Des souvenirs de guerre, vous me direz, c'est bien gentil mais Papy me raconte la même chose à chaque fois que je vais le voir, et les films américains me montrent suffisement de gros plans pour que je connaisse bien l'épisode.
Mais cette fois, à travers des bouts de souvenirs, non pas de guerre, mais d'expériences, de tranches de vie pendant la guerre, Alan nous prouve qu'avant tout les soldats sont des hommes, avec des souvenirs, des regrets, des envies et des peurs.
C'est beau, c'est bien raconté, c'est touchant.
Le style de Guibert est particulièrement bien choisi et renforce cette impression que l'on entre dans la vie intime d'Alan, dans sa tête, qu'on voit à travers ses yeux.
Gaaaa ! c'est bien !
Ok, c'est pas forcément très beau, enfin pas du goût de tout le monde, mais perso, j'aime beaucoup le style.
J'attendais l'album avec impatience, mais je ne m'attendais à rien, et j'ai été agréablement surprise.
L'histoire est prenante, et la réaction des personnages après leur expérience traumatisante est assez inattendue. C'est un épisode que je ne connais pas, mais la réaction de Voltaire est particulièrement touchante... et juste ! Finalement, au bout de ce 1er tome, la grippe en question n'est pratiquement pas abordée, elle est le prétexte pour montrer les réactions des colons (qui passent franchement pour des cons).
Vivement la suite !
Ooooh ! Mais dites donc ! c'est vachement beau !
Une histoire originale, rythmée, agréable. C'est complètement décalé...
Une mise en scène par un dessinateur de talent qui a su utiliser les bonnes couleurs (sable, ocre, qui rappellent le thème).
Un petit chef d'oeuvre !
Magnifiques albums que ceux réalisés par Béatrice Tillier. Elle nous jette à la figure un univers à la fois étincelant et à feu et à sang. D'ailleurs, ça me rappelle une scène de Blade Runner, chez Sebastian, avec ses automates.
L'histoire est touchante, très belle, un savant mélange de mélancolie, de poésie et de violence.
Par contre, j'ai été franchement déçue par le tome 3 : l'histoire n'est pas au niveau des précedentes, et le dessin, qui se veut fidèle au trait de Tillier pour ne pas déboussoler les lecteurs, n'est finalement qu'une bien pâle copie.
Etrange BD que Face de Lune. Sorti de nulle part, accompagné de personnages pour le moins bizarre, évoluant dans un monde de dictature (la dictature de l'Oeuf, faut-il y voir un symbole ?), le bienheureux idiot traverse tout sans en être affecté, mais en affectant ce qui l'entoure.
Etrange BD, donc, car on ne sait pas quoi en penser. Pour ma part, l'impression générale est bonne, j'ai beaucoup aimé. Les dessins sont réussis, les couleurs sont belles et rendent l'atmosphère "joyeuse" malgré le ton plutôt dramatique.
Et l'histoire, qu'en est-il ? Eh bien, je n'en sais rien. De toute évidence, il s'agit de traiter d'une dictature et de croyances si lointaines et détournées qu'elles ne correspondent plus à rien. Autrement dit, on ne sait pas trop où Jodo veut en venir, et on ne le saura qu'à la sortie du (des ?) dernier album.
En attendant, ça reste une bonne série.
Crimson est la seconde série de Ramos. Dédiée à un plus large public (si vous trouvez cette série glauque, jetez un oeil à DV8, vous m'en direz des nouvelles), elle présente des qualités qui la place au-dessus du lot de la production de Comics :
Graphisme : A l'époque Crimson était un véritable ovni de par son dessin très stylisé. Il est à noter que depuis, le "style" Ramos a fait école et de nombreux clones sont apparus sans pour autant égaler le maître.
Scénario : Depuis sa première série (DV8) jusqu'à sa dernière hors du giron de Marvel (Out There), Ramos a fait montre d'un réel désir de sortir le Comics de son carcan habituel, pour nous dépeindre une réalité souvent sombre mais toujours avec l'idée d'une possible rédemption. Crimson ne déroge pas à cette règle et l'on assiste au parcours initiatique d'un "Vampire malgré lui", qui n'a rien demandé à personne mais va se retrouver au beau milieu d'une guerre dont il est la clé.
Comme je l'ai signalé plus haut, cette série sort des lieux communs chers à tout fan de comics. Ici pas vraiment de bons ni de réels méchants, car tous ont des raisons légitimes de commettre leurs actes. Ainsi même si le héros est de prime abord sympathique, il n'en reste pas moins un vampire prompt à se transformer en bête sauvage, et il en est de même pour tous les protagonistes de l'histoire. Tous sont prêts à aller jusqu'au bout de leurs idées.
