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Couverture de la série Amer Béton
Amer Béton

Je ressors de cette lecture avec un avis mitigé, mais globalement positif. Le dessin d’abord, qui s’éloigne du manga classique, ne surjouant pas les émotions des personnages. Le trait est inégal, parfois maladroit (quelques erreurs de perspectives), proche d’un certain underground aussi. J’ai trouvé ça surprenant pour un manga, mais ça passe très bien, et j’ai bien aimé au final ce graphisme (et tous les petits détails parfois surprenants et hors de propos comme « déposés » ici et là dans pas mal de cases). L’histoire est difficile à apprivoiser. La narration est un peu décousue, on ne sait pas trop pendant longtemps où ça va aller. Tout semble se dérouler dans une ambiance de merde (le titre annonce la couleur !), dans laquelle nous suivons des gamins des rues, Blanko et Noiro, étranges, violents. Autour d’eux des flics, des yakuzas et d’autres personnages plus ou moins paumés ou décalés. L’intrigue est relativement inclassable. Mais, au milieu d’un récit qui aurait pu virer au glauque et se contenter d’une noirceur désespérée, des touches de fantastique, de poésie s’invitent (les chats, les mômes escaladant immeubles et pylônes, etc.). Résumer l’intrigue est difficile – je n’ai d’ailleurs pas forcément tout saisi – mais la lecture se révèle plaisante. Un manga à réserver aux lecteurs curieux, mais dont l’originalité m’a convaincu d’aller voir d‘autres œuvres du même auteur.

14/05/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Coups de coeur
Coups de coeur

Stepánka Jislová livre ici une autobiographie intime, fruit de trois années de travail, dans laquelle elle retrace son parcours amoureux depuis l’enfance jusqu’à l’atteinte d’un certain équilibre sentimental. Multipliant les relations sans lendemain, elle explore sans détour cette quête inlassable de l’amour, oscillant entre espoir, désillusion et réflexion introspective. L’album ne se contente pas d’énumérer les faits : il cherche à comprendre, à analyser les mécanismes qui l’ont conduite à saboter ses histoires dès qu’elles prenaient une tournure trop concrète. Dès les premières pages, le schéma apparaît clairement : elle tombe facilement amoureuse, mais se désintéresse tout aussi vite dès que la relation s’installe, repartant à la recherche d’une nouvelle conquête dans un cycle épuisant et frustrant. Présentée ainsi, elle évoque ces adolescentes instables qui enchaînent les relations comme on feuillette un catalogue, ce qui, dans un premier temps, peut rendre son personnage difficile à trouver attachant. Son dessin, à la fois précis et épuré, n’aide pas toujours à créer l’empathie attendue : si certaines compositions sont élégantes, la froideur de certains visages ou leur stylisation trop géométrique peuvent créer une distance. La lecture reste néanmoins fluide, et l’ancrage dans un contexte tchèque peu courant ajoute une touche d’exotisme qui éveille l’intérêt. Quelques trouvailles narratives viennent dynamiser l’ensemble, notamment lorsqu’elle donne brièvement la parole à ceux qui ont partagé sa vie et présentent leur propre point de vue, mais l’album souffre de longueurs. Certains passages, trop verbeux ou trop didactiques, manquent de relief et peinent à captiver. En refermant l’ouvrage, on comprend mieux la démarche de l’autrice et on perçoit combien cet exercice lui a sans doute permis de mieux se comprendre elle-même. On se réjouit de la voir visiblement avoir su atteindre une forme de sérénité, mais en tant que lecteur, on ressort de cette lecture plus respectueux que réellement touché. L’ouvrage se lit avec intérêt, mais sans véritable plaisir.

14/05/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Les Aventures de Julius Chancer
Les Aventures de Julius Chancer

