Les derniers avis (7365 avis)

Par Jérem
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Le Cycle de Cyann est l'une de mes séries de science fiction préférées. Il aura fallu plus de vingt ans au perfectionniste François Bourgeon pour achever cette magnifique saga. J'ai découvert Cyann il y a plus de quinze ans quand seuls les deux premiers volumes étaient parus. Et ce fut une claque monumentale ! Les auteurs ont réussi à créer un univers remarquable... et néanmoins difficile d'accès. Le monde de Cyann est totalement exotique et d'une grande densité. L'action est rare au profit de la découverte de cette civilisation par le lecteur. Bourgeon soigne au maximum la mise en place de son histoire en détaillant le monde d'Ohl dans toute son incroyable complexité (faune, flore, religion, système politique, urbanisme, technologie, coutumes... et j'en passe tant c'est foisonnant). Certes on s'y perd un peu au début mais le scénario n'en est que plus passionnant au fur et mesure que le récit avance (et s'accélère notamment dans le deuxième volume). Les quatre tomes suivants, s'ils enrichissent davantage l'univers et achèvent la saga, ne sont pas tout à fait du même niveau que les deux premiers. Ils sont moins denses, moins riches, finalement peut être moins ambitieux. Cependant, je ne boude pas mon plaisir car ils restent tout de même très intéressants. Les personnages, nombreux, sont soignés et variés avec en point d'orgue Cyann qui, de petite peste aristocratique et capricieuse, va devenir une grande héroïne de space opera. Visuellement, c'est juste superbe ! Outre la qualité et le soin apportés aux dessins, c'est l'incroyable diversité de l'univers qui impressionne le plus. Le Cycle de Cyann est un monde unique à découvrir et une série majeure de la science fiction.

03/05/2016 (modifier)
Par Puma
Note: 5/5
Couverture de la série Irish Melody (Lester Cockney Jeunesse)
Irish Melody (Lester Cockney Jeunesse)

Son personnage principal de Lester Cockney, Irlandais, n’a sans doute pas été choisi au hasard dès le premier tome « les Fous de Kaboul » . N’importe quel scénariste l’aurait sans doute vu Anglais, sauf Franz qui l’a d’emblée nationalisé Irlandais. Il devait déjà avoir une affinité pour l’Irlande et très vraisemblablement, l’idée peut-être de le faire revenir au pays en fin de saga Eurasienne. Plutôt que cela, parvenant ainsi à remonter le temps, il nous livre une aventure de sa jeunesse, et de membres de sa famille. Et c’est un vrai « tableau» de cette contrée qu’il nous sert, socialement, géographiquement, et culturellement, le tout dans une histoire dynamique très juste, et avec les mêmes qualités graphiques que pour la série mère Lester Cockney (voir mon post précédent) ; même qualité ; même note.

02/05/2016 (modifier)
Par Puma
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lester Cockney
Lester Cockney