Au final, j'ai beaucoup aimé cette série pour son originalité de ton, même si je trouve que l'auteur, sans doute pour des raisons commerciales, a édulcoré son approche (je vous enjoins à lire DV8 pour vous en convaincre).
En 12 minutes, la vie du grand homme est savamment mixée par un autre grand homme, peut-être le seul à pouvoir faire ça. Les méandres de la mémoire sont bien rendus, entre hallucinations et retour à la raison, Pratt nous entraîne et nous n'avons plus qu'à nous laisser faire.
Un hymne au rêve, à la passion, un véritable hommage. Magnifique.
Que dire du theme de cette BD. Personnellement je ne connais pas d'autre oeuvre parlant de cette vision de la guerre. Et là, il faut avouer que c'est une réussite. C'est un bienfait d'utiliser cet art pour faire passer ce message et il me semble que tout un chacun devrait lire cette oeuvre.
L'histoire, très forte de par son fait historique et par le vécu qui transparaît tout au long du livre est mise en valeur par l'aspect de cet homme à la fin de sa vie. Le contraste qui s'installe poste d'emblée le problème de l'impact de la guerre sur une personnalité mais plus encore le problème de la nature profonde de l'homme. De ce point de vue là, le message passe c'est sûr.
Par contre son aspect purement fidèle au récit peut être vu comme avantage ou inconvénient. Personnellement je le ressens moins subtil qu'un Deogratias par exemple.
Le dessin quant à lui me laisse peu enthousiaste. Il reste assez terne et pas très joli.
Au final, j'ai beaucoup aimé et je l'ai vraiment lu avec plaisir mais je n'y vois pas l'une de mes BD préférées. Plutôt une sorte de passage obligé. Un petit 4.
"On n'aime pas partager. On se garde nos trésors pour nous, pas forcément par méchanceté. Mais plutôt parceq u'on pense que ce que l'on donne ne va pas être compris. Cette prétention nous contraint à blesser ceux qui nous aiment... Et puis quand on se rend compte du trop plein d'amour qui nous constipe, il est souvent trop tard."
Tout à fait, JBT900, on peut le dire : Larcenet est paranoïaque, à la limite du malaise, parfois. C'est du moins ce que nous apprend ce livre, le plus noir (encore que..) de la collection.
Mais l'auteur ne veut justement pas s'en cacher, et parvient une fois de plus à faire passer des messages clairs, par le biais de strips d'une page (une fois n'est pas coutume), dont les chutes, très noires, me rappellent parfois les ruminations de LD' (à lire aussi, même si au final c'est moins bon, moins construit).
Le dessin est moins sombre et gras que dans les autres albums de la collection, pour mieux se plier aux contraintes de la création des différentes strips. Parfois complètement paradoxal avec le thème abordé, pour mieux choquer ou faire réfléchir, mais parfois aussi cruellement réaliste, non pas dans le trait, mais dans la représentation des idées traitées par l'auteur, il est de toute façon en accord parfait, une fois de plus, avec le récit beaucoup plus abstrait, moins proche de la vie en temps que telle de l'auteur.
Une claque de plus pour un Larcenet "au pire de sa forme", il faut bien le dire.
Larcenet noir serré, sans crème...
Dallas Cowboy, c'est la vie de Manu, des yeux de Manu, et durant une période très sombre de son existence. Alors bien sûr, les remises en question se suivent au fil des pages, alors que le constat d'une existence de souffrance s'offre à nous.
C'est incroyable ce que cet auteur arrive à suggerer et a faire passer comme émotions par sa narration et son trait hors du commun.
Bien loin de ses productions à succès telles que Bill Baroud ou très récemment "Van Gogh", Larcenet nous fait découvrir ses pensées nocturnes, son enfance mal vécue, ses tourments, sans jamais en faire trop, sans vouloir à tout prix exposer ses tripes.
Entre autres, un thème qui lui est cher est évoqué ici, et dont il fera un album quelques temps plus tard : Le service militaire, abrutissement de masse, qui l'a marqué mais qui a aussi forgé sa personnalité, sa psychologie, comme il l'explique très bien lui-même.
Le dessin est vraiment très noir et souligne par la même le récit de la meilleure des façons. Le trait, gras, permet l'expression d'un mal-être limite cosmique tant les différentes pages du livre suintent d'une atmosphère dépressive.