C'est en jouant à un jeu de société que j'ai découvert cette bande dessinée ! En effet, j'ai été très séduit par les dessins de l'excellent L'Expédition perdue, et quand j'ai su que Garen Ewing avait également fait de la bande dessinée, cela m'a paru une évidence, j'ai donc voulu découvrir ce dont il était capable. Et c'est à mon avis plutôt une réussite. Le récit d'Ewing est vraiment sympathique, il sait très bien reprendre les codes d'histoires comme Indiana Jones ou Les Aventures de Tintin en étant bien dans l'hommage et l'inspiration, jamais dans la redite. Cela donne une histoire d'aventures tout ce qu'il y a de plus classique, dans laquelle les amateurs d'ambiance vintage comme moi se retrouveront totalement. Bien sûr, je suis d'accord avec à peu près tout ce que dit Eric2Vzoul sur le rythme du récit, qui met un peu trop de temps à démarrer, ou sur le manque flagrant de charisme du personnage principal. Néanmoins, je trouve que le scénario est assez solidement construit, et que les trois tomes nous emmènent dans divers arcs narratifs qui fonctionnent tous bien. C'est donc très classique, et très plaisant à lire, le suspense est là et l'action est efficace. Maintenant, je dois bien admettre avoir rencontré par moments quelques difficultés à lire de manière fluide cette bande dessinée. J'attribue cela à deux raisons. Outre le trait un peu épais du dessin, qui ne donne pas au récit la finesse qu'il aurait pu avoir, le choix d'une police de caractère prédéfinie dégage beaucoup moins de caractère que dans un lettrage classique. Peut-être est-elle juste mal choisie, mais j'avais régulièrement du mal à m'impliquer dans ce que disaient les personnages, car j'avais plus l'impression qu'un ordinateur me parlait au lieu d'un humain. L'autre point va être beaucoup plus sanglant... J'aime beaucoup les éditions BD Must, elles font un travail d'édition assez formidable et surtout, elles savent ressortir et mettre en valeur des auteurs et des récits oubliés comme personne. Ici, le travail éditorial est plutôt joli, là n'est pas la question. Le problème est qu'on est dans un récit traduit de l'anglais, et que BD Must n'avait visiblement pas les moyens de se payer un traducteur ou un relecteur convenable. Outre certaines tournures de phrase très alambiquées, ou trop proches de l'anglais... le texte est truffé de fautes d'orthographe !!! Qu'on en laisse passer une de temps en temps, ça peut se comprendre, mais là, j'ai relevé plus d'une vingtaine de fautes par albums ! Et des fautes faciles ! Un -s oublié au pluriel, un verbe à la 2e personne du pluriel qui se termine en -er... Même si je peux comprendre le manque de moyens d'une petite structure comme BD Must, là, c'est quand même assez honteux, je suis désolé de devoir le dire malgré tout l'amour que je leur porte. On pourrait se dire que c'est du détail, mais ça a gâché toute ma lecture. On se demande à chaque phrase si elle va être correctement traduite et si elle sera bien française... C'est vraiment dommage, car cela nuit terriblement à la lecture d'albums qui, sans cela, auraient probablement été bien plus agréables à lire. Et honnêtement, je pense que sans cela, j'aurais été bien plus immergé dans le récit, et j'aurais mis une 4e étoile. Malheureusement, le problème est bel et bien là. Cela ne gâche heureusement pas complètement la qualité de l'histoire, et je le redis, j'ai beaucoup apprécié cette plongée dans un récit d'aventures à l'ancienne, qui sait trouver sa propre voie sans jamais se laisser étouffer par les références. C'est une bonne histoire qui a sa propre originalité, même si quelques péripéties passent trop vite. Dans l'ensemble, on sent que Garen Ewing est vraiment un auteur de bon calibre, qui mériterait juste d'être un peu plus ou un peu mieux entouré pour que sa bande dessinée puisse avoir la même qualité que celles des professionnels du genre.

14/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Héraclès
Héraclès

Je ne m’enflamme pas plus mais franchement pas mal cette trilogie, une bonne porte d’entrée dans la collection consacrée aux mythes de l’antiquité ou pour découvrir tout simplement notre héros plus en détails. La partie graphique est certes sage (ou académique) mais plutôt soignée dans son rendu, les couvertures pètent la classe. Bref bien sympa à suivre. Concernant le récit, les connaisseurs ne seront pas bien surpris, la collection tend à restituer de manière fidèle les légendes, il n’y aura pas de digressions. Cependant, j’ai été vraiment agréablement surpris de la complétude du sujet, on aura droit à l’avant, le pendant et l’après des 12 travaux. Sans doute la première fois que je vois son portrait dans son ensemble. Je garde une préférence pour "La Gloire d’Héra" ou la vision d’Edouard Cour mais une série bien honnête, une des meilleures dans cette collection.

