Les derniers avis (31895 avis)

Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Erectus
Erectus

Je vous le garantis ! Avec la nouvelle bande dessinée d’Erik Juszezak - adaptée du roman de Xavier Müller – vous plongerez illico dans une intrigue captivante ! L’histoire nous propulse au sein d’une épidémie mystérieuse transformant les humains en Homo Erectus. C’est bluffant, fascinant et effrayant à la fois. Erik a réussi un coup de maitre en capturant l’essence du roman de Müller, et en offrant une adaptation visuellement impressionnante. Et pour ne rien gâcher, le côté narratif n’est absolument pas pesant. J’ai particulièrement apprécié les thèmes abordés tels que l’humanité, l’évolution et la survie. Le scénario est dense et bien rythmé, maintenant une tension constante tout au long de l’histoire. Une lecture d'une traite s'impose ! Les personnages sont bien développés, et leurs réactions face à cette crise inédite sont à la fois réalistes et émouvantes. J’apprécie particulièrement le dessin réaliste avec beaucoup de détails d’Erik Juszezak. Avec cet album je suis particulièrement gâté ! Les scènes de régression humaine et animale sont particulièrement saisissantes, illustrant de manière vivante les conséquences terrifiantes du virus. Du grand art ! Il faut aussi souligner la qualité de la mise en page et de la composition, qui contribuent à une lecture fluide et immersive. Vos petits yeux vous diront merci ! A l’approche de Noel cet album est à glisser sous le sapin ! Vous ferez des heureux non seulement auprès des amateurs de science-fiction, mais aussi à ceux qui s’intéressent aux questions philosophiques et éthiques. Courez vous procurer cette BD !

14/12/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série La Maison des impies
La Maison des impies

Encore un très bon cru ! Notre trio Brubaker / Phillips père & fils nous propose encore un très bon thriller, noir à souhait. C'est en basant leur récit sur la folie des cultes sataniques des années 80' qui a balayé les USA qu'ils vont nous embarqué dans une sorte de course pourfuite en avant bien glauque. Ils avaient déjà un peu abordé le sujet dans un des tomes de leur série Reckless, là on y plonge jusqu'à la lie. C'est en suivant les recherches de Natalie Burns que tout commence ; embauchée pour retrouvée un ado, elle se retrouve embrigadée dans une histoire qui va faire ressurgir tout son tragique personnel. Le fil que nous font tirer nos auteurs suinte gravement l'hémoglobine et le soufre... Encore une fois, on se laisse mener de bout en bout par cette enquête aux relents sataniques pourtant construite autour d'événements réels. Comment une société peut-elle se laisser berner et embarquer dans cette chasse aux sorcières (ou plutôt démons) avec les conséquences dramatiques que cela peut avoir ? Nos auteurs ont décidément le chic pour mettre le doigts là où ça coince et où ça fait mal dans cette société américaine... Encore un très bon oneshot qui ne fait que confirmer tout le talent de ces trois auteurs.

14/12/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Jardin des fées
Le Jardin des fées