Il m'est très difficile de donner un avis concret sur cet album, comme sur les trois autres de la collection "on verra bien..." des Rêveurs. Lisez-le, c'est ce que je peux vous souhaiter de mieux, tout simplement.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La guerre d'Alan
Des souvenirs de guerre, vous me direz, c'est bien gentil mais Papy me raconte la même chose à chaque fois que je vais le voir, et les films américains me montrent suffisement de gros plans pour que je connaisse bien l'épisode. Mais cette fois, à travers des bouts de souvenirs, non pas de guerre, mais d'expériences, de tranches de vie pendant la guerre, Alan nous prouve qu'avant tout les soldats sont des hommes, avec des souvenirs, des regrets, des envies et des peurs. C'est beau, c'est bien raconté, c'est touchant. Le style de Guibert est particulièrement bien choisi et renforce cette impression que l'on entre dans la vie intime d'Alan, dans sa tête, qu'on voit à travers ses yeux.
La Grippe Coloniale
Gaaaa ! c'est bien ! Ok, c'est pas forcément très beau, enfin pas du goût de tout le monde, mais perso, j'aime beaucoup le style. J'attendais l'album avec impatience, mais je ne m'attendais à rien, et j'ai été agréablement surprise. L'histoire est prenante, et la réaction des personnages après leur expérience traumatisante est assez inattendue. C'est un épisode que je ne connais pas, mais la réaction de Voltaire est particulièrement touchante... et juste ! Finalement, au bout de ce 1er tome, la grippe en question n'est pratiquement pas abordée, elle est le prétexte pour montrer les réactions des colons (qui passent franchement pour des cons). Vivement la suite !
La fille du professeur
Ooooh ! Mais dites donc ! c'est vachement beau ! Une histoire originale, rythmée, agréable. C'est complètement décalé... Une mise en scène par un dessinateur de talent qui a su utiliser les bonnes couleurs (sable, ocre, qui rappellent le thème). Un petit chef d'oeuvre !
Fée et tendres Automates
Magnifiques albums que ceux réalisés par Béatrice Tillier. Elle nous jette à la figure un univers à la fois étincelant et à feu et à sang. D'ailleurs, ça me rappelle une scène de Blade Runner, chez Sebastian, avec ses automates. L'histoire est touchante, très belle, un savant mélange de mélancolie, de poésie et de violence. Par contre, j'ai été franchement déçue par le tome 3 : l'histoire n'est pas au niveau des précedentes, et le dessin, qui se veut fidèle au trait de Tillier pour ne pas déboussoler les lecteurs, n'est finalement qu'une bien pâle copie.
Face de Lune
Etrange BD que Face de Lune. Sorti de nulle part, accompagné de personnages pour le moins bizarre, évoluant dans un monde de dictature (la dictature de l'Oeuf, faut-il y voir un symbole ?), le bienheureux idiot traverse tout sans en être affecté, mais en affectant ce qui l'entoure. Etrange BD, donc, car on ne sait pas quoi en penser. Pour ma part, l'impression générale est bonne, j'ai beaucoup aimé. Les dessins sont réussis, les couleurs sont belles et rendent l'atmosphère "joyeuse" malgré le ton plutôt dramatique. Et l'histoire, qu'en est-il ? Eh bien, je n'en sais rien. De toute évidence, il s'agit de traiter d'une dictature et de croyances si lointaines et détournées qu'elles ne correspondent plus à rien. Autrement dit, on ne sait pas trop où Jodo veut en venir, et on ne le saura qu'à la sortie du (des ?) dernier album. En attendant, ça reste une bonne série.
Crimson
Crimson est la seconde série de Ramos. Dédiée à un plus large public (si vous trouvez cette série glauque, jetez un oeil à DV8, vous m'en direz des nouvelles), elle présente des qualités qui la place au-dessus du lot de la production de Comics : Graphisme : A l'époque Crimson était un véritable ovni de par son dessin très stylisé. Il est à noter que depuis, le "style" Ramos a fait école et de nombreux clones sont apparus sans pour autant égaler le maître. Scénario : Depuis sa première série (DV8) jusqu'à sa dernière hors du giron de Marvel (Out There), Ramos a fait montre d'un réel désir de sortir le Comics de son carcan habituel, pour nous dépeindre une réalité souvent sombre mais toujours avec l'idée d'une possible rédemption. Crimson ne déroge pas à cette règle et l'on assiste au parcours initiatique d'un "Vampire malgré lui", qui n'a rien demandé à personne mais va se retrouver au beau milieu d'une guerre dont il est la clé. Comme je l'ai signalé plus haut, cette série sort des lieux communs chers à tout fan de comics. Ici pas vraiment de bons ni de réels méchants, car tous ont des raisons légitimes de commettre leurs actes. Ainsi même si le héros est de prime abord sympathique, il n'en reste pas moins un vampire prompt à se transformer en bête sauvage, et il en est de même pour tous les protagonistes de l'histoire. Tous sont prêts à aller jusqu'au bout de leurs idées. Au final, j'ai beaucoup aimé cette série pour son originalité de ton, même si je trouve que l'auteur, sans doute pour des raisons commerciales, a édulcoré son approche (je vous enjoins à lire DV8 pour vous en convaincre).
