies sur elle, ça vaut le coup d'oeil). Bon je vous laisse découvrir le reste et on se retrouve dans l'avis sur le Vol du corbeau. Au fait la chute de ces deux BD est... surprenante, bien trouvée, réaliste ...
Merci GIBRAT pour cette ouvre d'art
Tout d'abord attiré par la couverture, sitôt ouvert l'album, j'ai beaucoup apprécié tant le trait "anguleux" de l'auteur que le choix de la bichromie gris-noir/vert. Ayant pris connaissance du thème de l'histoire, je me réjouissais à l'avance de ce moment de lecture.
Et bien je n'ai pas été déçu! Graphiquement, donc, j'adhère sans réserves, mais c'est surtout l'histoire qui m'a ému. L'idée de base, la "lettre de l'enfant à l'adulte qu'il sera plus tard", est excellente, et vraiment bien exploitée. A travers une narration antéchronologique ponctuée de flash back, on découvre le personnage principal et son entourage, actuel et passé, et les différentes facettes de sa personnalité, qui ont bien évolué avec le temps...
Terriblement touchant et proche de chacun, sur un ton acide, voire cynique ou même désespéré (mais non dénué d'humour!!), on suit le naufrage de ses relations humaines. Riche, fin, juste, et troublant...
J'ai vraiment hésité à mettre Culte, mais j'ai été tellement touché par cette histoire... Et puis, c'est la première fois que je relis une BD sitôt la dernière page achevée. C'est un signe! Donc, culte au moins chez moi.
C'est génial ! Cette B.D fait part aux lecteurs de toutes les questions que l'on pourrait se poser sur le Futur (espace, environnement, humanité... etc...) tout en suivant le jeune Jules et son amie (très chère) Janet dans leurs aventures.
Je le recommande à euuuuh... TOUT LE MONDE !
Ah, le Tueur...
Déjà, au premier regard, le dessin est hors norme. Il peut surprendre, ça se comprend, mais moi j'ai tout de suite adoré. Et surtout, il colle parfaitement à l'ambiance et à l'histoire.
Car le Tueur, c'est surtout ça : un scénario sans faille, très bien construit, qui s'appuie sur une ambiance, et un personnage.
Le premier tome est une merveille du genre, nous présentant le héros, un gars (presque) normal, comme vous et moi, à ceci près que c'est un tueur à gages. La partie racontant comment il en est arrivé là est particulièrement passionnante et révélatrice de la maîtrise psychologique des auteurs.
La suite tourne plus autour du thriller, avec ses histoires de gros sous, d'avocats véreux, de politiques corrompus, de mafia lié à la drogue, etc... Mais l'intrigue est vraiment bien menée, c'est passionnant de bout en bout, jusqu'à la fin.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, ça serait vraiment dommage de se priver d'une oeuvre d'une telle envergure!!
Cette bande dessinée désormais culte fait vraiment partie des trésors des séries de science fiction. L'histoire est à la fois fantaisiste, drôle, recherchée et particulièrement riche en détails. Quant aux dessins, ils sont véritablement magnifiques avec des planches entières destinées aux scènes de combat, esthétiquement magnifique. Je conseille cette bande dessinée à tout le monde pour la valeur du dessin, de l'histoire et à la fois son côté humoristique tout en étant puissante et mystifiante. Vous pourrez la lire et la relire en trouvant toujours des détails que vous n'aviez pas repérés avant. En un mot on ne se lasse pas de se plonger des heures dans les nombreux épisodes.
La Guerre éternelle se situe entre la BD de guerre et la BD de SF. Ou plutôt, au sommet de ces 2 genres.
On a ici un témoignage poignant, parfaitement d'actualité, de l'absurdité de l'homme, et au delà, de la guerre. Se basant sur son expérience personnelle du Viet Nam, le scénariste bâtit un récit ou domine une vision à l'échelle humaine. L'approche psychologique me fait un peu penser à "la ligne rouge", coté cinéma.
Entre désespoir, absurdité, violence, mort, cette BD marque d'autant plus que tout parait parfaitement plausible. On y croit, et c'est peut être le plus douloureux.