Lester Coskney … une longue épopée de 9 tomes + deux sur sa jeunesse en collection « signé », (« Irish Melody » & « Shamrock Song »). Cette aventure commence aux deux premiers tomes en Afghanistan où notre héros, farouchement et irréductiblement indépendant, rencontre une bien jolie assez sauvage et exotique Taranna qui l’accompagnera dans toutes ses aventures ensuite. Au tome trois, ils passent en Inde où ils rencontrent Ilonna, une jolie blonde hongroise cette fois aux allures bien plus aristocratiques, et qui aimerait retourner en terre natale. Elle les accompagnera ce tome-ci et les quatre suivants. Ainsi, dès le tome 3, la petite troupe de Lester et des deux filles au caractère bien trempé, mènera un long voyage pas toujours très cohérent, pour le retour en Europe. Ils passeront au tome 4 en Egypte, puis au tome 5 en Turquie, en Grèce, et en Serbie, et continueront leur périple aux deux tomes suivant où finalement et contre toute attente, ils reviendront en Inde où Ilonna trouvera son âme sœur et laissera les deux premiers protagonistes continuer leurs aventures. Ce n’est que 12 ans plus tard (attente de 1993 à 2005) , que nous retrouvons sans transition Lester et Taranna en Amérique pour deux tomes de nouvelles aventures western en terre indienne. Cette longue épopée allant de l'Afghanistan à l'Amérique en passant pas l'Inde, l'Egypte, la Turquie, La Grèce, et les pays slaves du centre de l'Europe, est sans cesse à multiples rebondissements, et l’on dévore cette saga avec réelle avidité une fois qu’on la commence ! Un vrai régal de lecture, de fraîcheur, et d’évasion. Et un invraisemblable voyage anachronique avec trois personnages principaux bien attachants. Voilà pour la série. Signalons - en clin d’œil - qu’elle fait furieusement penser à celle de Jugurtha après que Franz ait repris les pinceaux d’Hermann qui en a signé les deux premiers tomes. Il semble, à la lecture de Lester Cockney, que l’influence de Franz sur Vernal a dû être immense, car nous avons exactement le même type de fresque, mais davantage développée en Afrique pour la série sœur. Pour le dessin, qu’une chose à dire : QUE DU BONHEUR ! Ce que Franz nous donne à regarder est immense. Il ne cherche pas l’esthétisme global de la planche, mais la dynamique de lecture visuelle graphique. Et cette dynamique des scènes est tout bonnement surprenante, ahurissante, inédite. Ce bouillonnement jaillit de chaque case d’action comme un vrai feu d’artifice, dans une esthétique toujours réussie, superbement cadrée et irréprochable. Certaines scènes semblent tellement originales dans leur construction que jamais vues ainsi ni avant … et plus surprenant, ni après, malgré l’eau qui a coulé sous les ponts depuis ! En un mot, son dessin est vivant ! A l’ère actuelle où ca pue de plus en plus l’informatique et le graphisme uniformisé assez figé qui en résulte dans les planches BD, l'on croit rêver en lisant un Franz ! Ce qui ne gâche rien, ces personnages féminins sont également réussis ce qui n’est vraiment, mais alors vraiment pas, une généralité en BD. Suffit en comparaison d’ouvrir la décidément très fort cotée série « le Chant des Stryges » pour voire tout l’abime existant entre un visage féminin réussi (pas exceptionnel comme ceux de Gibrat, Manara, ou Giadino, dont c'est un peu la marque de fabrique, mais réussi tout de même - merci Franz) , et des complètement ratés … En résumé, pour en revenir au trait de Franz, un très grand maître du crayon et un des meilleurs dessinateurs de composition dynamique. Avec le recul, l’on pourra lui reprocher certaines cases chargées (mais c’était dans la mode du temps) et parfois un côté brouillon qui est le corollaire de sa dynamique ahurissante. Il n’aura néanmoins pas toutes les qualités ; Il ne s’occupera jamais de la mise en couleur, et il ne nous donnera jamais les splendeurs colorées de la couleur directe comme Rosinski, Hermann, Follet, Maël, Jarbinet, etc … mais, en dessin pur et dur, en dynamisme des scènes, à mon sens, il les surpasse tous ! A propos des couleurs de la série Lester Cockney … un grand Bof … Typiquement celles du Lombard des années ’80. Les coloristes non nommés (sauf pour le dernier tome 9) livrent un travail assez basique, pas toujours des plus inspiré. Le tome 6, " les Conjurés du Danube", voit le dessin fortement diminué par une mise en couleur bien trop sombre et envahissante, où les traits du dessinateur finissent pas ne plus apparaître, et avec des choix de tons pas toujours du meilleur goût. En conclusion, pour la symbiose du dessin et de l’histoire, tous deux menés de main de maître, et la réussite de cette série très personnelle, un incontournable 5 *

29/04/2016 (modifier)
Par klechko
Note: 5/5
Couverture de la série Le Facteur Cratophane - Prologue à Monsieur Mardi-Gras Descendres
Le Facteur Cratophane - Prologue à Monsieur Mardi-Gras Descendres

Quel plaisir de retrouver même 10 ans plus tard cet univers au travers de ce prologue ! Du coup j’ai relu d’une traite et avec grand plaisir les 4 volumes précédents afin de me remémorer tous les petits détails qui pouvaient poser question. Voilà ! Maintenant on sait le comment et le pourquoi ! Ce prologue apporte un vrai plus à la série et également de la cohérence que l’on apprécie au fil des relectures. Les dessins sont très détaillés, plus peut être que dans la série originelle notamment au niveau des petits ossements. Il est difficile pour moi de dissocier le facteur cratophane de Monsieur Mardi-gras descendres que j’avais déjà placé dans mes séries cultes. N’ayant pas été déçu et pour le plaisir d’avoir retrouvé quelques protagonistes, je reconduis mon 5/5 pour ce prologue.