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Perceval (Bruneau)
Perceval (Bruneau)

Voilà un récit jeunesse qui réussit globalement son pari de présenter un personnage intéressant des mythes arthuriens, de façon simple, sans être simpliste, même si le récit est quand même partiel. Mais c’est uniquement centré sur le personnage de Perceval, le reste du mythe et les autres personnages/chevaliers n’apparaissant pas, ou de façon marginale, comme Arthur lui-même. On reste centré sur l’obsession de Perceval de devenir chevalier, de briller (dans tous les sens du terme). Cela met en avant l’idéal chevaleresque (ce que la plupart des chansons de geste faisaient). Mais ici on s’adresse à un jeune lectorat, donc on va rester sur un jeune homme naïf et obstiné, imperméable à certaines réalités. Ça se laisse lire – sûrement davantage pour le public visé, bien sûr. Le dessin, un peu statique et anguleux, est globalement réussi, et le rendu est même souvent très joli.

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Queen Lil & les femmes de la prohibition
Queen Lil & les femmes de la prohibition

La lecture est globalement agréable, et j’ai appris certaines choses concernant la période de la prohibition, et surtout concernant les zones frontalières entre États-Unis et Canada, zones de transits, et donc aussi de trafics pas toujours légaux, forcément ! Je dois même dire que c’est la partie « historique » qui m’a le plus pu, davantage que la partie « roman graphique » qui, elle, se révèle un peu moins captivante. Au cœur du récit, Queen Lil, une femme au fort tempérament, qui possède un bel immeuble, le Palace of Sin, sis exactement à la frontière entre Canada et États-Unis (une entrée dans chaque pays !). Ceci lui permet de jongler avec les différences légales entre les deux pays, ce qui sera un atout lorsque la prohibition va s'installer aux États-Unis. En sus de la vente d’alcool (officiellement d’un seul côté de sa « maison », celle située côté canadien), Queen Lil développe à l’étage une maison close. Une ligne reliant Boston à Montréal s’arrête opportunément juste devant le Palace ! Un dossier assez complet et très intéressant complète très bien la lecture, présentant la prohibition, l’évolution des zones frontières, et les personnages principaux (qui ont tous existé). La narration du récit n’est pas désagréable, mais je ne l’ai pas trouvée emballante. Ça se laisse lire, mais j’attendais plus de fougue chez Lil, et l’action semble se dérouler comme au ralenti. Idem pour le dessin, qui fait le travail, est lisible, mais un peu trop statique. Mais c’est en tout cas une lecture qui reste intéressante.

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Royaume de Blanche-Fleur
Le Royaume de Blanche-Fleur

J’avais lu quelques albums de la série Le Royaume, que j’avais trouvés sympas, mais sans plus. Une lecture d’emprunt tout public. J’ai eu l’occasion de lire cet album, qui est une sorte de « conclusion » au « Royaume ». Un simple one-shot, mais à la pagination conséquente (plus de deux tomes de la série d’origine !). Sur cet album j’ai à peu près le même ressenti que pour la série mère. Il peut se lire comme un one-shot (toutes les infos pour connaître les personnages et les liens qui les unissent ou les désunissent sont rappelés en cours d’histoire). Et je dirais que, resserré sur un gros tome, c’est presque meilleur que sur la série mère, qui diluait un peu trop le récit. Si vous ne devez lire qu’une chose dans cet univers, c’est bien cet album que je vous recommanderais. C’est de l’aventure tout public assez rythmée, avec personnages typés, humour gentil mais qui passe bien, méchants crétins qui perdent, gentils plus ou moins naïfs qui gagnent, et quelques personnages secondaires amusants (les oiseaux par exemple).

13/05/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Comme un oiseau dans un bocal - Portraits de surdoués
Comme un oiseau dans un bocal - Portraits de surdoués