A noter, l'utilisation très judicieuse et originale de l'échelle temporelle.
Niveau dessin, certains ont eu du mal. Pour ma part, si j'ai tiqué l'espace d'un instant au début, j'ai finalement vite adhéré. Même les couleurs, qui peuvent faire un peu "vieillot", on s'y fait sans problème. Et en fin de compte, on apprécie.
C'est pour moi une évidence : il faut lire la Guerre éternelle.
(en revanche, la suite Libre à jamais est tout à fait dispensable)
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
XIII
C'est par XIII que j'ai commencé à lire de la BD moderne. Je ne peux donc qu'attribuer la note maximale. Le scénario tellement inattendu et surprenant de Van Hamme en fait une série culte sur plusieurs générations à venir. C'est peut être la bd qui a lancé tout le processus que l'on connaît.
Murena
A la base, je ne suis pas un adepte des séries historiques (surtout celles qui sont parues chez Glénat que je trouve un peu ringardes). De plus, je n'ai jamais beaucoup accroché aux scénarios de Dufaux. Mais, paradoxalement, cette série m'a fortement enthousiasmé. Le réalisme historique est impressionnant. L'histoire est prenante. Les complots de cour, le pouvoir des femmes, la description des combats de gladiateurs, tout est très bien décrit. Dufaux a aussi choisi de ne pas montrer Néron, sous un aspect trop négatif, comme il a souvent été dépeint dans les productions d'Hollywood. Après un premier cycle qui décrivait les agissements d'Agrippine, mère de Néron, vient de commencer le cycle de l'épouse Poppée. Et le résultat est toujours excellent, je trouve que les dessins de Delaby sont encore meilleurs que ceux qu'il faisait dans les premiers albums. La course de char est une vraie merveille.
Lucille
J'ai mis du temps avant d'oser m'attaquer à ce pavé de 500 pages, mais mon appréhension n'était pas justifiée; le livre est d'une très grande lisibilité et je l'ai lu plus rapidement qu'attendu. Lucille est une fille anorexique qui se laisse mourir. Arthur, dont le père s'est suicidé, comme son grand-père avant lui, a peur de suivre le même chemin qu'eux. Les deux adolescents vont se trouver, s'aimer et fuir ensemble pour essayer de se sauver l'un l'autre. Le noeud de cette histoire n'est simple qu'en apparence seulement, et c'est avec patience et persévérance que l'auteur démêle le fil de la vie des protagonistes en révélant les différents épisodes marquants de leur courte existence. "Lucille" est un drame psychologique d'une force bouleversante. Un album superbe, unique, sans aucun doute une des toutes meilleures BD de 2006 (s'il n'est pas nominé au prix du meilleur album à Angoulême, je mange mon chapeau !). A découvrir absolument.
A Story of war
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site : « A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. » Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées. Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre. Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait : « Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive … J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient … Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près). Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène). Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
Le Sursis
C'est tout bonnement magnifique. Pour ceux qui aiment les fictions qui paraissent réelles, cette bande dessinée est incontounable! Les couleurs douces et bonnes se marient parfaitement avec les formes qui ne sont pas strictes. Et les dessins... Aïe!Aïe!Aïe! Ils sont géniaux. On retrouve parfaitement l'ambiance d'un village du sud de la France sous l'occupation. Et que dire des personnages? Ils sont tous différents avec leur caractère propre à chacun. Julien est drôle et petite mention pour Marginod. Comment parler de cette BD sans parler de Cécile? Elle est très bien (allez voir les ex-libris et sérigraphies sur elle, ça vaut le coup d'oeil). Bon je vous laisse découvrir le reste et on se retrouve dans l'avis sur le Vol du corbeau. Au fait la chute de ces deux BD est... surprenante, bien trouvée, réaliste ... Merci GIBRAT pour cette ouvre d'art
A la lettre près
Tout d'abord attiré par la couverture, sitôt ouvert l'album, j'ai beaucoup apprécié tant le trait "anguleux" de l'auteur que le choix de la bichromie gris-noir/vert. Ayant pris connaissance du thème de l'histoire, je me réjouissais à l'avance de ce moment de lecture. Et bien je n'ai pas été déçu! Graphiquement, donc, j'adhère sans réserves, mais c'est surtout l'histoire qui m'a ému. L'idée de base, la "lettre de l'enfant à l'adulte qu'il sera plus tard", est excellente, et vraiment bien exploitée. A travers une narration antéchronologique ponctuée de flash back, on découvre le personnage principal et son entourage, actuel et passé, et les différentes facettes de sa personnalité, qui ont bien évolué avec le temps... Terriblement touchant et proche de chacun, sur un ton acide, voire cynique ou même désespéré (mais non dénué d'humour!!), on suit le naufrage de ses relations humaines. Riche, fin, juste, et troublant... J'ai vraiment hésité à mettre Culte, mais j'ai été tellement touché par cette histoire... Et puis, c'est la première fois que je relis une BD sitôt la dernière page achevée. C'est un signe! Donc, culte au moins chez moi.