26/04/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série High School DxD
High School DxD

Je réécris mon avis après la sortie du tome 8 et ma relecture de tous les tomes de cette série. Lorsque j'avais écrit mon avis, j'aimais bien l'univers d'High School DXD, mais depuis la sortie de la troisième saison de l'anime l'année dernière je me suis mis à complètement adorer ! J'ai revu les épisodes plusieurs fois, j'ai relu avec plaisir les tomes du manga et j'ai même lu le Light Novel original, ce que je n'avais jamais fait avant ! Le manga est une très bonne adaptation du Light Novel. Le scénario est vraiment prenant et j'aime bien comment l'auteur utilise le monde des anges et des démons. Les combats sont bien faits alors que souvent les scènes de combat sont les parties qui m'ennuient le plus dans un manga. J'ai un plaisir fou à lire et relire ce manga alors que je savais d'avance ce qui allait se passer vu que tout ce que le manga a adapté jusqu'à présent l'avait déjà été en anime. Le point fort de la série est au niveau des personnages. J'aime beaucoup Issei qui, contrairement à plusieurs héros de séries harem, est un pervers donc on n'a pas droit au ènième gag du gars qui est un pervers par accident. J'aime bien aussi les filles et leurs relations avec Issei. L'humour me fait rire. Évidemment, vu que c'est un manga harem cela ne me surprendrait pas qu'ensuite il y a plein d'avis négatifs qui trouvent que cette série est nulle et sexiste, mais personnellement je trouve que dans ce genre cette série est dans le haut du panier.

13/01/2015 (MAJ le 26/04/2016) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Aventures de Tintin
Les Aventures de Tintin

Tintin était une de mes séries préférés lorsque j'étais jeune, mais lorsque j'ai grandi j'ai trouvé Tintin moins intéressant même si je trouvais que c'était toujours une bonne série. Elle ne faisait juste plus partie de mes séries cultes. Puis récemment je me suis mis à relire, après plusieurs années, les albums de cette série et j'ai même relu plusieurs fois certains albums car je me suis aperçu que j'aime autant Tintin que lorsque j'étais petit. Certes, la qualité des albums est inégale, surtout dans les premières années, mais globalement j'adore les albums. Les scénarios se lisent très bien et j'ai autant de plaisir à les relire même après des dizaines de fois. Le dessin est riche en détails, mais le point fort selon moi vient de la galerie des personnages qui est une des meilleures de la bande dessinée. J'adore les personnages de Tintin, des personnages principaux aux personnages qui n'apparaissent que lors d'une scène. Et puis si le personnage titre est le moins intéressant des personnages, je lui trouve maintenant un côté sympathique alors qu'avant il m'ennuyait un peu. Un autre truc que j'aime bien dans cette série c'est qu'à travers les albums on peut voir un peu l'évolution du 20ème siècle. Tintin est un univers riche et c'est dommage que Hergé n'ait pas fait plus d'albums. J'aurais aimé avoir plus d'album avec Rastapopoulos et Abdallah par exemple ou revoir des personnages utilisés qu'une seule fois. C'est dommage d'ailleurs qu'il ne réutilisait pas trop ses personnages dans ses premiers albums. Mais bon la qualité prime sur la quantité.