Saint-Exupéry - Le dernier vol
En 12 minutes, la vie du grand homme est savamment mixée par un autre grand homme, peut-être le seul à pouvoir faire ça. Les méandres de la mémoire sont bien rendus, entre hallucinations et retour à la raison, Pratt nous entraîne et nous n'avons plus qu'à nous laisser faire. Un hymne au rêve, à la passion, un véritable hommage. Magnifique.
Maus
Que dire du theme de cette BD. Personnellement je ne connais pas d'autre oeuvre parlant de cette vision de la guerre. Et là, il faut avouer que c'est une réussite. C'est un bienfait d'utiliser cet art pour faire passer ce message et il me semble que tout un chacun devrait lire cette oeuvre. L'histoire, très forte de par son fait historique et par le vécu qui transparaît tout au long du livre est mise en valeur par l'aspect de cet homme à la fin de sa vie. Le contraste qui s'installe poste d'emblée le problème de l'impact de la guerre sur une personnalité mais plus encore le problème de la nature profonde de l'homme. De ce point de vue là, le message passe c'est sûr. Par contre son aspect purement fidèle au récit peut être vu comme avantage ou inconvénient. Personnellement je le ressens moins subtil qu'un Deogratias par exemple. Le dessin quant à lui me laisse peu enthousiaste. Il reste assez terne et pas très joli. Au final, j'ai beaucoup aimé et je l'ai vraiment lu avec plaisir mais je n'y vois pas l'une de mes BD préférées. Plutôt une sorte de passage obligé. Un petit 4.
On fera avec
"On n'aime pas partager. On se garde nos trésors pour nous, pas forcément par méchanceté. Mais plutôt parceq u'on pense que ce que l'on donne ne va pas être compris. Cette prétention nous contraint à blesser ceux qui nous aiment... Et puis quand on se rend compte du trop plein d'amour qui nous constipe, il est souvent trop tard." Tout à fait, JBT900, on peut le dire : Larcenet est paranoïaque, à la limite du malaise, parfois. C'est du moins ce que nous apprend ce livre, le plus noir (encore que..) de la collection. Mais l'auteur ne veut justement pas s'en cacher, et parvient une fois de plus à faire passer des messages clairs, par le biais de strips d'une page (une fois n'est pas coutume), dont les chutes, très noires, me rappellent parfois les ruminations de LD' (à lire aussi, même si au final c'est moins bon, moins construit). Le dessin est moins sombre et gras que dans les autres albums de la collection, pour mieux se plier aux contraintes de la création des différentes strips. Parfois complètement paradoxal avec le thème abordé, pour mieux choquer ou faire réfléchir, mais parfois aussi cruellement réaliste, non pas dans le trait, mais dans la représentation des idées traitées par l'auteur, il est de toute façon en accord parfait, une fois de plus, avec le récit beaucoup plus abstrait, moins proche de la vie en temps que telle de l'auteur. Une claque de plus pour un Larcenet "au pire de sa forme", il faut bien le dire.
Dallas Cowboy
Larcenet noir serré, sans crème... Dallas Cowboy, c'est la vie de Manu, des yeux de Manu, et durant une période très sombre de son existence. Alors bien sûr, les remises en question se suivent au fil des pages, alors que le constat d'une existence de souffrance s'offre à nous. C'est incroyable ce que cet auteur arrive à suggerer et a faire passer comme émotions par sa narration et son trait hors du commun. Bien loin de ses productions à succès telles que Bill Baroud ou très récemment "Van Gogh", Larcenet nous fait découvrir ses pensées nocturnes, son enfance mal vécue, ses tourments, sans jamais en faire trop, sans vouloir à tout prix exposer ses tripes. Entre autres, un thème qui lui est cher est évoqué ici, et dont il fera un album quelques temps plus tard : Le service militaire, abrutissement de masse, qui l'a marqué mais qui a aussi forgé sa personnalité, sa psychologie, comme il l'explique très bien lui-même. Le dessin est vraiment très noir et souligne par la même le récit de la meilleure des façons. Le trait, gras, permet l'expression d'un mal-être limite cosmique tant les différentes pages du livre suintent d'une atmosphère dépressive. Il m'est très difficile de donner un avis concret sur cet album, comme sur les trois autres de la collection "on verra bien..." des Rêveurs. Lisez-le, c'est ce que je peux vous souhaiter de mieux, tout simplement.