Une épatante aventure de Jules
C'est génial ! Cette B.D fait part aux lecteurs de toutes les questions que l'on pourrait se poser sur le Futur (espace, environnement, humanité... etc...) tout en suivant le jeune Jules et son amie (très chère) Janet dans leurs aventures. Je le recommande à euuuuh... TOUT LE MONDE !
Le Tueur
Ah, le Tueur... Déjà, au premier regard, le dessin est hors norme. Il peut surprendre, ça se comprend, mais moi j'ai tout de suite adoré. Et surtout, il colle parfaitement à l'ambiance et à l'histoire. Car le Tueur, c'est surtout ça : un scénario sans faille, très bien construit, qui s'appuie sur une ambiance, et un personnage. Le premier tome est une merveille du genre, nous présentant le héros, un gars (presque) normal, comme vous et moi, à ceci près que c'est un tueur à gages. La partie racontant comment il en est arrivé là est particulièrement passionnante et révélatrice de la maîtrise psychologique des auteurs. La suite tourne plus autour du thriller, avec ses histoires de gros sous, d'avocats véreux, de politiques corrompus, de mafia lié à la drogue, etc... Mais l'intrigue est vraiment bien menée, c'est passionnant de bout en bout, jusqu'à la fin. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, ça serait vraiment dommage de se priver d'une oeuvre d'une telle envergure!!
Chroniques de la lune noire
Cette bande dessinée désormais culte fait vraiment partie des trésors des séries de science fiction. L'histoire est à la fois fantaisiste, drôle, recherchée et particulièrement riche en détails. Quant aux dessins, ils sont véritablement magnifiques avec des planches entières destinées aux scènes de combat, esthétiquement magnifique. Je conseille cette bande dessinée à tout le monde pour la valeur du dessin, de l'histoire et à la fois son côté humoristique tout en étant puissante et mystifiante. Vous pourrez la lire et la relire en trouvant toujours des détails que vous n'aviez pas repérés avant. En un mot on ne se lasse pas de se plonger des heures dans les nombreux épisodes.
La Guerre Eternelle
La Guerre éternelle se situe entre la BD de guerre et la BD de SF. Ou plutôt, au sommet de ces 2 genres. On a ici un témoignage poignant, parfaitement d'actualité, de l'absurdité de l'homme, et au delà, de la guerre. Se basant sur son expérience personnelle du Viet Nam, le scénariste bâtit un récit ou domine une vision à l'échelle humaine. L'approche psychologique me fait un peu penser à "la ligne rouge", coté cinéma. Entre désespoir, absurdité, violence, mort, cette BD marque d'autant plus que tout parait parfaitement plausible. On y croit, et c'est peut être le plus douloureux. A noter, l'utilisation très judicieuse et originale de l'échelle temporelle. Niveau dessin, certains ont eu du mal. Pour ma part, si j'ai tiqué l'espace d'un instant au début, j'ai finalement vite adhéré. Même les couleurs, qui peuvent faire un peu "vieillot", on s'y fait sans problème. Et en fin de compte, on apprécie. C'est pour moi une évidence : il faut lire la Guerre éternelle. (en revanche, la suite Libre à jamais est tout à fait dispensable)