05/09/2007 (MAJ le 26/04/2016) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série HSE - Human Stock Exchange
HSE - Human Stock Exchange

Bienvenue dans un monde où l'homme pourra être côté en bourse s'il remplit certains critères assez drastiques (poids, taux de cholestérol, position hiérarchique dans le travail, patrimoine personnel etc...). Après les personnes morales, c'est au tour des personnes physiques ! C'est également la vision d'un monde futuriste en proie à une grave crise qui laissera la moitié de la population au chômage. Nous avons là un thriller d'anticipation avec un Xavier Dorison au meilleur de sa forme. C'est vrai que cela fait froid dans le dos tant le réalisme des situations évoquées dans cette série paraît tout à fait crédible. On est pris au jeu petit à petit. On a envie de miser sur notre héros Félix Fox, un gars sans scrupule qui souhaite acquérir la richesse dans un monde où la pauvreté devient la norme. Il s'agit de s'extraire d'une existence misérable. La perspective d'être côté et d'augmenter sa valeur sur le marché boursier est un vrai moteur dans un monde où les bourses classiques s'effondrent. Cependant, c'est l'actionnaire qui commande car il a parié sur vous. C'est lui qui vous dit quand il faut faire l'amour ou se débarrasser d'une compagne trop dépensière. Eh oui: il y a toujours un prix à payer lorsqu'on s'introduit en bourse. Alors, prêt pour une augmentation de capital ? Seule la loi du marché importe. Le premier volet de cette trilogie d'anticipation plonge le lecteur dans un monde déshumanisé qui doit répondre aux exigences de l'actionnaire. Le second va encore plus loin car on voit notre héros Félix Fox changer complètement et perdre ses vraies valeurs. Les actionnaires ne régissent pas simplement sa vie professionnelle mais également sa vie sentimentale pour faire grimper la cote. Dans ce monde, les hommes ont le droit de faire avorter leur compagne au nom de l'égalité des droits. On peut saisir les situations à risque en perspective. Bref, notre héros va vite déchanter ! Le final sera d'ailleurs assez remarquable. Un bon conseil: investissez dans cette bd ! C'est un très bon placement car cela prendra de la valeur. Xavier Dorison a signé là son meilleur scénario. C'est une trilogie qui est tout sauf moyenne ! On ne s'ennuiera pas une seule seconde à condition d'avoir un niveau intellectuel satisfaisant. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

01/03/2014 (MAJ le 21/04/2016) (modifier)
Par Puma
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Voyages de He Pao
Les Voyages de He Pao

La suite au-delà du tome 10, et sous un autre nom, de la série Le Moine fou. Ce titre correspond mieux à l'esprit de la BD depuis le tome 5. Critique identique à celle de la série précédente Le Moine fou ; une merveille ! Et qu'il est dommage que Monsieur Vink ait déposé ses pinceaux.

19/04/2016 (modifier)
Par Puma
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Moine fou
Le Moine fou

Ayant découvert la série à son tome 3, j'ai ensuite poursuivi sa lecture avec bonheur, voire passion, au fil des albums qui arrivaient annuellement. Et que c'était long de devoir attendre un an pour connaître la suite des aventures d'He Pao. Chaque sortie d'album me faisait trépigner jusqu'à la librairie BD la plus proche, ne pouvant attendre et devant lire la nouveauté sans délai.... Aux trois premiers tomes, He Pao découvre gravé dans la roche le testament du moine fou qui lègue ainsi son art martial invincible. Elle détruit ensuite la gravure de son apprentissage, et sera la seule dépositaire de celui-ci. A peine l'art martial acquis, les événements la poussent à combattre à elle seule une armée ; victorieuse, elle en ressort néanmoins anéantie ; l'utilisation de cet art martial s'avérant être un poison pour celui qui l'utilise. Elle se remet peu à peu dans le tome 4, et ensuite, voyagera, voire déambulera, presque toujours accompagnée d'un même ami, à travers la Chine profonde d'alors. Certains les poursuivront pour essayer de lui voler son art martial ; il y aura d'autres rencontres avec des brigands ordinaires au fil du voyage, tous l'obligeant à utiliser son art invincible à contre-coeur, sachant les dégâts qu'ensuite il lui provoque. La retenue de Vink pour ne distiller qu'à compte-goutte les scènes de combat, évite l'écueil de la facilité et nous met, lecteur, également dans une attente qui renforce l'attrait à l'histoire. Cette série me fait penser au film A Touch of Zen du génial réalisateur chinois King Hu. Comme dans ledit film qui présente de sublimes éclairages, dans la BD, le graphisme réaliste à la couleur directe est tout bonnement splendide. Le film évolue sûrement mais avec calme. Presque de façon contemplative. La BD nécessite pour ma part également d'une lecture sans stress pour contempler le magnifique visuel et être au diapason d'un récit qui évolue lentement. Une lecture rapide bousillerait cette série ; elle doit se déguster à son rythme pour que son charme évanescent apparaisse. Alors, s'offrira au lecteur une merveille !