Mêlant roman graphique et approche documentaire, cette BD explore la réalité quotidienne des personnes surdouées, et la manière dont cela peut influencer aussi bien leur vie sociale que sentimentale. Le personnage principal, Birdo, est un Haut Potentiel Intellectuel bien intégré dans la société, mais qui préfère garder cette particularité pour lui afin d'éviter les jugements. Il rencontre Raya, qui vient tout juste de découvrir qu'elle est elle aussi surdouée. Elle ne sait pas encore comment gérer cette révélation. Entre eux, le courant passe, et leur relation devient une occasion d'apprendre mutuellement ce que signifie réellement être HPI. Mais leur hypersensibilité commune rend les choses plus complexes et met leur lien à rude épreuve. Lou Lubie raconte cette histoire comme une romance douce, où l'on sent naître une complicité, voire une affection amoureuse. En parallèle, elle glisse dans leurs échanges de nombreuses informations factuelles, enrichies de schémas ou de graphiques, pour mieux cerner ce que recouvre le concept de surdoué et l'état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet. Ce mélange fonctionne plutôt bien, même s'il m'a manqué un peu d'émotion pour m'impliquer pleinement dans la relation des personnages. J'y ai appris des choses (notamment que je ne suis probablement pas surdoué, ah ah) mais je suis resté à distance de leur histoire. Graphiquement, l'autrice a choisi de représenter ses personnages sous forme animalière. Ce choix m'a un peu déstabilisé. Je ne suis pas certain qu'il apporte un sens clair ou une couche de lecture supplémentaire. Par exemple, lorsque l'héroïne explique qu'elle ne boit pas et que cela devrait se voir immédiatement puisqu'elle est un poisson dans un bocal, j'ai cru y voir une métaphore culturelle ou religieuse, avant de douter en la voyant plus tard proposer d'aller boire un verre. Elle explique aussi avoir quitté le monde marin pour venir vivre dans le monde terrestre, ce qui pourrait évoquer la situation d'étudiants étrangers déracinés. Mais là encore, ce n'est pas explicité, et le flou entretenu autour de ces métaphores m'a empêché de m'y retrouver complètement. En résumé, j'ai trouvé cette lecture intelligente, bien construite et instructive, mais elle ne m'a pas touché en profondeur.

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Euthanautes
Les Euthanautes

Un récit sur la mort mélangeant ésotérisme et expérimentations scientifiques, parlant de la crainte de la fin, du désir d'immortalité et de la tentation du suicide, c'est quand-même une recette alléchante. En tout cas, après avoir entendu ce résumé et vu la très belle couverture laissant entrevoir un projet d'exploration de l'au-delà façon exploration spatiale, j'ai été sincèrement intriguée. L'œuvre est correct, traite ses sujets de manière convenable, mais j'avoue finir ma lecture avec un sentiment de profonde déception. Sur le papier le récit est bon mais je n'ai pas réussi à ressentir le poids des enjeux, à réellement me sentir impliquée dans cette histoire, la faute à un récit qui ne m'a pas semblé prendre suffisamment son temps pour respirer. La recette est bonne mais le résultat a été ici cuisiné trop vite si vous préférez. Du bon mais qui m'a tout de même déçue. Peut-être en attendais-je trop (il faut dire que le sujet de la mort et l'ésotérisme me passionnent). En tout cas la représentation de cet entre-monde, de ce purgatoire que nos éponymes euthanautes explorent est joliment illustré, c'est toujours ça de pris (je ne pourrais malheureusement pas en dire autant du monde réel qui m'a paradoxalement semblé bien trop artificiel). (Note réelle 2,5)

13/05/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Aneth apprentie sorcière
Aneth apprentie sorcière

Aneth est une petite apprentie sorcière qui entre à l'école de magie et y découvre tout un monde de créatures fantastiques, qui deviennent ses camarades de classe ou ses professeurs. Sous forme de gags en une ou deux planches, on suit son quotidien entre famille, amis et bizarreries magiques, dans un univers aussi farfelu que drôle, peuplé de quiproquos et de situations inattendues. Élodie Shanta avait déjà exploré un concept similaire avec sa série sur la jeune sorcière Crevette et ses amis magiques, dans une ambiance douce et bienveillante. Les aventures d'Aneth semblent s'adresser à un public plus jeune du fait de son dessin plus rond et plus épuré, mais elle met l'accent de manière bien plus marquée sur l'humour. Et ça fonctionne : malgré une structure simple pensée pour les plus jeunes, les gags font aussi sourire les lecteurs plus âgés. On est dans le registre du loufoque, avec des personnages à la fois absurdes et attachants. Le rythme est efficace, les gags s'enchaînent bien et tissent peu à peu une vraie petite histoire complète par tome. C'est une lecture légère et plaisante, accessible, pleine de charme, qui donne le sourire à tout âge.

13/05/2025 (modifier)