Ere victorienne, une jeune fille délaissée par sa mère est exilée dans le château normand de son oncle acariâtre où elle est reçue avec réticence. Chargée d'y dessiner tout ce qu'elle trouve étrange, elle rencontre une fée et apprend l'existence de leur jardin en péril, péril qui semble lié au comportement étrange de la famille de son oncle et à la corruption d'une marque magique qui les affecte comme une maladie. Les autrices s'inspirent ici à nouveau de l'écrivaine Frances Hodgson Burnett puisque le contexte du récit rappelle à la fois La Petite Princesse (la fameuse Princesse Sara dans leur adaptation libre précédente) et Le Jardin secret. Il y a aussi un peu du dessin animé Arrietty du studio Ghibli dans cette relation entre de grandes personnes et un petit peuple, avec la maison de poupées comme point commun notable. Et on trouvera d'autres inspirations possibles, telles qu'éventuellement les films Arthur et les Minimoys. Donc pas mal de déjà vu pour le contexte, mais le cocktail fonctionne bien. C'est notamment grâce à un dessin d'excellente qualité tout au long de la série. Les personnages sont très réussis, en particulier les fées elles-mêmes, et les décors sont également beaux et très soignés. Chaque planche est maîtrisée et dotée de très belles couleurs. C'est de la belle ouvrage qui ne se moque clairement pas du lecteur. L'histoire aussi est tout à fait sympathique. Elles sont structurés en diptyques, ce qui permet de garder un bon rythme sans lasser. Beaucoup de mystères attisent la curiosité et maintiennent l'intérêt. Les personnages sont bons, que ce soit l'héroïne plutôt sage et débrouillarde, la jeune fée hyperactive mais pas idiote non plus, ou encore leurs antagonistes dont il est difficile de dire s'ils sont foncièrement mauvais ou finalement sincères dans leurs doutes et réactions. Le scénario est dense et bien rythmé. Je n'ai que deux regrets : que les autrices aient un peu forcé le trait maladroit de l'héroïne, et aussi l'aspect manichéen que présentent parfois mes intrigues avec des méchants sournois d'un côté, et les gentilles bergères de l'autre. Les scénarios présentent également relativement peu de surprise pour un lecteur adulte et satisferont davantage les jeunes lecteurs (pré-ado et adolescents), mais ils offrent néanmoins quelques retournements de situations et révélations qui les rendent moins attendus qu'on pourrait le craindre et donc tout à fait agréables à lire.

31/05/2022 (MAJ le 14/12/2024) (modifier)
Par Simili
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Hotel Particulier
Hotel Particulier

Emilie, jolie et gentille fantôme observe la vie des différents occupants de l'hôtel particulier dans lequel elle vivait. Derriere les portes et les rideaux, elle découvrira une sorcière, un couple anéanti, un autre pervers ou encore un épicurien à la bibliothèque magique et une petite fille perdue. Elle y fera surtout la connaissance d'un artiste fauché et du maître des lieux, le chat. J'ai tout aimé dans cette BD et pourtant cette lecture me laisse perplexe et je ne sais comment la noter. Le scénario est emprunt de mélancolie, de fantastique. Il se dégage une réelle tristesse de cette histoire mais également une certaine beauté, quelque chose de prenant, d'envoutant. On appréciera également la touche d'érotisme. Graphiquement c'est sublime aussi bien les décors que les corps (tellement importants dans cette histoire). L'utilisation du brun, est inhabituelle, mais colle parfaitement avec l'ambiance de l'histoire. Pour ma part l'alchimie entre le dessin et l'histoire est parfaite. "Hôtel particulier" a donc de nombreuses qualités et mérite vraiment que l'on y porte attention. Mais voilà il y a un petit quelque chose, un grain de sable, sans pour autant que j'arrive à mettre des mots dessus, qui laisse une impression mitigée.

14/12/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge
Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge

Ça a été un vrai plaisir de lire cette BD. Pour tout un tas de raisons, à commencer par la découverte d'une personnalité essentielle de l'Histoire de la photographie : Eadwaerd Muybridge. En effet, parmi les qualités que compte cette histoire, il y a son sujet en lui même. Guy Delisle, que je ne connaissais que pour Pyongyang (c'est loin !), propose ici un scénario vif qui contient tous les éléments clefs de la vie de cet ingénieur/artiste. Il n'omet rien, et au contraire, on apprend beaucoup non seulement sur l'Histoire de la discipline, mais sur l'époque elle-même (l'origine de l'Université de Stanford/Palo Alto par exemple). Il nous offre une fresque vivante en parvenant à nous replonger dans ce que fut l'esprit de cette fin de XIXe siècle. Au passage, il dissémine un peu d'humour, léger, qui apporte un peu de fraicheur. Enfin, on a le droit à des reproduction des photos importantes citées dans le livre. On y croise les personnalités qui ont compté à l'époque, et pas seulement pour la photographie et le cinéma, mais pour l'Art en général, ou la science. Bref ! Guy Delisle est parvenu à établir une excellente contextualisation. Le scénario ne lasse pas, pas plus qu'il ne faiblit, tant au niveau du rythme que de sa construction. Le lecteur garde toujours le cap, ce qui n'empêche pas l'auteur de lui réserver des surprises. Les choses sont racontées et retranscrites de manière habile. Il suffit de voir la dernière page pour s'en convaincre où l'on voit (ATTENTION SPOIL) Muybridge frappé d'une crise cardiaque alors qu'il pelte dans son jardin. La scène est décomposée en plusieurs images à la manière de son zoopraxiscope. En outre, il y a (surtout vers la fin) quelques allers-retours avec le présent tout à fait judicieux qui permettent de saisir l'importance du travail de Muybridge. Quant au dessin, il est simple, sobre et efficace. Sans tambour ni trompette, Deslisle nous offre un des meilleurs titres de l'année !