19/04/2016 (modifier)
Couverture de la série Neandertal
Neandertal

Voilà ! J'hésitais un peu sur la note, parce que je réserve le 5 étoiles uniquement aux bandes dessinées exceptionnelles , mythiques ou qui ont marqué, genre Tintin, Astérix, Blueberry, Buddy Longway, Le Prince de la nuit, etc... mais dans le cas présent, je suis quand même partisan de décerner la note maximale à celle-ci qui m'a pleinement enthousiasmé ; mon vif intérêt pour la Préhistoire n'y est bien sûr pas étranger. Cette série en triptyque se présente avant tout comme un grand récit d'aventure, mais aussi comme une tentative fidèle de reconstitution de la vie de ces hommes des cavernes qui nous sont si mal connus. La Bd est en effet basée sur un important travail de documentation, Roudier tente plusieurs approches dans différents domaines : une restitution plausible du physique des Néandertaliens, respectant ainsi les connaissances archéologiques actuelles, de même que les sépultures, les postures des défunts dans les tombes sont conformes (d'après les découvertes archéologiques, on en voit au Musée d'Aquitaine à Bordeaux et au Musée National de Préhistoire aux Eyzies d'après des tombes trouvées en Dordogne), une bonne représentation du cheptel préhistorique (mammouths laineux, aurochs, bisons, hyènes, chevaux...), les techniques d'outillage ou de chasse... Tout ceci fait partie d'un travail minutieux. Les périls et les épreuves auxquels sont confrontés les protagonistes dans cette Préhistoire terrifiante, sont aussi le reflet des dangers bien réels que pouvaient rencontrer nos lointains ancêtres. Comme dans La Guerre du Feu (Delcourt), Roudier s'attache à rendre une Préhistoire crédible, avec un texte très verbeux et littéraire entrecoupé de quelques pages muettes pour reposer le lecteur de ces dialogues abondants. Mais contrairement à La Guerre du Feu (Delcourt), Roudier n'est pas tenu de suivre un roman à la lettre, il est libre et imagine ici une aventure qui aurait très bien pu se produire il y a 500 000 ans, tout en s'essayant à une tentative de vulgarisation scientifique. Ce que le roman suggère, l'image a la faculté de rendre immédiatement accessible ce qui est parfois difficile à concevoir en description. Ce qui est intéressant, c'est l'idée de véhiculer une image différente du Néandertalien longtemps considéré comme une brute émettant des borborygmes ; Roudier leur donne un langage en s'appuyant sur des découvertes scientifiques et cherche à faire évoluer l'image qu'on s'est longtemps fait de ce cousin disparu mystérieusement il y a 30 000 ans. Ces gars ont quand même décoré des cavernes de peintures rupestres, c'était loin d'être des bêtes... De plus, j'ai apprécié l'étincelle d'espoir dont ces hommes de tribus différentes font preuve pour s'entraider et partager leur savoir, plutôt que de s'affronter, c'est un premier signe de fraternité humaine ; de même que le champ du surnaturel est ici restreint, il n'y a pas de pouvoirs magiques ou d'animaux qui parlent comme dans Vo'Hounâ. Tout ceci fait de cette Bd une incontestable réussite dans son genre, par sa crédibilité, son épopée aventureuse captivante, ses personnages attachants, servie par un dessin toujours aussi impeccable qui là aussi restitue les décors sauvages de plaine, forêts, grottes, abris sous roche tels qu'ils ont pu être dans ces temps reculés. Une Bd qui a satisfait pleinement mon attente et ma passion de la Préhistoire.

18/04/2016 (modifier)