14/12/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Homicide - Une année dans les rues de Baltimore
Homicide - Une année dans les rues de Baltimore

Une série qui contient plusieurs choses qui me dérangent beaucoup habituellement : un dessin très froid qui ne donne pas envie de lire la BD, des personnages qui ont souvent la même tête et beaucoup de textes narratifs. Ce sont des éléments qui m'auraient embêté si on était dans une série de fiction et je pense que si cela avait été le cas j'aurais surement décroché avant d'avoir lu les 5 tomes. Comme cette série est un documentaire, cela a moins nuit à ma lecture parce que mon état d'esprit n'est pas le même et que le sujet de la série m'intéresse beaucoup vu que je suis un fan de true crime. Je pense toutefois que j'aurais fini par décrocher quand même si la série traitait d'un sujet qui me laisse indifférent alors pour moi c'est vraiment un documentaire de niche pour ceux qui aimeraient suivre le quotidien de la police, ce n'est pas un truc grand public comme ''Le monde sans fin'' qui est très accessibles même si on est pas fan de documentaire sur le nucléaire. C'est donc l'adaptation du livre d'un journaliste qui a côtoyé la police de Baltimore pendant un an à la fin des années 80. On peut donc dire que le décor est daté et qu'il s'en est passé des choses depuis aux États-Unis, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'ai trouvé que cette immersion dans le monde des flics captivants. On montre le quotidien des policiers affectés au homicides sans filtres et on aborde tout : l'inspection de la scène du crime, les techniques d'interrogation, le coté sombre de la police comme la racisme... Cela m'a semblé très complet. On peut regretter que le tout est un peu décousu parce que des affaires criminelles trainent des mois et entre temps il se passe autre chose, mais cela ne m'a pas dérangé et cela renforce le coté réel de l'œuvre.

14/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Escroqueuse - Quand l'hypo frappe
Escroqueuse - Quand l'hypo frappe

Je classerais volontiers cette BD dans un genre style Utilité Publique. En effet si presque tout le monde connaît le diabète, peu de personnes ont entendu des informations sur le diabète de type 1 (DT1). L'ouvrage de Ana Waalder et Mikhaël Allouche répare cette ignorance pour qui le veut. Sur un fond de fiction autobiographique intimiste les auteurs ont construit un documentaire scientifique qui embrasse thérapie, compétences médicales en France, positionnement de la recherche ou celle des labos et surtout les immenses difficultés pour le malade de vivre avec cette pathologie souvent incomprise par son entourage. Le DT1 peut vous tomber dessus à tout âge et quelque soit votre hygiène de vie. En effet il est du à la disparition de certaines cellules pancréatiques qui produisent l'insuline. Sans insuline la régulation du sucre dans le sang devient impossible et conduit immanquablement à des hypoglycémies (possiblement mortelles) suivies d'hyperglycémies destructrices. Anna a trois ans quand son calvaire commence: tests, piqures, surveillance alimentaire draconienne, sociabilité compromise, angoisse des parents tous les jours, toute l'année sans il seul jour de répit. Heureusement son tonton lui offre une porte sur un imaginaire qui lui permet d'avancer en battante. En accompagnant Anna jusqu'à ses 20 ans, nous rencontrons les soignants, les faiblesses de la diabétologie française, les associations plus ou moins efficaces, les espoirs issus de la haute technologie , des héros de la science et des batailles pour un marché très lucratif. C'est une vraie prouesse des auteurs d'avoir su rendre toutes ces informations ( référencées et vérifiées) intelligibles pour le public. Tel un véritable document scientifique les sources sont explicitées en fin d'ouvrage, les scientifiques nommés et interviewés. C'est du solide et exigeant. Le graphisme ne fait pas non plus dans la facilité. Il me rappelle un peu le graphisme underground américain des années 70/80 un peu à l'image de ce que produit un Daniel Clowes. Pourtant c'est très moderne dans la construction avec des planches qui changent de présentation ou de colorisation continuellement. Je le lis comme un graphisme de combat et d'engagement face aux variations brusques et erratiques de la courbe de glycémie des pauvres malades. Allouche passe du monde hospitalier dans des planches docu assez classiques à une ambiance cauchemardesque des crises que vit l'enfant. C'est un graphisme très adulte qu'il faut s'approprier et qui peut freiner à la lecture d'un public novice mais en recherche d'infos sur le DT1. Une lecture exigeante mais très aboutie qui apporte au débat des soins en France.

13/12/2024 (modifier)
Par Vanupieds
Note: 4/5
Couverture de la série La Marche Brume
La Marche Brume

Magique ! Comment être ensorcelé par un récit, des images ? Tout simplement en lisant cette aventure. Au début ça parait un peu minimaliste. Décors taillés à la serpe, travail qui parait bâclé mais en fait l'auteur installe une ambiance de conte. Alors oui il faut une âme d'enfant pour lire cette histoire. Mais tout est bien mené, on s'ennuie pas et ce côté féministe ! Des gentilles sorcières je vous dis ! J'attends la suite...

13/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Dieu qui pue, Dieu qui pète
Dieu qui pue, Dieu qui pète

Un recueil sympathique, qui s’adresse avant tout à un jeune lectorat, mais ça passe quand même bien la barrière de l’âge, j’ai apprécié ma lecture. Le titre laisse croire à un recueil humoristique tendance prout prout, du graveleux un peu lourdingue, mais en fait pas du tout. Certes, il y a bien de l’humour, uniquement d’ailleurs dans la dernière case le plus souvent, dans une chute amusante et/ou ironique. Mais la majeure partie de ces histoires courtes ne joue pas sur ça. Les auteurs se sont bien appropriés l’univers africain (en tout cas c’est ce que je ressens, n’étant pas non plus très calé dans ce domaine). Des petits contes vaguement édifiants, très plaisants à lire. Et qui plus est bien illustrés par Duchazeau, dont j’aime bien le travail de toute façon, ici dans un style moderne épuré très agréable.

12/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Terres d'accueil
Terres d'accueil

Un album que j’ai trouvé très bon, autant du point de vue de la forme que du fond. Pour illustrer la question migratoire, les auteurs nous présentent – en courtes séquences correspondant chacune à une « étape » de leur parcours – deux exemples : une jeune femme et sa fille fuyant la guerre civile et DAESH en Syrie (ils tentent de rejoindre le mari, déjà réfugié en France), et deux amis fuyant la misère de Guinée pour aller en France. Ces deux exemples illustrent plusieurs « causes » de départ, mais aussi plusieurs « routes » de transit, et tous les dangers et obstacles divers qui se trouvent en travers de leur périple (nombreux sont les morts qui le jalonnent d’ailleurs). Il y a un très bon équilibre entre les différents chapitres « découpant » les parcours chaotiques des migrants, et tous les dossiers (deux pages le plus souvent) donnant une foule d’informations sur les lois et leur évolution, les actions des acteurs (États, ONG, passeurs, Union européenne, etc.). Cela donne une lecture à la fois intéressante et fluide, mais aussi instructive, synthétique, les parties où nous suivons les migrants « humanisant » un traitement administratif et politique de la question migratoire qui lui au contraire se révèle de moins en moins « humain ». Une lecture fortement recommandée pour qui souhaiterait faire le point sur un sujet d’actualité, mais souvent mal traité (voire maltraité) par médias et dirigeants politiques. Comme le souligne Spooky avant moi, il est intéressant de savoir que les Français revenant dans le pays après une absence (peu importe la raison) de plus d’un an sont inclus dans les statistiques des migrants (ce que se gardent bien de préciser – le savent-ils ? – ceux qui agitent régulièrement le chiffon rouge de « l’invasion » ou du « grand remplacement » avec des chiffres prétendument inquiétants). J'ajoute que les deux dessinateurs - au style très proche - usent d'un trait classique et réaliste très agréable (comme la colorisation en bichromie d'ailleurs).

12/12/2024 (modifier)